Il faut pourtant attendre les célébrations du centenaire de sa mort (1969) et du bicentenaire de sa naissance (2003) pour que la valeur artistique et l'importance de son œuvre, ainsi que son rôle déterminant dans l'histoire de la musique, soient enfin reconnus, surtout dans son pays natal, et que l'intégralité de ses partitions majeures soit enregistrée.
Biographie
La vie de Berlioz a fait l'objet de nombreux commentaires sans nuances :« Quelle vie riche, fine, forte, débordante ! » s'enthousiasmeRomain Rolland[4].« Sa vie fut un martyre[5] », répondAndré Boucourechliev ;« une suite de catastrophes par lui-même provoquées », selonAntoine Goléa[6] ; une vie« à la fois agitée et tendue, exubérante et crispée[7] » pourClaude Ballif ;« une vie romantique[8] », en somme, selon l'expression de son premier biographeAdolphe Boschot, qui annonce d'emblée« aventures d'amour, suicides, extases, rugissements de douleur, activité fébrile, lutte pour l'argent, misère et ruine, triomphes enivrants, chutes à plat, « volcaniques » aspirations à l'idéal, hantise de la mort, grandes envolées lyriques jusqu'aux sommets du rêve, vieillesse désespérée qui semble l'agonie et le martyre d'un fantôme — vraiment, rien n'a manqué à Berlioz, et pas même les illuminations du génie, pour être le héros le plus représentatif duromantisme français[9] ».
« Je suis né le 11 décembre 1803, à La Côte-Saint-André, très petite ville de France, située dans le département de l'Isère, entre Vienne, Grenoble et Lyon[10]. »
Le père d'Hector Berlioz,Louis Berlioz est médecin.« Il a toujours honoré ses fonctions en les remplissant de la façon la plus désintéressée, en bienfaiteur des pauvres, plutôt qu'en homme obligé de vivre de son état[13]. ». Il publie desMémoires sur les maladies chroniques, les évacuations sanguines et l'acupuncture et est à ce titre considéré comme introducteur de l'acupuncture en France.
Ayant envoyé son fils Hector au séminaire à l'âge de six ans pour y entreprendre ses études, il décide de se charger personnellement de son éducation à la fermeture de l'établissement en 1811. Berlioz décrit ainsi son père et l'éducation qu'il en a reçue dans sesMémoires :« Il est doué d'un esprit libre. c'est dire qu'il n'a aucun préjugé social, politique ou religieux. Pauvre père, avec quelle patience infatigable, avec quel soin minutieux et intelligent il a été mon maître de langues, de littérature, d'histoire, de géographie et même de musique ! […] Combien une pareille tâche, accomplie de la sorte, prouve dans un homme de tendresse pour son fils ! et qu'il y a peu de pères qui en soient capables[13] ! »
Le docteur Berlioz apprend à son fils à jouer duflageolet et à lire la musique. Il lui transmet aussi les rudiments de la flûte. Découvrant les dons de son fils et afin de les encourager, il fait venir de Lyon, en 1817, un maître de musique, Imbert[14], qui enseigne à Hector le chant et la flûte. En 1819, celui-ci est remplacé par Donant[14] qui lui apprend à jouer de la guitare. Mais le docteur refusera que son fils entreprenne l'étude du piano, de crainte qu'il ne soit entraîné trop loin et se détourne de la médecine à laquelle il le destine[14]. Berlioz est promu bachelier ès lettres àGrenoble, le. Son père lui donne alors des cours d’ostéologie dans l'attente de son départ pour Paris (en octobre) où il doit commencer les études de médecine et assister aux cours d'histoire deLacretelle[15] et de littérature deFrançois Andrieux[15].
Si le docteur Berlioz fut très opposé à la vocation artistique de son fils, à la fin de sa vie il se rapprochera de lui assez sensiblement. À propos du décès de son père, Berlioz écrit :« Mais à l’affection qui existe naturellement entre un père et son fils, s’était ajoutée pour nous une amitié indépendante de ce sentiment, et plus vive peut-être. Nous avions tant de conformité d’idées sur beaucoup de questions....Il était si heureux d’avoir eu tort dans ses pronostics sur mon avenir musical ! A mon retour de Russie, il m’avoua que l’un de ses plus vifs désirs était de connaître monRequiem[16]. »
« Méchante mère !… »
La mère de Berlioz est rarement mentionnée dans sesMémoires. En, le docteur Berlioz ayant autorisé son fils Hector à retourner à Paris étudier la musique pour un certain temps, Berlioz relate l'opposition formelle de celle-ci :« Votre père, me dit-elle, en quittant le tutoiement habituel, a eu la faiblesse de consentir à votre retour à Paris, il favorise vos extravagants et coupables projets ! je n’aurai pas, moi, un pareil reproche à me faire, et je m’oppose formellement à ce départ ! Oui, je m’y oppose, et je vous conjure, Hector, de ne pas persister dans votre folie. Tenez, je me mets à vos genoux, moi, votre mère, je vous supplie humblement d’y renoncer… Et, après un instant de silence : « Tu me refuses, malheureux ! tu as pu, sans te laisser fléchir, voir ta mère à tes pieds ! Eh bien ! pars ! Va te traîner dans les fanges de Paris, déshonorer ton nom, nous faire mourir, ton père et moi, de honte et de chagrin ! Je quitte la maison jusqu'à ce que tu en sois sorti. Tu n’es plus mon fils ! je te maudis ! »… et je dus m’éloigner sans embrasser ma mère, sans en obtenir un mot, un regard, et chargé de sa malédiction ![17] ».
Une autre anecdote est relatée dans lesMémoires :« Ma mère, qui me taquinait quelquefois au sujet de ma première passion, eut peut-être tort de me jouer alors le tour qu’on va lire. « Tiens, me dit-elle, peu de jours après mon retour de Rome, voilà une lettre qu’on m’a chargée de faire tenir à une dame qui doit passer ici tout à l’heure dans la diligence de Vienne. Va au bureau du courrier, pendant qu’on changera de chevaux, tu demanderas madame F*** et tu lui remettras la lettre. Regarde bien cette dame, je parie que tu la reconnaîtras, quoique tu ne l’aies pas vue depuis dix-sept ans. » Je vais, sans me douter de ce que cela voulait dire, à la station de la diligence. À son arrivée, je m’approche la lettre à la main, demandant madame F***. « C’est moi, monsieur ! » me dit une voix. C’est elle ! me dit un coup sourd qui retentit dans ma poitrine. Estelle !… encore belle !… Estelle !... On prit la lettre. Me reconnut-on ?… je rentrai tout vibrant de la commotion. « Allons, me dit ma mère en m’examinant, je vois que Némorin n’a point oublié son Estelle. » Son Estelle ! méchante mère ![18] »
Son décès, le, est seulement mentionné à l'occasion de celui de son époux :« Je reçus la nouvelle de la mort de mon père. J’avais perdu ma mère dix ans auparavant, et cette éternelle séparation m’avait été cruelle[16]… ».
Frères et sœurs
Hector est l'aîné d'une fratrie de six enfants, dont deux mourront très jeunes : Louise-Julie-Virginie, née le, morte le[19] et Louis-Jules-Félix, né le[19], mort le[20]. Il sera toujours très attaché à ses deux sœurs, Anne-Marguerite, diteNanci ouNancy, née le[19] et qui mourra le[21] — plus encore Adèle-Eugénie, née le[19] et dont la mort, le[22], laissera le compositeur« anéanti » au point d'éclater en sanglots lorsqu'il revoit son portrait dans le salon de son beau-frère àVienne, en1864[23]. Il est également très proche de son plus jeune frère, Prosper, né le[20]. Ce dernier le rejoint àParis en[24], pour y faire ses études[25]. Il meurt à dix-huit ans, le, probablement emporté par unefièvre typhoïde, malgré une légende voulant que sa mort ait résulté de l'exaltation éprouvée en assistant àBenvenuto Cellini, l'opéra de son frère[26].
C'est à l'âge de douze ans que Berlioz découvre l'amour en la personne d'Estelle Dubœuf (1797-1876), âgée de 17 ans, vivant àMeylan, village où réside son grand-père maternel et où il passe une partie de l'été avec ses sœurs et sa mère.« En l’apercevant, je sentis une secousse électrique ; je l’aimai, c’est tout dire. Le vertige me prit et ne me quitta plus. Je n’espérais rien... je ne savais rien… mais j’éprouvais au cœur une douleur profonde.... La jalousie, cette pâle compagne des plus pures amours, me torturait au moindre mot adressé par un homme à mon idole… Non le temps n'y peut rien… d'autres amours n'effacent point les traces des premiers[18]. »
Au même moment, Berlioz se met à composer[28]. C'est à l'écoute des quatuors dePleyel et grâce au traité d'harmonie deCharles-Simon Catel qu'il s'initie à l'harmonie. Il compose un pot-pourri à six parties qu'il cherchera vainement à publier, ainsi que deux quintettes pour flûte et cordes dont il reprendra l'un des thèmes dans l'ouverture desFrancs-juges (1826)[14]. Ses premières publications sont des mélodies (Pleure, pauvre Colette ; Le Dépit de la bergère ; Le Maure jaloux). Il soumet au jugement deJean-François Lesueur une cantate à grand orchestre (Le Cheval arabe) en vue de son admission dans la classe de composition du maître[14] et compose une scène empruntée au drame de Saurin,Beverley ou le Joueur[29].
Médecine ou musique
« Je passai vingt-quatre heures sous le coup de cette première impression, sans vouloir plus entendre parler d'anatomie ni de dissection, ni de médecine, et méditant mille folies pour me soustraire à l'avenir dont j'étais menacé[30]. »
Inscrit à l'école de médecine de Paris, il quitte sa famille fin octobre et suit les cours du programme pendant une année, avant d'écrire à son père qu'il préfère l’art à la médecine :« Je sentis ma passion pour la musique s’accroître et l’emporter sur mon désir de satisfaire mon père[31]. » Il se brouille avec sa famille, fréquente l'Opéra de Paris et suit les enseignements deJean-François Lesueur, puis d'Antoine Reicha. Un soir, il assiste à une représentation d'Iphigénie en Tauride de Gluck qui le bouleverse.
« Ce fut le coup de grâce donné à la médecine […] Le jour où, après une anxieuse attente, il me fut enfin permis d’entendre Iphigénie en Tauride, je jurai, en sortant de l'Opéra, que, malgré père, mère, oncles, tantes, grands-parents et amis, je serais musicien[32]. »
En 1823, il est admis parmi les élèves particuliers deJean-François Lesueur et est inscrit auConservatoire de Paris en. Il découvre la musique deWeber et compose en 1824 (Berlioz a alors 20 ans) sa première œuvre d'envergure,Le Passage de la mer Rouge[15] (perdue), suivie d'uneMesse solennelle. Créée en l'église Saint-Roch le[33], cetteMesse est exécutée une seconde fois à l'église Saint-Eustache en1827. Excepté leResurrexit, Berlioz affirme avoir brûlé cette partition, la jugeant de « peu de valeur »[34]. Il en reprend néanmoins des éléments dansBenvenuto Cellini, leRequiem et laSymphonie fantastique. De même, le thème de l’Agnus Dei est repris 25 ans plus tard dans sonTe Deum (1849).
Malgré des échecs répétés au concours deRome (en 1826, il est éliminé à l'examen préliminaire qui consiste en la composition d'une fugue ; en 1827, sa cantateLa Mort d'Orphée est déclarée « inexécutable » par le jury ; en 1828, il n'obtient que le second prix avec la cantateHerminie interprétée parLouise Dabadie qui avait obtenu le prix pourJean-Baptiste Guiraud en 1827), il poursuit ses études au Conservatoire, dirigé alors par le grand maître de l'époque,Luigi Cherubini, avecAntoine Reicha pour lafugue et lecontrepoint, etJean-François Lesueur pour la composition.
L'exécution en 1828 des symphonies deBeethoven parFrançois-Antoine Habeneck, sera une révélation, pour Berlioz.« Je venais d’apercevoir en deux apparitions Shakespeare et Weber ; aussitôt, à un autre point de l’horizon, je vis se lever l’immense Beethoven. La secousse que j’en reçus fut presque comparable à celle que m’avait donnée Shakespeare. Il m’ouvrait un monde nouveau en musique, comme le poète m’avait dévoilé un nouvel univers en poésie[35]. »
Au cours de l'hiver 1829-1830, Berlioz fait la rencontre de la jeune pianisteMarie-Félicité Moke grâce à un ami commun,Ferdinand Hiller. L'un et l'autre enseignent dans une école privée de musique duMarais, elle le piano, et Hiller la guitare. Cette rencontre apporte à Berlioz une consolation, son amour pour Harriet Smithson étant sans espoir.Le père de Berlioz donne son consentement à leur mariage vers la mi-juin 1830 et les deux jeunes gens se fiancent rapidement, mais la mère de Camille s'oppose à ce mariage qui n'apportera pas, selon elle, à sa fille le rang et la fortune qu'elle souhaite[36].
Rome et l'Italie
Éliminé à l'examen préliminaire en 1826, il est admis à concourir en 1827 maisLa Mort d'Orphée est déclarée « inexécutable » ; il n'obtient qu'un second prix en 1828 avecHerminie ; le premier grand prix n'est pas décerné en 1829, année où il composeCléopâtre, et c'est en 1830, à sa cinquième tentative, que Berlioz remporte finalement lePrix de Rome avec sacantateSardanapale. Dans son esprit, ce concours n'a pour objectif que de convaincre sa famille de sa valeur grâce à la recommandation que constitue un prix attribué par l'Académie des beaux-arts. Dans sa lettre du à sa sœur Nancy[37], il écrit en effet : « Que veux-tu que je te dise, ma pauvre sœur, ce maudit concours ne m'intéressait que pour mon père. »
Désappointé par son échec de l'année précédente avec sa cantateCléopâtre, incomprise du jury (aucun grand prix n'ayant été décerné cette année-là), il décide de refréner son audace habituelle[b], ce qui s'avère payant. Le, il écrit à sa mère :« Et voyez la bonhomie de Cherubini qui disait à M. Lesueur « Mais diable c'estun homme ; il faut qu'il ait terriblement travaillé depuis l'année dernière ». Peut-on imaginer un aveuglement pareil, attribuer à l’excès de travail l'invention de quelquesmélodies bienheureuses, et me croire grandi quand je me suis rapetissé de moitié »[37].
La remise des prix a lieu le et la cantate couronnée est exécutée. Berlioz avait modifié l'ouvrage en ajoutant un morceau purement orchestral plus conforme à sa pensée musicale et décrivant l'incendie final. Malheureusement, le corniste qui doit jouer la note déclenchant l'incendie compte mal ses mesures à vide et l'incendie « ne part pas ». Berlioz écrit :« Ce fut encore une catastrophe musicale et plus cruelle qu'aucune de celles que j'avais éprouvées précédemment… si elle eût été pour moi la dernière[38]. »
S'il flatte peu l'amour-propre de Berlioz, ce prix représente en revanche une reconnaissance officielle.« C'était un diplôme, un titre, et l'indépendance et presque l'aisance pendant cinq ans[39]. »
Créée le de la même année, saSymphonie fantastique lui attire quant à elle le succès public[40]. Après de vaines démarches pour être dispensé du séjour à l'académie de France à Rome (villa Médicis) récompensant les lauréats, c'est donc contrarié que Berlioz quitte Paris le.
