Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Henry de Montherlant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirMillon etMontherlant.

Henry de Montherlant
Fonction
Fauteuil 29 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant
Pseudonyme
François LazergueVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Activité
Père
Joseph Millon de Montherlant(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Marguerite Camusat de Riancey(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Genre artistique
roman, essai, théâtre, poésie
Distinctions
Œuvres principales
signature de Henry de Montherlant
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Henry Millon de Montherlant, né le àParis et mort le dans la même ville, est unromancier,essayiste etdramaturgefrançais.

Il est l'auteur de quelque 70 ouvrages[1] et est notamment connu pour son romanLes Jeunes Filles (1936-1939) et ses pièces de théâtreLa Reine morte (1942),Le Maître de Santiago (1947) etLa Ville dont le prince est un enfant (1951).

Il est élu membre de l'Académie française en 1960.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Origines familiales

[modifier |modifier le code]

Henry Marie Joseph Expedite Millon de Montherlant est le fils de Joseph-Marie Millon de Montherlant, rédacteur auministère des Cultes puis, en 1906, auministère des Finances[2], et de MargueriteCamusat de Riancey.

Son père, issu de la famille Millon qui appartenait à la bourgeoisie d'Ancien Régime et dont une autre branche fut anoblie auXVIIe siècle[3], descendait deFrançois Millon (1726-1794), seigneur de Montherlant et de La Verteville, syndic deBeauvais, député dutiers état en 1789 pour le bailliage de Beauvais[4],[5] ; ce dernier était fils d’Antoine Millon, qualifié d'écuyer, capitaine desgardes de la Prévôté de l'hôtel du Roi, qui acquit le 8 novembre 1755 auVexin français, deMme de Combes de Lys, les seigneuries de Montherlant et de La Verteville avec droit de haute et basse justice, patronage paroissial, etc.[6] C'est par un décret impérial en date du que Nicolas Charles Millon et ses trois fils Charles, Frédéric (grand-père d'Henry) et Marie-Charles-Camille, furent autorisés à ajouter à leur nom patronymique celui de Montherlant et à se nommer légalement, ainsi que leurs descendants,Millon de Montherlant[7].

Lechâteau de Montherlant dans l'Oise.

Louis de Saint-Pierre, généalogiste et membre de la commission des preuves de l'Association d'entraide de la noblesse française, écrit sur l'ascendance d'Henry de Montherlant :« Ses quatre quartiers [généalogiques] paternels (Millon de Montherlant, de Malinguehen, Bessirard de la Touche, Mauge du Bois-des-Entes) ont été prouvés par MM. de Soulès et admis par l'ordre de Malte, sur rapport de M. de Cressac. Quant aux quatre quartiers maternels, lesCamusat de Riancey sont nobles depuis 1709, les Lefebvre des Vaux depuis 1823 (avec titre de baron en 1825), les Potier de Courcy depuis laguerre de Cent Ans, et les Gourcuff depuis les Croisades »[8],[9].

Sous lepseudonyme d'Antoine Bouch,Philippe du Puy de Clinchamps, auteur d'unQue sais-je ? sur la noblesse, écrit, lui : « Ni nobles anciens pouvant dérouler des parchemins, ni anoblis capables d'exhiber des lettres ou les provisions les ayant anoblis, ni nobles d'usurpation légalisés, nos Millon de Montherlant restent de bonne, solide, épaisse et riche roture... Quand, à la mort de son père, François Millon de Montherlant laissa qualifier écuyer, sur les registres de la paroisse, ce mort et lui-même, il y eut, sans contredit possible, usurpation de noblesse »[10].

SelonPierre-Marie Dioudonnat, auteur duSimili-Nobiliaire français, la famille Millon est issue de la bourgeoisie d'Ancien Régime et seule une branche (celle d'Ainval, d'Ailly et de Verneuil) a été anoblie ; les branches de Montherlant et de La Verteville, demeurées non nobles, descendent deFrançois Millon de Montherlant (1726-1794), député dutiers état pour le bailliage de Beauvais aux États généraux de 1789[11].

La famille Millon avait toutefois contracté des alliances aristocratiques, et Henry de Montherlant avait des origines nobles en ligne féminine[12] : outresa mère née Camusat de Riancey, son arrière-grand-mère Montherlant était née Émilie de Malinguehen[13] et son arrière-arrière-grand-mère était uneParseval :« Labisaïeule Montherlant de l'auteur était Malinguehen, de l'antique maison Molinguehen, originaire deSaxe. Les Molinguehen, comtes et barons duSaint-Empire, apparaissent dans toute l'histoire des Allemagnes duXIIIe au XVIIe siècle. Letrisaïeul de l'auteur avait épousé une Parseval. La branche allemande de la famille de Parseval a produit deuxchambellans duroi de Bavière et l'inventeur desdirigeables Parseval »[14].

Les Millon possédèrent à partir de 1755 et pendant près d'un siècle lechâteau de Montherlant dans l'Oise, classémonument historique en 2003.

D'après plusieurs sources, dontLouis de La Roque ou l'Annuaire héraldique, les armes de la famille Millon de Montherlant sont :De sinople, à la tour d'argent, maçonnée de sable, enflammée de gueules, brochant sur deux épées d'argent, garnies d'or, pavées en sautoir[15],[16]. Ces armes auraient été données parLouis XIII à Jean Millon de la Morlière en 1636, qui se distingua au siège de Corbie en juillet de cette année 1636 et en défendant Montdidier.

Henri Jougla de Morenas donne également dans sonGrand Armorial de France :D’azur au chevron d’or accompagnée en chef de 2 étoiles du même et en partie d’une bouteille dans un panier, le tout d‘or.

Un nommé Charles Dabemont de Millon (d'une autre branche de la famille Millon) fit enregistrer ses armesde sinople à la tour d'argent maçonnée de sable, enflammée de gueules, surmontée de deux épées du second garnies d'or posées en sautoir dans l'Armorial général de France de d'Hozier de 1696 (Franche-Comté)[17],[n 1].

Vocation littéraire

[modifier |modifier le code]
Plaque au 106,rue Lauriston (16e arrondissement de Paris), où il vécut entre 1901 et 1907, pas loin du lycéeJanson-de-Sailly.
Montherlant à 14 ans en 1910, photo dédiée à Philippe Giquel.

Henry de Montherlant envisage très tôt de faire œuvre d'écrivain. C'est probablement sa mère qui lui donna le goût de la littérature.Quo vadis ? deHenryk Sienkiewicz, dont elle lui fait la lecture, marquera l'ensemble de sa vie : ce roman historique lui apporte une double révélation, « la révélation del'art d'écrire, et la révélation dece que je suis », dit-il en 1957-1958[18].Quo Vadis lui fournira les thèmes qu'il abordera tout au long de son œuvre : l'amitié, le suicide, et laRome antique.

À l'âge de 7 ou 8 ans, il écrit déjà de petits volumes et s'amuse à rédiger des préfaces et des postfaces. Ses récits ont pour cadre, souvent, l'Antiquité[19]. Il fera ensuite l'expérience du journal intime (détruit à la fin de sa vie). Initié très jeune à latauromachie, il exécute en place publique plusieurs mises à mort de taurillons dès l'âge de quinze ans dont une en 1922 et une en 1925[20],[21].

Il étudie au prestigieux lycéeJanson-de-Sailly puis termine ses études àSainte-Croix de Neuilly, connue pour ses options catholiques progressistes proches duSillon ; il auraPaul Archambault comme professeur de philosophie en 1911. Il y est dispensé d'éducation physique et d'instruction religieuse, mais, passionné par la Rome antique, il se révèle un excellentlatiniste, et se montre aussi doué pour le dessin. Son renvoi du collège Sainte-Croix en 1912 lui fournit, bien des années plus tard, le thème de deux de ses œuvres,La Ville dont le prince est un enfant (1951) etLes Garçons (1969).Philippe Giquel, qui lui inspira le jeune héros deLa Ville dont le prince est un enfant, deviendra un as de l'aviation durant la Grande Guerre, puis un journaliste réputé dans le domaine de l'aéronautique[22].

Son père meurt lorsque Henry a 19 ans, sa mère une année plus tard[23]. Sa vocation littéraire se confirme aussi à 19 ans, avec sa première pièce,L'Exil, écrite en novembre-. Le héros de cette pièce est un jeune snob autant de mise que d'esprit, qui croit pouvoir se débarrasser de son genre par un engagement volontaire, alors que sa mère l'empêche de s'engager[24]. Dans la préface, il déclare queCharles Maurras est, avecPaul Bourget et surtout avecMaurice Barrès, l'un des écrivains français contemporains qui l'ont le plus influencé[25],[26].

Culte des vertus antiques

[modifier |modifier le code]
Montherlant photographié parHenri Manuel.

Nourri par la lecture deBarrès, deNietzsche et dePlutarque, Henry trouve un idéal dans le courage et les vertus antiques. Il apprécie particulièrement leSatyricon dePétrone, qu'il préfacera plus tard.

Durant laPremière Guerre mondiale, il est affecté au service auxiliaire. En, il se porte volontaire pour être versé dans un régiment d'infanterie de première ligne[27]. Parti au front pour mourir[27], il en revient « grièvement blessé », selon le texte de sa citation, par sept éclats d'obus dans les reins, dont un seul put être extrait[28]. En 1919, il devient secrétaire général de l'Œuvre de l'ossuaire de Douaumont. Impressionné par l'exemple des Grecs d'Homère proclamant qu'en se battant, ils n'ont pas de haine, eux qui pouvaient voir en l'adversaire de la veille « l'ami que l'on s'est fait par la lance »[29], Montherlant restera fidèle toute sa vie à ces valeurs de respect pour l'adversaire qui a loyalement accompli son devoir : aussi souhaite-t-il que l'Ossuaire soit dédié « à la gloire de l'homme », et donc aussi du soldat allemand, « afin de mettre tout à fait hors d'atteinte la part humaine vraiment admirable qui s'était exercée àVerdun »[30].

Patriote sans être nationaliste, il décrit dansLe Songe, paru en 1922, le courage et l'amitié des combattants. De 1920 à 1925, il se tourne vers le sport, notamment l'athlétisme, la tauromachie, l'équitation et le football, et fréquente les stades, où il renoue avec la fraternité des tranchées. AvecLes Olympiques en 1924, il évoque « les heures de poésie que le sport nous fit vivre, dans la grâce — la beauté parfois — des visages et des corps de jeunesse, dans la nature et dans la sympathie »[31]. La même année paraîtChant funèbre pour les morts de Verdun, écrit comme un acte de piété « tel que celui d'allumer une petite lampe sur un des tombeaux de son pays. » Il oppose les valeurs de la « guerre », que les soldats vivent sur le champ de bataille, à celles de la « paix »[32].

« Crise des voyageurs traqués »

[modifier |modifier le code]
Lithographie deRobert Delaunay pour une édition deLa Relève du matin (1928).

Ces œuvres, en lui apportant la notoriété, lui en retirent aussi le goût : l'attrait du bonheur et de la vie devient plus fort que tout, et, selon sa propre expression, il « prend le large ». Laissant ses biens mobiliers au garde-meubles, il quitte la France le pour l'Italie, leMaroc espagnol et surtout l'Espagne. En amateur passionné des civilisations duBassin méditerranéen[33], principalement celle de laRome antique, de l'Espagne, et desArabes, il va errer dans leurs contrées jusqu'en 1932, s'adonnant à ses plaisirs et à ses sports favoris. C'est ainsi qu'à la fin de 1925, dans un élevage près d'Albacete, il est renversé par un taurillon, et le coup de corne qu'il reçoit taillade la périphérie de son poumon. Victime d'unefièvre typhoïde et de deux congestions pulmonaires, il passe quatre mois de 1926 dans des maisons de santé, et entre en convalescence àTanger.

Dès 1925, le jeune Montherlant traverse une crise qui est pour une part une crise de satiété sensuelle : « J'eus sur-le-champ tout ce que je voulais, et sur-le-champ en eus par-dessus la tête[34]. » Mais elle se double aussi d'une crise métaphysique : Pourquoi vivons-nous ? Et à quoi bon ?

Parti pour se livrer au détachement, il accumule les renoncements pour mieux se forger une existence tout entière de travail, lecture et réflexion, délivrée de tout ce qui n'est pas l'essentiel. « Cessant de sourire à la gloriole », selon ses propres termes, il renonce à la vanité sociale, ce « cancer qui ronge le monde civilisé[35] ». Il renonce à l'ambition et à l'idée de faire carrière ; il renonce à l'action, tenue dès cette époque pour « risible, fors [hormis] quand elle est charité » ; il renonce au désir d'argent et aux intérêts du monde ; il renonce enfin au mariage. Sur le plan spirituel, il abandonne « un grossier amalgame du paganisme avec un catholicisme décoratif et fantaisiste d'où tout christianisme était absent » : désormais, il se tiendra à l'écart de la religion mais en la respectant[36]. Quant à la violence du fort sur le faible, de l'Européen sur l'indigène, qu'il constate en Afrique du Nord, elle a pour effet de le dégoûter de toute violence pour la vie.

De la crise traversée par Montherlant, dénouée en 1929, se dégage, selon ses propres dires, un homme meilleur à l'équilibre retrouvé. Il vivra trois mois par an à Paris (en été), et le reste du temps en Afrique du Nord, surtout enAlgérie. Ces séjours sont à l'origine de sa réflexion sur le principe colonial : dans ses errances, il est au contact de « ces parias du peuple que sont les indigènes coloniaux », et malgré le conflit où il se trouve pris, entre la patrie et la justice, il compose l'œuvre intituléeLa Rose de Sable où il dénonce sous forme romanesque les excès de la France coloniale.

De retour en France en, devant le réarmement de l'Allemagne, il publie dans le journalLa Liberté un long article sur l'état de la France qui ne se prépare pas à la guerre inévitable, où le sentiment national et l'esprit public font défaut. De crainte d'ajouter aux difficultés de la France, « dans un temps où le pays allait avoir besoin de tout ce qui lui restait de forces pour se défendre à la fois contre l'ennemi du dehors et contre son gouvernement[37] », il renonce à publierLa Rose de Sable. Toutefois, une version tronquée sera publiée hors commerce en 1938 — limitée à soixante-cinq exemplaires, sous le pseudonyme de François Lazerge — réservée à ses amis. Il ne voulait pas être assimilé à la catégorie des écrivains de gauche ; il se définira en effet comme un « anarchiste de droite »[38].

Durant la Seconde Guerre mondiale

[modifier |modifier le code]

Dès les années 1930, il invite par de nombreux articles et ouvrages à intervenir contre l'Allemagne nazie (1936, puis 1938). DansL'Équinoxe de septembre (), il attaque violemment la tentation défaitiste et la lâcheté des chefs de gouvernementDaladier etChamberlain, ce dernier qualifié de « Marx brother de la Paix » :« Les chefs des grandes démocraties accourant l'un après l'autre, gravissant l'Olympe en suppliant pour embrasser les genoux du Jupiter à la mèche, suspendus à un froncement de ses sourcils, sans d'ailleurs prendre la peine de s'en cacher, le flattant du bout des doigts, tandis qu'ils font dans leur culotte »[39]. Après lesaccords de Munich, le, un des journaux français ayant demandé une minute de silence, Montherlant s'indigne : « Chaque jour, avec une savante technique de la bassesse, on s'efforce de donner à la France une âme et une morale de midinette », « Ce n'est pas de minutes de silence que nous avons besoin, c'est d'avions,Monsieur Daladier »[40]. La publication deL'Équinoxe de septembre sera interdite par l'occupant nazi pendant trois semaines en 1941[n 2].

Cependant, lorsque le 21 novembre 1941 le groupe Frédo (Pierre Georges, colonel Fabien) attaque et incendie la librairie « Rive Gauche », place de la Sorbonne, spécialisée dans la diffusion du livre allemand, celle-ci a consacré ses vitrines à la promotion des œuvres de Montherlant.Jean Guéhenno note dans sonJournal :« La nuit dernière toutes les glaces de la librairie Rive Gauche ont été brisées. C’est la seconde fois. L’autorité occupante a exigé que tout soit réparé dès aujourd’hui, mais toute la journée, étudiants et étudiantes ont défilé devant les morceaux de vitres cassées, la bouche cousue, mais se riant et se parlant des yeux. L’une des vitrines était remplie des photographies de Montherlant à tout âge (à deux ans avec sa bonne, à dix ans avec sa mère), de ses premières lettres à des camarades, de ses premiers essais littéraires. Les Enfances Montherlant. Tout cela a été mis en pièces par l’explosion des grenades. Quelle irrémédiable perte[41] ! »

Réformé pour blessures de guerre après 1918, empêché par deux congestions pulmonaires de reprendre du service en 1939, il assiste aux combats de laSomme et de l'Oise comme correspondant de guerre pour l'hebdomadaireMarianne[42]:Le Solstice de juin est ainsi consacré à labataille de France de mai-.

Dans cet essai, il rappelle les paroles de six écrivains qui ont soutenu sa fermeté dans ces heures douloureuses où la vie des soldats était presque chaque jour en jeu, paroles qu'il conservait dans son portefeuille, transcrites sur un carton bristol[43]. Il défend aussi en certaine mesure l'occupation allemande — d'abord par le principe d'une amitié « chevaleresque » entre vainqueur et vaincu, à l'image de la Grèce antique, ce qui l'engage à réclamer la création d'un « organisme qui ait pouvoir discrétionnaire pour arrêter tout ce qu'il juge devoir nuire à la qualité humaine française. Une sorte d'inquisition au nom de la qualité humaine française[44] ». Son humanisme se définit par rapport au désespoir de Dieu, et prône la force d'un courage en face au néant :« Le combat sans la foi, c'est la formule à laquelle nous aboutissons forcément si nous voulons maintenir la seule idée de l'homme qui soit acceptable : celle où il est à la fois le héros et le sage[45]. » Il voit ainsi en la victoire allemande le symbole de l'éternel recommencement :« La victoire de la Roue solaire n'est pas seulement victoire du Soleil, victoire de la paiennie. Elle est victoire du principe solaire qui est que tout tourne... Je vois triompher en ce jour le principe dont je suis imbu, que j'ai chanté, qu'avec une conscience entière je sens gouverner ma vie[46]. »

Ces paroles lui vaudront la réputation decollaborateur et des ennuis passagers à la Libération. Le, un manifeste duComité national des écrivains demande le « juste châtiment des imposteurs et des traîtres »[47]. Montherlant est explicitement nommé, et ce, dès la première liste, qui sera ensuite étoffée et remaniée sans que l'on en ôte son nom. En, dans un article dePaul Gentizon publié sur la première page du quotidien italienCorriere della Sera[n 3], son nom figure dans la liste des partisans du gouvernement de Vichy[48].

Cependant, de nombreux éléments montrent que Montherlant n'était pas un collaborateur : dès 1940, il a refusé de participer à la rédaction deLa Gerbe, dont le fondateurAlphonse de Châteaubriant est le président du groupe Collaboration ; Montherlant refuse aussi de se rendre àWeimar, à l'invitation des Allemands, contrairement à beaucoup d'autres écrivains français commeRobert Brasillach,Marcel Jouhandeau ouAbel Bonnard ; enfin il refuse de publier dans les journaux ou revues collaborationnistes. Cependant, il a été affirmé qu'il adhéra au gouvernement du maréchal Pétain d'un point de vue moral et spirituel[49]. Il a par ailleurs donné des articles à laNouvelle Revue Française dePierre Drieu la Rochelle (voir les numéros 323 et 326), et certaines sources rappellent qu'il a participé à plusieurs périodiques collaborationnistes tels queJe suis partout,Deutschland Frankreich etLa Gerbe. Enfin, il a félicitéLucien Rebatet pour le succès de son livreLes Décombres[50].

