| Henri Ier de Champagne | |
| Titre | |
|---|---|
| Comte de Champagne | |
| – (29 ans) | |
| Prédécesseur | Thibaut II de Champagne |
| Successeur | Henri II de Champagne |
| Biographie | |
| Dynastie | Maison de Blois |
| Surnom | Le Libéral ouLe Large |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Vitry |
| Date de décès | (à 53 ans) |
| Lieu de décès | Troyes |
| Père | Thibaut II de Champagne |
| Mère | Mathilde de Carinthie |
| Conjoint | Marie de France |
| Enfants | Henri II de Champagne Marie de Champagne Thibaut III de Champagne Scholastique de Champagne |
| modifier | |
Henri Ier de Champagne ditle Libéral oule Large, né en àVitry et mort le àTroyes, estcomte de Champagne et deBrie de1152 à sa mort en1181. Il est le fils aîné du comteThibaud II le Grand et deMathilde de Carinthie.
Né en1127 au château deVitry, il est le fils aîné du comteThibaud II le Grand et deMathilde de Carinthie[AJ 1].
Il est mentionné pour la première fois dans une charte de1132, réalisée par son père et le prieuré de Sainte-Foy deCoulommiers[AJ 1]. Il semble accompagner très jeune ses parents dans leur charge comtale. Ainsi, à partir de1134, son père l'associe au pouvoir et il commence à donner son consentement sur les chartes en signant d'une croix[AJ 2]. Il signe de son sceau pour la première fois dans une charte de 1145. La même année, il réalisera sa première charte[AJ 3].
Au cours de sa jeunesse, Henri a notamment côtoyéBernard de Clairvaux, un ami proche de son père, et probablement son oncleÉtienne de Blois qui futroi d'Angleterre de1135 à1154.
En 1143, son père, craignant une guerre avec leroi de FranceLouis VII le Jeune, cherche de nouveaux alliés. À cet effet, il négocie avecThierry d'Alsace,comte de Flandre, les fiançailles entre sa fille Laurette[Note 1] et Henri, ainsi que celles entre une sœur d'Henri avecYves de Nesle,comte de Soissons. Toutefois, aucun de ces mariages n'eut lieu, peut-être pour cause de parenté, conformément à ce que défend le roi, ou alors selon une condition de paix entre le roi et le comte qui eût été la renonciation à ces alliances[AJ 3].

Un autre projet se forme toutefois rapidement et qui semble encore plus profitable pour le jeune prince. Depuis la signature dutraité de Vitry, la paix était revenue entreThibaud etLouis VII, et le jeune Henri fut alors fiancé àMarie de France, fille du roi et d'Aliénor d'Aquitaine. Le couple royal n'ayant encore pas d'enfant mâle, Marie est donc héritière présomptive de laGuyenne et duPoitou, et est par conséquent un parti fort recherché[AJ 4].
Louis VII avait d'abord voulu fiancer sa fille àHenri Plantagenêt, futurroi d'Angleterre, fils deGeoffroy V d'Anjou,comte d'Anjou etdu Maine, et deMathilde d'Angleterre,comtesse d'Anjou,duchesse de Normandie. MaisBernard de Clairvaux s'opposa à ce projet pour cause de consanguinité entre les deux partis etLouis VII abandonna donc cette idée[AJ 4].
Marie fut alors fiancée à Henri. Toutefois, compte tenu de l'âge de la jeune fille, le mariage eut lieu beaucoup plus tard. La date exacte de ces nouvelles fiançailles n'est pas connue, mais est probablement antérieure de peu au départ d'Henri pour laTerre Sainte, soit vers 1147[AJ 5].

À la suite de la chute d'Édesse en 1144, le papeEugène III, ancien moine àClairvaux et disciple desaint Bernard, lance en ladeuxième croisade. Bernard prêche cettecroisade le, jour dePâques, àVézelay, en présence du roiLouis VIIle Jeune et de la reineAliénor d'Aquitaine[1].
À l'instar de son roi et de sa reine, ainsi que de nombreux autres nobles ou évêques, le jeune Henri décide de prendre la croix[AJ 5]. Henri, qui n'avait pas encore étéadoubé, part avec une lettre desaint Bernard adressée à l'empereurbyzantinManuel Ier Comnène lui demandant de bien vouloir armerchevalier le jeune prince, ce qu'acceptera de faire lebasileus àConstantinople[AJ 6].
L'ensemble des croisés français se retrouve àMetz, lieu de départ de la croisade, en, et prend la voie terrestre à travers le diocèse deTrèves enAllemagne[AJ 7].

Sur la route d'Édesse, Henri fait partie des survivants de la défaite subie à labataille du défilé de Pisidie le. Les croisés sont ensuite harcelés par les Turcsseldjoukides, mais Henri s'illustre particulièrement à la bataille des bords duMéandre[AJ 8].
Henri accompagne ensuite le roiLouis VII àAntioche le puis àJérusalem. Le, il est auconcile d'Acre afin de définir la meilleure cible pour la croisade. Il participe ensuite ausiège de Damas le qui est une défaite majeure des croisés et qui mène au démantèlement de la croisade. Néanmoins, Henri s'y couvre de gloire et y gagne l'estime de son roi[AJ 9].
À la demande de son père et par l'intermédiaire desaint Bernard, Henri rentre de croisade avantLouis VII et commence son voyage de retour fin 1148 et début 1149[AJ 10].
Lors de son voyage de retour, pendant qu'il traversait en mer une tempête particulièrement violente, Henri fait vœu àsaint Nicolas que s'il pouvait revoir son pays, il établirait unchapitre de troischanoines dans l'église de Pougy, ce qui fut fait cinq ans plus tard, le. À cette libéralité, le seigneur de PougyEudes et ses frèresManassès et Renaud y ajoutèrent deux autres chanoines et divers autres dons[AJ 10].

Henri est de retour dans lecomté de Champagne vers la moitié de l'an1148. En qualité dechevalier, son père lui donne enapanage lesseigneuries deVitry et deBar-sur-Aube[AJ 11].
Comme beaucoup de jeunes nobles de cette époque, Henri participe volontiers à diverstournois, bien que l'église ait interdit ces pratiques.Bernard de Clairvaux essaya notamment d'empêcher un tournoi organisé par Henri etRobert de Dreux, frère du roiLouis VII le Jeune[AJ 12].
Début1152, la mort de son pèreThibaut II mène à l'avènement d'Henri aucomté de Champagne. Parmi ses frères puînés,Thibaut hérite des comtésde Blois,de Châteaudun etde Chartres, tandis qu'Étienne obtient lecomté de Sancerre. Le plus jeune des quatre frères,Guillaume, mènera quant à lui une carrière ecclésiastique et seraévêque de Chartres,archevêque de Sens puisarchevêque de Reims[2].
En tant que nouveaucomte de Champagne, un des premiers actes politiques d'Henri est de soutenir le roiLouis VII le Jeune contreHenri Plantagenêt dans leconflit entre Capétiens et Plantagenêt[AJ 13].
Outre les lois féodales qui obligeaient les vassaux à défendre par les armes leursuzerain, Henri est également fiancé à la fille deLouis VII. De même,Henri II a longtemps été en guerre avecÉtienne de Blois, son prédécesseur autrône d'Angleterre et oncle d'Henri. De plus,Henri II refusait de rendre hommage pour la ville deTours àThibaut,comte de Blois, frère et vassal d'Henri[AJ 14].
Après laSaint-Jean de l'an1152,Louis VII et Henri, accompagnés d'Eustache IV de Boulogne (fils d'Étienne de Blois et donc cousin d'Henri),Robert de Dreux (frère du roi de France) etGeoffroy VI d'Anjou (oncle d'Henri Plantagenêt, qui s'estime lésé dans son héritage), chevauchent sur laNormandie et l'Anjou, dans l'intention de se partager leurs conquêtes à eux cinq. Ils font lesiège deNeuf-Marché, maisHenri Plantagenêt revient pour défendre sa ville et les assiégeants doivent se retirer après avoir signé une trêve[AJ 15].
L'année suivante,Louis VII chevauche de nouveau enNormandie et prendVernon etNeuf-Marché avant de devoir signer une nouvelle trêve dont une des conditions est la restitution de ces deux villes, mais on ne sait si le comte Henri l'a accompagné[AJ 16].
Grâce à l'intervention d'Henri, un de ses plus fidèles chevaliers,Anseau de Traînel, qui l'avait accompagné en Terre-Sainte, fut fiancé en 1153 avec Alix (ou Mathilde), fille de Geoffroi III deDonzy, dont les fiefs étaient voisins de laChampagne. Le mariage fût projeté à une date ultérieure, probablement à cause du jeune âge de la demoiselle, et Anseau et Henri rentrèrent chez eux. Puis,Étienne de Sancerre, frère cadet d'Henri, demanda à Geoffroi III deDonzy la main de sa fille, ce que celui-ci accepta malgré les fiançailles précédentes et fit même unedot plus importante que pour le seigneur deTraînel[AJ 17].
Une fois informé de la situation, celui-ci en appelle au comte de Champagne qui se trouve personnellement outragé par son frère et vassal qui viole un traité qu'il a lui-même ratifié. Anseau est accompagné dans sa requête par Hervé de Donzy, fils de Geoffroi III, car il estimait que son père dilapidait ses terres dans la dot de sa sœur. Henri porte l'affaire devant leroi de FranceLouis VII le Jeune. Le roi mène alors une armée avec le comte de Champagne,Thibaut V de Blois, Anseau de Traînel et Hervé de Donzy et assiège puis prendSaint-Aignan où se trouventÉtienne de Sancerre et sa femme. Ce dernier est obligé d'accepter un accord à l'amiable. Il doit restituer la dot de se femme au frère de celle-ci, Hervé de Donzy, et Anseau de Traînel garde la dot qu'il avait initialement négocié avec Geoffroi III de Donzy. Toutefois, le mariage entre Étienne de Sancerre et Alix de Donzy ayant été fait publiquement et consommé, ils purent rester ensemble[AJ 18].
Une fois la couronne comtale ceinte, Henri sert d'arbitre pour les grands de ce monde.
En1152 le papeEugène III, ancien moine de l'abbaye de Clairvaux, lui demande d'intervenir pour régler un litige entre l'abbé de Vézelay et les bourgeois de la ville[AJ 19]. En1152,Anastase IV, successeur d'Eugène, refera la même demande[AJ 20].
En1155, il est désigné par leroi des FrancsLouis VII le Jeune comme juge pour un différend entre l'évêque de Soissons et lechapitre de chanoines[AJ 21].
Henri ne joue alors plus de grand rôle pendant environ cinq ans, ce qui laisse envisager un refroidissement entre lui et le roi, dont il n'épouse toujours pas la fille bien qu'il en fût le fiancé depuis1147[AJ 22]. Le rapprochement de son frèreThibaut,comte de Blois, et d'Henri II d'Angleterre fut probablement également une cause de ce refroidissement.Thibaut prit même part à une expédition anglaise contre la ville d'Agen[AJ 23].

Thibaut V de Blois, frère cadet d'Henri, se rapproche d'Henri II d'Angleterre. En, il cède au roi anglaisAmboise etFréteval, avec la médiation deLouis VII, momentanément réconcilié avec le roi d'Angleterre[AJ 22]. Mais en 1159, le conflit entre les deux rois reprend, et Thibaud se trouve dans le camp anglais lors d'une attaque surAgen[AJ 23].