Durant son séjour à Rome, Berlioz pérégrine beaucoup et compose relativement peu.« Il faut, on le voit, renoncer à peu près à entendre de la musique, quand on habite Rome ; j’en étais venu même, au milieu de cette atmosphère anti-harmonique, à n’en plus pouvoir composer. Tout ce que j’ai produit à l’Académie se borne à trois ou quatre morceaux : 1° uneOuverture de Rob-Roy, longue et diffuse, exécutée à Paris un an après, fort mal reçue du public, et que je brûlai le même jour en sortant du concert ; 2° laScène aux champs de maSymphonie fantastique, que je refis presque entièrement en vaguant dans lavilla Borghèse ; 3°Le Chant de bonheur de mon monodrameLélio que je rêvai, perfidement bercé par mon ennemi intime, le vent du sud, sur les buis touffus et taillés en muraille de notre classique jardin ; 4° cette mélodie qui a nomLa Captive, et dont j’étais fort loin, en l’écrivant, de prévoir la fortune[41]. » Il rencontre égalementMendelssohn, mais l'Italie l'inspire et le déçoit tout à la fois. Il rentre définitivement à Paris en.
C'est durant son séjour à Rome que Marie-Félicité Moke rompt avec lui pour se fiancer avecCamille Pleyel, fils du célèbre compositeur et fabricant de pianosIgnace Pleyel. Berlioz décide alors de rentrer à Paris avec le projet de se venger en la tuant mais son escapade s'arrête heureusement àNice où il reste un mois (du au), composant l'ouverture duRoi Lear et esquissant celle deRob Roy, avant de repartir pour Rome[42].« C'est ainsi que j'ai passé à Nice les vingt plus beaux jours de ma vie. Ô Nizza[43] ! »
Un compositeur « quasi-officiel » (1831-1845)
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Retour à Paris
Le, Berlioz tombe amoureux au cours d'une représentation deHamlet deShakespeare à l’Odéon, d'une actrice irlandaise qui joueOphelia,Harriet Smithson.« L'effet de son prodigieux talent, ou plutôt de son génie dramatique, sur mon imagination et sur mon cœur, n'est comparable qu'au bouleversement que me fit subir le poète dont elle était la digne interprète[44]. »
Obsédé par son image, Berlioz, qui est alors totalement inconnu, compose pour elleLa Symphonie fantastique en espérant se faire connaître d’elle de cette manière. Le chef d’orchestre, François-Antoine Habeneck, la crée au Conservatoire le, mais c’est seulement à la deuxième reprise, le, qu’Harriet Smithson assiste au concert et comprend qu’elle est la dame qu’évoque la symphonie. Berlioz obtient enfin, cinq ans après, l’entrevue tant désirée avec « la belle Ophelia ».
Harriet et Shakespeare, indissolublement liés désormais dans l’esprit de Berlioz, inspirent une grande partie de ses créations ultérieures, comme l’opéra deRoméo et Juliette en 1839,La Mort d’Ophélie, qui fut composé en 1842, mais qui ne fut jamais joué du vivant de Berlioz,Béatrice et Bénédict (inspiré deBeaucoup de bruit pour rien) en 1862 etc. Quant à son chef-d’œuvre,Harold en Italie, Berlioz l’écrivit en 1834 au temps du bonheur fou avec Harriet.
« Cependant, Hector n’était pas homme à se morfondre à cause de telles considérations, d’autant qu’il fallait assurer notre existence et profiter de l’inspiration que lui envoyait tout ce bonheur. Dès la naissance de Louis, il commença à composer avec allégresse la partition deBenvenuto Cellini et il se voyait déjà triomphant sur la scène de l’Opéra-Comique. »
— Catherine Choupin, Le Point de vue d'Harriet, 2023, pages 98-99
Dès 1834, Berlioz se fait connaître comme critique dans laGazette musicale, puis dans leJournal des débats, où il soutient son système musical, qui subordonne l'harmonie à la recherche de l'expression. Sur ces questions, on constate avant tout que, dans laSymphonie fantastique comme ailleurs, son langage harmonique est d'une grande originalité et ignore bien souvent les traditions établies.
La période1840-1841 voit la composition de laSymphonie funèbre et triomphale et le cycleLes Nuits d'été pour voix et piano sur six poèmes deThéophile Gautier (Villanelle,Le Spectre de la rose,Absence,Sur les lagunes,Au cimetière,L'Île inconnue), que Berlioz orchestre par la suite. Son mariage, en revanche, est un échec, et le couple se sépare. Il entame peu de temps après une liaison avec la cantatrice Marie Recio[46], qu'il épousera à la mort d'Harriet en 1854[c].
Pendant l’enfance de Louis, les relations entre Hector Berlioz et son fils sont distantes. Il est mis en pension très tôt, comme c’était l’usage et souffre des absences de son père et de la séparation de ses parents[47].
Aspirant dans la marine de guerre, Louis Berlioz passe ensuite à la marine marchande, obtient un brevet de capitaine au long cours et commande le grand paquebot mixte (voiles et hélice)La Louisiane de la toute récenteCompagnie générale transatlantique. Il meurt de lafièvre jaune le, à l'âge de 32 ans, à la Havane àCuba.Pendant les dernières années de leur vie, Hector Berlioz entretient une correspondance régulière avec son fils dont plusieurs lettres sont conservées à la Bibliothèque Nationale de France[48].
Pendant cette période, Berlioz est reconnu davantage en sa qualité de chef d'orchestre que de compositeur, et est plus apprécié à l'étranger qu'en France. Il dirige ses propres œuvres, mais aussi des œuvres de ses confrères enBelgique, enAllemagne, enAngleterre, enHongrie ou enRussie, accompagné de Marie.L'Enfance du Christ est accueillie triomphalement (1864). La période anglaise de 1847-1848 est particulièrement fertile en aventures. Berlioz dirige l'orchestre de Drury Lane à Londres, dont le chef d'orchestre est le compositeurLouis-Antoine Jullien, le roi des concerts promenades et des concerts monstres. Jullien avait sollicité la participation de Berlioz, et celui-ci le maudira après l'avoir encensé. Louis-Antoine Jullien est un fou à plus d'un titre[50].
En 1847, sur les conseils de son amiBalzac, à un moment où il était à court d'argent, comme c'était souvent le cas[51], il se rend en tournée enRussie, où il remporte un triomphe àSaint-Pétersbourg et àMoscou. Il est logé chez la grande-duchesseHélène, qui l'accueille avec faste. Aux concerts qu'il dirige dans la salle de l'Assemblée de la noblesse, il est bissé jusqu'à douze fois. Pendant son premierbis, il s'écrie : « Je suis sauvé ! », au deuxième « Je suis riche ! »[52] Il dirige alorsRoméo et Juliette,Le Carnaval romain et laSymphonie funèbre et triomphale. Il reviendra en 1867 dans ce qu'il appelle « la fière capitale du Nord ».
En 1856, il entame la composition de ce que certains considèrent comme sonopus magnum (son « grand œuvre »),Les Troyens, et écrit le livret de cet opéra inspiré deL'Énéide de Virgile, poète auquel il est d'ailleurs dédié (la partition porte en effet la dédicaceDiuo Virgilio, « Au divin Virgile »). La genèse de son ouvrage remonte à sa plus tendre enfance, et l'influence deVirgile et deShakespeare sont récurrentes dans son œuvre.Les Troyens sont achevés deux ans plus tard, mais Berlioz ne peut les faire jouer dans son intégralité, car les administrateurs sont rebutés par la durée de l'œuvre et les moyens exigés.