Des résistants auraient reproché à Montherlant de s'être dérobé à certaines responsabilités et de ne s'être pas appliqué les principes d’héroïsme qu'il chantait avant l'Occupation. Montherlant répond qu'il ignorait tout de la Résistance[51].Léon Pierre-Quint, membre duComité national des écrivains, résumera en le dossier Montherlant :« La seule accusation qui pourrait être reconnue contre lui, ce n'est pas d'avoir pris un mauvais parti, c'est de n'avoir pas pris de parti du tout ; il s'agirait de savoir si un écrivain a le droit, pendant l'occupation de son pays, de rester indépendant et de vouloir garder sa liberté d'esprit, — s'il est autorisé, alors que deux camps se disputent le monde, à se tenir à l'écart »[52].

Le « dossier Montherlant » sera successivement examiné par plusieurs organismes[53] : par la Direction générale des services spéciaux du2e Bureau, par la Commission d'épuration de laSociété des gens de lettres, par laHaute Cour et par la Chambre civique, et à chaque fois classé sans suite[54]. En, laDirection générale des services spéciaux du2e Bureau rend unnon-lieu ; en, la Commission d'épuration de la Société des gens de lettres[47] ne retient aucune charge contre l'écrivain, après l'avoir entendu. Un tribunal d'épuration composé de certains écrivains de la Résistance lui inflige une peine, une interdiction professionnelle de six mois rétroactifs de non-publication. Ils furent deux « juges » sur huit à se déplacer pour entendre Montherlant[53] ; en, la Haute Cour classe l'affaire à la suite d'une information contre Montherlant[51] ; pendant l'été 1945, une information contre Montherlant devant la Chambre civique se solde par un classement sans suite. Il n'y aura jamais d'instruction[55].

Retrait après la guerre

[modifier |modifier le code]

Après la Guerre, en rupture avec la société contemporaine et cherchant à transcender les luttes partisanes, il se consacre à l'écriture de son théâtre. Il y peint la grandeur et la misère des hommes et des femmes d'honneur, tiraillés par leurs passions, souvent trahis et perdus (Demain il fera jour,Brocéliande,La Mort qui fait le trottoir,la Guerre civile, etc.). Il réalise aussi de nombreux dessins à lamine de plomb, des esquisses représentant tour à tour des scènes de tauromachie, des hommes en habits de lumière et quelques nus féminins ou masculins. Il renoncera cependant au dessin, expliquant que « tout ce qui n'est pas littérature ou plaisir est temps perdu ».

En 1960, Montherlant est élu à l'Académie française sans en avoir fait expressément la demande (fait rare mais non unique).

Suicide

[modifier |modifier le code]

En 1959, une insolation modifie son rythme de vie. Officiellement, c’est cette insolation qui lui fait perdre l'usage de l'œil gauche en 1968[n 4].

Devenant ensuite quasiment aveugle à la suite de cet accident, il sesuicide le, le jour de l'équinoxe de septembre, « quand le jour est égal à la nuit, que le oui est égal au non, qu'il est indifférent que le oui ou le non l'emporte », selon ses propres termes[56],[57]. Il met ainsi en pratique jusqu'au bout l'équivalence des contraires de sa philosophie morale. À son domicile du 25,quai Voltaire à Paris, il avale une capsule decyanure et, simultanément, se tire une balle dans la bouche, de crainte que le cyanure ne soit éventé[58]. Montherlant laisse un mot à Jean-Claude Barat, son légataire universel : « Je deviens aveugle. Je me tue[59]. » De cette mort volontaire,Julien Green écrit quelques jours plus tard : « Ayant inventé un personnage tout de bravoure et d'éclat, il [Montherlant] a fini par se prendre pour lui et s'y est conformé jusqu'à la fin[60]. »

Ses cendres sont dispersées àRome, sur le Forum, entre les pierres du temple dePortunus (ou temple de la Fortune virile), et dans leTibre, par Jean-Claude Barat etGabriel Matzneff[61].

Points controversés

[modifier |modifier le code]

Relations avec les garçons

[modifier |modifier le code]

Montherlant n'a jamais écrit sur sa vie sentimentale et sexuelle[62].

Cependant, à 17 ans, il est renvoyé de l'institution Notre-Dame de Sainte-Croix de Neuilly pour une relation avec un camarade plus jeune,Philippe Giquel, futur as de l'aviation durant la Première Guerre mondiale[63]. Cette attirance pour les jeunes garçons expliquerait aussi la perte de son œil en : il l'aurait perdu en étant molesté dans la rue lors d'une expédition nocturne en chasse de jeunes adolescents et non des suites d'une insolation comme le veut la version officielle[n 5]. Admis dans une clinique de larue de Passy, les mains et le visage couverts de sang, il aurait été éborgné (l'ethmoïde gauche fracturé) et sa montre dérobée[64]. Cette attirance sexuelle envers les jeunes garçons expliquerait aussi sa rupture avec son milieu familial après la mort de ses parents survenue dans les deux ans suivant le scandale à l'école. Elle expliquerait aussi le goût de l'auteur pour l'Afrique du Nord, un territoire où — commeAndré Gide, et peut-être conseillé par lui — il pouvait pratiquer sapédérastie[65]. Plusieurs garçons le dénoncent à la police pour agression sexuelle dans un cinéma, mais Montherlant utilise sa notoriété d'académicien pour étouffer ces affaires[66].

Montherlant a toujours minimisé les rapports autobiographiques supposés entre ses œuvres traitant des garçons et sa vie sentimentale. Pour certains, son romanLes Garçons reflète assez précisément ses amours de jeunesse, comme il s'en est d'ailleurs expliqué ouvertement dans ses derniers écrits, par exemple dansMais aimons-nous ceux que nous aimons ? (1973).Les Garçons est publié en 1969, mais des passages significatifs à cet égard n'ont paru qu'après sa mort chez Gallimard, dans une édition illustrée parMac-Avoy (1973), puis dans la version de laBibliothèque de la Pléiade (Romans, tomeII, 1982 ; voir par exemplep. 550)[67]. Malgré tout, Montherlant avait toujours affirmé par principe queLes Garçons était une œuvre imaginaire construite à partir de sa courte expérience d'élève à Sainte-Croix de Neuilly. Sa relation adolescente avec Philippe Giquel, son cadet, semble effectivement avoir été une de ses inspirations[22].

De plus, agacé par les avances de plusieurs lectrices amoureuses et particulièrement deJeanne Sandelion, Montherlant met les points sur les “i” à cette dernière dans une lettre d’avril 1930 dont voici un extrait : « Nausée de la femme ! Que ne peut-on supprimer ce sexe de la terre, et puisqu’il faut avoir des enfants que ne peut-on en avoir par des moyens chimiques ou par une opération. Je vous assure, j’envie les pédérastes. Je connais bien les jeunes garçons. Jamais ils ne sont accrochants, envahissants, dévorants comme les femmes. Je connais, naturellement, beaucoup de pédérastes, puisque à peu près tout le monde l’est parmi les littérateurs jeunes et de talent… les garçons rendent peu l’amour qu’on leur donne ; et nous en revenons à mon idéal de l’amour non rendu … »[68]

Pierre Sipriot a écrit que Montherlant se serait souvent avancé masqué afin de cultiver une forme de secret. Par exemple, sur sa date de naissance, qu'il a falsifiée, se rajeunissant d'un an (il a, de plus, voulu naître le, jour de laFondation de Rome ; même l'Académie française s'y est perdue, donnant longtemps dans sa notice officielle la mauvaise date)[69], ou dans le domaine de sa vie privée. Il refusait d'être photographié ou filmé afin de ne pas être reconnu lors de ses séances dedrague[66].

Roger Peyrefitte a publié une première partie de la correspondance partiellement codée qu'il a entretenue avec Montherlant en laissant entendre qu'il l'accompagnait dans sa recherche de garçons entre 1938 et 1941[70]. Le scandale du premier tome de cette correspondance empêcha la publication des années suivantes.

La biographie de Sipriot, qui s'appuie principalement sur Roger Peyrefitte, laisse entendre que Montherlant aurait entretenu toute sa vie des relations sexuelles avec de jeunes adolescents. De plus, Sipriot prétend que Peyrefitte et Montherlant faisaient des virées ensemble et « entretenaient » à eux deux des mères de familles complaisantes. Montherlant, qui pressentait ces révélations, avait écrit dans ses derniers carnets :« Aussitôt que je serai mort, deux vautours, la Calomnie et la Haine, couvriront mon cadavre pour qu'il leur appartienne bien à eux seuls et le déchiquetteront[71]. »

Ces révélations posthumes ont modifié l'image qui dominait à son sujet de son vivant, contraignant certains à renoncer à un Montherlant idéalisé, et d'autres à le relire de plus près[72].

Rapports avec les femmes

[modifier |modifier le code]

Il a été raconté que beaucoup de femmes se sont éprises de cet « ennemi des femmes », qui affiche, selon l'Académie française, un « goût pour les valeurs viriles et fraternelles »[73].

L’œuvre d’Henry de Montherlant est traversée par un courant fortement misogyne, ainsi que le souligneSimone de Beauvoir, qui lui consacre la première partie du deuxième chapitre de la troisième partie (« Mythes ») de son essaiLe Deuxième Sexe. C'est notamment dans les quatre romans qui forment le cycle desJeunes Filles que se déploie cette vision négative des femmes, où les « bêtes féminines » sont« malades, malsaines, jamais tout à fait nettes » et où le héros masculin s'inscrit toujours dans un rapport foncièrement asymétrique avec la femme :« Prendre sans être pris, seule formule acceptable entre l'homme supérieur et la femme. » C'est le même discours qu'il développe dansLa Petite Infante de Castille :« Ce qui est agaçant chez les femmes, c'est leur prétention à la raison ».

Jacques Laurent tempère ce trait de caractère :« Il y a chez lui un peu de misogynie — mais pas systématique, sans méchanceté… et en général amusante. Il ne faut pas la ramener (comme l'a fait par exemple Pierre Sipriot) à son homosexualité[74]. »

Montherlant est par ailleurs resté des décennies durant en contact suivi et prolongé avec des femmes intellectuelles commeÉlisabeth Zehrfuss,Jeanne Sandelion,Alice Poirier,Mariette Lydis etBanine[75] ou encore la poétesseMathilde Pomès, et la professeur et critiqueMarguerite Lauze (1892-1973)[76], qu'il fréquente en toutes sortes d'occasions : concerts, restaurants, voyages, recherche d'imprimeurs et d'éditeur. Il est également admiré par des femmes de lettres commeMarguerite Yourcenar,Marie Noël ou mêmeAmélie Nothomb, trop jeune pour l'avoir connu[77].

Il institue en 1952 Marguerite Lauze, qu'il avait connue en 1926 et retrouvée àGrasse en 1940, et le fils de celle-ci, Jean-Claude Barat, pour ses héritiers, la mère pour l'usufruit et son fils pour lanue-propriété[n 6].Marguerite Lauze meurt quatre mois après Montherlant. Lorsqu'on interroge Jean-Claude Barat sur sa filiation, celui-ci répond :« Quand on me demande si je suis le fils d'Henry de Montherlant, je ne réponds pas. Mais, puisqu'il avait de l'amitié pour nous, j'irai jusqu'à vous dire : il y a de grandes chances que oui. »[réf. nécessaire].

Œuvres

[modifier |modifier le code]

Montherlant est l'auteur d'une très abondante œuvre littéraire comprenant pour l'essentiel des romans, récits, pièces de théâtre et essais, mais aussi des notes de carnets, de la poésie et une correspondance. L'essentiel de cette œuvre est disponible dans laBibliothèque de la Pléiade (deux tomes de romans, un tome de théâtre, un tome d'essais incluant les carnets).

Son évocation de l'homosexualité est succincte dansLa Petite Infante de Castille (1929), où il fait référence aux urinoirs comme lieux de rencontre, mais est le thème principal de la pièceLa Ville dont le prince est un enfant et du roman adapté,Les Garçons ; celle-ci s'exprime à la fois entre deux garçons, mais aussi de manière ambiguë entre un prêtre et ceux-ci[66].

Romans

[modifier |modifier le code]

CycleLa Jeunesse d'Alban de Bricoule

[modifier |modifier le code]

CycleLes Jeunes Filles

[modifier |modifier le code]

Autres romans

[modifier |modifier le code]

Roman posthume

[modifier |modifier le code]
  • Thrasylle (1984)

Théâtre

[modifier |modifier le code]

Récits

[modifier |modifier le code]

CycleLes Voyageurs traqués

[modifier |modifier le code]
  • Aux fontaines du désir (1927)
  • La Petite Infante de Castille (1929)
  • Un voyageur solitaire est un diable (1961)

Récits posthumes

[modifier |modifier le code]
  • Mais aimons-nous ceux que nous aimons ? (1973)
  • Le Fichier parisien (1974)
  • Coups de soleil (1976)
  • Moustique (1929) (1986)[79]
  • Quelques mois de féerie, quelques jours de galère. Inédits nord-africains (1926-1940) (1995)

Essais

[modifier |modifier le code]
  • La Relève du matin (1920)
  • Les Olympiques (1924)
  • Le Paradis à l’ombre des épées (1924)
  • La Mort de Peregrinos (1927)
  • Sous les drapeaux la mort (1929), éditions du Capitole, Gravures d'Edy Legrand.
  • Mors et vita (1932)
  • Service inutile (1935)
  • L'Équinoxe de septembre (1938)
  • Les Nouvelles chevaleries (1941)
  • La Paix dans la Guerre (1941)
  • Le Solstice de juin (1941)
  • La Vie en forme de Proue (textes choisis) (1942)
  • L'Eventail de Fer (1944)
  • Notes de théâtre (1963)
  • Textes sous une occupation (1940-1944) (1963)
  • Discours de réception à l'Académie française et réponse du duc de Lévis Mirepoix (1963)
  • Le Treizième César (1970)
  • La Tragédie sans masque. Notes de théâtre (1972)
  • Essais critiques (1995), publication posthume

Carnets

[modifier |modifier le code]

Poésie

[modifier |modifier le code]
  • Encore un instant de bonheur (1934)
  • Les Sauteurs de haies (1924)

Correspondance

[modifier |modifier le code]

Divers

[modifier |modifier le code]
  • Pour une Vierge Noire, éditions du Cadran, Paris 1930. Tirage 396 exemplaires, 91 pages. Méditations spirituelles autour de laVierge Noire de Montserrat.
  • Pages catholiques, recueillies et présentées parMarya Kasterska, Plon, 1947
  • Dessins, préface de Pierre Sipriot, Copernic, 1979

Livres illustrés

[modifier |modifier le code]

Certaines œuvres de Henry de Montherlant ont donné lieu à deséditions d'art illustrées :Les Jeunes Filles illustré parMariette Lydis,Port-Royal illustré parRené Aubert,La Déesse Cypris (avec des photogravures deLaure Albin-Guillot) et d'autres textes illustrés parCocteau,Cami (Encore un instant de bonheur),Mac-Avoy,Pierre-Yves Trémois,Emmanuel Poirier, entre autres.Don Juan (1958) est illustré parMariano Andreu[réf. nécessaire]. Publié après sa mort, son romanThrasylle, œuvre de jeunesse, fut illustré successivement par les graveurs burinistesAlbert Decaris etPhilippe Mohlitz.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Ouvrages

[modifier |modifier le code]
  • Jacques-Napoléon Faure-Biguet,Montherlant, homme de la Renaissance, Paris, Plon, 1925
  • Mathilde Pomès,Deux aspects de Montherlant, Paris, 1934
  • Jacques-Napoléon Faure-Biguet,Les Enfances de Montherlant, Plon, 1941
  • Michel de Saint Pierre,Montherlant, bourreau de soi-même, Gallimard, 1949
  • Simone de Beauvoir, « Montherlant ou le Pain du dégoût »,Le Deuxième Sexe, Gallimard, 1949
  • Jeanne Sandelion,Montherlant et les femmes, Plon, 1950
  • Jean-Louis Curtis, « Montherlant ou la Fureur du rien »,Haute École, Julliard, 1950
  • Georges Bordonove,Henry de Montherlant, Éditions Universitaires, 1958
  • Jean de Beer,Montherlant, homme encombré de Dieu, avec des commentaires de Henry de Montherlant, Flammarion, 1963
  • Denise Bourdet,Montherlant et le Théâtre, dans : Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957.
  • John Cruickshank,Montherlant, Edimbourg-Londres, 1964
  • André Blanc,Montherlant, un pessimisme heureux, Le Centurion, 1968
  • Robert B. Johnson,Henry de Montherlant, New York, 1968
  • Philippe de Saint Robert,Montherlant le séparé, Flammarion, 1969
  • André Blanc (dir.),Les Critiques de notre temps et Montherlant, Garnier, 1973
  • Lucile Becker,Montherlant, a critical biography, Londres-Amsterdam, 1970
  • John Batchelor,Existence et imagination. Essai sur le théâtre de Montherlant, Mercure de France, 1970
  • Paule d'Arx,La Femme dans le théâtre de Henry de Montherlant, Librairie A.-G. Nizet, 1973
  • Pierre Sipriot,Montherlant par lui-même, Le Seuil, 1953 (nouv. éd., 1975)
  • Jacqueline Michel,L'Aventure janséniste dans l'œuvre de Henry de Montherlant, Nizet, 1976
  • Manuel Sito Alba,Montherlant et l'Espagne, Klincksieck, 1978
  • Pierre Sipriot (dir.),Album Montherlant, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1979
  • Michel Raimond,Les Romans de Montherlant, CDU-SEDES, 1982
  • Pierre Sipriot,Montherlant sans masque, Robert Laffont, t.1,L'Enfant prodigue, 1982, t.2,Écris avec ton sang, 1990 (rééd. en un volume au Livre de Poche)
  • Claudio Vinti,Il ventaglio del Samurai. H. de Montherlant e l'ideologia della guerra, Napoli, ESI, 1985.
  • Pierre Duroisin,Montherlant et l'Antiquité, Les Belles Lettres, 1987
  • Jean-François Domenget (dir.),Les Jeunes Filles, Roman 20-50,no 21,.
  • Jean-François Domenget,Montherlant critique, Genève, Droz, 2003.
  • Pierre Sipriot (dir.),Montherlant et le Suicide, Éditions du Rocher, 1988
  • Michel Mohrt,Montherlant, « homme libre », La Table Ronde, 1989
  • Philippe de Saint Robert,Montherlant ou la Relève du soir, avec 93 lettres inédites, Les Belles Lettres, 1992
  • Xavier Beguin Billecocq, Des Montherlant à Montherlant: chroniques de souvenirs oubliés, 1794-1915, 1992
  • Paule d'Arx,Henry de Montherlant ou les Chemins de l'exil, Librairie A.-G. Nizet, 1995
  • André Blanc,L'Esthétique de Montherlant, SEDES, 1995
  • Romain Lancrey-Javal,Le Langage dramatique deLa Reine morte, PUF, 1995
  • Sabine Hillen,Le Roman monologue. Montherlant, auteur, narrateur, acteur, Minard, 2002
  • Henri Perruchot,Montherlant, La Bibliothèque idéale, Gallimard, 1959
  • Philippe Alméras,Montherlant : une vie en double, Versailles, Via romana,, 471 p.(ISBN 978-2-916-72751-6,OCLC 492092202).
  • Michel Monnerie,La Dramaturgie catholique de Henry de Montherlant : La tentation du christianisme “pris au sérieux”, Séguier,.
  • Michel Mourlet, « Montherlant ou le Démon des possibles », suivi de « Le Solstice d'hiver, dernier entretien avec Montherlant » et de « Montherlant retrouvé »,Écrivains de France,XXe siècle, édition augmentée, France Univers, Paris, 2011.
  • Christian Chabanis,Montherlant encombré de Dieu ?, Nouvelles Littéraires,
  • Henri de Meeûs,Pour Montherlant, Bruxelles, 2011,474 pages(ISBN 978-2-8052-0082-3).
  • Philippe de Saint Robert,Montherlant ou l'Indignation tragique, Éditions Hermann, 2012
  • Stavroula Kefallonitis, « Montherlant ou le Minotaure démasqué », dans Catherine d'Humières et Rémy Poignault (dir.),Autour du Minotaure, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Mythographies et sociétés », 2013,p. 146-156.
  • à l'initiative deChristian Dedet,Montherlant aujourd'hui, vu par 15 écrivains et hommes de théâtre, éditions de Paris Max Chaleil, 2012,(ISBN 9782846211666).
  • Amin Maalouf,« 17-Celui que fascinaient les cycles du soleil », dansUn fauteuil sur la Seine : Quatre siècles d'histoire de France, Paris, Le Livre de Poche. Grasset (no 34634),(ISBN 978-2-253-07014-6),p. 281-299
  • Jérôme Christophe,Montherlant, maintenant, Éditions Complicités, Paris, 2022, 154 pages(ISBN 2351204425)