Mais en 1160, un événement va changer des allégeances. Le, la reine de FranceConstance de Castille meurt. Très vite, le roiLouis VII cherche de nouvelles alliances et épouse leAdèle de Champagne, sœur d'Henri,comte de Champagne, deThibaut, comtede Blois,de Châteaudun etde Chartres et d'Étienne, comtede Sancerre[AJ 24].
Les trois frères font donc front commun sous la bannière du roi de France et font leurs préparatifs de guerre afin de soutenir leur suzerain[AJ 25].
En1159, à la mort du papeAdrien IV,Alexandre III est élu comme successeur. Toutefois, quelques évêques ne reconnaissent pas ce résultat et proclamentVictor IV comme pape (candidat soutenu par l'empereurFrédéric Barberousse) qui prend militairement possession deRome ce qui obligeAlexandre III à fuir vers laFrance[AJ 26].
Louis VII, qui soutientAlexandre III, chargeManassès de Garlande,évêque d'Orléans, de trouver Henri afin de négocier avecFrédéric Barberousse pour juger de la validité des élections pontificales, avec la promesse de ratifier tous les arrangements que le comte prendrait[AJ 27].
Henri, qui était possiblement parent avecVictor IV par sa mèreMathilde de Carinthie, se charge de rencontrer l'empereur, mais il est possible qu'il ait eu préalablement avec lui une entrevue dans laquelle avait été préparé le rôle qu'il voulait jouer au profit de l'antipape Victor, en abusant du roi de France[AJ 28].

En1162, une première rencontre a lieu à la limite de l'Empire et de la France afin de choisir des arbitres dans le clergé et dans le baronnage, tant français qu'allemand, afin juger de la validité de l'élection des deux papes. Le comte Henri se porte alors caution de la ratification de ce jugement par le roi de France, et de se livrer personnellement comme otage à l'empereur dans le cas où le roi refuserait le verdict puis de lui faire hommage des fiefs qu'il tient du roi de France[AJ 29].
Le eut lieu àSaint-Jean-de-Losne la rencontre entre le roi des Francs et l'empereur accompagné deVictor IV. Mais commeAlexandre III a refusé de venir (probablement par crainte de tomber entre les mains de l'empereur, ainsi qu'à cause de l'inconvenance de soumettre à un jugement),Frédéric Barberousse demande au roi de se soumettre à l'antipape et à Henri de se soumettre à son serment de se porter prisonnier.Louis VII, qui n'était pas informé de cette dernière résolution, obtient par l'intermédiaire d'Henri de reporter l'entrevue de trois semaines et laisse comme caution à l'empereur leduc de Bourgogne, lecomte de Flandre et lecomte de Nevers[AJ 30].
Le,Louis VII,Alexandre III et Henri reviennent àSaint-Jean-de-Losne, mais l'empereur ne vient pas. Seul se présente à midi sonchancelierRainald von Dassel,archevêque de Cologne, qui annonce queseuls les prélats soumis à l'Empire romain ont qualité pour être juges de la validité de l'élection du pape, et queles évêques et le clergé accompagnant le roi sont présents seulement à titre d'amis et d'alliés.Louis VII, estimant la parole de l'empereur rompue se déclaredégagé de sa parole[AJ 31].
Le soir venu, l'empereur se présenta mais face à l'absence du roi envoya une ambassade le chercher àDijon.Louis VII refusa de l'écouter et l'empereur déclare ses engagements remplis et ceux du roi violés. Il fit des menaces de guerre et somma Henri de tenir son serment. Les menaces de guerre restent sans résultats, mais Henri, se croyant lié (et conservant peut-être un soutien pour la cause de l'antipape), se livre prisonnier à l'empereur. Pour sa liberté, il fit hommage à l'empereur de neuf châteaux mouvant ducomté de Champagne :Bourmont,Dampierre-le-Château,Possesse,Reynel,La Fauche,Gondrecourt,Cernay-en-Dormois,Raucourt etBelrain[AJ 32].
Après ces événements, il semble qu'Henri soit resté en bons termes avecLouis VII (ils sont ensemble àChâlons en1163) etFrédéric Barberousse, mais il refusa d'aller rendre visite au papeAlexandre III, qui vivait alors àSens et était donc son voisin du au. Henri semble également être partisan dePascal III,antipape successeur deVictor IV[AJ 33].
Vers la fin de1164, Henri rencontre une nouvelle foisFrédéric Barberousse pour reprendre les négociations entamées àSaint-Jean-de-Losne puis part àParis pour en parler avec le roi, mais en vain[AJ 34].

En 1164 , il épouseMarie de France, fille deLouis VII le Jeune et d'Aliénor d'Aquitaine, avec qui il était fiancé depuis près de dix-sept ans et dont il aura quatre enfants[AJ 35].
À peu près à la même période, son frèreThibaut,comte de Blois,de Châteaudun etde Chartres, épouseAlix de France, sœur deMarie, et donc également fille deLouis VII le Jeune et d'Aliénor d'Aquitaine. Mais le comte Henri n'assista pas au mariage de son frère et de sa belle-sœur[AJ 35].
En1162, leduc de BourgogneEudes II meurt, laissant la régence du duché à sa femmeMarie de Champagne, sœur du comte Henri, qui est également tutrice de leur filsHugues III de Bourgogne âgé d'environ quatorze ans et donc trop jeune pour régner[AJ 36].
Mais vers1163,Hugues, sous les impulsions de plusieurs de ses barons, se fâche avec sa mère pour se libérer de sa tutelle. Vers,Marie est alors chassée de lacour et privée de sondouaire, et se voit ainsi obligée de demander l'aide duroi des FrancsLouis VII le Jeune, qui convoque la mère et le fils pour rendre justice, mais ce dernier ne répond pas à la convocation[AJ 37].