En 1862, Berlioz compose l'opéra-comiqueBéatrice et Bénédict, inspiré deBeaucoup de bruit pour rien deShakespeare, mais il doit affronter la mort de Marie la même année, puis de son fils Louis, en 1866. Après une tournée triomphale enRussie, au cours de laquelle il va influencer les jeunesMoussorgski,Rimski-Korsakov etBorodine, il fait un voyage àNice en, où il se blesse en faisant une chute. En, il effectue son dernier voyage àGrenoble, la ville de résidence de sa sœur et de sa famille. Invité par le maireJean-Thomas Vendre à l'occasion de trois journées de festivité organisées pour l'inauguration d'une statue équestre deNapoléonIer, il préside un festival de musique.
1832 :Le Retour à la vie, deuxième partie de l'Épisode de la vie d’un artiste, plus tard (en 1855) intituléeLélio ou le Retour à la vie, monodrame lyrique, destinée au concert, op. 14b
Voir plus bas la section "Œuvre littéraire de Berlioz", dans "Bibliographie".
Analyse de l'œuvre
Les quatre symphonies
De laSymphonie fantastique auRetour à la vie
Hector Berlioz, extrait du manuscrit de laSymphonie fantastique (1830), passage des "Passions"
Dès 1830, six ans seulement après lasymphonieno 9 de Beethoven, encore sous l'influence duFaust deGoethe qu'il venait de lire, Berlioz compose laSymphonie fantastique, op. 14, qui enthousiasmeFranz Liszt. Elle est créée le, dans lasalle du conservatoire où fut également exécutée sa cantateSardanapale avec laquelle il obtint leprix de Rome en 1830.« L’exécution ne fut pas irréprochable, ce n'était pas avec deux répétitions seulement qu'on pouvait en obtenir une parfaite pour des œuvres aussi compliquées. L'ensemble toutefois fut suffisant pour en laisser les traits principaux.Trois morceaux de la symphonie,Le Bal,La Marche au supplice etLe Sabbat, firent une grande sensation.La Marche au supplice surtout bouleversa la salle.La Scène aux champs ne produisit aucun effet. Elle ressemblait peu, il est vrai, à ce qu'elle est aujourd'hui. Je pris aussitôt la résolution de la récrire[55]. »
Avec cette œuvre, Berlioz va lancer une toute nouvelle forme de « musique descriptive », appelée « musique à programme » et va avoir un écho important chez les musiciens des pays germaniques (auprès du hongroisFranz Liszt et plus tard chez l'allemandRichard Strauss). Par la suite, elle influencera la musique française (Saint-Saëns,Dukas,Franck etd'Indy).
Lélio ou le Retour à la vie, est composé lors du séjour de Berlioz à lavilla Médicis et constitue une suite et complément de laSymphonie fantastique (pour cette raison, Berlioz demande que cet ouvrage soit exécuté immédiatement après laSymphonie fantastique).Lélio alterne chant, chœurs et monologues. Berlioz a puisé des éléments de ses ouvrages antérieurs, en particulierLa Mort d’Orphée (1827) pour leChant de bonheur etLa Harpe éolienne et laFantaisie sur laTempête de Shakespeare qu'il avait écrit en 1830 avant son départ pour Rome. Le texte, composé par Berlioz lui-même, a pour sujet sa passion alors non partagée pour l'actriceHarriet Smithson, ainsi que ses conceptions sur l'art.
C'est le dans la salle du Conservatoire qu'est crééLélio, précédé de laFantastique. Harriet Smithson, qui était présente au concert, accepte alors d'être présentée à Berlioz[56].
Harold en Italie
Cette symphonie fut écrite à l'initiative du violonisteNiccolò Paganini. En effet, celui-ci se disant trop malade pour composer demanda à Berlioz d'écrire une pièce pour leStradivarius alto qu'il venait d'acquérir. Quand Berlioz lui propose les premières esquisses de l'ouvrage, les nombreuses pauses que comportait la partie solo firent échouer le projet. En effet, Paganini s'attendait à un concerto, ce qui ne correspondait pas à la pensée créatrice de Berlioz.« Reconnaissant alors que mon plan ne pouvait lui convenir, je m'appliquais à l'exécuter dans une autre intention et sans plus m'inquiéter des moyens de faire briller l'alto principal. J'imaginais d'écrire pour l'orchestre une suite de scènes, auxquelles l'alto solo se trouverait mêlé comme un personnage plus ou moins actif conservant toujours son caractère propre ; je voulus faire de l'alto, en le plaçant au milieu des poétiques souvenirs que m'avaient laissées mes pérégrinations dans lesAbruzzes, une sorte de rêveur mélancolique dans le genre duChilde Harold deByron. De là le titre de la symphonie :Harold en Italie[57]. »
Cette symphonie se compose de quatre mouvements :Harold aux montagnes,Marche des Pèlerins,Sérénade etOrgie des brigands. Elle est créée le,salle du Conservatoire, puis redonnée le 14 et le sous la direction de Girard. C'est à cette occasion que devant les erreurs de direction de Girard, Berlioz prit la décision de diriger lui-même ses ouvrages, devenant ainsi un chef d'orchestre reconnu tant en France qu'au niveau européen.
Paganini entendit l'œuvre en concert le. Son enthousiasme fut tel qu'il fit don de 20 000 francs à Berlioz, ce qui permit à celui-ci de se consacrer à sa troisième symphonieRoméo et Juliette.
Roméo et Juliette
« Ah ! cette fois, plus de feuilletons, ou du moins presque plus, j'avais de l'argent, Paganini me l'avait donné pour faire de la musique et j'en fis. Je travaillais sept mois à ma symphonie sans m'interrompre plus de trois ou quatre jours sur trente. […] Enfin, après une assez longue hésitation, je m’arrêtais à l'idée d'une symphonie avec chœurs, solos de chant et récitatif choral, dont le drame de Shakespeare,Roméo et Juliette, serait le sujet sublime et toujours nouveau. J'écrivis en prose tout le texte destiné au chant entre les morceaux de musique instrumentale ;Émile Deschamps, avec sa charmante obligeance et sa facilité extraordinaire, le mit en vers, et je commençai[58]. »
La première audition a lieu le, salle du Conservatoire sous la direction de Berlioz (200 exécutants), suivie de deux autres, les1er et.Richard Wagner, présent à une de ces auditions, écrit dans ses mémoires[59] :« C'était sans contredit un monde tout nouveau pour moi....Tout d'abord, j'avais été presque étourdi par la puissance d'une virtuosité d'orchestre dont je n'avais encore aucune idée. La hardiesse fantastique et la sévère précision avec lesquelles on abordait les combinaisons les plus osées, rendaient celles-ci comme palpables ». Le succès est grand. Berlioz rapporte dans sa lettre du, adressée à son père :« L'affluence a été telle qu'on a refusé au bureau pour plus de quinze cents francs de location… C'est probablement le succès le plus grand que j'ai obtenu…Balzac me disait ce matin : “C'était un cerveau que votre salle de concert”. On y remarquait en effet toutes les notabilités intelligentes de Paris[60]. »
Symphonie funèbre et triomphale
LaSymphonie funèbre et triomphale est une commande duministre de l'Intérieur,Charles de Rémusat, pour le transfert des victimes destrois journées de larévolution de 1830 vers le monument qui venait d'être élevé sur laplace de la Bastille, la colonne de la Bastille. Destinée à être exécutée en plein air (au moins la première fois), cette symphonie est conçue pour une masse d'instruments à vent et de percussions (Berlioz y emploie en particulier unchapeau chinois). Elle se compose de trois mouvements :Marche funèbre,Oraison funèbre etApothéose, les deux derniers s’enchaînant sans interruption. Par la suite, Berlioz a ajouté un orchestre à cordes et un chœur dans le final de l’Apothéose. Les deux versions sont toujours jouées en concert.Richard Wagner en a fait ainsi le commentaire : « Je n’aurais vraiment nulle répugnance à donner le pas à cette composition sur les autres œuvres de Berlioz : elle est noble et grande de la première à la dernière note…; un sublime enthousiasme patriotique, qui s’élève du ton de la déploration aux plus hauts sommets de l’apothéose, garde cette œuvre de toute exaltation malsaine. »[61]
Œuvres lyriques
Benvenuto Cellini
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L'atmosphère decabale organisée par les adversaires de Berlioz pour son entrée à l'Opéra de Paris avecBenvenuto Cellini en 1838 conduit à l'échec des représentations. Toutefois, son engagement à la bibliothèque du Conservatoire et l'estime que lui porte Paganini lui permettent d'écrireRoméo et Juliette.
La Damnation de Faust
La lecture duFaust deGoethe inspira à Berlioz l'écriture desHuit scènes de Faust en 1828.« Je dois encore signaler comme un des incidents remarquables de ma vie, l’impression étrange et profonde que je reçus en lisant pour la première fois leFaustde Goethe traduit en français parGérard de Nerval. Le merveilleux livre me fascina de prime abord ; je ne le quittai plus ; […] Cette traduction en prose contenait quelques fragments versifiés, chansons, hymnes, etc. Je cédai à la tentation de les mettre en musique […] Quelques exemplaires de cet ouvrage publié à Paris sous le titre deHuit scènes de Faust, se répandirent ainsi[62]. »
Berlioz, trouvant de « nombreux et énormes défauts » à cette œuvre « incomplète et fort mal écrite »[62] la renia.« Dès que ma conviction fut fixée sur ce point, je me hâtai de réunir tous les exemplaires desHuit scènes de Faustque je pus trouver et je les détruisis[62]. »
C'est en 1845, lors d'un voyage enAutriche, enHongrie, enBohème et enSilésie que Berlioz reprit son projet de 1828. Le livret, constitué des fragments retouchés utilisés dans lesHuit scènes de Faust, auxquels il rajoute deux ou trois scènes écrites par M. Gandonnière[62], est complété par les vers de Berlioz. Il composa cet ouvrage avec beaucoup de facilité, ne cherchant pas les idées mais les laissant venir à l'improviste. Dans une auberge dePassau, sur les frontières de la Bavière, il composa l’introduction « Le vieil hiver a fait place au printemps » ; à Vienne sur les bords de l’Elbe, l’air de Méphistophélès « Voici des roses » ; àPesth, à la lueur dubec de gaz d’une boutique, laRonde des paysans ; àPrague, il se leva au milieu de la nuit pour noter le chœur d’anges de l’apothéose de Marguerite « Remonte au ciel, âme naïve » ; àBreslau, il imagina les paroles et la musique de la chanson latine des étudiants « Jam nox stellata velalina pandit ». L’effet extraordinaire que produisit la marche sur le thème hongrois de Rákóczy, exécutée à Pesth le, décida Berlioz à l’introduire dans sa nouvelle œuvre.
Les première et deuxième auditions deLa Damnation de Faust, légende dramatique en 4 partie eurent lieu les 6 et à l'Opéra-Comique à Paris devant des salles à moitié vides. Le chroniqueur du journal satiriqueLe Charivari rapporte dans un trait spirituel :« La Chanson du rat va passer inaperçue, puisqu'il n'y a pas un chat dans la salle ». Berlioz qui avait tout investi dans l’entreprise se trouva ruiné et projeta alors de s'en sortir par une tournée en Russie. Berlioz envisagea une adaptation à la scène qui n'aboutira pas. La première mise en scène réalisée par Raoul Gunsbourg à l'Opéra de Monte-Carlo le rencontra un grand succès. Depuis, l’ouvre est donnée dans ses deux versions, en concert ou avec des mises en scène.
L’Enfance du Christ, dont les paroles sont également de Berlioz, se compose finalement de trois parties :Le Songe d'Hérode (achevé le),La Fuite en Égypte (donnée en concert le à Paris)[63] etL'Arrivée à Saïs. La première audition dans sa totalité est donnée lors du concert dusalle Herz sous le titre « L’Enfance du Christ, trilogie sacrée, paroles et musique de M. H. Berlioz. »[63] Le succès est unanime et indigne Berlioz qui le trouve calomnieux pour ses œuvres antérieures :« Plusieurs personnes ont cru voir dans cette partition un changement complet de mon style et de ma manière. Rien n'est moins fondé que cette opinion. Le sujet a amené naturellement une musique naïve et douce, et par cela même plus en rapport avec leur goût et leur intelligence, qui, avec le temps, avaient dû en outre se développer. J'eusse écritL'Enfance du Christ de la même façon il y a vingt ans. »
Les Troyens
L'opéra en 5 actesLes Troyens est très largement inspiré des livres II et IV deL'Énéide deVirgile (livre de chevet d'Hector Berlioz depuis son enfance). Cet opéra représente la plus ambitieuse de toutes les créations d'Hector Berlioz et est considéré comme un sommet du répertoire lyrique.
Musique religieuse
Messe solennelle
M. Masson, maître de chapelle de l’église de Saint-Roch, demanda à Berlioz d’écrire une messe solennelle qu’il ferait exécuter, le jour des Saints-Innocents, fête patronale des enfants de chœur. La copie fut confiée à ses jeunes élèves et c'estHenri Valentino alors à la tête de l’orchestre de l’Opéra qui devait en assurer la direction grâce à l’intervention de Lesueur. Le la répétition générale fut un fiasco :« il se trouva que nous avions pour tout bien vingt choristes, dont quinze ténors et cinq basses, douze enfants, neuf violons, un alto, un hautbois, un cor et un basson... Valentino, résigné, donne le signal, on commence ; mais, après quelques instants, il faut s’arrêter à cause des innombrables fautes de copie que chacun signale dans les parties. Ici on a oublié d’écrire les bémols et les dièses à la clef ; là il manque dix pauses ; plus loin on a omis trente mesures. C’est un gâchis à ne pas se reconnaître,... Cette leçon au moins ne fut pas perdue. Le peu de ma composition malheureuse que j’avais entendu, m’ayant fait découvrir ses défauts les plus saillants, je pris aussitôt une résolution radicale dans laquelle Valentino me raffermit, en me promettant de ne pas m’abandonner, lorsqu’il s’agirait plus tard de prendre ma revanche. Je refis cette messe presque entièrement[29]. ». L’exécution qui devait avoir lieu le lendemain fut reportée.
Grâce à un emprunt de 1 200 francs contracté auprès d'Augustin de Pons et après avoir copié lui-même les parties, Berlioz fit exécuter la nouvelle version de saMesse solennelle à Saint-Roch le. Son maître lui déclara :« Venez que je vous embrasse ; morbleu ! vous ne serez ni médecin ni apothicaire, mais un grand compositeur ; vous avez du génie, je vous le dis parce que c'est vrai ; il y a trop de notes dans votre messe, vous vous êtes laissé emporter, mais, à travers toutes ses pétulances d'idées, pas une intention n'est manquée, tous vos tableaux sont vrais ; c'est d'un effet inconcevable. »[64] »
N'ayant jamais été éditée, l’œuvre fut longtemps considérée comme perdue jusqu'à ce que le chef de chœur et organiste Frans Moors retrouve par hasard le manuscrit autographe (que Berlioz avait affirmé avoir brûlé) en 1991 à l'église Saint-Charles-Borromée d'Anvers[65]. Recréée le sous la baguette deJohn Eliot Gardiner en l'église Saint Petri deBrême, elle est publiée pour la première fois en 1994 dans laNew Berlioz Edition chezBärenreiter.
Bärenreiter ayant accordé les droits de la création française et du premier enregistrement mondial de l’œuvre à la structure de productionOpéra d'Automne, la création française eut lieu le 7 octobre 1993 dans la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay, sous la direction deJean-Paul Penin, à la tête de l'orchestre de la Philharmonie Nationale de Cracovie, sous les auspices de la Présidence de la République et de l'UNESCO (Direction du Patrimoine mondial). Les interprètes étaient : Christa Pfeiler (mezzo-soprano),(Ruben Velasquez (ténor), Jacques Perroni (baryton-basse) et le chef de chœur, Jacek Mentl. Le même soir eut lieu une deuxième excécution, pour les besoins de l'enregistrement par France Télévision (France 3) et France Musique (enregistrement publié chez Musidisc-mars 1994)[66],[67].L'année suivante, la Messe Solennelle fut donnée au festival Berlioz de la Côte Saint-André, toujours sous la direction deJean-Paul Penin, avec l'orchestre de la Philharmonie Nationale de Cracovie. Avec l'appui de l'UNESCO, des ambassades de France au Paraguay et en Argentine, La création américaine de la Messe Solennelle eut dans la mission Jésuite d'Encarnaçion, puis au Teatro Colon de Buenos Aires (Orchestre Philharmonique de Buenos Aires), sous la direction du même chef.
Tout aussi anticlérical que le roiLouis-Philippe, Berlioz écrivit néanmoins de la musique d'inspiration religieuse. Celle-ci est avant tout marquée par une théâtralisation bien éloignée de l'esprit liturgique.
Alors qu'il était considéré dans toute l'Europe comme un héros romantique, tourné vers l'Allemagne (mais au langage très « personnel », unique), Berlioz avait en fait de nombreux ennemis à Paris. Le romantisme allemand n'avait pas encore pris pied en France où les inspirations française et italienne restaient toujours très présentes, comme lors des siècles précédents. De ce fait, l'art musical pouvait être soumis à la politique, au pouvoir, aux alliances et aux trahisons…
En Berlioz obtint une commande sur proposition du ministre de l'intérieurAdrien de Gasparin[68], (à qui le requiem fut dédié) pour unemesse des morts, sur les fonds du département des Beaux-Arts. Les partisans du directeur du Conservatoire,Luigi Cherubini, tentèrent en vain de faire résilier le contrat[d]. D'un point de vue purement musical, Berlioz était trop hors-normes et trop proche dumouvement romantique. Après qu'il eut terminé l'œuvre (en moins de trois mois) et que les arrangements eurent été pris pour la création en concert, le ministère annula celui-ci, sans explication.
LeRequiem eut cependant sa chance, grâce au service solennel organisé à l'hôtel des Invalides pour l’inhumation dugénéral Damrémont[69]. Le, il fut joué dans la chapelle desInvalides, décorée de milliers de chandelles pour la circonstance, en présence de lafamille royale, du corps diplomatique et de toute la haute société parisienne ; Berlioz avait obtenu cent quatre-vingt-dix instrumentistes, deux cent dix choristes, quatre ensembles de cuivres placés dans les coins de la chapelle, ainsi que seize timbales.
« Au moment de [l'entrée des quatre orchestres de cuivres], au début duTuba mirum qui s’enchaîne sans interruption avec leDies irae, le mouvement s’élargit du double ; tous les instruments de cuivre éclatent d’abord ensemble dans le nouveau mouvement, puis s’interpellent et se répondent à distance, par des entrées successives, à la tierce supérieure les unes des autres. Il est donc de la plus haute importance de clairement indiquer les quatre temps de la grande mesure à l’instant où elle intervient. Sans quoi ce terrible cataclysme musical, préparé de si longue main, où des moyens exceptionnels et formidables sont employés dans des proportions et des combinaisons que nul n’avait tentées alors et n’a essayées depuis, ce tableau musical duJugement dernier, qui restera, je l’espère, comme quelque chose de grand dans notre art, peut ne produire qu’une immense et effroyable cacophonie.
Par suite de ma méfiance habituelle, j’étais resté derrièreHabeneck et, lui tournant le dos, je surveillais le groupe des timbaliers, qu’il ne pouvait pas voir, le moment approchant où ils allaient prendre part à la mêlée générale. Il y a peut-être mille mesures dans monRequiem. Précisément sur celle dont je viens de parler, celle où le mouvement s’élargit, celle où les instruments de cuivre lancent leur terrible fanfare, sur la mesure unique enfin dans laquelle l’action du chef d’orchestre est absolument indispensable, Habeneck baisse son bâton, tire tranquillement sa tabatière et se met à prendre une prise de tabac. J’avais toujours l’œil de son côté ; À l’instant je pivote rapidement sur un talon, et m’élançant devant lui, j’étends mon bras et je marque les quatre grands temps du nouveau mouvement. Les orchestres me suivent, tout part en ordre, je conduis le morceau jusqu’à la fin, et l’effet que j’avais rêvé est produit. Quand, aux derniers mots du chœur, Habeneck vit leTuba mirum sauvé : “Quelle sueur froide j’ai eue, me dit-il, sans vous nous étions perdus ! — Oui, je le sais bien”, répondis-je en le regardant fixement. Je n’ajoutai pas un mot […] L’a-t-il fait exprès ? Serait-il possible que cet homme, d’accord avec M. XX., qui me détestait, et les amis de Cherubini ait osé méditer et tenter de commettre une aussi basse scélératesse ? Je n’y veux pas songer… Mais je n’en doute pas. Dieu me pardonne si je lui fais injure. »
LeRequiem valut à Berlioz un succès critique et public. Berlioz écrit le à Humbert Ferrand[71]:« Si j'étais menacé de voir brûler mon œuvre entière, moinsune partition, c'est pour laMesse des morts que je demanderais grâce. »
Te Deum
Le Te Deum fut composé entre novembre- et août-. Berlioz attendait une grande cérémonie pour le créer. En 1852, il espéra un moment le faire exécuter pour le sacre deNapoléon III; mais cetévénement n'ayant pu aboutir, c'est finalement à l'inauguration de l'exposition universelle le, qu'il fut entendu la première fois à Saint-Eustache sous sa direction. Ce fut une exécution grandiose avec 900 exécutants et un orgue spécialement créé pour l'occasion. L’œuvre emprunte plusieurs passages à saMesse solennelle (en particulier le thème de l’Agnus Dei), écrite vingt-cinq ans plus tôt, et des partitions inachevées du compositeur. LeTe Deum est composé de plusieurs mouvements, appelésHymnes ouPrières par Berlioz :
Te Deum (Hymne)
Tibi omnes (Hymne)
Prélude pour orchestre. Dignare (Prière)
Christe, Rex gloriae (Hymne)
Te ergo quaesumus (Prière)
Judex crederis (Hymne et prière)
Marche pour la présentation des drapeaux, pour orchestre
En ce qui concerne lePrélude, Berlioz précise :« Si leTe Deum n’est pas exécuté dans une cérémonie d’actions de grâce pour une victoire ou toute autre se ralliant par quelque point aux idées militaires, on n’exécutera pas ce prélude[72]. » Dans une lettre à Liszt le[28], il écrit :« À propos duTe Deum, j’ai purement et simplement supprimé le prélude où se trouvent les modulationsdouteuses. » Celui-ci ne fut ni publié ni exécuté du vivant de Berlioz.
Il n'en est pas de même du mouvementMarche pour la présentation des drapeaux, nécessitant, à la demande de l'auteur, la présence de 12 harpes et de ce fait souvent omis dans les enregistrements. Le mouvement fut pourtant bien exécuté à la création duTe Deum en 1855.
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Instrumentation et orchestration
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Les thèmesbeethovéniens etshakespeariens, qui s'entrecroisent dans toute la production de Berlioz, ont fortement marqué son œuvre. À cela il faut ajouter l'attachement qu'il portait à la réforme de l'opéra français, qui s'était développée à l'initiative deGluck, sous les règnes du Louis XV et Louis XVI, à l'orée de l'ère classique (au début du troisième tiers duXVIIIe siècle), sans oublier le goût de Berlioz pour la musique de la périoderévolutionnaire et de l'Empire (cela ne l'empêchait nullement d'être monarchiste : le romantisme se développa en France à l'époque du roiLouis-Philippe Ier, monarqueorléaniste et donc favorable à lamonarchie constitutionnelle que les débuts de la Révolution avaient instaurée).
C'est ainsi que Berlioz est l'auteur d'une orchestration deLa Marseillaise, encore souvent entendue actuellement. Il est aussi une grande figure romantique à l'humour ravageur, mais très rigoureux dans l'écriture et très exalté dans l'exécution. Son œuvre va peu à peu se dégager de la forme musicale académique de son temps pour s'orienter vers des orchestrations d'une grande richesse de timbres et de couleurs, une écriturecontrapuntique toute personnelle et un penchant pour les très grandes formations orchestrales. Ses velléités de liberté le conduiront à s'affranchir des textes qu'il met en musique, au point de les écrire lui-même, comme le fit aussiRichard Wagner.
Sans tomber dans l'exagération qui prévalait à l'époque, Berlioz s'intéressa énormément à la nature des timbres. Il fut également l'ami d'Adolphe Sax, dont il encourageait fortement les travaux, notamment ceux concernant la famille dessaxophones.
Irréductible à toute école, la musique de Berlioz est d'une grande originalité. Cependant, en dépit des succès considérables remportés à l'étranger, son œuvre est restée longtemps méconnue dans son propre pays, voire mésestimée, mis à part certains extraits dela Damnation de Faust et, bien sûr, laSymphonie fantastique, qui a fait l'objet de superbes et indémodables enregistrements dus àPierre Monteux,Charles Munch etIgor Markevitch.
L'œuvre de Berlioz a cependant été reçue avec chaleur en Allemagne, et ce depuis les premières représentations desTroyens par Félix Mottl, à la fin duXIXe siècle, jusqu’àRafael Kubelík, qui fut l’artisan de sa résurrection dans les années 1960. Depuis, les Allemands n'ont pas hésité à organiser des congrès Berlioz dans leur pays, par exemple à Essen-Werden, en, sous l’initiative d’Hermann Hofer et de Matthias Brzoska. Ces toutes dernières années,Les Troyens etBenvenuto Cellini sont passés dans le répertoire habituel de Dresde, Leipzig, Mannheim, Hambourg, Dortmund, Düsseldorf et Gelsenkirchen.
En France, sous la direction de Serge Baudo, Lyon a accueilli pendant quelque dix ans le festival international Hector-Berlioz. Ce festival a maintenant lieu àLa Côte-Saint-André (Isère), la ville natale de Berlioz. En outre, c'est l'ouvrage lyriqueLes Troyens qui a été présenté lors de l'inauguration de l'Opéra Bastille à Paris, en.
En France, un premier Festival Berlioz est créé en 1979 à Lyon sous l'égide deSerge Baudo. Il est transféré en 1994 à La Côte-Saint-André, ville natale du compositeur ou il se déroule chaque année durant les mois d'août et septembre. En 2003 la maison natale (classée monument historique en 1942) est réhabilitée et devient unMusée de France, faisant partie de la Fédération Nationale des Maisons d'écrivains et des patrimoines littéraires.
En 1969, lors du centième anniversaire de sa mort, André Malraux, alors ministre de la Culture, décide le transferts de ses cendres au Panthéon, décision sans suite. En 2003, pour le bicentenaire de sa naissance, sous la présidence deCatherine Massip, le projet est de nouveau à l'ordre du jour mais restera sans effet. En 2019, à l'occasion du150e anniversaire de sa mort et à l'initiative deBruno Messina, directeur artistique duFestival Berlioz, il est envisagé pour la troisième fois le transfert des cendres de Berlioz au Panthéon (à suivre...). Dans le cadre de cette célébration, paraît, le, un coffret de 27 CD représentant pour la première fois l'enregistrement de toutes ses œuvres (label Warner Classics, texte de présentation deDavid Cairns). Choc deClassica, il obtient aussi unDiapason d'or.
De nombreuses voies publiques portent son nom, notamment àParis,Marseille, Lyon, Nice,Grenoble, Nantes, Lille, Strasbourg, Rouen, Lorient, Le Mans, Bobigny, Besançon, Toulon, La Seyne-Sur-Mer, Sassenage (voir photo) etc.
« Quand on donne, dans laSemaine Sainte, ces indécents spectacles qu’on appelle laPassion, la moitié de la salle est remplie de Juifs, exultant à la pensée qu’ils vont mettre une seconde fois le Christ sur la Croix, au moins en effigie. Auconcert Lamoureux, j’avais pour voisin, un jour, un riche banquier juif. On joual'Enfance du Christ, de Berlioz, il était consterné. Mais il retrouva bientôt l’expression de béatitude qui lui est habituelle en entendantl'Enchantement du Vendredi-Saint[90]. »
Le sculpteurAlfred Lenoir réalise une statue en plâtre, intituléeHector Berlioz à son pupitre, qui orne le hall de la mairie deMontville. Cette œuvre témoigne de séjours du compositeur chez son ami le baronHippolyte Boissel de Monville(de), entre 1845 et 1847. C'est là, dans le parc du château près de l'église, que Berlioz met au pointLa Damnation de Faust[95],[96].
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Le filmLa Symphonie fantastique (1942) deChristian-Jaque, avecJean-Louis Barrault dans le rôle de Berlioz, est considéré par de nombreux critiques comme un pied de nez à l'occupant nazi (le film ayant été produit par laContinental-Films, société de production française à capitaux allemands) pour son exaltation de la grandeur passée de la France sous couvert d'une biographie romancée.
Un amour de Berlioz (1981-1984), film réalisé par Georges Combe
Le film deGérard Oury,La Grande Vadrouille (1966) montre l'orchestre de l'Opéra de Paris répétant un extrait deLa Damnation de Faust (la célèbre marche hongroise, ouMarche de Rakoczy) sous la direction deLouis de Funès, caricature de chef d'orchestre perfectionniste, irascible et passionné. Dans son autobiographie, Gérard Oury s'exprime à propos de la scène :« L'ouverture deLa Damnation de Faust jouit d'une orchestration magnifique, exaltante et je sens un Louis de Funès transfiguré, tourné vers l'intérieur de lui-même. Il ne suit pas l'orchestre, il le précède, le conduit vraiment et, comme les artistes respectent les artistes, les musiciens marchent. Ils jouent merveilleusement bien. Il faudrait la magie des notes de musique pour dire l'envolée des cordes, la sonorité des cuivres montant vers le plafond deChagall[97]… »
Le chaton musicien du long-métrage d'animation desstudios Disney,Les Aristochats (1970), se nomme Berlioz en hommage au compositeur. Le second, peintre, a été appelé Toulouse en référence àToulouse-Lautrec.
Numismatique et philatélie
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Une médaille à l'effigie de Berlioz a été réalisée en 1897 par le peintre et graveur polonaisWincenty Trojanowski. Un exemplaire de cette médaille est conservé aumusée Carnavalet (ND 0156).
La Poste française émet un timbre à son effigie en 1936[98]. En fait deux : un vert et un violet (1938). Et un troisième en 1983. Tous à surtaxe.
Festivals
Autocar officiel du festival Berlioz en 2019
Lefestival Berlioz àLa Côte-Saint-André : une relation toute particulière lie le compositeur romantique à la notion de « festival » et ce qu’elle sous-entend de festif, populaire et rassembleur. En effet, dès les années 1830, Berlioz organisait une série de manifestations musicales, autour d’un même lieu et d’une même idée, et nommait l’événement festival. Dans ses feuilletons etMémoires, Berlioz raconte ces journées « festivalesques » qui se terminent bien souvent en banquets[99]... Le festival Berlioz naît à Lyon en 1979, sous l’égide deSerge Baudo, à l’époque chef et directeur musical de l’Orchestre national de Lyon. Depuis 1994, le festival a lieu à La Côte-Saint-André (château Louis XI, Musée Hector-Berlioz, Halle médiévale, Église) et dans les communes environnantes.
publié pour la première fois en 1844, puis dans une version révisée en 1855, avecLe chef d’orchestre : Théorie de son art.
Études sur Beethoven, Gluck et Weber (1844).
Euphonia ou La ville musicale (1844), nouvelle initialement publiée en feuilleton dansLa Revue et gazette musicale de Paris, du au; réédition dansLa France fantastique de Balzac à Louÿs, anthologie deJean-Baptiste Baronian,Marabout, coll. « Anthologie du fantastique », 1973, p. 115-146.
Cette œuvre critique et autobiographique est regroupée et rééditée depuis trente ans en France, notamment sous les auspices de l'association nationale Hector-Berlioz :
Hector Berlioz,Les Soirées de l'orchestre, Paris,Gründ,, 649 p., texte établi, avec introduction, notes et choix de variantes par Léon Guichard ; préface deHenry Barraud [réimpression en 1998]
Mémoires d'Hector Berlioz de 1803 à 1865 : et ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre écrits par lui-même, texte établi, présenté et annoté par Peter Bloom, Paris,Vrin, coll. « Musicologies », 2019(ISBN978-2-7116-2865-0)
Hector Berlioz,Critique musicale, Paris,Buchet-Chastel, 1996-2016, sous la direction de H. Robert Cohen,Yves Gérard, Marie-Hélène Coudroy et Anne Bongrain (8 volumes)
tome I : 1803 -, Pierre Citron (dir.), 1972, 595 p.
tome II :-, Frédéric Robert (dir.), 1975, 797 p.
tome III :-1850, Pierre Citron (dir.), 1978, 835 p.
tome IV : 1851-, Pierre Citron, Yves Gérard et Hugh J. Macdonald (dir.), 1983, 791 p.
tome V :-, Hugh J. Macdonald et François Lesure (dir.), 1989, 769 p.(ISBN9782080610157)
tome VI :-1863, Hugh J. Macdonald et François Lesure (dir.), 1995, 591 p.(ISBN2-08-066771-8)
tome VII : 1864-1869, Hugh J. Macdonald (dir.), 2001, 500 p.(ISBN2-08-068102-8)
tome VIII : Suppléments, Hugh J. Macdonald (dir.), 2003, 856 p.(ISBN2-08-068272-5)
Nouvelles lettres de Berlioz, de sa famille, de ses contemporains, Arles & Venise, Actes Sud & Palazzetto Bru Zane,, 765 p.(ISBN978-2-330-06255-2), texte établi et présenté par Peter Bloom, Joël-Marie Fauquet, Hugh J. Macdonald et Cécile Reynaud.
Ouvrages généraux
Histoire de la musique
Marie-Claire Beltrando-Patier,Histoire de la musique : la musique occidentale du Moyen Âge à nos jours, Paris,Bordas,, 630 p.(ISBN2-04-015303-9),p. 483-484
Adolphe Boschot,Une vie romantique : Hector Berlioz, Paris,Plon-Nourrit,, 428 p.
(reprend en un seul volume, selon son auteur,l'Histoire d'un Romantique allégée de « tout ce qui est spécial », et « réduite aux événements les plus caractéristiques »)
François Buhler, Hector Berlioz inQuatre Grands Compositeurs bipolaires, Art et santé mentale, t. 2, Publibook, Paris, 7 novembre 2019, p. 71-137,(ISBN978-2-342-16811-2).
Georges de Massougnes,Berlioz : son œuvre, Paris, Richault et Dentu,, 64 p.
(« simple brochure » pour son auteur, « noble et hautaine étude » selonRomain Rolland, qui la jugeait« très en avance sur son temps[101] »)
Jacques-Gabriel Prod'homme,Hector Berlioz (1803-1869) : sa vie et ses œuvres d'après des documents nouveaux et les travaux les plus récents, Paris, Delagrave, (1reéd. 1904), 348 p.(OCLC9048834,lire en ligne)
Dominique Catteau,Nietzsche et Berlioz, une amitié stellaire, Publibook 2012
Pierre-René Serna,Café Berlioz, recueil d'articles et d'informations inédites, que l'on ne retrouvera pas sous une autre plume, Paris, éditions Bleu nuit, 2018, 176 p.(OCLC1078368092)
Hector Berlioz 1869 - 1919, 150 ans de passions, sous la direction de Alban Ramaut et Emmanuel Reibel, Avant-propos deJohn Eliot Gardiner, éditions Aedam Musicae 2019.
Cécile Reynaud etGisèle Séginger,Berlioz, Flaubert et l'Orient, Paris, Le Passage, 2021 (prix René Dumesnil - Académie des Beaux-Arts).
Revues et articles
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↑La scène finale de la cantate devait finir par la mort de Sardanapale qui, vaincu, décide de s'immoler par le feu sur un bûcher, accompagné de ses plus belles esclaves. Berlioz pensa d'abord écrire une sorte de symphonie descriptive de l'incendie mais y renonça, car sa partition, pensait-il, serait alors condamnée par le jury. Une fois le prix acquis, il composa ce nouveau finale.
↑Harriet Smithson meurt le sans que le divorce ait été prononcé (le divorce n'était plus en vigueur et ne fut rétabli qu'en 1884). De fait, Berlioz continuera à payer le loyer de sa femme, puis ses frais médicaux jusqu'à son décès, tout en entretenant sa nouvelle compagne.
↑« Je suis un classique. Un romantique ? Je ne sais pas ce que cela signifie. Étant classique, je vis souvent avec les dieux, quelquefois avec les brigands et les démons. Jamais avec les singes. […] Par classique, j'entends un art jeune, vigoureux et sincère, réfléchi, passionné, aimant les belles formes, parfaitement libre ; tout ce qui a été fait de grand, de hardi : Gluck, Beethoven, Shakespeare. » H. Berlioz,Correspondance générale,no 169, tome VIII, Paris, Flammarion,p. 653–654.
↑Michel Faul,Louis Jullien : Musique, spectacle et folie auXIXe siècle, Atlantica, 2006(ISBN2351650387), particulièrement le chapitre 6.
↑« Vous avez eu l’obligeance de m’offrir votre pelisse, soyez assez bon pour me l’envoyer demain rue Provence 41, j’en aurai soin et je vous la rapporterai fidèlement dans quatre mois. Celle sur laquelle je comptais me paraît beaucoup trop courte et je crains surtout le froid aux jambes. » Hector Berlioz àHonoré de Balzac, septembre 1847. Cité dansCorrespondance intégrale, réunie et annotée parRoger Pierrot,Garnier, Paris, 1969,p. 776.
↑Ces deux documents sont consultables sous la forme de microfilms cotés[1] etMC/MI/RS/644 sur le site des Archives nationales (cotes originelles des documents : MC/ET/XVI/1303 et MC/ET/XVI/1304).
↑Traduction française d'un article de Richard Wagner sur Berlioz publiée dans leMénestrel du 5 octobre 1884 et primitivement paru dans leDresdner Abendzeitung le 5 mai 1884. Consultable sur le site de la Bibliothèque de France.
↑Lettre 3209 dans laCorrespondance générale - Tome VII - Edition du centenaire Flammarion.
↑Note de Berlioz sur le manuscrit autographe entreposé à la bibliothèque de Saint-Pétersbourg, cité dans Julien Tiersot,« LeTe Deum », sérieBerlioziana,Le Ménestrel, 15 janvier 1905,p. 19-20 surhberlioz.com.
↑Note sur la lettre du 6 mai 1855 à sa sœur Adèle et à son beau-frère Marc Suat dansBerlioz 1972-2003, tome V.
↑Valérie Huss (dir.),Grenoble et ses artistes auXIXe siècle (catalogue de l'exposition du 14 mars au 25 octobre 2020, page 254), Grenoble, Éditions Snoeck - Musée de Grenoble,(ISBN9461615949).