Arrivé à Paris, en1925, à l'âge de 7 ans, avec sa famille, salangue maternelle est leyiddish[11]. Il en apprécie la richesse, qui inclut sa littérature et son humour.
À Paris, son père, Shlomo Zalman Bulawko, est unrabbin orthodoxe non consistorialfrançais qui habiterue Le Regrattier, sur l'île Saint-Louis, dans le4e arrondissement de Paris. Auteur deHaschorass Hanefesh (L'Éternité de l'âme humaine), publié en1936[12],[13], il meurt cette année-là. Henry Bulawko a alors18 ans. Il sera toujours discret sur son père, ne deviendra pas rabbin- bien qu'il étudie 2 ans auSéminaire israélite de France avant qu'on lui demande de quitter, mais comme lui publiera et sera un membre actif duHachomer Hatzaïr[14], mouvement se revendiquantjuif,sioniste, maislaïque.Lucien Lazare (1987) a écrit :« Une volonté d'agir au service de la population juive poussa l'un des animateurs de ces réunions [informelles de jeunes sionistes], Henri[sic] Bulawko, militant du Hashomer Hatzaïr, à s'adresser au grand rabbin de Paris,Julien Weill, qui l'orienta vers larue Amelot. Il fut associé au travail social et chargé de grouper la jeunesse »[15].
Henry Bulawko fait partie de la Résistance de au[16]. Il a22 ans lorsqu'il entre dans la Résistance. À part une de ses sœurs, Freda, la famille survit à la guerre.
Il s'investit dans leComité de la rue Amelot fondé parLéo Glaeser et animé parDavid Rapoport qui vient en aide aux Juifs dans l'indigence. SelonLucien Lazare :« Une commission animée par Bulawko assurait la fabrication de faux titres d'identité et d'alimentation. »[17].Après larafle du Vélodrome d'Hiver (16-17), les membres du Comité Amelot s'activent à placer des enfants enzone sud grâce à l'aide des non-juifs[18].
Henry Bulawko est arrêté le 18[19], au métroPère Lachaise (métro de Paris) sous le prétexte qu'il aurait camouflé son étoile avec un livre et une gabardine portée sous le bras[20]. Il écrit à ce sujet :« Il faut que la rafle dont il est chargé soit rentable. Je suis son seul “client” de la journée et il n'a pas l'intention de le lâcher »[21]. Il est interné àBeaune-la-Rolande puis aucamp de Drancy jusqu'au[16].
Serge Klarsfeld (1978) cite Bulawko :« Deux nuits et trois jours dans deswagons plombés. Nous sommes entassés à soixante là où trente personnes tiendraient difficilement… Le train s'est arrêté. La porte s'ouvre brusquement et la réponse vient à toutes les questions, une réponse inattendue, inimaginable, inhumaine. Brutalement la porte est écartée, et ce sont des instants de cauchemar. Des personnes étranges, aux vêtements rayés, se ruent sur le train, tels des gnômes affreux échappés desenfers. Derrière eux, desSS,mitraillettes pointées sur nous et des cris —Los ! raus ! alles raus ! los ! (Vite ! dehors ! tous dehors ! vite !) »[23].
Il fait partie des quatre-vingts Juifs qui ne sont pas assassinés ce jour-là, puis il est envoyé pour le travail forcé àJaworzno. Avec l'approche de l'Armée rouge, en, il doit joindre de force la « marche de la mort » vers l'Allemagne, mais il réussit à s'échapper àBlechhammer. Il a à peine26 ans. Il se réfugie dans les forêts jusqu'à l'arrivée des troupessoviétiques[24]. Après un détour parOdessa, il arrive àMarseille le[25].Il retourne à Paris ou il retrouve sa famille qui a survécu cachée hormis une sœur[26].
Henry Bulawko préside l'association Amicale des déportés d'Auschwitz et des camps deHaute-Silésie[27] et l'Association des anciens déportés juifs de France, internés et familles de disparus[28],[29].
À l'occasion de l'inauguration du nouveau Mémorial du martyr juif inconnu, le, Henry Bulawko déclare :« Je vis pour témoigner »[35].
Il utilise la présence[36], la parole, l'écrit[37], et autres moyens de communication pour témoigner[38],[39]. Il donne des conférences, des entrevues[40],[41], il participe à des colloques[42],[43].
En1954, Henry Bulawko est un des fondateurs du CercleBernard Lazare[45],[46] et il donna de nombreux articles auxCahiers Bernard Lazare[47], la revue de ce cercle.
Crimes sans châtiment, éd. Amicale des Anciens Déportés juifs de France (A.A.D.J.F.),1962.
Quand Israël rit. Dessins de Shemuel Katz, éd. Presses du Temps Présent, Paris,1963.
Le Messager de l'espérance, récit, Éditions du Service Technique pour l'Éducation, Paris,1964.
Le procès d'Auschwitz n'a pas eu lieu, éd. Presses du Temps Présent, Paris,1965.
Le Défisioniste, éd. Presses du Temps Présent, Paris,1968.
Mise au point : Lescommunistes et laquestion juive, éd. Centre de documentation Israël et le Moyen-Orient, coll. « Analyses et documents », Paris,1971.
Henry Bulawko et al.,Les Derniers Jours de la déportation, Éditions du Félin, Paris,2005,(ISBN2866455924).
(AvecShelomo Selinger)Les Camps de la mort - Dessins d'un rescapé - Mémoire d'outre-vie, « Ma rencontre avec Shelomo », éd. Somogy Éditions d'Art,2005,(ISBN2-85056-861-9).
David Diamant,Le Billet vert : la vie et la résistance àPithiviers etBeaune-la-Rolande, camps pour juifs, camps pour chrétiens, camps pour patriotes, éd. Renouveau, Paris,1977.
Charles Papiernik,Une école du bâtiment à Auschwitz (le 43.422 raconte). Dessins deShelomo Selinger, préface d'Emile Papiernik, Paris,1993.
Léon Grynberg,Mémoires de Léon Grynberg, rescapé d'Auschwitz, 1903-1979, éd. Centre de recherche et de documentation sur les camps d'internement et la déportation juive dans le Loiret,1998,(ISBN2-9507561-3-1).
↑Un exemple est sa présence, année après année, à la cérémonie de célébration de l'anniversaire de la révolte dughetto de Varsovie, voirMémoires du convoi 6.