Il devientprince consort de Danemark (Prinsgemalen) à l'accession au trône de son épouse, en 1972. Retiré de la vie publique à partir de 2016, il meurt deux ans plus tard, le.
Il est le fils d'André deLaborde de Monpezat (1907-1998), ditcomte André de Monpezat[N 2], directeur de journal et planteur enIndochine française[2], et de Renée Doursenot (1908-2001), fille d'un cheminot duPérigord – alors mariée à Louis Leuret (1881-1962), un ancien prêtre dont elle divorça en septembre 1940[3],[4] –, qu'André de Laborde de Monpezat a épousé en janvier 1948[3],[4]. Par sa grand-mère paternelle, Henriette Hallberg, il a, comme son épouse, des origines suédoises[5]. Henri est le deuxième enfant d'une fratrie de neuf, composée de quatre garçons et de cinq filles[6], dont une sœur décédée d'un méningite à l'âge de trois ans et un frère, Joseph, surnommé Jason, et une sœur, Thérèse, décédés dans leur vingtième année, le premier des suites d'une opération et la seconde dans un accident automobile[7],[8],[9]
Il passe ses cinq premières années enIndochine, puis sa famille vit de 1939 à 1950 àAlbas (Lot), au Cayrou, château que son père a acheté en 1937[10]. De 1940 à 1945, il bénéficie, avec ses frères et sœurs, d'institutrices à domicile, puis de précepteurs. Ce n'est qu'en 1947 qu'il intègre pour la première fois un collège, entrant en classe de 5ème comme pensionnaire chez les Jésuites de Saint-Joseph de Tivoli[11]. Il n'y reste qu'une année et entre ensuite aulycée Gambetta. Puis il repart pourHanoï, où, inscrit au lycée français, il obtient le baccalauréat en 1952[12]. De 1952 à 1956, il étudie le droit et la littérature à laSorbonne, ainsi que lechinois et levietnamien à l’École nationale des langues orientales vivantes. Il abandonne ensuite le droit et obtient une licence de lettres et des diplômes de "langues O"[13]. En 1957, il part vivre un an àHong Kong où, inscrit à l'université, il parfait sa connaissance dumandarin qu'il parle ensuite couramment[14]. En 1958, il part vivre àSaigon où il est notamment programmateur de musique pour Radio-Saigon et visite leVietnam du Sud, leCambodge et leLaos[15].
Henri de Laborde de Monpezat en 1966.Le couple royal à la mairie dePuy-l'Évêque en 1966.
D'octobre 1959 à 1962, il effectue sonservice militaire, d'abord àBesançon, puis enAlgérie, àConstantine, où il découvre des familles de Français massacrés dans leurs fermes par lesfellagas[16]. Après avoir intégré par concours leministère des Affaires étrangères en 1962[17], il est nommé en 1963 troisième secrétaire auprès deGeoffroy Chodron de Courcel à l’ambassade de France àLondres[18]. En 1965, il est invité à Londres chez des amis à dîner dont l'invitée d'honneur est la princesseMargrethe de Danemark, placé à table à sa droite, il fait sa connaissance et tombe sous son charme. Ils se revoient au théâtre, au restaurant et, en 1966, à un mariage enÉcosse où le hasard les fait placer côte à côte dans l'avion lors de leur retour pour Londres où ils se revoient souvent et se fréquentent avant qu'il ne lui demande sa main[19]. Le, il épouse la princesseMargrethe de Danemark, alorsprincesse héritière, et devientSon Altesse Royale le prince Henrik de Danemark.
Le couple a deux fils, le roiFrederik X, né le, et le princeJoachim, né le. Ils ont huit petits-enfants. Les quatre premiers, le princeChristian (2005), la princesseIsabella (2007), et deux jumeaux nés en 2011,Vincent etJoséphine, sont les enfants de Frederik et de la princesseMary. Leur deuxième fils, le prince Joachim, a deux fils d'une première union avecAlexandra Manley, les comtesNikolai etFélixde Monpezat. Puis naissent deux autres enfants d’une seconde union, avecMarie Cavallier, le comteHenrik (2009) et la comtesseAthena de Monpezat (2012).
En 1974, il acquiert avec son épouse lechâteau de Caïx, commune deLuzech (Lot) afin que ses enfants gardent un lien avec la France et leur famille paternelle française[20].
Le prince Henrik s’est souvent plaint publiquement du rôle ingrat de prince consort, critiquant notamment le fait d’être dans l’ombre de son épouse et du prince héritier[21].
En 2002, la reine Margrethe, souffrante lors de la cérémonie des vœux du Nouvel An, fut remplacée par le prince héritierFrederik, au mépris de la tradition selon laquelle l’époux du souverain reçoit les vœux de toutes les organisations officielles. Le prince consort n’a guère caché ses regrets et ses critiques, se retirant dans ses terres en France et relevant publiquement qu’aucunroi de Danemark n’avait auparavant imposé à son conjoint de telles pratiques. La reineMargrethe II et ses deux fils se sont rendus auchâteau de Caïx pour lui présenter leurs excuses[22].
