Situé au cœur de l'océan Pacifique, Hawaï mêle de nombreuses influences culturelles, entre les apports nord-américains et asiatiques, et sa propre culture ancestrale. Proche des cultures polynésiennes etmaories, elle demeure très active, notamment autour de traditions musicales. Lamusique hawaïenne, essentiellement jouée à laguitare hawaïenne et auukulélé, fut popularisée dans le monde parSol Hoopii et, plus tard, par le chanteurIz. Le mode de vie hawaïen se diffuse également avec la pratique dusurf et de la spiritualité locale, leHoʻoponopono. Ses deux grands parcs nationaux (parc national des volcans d'Hawaï,parc national de Haleakalā) et ses nombreuses plages en font une destination touristique majeure[8]. De traditiondémocrate, Hawaï est le lieu de naissance du44eprésident des États-Unis,Barack Obama.
Le nomHawaii provient du mothawaïenOwhyhee (lexicalisé en anglais). LesEspagnols sont les premiers Européens à visiter les îles. Le capitaineJames Cook vole les cartes et se rend sur les îles en 1778 et les dénomme les « îles Sandwich » (en l'honneur ducomte de Sandwich). Ce nom a duré jusqu'à ce que le roiKamehamehaIer, artisan de leur unité, fonde le royaume d'Hawaï en 1810.
Aujourd'hui, on peut décomposer les syllabes comme suit :ha représente la respiration mais aussi le souffle de vie ;wai désigne l'eau, en particulier l'eau douce, richesse s'il en est et élément indispensable à toute vie ; enfin,i serait utilisé comme nom propre pour le dieu créateur du monde, des hommes et des centaines de milliers d'autre dieux que vénéraient les anciens.
Enfrançais, on rencontre indifféremment les orthographesHawaii etHawaï, la deuxième forme étant plus répandue comme dans le titre de série téléviséeHawaï police d'État. Le titre duroman deJames A. Michener est, lui, orthographiéHawaii. De même pour l'adjectifhawaïen ouhawaiien (cette dernière forme étant nettement moins répandue). Enhawaïen, uncoup de glotte (okina), représenté par l'apostrophe inversée (‘), sépare les deuxi.
Les îles hawaïennes furent habitées initialement par desPolynésiens (probablement des voyageurs desîles Marquises) il y a environ 1 500 ou 2 000 ans. Malgré des contacts sporadiques avec les autres Polynésiens, cette société a vécu dans un important et long isolement. Pendant la majeure partie de leur histoire, les îles d'Hawaï furent gouvernées indépendamment par des monarques locaux, lesali‘i.
Kalaniʻōpuʻu, roi d'Hawaii apportant des présents au capitaineJames Cook en 1781 (dessin de John Webber, artiste à bord du navire de Cook).
Le premier contact avec lesEuropéens dont on a gardé la trace date de 1778 avecJames Cook lors de son troisième voyage, qui les baptisaîles Sandwich en l'honneur du4e comte de Sandwich. Il est toutefois possible que ce ne fût pas le premier Européen ; en effet, durant tout leXVIe siècle des navigateurs espagnols, néerlandais et portugais sillonnent le Pacifique et les îles d'Hawaï. Certains pensent que les îles furent découvertes en 1527 par des Espagnols envoyés parCortés sous le commandement d'Alvaro de Saavedra[9], puis explorées parJuan Gaetano en 1555, puis en 1567 par le navigateur espagnolÁlvaro de Mendaña qui précisera la position des îles[10]. Enfin, des hommes du navire néerlandaisLiefde désertent en 1599 dans des îles du Pacifique dont on pense aujourd'hui qu'il s'agit d'Hawaii. Les 28 et, l'expédition française deLa Pérouse fait escale à Mauwee (Maui), une île que James Cook avait négligée lors de son passage.
Après une période de conflit qui débute en 1795, le souverain de l'île d'Hawaï,KamehamehaIer, unifie en 1810 pour la première fois sous son sceptre tous les royaumes insulaires de l'archipel. Ceroyaume unifié se développe et est internationalement reconnu, notamment grâce à la bienveillante protection britannique (d'où son drapeau actuel).
