| Membres de la bande à Bonnot | |
« Les crimes de la bande Bonnot-Garnier », illustration du magazineL'Œil de la police, 1912. | |
| Date de fondation | XXe siècle |
|---|---|
| Fondé par | Jules Bonnot |
| Territoire | France etBelgique |
| Années actives | 1911-1912 |
| Ethnies présentes | Groupe d'anarchistes et de criminels |
| Activités criminelles | Effractions, vols, assassinats, crimes |
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Cette page présente lesmembres de labande à Bonnot un groupeanarchiste etillégaliste français qui a opéré enFrance et enBelgique durant laBelle Époque, de 1911 à 1912.
Cegang a utilisé une technologie de pointe, dont lesautomobiles et lesfusils à répétition, qui n'étaient pas encore à la disposition de lapolice française.


Les derniers membres en liberté de la bande à Bonnot,René Valet etOctave Garnier, traqués par la police, sont assiégés et tués àNogent-sur-Marne[1],[2], dans le pavillon où ils s'étaient mis au vert puis retranchés, le. Sur l'ensemble de la bande, vingt-et-un membres survivants sont jugés du 3 au[3],[4],[5].
La Bande à Bonnot est à l'origine composée d'un groupe d'anarchistes français qui fréquentent le siège du journalL'Anarchie composé d'Octave Garnier, deRaymond Callemin etRené Valet.Jules Bonnot les rejoignant en[6].
Fils d'Émile Bachelet,boulanger, et de Joséphine Marchand, Émile Jules Joseph Bachelet, dit Pierre Martin et René Collin, est né le àCorné (Maine-et-Loire)[7],[8] et décédé le àSaint-Germain-des-Prés (Loiret)[8],[9],[10]. Compagnonmenuisier, il arrive à Paris en 1907 et fréquente lescompagnons du tour de France de larue Chapon, logeant au 11rue du Chevalier-de-La-Barre.Antimilitariste, il prend une fausse identité en 1908 (Pierre Martin) pour échapper auservice militaire, mais cela ne l'empêche pas d'être condamné, sous cette identité, à deux reprises pour des délits mineurs. En 1912, alors qu'il habite àMaisons-Alfort, son logement est perquisitionné dans le cadre de l'affaire Bonnot. La police y trouve unrevolver, un jeu de clefs passe-partout, des lunettes d’automobiliste et des brochures anarchistes individualistes.
Le, il est arrêté à Paris et condamné le pourinsoumission à 10 mois de prison par le2econseil de guerre dugouvernement militaire de Paris. RéforméNo 2, le par décision de la3e commission spéciale de réforme de laSeine, pour« confusion mentale,insuffisance hépatorénale », il obtient la remise du restant de sa peine par décret du.Insoumis le, à nouveau arrêté le, il obtient une ordonnance de non-lieu par le2e conseil de guerre permanent de la Seine, qui l'avait maintenu dans sa position de réforme le. Il est une nouvelle fois maintenu dans sa situation par le conseil de révision de la Seine à Paris, le. Il loge alors 8rue Dugommier dans le12e arrondissement de Paris[11]. Le, Bachelet contracte mariage, àParis10e, avec Marie-Louise Mouillebet[8],[12], s'installe dans leLoiret, au moulin de Pouligny, sur la commune deSaint-Germain des-Prés, et y vit en autarcie en se consacrant à l'agriculture et l'apiculture[13].
En 1951, il publie ses mémoires sous le titreTrimards. Il meurt le.
Fils de Barthélémy Baraille,laboureur, et de Jeanne Salles,ménagère, Barthélémy Baraille est né àThétieu (Landes) le[14] et décédé le auPellerin (Loire-Atlantique)[15]. En 1901, il s'engage dans laMarine nationale, avec laquelle il se retrouve enIndochine. En 1906, il revient en France surle Descartes. Libéré de son engagement avec un certificat de bonne conduite, il entre en tant qu’ouvrier de la traction à laCompagnie du chemin de fer du Nord en 1907 et adhère à laCGT. Il contracte mariage àSaint-Vincent-de-Paul (Landes) le avec Célestine Hontarrède,couturière[16].
En 1910, il est licencié après lagrève de la thune,première grande grève des cheminots français. Le couple déménage alors àRambouillet, où Baraille trouve un emploi de colleur d’affiches, puis il déménage àBerck-sur-Mer où Baraille devientlampiste à la compagnie du chemin de fer locale, tandis que sa femme occupe le poste degarde-barrière. Du 23 au, le couple hébergeAndré Soudy qui est arrêté par la police après un renseignement fourni par un indicateur, alors qu’il s’apprêtait à quitter Berck. Durant laperquisition, la police saisit à laposte une importante correspondance adressée à Soudy sous divers noms d'emprunt. Arrêté également, Baraille ne sera finalement pas inculpé dans le procès de la bande à Bonnot. En 1914, arrêté lejour de la mobilisation, il est incarcéré durant quarante jours, puis de nouveau arrêté pour la distribution de tracts de laLigue des droits de l'homme, trois mois après sa libération, et interné durant quarante-cinq jours àSablé-sur-Sarthe. Interdit de séjour dans lePas-de-Calais, il rejointNantes en et se fait embaucher à lafonderie d'Indret. Il loge alors àLa Plaine-sur-Mer.
Après la guerre, il milite pour le ralliement de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) à laIIIe Internationale, et devient un militant duParti communiste enLoire-Inférieure jusqu'à la fin de ses jours. En, il est arrêté pour distribution de brochures interdites par lacensure,propagandebolcheviste et excitation à larévolte des soldats de l'armée russe en France, et mis au secret à la prison militaire deNantes dont il sera libéré au bout de cinquante jours grâce à l’intervention de l'avocat parisienHenry Torrès, membre du comité de laIIIe Internationale.
En 1941, considéré comme un militant communiste dangereux, il est arrêté et interné aucamp de Châteaubriant. En 1945, il est élu au conseil municipal deSaint-Jean-de-Boiseau. Il meurt le auPellerin[17].
Enfant naturel de Marie Bélonie,couturière,David Bélonie est né le àGignac (Lot)[18], reconnu par sa mère le[19], et décédé àPoissy, le[20],[21]. Après lecertificat d’études et la mort de sa mère, il est placé comme domestique de ferme àNespouls et monte en 1900 à Paris, où il est hébergé par une tante. Sachant lire, écrire, compter, il travaille comme garçon de laboratoire, puispréparateur en pharmacie. En 1905,insoumis, il quitteParis pourGenève, où il fait connaissance d'Armand Guerra etJules Bonnot. Considéré commeanarchiste mais aussifaux-monnayeur,voleur etsouteneur, il est expulsé deSuisse. Il rejoint alors laBelgique, où il est arrêté pourvagabondage et usage de fausse identité, puis expulsé en France où il est à nouveau arrêté par la gendarmerie, àQuiévrechain, le. Le, il est condamné à 6 mois de prison pour insoumission par le conseil de guerre permanent, condamnation confirmée par lacour de cassation le. Le, il est dirigé sur le109e régiment d'infanterie àChaumont, où il effectue finalement ses obligations militaires, avant de passer dans la réserve de l’armée active le avec un certificat de bonne conduite[22]. Il est arrêté le àRouen pour complicité de vol par recel (motif : détention des titres pris sur le garçon de recettes de larue Ordenerlors du premier braquage avec utilisation d'une automobile). Inculpé d’homicide volontaire, vol et complicité, il est finalement condamné par laCour d'assises de la Seine, le, pour complicité avec circonstances atténuantes, à quatre ans de prison, où il meurt, au 19 rue de l'Abbaye àPoissy (Maison centrale de Poissy), le[20]
Fils de Louis Bénard, marchand de vin, et de Marie Parly, ouvrière en robes, Kléber Hoche Lodi Bénard est né le àCézy (Yonne)[23] et décédé le[24],[25] (le lieu n'est pas indiqué mais il s'agit sûrement du lieu de son incarcération).
En 1906, Kléber Bénard est ouvrier boucher àSens[26]. En 1911, il vit à Paris, au 17rue Gît-le-Cœur, où il exerce la profession de naturaliste[24]. Ami deJean-Marcel Poyer[27], ils se prétendent frères en prenant les identités de « Robert et Philibert Bontemps »[28],[29] et partagent la même chambre à l’hôtel du Compas d'Or, situé 72rue Montorgueil. Il est interpellé le à Livry-Gargan alors qu’il s’exerçait à tirer avec un browning en compagnie de deux autres anarchistes. Lors de la perquisition, la police trouve chez lui des brochures anarchistes, des lettres écrites par des anarchistes bruxellois et des armes provenant d’un hold-up commis dans une armurerie. En, inculpé d'association de malfaiteurs et recel d'armes volées, il est jugé en compagnie des survivants de la « bande à Bonnot » et condamné à six ans de réclusion et cinq ans d'interdiction de séjour[30]. Il est incarcéré en mai 1913, comme précisé dans la presse locale de l'époque, à la prison deThouars (Deux-Sèvres)[31].