Après plusieurs avertissements qui restent sans réponse, le monarque commence à faire ses préparatifs de guerre.Hugues III fait alors alliance avec l'empereur du Saint Empire romain germaniqueFrédéric Barberousse, qui envoie alors le comte de Champagne Henri servir de médiateur auprès du roi et du duc. Henri semble avoir réussi à rétablir la paix entreHugues et sa mère, sans avoir besoin au recours armé du roi de France ou de l'empereur germanique[3].
Persécuté parHenri II Plantagenêt,roi d'Angleterre, l'archevêque de CantorbéryThomas Becket est obligé de fuir l'Angleterre en1164 et se rend àSens demander l'aide au Pape. Il reste pendant presque deux ans dans l'abbaye de Pontigny, jusqu'à ce que les menaces d'Henri en1166 l'obligent à se rendre de nouveau àSens où il demeura à l'abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens[AJ 38].
Tout comme le roiLouis VII le Jeune, le comte Henri témoigne d'une vive sympathie à l'archevêque exilé. Il reçoit du papeAlexandre III une lettre le remerciant de sa sympathie àThomas Becket et l'exhortant de continuer à le soutenir[AJ 39].
Le comte Henri tient également pendant cette période une correspondance avecJean de Salisbury, secrétaire, ami et compagnon d'exil deThomas Becket et futurévêque de Chartres, et qui a résidé successivement à l'abbaye de Montier-la-Celle puis à l'abbaye Saint-Remi de Reims, dont l'abbé étaitPierre de Celle[AJ 40].
En1165,Guillaume IV de Nevers,comte de Nevers,d'Auxerre etde Tonnerre, eut un litige avec l'abbaye de Vézelay et son abbéGuillaume de Mello. Le,Guillaume de Nevers entre àVézelay à la tête d'une armée et saisit les biens et les revenus de l'abbaye. Les moines prirent la fuite et portèrent l'affaire devant leroi des FrancsLouis VII le Jeune[AJ 41].
Alors que le roi commence à rassembler l'ost, le comte Henri et son frèreThibaut,comte de Blois,de Châteaudun etde Chartres, assistés d'Anseau de Traînel, se portent alors comme médiateurs entre lecomte de Nevers et l'abbé de Vézelay et reçoivent les félicitations et les encouragements du roi. Mais lecomte de Nevers refuse l'arbitrage des deux frères ainsi que le montant de la compensation financière qu'il avait été condamné à payer en dédommagement à l'abbaye. Le roi en fut irrité et convoqua son armée àSens. Effrayé,Guillaume de Nevers, envoieGuillaume de Dampierre,connétable de Champagne, remettre sa soumission. Le roi désigna alors son frèreHenri de France,archevêque de Reims, et le comte Henri pour arbitrer et mettre fin à cette querelle[AJ 42].
Fin1167 ou début1168, le comte Henri est de nouveau envoyé en ambassade auprès de l'empereur du Saint Empire germaniqueFrédéric Barberousse, qui se trouve alors enItalie après sa défaite àRome, qui voit son armée ruinée par la faim et la maladie et qui doit faire face à laligue lombarde, afin de négocier le mariage du fils duroi de FranceLouis VII le Jeune,Philippe Auguste alors âgé d'environ deux ans, avec la fille de l'empereurFrédéric Barberousse, Sophie. Henri avait à cœur la réalisation de ce projet, mais l'église le voyait avec inquiétude et exerça de fortes pressions pour le faire échouer[AJ 43]. Le projet de mariage reprit cinq ans plus tard, on ne sait pas si Henri fit partie des négociations, mais échoua définitivement[AJ 44].
En1171 ou1172, le comte Henri servit encore une fois d'ambassadeur avecLouis VII le Jeune auprès deFrédéric Barberousse, entreToul etVaucouleurs, où les deux monarques prirent l'engagement de chasser de leurs terres et de celles de leurs barons, situées entre leRhin, lesAlpes et la ville deParis, tous lesmercenaires,brabançons ou cotereaux, l’exception de ceux qui s'étaient mariés dans le pays ou qui avaient contracté un engagement à vie avec un baron. Parmi les nombreux seigneurs présents, ce fut le comte Henri que le roi choisit pour jurer en son nom l'observation du traité[AJ 44].
L'hostilité du comte Henri contre le papeAlexandre III, que le clergé français entier reconnaissait comme chef de l'Église, eut des répercussions dans ses relations avec les évêques de ses États[AJ 45].
Outre l'élection de ce pape, il attaqua aussi la légitimité de l'élection deGui de Dampierre, fils deGuy Ier, seigneur deDampierre, deSaint-Dizier et deMoëslains et vicomte deTroyes, et d'Helvide deBaudement, élu en1162 à l'évêché de Chàlons et qui mourut l'année suivante, sans avoir pu être sacré[AJ 45].
Il eut des conflits avecGeoffroy de La Roche-Vanneau,évêque de Langres, ainsi qu'avec son successeurGauthier de Bourgogne, fils d'Hugues II,duc de Bourgogne. Gautier porta plainte auprès duroi des FrancsLouis VII le Jeune. Ce dernier qui devait rencontrer leroi d'AngleterreHenri Plantagenêt àGisors le, convoqua les deux parties afin de rendre un jugement en présence d'un grand nombre de barons. Le comte Henri refusa de s'y rendre, estimant qu'il n'avait pas le temps de consulter ses barons compte tenu de la gravité de la situation[AJ 45].
Vers1165, il a une contestation avec l'évêque de MeauxÉtienne de la Chapelle. Afin de lui nuire, Henri fit fabriquer en métal de mauvais aloi desdeniers semblables à ceux de la ville deMeaux, où le droit de frapper monnaie appartient à l'évêque. Lorsque ce fut de notoriété publique, les deniers de Meaux étaient acceptés à un cours inférieur, voire refusés. Henri dut reconnaître ses torts et jurer la main sur les reliques de respecter les droits du prélat. Les trois seigneursAnseau II de Traînel,Eudes de Pougy etHugues III de Plancy prêtèrent serment et se portèrent caution pour le comte[AJ 46].
Henri eut également une lutte ardente contre l'archevêque de ReimsHenri de France, ancien moine de l'abbaye de Clairvaux, frère duroi des FrancsLouis VII le Jeune, et grand partisan du papeAlexandre III. En1167, ce dernier provoqua la colère des habitants deReims à cause de l'instauration d'une nouvelle taxe. Les habitants se soulevèrent, s'emparèrent de la ville et jetèrent hors des murs les officiers et amis de l'archevêque. Le prélat demanda l'aide de son frèreLouis VII le Jeune, tandis que les habitants cherchèrent l'aide du comte Henri. Celui-ci refusa d'intervenir et conseilla aux Rémois de se soumettre au roi, qui fit raser cinquante maisons pour châtiment. En 1168, Henri confirma les droits duprieuré d'Aulnoy de l'ordre de Grandmont[AJ 47].
Quelques années plus tard, l'archevêque de Reims voulut sécuriser la route entreReims etChâlons qui était infestée de brigands qui avaient refuge dans la forteresse de Sempigny.Henri de France leva une armée et rasa cette forteresse. Afin de défendre cette route, il fit construire le château deSept-Saulx, non loin de Sempigny, ainsi que ceux deCourville,Cormicy,Chaumuzy,Bétheniville en plus decelui de Reims. Le village deSept-Saulx dépendait de l'abbaye de Saint-Remi de Reims.Pierre de Celle,abbé de Saint-Remi, donna son consentement à l'établissement de cette citadelle, mais le comte Henri prétendit que l'archevêque n'avait pas le droit d'élever une construction militaire si près des domaines ducomté de Champagne. De plus, à la même époque, l'archevêque menaça de guerre Guermond deChâtillon, seigneur deSavigny et vassal ducomte de champagne[AJ 48].
La guerre entre les deux Henri commença, sans que l'on sache lequel démarra les hostilités. Les armées du comte, accompagnées de mercenaires cotereaux, pénétrèrent dans les domaines de l'archevêché et se livrèrent au pillage, tuant les hommes et les femmes ou les faisant prisonniers pour ne les mettre en liberté que moyennant rançon. Une église fut brûlée avec trente-six malheureux qui s'y étaient renfermés. L'archevêque répondit à cet excès par une sentence d'excommunication qu'il lança contre le comte, mais il ne la fit pas publier. Le comte Henri proposa une trêve que l'archevêque accepta à trois conditions : qu'elle n'entraînerait pas la levée de l'excommunication ; que le statu quo serait maintenu ; et que le butin enlevé serait rendu. Une fois la trêve expirée, le butin n'ayant pas été restitué, le prélat fit publier l'excommunication dans tout l'archevêché[AJ 49].
Le comte Henri demanda au pape la réformation de la décision archiépiscopale et lui envoya deux ambassadeurs, qui affirmèrent que les hommes de l'archevêque avaient les premiers franchi la frontière et que les leurs avaient envahi la terre de l'archevêque uniquement en poursuivant l'armée du prélat vaincue et mise en fuite, et soutinrent que l'excommunication était nulle car, préalablement à sa prononciation, le comte avait signifié son intention d'en appeler au pape. Les ambassadeurs de l'archevêque prétendirent que cette notification d'appel était nulle car le comte avait fait postérieurement acte d'hostilité et rappelèrent l'église brûlée, les hommes tués, les prisonniers faits et les demandes de rançons. À la suite du désaccord entre les deux parties, le pape demanda une enquête à l'archevêque de Tours et à l'évêque d'Autun afin de juger l'affaire. Comme l'affaire se compliquait de droit féodal, le papeAlexandre III pria leroi de FranceLouis VII le Jeune de juger ou de faire juger cette question. L'affaire se termina en1171 ou1172 par l'intermédiaire deLouis VII le Jeune, de l'archevêque de Tours et de l'évêque d'Autun, comme le souhaitait le pape[AJ 50].
Le comte Henri eut également un différend de nature inconnue avec l'évêque de TroyesMatthieu. L'affaire a soulevé l'indignation d'un chroniqueur contemporain anonyme qui indique que le pape avait été sollicité[AJ 51].
En1167, la guerre reprit entreLouis VII le Jeune etHenri II Plantagenêt à la suite d'une querelle sur la manière dont l'argent destiné auxÉtats latins d'Orient devait être collecté et envoyé. Louis VII attaqua laNormandie. Henri II répondit en attaquantChaumont-en-Vexin où se trouvait le principal arsenal français. Une trêve fut conclue, et le comte Henri fut chargé de négocier une paix définitive. Mais comme le comte et le monarque anglais cherchaient à se surpasser l'un et l'autre en astuce, ces négociations furent inutiles[AJ 52].
En1168, àSoissons, le comte Henri etPhilippe d'Alsace,comte de Flandre, qui s'était associé aux négociations, présentèrent au roi une proposition de paix, que ce dernier accepta. La paix n'arriva qu'en1169 lorsque les deux monarques se réconcilièrent àMontmirail[AJ 53].
Mais la paix ne dura pas longtemps.Louis VII le Jeuneencouragea les tensions entreHenri II et ses filsHenri le Jeune,Richard Cœur de Lion etGeoffroy[AJ 54].
En1173, l'armée française, dont faisaient partie le comte Henri ainsi que son frèreThibaut, fit lesiège de Verneuil avant de battre en retraite[AJ 55]. Puis en1174, l'armée française, dont fait toujours partie Henri, met le siège devantRouen, mais doit se retirer faute de vivres[AJ 56]. Mais enfin, le, le prince anglaisHenri le Jeune se réconcilia avec son père et lui jura fidélité, avec le cautionnement du roi français et de divers barons français dont le comte Henri[AJ 56].
En1175, trois chevaliers, mécontents du comte de Champagne, avaient tramé un complot contre lui. Anne Musnier, probablement originaire desNoës, qui avait découvert leur plan réussit à tuer le meneur et à faire arrêter les deux autres, qui avouèrent sous la torture leur projet[AJ 57].
Le comte Henri les fit pendre au gibet et accorda à Anne Musnier, en remerciement, des privilèges particuliers, qu'elle put transmettre à ses filles, ainsi qu'aux époux de celles-ci, eux aussi considérés comme héritiers, pendant près de cinq siècles (ce fait sera appeléhoirs Musnier)[AJ 58].
Si ces privilèges particuliers sont avérés, aucun chroniqueur n'a rapporté cet acte d’héroïsme, mais seulement la tradition orale. Il n'est donc pas impossible que cette histoire ait été embellie, voire inventée, peut-être par les héritiers d'Anne Musnier afin de justifier leurs privilèges[AJ 59]. Certains historiens affirment même qu'Anne Musnier a également été anoblie[4].
D'autres émettent l'hypothèse qu'Anne Munsier aurait obtenu ces privilèges grâce à ses charmes et qu'elle aurait été la maîtresse du comte Henri[5].
En 1177 ou 1178, sur les exhortations d'Henri de Marcy,abbé de Clairvaux, le comte Henri décide de prendre la croix une seconde fois lors d'une assemblée solennelle[AJ 60].
Le départ eut lieu vers le milieu de l'année 1179. Le nombre decroisés était important, mais il y avait peu de grands seigneurs :Pierre Ier de Courtenay, frère du roiLouis VII le Jeune,Philippe de Dreux,évêque de Beauvais, fils deRobert de France,Henri II de Grandpré et son frèreGeoffroy Ier. Henri fut naturellement nommé chef de cette expédition[AJ 61].
De Troyes, il passe parChâtillon-sur-Seine etDijon, où il visite l'abbaye de Saint-Bénigne, et embarque probablement àMarseille. Sur sa route, il croise àBrinses l'archevêque de Tyr ethistorien descroisadesGuillaume de Tyr. Puis il débarque àSaint-Jean-d'Acre[AJ 62].
À son arrivée,Saladin faisait le siège de la forteresse deTibériade.Baudouin IV,roi de Jérusalem, réunit lescroisés à l'armée des barons deTerre-Sainte afin d'aller secourir la place. Mais l'opération est trop lente etTibériade tombe aux mains desSarrasins. D'un point de vue militaire, l'expédition d'Henri est donc sans résultat[AJ 62].
Henri visita ensuite plusieurs lieux saints :Jérusalem,Hébron,Sébaste etNazareth, leur fit diverses libéralités, puis donna l'ordre du départ. Il suivit le chemin par terre au travers de l'Asie Mineure, mais tomba entre les mains des Turcs qui le firent prisonnier avec une partie de ses compagnons, les autres étant massacrés. Henri fit alors le vœu que s'il s'en sortait vivant, il s'engagerait à donner à lacathédrale de Langres, dont le patronSaint Mammès était mort à peu de distance, une rente de trentelivres sur lesfoires deBar-sur-Aube. Henri fut exaucé, carManuel Ier réussit à obtenir sa liberté et il put alors rejoindreConstantinople[AJ 63]. Ce dernier avait récemment marié son unique hériter,Alexis, à la nièce d'Henri,Agnès de France.
Le comte Henri reprit ensuite la voie de terre, traversa l'Illyrie et arriva enfin enFrance fin[AJ 63].
Une des premières visites d'Henri depuis son retour deTerre Sainte fut pour son nouveau souverainPhilippe Auguste (et qui est également son neveu), qui a succédé à Louis VII, mort le, et qui résidait à ce moment-là àSens[AJ 64].
Le jeune roi projetait alors, à la suite des sollicitations d'Henri II d'Angleterre, de partir en guerre contre l'empire germanique, sous prétexte de venger leduc de BavièreHenriLe Lion, qui venait d'être dépouillé par l'empereurFrédéric Barberousse. Le comte Henri l'en dissuada et lui dit qu'« il n'est ni avantageux ni juste d'attaquer un souverain qui n'a jamais fait de tort, ni à votre père, ni à vous »[AJ 64].
À peine rentré àTroyes, Henri tombe gravement malade et succombe dans la semaine, le soir du[AJ 64].
Son fils aînéHenri II de Champagne lui succède aucomté de Champagne, mais celui-ci, étant encore mineur, règne sous la tutelle de sa mère, veuve d'Henri,Marie de France jusqu'en 1187[AJ 59].
Le comte Henri est inhumé au cœur de lacollégiale Saint-Étienne àTroyes, dont il souhaitait faire le lieu de sépulture de sa famille, où sa veuveMarie lui fit élever un tombeau magnifique en bronze[AJ 65].

Le tombeau d'Henri fut une première fois profané en 1583, où des voleurs ôtèrent les lames d'argent dont il était orné. Des réparations ont alors été effectuées[AJ 65].
Ensuite, lacollégiale Saint-Étienne de Troyes, où étaient inhumés les corps du comte Henri et de son second filsThibaut III, fut détruite pendant laRévolution française. Le, les corps d'Henri et de son fils furent exhumés en présence des commissaires du département et après les avoir déposés dans la salle du trésor, ils ont été transférés solennellement à lacathédrale deTroyes le 27 du même mois puis enfouis dans la chapelle Notre-Dame. Les deux tombeaux, placés d'abord de chaque côté du chœur comme ornement, furent détruits l'année suivante. Il fut également question de jeter au vent les cendres d'Henri et de Thibaut comme ceux desrois de France inhumés àSaint-Denis[AJ 66].
