Situé au carrefour des axes de liaison historique entreParis etToulouse (nord-sud) et l'Atlantique et leMassif central (ouest-est), le département occupe la partie ouest de l'ancienne province duLimousin qui recouvrait aussi une partie des actuels départements de laCreuse et de laCorrèze.
La Haute-Vienne fait partie de la régionNouvelle-Aquitaine, anciennement et historiquement duLimousin et de laMarche. Elle est limitrophe de six départements : laCreuse (préfecture :Guéret) à l'est, laCorrèze (préfecture :Tulle) au sud-est, laDordogne (préfecture :Périgueux) au sud-ouest, laCharente (préfecture :Angoulême) à l'ouest, laVienne (préfecture :Poitiers) au nord-ouest et l'Indre (préfecture :Châteauroux) au nord. Elle est drainée principalement par deux cours d'eau qui la traversent d'est en ouest : laVienne, qui lui donne son nom et qui arrose les deux villes principales,Limoges etSaint-Junien, et laGartempe, affluent indirect de la Vienne via laCreuse, au nord.
La Haute-Vienne possède 149 996 ha de bois, soit un taux de boisement de 29,6 %. Le département arrive en dernière position régionale, puisque la Corrèze affiche un taux de plus de 45 %, et la Creuse est recouverte à 29,8 % de forêts[1]. Il y a près de 7 000 km de cours d'eau.
Les entités géographiques qui forment la Haute-Vienne sont moins distinctes que celles deCorrèze voisine, mais les paysages diffèrent toutefois en s'organisant en quatre grands ensembles.
la moyennevallée de la Vienne, en aval de sa confluence avec leTaurion, et à laquelle on peut ajouter les zones environnantes et les vallées des principaux affluents, tels l'Aurence et laGlane en rive droite, et laBriance, l'Aixette et laGorre en rive gauche. Cette partie concentre la majeure partie de la population (environ 250 000 habitants) et des villes. Son altitude varie de 150 à 400 m.
La Haute-Vienne bénéficie d'unclimat de type océanique aquitain atténué, subissant uneinfluence montagnarde due à la proximité duMassif central et à l'altitude. Les hivers peuvent être neigeux, particulièrement sur le relief, mais il n'est plus inhabituel de n'avoir qu'un ou deux jours de neige àLimoges. Les étés peuvent être beaux et très chauds, comme très humides. L'automne est souvent agréable et ensoleillé, septembre et octobre sont rarement froids.
Données climatiques et températures[2] pour la ville deLimoges :
Il tire son nom de la rivièreVienne, qui le traverse d'est en ouest.
Son nom est aussi adapté dans les deux langues régionales. Enlimousin, dialecteoccitan, le département est appeléNauta Vienna ouNauta Vinhana[3]. Enmarchois, dialecte duCroissant (langue intermédiaire entre occitan etlangue d'oïl) et parlé dans le nord du département, le nom estNaute Vienne ouAute Vienne[4],[5].
Peu de vestiges préhistoriques ont été découverts sur le territoire qui correspond à l'actuel département. Quelques pièces et vestiges duPaléolithique etMésolithique ont néanmoins été découvertes près deSaint-Jean-Ligoure et dans les vallées de laGartempe et de laVienne[6]. L'avènement de l’agriculture et de nouvelles techniques plus élaborées ont permis la découverte de céramiques dans l'abri de la Roche aux fées, àCieux[7].
L'installation humaine duNéolithique est plus facilement prouvée par différents ensembles mégalithiques, comme ledolmen de Chez Boucher àLa Croix-sur-Gartempe, ou celui de la Borderie, àBerneuil (-2 650 av. J.-C.) et àBreuilaufa, et le mobilier funéraire trouvé avec attestant du commerce (flèches, coquillages, parures…)[8]. L'arrivée de l'âge du bronze est illustrée par les haches trouvées àChâlus[9].
Forte de sa position stratégique, Augustoritum fait partie de la provinceAquitaine, tout comme d'autres localités :Rongomagus (Rancon),Blatomagus (Blond) etCarovicus (Château-Chervix).
Avec les premières tensions extérieures et les invasions barbares, la cité connaît un déclin dès leIIIe siècle.
Des communautés religieuses sont fondées :Solignac est fondée parÉloi de Noyon,Saint-Martial en 848. En 994, les reliques de saint Martial sont exposées afin d’éradiquer le « mal des ardents » ; ce sont les premièresostensions limousines. L'abbaye de Saint-Martial possède un imposant patrimoine. C'est aussi l'époque de prospérité de l'ordre de Grandmont, fondée par les disciples d'Étienne de Muret. Ces monastères œuvrent, en plus de leur rôle de christianisation, pour l'aménagement du territoire et l'agriculture.
Vicomté de Limoges
Le Limousin est un territoire partagé entre diverses seigneuries, avec pour conséquence une forte insécurité. Les vicomtes réussissent à étendre leur influence vers lePérigord. Des châteaux sont construits sur desmottes :Châlucet,Lastours…
Il en est de même à la génération suivante, entreRichard Ier, roi d'Angleterre, ditRichard Cœur de Lion et Philippe Auguste. À l'occasion d'une trêve entre les deux souverains, Richard décide de s'en prendre au vicomte Adémard V de Limoges, qui s'était rallié au roi de France en son absence. C'est au cours d'une expédition punitive contre les châteaux qui protégeaient Limoges par le sud, queRichard Cœur de Lion est mortellement blessé par le chevalier limousinPierre Basile lors du siège duchâteau de Châlus-Chabrol en 1199.
La région est durement éprouvée par laguerre de Cent Ans. Marche entre leduché de Guyenne, anglais, et le royaume de France, le Limousin est touché par les bandes de mercenaires qui ruinent les campagnes. Avec la défaite deJean le Bon en 1356 et letraité de Brétigny, la France donne aux Anglais un grand territoire comprenant le Limousin.La Cité de Limoges donne son soutien à la couronne française, quandle Château apporte son aide à la couronne anglaise et auPrince noir. Celui-ci metLimoges à sac en 1370, mais la totalité de la ville se rend au roi de France.
Une paix précaire s'installe à nouveau, troublée notamment par la guerre civile entreArmagnacs etBourguignons. Diverses cités trouvent un essor dans les échanges commerciaux en plus des pèlerinages religieux (ex.Le Dorat,Saint-Junien,Saint-Léonard-de-Noblat).
Laréforme protestante pénètre dans la région, entraînant des conversions, peu nombreuses malgré la propagande deJeanne III de Navarre dited'Albret, vicomtesse de Limoges. Le Limousin est le lieu de la victoire de l’armée royale sur les troupes deGaspard II de Coligny à labataille de La Roche-l'Abeille. Ruinés par la guerre, les paysans s'insurgent contre les seigneurs.
En installant et imposant la paix et protégeant les paysans,Henri IV permet au Limousin de connaître à nouveau une certaine prospérité. Il est accueilli par une foule enthousiaste lorsqu'il entre à Limoges le 20 octobre1607.
LaContre-Réforme entraîne la création de nombreux couvents et ordres religieux, surtout àLimoges. Les laïcs pratiquent la bienfaisance à l'égard des religieux.
Les idées des philosophes commencent aussi à circuler dans la bourgeoisie, relayées par les loges maçonniques dont la première voit le jour à Limoges en 1760.
Le Limousin fournit des hommes illustres à l'État, comme le révolutionnairePierre-Victurnien Vergniaud et le futur maréchal d'EmpireJourdan. La région connaît peu de violences. Les paysans profitent de la vente des biens nationaux et du partage des biens communaux.
Le retour des souverains, pendant laRestauration, lamonarchie de Juillet, puis leSecond Empire, conjugué avec l'essor de l'industrie de la porcelaine, fait naître un début de ressentiment à l'égard de la monarchie et le début d'un ancrage à gauche, mené par la classe ouvrière.
L'usine de porcelaine Haviland, au début duXXe siècle.
La Haute-Vienne se démarque aussi par son attachement rapide à la République, comme en témoigne la proclamation de celle-ci deux jours avant l'instauration nationale, en1848. Lors des élections de 1849, les Hauts-Viennois élisent une majorité de députés radical-socialiste. La ville et le département acquièrent véritablement leur image de régionrouge. Sous le Second Empire, un clivage émerge dans le département entre le monde urbain majoritairement républicain et les campagnes du département adhérant de plus en plus au bonapartiste. À la chute de l'Empire, une éphémère Commune est proclamée en 1871.Cependant, comme au niveau national, les élections législatives du 8 février 1871 voient la victoire sans appel des forces monarchistes dans le département : six sièges sur les sept qui étaient à pourvoir passent entre leurs mains. La plupart de ces nouveaux élus sont des orléanistes, des monarchistes modérés, par exemple Teisserenc de Bort, ou André Duléry de Peyramont.En 1876, les Républicains remportent très majoritairement les élections législatives dans le département.
La région connaît toujours une bonne santé économique (arrivée duchemin de fer en 1856, agriculture en expansions avec les bovins, production textile), permettant à la population d'augmenter : Limoges dépasse les 90 000 habitants à la veille de laPremière Guerre mondiale, la Haute-Vienne compte plus de 300 000 âmes, le Limousin approche le million.
L'entrée du village martyr d'Oradour
Les idées politiques (socialisme et communisme) se développent, aidées par le syndicalisme embryonnaire (laCGT est créée à Limoges en 1895). Les premières grèves font leur apparition. Mais la vie locale, puis rapidement nationale, est marquée par lesgrèves de Limoges de 1905, quand les manifestations font un mort, Camille Vardelle.
LaGrande Guerre tue un grand nombre de jeunes Haut-Viennois, et développe l'industrie de la chaussure et des draps. Les prix augmentent, les grèves sont nombreuses. Celles-ci donnent une image négative du Limousin. Les généraux incapables sont envoyés parJoffre à Limoges : d’où l’expression « limoger ».
Lacour d'appel deLimoges connaît des affaires jugées par les tribunaux de son ressort qui s'étend sur les départements de laCorrèze, de laCreuse et de la Haute-Vienne.
Le département de la Haute-Vienne constitue de très longue date, un des points forts de l'influence de la gauche en France. Les suites de laPremière Guerre mondiale, la tradition ouvrière et syndicale (laCGT s'est constituée au Congrès de Limoges en 1895[1]) en ville comme à la campagne, puis laRésistance ont favorisé l'émergence d'une forte concurrence entre les deux courants de la gauche, le courant communiste et le courant socialiste, qui ont occupé largement l'espace politique du département.
Au début duXXIe siècle, lePCF conserve un poids notable, mais est jusqu'en 2017 largement dominé par lePS. L'hégémonie socialiste (les trois sièges de députés, les deux sièges de sénateurs, et la majorité des cantons et des communes de plus de 3 500 habitants occupés) prend cependant fin dans le courant de la décennie 2010. Dans un premier temps, ce déclin est consécutif au regain de la droite, symbolisé par la victoire inattendue d'une liste d'union de la droite et du centre lors desélections municipales de 2014, plusieurs réussites lors desélections départementales de 2015 et enfin l'élection inédite d'un sénateur centriste. Dans un second temps, l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République implique pleinement la Haute-Vienne dans le profond renouveau de l'Assemblée nationale en 2017, puisque les trois candidats socialistes (dont une sortante) sont éliminés dès le1er tour, au profit d'affrontements opposant alternativement la gauche radicale, la droite et les candidatsla République en Marche, ces derniers s'imposant dans les trois circonscriptions.
En dépit d'une hausse notable dans lesannées 2010, le vote d'extrême-droite demeure modeste.
Néanmoins, à partir desélections municipales de 2020, lePS haut-viennois et ses partenaires de gauche restent largement majoritaires dans le département sans pourtant réussir à reprendre la Ville de Limoges queLes Républicains conservent. Lors desélections sénatoriales 2020 en Haute-Vienne, lePS parvient à reconquérir le second poste de sénateur. Lors desélections départementales 2021, lePS et ses alliés de gauche (PCF, ADS) remportent largement le scrutin (34/42 sièges), ce qui constitue une nette augmentation de la majorité comparée à la précédente élection. En même temps, lesélections régionales de 2021 montre le fort ancrage local du Parti socialiste qui remporte 6 sièges avec 42% des voix.
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
319 379
319 787
319 595
326 037
322 447
336 061
349 332
363 182
372 878
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
375 724
381 753
385 732
384 736
350 235
351 311
335 873
333 589
336 313
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
324 429
332 514
341 589
352 149
355 737
353 593
353 893
367 156
376 058
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
2022
-
-
-
-
-
-
374 978
371 691
372 438
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[16] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[17] puis population municipale à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique
À l'image duLimousin, la Haute-Vienne a vu sa population décroître au cours duXXe siècle, certes suivant un phénomène bien moindre à celui observé enCorrèze et surtout enCreuse. Depuis lesannées 1990, avec l'achèvement dans lesannées 1970 de l'exode rural et le regain d'attractivité des espaces ruraux observé à l'échelle nationale, la tendance s'est inversée, le département ayant donc gagné plus de 10 000 habitants. Cette tendance[19] largement portée par l'espace périurbain de l'aire urbaine de Limoges, est due à plusieurs phénomènes : l'installation de Britanniques, de retraités, de diplômés natifs de la région mais ayant suivi leurs études ailleurs, l'arrivée de néo-ruraux. Les études de l'Insee mettent en évidence le rôle des axes de transport comme l'autoroute A20 dans cette attractivité, en plus de motivations liées au cadre de vie et à la pression foncière moindre qu'en ville. Les perspectives pour l'avenir sont toutefois incertaines, en raison d'un vieillissement toujours important, d'un solde naturel négatif et d'un taux de fécondité faible[20].
Au recensement de 1999, la Haute-Vienne était donc peuplée de 353 893 habitants, occupant ainsi le59e rang national.
À la suite du conflit entre l'Ukraine et la Russie débuté en 2022, la Haute-Vienne a accueilli 644 réfugiés ukrainiens, à la date du 23 août 2022, d'après le bureau d'accueil dédié de la préfecture de la Haute-Vienne[22].
L'industrie, secteur important auparavant comme dans bon nombre de régions françaises, a traversé la crise. L'économie locale est marquée par la présence de nombreuses industries ayant de plus en plus tendance à se rapprocher de l'économie de patrimoine ou traditionnelle, tout en gardant leur aspect industriel. Les plus connues de ces activités sont l'émail et laporcelaine de Limoges, les chaussures Weston, lesganteries de Saint-Junien. L'automobile paraît désormais être un des piliers de l'industrie limougeaude, avec l'entrepriseRenault Trucks (ex. RVI-Saviem) et l'équipementierValeo (famille transmissions). L'industrie de la Haute-Vienne est aussi symbolisée par l'industrie du bois de manière contemporaine (International Paper àSaillat-sur-Vienne) comme historique (port du Naveix, ancien port où arrivaient les troncs d'arbre flottant sur laVienne depuisEymoutiers, et par l'activité minière, étant donné que c'est en Haute-Vienne que se trouvaient les mines d'uranium les plus productives de France auXXe siècle.
Les services sont désormais le secteur dominant, avec la présence d'entreprises de renommée mondiale (Legrand), destechniques de pointe (technopole Ester), d'écoles reconnues (ENSIL), et l'augmentation des ressources dues au tourisme en expansion.
À l'image de la région et duMassif central, la Haute-Vienne a longtemps pâti de son isolement et de sa mise à l'écart des grands axes de communication. Lesannées 1990 et surtout lesannées 2000 ont vu une nette amélioration des moyens de transports principalement sur le plan routier. Ce fut le cas avec la mise en service progressive de l'autoroute A20 (Paris-Toulousevia Orléans et Limoges), qui plus est gratuite entreVierzon etBrive, et la mise à 2x2 voies en Haute-Vienne de laRoute nationale 141 en direction d'Angoulême.
Historiquement, depuis leXIXe siècle, la Haute-Vienne est desservie sur le plan ferroviaire par deux axes d'importance nationale tels que la ligne dite duPOLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) et laligne Lyon - Bordeaux. Aujourd'hui, les liaisons avecParis offrent les fréquences les plus régulières, avec 10 allers-retours quotidiens effectués en 3 heures environ. Les liaisons avec les autres grandes métropoles se sont détériorées au cours des dernières décennies : suppression des relations directes avecNantes puisLyon etClermont-Ferrand, diminution des fréquences et/ou allongement du temps de parcours avec les autres grandes villes telles queBordeaux etToulouse. L'aller-retour quotidien par TGV mis en place en 2007, et qui offrait une relation directe avec l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle etLille par l'utilisation de la ligne du POLT, a été supprimé en 2016. Par ailleurs le projet deTGV entre Poitiers et Limoges, à l'étude entre 2006 et 2016[25], a été fortement remis en question dans les années 2010. Il vise à ouvrir le territoire aux transports interprovinciaux indépendamment de la région parisienne, s'inscrivant dans la même vision d'aménagement du territoire que celle de latransversale Alpes Auvergne Atlantique.
Réseau ferré départemental.
Temps de parcours par la route entre Limoges et les communes de la Haute-Vienne.
Trafic journalier 2007 en Haute-Vienne.
Durant le début desannées 2000, les transports aériens étaient en pleine expansion surtout dans le domaine descompagnies aériennes à bas coût, avec la fréquentation en forte hausse de l'aéroport de Limoges-Bellegarde[26], notamment vers l'Angleterre. La fréquentation a diminué lors de la crise duCovid-19. Cependant, lacrise économique de 2008 semblait avoir des impacts sur la présence britannique, puisque de nombreux flux inverses avaient été observés. De plus, l'ouverture en2010 de l'aéroport de Brive devait avoir des conséquences sur le trafic à Limoges.
Limoges est le siège depuis1968 d'une université : l'université de Limoges, réunissant plus de 20 000 étudiants sur l'académie. S'ajoutent plusieurs écoles et centres de formation réputés : l'ENSIL, leENSCI, l'3IL...
Le département rassemble 204écoles primaires, 268 établissements publics pour 11 privés. Il y a 33collèges publics et 5 privés. On dénombre 12lycées publics et 3 lycées privés.
Le département possède des lieux de culte des principales religions notamment à Limoges.
Le diocèse catholique de Limoges qui fait partie de laprovince ecclésiastique de Poitiers recouvre deux départements, la Haute-Vienne et la Creuse, et a son siège épiscopal sur le territoire de la commune, lieu habituel de la résidence de l'évêque. Le diocèse est actuellement vacant depuis la nomination dePierre-Antoine Bozo àLa Rochelle enaoût 2025.
En 2008,Laurent Bourdelas publie le premier ouvrage de référence consacré à la littérature du Limousin de l'Antiquité à nos jours :Du Pays et de l'exil - Un Abécédaire de la littérature du Limousin, postface dePierre Bergounioux,Les Ardents Éditeurs. On y retrouve la plupart des écrivains, poètes, dramaturges originaires de la région ou s'y étant installés. Bon nombre d'entre eux sont originaires de la Haute-Vienne. Ce livre est salué parGeorges-Emmanuel Clancier, fourmille de renseignements souvent inédits ou ignorés[réf. souhaitée].
Jusqu'auXVIe siècle, la langue parlée quasi exclusivement est lelimousin, dialecte de l'ensembleoccitan (à côté de l'auvergnat, du languedocien, du gascon, du provençal et du vivaro-alpin). Elle est la langue des premierstroubadours (trobadors en occitan, detrobar=trouver -le thème, la rime...-).
Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début duXXe siècle, époque à partir de laquelle le français prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler l'occitan à l'école. La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd'hui, surtout par les natifs limousins ayant plus de 50 ans. Beaucoup de personnes plus jeunes comprennent cependant le "patois", de par leurs parents et grands-parents.
La culture et la langue occitanes restent vivaces, tout comme la musique traditionnelle (voir paragrapheMusique plus bas).L'Institut d'études occitanes, leFélibrige et d'autres associations, s'attachent depuis plusieurs décennies à faire perdurer la pratique et l'étude de l'occitan limousin.
On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) desLimousins, ainsi que dans leuraccent : les "ai", prononcés "è" dans le Nord de la France, sont ici prononcés "é" (exemple : français donnefrancé).
Un des emblèmes de la cuisine locale reste lepâté de pomme de terre. On retrouve nombre de recettes différentes pour ce même plat. Sont également fortement reconnus lesgalétous (ou tourtous), le boudin noir, lafarcidure, lamique, les soupes, leclafoutis et laflaugnarde, lemassepain de Saint-Léonard.
Récemment mises à l'honneur par un spot publicitaire, la viande debœuf limousine et lapomme du Limousin font également partie du paysage gastronomique local. Le vin est très peu produit dans le département, les vignes ayant été éradiquées par les épidémies (mildiou etphylloxéra de la fin duXVIIIe siècle).
La pratique de la musique traditionnelle reste très vivace. En témoigne par exemple la création en 1971 d'une des premières associations de formation mutualiste en musique et danses traditionnelles, l'Association des Ménétriers du Massif central, toujours active, puis du1er département de musique et danse traditionnelles au sein d'unCRR en France, en 1987, àLimoges, et l'existence de groupes traditionnels.
Les musiques actuelles sont de plus en plus représentées, par la mise en place de sites spécialisés (bars, salles, festivals comme lesVeyracomusies, Catalacum ouLost in Limoges) et d'associations organisatrices, telles la Fédération Hiero deLimoges.
En 2007, l'ensemble des festivals, expositions et spectacles a drainé 287 545 personnes, soit une baisse de 2,2 % par rapport à l'année précédente[27]. Cependant, la programmation générale des manifestations départementales reste diversifiée et en constant mouvement ; en témoigne la création récente du festival Manifesten ou de la biennale de la Porcelaine.
La Haute-Vienne semble consciente que son principal atout touristique est la nature (tourisme vert), mais le patrimoine bâti est également important. Les arts du feu à Limoges et les savoir-faire sont nombreux : porcelaine, émail, bois, papier, ganterie... La culture est également encouragée et mise en valeur avec les festivals, les manifestations, les musées, l'ensemble baroque de Limoges…
En2006, la Haute-Vienne possédait 95hôtels classés entre 0 et 4 étoiles, totalisant 2 382 chambres. C'est plus que laCreuse (666 chambres sur 43 hôtels), l'Indre (1 680 chambres sur 79 hôtels) et laCharente (1 910 chambres sur 77 hôtels), mais c'est moins que laDordogne (4 057 chambres sur 223 hôtels) ou laVienne (5 036 chambres sur 111 hôtels). LaCorrèze possède plus d'hôtels (108), mais moins de chambres (2 123). La majorité d'entre eux, 35,8 % soit 34 hôtels sont situés sur la commune deLimoges. Parmi les communes les mieux dotées viennent ensuiteSaint-Junien, avec 6 hôtels,Peyrat-le-Château etBessines-sur-Gartempe, 4 hôtels chacune. Un seul hôtel possédait 4 étoiles, situé sur la commune deNieul. 10 hôtels étaient classés 3 étoiles.
Il existe 5 villages de vacances et 41 centres de vacances[27].
Le département possède 54 terrains decamping traditionnel, 29,5 % des 183 terrains de la régionLimousin. Ces terrains rassemblent 3 810 emplacements des 12 287 de la région[30]. Les campings restent le premier mode d'hébergement du département, avec 49,8 % du total des lits, soit 12 854 lits. En comptabilisant les aires naturelles et les campings à la ferme, on dénombre 67 terrains[27].
La capacité totale d'accueil est de 109 029 lits, dont 83 195 lits en résidences secondaires. Outre les campings (50 %), les 25 834 lits restant composent l'offre marchande répartie entre les hôtelleries (20 %), les meublésGîtes de France (14 %), les centres de vacances (6,2 %), les villages de vacances (4,7 %), les chambres d'hôtesGîtes de France (3 %) et les meublésClévacances (2,5 %)[31].
En 2006, le nombre de nuitées dans le département a été de 636 704, toutes origines de touristes confondues, soit plus de 16 000 nuitées en plus par rapport à l'année 2005. Ce sont les nuitées françaises qui ont permis cette hausse, les nuitées étrangères ayant baissé sur cette période de plus de 500 unités. Le taux d'occupation des hôtels a augmenté sur toutes les catégories d'établissements, de l'hôtel de chaîne au Quatre étoiles, entre 2005 et 2006, passant de 52,8 à 56,1 %[31]. Entre 2006 et 2007, la hausse s'est poursuivie, atteignant 56,9 %, et un taux de 70,4 % dans les chaînes d'hôtels[27].
Les nuitées sont les plus nombreuses en juin (67,9 % d'occupation) et en septembre (65,1 %), ce qui montre que la Haute-Vienne « vit » davantage en dehors de la haute saison que pendant celle-ci, même si cette tendance tend à s'estomper.
Ce tableau indique les principales communes de la Haute-Vienne dont lesrésidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008[32] :
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Yves Lavalade,Dictionnaire toponymique de la Haute-Vienne : Noms de communes, noms de lieux habités, noms ethniques, noms de cours d'eau, noms cadastraux, dialectologie occitane, index toponymique, annexes,Éditions Lucien-Souny,Limoges, 2000.
↑Maximilien Guérin, Michel Dupeux, « Comment écrire le bas-marchois ? »,Mefia te ! Le journal de la Basse-Marche,no 5,(lire en ligne)
↑Jean-Pierre Baldit, « Quelle graphie utilisée pour le marchois ? »,Patois et chansons de nos grands-pères marchois. Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon (dir. Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume), Paris,Éditions CPE,,p. 84-87(ISBN9782845038271)
↑Jean-Michel Beausoleil et Ph. Picard, « Un monument mégalithique à occupation artenacienne : Le dolmen de "Chez Boucher" à La Croix-sur-Gartempe (Haute-Vienne) »,Revue archéologique du Centre de la France,t. 26,no 1,,p. 7-20(lire en ligne, consulté le).
↑Oscar Hernandez, Patrick Léger et Dominique Vuaillat, « Le Limousin à l'âge du Bronze - Recensement synthétique des découvertes et première approche métallogénique »,Revue archéologique du Centre de la France,t. 28,no 1,,p. 55-76(lire en ligne, consulté le).
↑Julie Lardy, « Mines d'or en Limousin »,Détours en Limousin, surdetours-en-limousin.com,(consulté le).
↑Jean-Michel Desbordes et Jean-Pierre Loustaud,Limoges antique, Collection « Guides archéologiques de la France », Imprimerie nationale, Paris, 1991
↑Dominique Lormier,La Libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées, Éditions Lucien Sourny,(ISBN978-2-84886-065-7),p. 15.