Articles

[modifier |modifier le code]

Autres médias

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Ces armoiries sont visibles sur lesite consacré à l'auteur.
  2. Marguerite Yourcenar a pensé que cette critique était due à son attachement aux valeurs aristocratiques plus qu'à une réelle opposition idéologique ; mais ce point de vue méconnaît le rôle d'écrivain humaniste qui fut toujours celui de Montherlant, refusant de prendre des positions politiques engagées (Lettre de M. Yourcenar adressée à Jeanne Carayon le 23 mars 1977, citée dansLettres à ses amis et quelques autres, Gallimard, 1995).
  3. En octobre 1944, le Nord de l'Italie était encore occupé par les Allemands et la presse sous le contrôle strict du gouvernement collaborationniste installé àSalò.
  4. Selon d'autres sources, il l'aurait perdu lors d'une agression. Cf.#Relations avec les garçons. Roger Peyrefitte écrivit : « La réalité, hélas ! est tout autre. Il s’est fait tabasser, une nuit, à la sortie d’un cinéma par une bande de garçons, qui avaient vu Montherlant tripoter le petit frère de l’un d'eux. Ils l’ont assommé, et à moitié aveuglé. Ce dramatique incident, qui aurait pu lui valoir le sort de Pasolini, lui a certes abîmé la vue, mais ne l’a en rien menacé de cécité. Après sa mort, son ophtalmologue lui-même l’a déclaré. » (Propos secrets. Paris, Albin Michel, 1977, page 73.)
  5. Selon le journalMinute, le seul à relater cet incident, il aurait « été retrouvé inconscientboulevard de Bonne-Nouvelle en mars 1968, à deux pas d'une boutique d'appareils à sous ». Cité par Philippe Alméras,Montherlant, une vie en double, Via Romana, 2009,p. 394.
  6. Ils furent désignés par Montherlant comme uniques héritiers par un billet signé le jour de son suicide, le 21 septembre 1972. Cf.Montherlant et Elisabeth Zehrfuss surmontherlant.be.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Jacques Franck,« Montherlant : contre l’oubli »,La Libre Belgique, 19 septembre 2011 ; consulté le 3 août 2020.
  2. Jean-Michel Leniaud, L'administration des cultes pendant la période concordataire, Nouvelles Editions Latines, 1988, page 211.
  3. Pierre-Marie Dioudonnat, Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, Sedopols, 1994, page 497.
  4. Le Bulletin héraldique de France, 1893, page 413.
  5. André Guirard,Les anciennes familles de France - Leurs origines, leur histoire, leurs descendances, tome 1, éditions Boivin et Cie, 1930, page 100.[lire en ligne] sur le siteMontherlant.be.
  6. Des Montherlant à Montherlant : chroniques de souvenirs oubliés, 1794-1915 X. Beguin Billecocq, 1992 - 198 pages
  7. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, 1865, page 20.
  8. Louis de Saint-Pierre,Montherlant et les Généalogistes, Amiot-Dumont, 1956.
  9. Bulletin des lettres, Volume 22,Numéros 214 à 223, Sélections Lardanchet, 1960, page 280.
  10. Antoine Bouch,Montherlant, bourgeois ou gentilhomme de lettres ? Imprimerie Balma, 1951, page 14.
  11. Pierre-Marie Dioudonnat,Le Simili-nobiliaire français, Sedopols 2002,p. 387.
  12. Philippe Alméras,Montherlant: une vie en double, Via romana, 2009, page 13.
  13. Joseph Valynseele, Nicole Dreneau, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1990, page 103.
  14. Montherlant,Essais, Bibliothèque de La Pléiade, 1976,p. 565.
  15. Louis de La Roque, Le Bulletin héraldique de France; ou, Revue historique de la Noblesse ..., Volumes 9 à 10
  16. Annuaire héraldique de 1901
  17. Henri Bouchot, Armorial général de France: recueil officiel dressé en vertu de l'édit de 1696, Impr. Darantiere, 1875, page 47.
  18. Montherlant,Le Treizième César, Gallimard, 1970,p. 145 et 150.
  19. Archives duXXe siècle,p. 27.[réf. non conforme]
  20. « Radioscopie avec Jacques Chancel », surYouTube,(consulté le).
  21. « L'ESPAGNE SACRÉE ou Montherlant tauromache », surLeMonde.fr
  22. a etbChristian Lançon, « Philippe Giquel, le prince des airs », surmontherlant.be(consulté le).
  23. « Ce qu'il faut dire d'abord, c'est que ma mère, qui mourut à quarante-deux ans, en 1915… ». Cf.Enfance de Montherlant sur le sitemontherlant.be.
  24. Montherlant, préface et notes àL'Exil,Théâtre, Bibliothèque de la Pléiade, 1972,p. 5 à 15.
  25. Une affirmation initialement formulée dansLe Nouveau Mercure, avril 1923,pp. 9-12.
  26. (it) Pierre Pascal,In ricordo di Montherlant: XXI settembre MCMLXXII, sedicesima ora,la Destra,no 10, octobre 1972,p. 79.
  27. a etbLettre àFrançois Mauriac du 22 février 1918, citée dansFrançois Mauriac,Lettres d'une vie (1904-1969),p. 386, Grasset, Paris, 1989.
  28. Avant-propos de Montherlant àService inutile,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 573.
  29. Montherlant,Service inutile,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 633-635 ;Mors et Vita,ibid.,p. 555.
  30. Préface de Pierre Sipriot auxEssais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. XXIX.
  31. Préface de Montherlant auxOlympiques, Bibliothèque de la Pléiade, 1975,p. 227.
  32. Montherlant,Chant funèbre pour les morts de Verdun, Bibliothèque de la Pléiade, 1963,p. 183.
  33. Montherlant,Un voyageur solitaire est un diable,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 335 à 457.
  34. Montherlant, avant-propos àService inutile,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 572.
  35. Montherlant, avant-propos àService inutile,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 575-576.
  36. Montherlant,Essais, Avant-propos àService inutile, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 577.