Selon les registres matricules du recrutement militaire du bureau deSens, il meurt le[24].
Michel Bill, menuisier, et Catherine Madeleine Gérardin, journalière, eurent 7 enfants, dont 4 garçons qui étaient tousmenuisiers,anarchistes,végétariens etantialcooliques, et liés àEugène Dieudonné, également originaire de Nancy. Sous la direction de Charles Bill, la famille tient une entreprise de menuiserie à Nancy, située 19 rue Jules-Ferry. Parmi la fratrie, deux ont défrayé la chronique :
Émile Eugène Bill est né le àNancy, 15 route de Laxou[32] et décédé le àNancy. En 1909, selon la police, il aurait eu le projet de commettre un attentat contre leroi d'EspagneAlphonse XIII. Lors de son arrestation, la police trouvera deuxrevolversBrowning à son domicile[33],[34]. Il se marie à Nancy le avec Lucie Thérèse Jeanne Troestler. Rédacteur dans le journalL'Anarchie sous le pseudo d'Hémyle Bill, il fournit, avec son frère Charles etCharles Reinert, un alibi àEugène Dieudonné en déclarant l'avoir rencontré, souffrant, chez sa mèrerue Boudonville, le jour del'attentat de la rue Ordener àParis[35], alibi que la police ne croit pas. Il meurt àNancy le.
Charles Joseph Bill est né le àNancy, impasse Raison[36] et décédé le à lamaison centrale de Poissy[37]. Avec son frère Émile etCharles Reinert, il fournit un alibi àEugène Dieudonné[35], que la police suppose truqué. Le, il tue froidement le menuisier Blanchet qu’il soupçonne d’avoir dénoncé à la police ce faux alibi et d’avoir fait envoyer en prisonCharles Reinert. Toutes les brigades de gendarmerie de la région sont alors mobilisées pour rechercher un homme« âgé de vingt ans, taille 1,65 m environ, cheveux noirs,moustache naissante coiffé d'unchapeau melon »[38]. Recherché en vain[39], il est condamné à mort parcontumace par la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle le[40]. Après l'assassinat, il se rend à lafrontière italienne dans le but de rejoindreTurin. Craignant d'être découvert, il renonce à son projet et se rend àDijon puis àGrenoble. Il travaille ensuite chez un menuisier deLa Grave, dans lesHautes-Alpes, sous le nom de Léon Martin. Charles Bill se réfugie chez un ami qui lui procure un faux état civil au nom de Paul Masson, employé, né à Nancy le[41], état civil qui était celui d'unanarchistetuberculeux décédé. En, Charles Bill tente en vain de s’engager. Reconnu bon pour le service armé en décembre par la contre-visite des réformés d’avant-guerre, il rejoint le167e régiment d'infanterie deToul, et est blessé dans leBois-le-Prêtre par un éclat d’obus le 8 février 1915[42]. Évacué sur Toul puis surAvignon, il est versé à sa guérison dans le60e régiment d'artillerie. Il se trouvait avec son régiment au camp d'Avord quand il est reconnu par un soldat de son bataillon[43]. Arrêté, il est conduit à lamaison centrale de Poissy où il meurt le[37].
Fils de Jules Joseph Bonnot et d'Hermence Moutot,Jules Joseph Bonnot, né le àPont-de-Roide (Doubs)[44] et mort le dans le4e arrondissement deParis[45], est considéré comme le chef de la bande des « bandits en auto »[46]. Alors ajusteur mécanicien, il épouseSophie Burdet, àVouvray, le[47], avec laquelle il aura deux enfants[48]. Le, à7 h 35, le chef de la sureté accompagné de seize inspecteurs pénètrent dans le garage du « Nid Rouge » àChoisy-le-Roi, qui avait servi plusieurs fois de remise aux automobiles volées par le gang, et sont accueillis parJean Dubois, qui est abattu après avoir tiré par quatre fois. Quelques secondes plus tard, des coups de feu partent du balcon. C'estBonnot, qu'ils viennent de trouver par hasard[49].
Bonnot est caché derrière une longue pancarte en bois, où est peinte cette inscription : « Lotissement Fromentin », et de là, il tire sans discontinuer, blessant un inspecteur. Les policiers ripostent mais Bonnot, indemne, continue sa fusillade avec une cinquantaine de cartouches. Le chef de laSûreté,Xavier Guichard, décide alors d'attendre des renforts, mais sans rompre le cercle d'investissement. Après qu'un clairon a sonné lagénérale, la population accourt avec tous les hommes valides possédant une arme vers le carrefour du lotissement Fromentin. Ainsi les pompiers, les gendarmes, deux soldats permissionnaires du104e et115e régiments d'infanterie, ainsi que tous les tireurs de bonne volonté sont répartis aux abords du garage. La fusillade crépite sans interruption devant une foule évaluée à dix mille personnes. Viennent en renfort la1re brigade de réserve, tous les agents disponibles du13e arrondissement de Paris, les gendarmes de brigades voisines, des commissaires de police de la banlieue et une compagnie à pied de la garde républicaine. Le lieutenantFélix Fontan offre d'aller faire sauter le garage avec une voiture à bras et des matelas. Aidé d'un inspecteur de la Sureté, il pousse alors la voiturette vers le garage qui, après maintes péripéties, arrive devant le garage. Après avoir placé les bâtons dedynamite, le cordon Bickford est allumé, mais le vent éteint le feu. Une nouvelle tentative est effectuée, avec un demi-succès, en effet seul un angle a été écorné, la charge n'ayant pas été assez forte. Une troisième tentative, avec deux kilos decheddite, est effectuée ; cette fois, la partie arrière du garage s’effondre et découvre l’intérieur éventré. C’est alors que la foule se lance en avant, brisant les cordons de gardes et de policiers.Xavier Guichard etFélix Fontan entrent dans la maison et trouvent au rez-de-chaussée le corps deDubois ainsi que Bonnot, au1er étage, qui bondit et tire sans atteindre quiconque. Une véritable fusillade répond à son coup de revolver dont plusieurs projectiles touchent Bonnot[49],[50].Grièvement blessé, Bonnot meurt en arrivant à l'Hôtel-Dieu de Paris[51].
Durant l’assaut, il écrit une lettre-confession dans laquelle il innocente cinq personnes :« Mme Thollon ( l'une de ses maîtresses) est innocente.Gauzy est innocent.Dieudonné aussi.Petit-Demange aussi.M. Thollon aussi. Je meurs. »[52]
Fille de Ferdinand Burdet,cultivateur, et d'Émilie Friez,cultivatrice, Sophie Louise Eugénie Burdet est née le àVouvray (Ain)[53] et décédée à une date et un lieu ignorés. Elle épouseJules Bonnot, alors ajusteur mécanicien, àVouvray, le[47] avec lequel elle aura deux enfants[48], Émilie (1902-1904) et Justin Louis Émile (Lyon-Toulouse). Le couple ayant déménagé àSaint-Étienne, Bonnot est alors mécanicien dans une firme reconnue et loge avec sa famille chez le secrétaire de son syndicat, Benoit Antoine Besson, qui devient l'amant de Sophie Burdet. Pour échapper à la colère de Bonnot, Besson part enSuisse avec Sophie et son fils. Jules Bonnot adresse, en vain, à Sophie des messages désespérés, mais il ne reverra plus sa femme ni son fils[54] (un décret présidentiel du homologué par ordonnance du président du tribunal civil de Lyon du obligea Justin à adopter le patronyme de « Besson » à la place de celui de « Bonnot »[55],[56]). Elle se marie en secondes noces àToulouse, le avec Benoit Antoine Besson.
Fils de Narcisse Callemin et de Jeanne Napoléon,Raymond Callemin dit Raymond la science est né le àBruxelles et décédé le à Paris[57],[58],[59]. Raymond Callemin participe à plusieurs actions sanglantes de la bande à Bonnot comme le, lors du premier braquage en automobile (avec uneDelaunay-Belleville) avecBonnot etGarnier,durant le braquage de la Société générale au 148rue Ordener àParis où l’encaisseur est grièvement blessé[60]. Il est également impliqué, le lors d'une tentative de vol d'une automobile àGand, enBelgique lors de l'assassinat du chauffeur, le, lors du meurtre de l'agent de police Garnier,place du Havre le, et le lors du vol d'une automobile, àMontgeron, où le chauffeur est abattu puis de l'attaque de l'agence de la Société générale àChantilly, le même jour, au cours de laquelle deux employés sont tués[61]. Arrêté chezPierre Jourdan etLouise Hutteaux auno 48rue de La Tour-d'Auvergne à Paris[62],[63], le, il est condamné à mort par lacour d'assises deParis[61] etguillotiné dans le14e arrondissement deParis, devant les portes de laprison de la Santé, le avecMonier etSoudy[64].
Fils d'Émile Carouy et de Rosine Descamps,Édouard Carouy dit Leblanc dit Le Rouquin est né le àMontignies-lez-Lens (Belgique) et décédé le àParis[65],[25]. Édouard Carouy participe à plusieurs cambriolages àRomainville,Alfortville,Nancy,Saint-Germain-en-Laye,Charleroi enBelgique, puis le,lors d'un vol, à Thiais, où Monsieur Moreau âgé de 92 ans et sa gouvernante Madame Arfaix sont assassinés[61]. Alors qu'il est arrêté àLozère le il tente de se suicider en avalant ducyanure[66]. Condamné par lacour d'assises de laSeine auxtravaux forcés à perpétuité, il meurt en absorbant une pastille de cyanure qui était dissimulée dans le talon de sa chaussure[67].
Fils de Pierre Arthur Auguste Crozat de Fleury, employé des lignes télégraphiques au câble Mackay et de Marie Louise de Lagrange de Lagassan[68], Henry Joseph Charles Jérôme Crozat de Fleury est né le àau Havre[69] et décédé à une date et un lieu non connus[70],[71]. Employé de commerce, et habitant à Paris, 59,rue Legendre il est incorporé le dans le87e régiment d'infanterie qu'il quitte le avec un certificat de bonne conduite[72]. Alors qu'il demeure au 98rue Nollet puis en 1911 au 89,rue Truffaut[73], il fréquente le milieulibertaireanarchiste de larue du Chevalier-de-la-Barre et y rencontre des membres de la bande à Bonnot[70]. Alors qu'il demeure 46 avenue Charles-Floquet, Henri Crozat de Fleury est arrêté, avecJean-Baptiste Pancrazi le devant le bazar Monceau, 63boulevard des Batignolles[74], après avoir négocié destitres financiers provenantd'un vol commis à Thiais parÉdouard Carouy etMarius Metge, d'une valeur de 27 000 francs[75]. Condamné le par la cour d'assises de la Seine à cinq ans de réclusion avec dispense de l'interdiction de séjour pour complicité de vols qualifiés par recel. Peine commuée par décret présidentiel du en 5 ans de prison, il est écroué à lamaison centrale de Poissy puis à lamaison d'arrêt de Pau[72]. En détention jusqu'au il est dirigé sur la2e section d'exclus métropolitains[76] deNantes. Engagé volontaire pour la durée de la guerre au3e bataillon d'infanterie légère d'Afrique il passe au4e bataillon de marche d'infanterie légère d'Afrique et effectue lescampagnes contre l'Allemagne (du 20 au),campagne du Maroc (du au), campagne en Tunisie (du au), campagne en Algérie (du 17 au) et campagne au Maroc Oriental (du au)[72].
Démobilisé le il rentre en métropole et s'installe enLot-et-Garonne à Pleichac, commune deLaplume. Il semble ensuite avoir émigré aux États-Unis en 1929, à destination du Mexique, sous le nom de Enrique Crozat[77],[78].
Fils de Victor de Boë et de Marie Vanderhoudelinghen,Jean Adelin de Boë est né le àAnderlecht enBelgique[79] et décédé le àWatermael-Boitsfort.Orphelin, il est élevé par sagrand-mère,blanchisseuse, et devientciseleur puistypographe[80],[81]. En 1906, il adhère à l'Association libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles et rejoint, avec ses amis d'enfanceKibaltchiche etCallemin lemouvement anarchiste. Arrêté en 1909, àBruxelles, pour insultes[82] il se réfugierue Paul-de-Kock àRomainville, enFrance, pour fuir leservice militaire. Avec trois autres anciens membres duGroupe révolutionnaire de Bruxelles, émigrés eux aussi à Paris, (Édouard Carouy,Raymond Callemin etVictor Serge), il est impliqué dans les actions de la bande à Bonnot. Arrêté, à Paris, le avec sa compagne Ida Barthelmess,avenue de Clichy il est inculpé de complicité par recel pour le vol de l'usine Fumouze à Romainville, pourl'attentat de la rue Ordener et pour le vol de l'automobile de monsieur Mallebec àBéziers[83]. Condamné par lacour d'assises de laSeine, le, à dix ans detravaux forcés et dix ans d'interdiction de séjour pour « recel et association de malfaiteurs »[84] et est embarqué, avecDieudonné, aubagne de l'Île du Diable enGuyane française[85]. Après une tentative d'évasion, il subit sa peine jusqu'au bout, mais astreint à la fin de sa peine à larelégation, il réussit à fuir enGuyane néerlandaise pour regagner laBelgique en et décède le àWatermael-Boitsfort.
Fils de Jean Dettweiller,ajusteur, et de Madeleine Muller, Jean Georges Dettweiller est né le dans le19e arrondissement de Paris, au 10passage de Puebla[86],[87] et décédé le àSens (Yonne). Ouvrier serrurier-ajusteur dans une fabrique de pianos de larue de Flandre, il est appelé sous les drapeaux, dans le25e régiment d'artillerie, le et envoyé en congé le où il reprend son emploi[88]. Alors qu'il demeure au 43rue de Mouzaïa, il se marie avec Marie Élisabeth Staedel le à lamairie du 1er arrondissement de Paris[89] puis en 1901, le couple demeure àChampigny, 134 Grande-Rue, ou il ouvre un magasin de réparation de bicyclettes et d’automobiles. En 1904, on le retrouve demeurant de nouveau 43 rue de Mouzaïa à Paris en tant que marchand de vins, dans un bistrot fréquenté par les anarchistes puis 37rue David-d'Angers, en 1908, avant de s'installer àBobigny ou il ouvre un garage d'automobiles[90] rue de l'Harmonie, dont les matériaux de construction qui auraient été fourni parLouis Rimbault, n'aurait servi que dans le but d'abriter les autos volées par la bande[91]. La voiture qui avait servi à l'attaque de la rue Ordener ayant été repérée dans son garage, le chef de la Sûreté, M. Hamard,perquisitionna longuement et méticuleusement et arrêta Dettwiller et sa femme. Interrogés, les deux prisonniers firent la même déclaration. Dans la nuit du 13 au 14 décembre, expliqua Detwiller, je fus réveillé par quatre hommes qui me demandèrent à remiser leur voiture, dont lamanivelle était faussée. L'un me donna son nom Charles Delorme, place du Marché, àMelun. Puis ils partirent. Dans la nuit du 20 au, vers une heure, on vint encore me réveiller. C'étaient trois des visiteurs du 14. Le patron n'était pas avec eux. Ils me dirent qu'ils venaient chercher l'auto, qu'ils allaient à Paris prendre leur patron, lequel était au théâtre, et ils partirent après m'avoir payé. Les explications de Detwiller paraissant suspectes, Jean Detweiler et son épouse, sont arrêtés le. En même temps il faisait appréhender une femme qui vivait avec son amant et sa fille chez les Dettwiller. Le compagnon cette femme se nommaitÉdouard Carouy, dit « Le Rouquin », qui était connu commeanarchiste[92]. Jean Dettweiller fut accusé derecel de voiture volée[93] et condamné à 4 ans de prison pour complicité avec circonstances atténuantes[84]. Rappelé à l'activité il est dirigé sur l'Algérie le avant d'être envoyé sur ledépôt du45e régiment d'infanterie àLorient le puis au82e régiment d'infanterie le. Le il est détaché en tant qu'ajusteur au dépôt d'ouvriers 4 rue du Bel-Air àNantes puis le auxchantiers de la Loire et enfin au147e régiment d'infanterie le. Envoyé en congé illimité le, on le retrouve avec son épouse et sa fille àÉtigny[94],[95]. Il meurt le àSens[86].
Fils de Charles Pierre Dieudonné, ouvrier charpentier, et de Cécile Aubertin,Camille Eugène Marie Dieudonné est né le àNancy (Meurthe-et-Moselle) et décédé le à l'hôpital d'Eaubonne[96],[97]. Son père étant décédé en 1891[98], Eugène, qui a alors sept ans, est élevé à l'orphelinat Stanislas de Nancy, et devient apprenti menuisier à dix-sept ans et fréquente le milieusyndicaliste etanarchiste et est appelé, en 1903, pour faire ses trois années deservice militaire. Libéré de ses obligations militaires en 1906, il retrouve sa fiancée Louise Kaiser[99] qu'il épouse à Nancy le[100] et demeure 7 Villa Verdier, boulevard de la Pépinière, à Nancy[101]. En 1909, le couple part pour Paris où ils fréquentent lejournal individualisteL'Anarchie, situé àRomainville, et dirigé parAndré Lorulot. C'est là que Louise Kaiser, connue dans les milieux anarchistes sous le nom de « Vénus Rouge »[102], devient la maitresse d'André Lorulot et qu'Eugène se lie avecJules Bonnot, qu'il avait rencontré lorsque celui-ci était près de Nancy àNeuves-Maisons, et des membres de la bande[103]. Recherché aprèsl'attaque de la rue Ordener, il est arrêté, àParis, 45rue Nollet, dans un appartement qu'il loue sous un faux nom avec Louise revenue vivre près de lui, le.Condamné à mort par lacour d'assises de laSeine, le, malgré les aveux deCallemin et la lettre-confession deBonnot, sa peine est finalement commuée entravaux forcés à perpétuité par leprésidentPoincaré[104],[84]. Il est embarqué, avecde Boë, aubagne de l'île Royale enGuyane française[105]. Après trois tentatives d'évasion, qui lui valent des séjours aumitard à l'île Saint-Joseph, il réussit à fuir auBrésil le mais, arrêté il est emprisonné à prison deBelém et menacé d'extradition, il est finalement gracié après les campagnes d'Albert Londres et deLouis Roubaud[104]. Libéré début Dieudonné est extradé vers la France, arrive à Marseille en octobre de la même année. Alors qu'il habite 98rue du Faubourg-du-Temple, il se remarie avec Louise Kaiser, le dans le11e arrondissement de Paris, puis s'installe 75rue du Faubourg-Saint-Antoine en tant qu'ébéniste[103]. En 1930, il éditeLa Vie de forçat qui relate ses 14 années de bagne et divorce pour la seconde fois de Louise Kaiser en 1934. Il se marie avec Alphonsine Eugénie Frey[106] et meurt à l'hôpital d'Eaubonne le. Le docu-fictionAutour d'une évasion raconte en partie son histoire.
Fille de Jean-Baptiste Dondon,vannier, et de Marie Duret, Thérèse Anna Dondon est née le àDecize (Nièvre) et décédée le àBondy[107],[108]. Arrivée à Paris elle fréquente en 1905 lesCauseries populaires organisées parAlbert Libertad ainsi que le siège du journalL'Anarchie situé àRomainville et fait la connaissance de plusieurs anarchistes membre de la bande à Bonnot[109]. Arrêtée àHazebrouck, avec son frère Joseph et son amant Henri Boinville, pourfaux-monnayage, en 1906, elle est condamnée à cinq ans de détention et incarcérée àRennes[110]. Remise enliberté conditionnelle le elle revient à Paris et devient, en 1910, la compagne deRené Valet[111]. Le couple demeure, sous le nom de M. etMme Mathurin, au 96avenue de Saint-Ouen[112]. Après la mort deRené Valet àNogent-sur-Marne, Anna Dondon, introuvable, est déclarée comme étant en fuite[113]. Elle n’a pas été inquiétée par la suite et meurt le dans une maison de retraite deBondy[114].
Fils de Joseph Dubois et de Christine Botlinsky,Jean Jules Dubois est né le àGolta (ru) dans legouvernement de Kherson en Russie[115] et décédé le en son domicile, rue Jules Vallès àChoisy-le-Roi[116],[117]. Selon Jean Dubois, il était« le petit-fils du général russe Dubois, descendant d'émigrés protestants chassés par larévocation de l'édit de Nantes sous le règne deLouis XIV »[118],[119]. Après avoir servi dans laLégion étrangère il reste en France et occupe de nombreuses places, mais n'en conserve aucune en raison de ses idées révolutionnaires qu'il affichait, de son caractère violent et de son talent de propagandiste et de recruteur qu'il faisait autour de lui, à l'atelier, à l'usine, partout où il pouvait[120],[121]. C'est ainsi qu'il travailla dans la plupart des grandes maisons d'automobiles dePuteaux[122], telles queDe Dion-Bouton,Darracq à l'usine des téléphones 12 quai de Seine àBezons, à l'usine Clément 35 rue Michelet àLevallois qu'il quitta pour remplir les fonctions d'administrateur de la société coopérative « l'Indépendante » dont le siège était établi 1 rue de la Garenne àCourbevoie. En 1902, il essaya de fonder à Courbevoie un atelier de mécanique communiste, mais faute de ressources il échoua[121],[123]. En 1905 il emménage à Courbevoie, avec sa femme et ses quatre enfants pour occuper un petit logement et unhangar qu'il transforme en atelier de mécanique. Ayant filouté les assurances, et escroqué plusieurs personnes, il est condamné à quelques mois de prison. En sortant de Fresnes, il acheta un vieux wagon et s'installa tout près d'ici dans un terrain vague. Quelque temps plus tard, il disparaissait, abandonnant sa femme et ses quatre enfants. En 1908, alors qu'il demeure au 83 avenue Victor-Hugo à Courbevoie, il fait l'objet de poursuite pourabus de confiance. En 1910, il s'installe à Choisy-le-Roi en louant à Alfred Fromentin, « l'anarchiste millionnaire »[124],[121], un garage au « Nid Rouge » situé au carrefour formé par la rue Jules-Vallès, le chemin du Parc et l'avenue de la République[49]. Le garage ayant servi de remise après plusieurs vols d'automobiles de la bande deJules Bonnot, comme un vol àBlois, puis une voiture volée à Lyon, le, la voiture signalée par les témoins des crimes deMontgeron et deChantilly et qui servit pourle coup de la rue Ordener, une voiture volée àChâtelet-en-Brie..., la police décide d'effectuer une perquisition le. À 7h35, le chef de la sureté accompagné de seize inspecteurs pénètrent dans le garage et sont accueillis par Jean Dubois qui est abattu après avoir tiré par quatre fois. Quelques secondes plus tard des coups de feu partent du balcon... c'estBonnot, qu'ils viennent de trouver par hasard !! L'autopsie pratiquée sur le cadavre de Dubois par le médecin légiste relève[125] :
Fils d'Élie Germain Garnier,cantonnier de la ville de Fontainebleau etmanouvrier, et de Françoise Anastasie Desmurs,Octave Albert Garnier est né le àFontainebleau[92],[126], et décédé le àNogent-sur-Marne[127],[128]. Octave Garnier commence à travailler à l'âge de 13 ans comme ouvrierboulanger. Il fréquente les milieux syndicaliste et anarchiste et en 1910 il part enBelgique, pour échapper auservice militaire, où il rencontreRené Valet,Raymond Callemin,Édouard Carouy etMarius Metge. Recherché par la police belge pour un cambriolage, le meurtre d'un chauffeur lors d'un vol de voiture en compagnie deBonnot et un vol qualifié àCharleroi, en il décide de rentrer en France avec sa maitresseMarie Vuillemin. Accompagné deBonnot et deCallemin, il vole une automobile qu'ils utilisent le,lors du braquage de laSociété générale au 148rue Ordener àParis où l'encaisseur est grièvement blessé[60]. Il est également impliqué lors du meurtre de l'agent de police Garnier,place du Havre le, et le lors du vol d'une automobile, àMontgeron, où le chauffeur est abattu puis de l'attaque de l'agence de la Société générale àChantilly, le même jour, au cours de laquelle deux employés sont tués[61]. Dernier membre de la bande à Bonnot en liberté, avecValet, ils sont traqués par la police, et se réfugient dans un pavillon deNogent-sur-Marne, auno 9 rue du Viaduc[129], où ils sont repérés le[130]. Assiégés par 50 détectives, 250 agents de police de Paris, des gardes républicains, et 400zouaves dufort de Nogent, ils succombent lors de l'assaut, sous les coups des mitrailleuses lourdes et de dynamite, le lendemain[131],[1],[2].
Fils de Jean-Baptiste Gauzy, employé aux contributions indirectes, et de Joséphine Conte,Antoine Scipion Gauzy est né le àNîmes[132], et décédé le àViry-Châtillon[133].Tonnelier, il est réformé par la commission spéciale de réforme le pour« Choroïdité de l’œil droit »[134],[135]. Il se marie à Nîmes le avec Anna Augustine Nelly Uni[132] et s'installe, 63 rue de Paris, àIvry-sur-Seine, comme marchand de nouveautés et soldeur, avec l'aide d'Alfred Fromentin, « l'anarchiste millionnaire »[124],[136] et prend comme employéÉtienne Monier qui lui fait connaitreJules Bonnot. Le la boutique et le domicile sont perquisitionnés, après l'arrestation d'Étienne Monier, et les policiers tombent, par hasard, sur Jules Bonnot, qui avait trouvé refuge chez Gauzy, et qui parvint à s’enfuir après avoir tué lechef adjoint de la Sûreté, Louis François Jouin[137],[138], et blessé grièvement l’inspecteur principal Louis Alphonse Colmard[139],[140]. Arrêté avec sa femme, Nelly Uni, Antoine Gauzy faillit se faire écharper par la foule lors de son transfert à lagendarmerie. Le, lors du procès contre 22 survivants du groupe, la Cour d’assises de la Seine le condamne à 18 mois de prison pourrecel de malfaiteurs[84],[134].
Fils de Pinkas Gorodesky, employé, et de Alice Grenitz,couturière, Bernard Gorodesky est né le, 11rue Eugène-Süe dans le18e arrondissement de Paris[141] et décédé à une date et un lieu inconnus. Fils d'émigrés russes, brocanteurs et marchands de meubles il vécut avec eux jusqu'en 1904, 56boulevard de la Chapelle[142].Typographe il vécut ensuite 6rue Cortot puis avec sa compagne Antoinette (où Henriette) Joubert[143], au siège du journalL'Anarchie,rue du Chevalier-de-la-Barre, puis chez un imprimeur rue de la Chapelle, et un autrerue de la Goutte-d'Or. Condamné le par le tribunal de Reims à 2 mois de prison avec sursis pour complicité de vol par recel[142],[144], il est de nouveau inquiété par la police, en 1912, pour avoir hébergé plusieurs membres de la bande dontOctave Garnier,René Valet etAnne Dondon, et avoir servi de boîte à lettres[145]. Il prend alors la fuite avec sa compagne et se réfugie dans la région deFez, auMaroc[145]. Il est condamné le par lacour d'assise de laSeine, parcontumace, à dix ans de réclusion pour complicité d'association et recel de malfaiteurs. En fuite, il est déclaré insoumis puis rayé de l’insoumission le et ne sera jamais retrouvé malgré un avis de recherche envoyé au Maroc. On ignore ce qu'il est devenu après 1913.
Fils de Boniface Grau, bouchonnier, et de Marguerite Vilanove, Boniface Pierre Zacharie Grau dit Marius Grau où Viet Marius où Viet où Viette, est né le àMaureillas (Pyrénées-Orientales)[146] et décédé le àRivesaltes (Pyrénées-Orientales). Le, alors qu'il n'a pas encore 13 ans, il est condamné à 24 heures de prison pourvol[147]. Accusé le, il n'a pas encore 15 ans, de vol avec bris de clôture, il est acquitté par le tribunal deCéret, mais est envoyé dans unemaison de correction jusqu'à sa20e année, ce qui ne l'empêche pas de récidiver, à 18 ans, et d'être condamné le, pour vol, à dix jours de prison par letribunal correctionnel deMontpellier puis par le même tribunal et pour la même raison à 1 mois de prison le[147]. Le, il est condamné par le tribunal deBéziers à 1 mois de prison pour vol, puis le par lacour d'assises du département de l'Hérault à 5 ans de réclusion pour vol qualifié pour vol commis à Béziers du 18 au[147]. Exclu des rangs de l'armée, il est écroué à lamaison centrale deRiom, dans le département duPuy-de-Dôme jusqu'au et dirigé immédiatement, sous escorte, sur la section métropolitaine d'exclus àToulon[76]. Il manque à l'appel le il est déclarédéserteur[147]. Le, il se présente volontairement à la gendarmerie deSaint-Just-en-Chevalet, dans le département de laLoire, et ramené au corps sous escorte et écroué à la prison militaire de Toulon comme déserteur. Le le1erconseil de guerre permanent de Toulon le condamne à deux ans de prison,pour désertion à l'intérieur en temps de paix. Autorisé à continuer ses services et à sortir en ville le, il ne reparait pas est déclaré déserteur le[147]. Ayant fait connaissance d'une jeune femme, Sylvie Thérèse Rousselot, et alors qu'ils demeurent chez Marius Viet, 13 rue Carnot àChoisy-le-Roi, il se présente, le, au3e bureau de recrutement de laSeine àParis, pour y réclamer le bénéfice de laloi d'amnistie du[148].Amnistié, il n'est pas tenu de terminer son temps de service actif étant âgé de plus de 30 ans, tout en étant affecté à la16e section de mobilisation d'exclus métropolitains. Amnistié, Boniface Grau, qui demeure 12 rue Maurepas àThiais, épouse le, Sylvie Thérèse Rousselot, fille de Armand Rousselot et de Armantine Fontaine, et déclare légitimer et reconnaitre les trois enfants nés d'eux[149].« La clientèle de lacordonnerie du couple, située 12 rue de Maurepas à Thiais et qui portait le nom de « À l'exactitude – Cordonnerie de confiance », n'affluait guère et pourtant l'échoppe ne désemplissait pas. À chaque instant, des individus à mine patibulaire, échappés vraisemblablement de laprison de Fresnes poussaient sa porte. ayant servi de lieu de rencontre. Tout ce joli monde n'allait jamais dans les cafés, pas plus que dans les restaurants du pays. Parmi tous ces gens qui défilèrent chez le cordonnier,Carouy,Bonnot etGarnier s'y trouvèrent-ils ? »[150]. Arrêté le, il nie avoir participé descrimes de Thiais et de Choisy-le-Roi[151] et parvient à bénéficier d'une ordonnance denon-lieu[152],[153]. Rappelé à l'activité en vertu de l'ordre demobilisation générale du, il passe au détachement deSaint-Révérien, dans laNièvre, le puis à la8e section d'exclus[76] le ou il est mis à la disposition d'un blanchisseur de Bourges puis aux usines Watrigant àMarmagne, avant d'être libéré de toute obligation militaire le. Divorcé le, il se marie en secondes noces le àVitry-sur-Seine avec Marie Rault et décède le àRivesaltes (Pyrénées-Orientales).
Fille de Claude Marius Clément et d'Élisabeth Clavel, Louise Marceline Élisabeth Clément dite Louise Hutteaux, est née le àMarseille (Bouches-du-Rhône)[154] et décédée dans la même ville le 28 avril 1949. Le 5 avril 1898, dans le6e arrondissement de Paris, elle se marie à Théodore Jules Hutteaux (1858-1918)[155].Sage-femme, elle fréquente lesCauseries populaires organisées parAlbert Libertad[156]. Elle fait la connaissance dePierre Jourdan et devient, vers 1906, sa maitresse avec lequel elle demeure, en 1910, auno 48rue de La Tour-d'Auvergne en vendant des articles debonneterie sur les marchés deLevallois-Perret et deNeuilly. Arrêtée le et accusée d'avoir hébergéRaymond La Science, qu'elle connaissait depuis 3 ans, qui avait été arrêté à son domicile[157], elle est mise en liberté le en raison d'un mauvais état de santé[158] avant de bénéficier d'un non-lieu[159]. Elle était atteinte d'un lipome fibreux très développé et de troubles cardiaques[57]. Après sa libération elle vient habiter 59rue de Lancry[160] où elle est arrêtée pouravortement illégal (l'avortement était illégal à cette époque)[161]. Le, Louise Marceline Hutteaux est condamnée[159] en tant qu'avorteuse à cinq ans de réclusion. Elle meurt à Marseille le 28 avril 1949[162].
Fils de Baptiste Jourdan,charron, et de Émilie Laguerre,épicière, Baptiste Pierre Jourdan dit Pierre Clément dit Antoine Roustini, est né le àFoix (Ariège)[163],[57] et décédé le àToulouse.Insoumis, il se réfugie, sous le nom d'Antoine Roustini, àGenève, d'où il est expulsé en raison de ses activités anarchistes[164]. Il rejoint alors Paris et fait la connaissance deLouise Hutteaux dont il devient l'amant, vers 1906, avec laquelle elle demeure, en 1910, auNo 48rue de La Tour-d'Auvergne en vendant des articles debonneterie sur les marchés deLevallois-Perret et deNeuilly où il est surnomméPierre l'Apache en raison de ses positions anarchistes[165]. Titulaire d'un permis de conduire de motocyclettes et devenu représentant en métallurgie, il est arrêté le et accusé d'avoir hébergéRaymond La Science, qui avait été arrêté à son domicile, il est condamné à 18 mois de prison lors du procès le[166],[167],[168]. Déclaré insoumis, depuis le, il est remis aux autorités militaires qui le condamnent à 6 mois de prison[169] en étant incorporé au83e régiment d'infanterie. Rappelé en activité le il passe au14e RI il se distinguedurant la guerre. Il estcité à l'ordre de la division le :« Soldat cycliste, brave et courageux, depuis le début de la campagne comme agent de liaison, a partout de jour et de nuit dans les circonstances les plus périlleuses, fait preuve du plus grand courage et de sang froid le et surtout le 27 au cours des attaques à plusieurs reprises sous un ouragan de feu de mitrailleuses, a parcouru les boyaux et en partie comblés pour porter les ordres du chef du corps aux chefs de bataillons d'attaques[169] ». Il est décoré de laCroix de Guerre.
Envoyé en congé illimité le, on sait qu'il demeure à Toulouse, 28boulevard Carnot en 1922, qu'il se marie àToulouse le avec Marguerite Portet, qu'il habite ensuite de 1930 à 1934 au 14 rue d'Aubusson à Toulouse. Il meurt, dans cette même ville, le.
Victor Napoléon Kilbaltchiche dit Victor Serge, ou Le Rétif, ou Ralph est né le àBruxelles et décédé le àMexico[170],[71]. Lié àRaymond Callemin depuis l'enfance, il est également en contact avecÉdouard Carouy etJean De Boë avec lesquels il fréquente le milieu anarchiste belge et rencontre, à Paris, sa future compagne Anna Estorges diteRirette Maitrejean avec laquelle il s'installe auno 24rue Fessart. Le, ils sont perquisitionnés par la police, interrogé puis arrêté le, il est condamné pour « recel d'armes volées », à 5 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour[171].
Fille de Jean-Louis Le Clec'h,journalier, et de Françoise Bénéat,journalière, Barbe Marie Josèphe Le Clec'h dite veuve Mercier[172] est née le auFaouët (Morbihan)[173] et décédée à une date et un lieu inconnu[174],[59]. Aînée de trois enfants et orpheline de père, elle quitte l'école très tôt et est placée en tant que domestique à Faouët puis à Paris. Compagne deMarius Metge à partir de 1910, elle échappe à une arrestation en. Alors qu'elle se cache sous le nom de Marthe Mercier, chez Forgetcambrioleur etfaux-monnayeur,rue Du Couédic la police effectue une perquisition et trouve chez elle 950 francs en billets de banque et des bijoux volés parMarius Metge chez les époux Schmidt, auxPavillons-sous-Bois chez lesquels elle avait servi comme bonne. Arrêtée le, à son domicile deGarches avec son amantMarius Metge, elle est accusée de complicité et de recel pour ce cambriolage, et incarcérée à laprison Saint-Lazare. Atteinte detuberculose, elle vit son état empirer pendant sa détention et est libérée pour raisons médicales le. À sa sortie de prison, elle vécut quelque temps dans les locaux du journalL'Anarchie au 30rue des Amandiers puisrue des Panoyaux où elle est une nouvelle fois arrêtée le. Jugée devant lacour d'assise de laSeine dans le cadre de l'affaire Bonnot, pourrecel dans l'affaire de Thiais et dans lecambriolage desPavillons-sous-Bois, en, et elle est acquittée. On ne sait pas ce qu'elle est devenue après cette date. D'après les petites-filles de son frère, elle avait deux enfants et était vivante en 1920, et selonVictor Serge elle serait morte de tuberculose peu de temps après le procès de[175].
Fille de Martin Estorges et de Jeanne Brunie, Anna Estorges est née le àSaint-Mexant[176] et décédée le àLimeil-Brévannes[177]. Arrivée à Paris en 1904, elle a 17 ans, elle prend des cours àla Sorbonne et dans lesuniversités populaires, tout en travaillant en tant que couturière. Mariée en 1906 à Louis Maîtrejean, qui sera condamné à 5 ans de prison pour fausse monnaie et avec lequel elle aura deux enfants, elle part vivre à Champrosay un village de la commune deDraveil avec son amantMaurice Vandamme dit Mauricius. En 1910, elle fait la connaissance deVictor Kilbaltchiche avec lequel elle s'installe àParis, auno 24rue Fessart. Le, ils sont perquisitionnés par la police. Interrogée, elle est placée en détention le pour « complicité de vol par recel d'armes dérobées chez un armurier de larue Lafayette », commeJean-Marcel Poyer[29], mais elle est acquittée lors du procès[178].
Fils de Thomas Albert Metge,cordonnier, et de Marie Joséphine Debay[179],Marius Paul Metge est né le auTeil (Ardèche)[180] et décédé le àCayenne. Élevé par sagrand-mère, Élisa Thomassage-femme au Teil[180], Marius Metge apprend le métier de cuisinier et arrive à Paris en 1910[181]. Désigné pour le2e régiment d'artillerie, il est déclaréinsoumis le[182] après avoir fui enBelgique où il rencontreÉdouard Carouy,Octave Garnier,Jean De Boë[183] et fait la connaissance deBarbe Le Clerc'h qui devient sa maîtresse. Revenu en France en 1911, il s’installe àRomainville, avec sa maîtresse, et fréquentent le siège deL'Anarchie et commettent ensemble quelques cambriolages dans une villa dePavillons-sous-Bois et aubureau de poste de Romainville[183]. Arrêté le, à son domicile deGarches avec sa maitresseBarbe Le Clerc'h, il est accusé lors duvol à Thiais d'avoir assassiné, avecÉdouard Carouy, monsieur Moreau âgé de 92 ans et sa gouvernanteMme Arfaix[61],[184]. Il est condamné le, par lacour d'assise de laSeine à la peine detravaux forcés à perpétuité pour assassinats, vols qualifiés, complicité de vols qualifiés par recel et association de malfaiteurs, il est exclu de l'armée et mis à disposition duministre des Colonies[182], il est envoyé aubagne de l'Île Saint-Joseph enGuyane française[185],[186]. Après plusieurs années de bagne, il obtient le poste de cuisinier du gouverneur. Libéré en 1931, en tant querelégué, il travaille en tant que cuisinier dans un restaurant àCayenne, où il meurt le des suites d'unefièvre bilieuse[187].
Fils de Jacques Monier et de Élisabeth Monier, propriétaires,Étienne Monier, dit Simentof dit Élie Étienne, est né le àEstagel (Pyrénées-Orientales)[188] et décédé le àParis. Placé dès l'âge de douze ans en tant quejardinierfleuriste dans un château de la région, il devient rapidement un révolté et rejoint lesanarchistes et accompagneraAndré Lorulot dans ses tournées. Alors qu'il habiteArles-sur-Rhône, en tant que jardinier, il ne rejoint pas le142e régiment d'infanterie et est déclaré insoumis en 1910[189]. Il quitte alors la France et se réfugie enBelgique, en utilisant les papiers de Samuelis Simentov, où il rencontreOctave Garnier,Raymond Callemin etÉdouard Carouy[190]. Fin 1910, le groupe revient en France, àRomainville oùVictor Kilbaltchiche etRirette Maîtrejean éditent le journal « L'Anarchie » et où il fait la connaissance deJules Bonnot[191]. Le, alors qu'il est recherché pour un vol commis àCarcassonne, il se fait embaucher comme commis, sous le nom de Élie Étienne, parAntoine Gauzy[192] et rencontre une jeune fille, Marie Besse, qui deviendra sa maîtresse. Le, il participe au vol d'une automobile àMontgeron où le chauffeur est abattu, puis à l'attaque de l'agence de la Société générale àChantilly, le même jour, au cours de laquelle deux employés sont tués[61],[193]. C'est lui qui fera venir Jules Bonnot chezAntoine Gauzy, hébergement qui se terminera par une fusillade lors de l'intervention de la police. Le, il est arrêté dans un hôtel deBelleville. À partir du, il comparaît devant les assises de la Seine. Le, à l’issue du procès, il est reconnu coupable d'assassinat pour les crimes deChantilly et deMontgeron et guillotiné le avecCallemin etSoudy[84],[194].
Pour les articles homonymes, voirPancrazi.
Fils de Napoléon Pancrazi et de Alexandra Caddeo, Jean-Baptiste Pancrazi est né le àBône dans le département deConstantine enAlgérie Française et décédé le dans le6e arrondissement de Lyon[195]. Il fréquente le milieulibertaireanarchiste lors de « Causeries populaires » et y rencontre des membres de la bande à Bonnot commePierre Cardi,Antoine Gauzy etCrozat de Fleury[196] Alors qu'il demeure 10,rue Pelouze, Jean-Baptiste Pancrazi est arrêté, avecHenri Crozat de Fleury le devant le bazar Monceau, 63boulevard des Batignolles[74],[75]. Accusé d'avoir participé à la négociation destitres financiers provenant d'unvol commis à Thiais parÉdouard Carouy etMarius Metge, d'avoir vendu desstatuettes enivoire dérobées à un marchand ambulant à lagare de Saint-Germain-en-Laye par Carouy il est tout de même remis en liberté le avant de bénéficier d'un non-lieu en septembre[197]. Reparti àBône, il est, le, exempté duservice militaire pour unehernie épigastrique il est toutefois reconnu apte au service auxiliaire[198]. Le il est appelé sous les drapeaux mais maintenu dans le service auxiliaire et reste enAlgérie. Le il passe au centre automobile du13e régiment d'artillerie àLyon avant de passer au14e escadron du train le avec lequel il rejoint lefront italien. Mis en congé de démobilisation le par le19e escadron du train à Constantine, il rentre enmétropole et est signalé comme demeurant à Paris, 29rue de l'Arcade, le puis àMarseille 6rue Pavillon le et décède le dans le6e arrondissement de Lyon[195].
Giuseppe Sorrentino, plus connu sous le nom de Joseph (Giuseppe) Platano mais aussi sous les noms de Mandino ou Mandolino[199] est né le àPeveragno dans la région duPiémont enItalie et décédé le auChâtelet-en-Brie (Seine-et-Marne). En 1908, il quitte l'Italie pour Toulon, où il demeure 29 rue Pomet. Le, signalé comme « dangereuxanarchiste », il est emprisonné après qu'une perquisition ait permis de découvrir à son domicile, rue des Savonniers à Toulon, un revolver et des brochures de propagande anarchiste et antimilitariste. En, il quitte Toulon et emménage àLyon, d'abord 17 rue d'Inkerman puis 36 rue Moncey où il fait connaissance de Jules Bonnot[200]. Alors qu'il vient d’hériter de 27 000 francs, Platano propose àBonnot de s'associer pour fonder un commerce[201]. Après avoir volé à Vienne une automobile[202], Bonnot et Platano prennent le chemin de Paris et le et arrivés près de la ferme de la Fauconnière auChâtelet-en-Brie, deux détonations sont entendues par des témoins. Joseph Platano est retrouvé, mort, avec deux blessures à la tête[203],[204],[205],[206]. Bonnot affirma que Platano s’étant blessé en manipulant son browning, il avait dû l’achever[207],[208].
Fils de Jean-Baptiste Paul Poyer (1865-1928) et de Victorine Berthe Luquet (1867-1943), Marcel Jean Poyer est né le àGenève et décédé àMontfermeil le 19 mai 1976[209],[210],[28],[97]. Exerçant la profession de mécanicien, il est condamné plusieurs fois, et entre en relation avec des membres de la bande à Bonnot rencontrés à Paris ou il demeure au 21rue Meslay, de la fin 1910 à, avant de déménager à lacloche de bois au 121rue Saint-Maur mais aussi 66 rue de la Plaine àBoulogne-Billancourt[210]. Ami deKléber Bénard[27], ils se prétendent tous deux frères en prenant les identités de « Robert Bontemps et Philibert Bontemps »[28],[29]. Il est arrêté le, au moment où il quittait, enfiacre, l'hôtel du Compas d'Or, situé 72rue Montorgueil, alors qu'il portait sur lui un poignard, deuxbrownings, unSmith & Wesson, trois chargeurs de rechange et quarante-deux cartouches à balles blindées ainsi que d'une certaine quantité decyanure de potassium[211]. La police trouva dans ses bagages, composés de plusieursmalles, qui contenaient outre un attirail extrêmement perfectionné defaux monnayeurs despinces-monseigneur, desscies à métaux, deslampes électriques, des fausses-clés, deux flacons dechloroforme, unbâton de pâte rouge pour les lèvres, un cahier de formules pour la fabrication des explosifs, des vêtements, des lettres expédiées deSuisse et deBelgique ainsi que de nombreux objets volés[211]. La police perquisitionne ensuite sa dernière habitation, 48avenue Secrétan, qui y trouve quatrerévolvers dont unSmith & Wesson, un poignard, un attirail complet de cambrioleur, deux masques de drap noir, deux cartouches, une collection de journaux se rapportant à la mort deGarnier etValet àNogent-sur-Marne et une marmite de fonte destinée vraisemblablement à être transformée en bombe[211]. Il est alors inculpé, commeRirette Maitrejean pour « complicité de vol par recel d'armes dérobées chez un armurier de larue Lafayette »[29]. Il comparait aux assises de la Seine, avec le reste de la bande, et est condamné, le, à cinq ans de réclusion et cinq ans d'interdiction de séjour pour« port d'arme prohibée et complicité de vol qualifié ». En détention à lamaison centrale de Beaulieu dans leCalvados il est libéré de sa peine le et effectue lacampagne contre l'Allemagne du au dans la3e section d'exclus métropolitains àMontpellier[76]. Le, il est condamné par letribunal correctionnel de la Seine à 2 mois de prison pour infraction à interdiction de séjour. En 1924, il demeure 43rue de Saintonge à Paris et, en 1937, 26 rue Beaucourt àSaint-Cloud[210].
Fils d'André Reinert et d'Arséline Augustine Signot, Charles Reinert est né le àVitry-le-François (Marne) et décédé le dans le15e arrondissement de Paris[212].Appelé sous les drapeaux il est exempté en 1895 pour« atrophie du membre supérieur droit »[213]. Il se marie le àVitry-le-François avec Lucie Eugénie Chenut[214]. Ouvrier fondeur, il est inscrit commeanarchiste et antimilitariste, au début des années 1900, pour avoir pris la parole, dans le département de la Marne, lors desCauseries populaires organisées parAlbert Libertad il s'installe en 1907 à Nancy et travaille chez un marchand decharbon et fréquente lesfrères Bill[215] et fait la connaissance deCallemin,Garnier,Bonnot etDieudonné[164]. En, alors qu'il demeurerue du Faubourg-Stanislas àNancy, il est le seul témoin, avecÉmile Bill, à fournir un alibi àEugène Dieudonné en déclarant l'avoir rencontré, souffrant, chez sa mèrerue Boudonville, le jour del'attentat de la rue Ordener àParis[35] que la police ne croit pas. Arrêté,à la suite d'une dénonciation, le couple est incarcéré à Paris en[164] sa femme étant toutefois libérée en. Le Charles Reinert est condamné à un an de prison pour recel de malfaiteurs par lacour d'assises de laSeine. Lors de lamobilisation de 1914, ne se présente pas. Affecté au161e régiment d'infanterie, il arrive au corps le puis est réforméno 2 pour« atrophie musculaire du bras droit » le[213]. Il meurt le dans le15e arrondissement de Paris.
Enfant naturel de Prudence Désirée Réchaussat (1854-?),couturière,Louis Rimbault est né (sous le nom de Louis Réchaussat) le àTours et décédé le àLuynes. Il est reconnu et légitimé le lors du mariage de sa mère avec Charles Rimbault (1851-1929), ouvrier serrurier, et porte désormais le nom de Louis Rimbault[216]. Ainé d'une famille de huit enfants et d'un père alcoolique[217] il apprend le métier de serrurier tôlier et se déplace de ville en ville pour chercher de l'ouvrage et alors qu'il habite à Paris, 26passage Saint-Ange, il épouse Marie Clémence Charlotte Paquet le[218].Appelé sous les drapeaux il est dirigé, le, sur le151e régiment d'infanterie. Revenir à la vie civile en 1899, le couple demeure 236rue du Faubourg-Saint-Martin, puis ouvre une quincaillerie place de la Gare àLivry-Gargan[219]. Vers 1903 il est élu conseiller municipal sur une liste socialiste-radicale-socialiste de la ville et il se porte candidat aux élections législatives en 1909. Après avoir tenté une expérience de communisme libertaire à Bascon, prèsChâteau-Thierry[220] il revient enrégion parisienne, auxPavillons-sous-Bois, et devient conseiller municipal de la commune, et fréquente le siège deL'Anarchie àRomainville ou il rencontreOctave Garnier. Ayant déguerpi le lors de la perquisition de sa demeure rue du Coq-Gaulois auxPavillons-sous-Bois[221], Louis Rimbault est finalement arrêté par la police pour complicité pour avoir accueilli Carrouy et d'autres membres de la bande à Bonnot et leur avoir fourni des armes[222],[185]. Simulant les signes d'une démence avancée, il arrive à se faire interner à l'asile de Villejuif[91]. Il parvient ainsi à échapper au procès et à toute sanction[223]. Le il estréforméno 2 pour« débilité mentale »[219]. Le, il est néanmoins appelé à l'activité mais placé en sursis d'appel comme mécanicien ajusteur aux Établissements Licot frères, 93rue Pelleport à Paris puis aux Établissements Huré et Cie, 7rue du Congo àPantin et passe le au1er régiment de zouaves. Le, il est réformé pour« dépression mélancolique,céphalée,asthénie et crises nerveuses » mais il est passé tout de même au23e régiment d'infanterie coloniale avant d'être une nouvelle fois réformé le pour« psychose périodique avec accès récidivants demélancolie ». Veuf depuis 1927[217], il se marie àLuynes le avec Léonie Blanche Pierre[216] et meurt dans cette même ville le.
Fils d'Eugène Antoine Rodriguez (1830-?), artiste dramatique, et de Léonie Thérèse Étave (ca 1850- ?),brodeuse, Léon Armand Rodriguez, aliasÉdouard Leduc,Benjamin,Ernest Bertran,Lecocq,Pascual Bolamar,Roger Duès,Sieronski ou encoreFernand Delgado est né le, 28rue Caumartin dans le9e arrondissement de Paris[224],[225] et décédé le, dans le10e arrondissement de Paris. Alors qu'il demeure 108rue du Faubourg du Temple, il est condamné le par lacour d'appel de Paris à trois mois de prison pour outrage aux bonnes mœurs, puis le à six jours de prison pour port d'arme prohibé par letribunal correctionnel de laSeine[226]. Engagé volontaire pour trois ans le àParis,9e arrondissement pour le1er régiment d'infanterie de Marine. Manquant aux appels du, il est déclarédéserteur le[226]. réfugié en Belgique il en est expulsé par arrêté du en raison de ses pratiques anarchistes et part pour l'Angleterre ou il est condamné, en 1900, à neuf mois dehard labour pour fabrication de fausse monnaie[227] qu'il purgea à la prison de Dartmoor[228]. Revenu en France le il est condamné par lacour d'assise de la Seine à cinq ans de réclusion et cent francs d'amende pourfabrication de fausse monnaie. Mis à la disposition duministère de la Guerre le, il bénéficie de la loi d'amnistie du[229] il quitte lamaison centrale de Melun le pour être dirigé immédiatement sur le dépôt dessections métropolitaines d'exclus[76] àAïn el Hadjar, il ne rejoint pas et manque aux appels du et est déclaré déserteur le[226]. On retrouve sa trace en Angleterre où il est à nouveau condamné en 1906 à sept ans de travaux forcés pour émission de fausse monnaie[227]. Revenu en France, sous le nom deLecocq, considéré comme individu dangereux, il vit en concubinage, fait de fréquents voyages en Belgique et est soupçonné d'avoir participé àl'attentat de la rue Ordener et arrêté 22rue du Barbier-Maes àLille le. Lors de la perquisition, il déclare se nommerFernand Delgado né àBuenos Aires et âgé de 33 ans et les policiers trouvent chez lui 500 francs en billets, 247 francs en monnaie, deux kilos de fausses pièces de 10 francs prêtes à être dorées, duplomb, de l'antimoine, de l'ammoniaque et des liasses de lettres avec les noms des individus recherchés par la sûreté pour l'attentat de larue Ordener[226]. Acquitté lors du procès de la bande à Bonnot, il est toutefois condamné le, par lacour d'assises duNord, à huit ans de travaux forcés et à la relégation pour fabrication de fausse monnaie d'or française. Le il est mis à la disposition du ministère des colonies et envoyé aubagne en Guyane, d'où il s'évade le mais il est repris 5 jours après[230]. Il s'évade de nouveau le[231],[230] en remontant l'Orénoque. Parvenu auVénézuela où il s'installe en tant que professeur d'anglais, avant de rejoindre laColombie puis New-York sous le nom d'Ernest Bertran[228]. En 1932, devenuBenjamin Bolamar, il rentre en Europe et donne des conférences à Paris[228]. En 1933, il fait établir un passeport auVenezuela sous le nom d’Édouard Leduc[232]. En 1934, sous le nom d'Ernest Bertran, il est auCosta Rica où il adhère à lacolonie libertaire de Mastatal[233],[234]. Découvert, il est arrêté àPuerto Cabello, emprisonné puis extradé pour la France[235]. Mis sur un bateau pourFort-de-France, il parvient à s'échapper àPort-au-Prince puis à gagnerTurin. En 1939, il se réfugie en Suisse, sous le nom deSieronski et devient vendeur de savon camelot àLausanne[236]. En il est arrêté à Genève pour défaut depatente. Sesempreintes digitales permettent de l'identifier. Il est alorsinterné à Witzwil d'où il parvient une nouvelle fois à s'évader puis à regagnerLausanne, où il prend une nouvelle identité[237]. En 1945 il regagne l'Italie. Le il est signalé comme pouvant être en Italie et bénéficie la même année d'un recours en grâce par lacour d'appel deDouai[230]. En 1950 il retourne auCosta Rica avant de retourner en Italie jusqu'en 1958 où il se rend au Venezuela d'où il se fait rapatrier en France, par leconsulat, où il termine sa vie dans une maison de retraite d'Issy-les-Moulineaux. Il meurt dans le10e arrondissement de Paris le.
Fils d'Albert Eugène Soudy (1859-1914),plâtrier, et de Juliette Palmyre Alexandrine Laluque (1858-?),André Soudy, aliasLambert ouBécamelle, est né le, àBeaugency[238] et décédé le, àParis[239],[240]. Soudy participe le au vol d'une automobile, àMontgeron, où le chauffeur est abattu puis de l'attaque de l'agence de laSociété générale àChantilly, le même jour, au cours de laquelle deux employés sont tués[61]. Alors qu'il est hébergé par lecouple Baraille, il est arrêté le devant la gare deBerck-Plage[241] et estguillotiné le[239], devant laprison de la Santé, sans avoir jamais tué personne, avecMonier etCallemin[242],[243].
Fille de Jean Henri Denis Magaud (1858-1908), journalier, et de Sophie Louise Augustine Dêperdu (1867-?), couturière, Judith Jeanne Baptistine Magaud est née, le 3 mai 1884, dans le2e arrondissement deLyon[244]. Elle est l'épouse de Jean-Baptiste Thollon (1876-?), gardien descimetières de la Guillotière àLyon. Judith Thollon est l'une des maîtresses deJules Bonnot[245]. Le couple qui héberge occasionnellement, à partir de 1909, Jules Bonnot subit, le, une perquisition dans laquelle la police découvre un butin et du matériel pour cambriolage[246]. Arrêtée et incarcérée, avec son mari, après la fuite de Bonnot de Paris en 1911, elle est condamnée, en 1912, pour complicité à 4 ans de prison[247]. Elle meurt, le 25 septembre 1914, à la maison centrale de détention pour femmes deMontpellier[248].
Fils de Léon Jean-Baptiste Valet (1846-1937), entrepreneur de travaux public, et de Marie-Thérèse Hamaide (1856-1934),André René Valet est né le àVerdun[249] et décédé le àNogent-sur-Marne[250],[251]. Mécanicien, il demeure 92boulevard de Port-Royal et fréquente les milieux anarchistes. En 1910 il part enBelgique, pour échapper auservice militaire[252], où il rencontreOctave Garnier. Revenu en France, il fréquenteVictor Kibaltchiche,Rirette Maitrejean etRaymond Callemin qui éditent le journal "l'anarchie" alors installé àRomainville et fait la connaissance d'Anna Dondon qui devient sa compagne. Il rejointMarius Metge à Garches puis après l'arrestation de celui-ci il se cache avecGarnier avec lequel, le, il fait partie de l'équipe lors du vol d'une automobile, àMontgeron, où le chauffeur est abattu puis de l'attaque de l'agence de la Société générale àChantilly, le même jour, au cours de laquelle deux employés sont tués[61]. Dernier membre de la bande à Bonnot en liberté, avecGarnier, ils sont traqués par la police, et se réfugient dans un pavillon deNogent-sur-Marne, auno 9 rue du Viaduc[251], ou ils sont repérés le[130]. Assiégés par 50 détectives, 250 agents de police de Paris, des gardes républicains, et 400zouaves dufort de Nogent, et 9 heures de fusillades nourries, ils succombent, le lendemain, lors de l'assaut, sous les coups des mitrailleuses lourdes et de dynamite[110],[1],[2].
Marie Félicie Vuillemin, dite Marie la Belge, est née le àMons et décédée àCharleroi en 1963[253],[254],[255]. Mariée à un mari violent du nom de Schoofs, elle le quitte et rencontre, dans le café où elle travaille,Octave Garnier qui devient son amant. Arrêtée une première fois le, elle refuse de parler, mais lors d'un second interrogatoire le, elle se serait montrée plus coopérative et aurait facilité la localisation de son amant, à moins qu'elle ait été filée par la police[131]. À l'issue du procès de la bande à Bonnot, en, elle est acquittée et remise en liberté[256].