Le, il est annoncé que le prince Henrik ne souhaitait pas être inhumé aux côtés de son épouse dans lacathédrale de Roskilde, nécropole de la famille royale, mais ailleurs au Danemark[25],[26]. Le, le Palais royal annonce que l'état mental du prince Henrik se dégrade et qu'unedémence a été diagnostiquée à la suite de plusieurs examens[27].
Il meurt le, à l'âge de83 ans, d'une infection pulmonaire.
Durant trois après-midis, du 17 au, l'église deChristiansborg est ouverte au public, après que la famille royale s'y soit recueillie, pour que les Danois qui le souhaitent puissent rendre un dernier hommage au Prince. Près de 20 000 personnes ont défilé autour ducastrum doloris[28].
La veille, quelque 200 personnes s'étaient réunies pour rendre un dernier hommage. L’assistance comptait des amis, des filleuls, des représentants d’associations ou organismes que le prince patronnait ainsi que des représentants du monde des affaires[30].
Écartelé : en 1 et 4, d’or, à neuf cœurs de gueules, posés en trois pals, à trois lions léopardés d’azur, armés et lampassés de gueules, couronnés du champ, brochant sur-le-toutDanemark ; en 2 et 3, de gueules, au lion d’or, accompagnée en chef, de trois étoiles du mêmede Laborde de Monpezat.
prix européen de l'Association des écrivains de la langue française (ADELF) en 1998
Ikke altid Gåselever, 1999 (livre de cuisine, en collab.)
Cantabile, 2000 (poèmes avec illustrations, en collab.)
Murmures de vent, 2004
Roue-libre, 2010 (poèmes)
La suite symphoniqueCantabile parFrederik Magle est fondée sur le recueil de poésies du même nom par le prince Henrik[31],[32].
Il est président de l’association européenneEuropa Nostra, qui s’occupe de la défense du patrimoine architectural européen, duFonds mondial pour la nature (WWF) Danemark, de laCroix-Rouge danoise et de maintes autres organisations.
Il joue du piano et de l’orgue, et pratique la chasse, l’équitation, le tennis, l'avion, la voile et le ski. Il s’occupe également de la production viticole de sondomaine de Caïx, dans la région deCahors, en France.
↑Il porte officiellement le titre de prince consort (Prinsgemalen) de 2005 au 15 avril 2016.
↑Cette famille use d'un titre irrégulier ; selon certaines sources, elle a été anoblie en 1655, mais cette information ne fait pas l'objet d'un consensus. Voir l'article détailléFamille de Laborde de Monpezat.
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.58 : "À sa mort en 1929, âgé de soixante ans, le marquis de Monpezat laissait à ses deux fils, mon oncle et mon père, un empire industriel, comprenant quelques40 000 hectares de plantations diverses, des filatures, des mines de charbon, des caboteurs pour le transport des céréales, des rizeries, un journal, une écurie de courses de cent cinquante chevaux, plusieurs immeubles."
↑a etbL’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1968, page 140.
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.75 : "Ma sœur Anne-Marie, mon frère Joseph, et mon autre sœur Thérèse, mes cadets, sont décédés depuis. La première d'une méningite, à trois ans, les deux autres d'accidents, autour de leur vingtième année en 1957 et 1959."
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.163 : "L'été 1957 fut le dernier d'une série parée d'espiègleries et d'insouciance sans retenue. Cette année-là, mon frère Jason mourut des suites d'une opération."
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.173 : "À mon retour en France, une des prévisions du chaman chinois se réalisa, sans que j'y prête attention, avec la mort de ma sœur Thérèse en juillet 1959."
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.79
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.101
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.60
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.155 : "Tout finit par se rééquilibrer quand, en fin d'études, après avoir abandonné le droit qui m'ennuyait, j'obtins les diplômes de "langues O" et une licence ès lettres."
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.168 :"En 1957, une bourse du ministère des Affaires étrangères me permit de parfaire ma connaissance du chinois en passant un an à l'Université de Hongkong"
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, pp.171-173
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.182 :"D'autres fois on arrive dans une ferme isolée de paysans pieds-noirs, là depuis des générations. La maison fume encore, ou est trop silencieuse pour être rassurante. Sur le sol gisent mère et enfant dans leur sang, le père avec les organes génitaux tranchés et placés dans sa bouche."
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.34
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.24
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, pp. 24-28
↑Henri de Monpezat,Destin oblige, Plon, 1996, p.279 : "Ne souhaitant pas que nos fils se sentent touristes en France, nous avons tenu à approfondir leurs liens effectifs avec leur parenté française. À dessein d'en faire un foyer, nous avons acquis, en 1974, le domaine de Caïx, familier à mon enfance, puisqu'il est situé à quinze kilomètres du Cayrou."