SelonTallemant des Réaux, la liaison d'Henri de Lorraine avec sa cousineAnne de Gonzague prend naissance à l'abbaye d'Avenay[2]. SelonLevesque de La Ravalière, en1636,« L'archevêque qui estoit à Paris eut ordre duRoi de se retirer à Reims, parce qu'il menoit à Paris une vie peu exemplaire : l'assemblée générale du clergé qui s'y tenoit en etoit fort scandalizée... Le 29 juillet Monsr de Reims estant en son chasteau deCourville, reçut lettres du Roy, portant ordre de sortir de Reims, et de se retirer en sonabbaïe de Fescamp... L'on dit aussi qu'il alloit trop fréquemment, et mesme déguisé à l'abbaïe d'Avenai, et qu'il faisoit l'amour à la princesse Anne, fille du duc de Mantoue, et sœur de l'abbesse[3]. »
La même année, il signe à Anne de Gonzague une promesse de mariage, réalisable dès que sa famille, consentant à leur union, lui aurait assuré un revenu qui lui permît de résigner au profit d'un de ses frères lesbénéfices ecclésiastiques dont il jouissait. Toujours selon Tallemant, et repris parAlexandre Dumas dansLouis XIV et son siècle, Henri tomba aussi amoureux de la sœur d'Anne, Bénédicte, abbesse de l'abbaye d'Avenay, à cause de la beauté de ses mains. Il lui déclare sa flamme lors d'une visiteépiscopale à l'abbaye[4].
Son père lui procura le titre d'archevêque de Reims mais n'ayant encore reçu aucunordre, à cause de son bas âge, le papeUrbainVIII nomme comme administrateur de l'archevêché,Henri Clausse, évêque comte de Châlons, qui en eut désormais la charge. Plus tard Henri obtient unbref de Rome portant dispense avec pouvoir d'ordonner du spirituel et temporel et le fait aussitôt signifier à l'évêque suffragant qui administrait en son nom. Il met en place Henri Boivin, neveu deFrançois de Péricard, évêque de Tarse, nommé à l'évêché d'Avranches, qu'il fait venir pour être sonvicaire général[4].
Renouant avec les prétentions familiales sur leroyaume de Naples en tant que descendant des ducs d'Anjou et du roi René, duc de Lorraine au quinzième siècle, il participe à la révolte deMasaniello en1647. Il gouverne alors la « République royale de Naples », placée sous protectorat français, mais le manque de soutien deMazarin (peut-être dû à sa participation à lacabale des Importants) lui aliène les Napolitains. Les Espagnols, se considérant comme suzerains légitimes, contre-attaquent, détruisent la république et font prisonnier Henri, qui reste détenu en Espagne de1648 à1652. Il tente une seconde campagne contreNaples en1654, mais échoue, en partie à cause d'une flotte anglaise dirigée parRobert Blake et présente sur les lieux.
↑Christophe Levantal,Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne (1519-1790), Paris, Maisonneuve et Larose,, 1218 p.(ISBN2-7068-1219-2),p. 637-638