Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Helen Hunt Jackson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirJackson etHelen Hunt.

Helen Hunt Jackson
Helen Hunt Jackson
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Evergreen Cemetery(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Helen Maria FiskeVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
H.HVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
romancière, poète, essayiste, épistolière et militante pour les droits des amérindiens
Autres informations
Personne liée
Emily Dickinson (épistolière)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Archives conservées par
New York Public Library Main Branch(en) (MssCol 4464)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
A Century of Dishonor(d)Voir et modifier les données sur Wikidata

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Helen Maria Hunt Jackson (née le àAmherst dans l'État duMassachusetts et morte le àSan Francisco dans l'État de laCalifornie, connue également sous lesnoms de plume deH.H, H.H. Marah, Sax Holm, Rip van Winkle, est unepoète,romancière,nouvelliste,essayisteaméricaine et unemilitante en faveur de la reconnaissance desdroits civiques desAméridiens. Elle est notamment célèbre pour son romanRamona édité en1884, qui raconte les conditions de vie des Amérindiens dans leSud de la Californie.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Jeunesse et formation

[modifier |modifier le code]

Helen Hunt Jackson est la seconde des quatre enfants de Nathan Welby Fiske et de Deborah Waterman Vinal Fiske. Elle a trois frères et sœurs, Humphrey Washborn Fiske, David Vinal Fiske et Anne Scholfield Fiske. Ses deux frères meurent dans leur petite enfance, seule sa sœur Anne survit[2],[3],[4].

Tragédies familiales

[modifier |modifier le code]

Son père est unpasteurcongrégationaliste etprofesseur delatin,grec etphilosophie auAmherst College. Nathan Welby Fiske est le fils d'un fermier dont les aïeuls sont originaires duSuffolk enAngleterre qui ont migré dans laNouvelle-Angleterre en 1642. Après avoir étudié auDartmourh College puis auAndover Theological Seminary, il devient un pasteurcalviniste etpuritain[2],[5],[6],[7],[8].

En alors que sa mère Deborah Fiske est enceinte de sept mois, elle confie sa fille Helen Fiske aux bons soins de sa tante Maria Fiske qui habite àWeston dans l'État du Massachusetts. Le, elle accouche d'un fils Heman Humprey qui meurt le. Deborah Fiske, profondément affligée, entre dans unépisode dépressif et au printemps 1834, elle demande à Martha Vinal, âgée de 13 ans, de venir l'aider pour s'occuper de sa fille Helen[9].

Après le décès de son fils Heman Humprey, Nathan Welby Fiske décide de se rapprocher du Amherst College, lui et sa famille emménagent àAmherts, où le matin de Noël 1834, naît Anne Scholfield Fiske. Helen Fiske et sa sœur deviennent complices. Toutes deux jouent avec leur voisineEmily Dickinson née le, deux mois après la naissance d'Helen[10],[11].

Formation

[modifier |modifier le code]
Emily Dickinson.
Lavinia Dickinson.

En, Nathan Welby Fiske envoie sa fille Helen à la Amherst Academy[note 1], où elle est la condisciple d'Emily Dickinson et sa jeune sœurLavinia Norcross Dickinson (en)[12],[13],[14].

Puis sur les conseils de son épouse, Nathan Welby Fiske envoie Helen étudier à laHopkins Academy (en) àHadley dans le Massachusetts à partir de l'été 1841. La jeune Helen ne s'y plait pas et le fait savoir à ses parents, ces derniers décident de retirer leur fille de la Hopkins Academy, mais en échange elle doit accepter de vivre chez sa tante Martha Vinal qui vit àCharleston dans la banlieue de Boston et y continuer ses études secondaires[15].

Nouvelles tragédies

[modifier |modifier le code]

Le , Deborah Fiske meurt des suites de latuberculose à l'âge de 38 ans, deux jours après elle est enterrée aucimetière de Mount Auburn. Les deux sœurs sont séparées, Anne est envoyée chez son grand-père Vinal à Charleston et Helen àPittsfield pour achever ses études. Helen demande à se rapprocher de sa sœur, le, toutes les deux poursuivent leurs études laFalmouth Academy. Elle entreprend une correspondance suivie avec Emily Dickinson et sa jeune sœur Lavinia Dickinson[16],[2],<[17].

À partir de l'année1846, la santé de Nathan Welby Fiske commence à se dégrader, il part pourBeyrouth espérant trouver auLiban un climat favorable. Finalement lui aussi meurt de la tuberculose le àJérusalem. Helen et Ann sontorphelines, elles sont recueillies par leur grand-père maternel le, qui compte bien s’occuper d'elles jusqu'à sa mort, il met en place unefiducie pour garantir leur avenir et nomme unexécuteur testamentaire, le pasteur Ray Palmer qui veillera à l'avenir de ses petites-filles, elles restent chez lui jusqu'en[2],[18].

Séjour et études à New York

[modifier |modifier le code]
Portrait deGorham Dummer Abott.
Photographie deJacob Abbott.

Le, Helen Fiske s'embarque à bord de lagoélette leEastern Lights pour se rendre à New York. Elle est accueillie par John et Jane Abbott qui dirigent un pensionnat pour jeunes femmes. Pendant les repas, les discussions tournent autour de laruée vers l'or en Californie qui fait la une des journaux new-yorkais. Helen est fascinée par les reportages sur cette ruée vers l'or duNew York Herald. Durant ses études au sein duAbbott Institute, Helen est réputée comme étant une chercheuse, une érudite. Par ailleurs, elle est enthousiasmée par la vie culturelle de New York, la diversité de ses quartiers, ses bibliothèques et devient une véritable new-yorkaise de cœur. Les frères Abbott décident d'installer leur école pour jeunes « Ladies » dans le quartier de l'Union Square à proximité des propriétés d'un certain Henry Spingler, et prend le nom deSpingler Institute dirigé parGorham Dummer Abbott (en) pendant que leur école pour jeunes garçons à laBleecker Street est dirigée parJacob Abbott. Helen entre auSpingler Institute où elle termine ses études à la fin de l'année1850. Sa scolarité achevée, elle prend le train pourNew Haven dans le Connecticut où elle est attendue par le pasteur Ray Palmer, l’exécuteur testamentaire de son grand-père[2],[19].

Un bal

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique du pasteurEdward Norris Kirk.
Portrait photographique du GouverneurWashington Hunt.

Helen, maintenant âgée de 20 ans, est désormais comme « adoptée » par les Palmer. Depuis son retour, elle est connue comme faisant partie des « belles » New-yorkaises, des beaux partis. C'est comme membre de la famille Palmer et membre de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, qu'elle est invitée à participer au bal dugouverneur de l'État de New York,Washington Hunt qui se tiendra le. Si Helen se rend régulièrement à des bals au Van Vechten Hall, mais se rendre à une réception organisée par le gouverneur Washington Hunt et son épouse est d'une autre nature. Helen s'y rend tout de même, elle y rencontre Edward Bissel Hunt, le frère de Washington Hunt, qu'elle connaissait de réputation pour avoir écrit descommunications auprès de l'Association américaine pour l'avancement des sciences. Ce dernier n'est présent à cette réception que sur l'insistance de son frère. Edward Bissel Hunt possède une réputation de brillant scientifique, après être diplômé de l'Académie militaire de West Point en1845, il a fait des études d'ingénieur à New York, puis en1849, il est professeur d’ingénierie à West Point, il est à présent à New York en tant que membre du bureau de supervision des travaux d’ingénierie de la ville. Lelieutenant Edward Bissel Hunt après avoir dansé avec Helen, lui rend visite fréquemment à la résidence des Palmer. Après leur fiançailles Helen et Edward se marient le àMount Vernon Church, Boston (en), lors d'une cérémonie discrète célébrée par le pasteurEdward Norris Kirk (en)[2],[3],[20],[21].

Carrière

[modifier |modifier le code]

La vie de femme de militaire

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deFrancis Preston Blair.
Portrait photographique deFranklin Pierce.

Le, après leurlune de miel, Helen Hunt et Edward Bissel Hunt s'installent à Washington. En Edward est envoyé en mission à New York, Helen découvre les tristesses de la vie de femmes de militaires. enceinte, elle ne souhaite pas passer l'été dans la solitude, elle rejoint les Palmer à leur cottage deMattapoisett dans le Massachusetts puis elle retourne à Washington où le, elle donne naissance à un fils Murray Hunt. Après leréveillon de la Saint-Sylvestre, elle confie son fils à unenourrice et se joint à son époux pour vivre dans la résidence deFrancis Pretson Blair (connue depuis comme laBlair House) où logent plusieurs membres du cabinet duprésident des États-UnisFranklin Pierce[2],[22].

Premières prises de position

[modifier |modifier le code]

Lors des discussions à la Blair House, Helen Hunt affiche avec fermeté des convictions au sujet de l'abolition de l'esclavage et dudroit des femmes. Elle défend avec véhémenceLa Case de l'oncle Tom deHarriet Beecher Stowe qui vient d'être publié sous forme de livre après l'avoir été sous forme defeuilleton par le journal abolitionnisteThe National Era (en). Mais en présence d'Edward elle met sous silence ses prises de parties, elle connait ses opinions et combien il déteste les antiesclavagistes[23],[24].

Tragédies

[modifier |modifier le code]

En, Helen Hunt apprend la mort de son grand-père maternel décédé pendant son sommeil. Au début de l'été1854, elle souhaite se détendre avec son fils Murray et sa nourrice au village deSleepy Hollow non loin de la bourgade deTarrytown et y lire la nouvelleLa Légende de Sleepy Hollow deWashington Irving contenue dans le recueilLe Livre d'esquisses. Au début du mois d', Murray tombe malade et malgré les soins prodigués par les médecins, il meurt le des suites d'unetumeur du cerveau. Edward Hunt n'émet ni geste ni parole qui pourraient atténuer l'affliction de son épouse. Après l'enterrement de son fils à Westpoint, elle repart à Washington[2],[25].

L'Église unitarienne

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deMoncure D. Conway.

Helen Hunt est letémoin de sa sœur Anne Scholfield Fiske lors de la cérémonie de mariage avec Everett Colby Banfield célébrée le par un pasteurunitarien. Intéressée par l'unitarisme, Helen Hunt assiste aux sermons du pasteur unitarienMoncure Daniel Conway donnés à l'Église unitarienne de toutes les âmes de Washington[2],[26].

Un mentor

[modifier |modifier le code]

Le pasteurMoncure Daniel Conway devient un familier des Hunt. Helen le surnomme« Monk »[note 2]. Il lui fait découvrir ses auteurs préférés commeNathaniel Hawthorne,Margaret Fuller,Ralph Waldo Emerson et d'autres, jouant ainsi un rôle dementor littéraire vis-à-vis de Helen Hunt. Il la conforte également dans sa détestation de l'esclavage, que lui même qualifie de« pire des péchés » lors d'unsermon en date du. En fixant l'attention de Helen Hunt sur lalittérature et la poésie, il l'aide à surmonter sesdeuils[2],[27].

Rennie

[modifier |modifier le code]

Le, Helen Hunt prend le bateau pourProvidence pour assister à une réunion de l'Association américaine pour l'avancement des sciences qui se tient à l'université Brown. Elle se fait des amies, comme Jeanne Carr, Ann Charlotte Botta qui vient d'épouser le professeurVincenzo Botta (en) en, La maison des Botta est ouverte aux grands noms de la littérature commeEdgar Allan Poe, Margaret Fuller,Parke Godwin (journaliste) (en),Nathaniel Parker Willis,Henry Longfellow. Ann Charlotte Botta se fait un plaisir de présenter son amie Helen Hunt à ces auteurs. Après une semaine passée auprès de Ann Charlotte Botta, Helen Hunt retourne àRoxbury en compagnie de Edward Hunt. Le Helen Hunt accouche d'un garçon Warren Hosford Hunt que sa mère surnomme « Rennie »[2],[28].

La guerre de Sécession (1861-1865)

[modifier |modifier le code]
Photographie deSamuel Bowles.
Portrait photographique d'Abraham Lincoln, prise en novembre 1863.

Depuis la naissance de son fils « Rennie », Helen Hunt connait les jours les plus heureux de sa vie. Elle rend régulièrement visite à Emily Dickinson, cette dernière lui présente en1856Samuel Bowles (journaliste) (en), directeur de publication du journal abolitionnisteThe Republican deSpringfield dans le Massachusetts[29].

La guerre de Sécession éclate
[modifier |modifier le code]

Déjà à partir de 1856, commencent des troubles entre lesÉtats du Sud et ceux duNord. En, leParti républicain désigneAbraham Lincoln comme son candidat à l'élection présidentielle américaine de 1860. Cette nomination est liée à un programmeanti-esclavagiste qui fait monter les tensions avec leSud. Edward Hunt pense que désormais la guerre est inévitable. Récemment promu au grade decapitaine il est envoyé àKey West pour organiser la défense du fort Taylor. En, les premiers combats ont lieu. En, Helen Hunt voit défiler le premierrégiment d’infanterie de New Haven avec dans ses bras son fils[30].

L'engagement des époux Hunt
[modifier |modifier le code]
Photographie deSarah Chauncey Woolsey.
Photographie deHarriet Williams Russell Strong, dite Hattie Russell.

Edward Hunt est promu au grade demajor et est envoyé en Virginie pour diriger les régiments ducomté de Shenandoah. De son côté, le Helen Hunt fait ses bagages et emmène son fils chez les parents d'Emily Dickinson avant de rejoindre sa sœur Anne àRoxbury dans leVermont. Après lesfêtes de Noël de1861, Helen Hunt quitte le Vermont pour retourner àAmherst qu'elle atteint en. Durant l'été1862, le Nord se remet mal de sa défaite lors de laseconde bataille de Bull Run. Au printemps1863, Helen Hunt s'engage commeinfirmière auprès de l’hôpital militaire de Amherst pour soigner les soldats de l'Union. Elle suitSarah Chauncey Woolsey et Harriet Williams Russell Strong dite Hattie Russell[31] pour travailler au sein duYale New Haven Hospital (en). Comme tant d'autres , elle fête laproclamation d'émancipation promulguée par leprésident Abraham Lincoln le. Même si la paix est encore loin, la journée du est déclarée jour d'actions de grâces par le président[32],[33].

Edward Hunt victime d'un accident mortel
[modifier |modifier le code]

Edward Hunt est envoyé auNew York Navy Yard, unchantier naval new-yorkais. Là, il met au point unemine marine de son invention. Le, il fait des essais, une explosion accidentelle le blesse, il est transporté d'urgence auBrooklyn Naval Hospital, il y décède le des suites de ses blessures avant que Helen Hunt ait pu se rendre à son chevet[2],[3],[34],[35].

Après comme major de l'Union Army, Edward Hunt bénéficie d'une cérémoniefunéraire militaire selon le rite lié à son rang lors de son enterrement aucimetière de West Point, cérémonie à laquelle assiste sa veuve, Helen Hunt et leur fils Rennie[34].

Le retour à New Haven et la fin de la guerre
[modifier |modifier le code]

Après la mort de son mari, Helen Hunt vend leur maison de Washington pour s'installer avec son fils dans un appartement de plusieurs pièces à New Haven. cela lui permet de chercher du réconfort auprès des Palmer, de Jennie Abbott et de sa sœur Anne. C'est là quelle apprend la reddition dugénéral Robert E. Lee au terme de labataille d'Appomattox Court House, le qui met fin à la guerre de Sécession[36].

Une nouvelle épreuve tragique

[modifier |modifier le code]

Helen Hunt, comme ses proches, profite du retour de la paix et des jours heureux. Lors d'une promenade avec sa sœur Anne, elle oublie de prendre une écharpe et des jambières pour protéger Rennie du froid. Le lendemain, Rennie est pris d'une forte fièvre, et tombe dans un étatléthargique. Helen Hunt fait venir un médecin qui diagnostique uncroup. L'enfant d'Anne développe les mêmes symptômes, il s'avère qu'il s'agit de ladiphtérie. Helen Hunt l'attrape à son tour. Si un adulte peut se remettre de la diphtérie, il n'en est pas de même pour un enfant âgé de neuf ans, Rennie meurt le deux jours avant l'assassinat d'Abraham Lincoln. Rennie est enterré au cimetière de West Point aux côtés de son père et de son frère[37],[38].

Les débuts littéraires

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deEdwin Lawrence Godkin.
Portrait photographique du journaliste Parke Godwin.

Helen Hunt est profondément affligée par la perte de son fils, elle le pleure jour après jour, rêve de lui nuit après nuit. Jennie Abbott et Sarah Chauncey Woolsey lui disent qu'il faut mettre des mots sur sa souffrance. Helen Hunt envoie ses premiers poèmes àParke Godwin (journaliste) (en), assistant du directeur de publication duNew York Post, qui publie dans son numéro du le poème « The Key to the Casket » signé par le pseudonyme « Marah », jeu de mots symbolique« Ma of Rennie Hunt ». Parke Godwin encourage Helen Hunt à continuer d'écrire des poésies. « It Is Not All of Life to Live » parait le. Puis sur les conseils de Parke Godwin, Helen Hunt envoie unsonnet au titre de « Lifted Over » à l'hebdomadaireThe Nation ; son fondateur et directeur de publicationEdwin Lawrence Godkin, à sa lecture est« divinement surpris » et le publie. Pour Helen Hunt c'est la reconnaissance de son talent de poète[39],[40].

À l'époque de nombreux lecteurs voient d'un mauvais œil que les femmes puissent écrire, alors comme d'autres, elle signe avec le nom de plume « H.H. Marah » les deux H faisant références à ses initiales Helen Hunt[39].

Newport

[modifier |modifier le code]
Thomas Wentworth Higginson
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deThomas Wentworth Higginson.
Portrait photographique deRalph Waldo Emerson.

En1866, Helen Hunt décide de s'installer dans la ville deNewport qui depuis lesannées 1860 est devenue le centre de la vie culturelle et artistique américaine. Selon lecolonelThomas Wentworth Higginson« Il y a ici (Newport) plus d'auteurs que dans n'importe quelle autre ville américaine », Sarah Chauncey Woolsey de son côté écrit au sujet des étés de Newport« C'est un havre de paix,...propice à l'étude, à une douce paresse et à se faire des amis ». Une fois arrivée, Helen Hunt est en quête d'unmentor qui pourra l'aider, la conseiller et en qui elle aura toute confiance, elle trouve avec le colonel Thomas Wentworth Higginson cette personne. Elle le connait depuis une dizaine d'années, elle l'a rencontré à Providence et depuis elle lit régulièrement ses articles et récits publiés par l'Atlantic Monthly. Thomas Wentworth Higginson et sa femme Mary Higginson vivent à Newport depuis1864. Le, Helen Hunt loge dans la mêmepension de famille que celle des Higginson. Cette pension de famille est gérée par Hannah Dame, une quaker, qui lors des repas invite souvent Helen Hunt à raconter des histoires auprès de la tablée. En l'écoutant Thomas Wentworth Higginson confie à son épouse« elle semble brillante et conviviale et il se pourrait bien qu'elle accède à la notoriété ». Durant les soirées, Helen Hunt devise avec Thomas Wentworth Higginson soit dans le couloir menant au hall d'entrée, soit dans ses appartements. Thomas Wentworth Higginson la met en relation avec la peintreSarah Clarke (peintre) (en), elles deviennent amies. Sarah Clarke à son tour la présente àRalph Waldo Emerson et son épouse[41],[42].

Nouvelles poésies
[modifier |modifier le code]
Theodore Tilton
[modifier |modifier le code]
Photographie deTheodore Tilton.

Sous la houlette de Thomas Wentworth Higginson, Helen Hunt peaufine l'écriture, le style de ses poèmes. Deux de ces nouvelles poésies sont publiées dans les colonnes duNew York Post et une autre poésieTryst est publiée parThe Nation dans son numéro du. Elle signe ses poèmes avec ses initiales H.H. qui semble préférable aux pseudonymes telsFanny Fern pour Sara Willis Parton ou Grace Greenwood pourSara Jane Lippincott. Helen Hunt est également publiée par leNew York Independent, journal dont le directeur de publication estTheodore Tilton (en), journal couru par de nombreux auteurs et connu pour ses articles signés par des unitariens. Le poèmeHagar est le premier à être publié par leNew York Independent, il est vivement apprécié par Theodore Tilton et ce dernier commande à Helen Hunt d'autres poèmes. Helen Hunt devient une collaboratrice régulière duNew York Independent, qui publiera plus de trois cents de ses poèmes et de nombreux récits[43].

James Thomas Fields
[modifier |modifier le code]
Photographie deJames Thomas Fields prise parJulia Margaret Cameron.

Au printemps1867, sur les conseils de T. W. Higginson, Helen Hunt envoie par la poste plusieurs poèmes à l'attention deJames Thomas Fields, le directeur de publication du magazineThe Atlantic. ces poèmes sont refusés comme d'autres qu'elle envoie ultérieurement[44].

La question du féminisme

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deAnna Leonowens.

Si Helen Hunt est intransigeante quant à l'égalité des rémunérations pour les femmes, en revanche elle est très critique envers ce qu'elle considère comme les professionnelles duféminisme et rédige des articles satiriques contre elles et ledroit de vote des femmes. Si impétueuse soit-elle, Helen Hunt a l'esprit ouvert et revient sur ses jugements quand elle s’aperçoit qu'elle a tort. Ses critiques des conférences tenues par des féministes prennent fin quand elle rencontre la féministebritanniqueAnna Leonowens[45],[46]. Immédiatement elle est charmée par sa personnalité, devient son amie, et organise une conférence présidée par Anna Leonowens à l'opéra de Newport, pour que la salle soit comble, Helen Hunt en fait une large publicité, et vend elle même des billets d'entrée. L'enthousiasme d'Helen Hunt envers Anna Leonowens et la cause du féminisme étonne aussi bien ses amis qui en restent stupéfaits que T. W. Higginson[47].

La Nouvelle Écosse et autres voyages

[modifier |modifier le code]
Portrait deHenry Longfellow, photographié parJulia Margaret Cameron.

En, Helen Hunt prépare un voyage à laNouvelle-Écosse en compagnie de Sarah Clarke et de sa nièce Lilian. Les Clarke prennent le bateau au portLewis Wharf (en) de Boston pourHalifax, elles y débarquent le où Helen Hunt les attend. Les trois femmes sillonnent la Nouvelle-Écosse pendant trois semaines pour se rendre aux endroits oùHenry W. Longfellow a écrit son poèmeEvangeline. De retour, Helen Hunt écrit deuxrécits de voyage signés « Rip van Winkle ». En, de retour de la Nouvelle-Écosse, elle part avec amie Priscilla Stearns pour leVermont et leNew Hampshire. Elles passent un mois àBrattleboro où réside la sœur de T. W. Higginson, puis quelques semaines àBethlehem. Helen Hunt publie le récit de leur randonnée auMont Washington titréIn the Mountains[48],[49].

Ecrire pour la jeunesse

[modifier |modifier le code]
Photographie deHorace Scudder,

Voulant élargir son horizon littéraire, Helen Hunt s'essaie à lalittérature pour la jeunesse, se disant qu'elle ferait mieux que lesDotty Dimples deSophie May. Elle commence par traduire la nouvelleBathmendi[50] deJean-Pierre Claris de Florian. La traduction est publiée par Aaron K. Loring, un directeur de publication et unlibraire de Boston, qui a publiéMoods deLouisa May Alcott et des livres pour adolescents deHoratio Alger. Ses premiers livres pour la jeunesse sont inspirés par des événements de sa propre jeunesse.Horace Scudder (en), le directeur de publication du mensuelRiverside Magazine For Young People (en) publie sa nouvelleA Christmas Tree for Cats qui sera suivie par bien d'autres[51].

Séjour à Block Island

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deJohn Greenleaf Whittier.

Toujours en quête de nouveaux sites à découvrir, en1868, Helen Hunt s'embarque pour l'île deBlock Island. Une fois arrivée elle sillonne l'île à l'aide d'une charrette sur des chemins pierreux. Elle n'y retrouve pas de preuves concernant des apparitions duvaisseau fantôme lePrincess Augusta[52] connu également sous le nom dePalatine, navirenaufragé en1738 à proximité de Block Island. Ces apparitions supposées, nomméesPalatine Light (en) ont donné lieu à unelégende reprise parJohn Greenleaf Whittier par son poèmeThe Palatine paru dans la revueThe Atlantic de janvier 1867[53]. Toutefois, elle a découvert une tombe qui date duXVIIe siècle et un étang avec de multiplesnénuphars blancs et jaunes. Le récit de son séjour à Block Island est publié par lePost durant l'été 1868[54].

La reconnaissance

[modifier |modifier le code]

Quand Helen Hunt retourne à Newport en, par ses nombreuses publications elle s'est faite un nom. T. W. Higginson l'inclue dans un articleThe Female Poets of America publié parThe Independent.où elle est citée aux côtés deLouisa May Alcott et d'Harriet Beecher Stowe[55].

Un voyage à travers l’Europe

[modifier |modifier le code]
Séjour romain
[modifier |modifier le code]
Portrait deCharlotte Cushman par le peintreThomas Sully.

Sur les conseils de T. W. Higginson, Helen Hunt entame une tournée européenne pour se faire connaitre. Le, elle s'embarque à bord du S.S.China avec deux amies Priscilla et Ellen Stearns pour joindreLiverpool. De là, elles se rendent successivement àLondres,Paris et en àRome. Tout au long de ses pérégrinations Helen Hunt prend des notes qu'elle envoie par courrier à sa belle sœur Moly Hunt, Jennie Abbott, Anne Charlotte Botta et Vicenzo Botta et à T. W. Higginson. À Rome, ses amies Sarah et Lilian Clarke lui présententMargaret Foley qui pratique lasculpture. Helen Hunt, désireuse de mieux connaitre la vie romaine, loge dans une pension de famille sur laVia delle Quattro Fontane à proximité dupalais Barberini. Elle y fait la connaissance de l'actrice américaineCharlotte Cushman qui s'est installée à Rome depuis 1865, Helen Hunt se rend à sa villa qui est un haut lieu de rencontres des personnalités de la vie littéraire et artistique romaine. Le elle envoie son récit sur son séjour romain et diverses poésies à T. W. Higginson qui sont publiées par diverses revues, chacun de ses poèmes est signéHelen Hunt mais les directions de publication mettent H.H, ce qui suscite une vive réaction de sa part« J'aimerais savoir de quel droit avez-vous remplacé Helen Hunt par H.H ? »[56].

Voyage en Bavière et dans l'Autriche-Hongrie
[modifier |modifier le code]

Après son séjour romain Helen Hunt se rend àBerchtesgaden dans leroyaume de Bavière où elle s'installe dans ce qu'elle appelle une« Hill study », colline favorable à l'écriture, elle y mène, selon ses dires, une vie d’ermite. La paix y est telle qu'elle écrit à Sarah Clarke« même les poules semblent dormir ». Pendant ses promenades alentour elle litRalph Waldo Emerson et Henry Morris. Pour la première fois depuis son voyage européen elle est seule. Puis elle se rend àGastein dans l'empire d'Autriche-Hongrie où elle retrouve Priscilla et Ellen Stearns avant de se rendre toutes les trois àSalzbourg. Mais malade, elle retourne à Gastein. Après un bref séjour àMunich Helen Hunt retourne enAngleterre pour Liverpool et le, elle embarque à bord duS.S. Russia (de) pour retourner à Newport[57].

Le retour aux États-Unis

[modifier |modifier le code]
Daguerréotype deEmily Dickinson

Dès son retour aux États-Unis, Helen Hunt s'empresse de rejoindreBethlehem ou elle reprend l'ensemble de ses notes pour en faire des récits et finaliser des poèmes. Elle achève son travail en.Sarah Chauncey Woolsey vient lui apporter son soutien durant l'été 1870. Puis elle part pour Boston, elle fait un détour pour Amherst où elle espère pouvoir rendre visite à son amie d'enfanceEmily Dickinson. D'après les lettres échangées, et Lavinia Dickinson, Helen Hunt a pu rencontrerEmily Dickinson, elle y serait restée pour une durée de deux semaines qu'elle aurait soumis plusieurs manuscrits pour obtenir l'avis deEmily Dickinson[58].

Helen Hunt, Sarah Chauncey Woolsey et la Californie

[modifier |modifier le code]
Reconnaissance confirmée
[modifier |modifier le code]

ÀBethlehem, Sarah Chauncey Woolsey soumet à Helen Hunt le manuscrit deA New Year's Bargain, unrecueil de nouvelles à destination de la jeunesse ayant pour thème lafête de Noël, recueil qu'elle a signé sous le nom de plume deSusan Coolidge. Après lecture du manuscrit, Helen Hunt envoie les nouvelles à James Thomas Fields, en lui précisant que Sarah Chauncey Woolsey a déjà été publiée par leHarper's Magazine. Finalement, Sarah Chauncey Woolsey envoie son manuscrit à la maison d'éditionRoberts Brothers (en), qui publie son recueil de nouvelles en1871. De son côté, Helen Hunt après de rudes négociations financières avec James Thomas Fields, ce dernier accepte de publier son récit de voyage àGastein, titréValley of Gastein et d'autres articles dontEncyclicals of a Traveller dans les numéros d'Atlantic de juin, août et septembre 1870 . Le Helen Hunt envoie une lettre à James Thomas Fields où elle écrit« Je n'ai jamais écrit pour l'argent, j'écris par amour de l'écriture, mais une fois un manuscrit achevé je le fais imprimer pour l'argent ». Ainsi, réclame-t-elle la somme de 100 $[note 3] pour l'articleAmpezzo en expliquant« une chose détestable est une bourse sans argent ! ». Juste avant le nouvel an Helen Hunt apprend que sonrecueil de poèmesVerses publié par la maison d'éditionOsgood and Company fait l'objet d'une critique élogieuse par leScribner's Monthly (en)[59].

Le départ pour la Californie
[modifier |modifier le code]

Grâce aux revenus liés à ses droits d’auteur, Helen Hunt prend la décision durant l'été1871 de se rendre enCalifornie en compagnie de Sarah Chauncey Woolsey. Elle achète un billet aller et retour auprès de l'Union Pacific et laCentral Pacific d'un montant de 300 $[note 4]. Elles prennent le train à laErie Railroad Station de New York le pour un voyage de dix jours avant d'atteindreSan Francisco[60],[61].

PicEl Capitan
San Francisco et ses environs
[modifier |modifier le code]
Lac Tahoe

Une fois arrivées à San Francisco, Helen Hunt et Sarah Chauncey Woolsey, visitent les alentours avec émerveillement, les montsTamalpais etDiablo, lavallée de Santa Clara, le village deSanta Cruz, lavallée de Yosemite dans laSierra Nevada. En voyageant dans la vallée de Yosemite, Helen Hunt apprend que le nom d'origine de cette vallée estAh-Wah-Ne, nom qu'elle préfère à celui de Yosemite. Grâce à l'un des meilleurs guides de la région, John Murphy, elles découvrentSentinel Rock,El Capitan,Glacier Point. Elles finissent leur découverte de la Californie en se rendant aux bosquets ditsCalaveras Big Trees et aulac Tahoe[60],[62].

Le retour en Californie

[modifier |modifier le code]

Helen Hunt décide de retourner en Californie en1872, plus précisément àWhite Mountains (Californie) (en), Sarah Chauncey Woolsey n'a pu l'accompagner du fait d'autres engagements[63].

Le soutien à Victoria Woodhull
[modifier |modifier le code]
Portrait deVictoria Woodhull par le photographeMathew Brady

Bien que les américaines n'aient point le droit de vote, la journalisteVictoria Woodhull se présente comme candidate à l'élection présidentielle américaine en1872, avec pour programme l'égalité des droits pour les femmes. Helen Hunt soutient sa candidature, en déclarant qu'une femme ne peut être réduite à son rôle d'épouse et de mère[64].

La maladie
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique d'Emma Stebbins.

En, Helen Hunt commence à souffrir d'uneinflammation desbronches qui l’oblige à s'aliter. Elle pense qu'il s'agit de ladiphtérie. Malgré cela elle maintient son activité littéraire et sa correspondance, elle envoie àCharles Dudley Warner les premières pages de son récit de voyageBits of Talk About Home Matters pour qu'il les publie dans son journal leHartford Courant. Le journalThe Republican annonce dans son numéro du que Helen Hunt part pour un séjour de six semaines dans leColorado, accompagnée de son ami Charles Guild. Helen Hunt malade supporte difficilement le voyage, elle est obligée de le ponctuer par des haltes et finalement retourne à Bethlehem où elle reçoit l'aide d'Emma Stebbins. Puis sa sœur aînée Anne Scholfield Fiske prend le relais. Malgré les soins et l'attention de sa sœur aînée et d'Emma Stebbins, Helen Hunt n'arrive plus à écrire. Elle arrive à écrire à Emily Dickinson pour lui demander s'il n'y aurait pas la possibilité de loger dans une pension de famille à Amherst, cette dernière lui répond que oui. Mais le voyage vers le Massachusetts est harassant quand elle arrive à Amherst, Helen Hunt resteprostrée pendant une douzaine d'heures. Son médecin, Cate Hamilton la soigne avec l'homéopathie, thérapie très prisée à l'époque. Helen Hunt retrouve ses moyens en. Helen Hunt reprend son projet pour s'installer dans le Colorado et au printemps1873, elle part pourDenver où elle loue une chambre auColorado Spring Hotel. Emma Stebbins la rejoint àColorado Springs[65],[66].

Colorado Springs

[modifier |modifier le code]
Photographie du généralWilliam Jackson Palmer.
Portraitlithographique deIsabella Bird.
Une ville prospère et célèbre
[modifier |modifier le code]

Colorado Springs est une ville fondée par legénéralWilliam Jackson Palmer. Cette ville est proche dupic Pikes. Avec l’ouverture d'un hôtel leGeneral Palmer's Colorado Spring Hotel le de nombreuses personnes souffrant de problèmes pulmonaires, comme l’asthme et latuberculose viennent y séjourner pour profiter de son climat. Ses bienfaits sont connus aussi bien par lesbritanniques et les habitants de lacôte est des États-Unis. En 1871, les registres de Colorado Springs font état de la venue de plus de 3 000 britanniques, ce qui fait que Colorado Springs est surnommée la « Little London ». La vie des britanniques à Colorado Spring fait l'objet d'un récit de voyageA Lady's Life in the Rocky Mountains rédigé parIsabella Bird[67].

La rencontre de William Sharpless Jackson
[modifier |modifier le code]
Photographie deSara Jane Lippincott.

Helen Hunt fait la connaissance d'un Mr. Jackson lors d'une réunion dans le cottage deSara Jane Lippincott connue sous le nom de plume de Grace Greenwood. William Sharpless Jackson a cinq ans de moins que Helen Hunt, il est né le au sein d'une famille dequakers de laPennsylvanie, quand il rencontre Helen Hunt il est vice président de laDenver and Rio Grande Western Railroad et président de la banque de Colorado Springs. À la suite de cette soirée, Jackson invite Helen à visiter les environs de Colorado Springs. Lors d'une excursion du, Jackson prend la main d'Helen pour franchir un obstacle, pour franchir lecol Ute, elle ressent un moment de paix qu'elle n'a pas connu depuis longtemps. Ils tombent amoureux l'un de l'autre. Dès, les amis d'Helen Hunt sont au courant de leur romance, même si elle reste évasive sur le sujet. C'est un article duRocky Mountain News qui fait mention de leurs amours. Helen Hunt fulmine contre cet article qu'elle juge impertinent, effronté. Finalement Helen Hunt et William Sharpless Jackson se marient le, selon le rite quaker dans la résidence de sa sœur Anne àWolfeboro dans le New Hampshire[2],[68],[69].

Le retour à Colorado Springs

[modifier |modifier le code]
Conflit avec leScribner's Monthly
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deRichard Watson Gilder.

Peu de temps après son retour à Colorado Springs, Helen Hunt Jackson reçoit une lettre de félicitation de Emily Dickinson pour son mariage. En, elle est sur la rédaction de son romanMercy Philbrick's Choice sous le pseudonyme deSaxe Holm ; Roman dont le personnage principal est une veuvePhilbricks qui se montre forte, résiliente, assumant sa solitude malgré les revers, et noue une relation amoureuse avec un homme plus âgée qu'elle,Parson Dorrance, déjà marié à une femme en situation dehandicap. n'est sans rappeler le colonel T. W. Higginson qui après la mort subite de son épouse annonce ses fiançailles avec Mary Potter Thatcher, une jeune femme âgée de 34 ans. Helen Hunt Jackson envoie les 80 premières pages par courrier auScribner's Monthly, envoi auquel elle joint une note par laquelle elle demande une avance de 800 $[note 5], note qui étonne le directeur de publicationJosiah Gilbert Holland (en) et son adjointRichard Watson Gilder qui refusent sa demande car estimant que personnageParson Dorrance est susceptible de heurter des lecteurs . Mais Helen Hunt Jackson ne renonce pas pour autant, elle finalise son manuscrit et l'envoie à un autre directeur de publication Robert Niles qui publie le roman aux éditions Robert Brothers dans leur série des romans anonymes « No Name »[70],[71].

À la découverte de nouveaux peuples
[modifier |modifier le code]

Durant l'été 1876, Helen Hunt Jackson rejoint son mari qui poursuit son travail pour laDenver and Rio Grande Western Railroad. Ils se retrouvent alors qu'ils traversent les prairies du territoire ditCuchara, Colorado (en), c'est la première fois qu'elle rencontre des natifs de la région. quand le couple retourne se reposer àWalsenburg, Helen fait part de son émerveillement à son mari Will[72].

Hartford

[modifier |modifier le code]

Helen Hunt Jackson et William Sharpless Jackson rejoignentPrinceton avant de partir pourHartford dans leConnecticut, ils y arrivent le. Delà, ils se rendent àNook Farm (Connecticut) (en) dans la proche banlieue de Hartford. Nook Farm est un centre de la vie culturelle américaine, s'y croisentMark Twain,Harriet Beecher Stowe,Annie Adams Fields,Charles Dudley Warner et son épouse Susan Lee,William Dean Howells, etc. Helen Hunt Jackson écrit à Emily Dickinson qu'elle est déçue de l'absence de Mark Twain et de Harriet Beecher Stowe qui sont partis avant les mois d'été[73].

L'Exposition universelle de 1876

[modifier |modifier le code]
Photographie du Pavillon des femmes de l'Exposition universelle de 1876
Photographie de l’intérieur du Pavillon des femmes de l'Exposition universelle de 1876

Will presse son épouse Helen Hunt Jackson à quitter Nook Farm pour se rendre àPhiladelphie où se tient à l'occasion du centenaire de ladéclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, l'Exposition universelle de 1876. Les Jackson y restent pendant une semaine. Helen Hunt Jackson est émerveillée par la première démonstration publique dutéléphone parAlexander Graham Bell et surtout par sa visite du Pavillon des femmes où elle remarque une femme en train de faire fonctionner une machine à vapeur de sixchevaux. Helen Hunt Jackson écrit deux articles sur cette exposition, l'un pour les jeunes dans leSt. Nicholas (magazine) (en) et autre pour leThe Independent (New York) (en) et d'autres journaux du Colorado et du Kansas où elle narre ce qu'elle a vu quant aux pavillons consacrés à ses deux États. Puis elle s'en va pour Amherst, rendre visite à son amie Emily Dickinson afin de lui proposer une collaboration pour l'édition d'uneanthologie de poèmes. Même si Emily Dickinson se retire du projet, elle envoie à Helen Hunt Jackson quelques poèmes qu'elle pourra intégrer au sein de son anthologie[74].

Une conférence décisive

[modifier |modifier le code]
Photographie duMont Cheyenne.
Portrait photographique de James Lawrence, personnalité politique de l'Ohio.
Portrait photographique deSusette LaFlesche Tibbles.
En recherche d’inspiration
[modifier |modifier le code]

Après ses divers succès littéraires Helen Hunt Jackson n'a plus le cœur à l'ouvrage pour écrire chez elle. Dès le printemps1879, elle est en quête de nouveaux endroits pour trouver l'inspiration. Quand son époux Will pour des raisons professionnelles, doit quitter leurs résidence de Colorado Springs pour New York, elle écrit à Emily Dickinson combien elle se sent seule, la seule chose qui rend supportable cette solitude est l'aménagement d'une salle de bains[75].

Helen Hunt Jackson devientdépressive, ses excursions àManitou Springs ou auMont Cheyenne n'y font rien ! Alors elle s'en va sur la côte Est, rendre visite à sa sœur Anne, qui prépare le mariage de sa fille, rien semble la sortir de samélancolie, elle abandonne même la rédaction de son romanElspeth Dynor, seuls quelques chapitres seront publiés à titre posthume[75].

La tragédie des Poncas
[modifier |modifier le code]
Photographie deStanding Bear, chef desPoncas.

En, Helen Hunt Jackson part pour Boston et en profite pour rendre visite à sa belle-sœur, Molly Hunt. Elle compte y rester seulement pour régler ses affaires auprès de son éditeur, mais les choses vont prendre une tout autre tournure. Le, Helen Hunt Jackson assiste à une conférence donnée par le chef desPoncas,Standing Bear, dans laquelle il fait appel au Père de Washington[note 6], auGrand Esprit et à ses frères blancs pour mettre fin à la déportation de son peuple de ses terres ancestrales duDakota du Sud vers un autre territoire, celui de laréserve Omaha. C'est sa nièceSusette La Flesche Tibbles, dite « Bright Eyes » (Yeux brillants), qui traduit les paroles de Standing Bear. Helen Hunt Jackson écoute avec une attention intense la traduction de Susette La Flesche Tibble qui, notamment, explique qu'à la suite de la découverte de mines d'or dans lesBlack Hills, un agent dubureau des affaires indiennes,James Lawrence (Ohio politician) (en), accompagné d'unpasteur, annonce aux Poncas qu'ils doivent se retirer du Dakota pour rejoindre un autreTerritoire indien distant de plusieurs milliers de miles[note 7] au sud. Dix chefs des Poncas veulent faire savoir auprésident des États-Unis qu'ils refusent ce nouveau territoire, il leur est répliqué une fin de non recevoir. Le conflit dégénère en désastre, les soldats ont forcent les chef des Poncas à entrer dans deswagons pendant qu'ils incendient leurs maisons, qu'ils leurs confisquent tous leurs outils, ustensiles nécessaires à leur activité agricoles, pastorales et domestiques, leur bétail est abattu[76],[77].

Résistance et protestation
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique du généralGeorge Crook.

Les chefsStanding Bear et Big Snake, s'opposent à cette nouvelle assignation, en vain, ils sont emprisonnés comme les autres chef Poncas. Averti parThomas Tibbles (en) un rédacteur duOmaha World-Herald, le généralGeorge Crook intervient pour qu'ils soient libérés[78]. Thomas Tibbles crée l'Omaha Committee (« Comité Omaha »), dans lequel siègent Standing Bear, Susette La Flesche[note 8] et Frank La Flesche, dont le but est de mener une tournée de conférences afin de faire connaitre le sort des Poncas et de récolter des fonds pour mener des actions en justice. C'est dans ce cadre que Helen Hunt Jackson écoute Standing Bear[76],[78].

Une déportation tragique
[modifier |modifier le code]

Le voyage vers la réserve Omaha a causé la mort de 158 Poncas et parmi eux de nombreux enfants. Une fois arrivés, il leur est alloué une parcelle qu'ils labourent pour faire pousser dufroment. Le travail à peine commencé, les soldats viennent pour conduire les Poncas vers lesSand Hills du Nebraska, plaines arides sur lesquelles on peut rien cultiver, les chevaux meurent de faim, et de nombreux Poncas décèdent demalnutrition. La seule solution est de porter plainte devant les tribunaux mais pour cela il faut de l'argent d'où les conférences de Standing Bear[76].

Nouvelle cause

[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deWendell Phillips.

Helen Hunt Jackson dans la continuité de ses engagements abolitionnistes et féministes épouse la cause des Poncas et ne sera plus jamais la même. Sa dépression devient du passé, elle écrit un article publié par leHartford Courant défendant les Poncas, elle y écrit« Ne vous moquez pas des Indiens ! Ils ont raison et nous avons tort ! ». Après un bref retour à Colorado Springs, elle retourne à Boston en pour y continuer son travail en faveur des Poncas. Elle se réjouit que le maire de Boston dirige une association pour récolter des fonds pour les Poncas. elle arrive à convaincreWendell Phillips à se lancer dans un programme en faveur des Amérindiens comme il l'avait fait pour les Afro-Américains[79],[77],[78].

Carl Schurz
[modifier |modifier le code]
Portrait en médaillon du jugeElmer Scipio Dundy.
Portrait photographique deCarl Schurz par le photographeMathew Brady.

En, Helen Hunt Jackson écrit une lettre à son ami, le colonel T. W. Higginson pour lui exposer son engagement, dès la réception du courrier, il l'invite dans soncottage deCambridge. Lors de leur entrevue, il lui fait part de son expérience et les difficultés qu'il a rencontrées quant son soutien à l'émancipation des Afro-Américains et l'invite à se rapprocher du jugeElmer Scipio Dundy (en), qui dans l'affaireStanding Bear v. Crook a rendu une décision qui dénonçait l'Indian policy (« politique relative aux Indiens ») du gouvernement comme un exemple de brigandage, d'oppression, d'injustice. Elle écrit plusieurs articles dans leNew-York Tribune en faveur des Poncas mais sans grand retour. Elle s'adresse alors ausecrétaire à l'Intérieur des États-Unis,Carl Schurz, qui est chargé dubureau des affaires indiennes, celui-ci se dérobe à ses multiples appels téléphoniques et courriers. Le, Helen Hunt Jackson écrit un article dans les colonnes duNew-York Tribune où elle dénonce l'indifférence deCarl Schurz envers le sort des Poncas et lui déclare la guerre[80],[81],[82].

Les Poncas à New York
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deThomas Tibbles.

Le, une délégation de Poncas arrive à New York et loue des chambres dans un hôtel de laCinquième Avenue. Sur le registre de l'hôtel, leur chef indique à la rubrique habitation « sans abri ». Le vendredi suivant leur venue, Standing Bear accompagné de Bright Eyes tient une conférence auSteinway Hall. Les journalistes couvrent leur venue, qui contrairement à leurs collègues de Boston, se montrent bien moins avenant, voire méfiants, Helen Hunt Jackson constate que leNew-York Tribune ne dit pas un mot au sujet des raisons de leur venue, de leur causes. Sauf que les numéros des 8, 9, 13 et 15 de décembre exposent les motifs de la venue des Poncas à New York, Helen Hunt Jackson demande àWhitelaw Reid, le directeur de publication duNew-York Tribune de bien vouloir l'excuser de ses attaques, à l'occasion elle en profite pour lui demander s'il lui est possible de rencontrerThomas Tibbles (en)[83],[80].

Lettre ouverte
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deWilliam Hayes Ward.

Le, Helen Hunt Jackson publie dans les colonnes duNew York Independent unelettre ouverte posant dix questions aux américains, parmi celles-ci« Parmi les fermiers du Vermont ou du Massachusetts, combien voudraient continuer de travailler dans les mêmes conditions que celles des Poncas ? » , le but de cette lettre étant de faire prendre conscience par les américains des conditions d'extrême pauvreté consécutives à la politique du bureau des affaires indiennes. Dès que Carl Schurz lit cette lettre, il envoie un télégramme auNew-York Tribune pour demander une interview dans laquelle il réfutera point par point les propos d'Helen Hunt Jackson. Son interview est publiée le. Le lendemain Helen Hunt Jackson écrit àWilliam Hayes Ward (en), le directeur duNew York Independent où elle traite Carl Schurz de« Tête de bois », incapable de défendre ses positions, la confortant dans sa défense des amérindiens. Le conflit opposant Helen Hunt Jackson à Carl Schurz en plus duNew-York Tribune est repris par leBoston Daily Advertiser (en), véritable croisade menée par Helen Hunt Jackson jusqu'à sa mort en 1885[84].

Une commission sénatoriale (1880)
[modifier |modifier le code]

Les articles et conférences d'Helen Hunt Jackson ayant attiré l'attention du public, leSénat, en diligente une commission d'enquête sur la situation des Poncas. Cette commission appelle des clercs de premier plan, des agents et inspecteurs du bureau des affaires indiennes à témoigner ainsi que des Amérindiens de la nation des Poncas tels Susette La Flesche et Standing Bear[85].

Le massacre de Meeker (1879)
[modifier |modifier le code]
Photographie du ChefOuray desUtes.

Helen Hunt Jackson continue ses recherches auprès de laBibliothèque Astor (en) sur les différents événements touchant d'autres nations amérindiennes. C'est ainsi qu'elle prend connaissance dumassacre de Meeker qui s'est produit du au. LesUtes de laWhite River sous la direction de leur chefOuray assassinent onze agents du bureau local des affaires indiennes dont son responsableNathan Meeker (en). Il semblerait que ce soit les décisions arbitraires de Nathan Meeker, la source de cette rébellion des Utes, décisions qui remettaient en question les traités de paix signés et interdisant leurs danses sacrées avant d'entreprendre les labourages. Apprenant le massacre, un détachement de cavalerie menée par le majorThomas Thornburgh (en) se rendent sur les lieux du massacre. Les Utes, sous la direction d'un de leur chef,Colorow (chef Ute) (en), ouvrent le feu Thomas Thornburgh est tué, ses hommes cloués au sol, se rendent et sont faits prisonniers jusqu'au, date à laquelle le9e régiment de cavalerie (Etats-Unis) (en) viennent les délivrer et en finir avec la rébellion des Utes. La colère des blancs est telle que l'Assemblée générale du Colorado adopte une loi qui offre une récompense de 25 $[note 9] pour chaque scalp de Ute. Legouverneur du ColoradoFrederick Walker Pitkin (en) demande le départ des Utes du Colorado. Carl Schurz tente d'apaiser les choses, en vain en, leCongrès décrète que les Utes doivent être déportés vers une autre réserve du Colorado. Déplacement qui se fait à marche forcée sous la direction de l'armée américaine[86],[87],[80].

Controverses (1880)
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deWilliam Byers.

Les positions de Helen Hunt Jackson soutenant les Utes considérés comme seuls responsables dumassacre de Meeker, lesCheyennes etArapahos considérés, eux aussi, comme seuls responsables dumassacre de Sand Creek soulèvent descontroverses publiques, menées notamment parWilliam Byers (en) le directeur de publication duRocky Mountain News. Les deux échangent des lettres enflammées publiées dans la presse, s'accusant l'une l'autre de ne pas connaître le contexte historique. Pour Byers les amérindiens sont des assassins, des sauvage coupables de meurtres barbares tant envers les militaires qu'envers les civils. Helen Hunt Jackson s'appuie sur la commission du Sénat pour réfuter les arguments de William Byers et dénoncer lesforfaitures commises envers les amérindiens. Les polémiques entre Helen Hunt Jackson et William Byers sont bien plus intenses que celles qui l'opposent à Carl Schurz, L'agressivité de William Byers, suscite le soutien des citoyens de Colorado Springs[88],[89].

A Century of Dishonor (1879-1881)
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique de l’évêqueHenry Benjamin Whipple, prise en 1898 par George Prince.

À partir du, Helen Hunt Jackson écrit une lettre à l'attention de William Hayes Ward lui disant qu'elle est en train de collecter les divers documents faisant la liste des divers traités établis entre les États-Unis et les nations amérindiennes, traités qui ont été bafoués par legouvernement américain. Cette collecte, portera le titre deA Century of Dishonor. C'est au bout d'un travail autant acharné qu'épuisant qu'elle achève son ouvrage au bout de sept mois. Elle confie le travail derelecture à T. W. Higginson, avant de s'embarquer à bord duParthia le pour une croisière en direction de l'Angleterre et de laScandinavie sur l’invitation du professeur Horsford et de ses deux fillesCornelia Horsford (en) et Mary Catherine Horsford. Pendant sa croisière, elle prend le temps d'écrire des poèmes et des articles qui sont publiés au sein des colonnes duSt. Nicholas et duYouth's Companion dont la rédaction lui apporte une sorte de soulagement après son travail de d'écriture duCentury of Dishonor. À son retour, au début du mois d', elle achève les références ; en complément l'évêqueépiscopalien du MinnesotaHenry Benjamin Whipple (en) donne son accord pour rédiger lapréface etJulius Hawley Seelye (en), président duAmherst College, se charge de la rédaction de l'introduction. Ces deux noms valorisentCentury of Dishonor. Helen Hunt Jackson envoie un des premiers exemplaires à son amieAnnie Adams Fields. Bien queCentury of Dishonor comporte plus de 400 pages, elle demande à son éditeurHarper Brothers d'envoyer à ses frais un exemplaire à chaque membre duCongrès. Le, Helen Hunt Jackson se rend à Washington (district de Columbia) pour interviewer chaque membre du Congrès et leur demander quelles sont leurs intentions envers la cause des Amérindiens afin d'effacer « la souillure du déshonneur » qui entache les États-Unis. Son travail aboutit le, date à laquelle unecommission présidentielle lui donne raison et met fin aux attaques de Carl Schurz et de William Byers[90],[91].

Los Angeles et la Californie (1881-1885)
[modifier |modifier le code]
La famille Gilder
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deJeannette Leonard Gilder.

Au printemps1881, après la publication de Helen Hunt Jackson part pour la Californie pour visiter les missionsfranciscaines et écrire des articles pour rendre compte des conditions de vies des Amérindiens qui y ont trouvé refuge. Californie qu'elle a sillonnée dix ans auparavant avec son amie Sarah Chauncey Woolsey. Informés de son voyage,Jeannette Leonard Gilder (en), ses frèresRichard Watson Gilder etJoseph Benson Gilder (en) fondateurs et directeurs de publication de la revue littéraireThe Critic qui diffuse tout ce qui concerne la cause des Amérindiens. lui commandent plusieurs articles. Après une première rencontre, Joseph Benson Gilder dit « J.B. » propose à Helen Hunt Jackson la lecture du romanPloughed Under écrit par William Justin Harsha, roman qui prend fait et cause pour les Amérindiens et de lui raconter ce qu'elle en pense. Après lecture,Harriet Beecher Stowe déplore un manque de puissance stylistique ne mettant pas en valeur ses propos, J.B. acquiesce, ce roman est loin du choc qu'a provoquéLa Case de l'oncle Tom deHarriet Beecher Stowe. S'adressant à Helen Hunt Jackson, J.B. lui dit« N'êtes vous pas celle qui est la plus apte à écrire l'histoire des Indiens ? », Helen gênée répond« Je n'ai pas le temps pour cela, ni les connaissances nécessaires des divers contextes culturels, il me faudrait consacrer au moins dix ans de ma vie pour cela  ! »,« et bien prenez-les ! » lui rétorque J.B. à quoi Helen sourcils froncés et niant de la tête lui dit« si vous aviez mon âge vous ne parleriez de "dix ans" de façon aussi cavalière ! ». Cela dit l'idée fait son chemin dans ses pensées[90].

Les missions franciscaines
[modifier |modifier le code]
Photographie de laMission San Diego de Alcalà.
Photographie de laMission San Luis Rey de Francia.

Le, Helen Hunt Jackson loue une suite au sein de l'hôtel de luxe, laPico House (en) deLos Angeles. Dès son arrivée, elle envoie des articles dans lesquels elle raconte ses impressions de la ville des Anges. elle y fait la connaissance deAntonio F. Coronel (en) et de son épouse, elle est présentés à l’évêque catholiqueFrancisco Mora y Borrell (en). Les Coronel lui racontent les histoires et légendes de laCalifornie espagnole. Grâce à Francisco Mora y Borrell elle peut établir un circuit pour visiter les diverses missions et villages habités par des amérindiens. Cela fait, elle peut entreprendre un périple pour faire le tour des diverses missionsfranciscaines comme laMission San Diego de Alcalá, laMission San Gabriel Arcángel (en), laMission San Juan Capistrano et laMission San Luis Rey de Francia. Chacune de ces missions servent de refuges à diverses nations amérindiennes comme lesCupeños, lesSerrano people (en), lesIpais, lesCahuillas. En plus des missions, elle se rend dans les villages où vivent ces différentes nations commeLa Jolla,Pala,Mesa Grande Band of Diegueno Mission Indians (en),Santa Ysabel, California (en), et autres.

Collaboration avec Henry Sandham et Abbot Kinney (1882)
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deHenry Sandham réalisé en1883.

En, Helen Hunt Jackson se rend au pied desmonts San Jacinto où elle rencontre José Jesus Castillo de la nation des Serrano qui lui raconte comment le gouvernement américain tente de les déposséder des terres que lui ont accordées en 1848 legouvernement mexicain. De retour, à Los Angeles, elle rencontreHenry Sandham pour qu'il illustre ses articles qui seront publiés par leCentury, pour cela elle l'emmène faire un tour dans les divers lieux où vivent les Amérindiens :Temecula,Pala,Potrero, la réserveRincon Band of Luiseño Indians (en), À la fin du mois de, Helen Hunt Jackson, Henry Sandham etAbbot Kinney (en) se rendent àMonterey pour visiter diverses missions l'Eglise San Antonio de Padua (Californie) (en), laMission San Juan Bautista (en), lamission San Carlos Borromeo. Elle apprend par une enseignante, Mary Sheriff, que la famille de José Jesus Castillo est en passe de perdre leurs terres. Helen Hunt Jackson écrit une lettre àHenry M. Teller lesecrétaire à l'Intérieur des États-Unis pour qu'il intervienne, ce dernier lui fait savoir qu'il va faire son possible pour mettre fin à cette injustice. Pour renforcer son courrier, le elle lui joint une lettre signée par José Jesus Castillo. L'affaire est portée à la connaissance deHiram Price (en), le commissaire du Bureau des affaires indiennes, impressionné, il propose que Helen Hunt Jackson soit autorisée à se rendre officiellement sur les diverses réserves amérindiennes et missions afin qu'elle puisse réaliser des rapports d'évaluation des situations en toute liberté[90],[92],[93],[94].

La nomination d'agent officiel chargé des missions indiennes de Californie (1882-1883)
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique duprésidentChester A. Arthur.
Portrait photographique d'Abbot Kinney.

À la suite de différents échanges de courriers entre Henry M. Teller et Hiram Price, les deux se mettent d'accord pour nommer le Helen Hunt Jackson « agent officiel du département de l'Intérieur des États-Unis », poste qui l'autorise à mener des opérations d'évaluations, d'investigations dans les missions et réserves amérindiennes de Californie. L'une de ses premières initiatives est de se rendre accompagnée d'Abbot Kinney auprès de José Jesus Castillo et les différents villages amérindiens pour encourager leurs différentes initiatives et activités pastorales, agricoles et artisanales. Elle informe égalementEphraim Morse (en), figure majeure de la ville deSan Diego, des menaces d’expulsions, d'accaparement des terres des Serrano. C'est pendant l'exercice de son mandat que germe en elle le projet d'écrire un roman ayant pour thème la vie des amérindiens de la Californie du sud dans le but de toucher le coeur des lecteurs comme auparavantla Case de L'oncle Tom l'a fait pour l’émancipation des Afro-Américains[95],[93],[94],[96].

Ramona (1883-1884)
[modifier |modifier le code]
Rédaction et publication
[modifier |modifier le code]

De retour à New York, Helen Hunt Jackson loue une suite au Berkeley Hotel, elle y commence à rédiger le manuscrit deRamona à partir du et l'achève dans la soirée du.Ramona est édité dans un premier temps sous forme de feuilleton dans les colonnes duChristian Union (devenu le magazine littéraireThe Outlook (New York City) (en) à partir du mois de avant d'être publié sous forme de livre en[93].

Le cadre deRamona se situe dans la Californie du sud, le personnage principal Ramona est jeune femmemétisse élevée au sein d'une famille mexicaine qui ignore tout de son ascendance amérindienne. elle tombe amoureuse d'un amérindien Alessandro. À partir de cette romance, Helen Hunt Jackson décrit la vie des Mexicains et des Amérindiens, les injustices commises par les Blancs envers les différentes nations amérindiennes jusqu'à la mort de son héroïne. Le roman est illustré par de nombreux dessins décrivant le cadre géographique, la vie des natifs et les missions[97].

C'est un succès littéraire,Ramona se vend à plus de 50 000 exemplaires entre sa sortie en et la mort d'Helen Hunt Jackson le[96],[97].

L'héritage ambigu deRamona
[modifier |modifier le code]
Portrait photographique deGeorge Wharton James.

SiRamona s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires entre1884 et1894, il n'a pas eu le même impact sur le sort des Amérindiens que celui dela Case de L'oncle Tom sur le sort des Afro-Américains réduits à l'état d'esclaves. Néanmoins, son impact est à évaluer sur le long terme, plusieurs villes et établissements scolaires portent le nom deRamona. Il fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques. Des agences touristiques organisent des circuits sur les lieux où se dérouleRamona. L'historienMike Davis, fait remarquer, après d'autres, que Ramona devient non pas une plaidoirie pour les droits des Amérindiens mais un mythe de la littérature amoureuse et romantique.Charles Fletcher Lummis le premier directeur de publication duLos Angeles Times organise le premier festival sur le thème des missions tels que décrit parRamona[96],[98].

Quand la maison d’édition Robert Brothers est vendu à laLittle Brown and Company,Ramona devient un titre derécit de voyage. Dès1886 des critiques littéraires comme celui duSan Francisco Chronicle mettent en exergue son côté récit de voyage en mettant de côté la condition faites aux Amérindiens. On s'intéresse à découvrir la personnalité de la véritable "Ramona", les sites des diverses missions franciscaines pour en admirer les beautés architecturales, lesranchs locaux, le lieu du mariage de Ramona, perspectives qui effacent les Amérindiens.George Wharton James écrit un romanThrough Ramona's Country, qui invite les lecteurs de Ramona à le lire comme un guide de tourisme. D'autres ouvrages commeThe 's Ramonas Marriage Place,The True Story of Ramona, etc., montrent que le nom de Ramona est utilisé pour le tourisme et des produits dérivés : vêtements, huiles, parfums, faisant oublier le but politique du roman[98],[96].

Vie personnelle

[modifier |modifier le code]

Mariage

[modifier |modifier le code]

Le, Helen Fiske épouse Edward Bissel Hunt uningénieur de l'US Army[99].

Le, Helen Hunt épouse William Sharpless Jackson devenant ainsi Helen Hunt Jackson[2].

La fin

[modifier |modifier le code]
Photographie du site des Seven Falls.

Dans les dernières années de sa vie, Helen Hunt Jackson se retire à Los Angeles, puis à San Francisco. Le, elle écrit une lettre dans laquelle elle fait part de la dégradation de sa santé sans savoir la cause. Durant le mois de, sentant sa fin arriver, elle envoie le manuscrit deZeph à son éditeur Roberts Brothers, puis elle demande de brûler tous ses manuscrit restants. Le, elle écrit sa dernière lettre, qu'elle envoie au présidentGrover Cleveland, lettre dans laquelle elle lui demande de lireA Century of Dishonor afin qu'il mette fin aux infamies que subissent les Amérindiens. Elle reçoit également une lettre d'Emily Dickinson qui lui écrit« Hélène de Troie disparaitra, mais Hélène du Colorado jamais ! ». Helen Hunt Jackson meurt le à 16 heures, dans les bras de son époux. Il est supposé qu'elle fut terrassée par cancer. Après sesfunérailles, elle est enterrée dans son jardin, sa tombe donne sur le Mont Cheyenne et bénéficie du son deschutes d'eau dites desSeven Falls (en). En1891, à la suite d'actes devandalisme, elle repose dorénavant auCimetière Evergreen (Colorado Springs) (en)[2],[100],[94].

Œuvres

[modifier |modifier le code]

Romans

[modifier |modifier le code]

Romans pour la jeunesse

[modifier |modifier le code]

Récits de voyages

[modifier |modifier le code]

Recueils de nouvelles

[modifier |modifier le code]

Recueils de poèmes

[modifier |modifier le code]

Lettres au Congrès

[modifier |modifier le code]

Correspondance

[modifier |modifier le code]

Anthologies

[modifier |modifier le code]

Archives

[modifier |modifier le code]

Lesarchives de Helen Hunt Jackson sont déposées et consultables auprès de laNew York Public Library[101], de la bibliothèque Tutt duColorado College[102] et de la bibliothèque Clifton Waller Barett de l'université de Virginie[103].

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. L'Amherst Academy est un Séminaire pour femmes, établissement d'enseignement privé pour les jeunes femmes donnant un enseignement secondaire de qualité et une formation post secondaire de type propédeutique. [lire en ligne]
  2. Qui se traduit par "moine". [lire en ligne]
  3. Soit l’équivalent de la somme de 2 400 $ en 2023 [lire en ligne]
  4. Soit l'équivalent de la somme de 7 500 $ en 2023. [lire en ligne]
  5. Soit l'équivalent d'une somme de 23 000 $ en 2023 [lire en ligne]
  6. Expression amérindienne pour désigner le président des Etats-Unis.
  7. Miles, pluriel en anglais de mile, c'est-à-dire du mille international, une unité de longueur anglo-saxonne mesurant environ 1 609 mètres.
  8. Susette La Flesche devient Susette La Flesche Tibbles après son mariage avec Thomas Tibble célébré en 1881. [lire en ligne]
  9. Soit l'équivalent d'une somme de 800 $ en 2023 [lire en ligne]

Références

[modifier |modifier le code]
  1. « https://archives.nypl.org/mss/4464 »(consulté le)
  2. abcdefghijklmn etoJames 2014,p. 259-261.
  3. ab etc(en-US) John A. Garraty (dir.) et Rosemary Whitaker,American National Biography,vol. 11 :Hofstadter - Jepson, New York, Oxford University Press, USA,, 956 p.(ISBN 9780195127904,lire en ligne),p. 747-748
  4. May 1987,p. 2-3.
  5. Banning 1973,p. 4-5.
  6. May 1987,p. 3-4.
  7. (en-US) Benjamin Goldsmith, « Helen Hunt Jackson », surColorado Encyclopedia,
  8. (en-US) Roberta A. Hobson, « Jackson, Helen Hunt (1830–1885) », surEncyclopedia.com
  9. Banning 1973,p. 5-6.
  10. Banning 1973,p. 7.
  11. May 1987,p. 6.
  12. Banning 1973,p. 13.
  13. Whitaker 1987,p. 6.
  14. (en-US) Rosemary Whitaker, « Helen Hunt Jackson (1830-1885) »,Legacy,vol. 3,no 1,‎,p. 56-62 (7 pages)(lire en ligneInscription nécessaire)
  15. Banning 1973,p. 14-15.
  16. Banning 1973,p. 17-19.
  17. May 1987,p. 6-7.
  18. Banning 1973,p. 20-23.
  19. Banning 1973,p. 24-30.
  20. Banning 1973,p. 31-38.
  21. May 1987,p. 11-15.
  22. Banning 1973,p. 39-41.
  23. Banning 1973,p. 41-42.
  24. May 1987,p. 16.
  25. Banning 1973,p. 42-43.
  26. Banning 1973,p. 44.
  27. Banning 1973,p. 44-46.
  28. Banning 1973,p. 47-49.
  29. Banning 1973,p. 54-55.
  30. Banning 1973,p. 56.
  31. (en-US) Helga P. McCue, « Strong, Harriet (1844–1929) », surEncyclopedia.com
  32. Banning 1973,p. 56-60.
  33. May 1987,p. 19.
  34. a etbBanning 1973,p. 61-62.
  35. May 1987,p. 20.
  36. Banning 1973,p. 63.
  37. Banning 1973,p. 64-65.
  38. May 1987,p. 21.
  39. a etbBanning 1973,p. 64-68.
  40. May 1987,p. 22-23.
  41. Banning 1973,p. 69-72.
  42. May 1987,p. 22-24.
  43. Banning 1973,p. 72-74.
  44. Banning 1973,p. 75.
  45. (fr) Carolyn Harris, « Anna Leonowens », surL’encyclopédie canadienne,
  46. (en-US) Karin Loewen Haag, « Leonowens, Anna (C. 1831–1914) », surEncyclopedia.com,
  47. May 1987,p. 27-28.
  48. Banning 1973,p. 75-76.
  49. May 1987,p. 29.
  50. Jean-Pierre Claris de Florian, « Oeuvres de Florian », surarchive.org,
  51. Banning 1973,p. 76-77.
  52. (en-US) « Legend of the Ghost Ship Palatine », surSeeWesterly
  53. (en-US) John Greenleaf Whittier, « The Palatine », surThe Arlantic,
  54. Banning 1973,p. 77.
  55. Banning 1973,p. 78.
  56. Banning 1973,p. 79-83.
  57. Banning 1973,p. 84-85.
  58. Banning 1973,p. 86-87.
  59. Banning 1973,p. 88-91.
  60. a etbBanning 1973,p. 92-97.
  61. May 1987,p. 32-33.
  62. May 1987,p. 34-38.
  63. Banning 1973,p. 98.
  64. May 1987,p. 39.
  65. Banning 1973,p. 99-104.
  66. May 1987,p. 40-42.
  67. Banning 1973,p. 106-107.
  68. Banning 1973,p. 108-121.
  69. May 1987,p. 42-45.
  70. Banning 1973,p. 124.
  71. May 1987,p. 50-53lo.
  72. Banning 1973,p. 124-126.
  73. Banning 1973,p. 128.
  74. Banning 1973,p. 128-132.
  75. a etbBanning 1973,p. 142-143.
  76. ab etcBanning 1973,p. 144-146.
  77. a etbMay 1987,p. 59-60.
  78. ab etcMathes 1997,p. 22-24.
  79. Banning 1973,p. 147.
  80. ab etcBanning 1973,p. 150-151.
  81. May 1987,p. 61-62.
  82. Mathes 1997,p. 25.
  83. Mathes 1997,p. 26.
  84. Mathes 1997,p. 26-27.
  85. Mathes 1997,p. 29.
  86. (en-US) « Meeker Incident », surColorado Encyclopedia,
  87. Mathes 1997,p. 30.
  88. Banning 1973,p. 153.
  89. Mathes 1997,p. 31.
  90. ab etcBanning 1973,p. 154-187.
  91. Mathes 1997,p. 33-37.
  92. Mathes 1997,p. 38-47.
  93. ab etc(en-US) Valerie Sherer Mathes, « Helen Hunt Jackson: Official Agent to the California Mission Indians »,Southern California Quarterly,,vol. 63,no 1,‎,p. 63-82 (20 pages)(lire en ligneInscription nécessaire)
  94. ab etc(en-US) Valerie Sherer Mathes, « Helen Hunt Jackson and Southern California's Mission Indians »,California History,vol. 78,no 4,‎ hiver 1999 / 2000,p. 262-273 (12 pages)(lire en ligneInscription nécessaire)
  95. Banning 1973,p. 182-183.
  96. abc etd(en-US) Kimberly E. Armstrong, « A Failed "Uncle Tom's Cabin" for the Indian: Helen Hunt Jackson's "Ramona" and the Power of Paratext »,Western American Literature,vol. 52,no 2,‎,p. 129-156 (28 pages)(lire en ligneInscription nécessaire)
  97. a etbBanning 1973,p. 204.
  98. a etb(en-US) Errol Wayne Stevens, « Helen Hunt Jackson's "Ramona": Social Problem Novel as Tourist Guide »,California History,vol. 77,no 3,‎,p. 158-167 (10 pages)(lire en ligneInscription nécessaire)
  99. Whitaker 1987,p. 6-7.
  100. Banning 1973,p. 224-225.
  101. (en-US) « Helen Hunt Jackson papers », surNew York Public Library
  102. (en-US) « Helen Hunt Jackson Papers, Parts 1-6 », surColorado College
  103. (en-US) « Papers of Helen Hunt Jackson 1840-1885 »

Pour approfondir

[modifier |modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Notices dans des encyclopédies ou des livres de références

[modifier |modifier le code]

Essais et biographies

[modifier |modifier le code]

Articles

[modifier |modifier le code]

Sitographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Helen_Hunt_Jackson&oldid=230595338 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp