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Il se distingue au cours de plusieurs campagnes militaires : contre lesGallois durant la révolte d'Owain Glyndŵr, puis contre lafamille de Percy au cours de labataille de Shrewsbury. Henri entre rapidement en conflit avec son père,Henri IV, dont la santé se dégrade fortement à partir de 1405.
À la mort de son père en 1413, Henri prend les rênes du pays, et relance les combats contre lesFrançais lors de laguerre de Cent Ans (qui oppose les deux pays entre 1337 et 1453). Ses succès militaires, qui culminent lors de labataille d'Azincourt le, lui permettent de se rapprocher d'une conquête de la France. Après plusieurs mois de négociations avecCharles VI, très fragile psychologiquement et régulièrement frappé de folie, letraité de Troyes, signé en 1420, reconnaît Henri commerégent ethéritier du trône de France. Son mariage avec la fille de Charles VI,Catherine de France, a lieu peu après, et est suivi de la naissance du futur roiHenri VI.
À partir d', l'administration dupays de Galles est conduite en son nom ; moins de trois ans plus tard, Henri est de fait aux commandes des forces anglaises et combat contreHarry Hotspur lors de labataille de Shrewsbury. C'est là, en 1403, que le prince âgé de16 ans est presque tué par une flèche reçue en plein visage. Un soldat ordinaire aurait été laissé pour mort avec une telle blessure, mais Henri peut bénéficier des meilleurs soins possibles et, pendant les jours qui suivent l'accident, le médecin royal conçoit un outil spécial pour extraire la pointe de la flèche sans causer de dommages supplémentaires. L'opération est couronnée de succès, laissant probablement au prince une cicatrice permanente rappelant son expérience de la bataille.
La révolte galloise menée parOwain Glyndŵr occupe Henri jusqu'en 1408. Par suite, à cause de la mauvaise santé du roi, Henri commence à jouer un rôle politique plus important qui va s’avérer de plus en plus déterminant avec le temps. À partir de, aidé par ses onclesHenri etThomas Beaufort — fils légitimés deJean de Gand — il dirige de fait le pays.
Au mois de il assiste à la crémation deJohn Badby[3].
L'histoire deFalstaff tient ses origines partiellement de l'amitié de Henri enversSir John Oldcastle. Cette amitié, et l'opposition politique du prince enversThomas Arundel,archevêque de Cantorbéry, encourage peut-être les espoirs desLollards. Si c'est le cas, leur déception peut avoir causé les déclarations des écrivains ecclésiastiques commeThomas Walsingham disant que, devenant roi, Henri est soudainement devenu un autre homme.
Henri succède à sonpère le[4]. Sans passé embarrassant, ni dangereux rivaux, il peut mettre en œuvre son expérience. Il doit s'occuper de trois problèmes :
le rétablissement du prestige de l'Angleterre enEurope.
Henri s'attaque simultanément aux trois fronts, et construit graduellement, à partir de ces trois objectifs, une politique plus générale. Il fait immédiatement comprendre qu'il dirigera l'Angleterre comme une nation unie, et que les différends du passé doivent être oubliés. Le roiRichard II d'Angleterre est enterré avec les honneurs dus à son rang ; le jeuneMortimer devientfavori ; les héritiers des nobles qui ont pâti du règne précédent récupèrent graduellement leurs titres et propriétés.
Henri utilise son influence personnelle en vain face àJohn Oldcastle, mais le plus grave danger au plan intérieur reste le mécontentement desLollards. La fermeté du roi écrase le mouvement dans l'œuf () et conforte sa place sur le trône : avec38 pendaisons pour trahison, et7 crémations supplémentaires pour hérésie, il se sert ainsi de l'Église pour établir sa réputation brutale vis-à-vis de ses adversaires[3].
Henri peut alors s'intéresser aux affaires étrangères. Un écrivain de la génération suivante est le premier à prétendre que Henri fut encouragé par des religieux à entrer en guerre contre la France, afin de détourner l'attention des conflits intérieurs. Mais cette théorie semble sans fondement. La restauration de la paix intérieure est la principale préoccupation du roi et, tant qu'elle n'est pas assurée, il ne peut pas entreprendre d'opérations de grande envergure à l'étranger. De plus, cette guerre ne vise pas simplement à conquérir de nouveaux territoires. D'anciennes disputes commerciales et le soutien apporté par les Français àOwain Glyndŵr en 1403-1404 sont utilisés comme prétextes pour cette guerre et l'état désordonné de la France n'offre pas de perspectives de paix. Henri peut considérer la revendication de ses droits au trône de France comme faisant partie de son devoir royal, mais dans tous les cas, un règlement permanent des querelles nationales est essentiel au succès de sa politique étrangère.
Le il débarque avec son armée àChef-de-Caux, et en quatre ans il va conquérir l'intégralité de laNormandie[5].
La campagne de 1415, avec sa brillante conclusion à labataille d'Azincourt (), est une première étape. Il y ordonne l'exécution de nombreux prisonniers. Certains sont rassemblés dans des granges et brûlés vifs, et d'autres égorgés ou ont la tête écrasée à coups de masses. Des centaines de morts ne peuvent être identifiés, leurs visages ayant été lacérés à coups de dague, indique l'historien Christophe Gilliot[6].
La place de dirigeant de lachrétienté est maintenant à sa portée, et le projet d'une nouvelle croisade prend forme. Il envoie effectivement un émissaire pour collecter des informations à l'est ; mais ses plans sont anéantis par sa mort. Une visite en Angleterre en 1421 est interrompue par la défaite et la mort de son frère, leduc de Clarence, à labataille de Baugé contre une armée franco-écossaise dudauphin Charles. Lesiège de Dreux en puis les rigueurs dusiège hivernal de Meaux détériorent sa santé, et il meurt dedysenterie àVincennes le, deux mois avant son beau-pèreCharles VI, manquant ainsi la possibilité d'être couronné roi de France.
Les derniers mots de Henri expriment peut-être le regret de n'avoir pas vécu assez longtemps pour reconstruire les murs deJérusalem. Cet idéal est inspiré de celui duroi Arthur, un modèle de lachevalerie alors sur son déclin. Pourtant, l'esprit politique d’Henri est plutôt en avance sur son temps :
gouvernement central puissant supporté par leParlement ;
réforme de l'Église dans un esprit conservateur ;
développement commercial ;
maintien du prestige national.
Ses objectifs anticipent à certains égards ceux de sonsuccesseur Tudor, mais il les aurait accomplis d'une façonmédiévale, comme un souverain soumis à la constitution. Son succès est dû au pouvoir de sa personnalité. Il peut entraîner les lieutenants derrière lui, mais, à sa mort, personne n'est disponible pour prendre sa place de chef. La guerre, la diplomatie et l'administration civile dépendent toutes de son autorité.
Henri est enterré à l'abbaye de Westminster le. Sa tombe est recouverte d'ornements durant laRéforme. Le bouclier, le casque et la selle, qui forment une partie de l'équipement funéraire initial, pendent toujours au-dessus de sa tombe.
Shakespeare en fait le personnage principal de la pièceHenri V (The Chronicle History of Henry the Fifth, en français :La Chronique de l’histoire d’Henri V - vers 1599).
↑abc etd« Azincourt : comment le film “Le Roi” (Netflix) piétine allègrement la réalité historique »,France info,(lire en ligne).
↑a etbJean François RenéCaillebotte,Essai sur l'histoire et les antiquités de la ville et arrondissement de Domfront. Troisième édition,(lire en ligne).
AnneCurry,« Henri V à Troyes », dans Arnaud Baudin,Valérie Toureille et Jean-Marie Yante (dir.),Guerre et paix en Champagne à la fin du Moyen Âge. Autour du traité de Troyes : actes des journées d'étude de Dijon, Chaumont, Épinal et Troyes (2020-2021), Gand, Snoeck,, 484 p.(ISBN978-9-46161-868-9),p. 154-167.