  37. Montherlant,Essais, Avant-propos àService inutile, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 586.
  38. Pierre Sipriot,Montherlant sans masque, tome I : « L'Enfant prodigue », Robert Laffont, Parisp. 251.
  39. Montherlant,L'Équinoxe de septembre,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 825.
  40. Montherlant,L'Équinoxe de septembre,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 832.
  41. Jean Guéhenno,Journal des années noires 1940-1944, Paris, Gallimard, édition Folio,, 441 p.(ISBN 2-07-042509-6), Entrée du 21 novembre 1941, p.212
  42. Montherlant,Textes sous une occupation,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 1381.
  43. Montherlant,Le Solstice de juin,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 888.
  44. Le Solstice de juin,p. 270.
  45. Le Solstice de juin,p. 211.
  46. Le Solstice de juin,p. 308.
  47. a etb« Listes noires » surthyssens.com.
  48. (it) Paul Gentizon, « Ai miei amici italiani. Sguardi sulla Francia: La casa capovolta »,Corriere della Sera,no 244, 12 octobre 1944, p. 1.
  49. (it) Claudio Vinti,Il ventaglio del Samurai. H. de Montherlant e l'ideologia della guerra, ESI, 1985,p. 103
  50. (en) Richard J. Golsan,« Henry de Montherlant »,French writers and the politics of complicity,, The Johns Hopkins University Press, 2006,p. 36.
  51. a etbGuerre de 40-45
  52. Pierre Sipriot,Montherlant sans masque, tome II,p. 251-252.
  53. a etbPierre Sipriot,Montherlant sans masque, tome II,p. 252-253.
  54. Pierre Sipriot,Montherlant sans masque, Le Livre de poche,p. 521.
  55. « Montherlant fut absous par la Commission d'épuration de laSociété des gens de lettres, par la Haute Cour, par la Chambre civique ». Cf. Fabienne Bercegol et Didier Philippot,La pensée du paradoxe, approche du romantisme,Presse Université Paris-Sorbonne, Maison de la recherche, Paris, 2006,p. 396.
  56. Acte de naissanceno 526 (vue 10/31), avec mention marginale du décès, registre des naissances du7e arrondissement pour l'année 1895 sur le site des Archives de Paris.
  57. Montherlant,L'Équinoxe de septembre,Essais, Bibliothèque de la Pléiade, 1976,p. 806.
  58. « Christian Lançon, « La Dernière Journée de Montherlant » », surleoscheer.com(version du surInternet Archive)
  59. Cette lettre est reproduite dans l'Album Montherlant de la Pléiade.
  60. Julien Green, « La Bouteille à la mer »,Journal,.
  61. Gabriel Matzneff, « Le Tombeau de Montherlant »,Le Défi, La Table Ronde, coll. La Petite Vermillon, 2002.
  62. Jean Cau,Croquis de mémoire (Biographie), Paris, Julliard,, 261 p.(ISBN 978-2-260-00402-8,OCLC 13272050),p. 191-193 et biographie de Pierre Sipriot.
  63. Lettre de Montherlant à Philippe Giquel, 8 janvier 1951 surmontherlant.be. Montherlant deviendra le parrain de la fille de Philippe Giquel.
  64. Témoignage deVictoria Thérame, inHosto blues, éditions des Femmes, 1974, cité par Philippe Alméra,p. 393. Victoria Thérame est l'infirmière qui s'est occupée de lui dans la clinique où il avait été admis.
  65. Philippe Alméras,Gide et Montherlant à Alger,p. 121.
  66. ab etcMichel Larivière,« MONTHERLANT, Henry de (1895-1971) », dansDictionnaire historiques des homosexuel-les célèbres,
  67. Il est à noter que ces passages ne sont pas repris dans la plus récente réédition de la collectionFoliono 3111, 1998.
  68. Source : Correspondance Sandelion/Montherlant in site :<https://www.montherlant.be/index.html >
  69. « À 2 heures du matin », selon le fac-similé de l'acte de naissance de Montherlant reproduit dans le livre de Pierre Sipriot,Montherlant sans masque, tome I : « L'Enfant prodigue », Robert Laffont 1982,p. 119. On y apprend aussip. 15 que Montherlant a truqué la date de sa naissance notamment dans l'index biographique du volume « Théâtre » de la Pléiade puisqu'il y affirme être né le 21 avril 1896, afin se rajeunir d'un an et être né le jour de la fondation de Rome. La date du 30 avril est parfois retenue (Académie française et autres). Cf. la discussion à ce sujet.
  70. Propos secrets, tome I, Albin Michel, 1977.
  71. « La mort de Montherlant »,Carnets, 1972.
  72. Henry-Jean Servat etCyrille Boulay,Les Nouvelles Amours particulières, Paris, Pré aux clercs,, 251 p.(ISBN 978-2-842-28189-2,OCLC 58602940), « Henry de Montherlant et les garçons du faubourg ».
  73. Notice biographique sur le site de l'Académie française.
  74. « Parlons de Montherlant » (entretien) surmontherlant.be.
  75. Articles surMontherlant et Élisabeth Zehrfuss,Montherlant et Jeanne Sandelion,Montherlant et Alice Poirier,Montherlant et la comtesse Govone,Montherlant et Banine surmontherlant.be. Élisabeth Zehrfuss (1907-2008) était la tante de Dominique Zehrfuss aliasPatrick Modiano.
  76. Marguerite Lauze surmontherlant.be.
  77. Interview dans Le Monde en octobre 2004 :http://www.montherlant.be/article-072-nothomb.html
  78. La Guilde du livre, Lausanne, 1955.
  79. <<Roman dont l'action se passe dans le peuple; on y voit comment meurent les gens qui n'ont pas de quoi s'acheter des fortifiants.>>
Précédé parSuivi par
André Siegfried
Henry de Montherlant
1960-1972
Claude Lévi-Strauss
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(24 mars 1960)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort(21 septembre 1972)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
v ·m
Lieux
Personnalités marquantes
Théologie
Événements
Artistes
Postérité
Historiens
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Henry_de_Montherlant&oldid=228176116 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp