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Henri Caillavet, né le àAgen[1] et mort le àBourisp (Hautes-Pyrénées), est unhomme politiquefrançais.
Avocat de formation, Henri Caillavet eut une longue carrièreparlementaire (38 années de mandats électoraux — 29 ansdéputé ousénateur duLot-et-Garonne).
Il est issu d'une famille de négociant. Son père Jean Caillavet est drapier, propriétaire de plusieurs magasins à Agen et sa mère, Marie-Louise Caubet[2], d'origine provençale, estrationaliste etsuffragette avant l'heure. LesCaillavet sont originaires du Gers et ce nom veut dire « petit caillou, gravier » en gascon. Son père est franc-maçon et occupe auGrand Orient de France, durant l’entre-deux-guerres, la charge devénérable de laLoge à Agen. Il fait lire à Henri des ouvrages religieux pour lui former l'esprit. À la maison, l'on reçoit des personnalités :Joffre,Clemenceau,Jean Zay,Joseph Caillaux[3].
Le jeune Henri suit un parcours scolaire classique à Agen : l'école élémentaire Joseph-Bara puis le lycée Bernard-Palissy. Après un brillant cursus universitaire à Toulouse, oùVladimir Jankélévitch lui a « appris à penser », il est docteur en droit et sciences économiques, et licencié es-lettres (philosophie). À partir de 1938, Il exerce la profession d’avocat à la Cour d'appel de Paris[4].
À 21 ans, il est initié en par la Loge des « Vrais Amis Réunis et l'Indépendance Française » (VARIF) du Grand Orient de France à l’Orient deToulouse[5]. Dans le livreLes frères invisibles, les journalistesRenaud Lecadre etGhislaine Ottenheimer révèlent que Caillavet était une sommité dans le Grand Orient de France. Il fut longtemps président de laFraternelle parlementaire[6].
En 1937-1938, proche des milieux libertaires et anarchistes, il fait passer des armes démontées pour lesBrigades internationales qui se battent aux côtés desRépublicains espagnols pendant laGuerre d'Espagne[7].
Il est mobilisé en 1939. Dès 1940, il s’oppose à la politique dumaréchal Pétain ; son appartenance au Grand Orient de France n’y est pas étrangère. Ses actions contre lerégime de Vichy provoquent son arrestation, il est interné le, durant 24 heures, aucamp de Noé qui « le relâche faute de preuve »[8],[9]. En tant quefranc-maçon, il est empêché de passer son agrégation de droit. « Faute de mieux », il plaide au barreau de Bagnères-de-Bigorre.
Il entre en Résistance contre l'occupation allemande en 1940 et fonde avecAndré Hauriou le mouvementCombat. Il est arrêté par les Allemands et livré à la Gestapo en. Du fait d'un alibi, justifiant sa présence sur la frontière espagnole, il est libéré au bout de neuf semaines[7].
Deux ans après laLibération, il est élu à 32 ans, député le à la secondeAssemblée nationale Constituante. En tant que parlementaire, il est membre de laHaute Cour de Justice chargée de juger les anciens responsables de Vichy[10]. Il préserve son mandat de député jusqu’en 1958. Très actif en matière de proposition de loi, il en fait sept jusqu'en 1951, puis vingt-quatre jusqu'en 1956[11].
En, on lui confie le poste deSecrétaire d'État à la France d’Outre-mer dans legouvernement Mayer, puis en 1954 dans legouvernement Mendès France ceux de Secrétaire d'État, successivement aux Affaires économiques et au plan, à la Marine nationale, et enfin à l'Intérieur.
En 1958, il s’oppose augénéral de Gaulle en votant contre son investiture et la nouvelle Constitution. Il perd les élections législatives balayé par la vague gaulliste qui ouvre laVe République.
Par ailleurs, il est élu conseiller généralradical-socialiste du canton d’Astaffort de 1951 à 1963.
Il quitte ensuite le Lot-et-Garonne pour les Hautes-Pyrénées, où il sera maire deBourisp de 1959 à 1983.
Il se présente aux élections sénatoriales en Lot-et-Garonne et est élu en. Sénateur de 1967 à 1983, il cumule ce mandat avec celui de député européen de 1979 à 1984.
Il s'illustre au Parlement notamment par l'élaboration de projets de loi ou de propositions législatives concernant :
Il a justifié l'avortement thérapeutique et l'euthanasie par des arguments qualifiés d'eugénistes par certains, affirmant que dès lors qu'un enfant peut poursuivre ses ascendants en justice pour réclamer le droit à ne pas naitre handicapé (arrêt Perruche) :« permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d'un égoïsme démesuré »[18].
Il a en outre pris la défense de la tueuse en sérieChristine Malèvre, une infirmière qui a donné la mort à au moins six patients en fin de vie (dont certains n'étaient pas consentants)[19],[20].
Il perd son mandat de sénateur en 1983 contreJean François-Poncet. Mais il contribue à lancer de nombreuses initiatives, comme la création de laCommission nationale informatique et liberté (CNIL) et lethink tankRéseau Voltaire. C'est ainsi qu'il a présidé la commission pour la transparence et la pluralité de la presse ().
Plusieurs fois président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), il en démissionne le.
Il se présente commeathée etrationaliste et a été intégré auComité consultatif national d'éthique depuis 1981.
Il préside leComité Laïcité République jusqu'en 2009.
Son portrait avait été brossé en par le journalLe Petit Bleu[3]. Il meurt le(à 99 ans) dans sa maison deBourisp et est incinéré au crématorium d'Azereix[21].
Son épouse, née Françoise Rousseau, décède en 2011 à l'âge de 99 ans[22]. Le couple a eu quatre garçons : Jean-Pierre, Guy, François et Hugues. Son fils, François Caillavet, assureur, a été impliqué dans le scandale financier provoqué parJacques Crozemarie président de l'Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) en 1991[23].
Gouvernement Mayer(8 janvier - 21 mai 1953) | |||||
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| Sous la présidence deVincent Auriol | |||||
| Vice-président | Henri Queuille | René Mayer | |||
| Ministre d'État | |||||
| Relations avec les États | Jean Letourneau | ||||
| Justice | Léon Martinaud-Déplat | ||||
| Affaires étrangères | Georges Bidault | ||||
| Intérieur | Charles Brune | ||||
| Défense nationale | René Pleven | ||||
| Finances | Maurice Bourgès-Maunoury | ||||
| Budget | Jean Moreau | ||||
| Affaires économiques | Robert Buron | ||||
| Éducation nationale | André Marie | ||||
| Travaux publics,Transports etTourisme | André Morice | ||||
| Industrie et Énergie | Jean-Marie Louvel | ||||
| Commerce | |||||
| Agriculture | Camille Laurens | ||||
| Outre-Mer | Louis Jacquinot | ||||
| Travail et Sécurité sociale | Paul Bacon | ||||
| Reconstruction et Urbanisme | Pierre Courant | ||||
| Anciens combattants et Victimes de la guerre | Henry Bergasse | ||||
| Santé publique et Population | |||||
| PTT | Roger Duchet | ||||
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Ministres français des Outre-mer(depuis 1946) | ||
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| Ministres |
| Ministère des Outre-mer |
| Ministres délégués ou secrétaires d'État |
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