Ce royaume excite l’appétit desÉtats-Unis qui signent untraité de réciprocité en 1875 avec l'archipel, ainsi que des puissances européennes dont trois en particulier : laRussie, laGrande-Bretagne et laFrance. Cette dernière ne s'y implante durablement qu'à partir de 1837 lorsque le capitaineAbel Aubert Du Petit-Thouars (1793-1864) nomme un agent consulaire dans la capitale. Les intérêts français auxîles Sandwich sont variés : politiques et stratégiques d'abord, dans la mesure où ces îles apparaissent très tôt comme la « clé du Pacifique nord » ; religieux aussi, puisque c'est une société missionnaire française, lacongrégation de Picpus, qui y introduit le catholicisme ; économiques enfin, les deux ports deLahaina et surtout d'Honolulu se trouvant pendant une vingtaine d'années, de 1845 à 1865, au centre de la pêche baleinière française.
En 1881, une première tentative d’annexion d'Hawaï par les États-Unis échoue. Le secrétaire d’ÉtatJames Gillepsie Blaine n’en voit pas l’utilité puisque les États-Unis contrôlent le territoire, de fait : « Bien que beaucoup plus éloigné de la côte californienne que Cuba ne l’est de la péninsule de Floride, Hawaï occupe dans la mer occidentale la même position que Cuba dans l’Atlantique. Il est la clé de la souveraineté maritime des États du Pacifique, comme Cuba est la clé du commerce du golfe. Les États-Unis ne désirent pas plus la possession matérielle d'Hawaï que celle de Cuba mais en aucun cas ils ne peuvent permettre dans l’autorité territoriale de l’un ou de l’autre un changement susceptible de les couper du système américain, auquel ils appartiennent indispensablement[11]. »
Mais c’est finalement l'influence prépondérante des Américains, principalement le fruitierDole Food Company (planteurs, commerçants), appuyée par le débarquement d'une compagnie de fusiliers-marins[12], qui conduitin fine à la déposition de ladernière reine par un coup d'État en 1893 et à l'instauration d'unGouvernement provisoire. Ce coup d'État est fomenté par un groupe de planteurs et de missionnaires étrangers, en majorité américains, soutenu par l'USS Boston[13]. Le, un comité de sécurité autoproclamé dirigé par Sandford B. Dole décrète la fin de la monarchie hawaïenne[13] et à la proclamation d'uneRépublique d'Hawaï, véritablerépublique bananière. La reineLili'uokalani quitte aussitôt Hawaï[13]. La « République d'Hawaï » finit par être annexée au territoire américain le avec le statut deTerritoire d'Hawaï.
Le pouvoir des planteurs prend fin en raison du droit de vote accordé aux nombreux immigrés qui dès leXIXe siècle ont radicalement transformé la démographie de l'archipel.
Hawaï présente la caractéristique rare de n'avoir jamais été rattachée à son actuelle puissance souveraine (les États-Unis) par un acte dedroit international. La cession de l'archipel a en effet été le fait d'un gouvernement provisoire que les États-Unis ne reconnaissaient pas, le présidentGrover Cleveland ayant explicitement déclaré cette entité illégitime. Par peur des résultats, on ne procéda pas à unréférendum auprès de la population hawaïenne. Larésolution Newlands, qui érige Hawaï enterritoire organisé des États-Unis, votée par leCongrès américain n'est donc, en termes juridiques, qu'un acte unilatéral. Par l'Apology Resolution du, le Congrès américain souligne ainsi ce point en reconnaissant que le peuple hawaïen n'avait jamais renoncé à sa souveraineté au profit des États-Unis.
Quand bien même le gouvernement hawaïen aurait été considéré comme légitime, le droit international prévoit qu'il aurait fallu un traité, dans la mesure où une loi votée dans un pays ne peut s'appliquer à un autre pays, traité qui n'a jamais été conclu. Le statut duterritoire d'Hawaï est donc, au regard du droit international pur, non valide. Cette irrégularité dans l'annexion d'Hawaï nourrit aujourd'hui encore un mouvement indépendantiste chez une partie de la population autochtone, ainsi que des querelles récurrentes quant à la propriété des terres ancestrales hawaïennes[14],[15],[16]. Ainsi, la loi publique 103-05 « présente solennellement, au nom du peuple et du gouvernement des États-Unis, ses excuses aux populations indigènes hawaïennes » pour le « renversement illégal du royaume d'Hawaï, le 17 janvier 1893, avec la participation d'agents et de citoyens américains, et la spoliation des indigènes hawaïens de leurs droits à l'autodétermination » et « exprime son engagement [celui des États-Unis] à assumer les conséquences du renversement du royaume d'Hawaï, afin de créer les conditions favorables à la réconciliation entre les États-Unis et le peuple indigène hawaïen »[13].
Dans la mesure où Hawaï a été constitué enÉtat fédéré en 1959, sa séparation desÉtats-Unis est aujourd'hui presque impossible, même au titre de la nullité en droit de son rattachement, car elle constituerait un cas desécession[17].
La géographie d'Hawaï est très variée du fait de ses grands volcans. AvecTahiti, lesîles Marshall etTuamotu,Hawaï est l’un despoints chauds les plus étudiés par les géologues. Une instabilité de couche limite située à la base dumanteau terrestre engendre un panache thermique (formé de matière solide comme le reste du manteau) qui en arrivant à proximité de la surface subit une décompression adiabatique qui produit dumagma par fusion partielle ; comme lesplaques de lacroûte terrestre sont en mouvement, une série de volcans voient le jour puis s’éteignent au fur et à mesure que la plaque pacifique passe au-dessus du point chaud. Cela explique la forme de l'archipel hawaïen, en chapelet d’îles et deguyots. Les volcans d’Hawaï sont de type « volcans-boucliers ».
Offrandes à Pele sur le bord du cratère (fire pit) Halem'uma'u, dans le cratère principal duKīlauea.
L'activité volcanique s'accompagne aussi d'une activité sismique ; des séismes ont par exemple eu lieu en1975,2006 et2018 ; ils sont parfois à l'origine detsunamis.
L'iiwi rouge est l'un des raresguêpiers de Hawaï qui survit encore à Hawaï, beaucoup d'autres espèces ayant disparu après l'arrivée des premiers Européens.
Le patrimoinenaturel hawaïen est d'une grande richesse, tant sur terre qu'en mer. Hawaï est citée comme unpoint chaud de biodiversité au sein d'un ensemble biogéographique qui inclut la plus grande partie de la Polynésie et de la Micronésie. Initialement la faune terrestre de l'archipel était dominée par les oiseaux. On ne trouve en effet que deux mammifères natifs sur ces îles, à savoir lephoque moine d'Hawaï (Monachus schauinslandi) et l'ʻōpeʻapeʻa (Aeorestes semotus), une espèce de chauve-souris parfois considérée comme une sous-espèce. On retrouve par contre 338 espèces d'oiseaux dont 130 sont migratrices ou occasionnelles et 53 furent introduites par l'homme. Sans oublier 64 espèces endémiques dont la moitié ont disparu avec l'arrivée des premiers Européens. En effet les espèces insulaires sont très vulnérables en raison de la pression anthropique, de l'insularisation écologique des milieux naturels relictuels et de l'introduction de nombreuses espèces devenues invasives ou susceptibles de le devenir[19]. Les chats, les chiens, les rats et les mangoustes constituent des prédateurs particulièrement dévastateurs dans les milieux insulaires fragiles.
Le rareHibiscus kokio est l'une des sept espèces d'hibiscus endémiques à Hawaï et également le symbole floral de l'archipel.
Depuis quelques années, HawaÏ subit les impacts du changement climatique avec une prolifération des phénomènes naturels extrêmes. Le programme Hawaï durable vise ainsi à formuler des objectifs et des actions pour atteindre 100 % d'énergie propre et renouvelable d'ici 2045, ainsi que des actions pour protéger les bassins versants. Ce programme est également significatif dans la lutte contre les espèces invasives afin de protéger et préserver l'écosystème unique de l'archipel. Le les États-Unis ont créé la plus vaste et longueaire marine protégée au large des îles du Nord-Ouest d’Hawaï. Le « Monument national marin des îles du Nord-Ouest d'Hawaï » recouvre environ 36 millions d’hectares marins, incluant 1,16 million d’hectares derécifs coralliens abritant plus de 7 000 espèces marines (endémiques à 25 % environ). 1 400 phoques hawaïens, les derniers de cetteespèce menacée de disparition, ainsi qu'environ 90 % destortues vertes d'Hawaï (également espèce menacée). Présence dupalmier de Hawaï également endémique et en voie de disparition. Les embarcations non autorisées, l'extraction de matériaux marins, le déversement de déchets, et même la pêche commerciale devraient y disparaître en cinq ans, ainsi que les activités commerciales et touristiques, selon laMaison-Blanche[21].
Labernache néné est l'oiseau officiel de l'État d'Hawaï.
À la suite de lacatastrophe nucléaire de Fukushima, Hawaï fait partie des premières zones terrestres habitées et éloignées du Japon potentiellement touchées par les retombées aériennes radioactives de l'accident de. Les autorités américaines et la presse[22] se sont rapidement montrées rassurantes, invitant la population à ne pas se précipiter vers les stocks de pilules d'iode[23], certains spécialistes suggérant de rester néanmoins vigilant[23]. Des radionucléides ont été détectés dans le lait par le réseau nationalRadNet de l'EPA ; ducésium 134 (24 picocuries par litre) et ducésium 137 (19 picocuries par litre), ainsi que l'iode 131 (18 picocuries par litre) dans du lait local échantillonné le. À cette date, la radioactivité était très inférieure aux seuils d'action de l'EPA[24]. Unebioaccumulation par leschampignons oucoquillages filtreurs (huitres, moules, coques…) est localement possible dans les mois ou années à venir. En, le projet FLEXPART du NILU (Norwegian Institute for Air Research) a cessé de produire ses modélisations[25] du trajet du nuage dans l'hémisphère nord en raison d'un manque d'accès aux sources d'émissions[26].
En 2010, tous les Hawaïens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 81,5 % dans une aire métropolitaine et 18,5 % dans une aire micropolitaine.
Avec 1 360 301 habitants en 2010, Hawaï était le40e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,44 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé entre les îles d'Oahu et deMolokai[33].
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 43 753) était le résultat d'une part d'unsolde naturel positif (+ 26 544) avec un excédent des naissances (61 617) sur les décès (35 073), et d'autre part d'unsolde migratoire positif (+ 17 517) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 23 621) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 6 104)[39].
Selon des estimations de 2013, 79,6 % des Hawaïens étaient nés dans unÉtat fédéré, dont 54,2 % dans l'État d'Hawaï et 25,4 % dans un autre État (10,3 % dans l'Ouest, 6,5 % dans leSud, 4,9 % dans leMidwest, 3,8 % dans leNord-Est), 2,8 % étaient nés dans unterritoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 17,6 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (79,2 % en Asie, 9,3 % en Océanie, 4,5 % en Europe, 4,1 % en Amérique latine, 2,1 % en Amérique du Nord, 0,8 % en Afrique). Parmi ces derniers, 56,7 % étaient naturalisés américain et 43,3 % étaient étrangers[40],[41].
Selon lerecensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 38,60 % d'Asiatiques (14,52 % de Philippins, 13,64 % de Japonais, 3,97 % de Chinois, 1,78 % de Coréens, 0,72 % de Viêts), 24,74 % deBlancs, 23,57 % de Métis, 9,96 % d'Océaniens (5,91 % d'Hawaïens, 1,34 % de Samoans), 1,57 % deNoirs, 0,31 % d'Amérindiens et 1,25 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux « races » (15,22 %), principalement asiatique et océanienne (5,33 %), blanche et asiatique (4,89 %), blanche et océanienne (2,79 %) et blanche et amérindienne (0,58 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (8,35 %).
Les non-hispaniques représentaient 91,12 % de la population avec 37,73 % d'Asiatiques, 22,74 % de Blancs, 19,41 % de Métis, 9,43 % d'Océaniens, 1,46 % de Noirs, 0,21 % d'Amérindiens et 0,14 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que lesHispaniques comptaient pour 8,88 % de la population, principalement des personnes originaires dePorto Rico (3,24 %), duMexique (2,60 %) et d'Espagne (0,75 %)[38].
L'État regroupait à lui seul 25,1 % desOcéaniens résidant aux États-Unis.
À l'instar duTexas (45,33 %), duNouveau-Mexique (40,49 %) et de laCalifornie (40,15 %), Hawaï est un État auxminorités majoritaires, concept selon lequel la population blanche non hispanique représente moins de la moitié de la population, mais à la différence des trois autres, les Blancs non hispaniques n'ont jamais été majoritaires dans l'État.
Historique récent de la composition ethno-raciale d'Hawaï (en %)[43],[44]
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
Asiatiques (et Océaniens jusqu'en 1990)
73,33
72,86
65,29
57,68
60,46
61,83
41,59
38,60
———Non hispaniques
40,79
37,73
Blancs
24,52
22,97
31,96
38,79
33,04
33,35
24,28
24,74
———Non hispaniques
31,07
31,37
22,87
22,74
Océaniens
9,37
9,96
———Non hispaniques
8,95
9,43
Noirs
0,06
0,53
0,78
0,99
1,80
2,45
1,82
1,57
———Non hispaniques
2,34
1,72
1,46
Autres
2,09
3,64
1,97
2,54
4,70
2,37
22,94
25,13
———Non hispaniques
18,43
19,76
Hispaniques (toutes races confondues)
7,39
7,34
7,24
8,88
En 2013, leBureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 90,2 %, dont 37,0 % d'Asiatiques, 23,0 % de Blancs, 19,1 % de Métis, 9,0 % d'Océaniens et 2,0 % de Noirs, et celle desHispaniques à 9,8 %[45].
L'État regroupait 24,3 % desJaponais et 7,7 % desPhilippins résidant aux États-Unis.
LesOcéaniens s'identifiaient principalement comme étantHawaïens (59,3 %), Samoans (13,5 %), Marshallais (4,7 %) et Tongiens (3,6 %)[49].
LesHispaniques étaient principalement originaires dePorto Rico (36,5 %), duMexique (29,3 %) et d'Espagne (8,5 %)[50]. Composée à 46,9 % de Métis, 22,6 % de Blancs, 9,8 % d'Asiatiques, 6,0 % d'Océaniens, 1,3 % de Noirs, 1,1 % d'Amérindiens et 12,5 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 32,2 % des Amérindiens, 17,7 % des Métis, 8,1 % des Blancs, 7,1 % des Noirs, 5,3 % des Océaniens, 2,2 % des Asiatiques et 88,9 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (64,6 %), principalement asiatique et océanienne (22,6 %), blanche et asiatique (20,7 %) et blanche et océanienne (11,8 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (35,4 %)[51].
Selon l'institut de sondageThe Gallup Organization, en 2015, 30 % des habitants d'Hawaï se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 26 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 44 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[53].
D'après l'article XV de laConstitution de l'État d'Hawaï, les deux langues officielles depuis 1978 sont l'anglais et l'hawaïen. Il est donc un des deux États sur 50 ayant plus d'une langue officielle (en 2014 l'Alaska a officialisé ses vingt langues amérindiennes en plus de l'anglais)[58]. Bien que l'hawaïen soit menacé d'extinction, il est enseigné et des mesures de protection sont en place[59]. L'hawaïen, appelé‘Ōlelo Hawai‘i (langue d'Hawaï), est la langue autochtone, une languepolynésienne de la familleaustronésienne étroitement reliée aumarquisien, proche dutahitien et dumaori[60]. Au recensement de 1970, quelque 17 000 insulaires avaient indiqué que l'hawaïen était encore la langue parlée au foyer lorsqu'ils étaient enfants. En 1990, ils étaient moins de 1 000. Aujourd’hui, seules les personnes âgées de plus de 60 ans et les habitants de l’îleNiihau (230 personnes) parlent encore l'hawaïen. L'île deNiihau est une propriété privée dont les propriétaires n'admettent que les habitants de l'île, les anciens résidents et les descendants des ancêtreshawaïens ; les insulaires y parlent une variante dialectale de l’hawaïen.
D'après lerecensement des États-Unis de 2000, 73,4 % des Hawaïens de plus de 5 ans ont l'anglais comme langue maternelle[61]. Ce sont, dans l'ordre, l'île d'Oahu, puis celle d'Hawaï, suivies des îlesMolokai,Lanai,Kahoolawe etMaui, qui sont les plus anglicisées. Les îles situées au nord-ouest (Niihau,Kauai) comptent moins (ou pas) d'anglophones. L'île d'Oahu est celle qui compte aussi le plus grand nombre de langues immigrantes, notamment lechinois et lejaponais.
Les autres langues sont, outre leslangues polynésiennes (7,9 %), lefilipino (5,7 %), lejaponais (4,9 %), lechinois (2,9 %), l'espagnol (1,6 %) et lecoréen (1,6 %). Les Hawaïens qui utilisent encore les langues des immigrants sont ceux de la première et de la deuxième génération ; ceux de la troisième génération ont généralement abandonné la langue de leurs ancêtres. Selon le contexte, lesKamaaina (ceux de n'importe quelle origine qui sont nés et élevés à Hawaï) parlent soit unanglais qui ressemble à celui des autres citoyens américains, soit leHawaiian Pidgin,créole basé sur l'anglais et comportant des emprunts à l'hawaïen comme aux nombreuses langues parlées par des vagues successives d'immigrants.
Lors de l'élection de 2016, le républicainDonald Trump n'obtient que 30 % des voix à Hawaï face à son adversaire démocrate,Hillary Clinton, qui totalise 62,2 % des voix[64]. Lors de l'élection de 2020,Joe Biden obtient 63,7 % des voix, et Trump 34,3 %.
Pour la législature 2021-2023, laChambre des représentants comprend 51 sièges dont47 élus démocrates et4 élus républicains et leSénat, 25 membres dont24 démocrates et1 républicain.
Au niveau fédéral, Hawaii devient le, le premier État américain à contester en justice le nouveau décret migratoire du président Donald Trump, qui interdit l’entrée des États-Unis aux ressortissants de six pays majoritairement musulmans[65].
La salle d'audience de laCour suprême d'Hawaï.Ledroit hawaïen est l'ensemble des normes et des façons de régler les litiges dans cetÉtat des États-Unis. Son histoire est marquée par la tension entre le développement d'un modèle de droit imité de lacommon law et les nombreuses spécificités de l'archipel. Le droit autochtone kānaka maoli influence fortement certains domaines du droit de l'État d'Hawaï, comme le droit foncier ou les initiatives de justice réparatrice.
Letourisme représente un des principaux revenus de l’archipel avec 10 milliards de dollars en termes de revenu de tourisme à chaque année[62],[63]. En 2019, l'État a accueilli un nombre record de 10,4 millions de visiteurs ce qui a généré 18 milliards de dollars de revenu[66].
La culture d'Hawaï est réputée pour la danse traditionnelle polynésienne nomméehula. Ce type de danse permet aux Hawaïens de partager et de préserver leur culture. Il est possible de voir ce type de danse un peu partout sur les îles. D'ailleurs, plusieurs hôtels proposent des forfaits souper-spectacle[67]. Un certain nombre de peintres sont originaires de l'archipel, à l'instar deMabel Alvarez,George Miyasaki(en) ouJohn Chin Young(en), tandis que d'autres s'y sont installés :Jules Tavernier,Jean Charlot etKosta Kulundzic, par exemple.
La musique hawaïenne a une influence indiscutable dans la musique moderne. Elle utilise dès les années 1930 les premières guitares électriques, telles que leukulélé, ou lafrying pan guitar issue de la steel guitar ouDobro et de la guitare hawaïenne, par exemple.Le musicienSol Hoopii, par ailleurs est l'un des guitaristes qui aura le plus influencé des artistes tels qu'Elvis Presley,Mark Knopfler ou encoreDavid Gilmour.
Lamusique hawaiienne est considérée comme l'une des musiques américaines les plus importantes qui aura été la racine de toutes les autres, qu'il s'agisse du blues, du rock ou de la country[68]. LesBreeders en sont une illustration pour le rock avecNo Aloha sur l'albumLast Splash[69].
Le chanteur, musicien et danseurBruno Mars qui a vendu plus de 200 millions de disques dans le monde, est originaire d'Hawaï[70].
Hoʻoponopono est un procédé psycho-spirituel de réconciliation et de pardon mutuel des anciens Hawaïens : une voie de résolution des conflits et d'absolution, mais aussi une philosophie et un art de vivre. Traditionnellement Hoʻoponopono était fait par un(e) Kahuna lapaʻau (prêtre(sse) guérisseur(se)) et la plupart du temps avec des groupes familiaux pour guérir les maladies physiques et mentales. Les versions modernes sont conçues de façon que chacun puisse le faire seul, individuellement.
Lesurf est une pratique traditionnelle d'Hawaï qui a connu un renouveau populaire à partir du milieu duXXe siècle. Ce sport s'est depuis répandu de par le monde, mais reste très pratiqué dans l'archipel.
À Peahi, île de Maui, dans le nord l'île, se produit en cas de forte houle la déferlante deJaws (littéralement « les mâchoires » enanglais mais également le titre original du filmLes Dents de la mer). Cette vague géante, une des plus grosses du globe, atteint parfois 25 mètres de haut. Elle a été popularisée parLaird Hamilton,Dave Kalama(en),Darrick Doerner(en),Gerry López et Basile Commarieu entre autres.
En,Laird Hamilton surfa la vague la plus haute jamais surfée (à l'époque), de 26 mètres de haut, déferlant à une vitesse impressionnante et formant un mur d'eau gigantesque, pour ensuite se transformer en tourbillon de mousse et d'écume géant.Jack Johnson, aujourd'hui connu pour ses chansons, est originaire de l'île d'Oahu et a commencé sa carrière dans le monde du surf. Il a été plusieurs fois récompensé pour ses films commeThicker Than Water ouA Brokedawn Melody.
De nombreuses influences culturelles font partie de la cuisine hawaïenne :coréenne,portugaise,chinoise,japonaise,philippine. Par contre, une gastronomie locale est présente dans l'État. Ainsi on retrouve par exemple leloco moco, le déjeuner local dans les mœurs alimentaires de l'État. Enfin on retrouve des particularités locales comme le jambon épicé appelé commercialement Spam[71].
En 1977, laTeam Hawaii, une équipe professionnelle de soccer au sein de laNorth American Soccer League joue sur l'île. Toutefois, du fait des coûts importants et de la distance avec le continent l'équipe s'arrête au bout d'une saison[72].
↑abc etdZev Borow, « Haole go home ! Petite geste du mouvement sécessionniste hawaïen », inDes nouvelles de McSweeney's, éditions Gallimard/Folio, 2008,p. 127-154.
↑Francis A. Boyle, « The restoration of the Independant nation of Hawaii under international law », inSt Thomas Law Review 7 (1994-1995), ppes 727-738
↑Martins Paparinskis, « Investment arbitration and the la of contermeasures », inBritish Year Book of International Law 2008, Oxford, 2009, note 411 page 339 : « TheLarsen arbitration dealt with a claim by a US national of Hawaiian origin against the Kingdom of Hawaii (that both parties considered still existing in international law because of the internationally wrongful way it was annexed by the US) regarding breaches of international law by the US that the Kingdom had not prevented. ».
↑Armand Hage,« L'américanisation forcée d'Hawaii », dans Armand Hage et Jean-Yves Fabron,Mondes océaniens, études en l'honneur de Paul Deckker, Paris, L'harmattan,, 283-292 p.(ISBN9782296113039).
↑« We have discontinued our Flexpart forecast of the atmospheric dispersal of radionucleides from Fukushima. This due to the fact that we do not have access to reliable release rates reflecting the current situation at the plant to be used as input to our simulations. It is likely that the release of radioactive material is significantly reduced compared to the initial period, and that levels no longer pose a health risk at distance from the plant. » (Source).