Le, les dépouilles d'Henri et de Thibaut furent une nouvelle fois exhumées lors de fouilles faites pour établir le caveau des évêques. Les corps étaient dans les cercueils de pierre où ils avaient été enterrés àSaint-Étienne[AJ 67].
De nos jours, les dépouilles des comtes sont toujours ensevelies sous les pavés de la chapelle Notre-Dame de laCathédrale de Troyes, mais leurs tombes ne comportent pas d'inscription[AJ 68].

Le comte Henri, chef suprême ducomté de Champagne, a eu pour le seconder un nombre important de grands officiers et de conseillers, clercs ou laïcs.
Parmi les grands officiers, la fonction desénéchal était tenue parGeoffroy III de Joinville, ditLe Gros ouLe Vieux, qui a notamment accompagné Henri enTerre-Sainte en 1147.
Henri eu aussi successivement troisconnétables. Le premier futEudes de Pougy jusqu'en 1169. Il fut ensuite remplacé parGuillaume Ier de Dampierre jusqu'en 1173, puis enfin le fils de ce dernierGuy II de Dampierre.
Quant au poste debouteiller, il est rempli parAnseau II de Traînel, qui semble avoir été l'un des plus intimes conseillers du comte.
Le poste dechambrier fut tenu par trois personnes successives : Pierre Bursaud, ancien conseiller deThibaut II, qui étaitchevalier et qui avait une maison àProvins ; Habran ou Abraham, fils de Pierre Bursaud, également appelé appelé Habran deProvins ; Artaud ou Ertaud de Nogent, qui fit construire le château deNogent-l'Artaud, principal chambrier d'Henri et qui l'accompagne enTerre-Sainte en 1179. Isambard, Josbert, Aubert de Milly et Ebrard ont également tenu le poste de chambrier.
Pour la fonction demaréchal, elle fut d'abord occupée conjointement par Gautier deProvins (de 1152 à 1158) et Geoffroi deChartres (de 1153 à 1158). Gervais est cité comme maréchal dans une charte de 1157.Guillaume le Roi est lui maréchal de 1158 à 1179, et semble avoir été un des plus intimes conseillers d'Henri, et l'accompagna enTerre-Sainte en 1179, où il fait probablement partie des victimes tombées sous le fer dessarrasins dans la bataille où Henri est fait prisonnier. Guillaume le Roi laissa plusieurs fils dont Milon de Provins, dit aussi Bréban, qui est également présent enTerre-Sainte en 1179 et qui reprendra plus tard la charge de maréchal de Champagne.
Henri eut également trois chanceliers : Guillaume (jusqu'en1176) puis Etienne (de1176 à1179) qui accompagne le comte Henri enTerre-Sainte en1179 où il meurt et est là-bas remplacé parHaïce de Plancy, fils d'Hugues II, seigneur dePlancy, et d'Emeline de Bazoches, et frère d'Hugues III de Plancy et deMiles de Plancy, et qui avait déjà occupé ponctuellement le poste en1168 et en1173. Il sera plus tardévêque de Troyes de1190 à1193 sous le nom deBarthélémy.
Henri eut également dans son entourageRobert de Milly, futur chambellan de Champagne.

C'est sous le règne du comte Henri que lesFoires de Champagne prennent leur essor.
Il poursuit l’œuvre de ses prédécesseurs et conserve le rythme de six foires réparties sur l’année et dont l’accès est garanti par le conduit du comte de Champagne :
Grâce à ses relations avec l'empereurFrédéric Barberousse, il réussit à attirer les grands marchands allemands enChampagne.
Le comte Henri fit supprimer lesduels et instaura divers tribunaux.

Lettrés et cultivés, le comte Henri et son épouse connaissaient le latin et les arts libéraux, et ont fait de leur cour un véritable centre culturel avec un art de vivre raffiné.
Henri a pris sous sa protection les clercs chassés d'Angleterre avecThomas Becket, commeHerbert de Bosham etJean de Salisbury et il a fréquenté les théologiens de l'abbaye de Clairvaux, et les clercs de la région, telsPierre le Mangeur, chanoine qui sera maître parisien, ouPierre de Celle, futur abbé deSaint-Remi de Reims.
À partir de 1160,Nicolas de Montiéramey, ancien secrétaireBernard de Clairvaux, fut son bibliothécaire. Il possédait une vingtaine de manuscrits en latin et plus de quinze autres en langue romane, traitant d'histoire antique, biblique et chrétienne, de dialectique ou de philosophie.
Son épouseMarie de France aimait, comme sa mèreAliénor d'Aquitaine, les œuvres d'amour et de chevalerie, et a encouragé des trouvères et romanciers tels queGace Brulé,Chrétien de Troyes,André le Chapelain,Gautier d'Arras,Guiot de Provins,Hugues III d'Oisy ou encoreGeoffroi de Villehardouin. Elle avait participé à la cour lettrée d’Aliénor d'Aquitaine àPoitiers et a tenu elle-même unecour d'amour brillante. Elle est aujourd'hui considérée comme protectrice de la littérature et de l'idéologie courtoise.
La plus grande partie de la bibliothèque personnelle du comte Henri le Libéral et de sa femme Marie de Champagne, est maintenant conservée à lamédiathèque de Troyes. C’est la plus ancienne bibliothèque connue d’un grand prince féodal, témoin de la naissance de la culture courtoise et chevaleresque auXIIe siècle.
Outre ses nombreuses libéralités et donations envers diverses abbayes et prieurés, le comte Henri fonda l'abbayebénédictine dede Champbenoît en 1138 àProvins, ainsi que l'abbayecisterciennede la Charmoye en 1167 sur la commune deMontmort-Lucy.
De plus, Henri fit faire des démarches àPierre de Celle, abbéde Montier-la-Celle, pour obtenir une colonie deChartreux qu'il voulait établir à ses frais dans ses états.

Le comte Henri participa également à la fondation de six églisescollégiales :
Il prit également l'abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains sous sa protection, et la comble de biens.
Le comte Henri a fondé plusieurs hôpitaux afin de soigner les malades ou de loger les pèlerins :
Henri fit également de nombreuses libéralités à divers hôpitaux et léproseries.

Le comte Henri eu pour résidences principales Troyes et Provins. Dans chacune de ses deux villes, il s'y fit construire un palais :
C'est sous le comte Henri qu'aurait également été bâtie laTour César àProvins.
C'est également sous la gouvernance du comte Henri que sont réalisés les travaux qui amènent l'eau de laSeine àTroyes, et les bras de la Seine qui passent aujourd'hui à Troyes sont donc une dérivation et le résultat de travaux faits de main d'homme, comme le canal des Trévois ou le ru Cordé.
En 1164, il épouseMarie de France, fille deLouis VII le Jeune et d'Aliénor d'Aquitaine, dont il a quatre enfants[7] :
Henri est le fils aîné légitime deThibaut IV de Blois et deMathilde de Carinthie. Il a pour frères et sœurs[7] :
Henri a également au moins deux demi-frères, enfants illégitimes deThibaut IV de Blois :
: Roi ou reine
: Comte de Blois
: Comte de Champagne
| 32.Eudes Ier de Blois | |||||||||||||||||||
| 16.Eudes II de Blois | |||||||||||||||||||
| 33.Berthe de Bourgogne | |||||||||||||||||||
| 8.Thibaud III de Blois | |||||||||||||||||||
| 34.Guillaume IV d'Auvergne | |||||||||||||||||||
| 17. Ermengarde d'Auvergne | |||||||||||||||||||
| 35. Umberga | |||||||||||||||||||
| 4.Étienne-Henri de Blois | |||||||||||||||||||
| 36. Hugues III du Maine | |||||||||||||||||||
| 18.Herbert Ier du Maine | |||||||||||||||||||
| 37. Berthe de ? (Rennes ?) | |||||||||||||||||||
| 9. Gersende du Maine | |||||||||||||||||||
| 38. Gausbert du Preuilly | |||||||||||||||||||
| 19. Paule du Preuilly | |||||||||||||||||||
| 39. Adèle de ? | |||||||||||||||||||
| 2.Thibaut IV de Blois | |||||||||||||||||||
| 40.Richard II de Normandie | |||||||||||||||||||
| 20.Robert Ier de Normandie | |||||||||||||||||||
| 41.Judith de Bretagne | |||||||||||||||||||
| 10.Guillaume le Conquérant | |||||||||||||||||||
| 42.Fulbert de Falaise | |||||||||||||||||||
| 21.Arlette de Falaise | |||||||||||||||||||
| 43. Doda d'Écosse | |||||||||||||||||||
| 5.Adèle d'Angleterre | |||||||||||||||||||
| 44.Baudouin IV de Flandre | |||||||||||||||||||
| 22.Baudouin V de Flandre | |||||||||||||||||||
| 45.Ogive de Luxembourg | |||||||||||||||||||
| 11.Mathilde de Flandre | |||||||||||||||||||
| 46.Robert II le Pieux | |||||||||||||||||||
| 23.Adèle de France | |||||||||||||||||||
| 47.Constance d'Arles | |||||||||||||||||||
| 1. Henri Ier de Champagne | |||||||||||||||||||
| 48. Eberhard von Sponheim | |||||||||||||||||||
| 24. Siegfried Ier de Sponheim | |||||||||||||||||||
| 49. Hedwig de Nullenberg | |||||||||||||||||||
| 12. Engelbert Ier de Sponheim | |||||||||||||||||||
| 50. Engelbert IV de Sponheim-Pustertal | |||||||||||||||||||
| 25. Richarde de Lavanthal-Nordtal | |||||||||||||||||||
| 51. Luitgarde d'Istrie | |||||||||||||||||||
| 6.Engelbert II de Sponheim | |||||||||||||||||||
| 52. Adalbert d'Eppenstein | |||||||||||||||||||
| 26. Marquard IV d'Eppenstein | |||||||||||||||||||
| 53. Béatrix de Souabe | |||||||||||||||||||
| 13. Hedwige d'Eppenstein | |||||||||||||||||||
| 54. Luitpold Ier de Plain | |||||||||||||||||||
| 27. Luitburge de Plain | |||||||||||||||||||
| 55. ? | |||||||||||||||||||
| 3.Mathilde de Carinthie | |||||||||||||||||||
| 56. Diepold Ier de Sponheim | |||||||||||||||||||
| 28. Ratpoto IV de Sponheim | |||||||||||||||||||
| 57. ? | |||||||||||||||||||
| 14. Ulrich de Passau | |||||||||||||||||||
| 58. Arnaud II de Lambach | |||||||||||||||||||
| 29. Mathilde de Lambach | |||||||||||||||||||
| 59. Reginlind de Verdun | |||||||||||||||||||
| 7. Ute de Passau | |||||||||||||||||||
| 60. Heinrich de Lechsgemünd | |||||||||||||||||||
| 30. Kuno de Lechsgemünd | |||||||||||||||||||
| 61. ? | |||||||||||||||||||
| 15. Adelheid de Lechsgemünd | |||||||||||||||||||
| 62. Rudolf d'Achalm | |||||||||||||||||||
| 31. Mathilde d'Achalm | |||||||||||||||||||
| 63. Adelheid de Wülflingen | |||||||||||||||||||
Henri Ier de Champagne | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Précédé par | Suivi par | |||||
|
|
| ||||