Harrison Ford naît en 1942 àChicago[2] d'un pèrecatholique, Christopher Ford (1906-1999), et d'une mèrejuive, Dorothy Nidelman (1917-2004)[3]. Son grand-père paternel, John Fitzgerald Ford, estirlandais et sa grand-mère, Florence Veronica Niehaus, estallemande. Ses grands-parents maternels, Harry Nidelman et Anna Lifschutz, sont desimmigrés juifsashkénazes venus deMinsk, enBiélorussie[4]. Sa mère est actrice de radio, avant de se consacrer à sonfoyer, tandis que son père estdirecteur publicitaire[5] faisant occasionnellement l'acteur de radio comme sa femme[6].
Harrison et son frère Terence, né en 1945, grandissent dans une famille de laclasse moyenne[2]. Christopher et Dorothy Ford élèvent leurs enfants en « inventant » une éducation basée sur la combinaison de leursconvictions religieuses et culturelles respectives[2]. Aujourd'hui, quand il est question de savoir quelle est sa religion, Harrison Ford répond avec humour : « démocrate »[7]. Il dit également qu'il se sent « Irlandais en tant que personne mais Juif en tant qu'acteur »[8].
Harrison Ford commence sa scolarité à l'école élémentaire Graeme Stewart[9]. Celui que ses camarades appellent « Harry » est admis à laMaine East High School(en)[9] en 1956[10]. Élève moyen[6], il participe à toutes sortes de clubs au sein de l'établissement : président du club desciences sociales, membre du club demodélisme ferroviaire, représentant du club des garçons de l'école etdélégué de classe[9]. À cette période, il effectue également ses premières prestations publiques en étant la voix de la radio du collège[9] qui vient d'être créée[11]. Par ailleurs, il intègre la troupe de danse de l'école ainsi que l'équipe degymnastique pour une brève période[9].
En 1960, il quitte le lycée diplômé[9] et intègre sous la pression de ses parents leRipon College(en), dans leWisconsin[3]. Il fait partie de lafraternitéSigma Nu[12] et étudie lalittérature anglaise et laphilosophie[3] avec de piètres résultats[13]. En troisième année, le mauvais élève qu'il est prend part aux cours d'art dramatique, pensant ainsi saisir l'opportunité d'obtenir facilement de bonnes notes[3] : c'est le déclic, Harrison sait désormais ce qu'il veut faire de sa vie professionnelle. En 1964, à trois jours de la remise des diplômes, il apprend qu'il ne sera pas diplômé à cause de ses absences répétées[14]. Il rentre enIllinois avec un sentiment de honte et d'humiliation[15].
Malgré leur scepticisme pour la voie choisie par leur fils, les parents d'Harrison Ford l'encouragent[3]. Sachant que ce n'est pas dans le Wisconsin qu'il pourra lancer sa carrière, il part pourHollywood[16] avec Mary Marquardt, une comédienne qu'il a rencontrée durant ses années d'études et qu'il épouse en 1964.
Une fois enCalifornie, les rôles ne se bousculent pas. Après une série de castings sans résultat, il se voit proposer par laColumbia Pictures un contrat de 150dollars par semaine[17] pour faire de petites apparitions à la télévision. Durant cette période, il échappe de peu à la mort lors d'un accident de voiture quand il perd le contrôle de son véhicule et percute un poteau[18]. Sa cicatrice au menton, aujourd'hui l'un de ses signes distinctifs, constitue une séquelle de cet événement[19]. Persévérant, en 1966, il apparaît pour la première fois au grand écran dansUn truand avecJames Coburn, dans un rôle pour lequel il n'est pas crédité au générique. La même année, il échappe à un départ pour laguerre du Viêt Nam en simulant la folie[6]. À la suite de cela, il écrit une lettre pseudo-philosophique aux autorités pour expliquer les raisons de son acte[20]. En 1997, il précise que sonobjection de conscience « s'appuyait sur des principes philosophiques manifestés à l'université »[21].
En 1967, il obtient un deuxième rôle, toujours sans être crédité au générique, dansLuv. C'est finalement dansLa Poursuite des tuniques bleues, la même année, que son nom apparaît pour la première fois à l'écran. Il est crédité sous le nom de « Harrison J. Ford » pour le différencier del'ancien acteur defilms muets portant le même nom que lui[17]. Dans ces petits rôles, ses revenus sont modestes, ce qui est d'autant plus problématique que son épouse donne naissance à leur fils Benjamin[10]. L'acteur accepte mal les petits rôles que laColumbia lui affecte, et il se voit dans l'impossibilité d'exprimer son jeu ainsi que sa personnalité[20]. Son contrat est alors rompu sous prétexte de son manque decharisme et en raison de ses remarques successives sur la pauvreté desscénarios qui lui sont soumis[6]. Il admet aujourd'hui ne pas avoir été très coopératif avec le studio[20], jugeant que cette arrogance lui a permis de croire en sa carrière et de cacher sa timidité[22], même s'il était alors à deux doigts d'abandonner cette voie[20]. Peu de temps après, il s'engage avecUniversal Pictures, qui lui donne de petits rôles dans desséries telles queLe Virginien ouL'Homme de fer. Ces petites apparitions demeurent insuffisantes pour subvenir aux besoins de sa famille. Il recherche donc une alternative au métier d'acteur[23].
En effectuant des travaux dans sa maison, Harrison Ford décide soudainement de devenircharpentier[24]. Il renonce à devenir acteur et apprend à travailler le bois à travers les livres qu'il emprunte à la bibliothèque locale[25]. Il trouve son premier travail de menuiserie au chantier d'unstudio d'enregistrement pour lecompositeurSérgio Mendes[25]. En parallèle de son nouveau métier, il accepte quelques petits rôles au cinéma (Zabriskie Point en 1970) ou dans la série télévisée (Gunsmoke en 1972). Durant cette période, sa femme donne naissance à leur deuxième fils, Willard[10].
Un contrat avecColumbia Pictures le rémunère alors de 115 dollars par semaine[26]. À cette époque, Ford fait notamment la rencontre du couple de cinéastes français formé parJacques Demy etAgnès Varda, avec qui il se lie d'amitié. Demy envisage notamment sérieusement de lui confier le rôle principal du premier film qu'il s'apprête à tourner aux États-Unis,Model Shop ; ses producteurs l'en empêchent et engagent, à son insu,Gary Lockwood considéré comme plus expérimenté. Des décennies plus tard, Varda fait apparaître brièvement Ford dans ses documentairesL'Univers de Jacques Demy (1995) etLes Plages d'Agnès (2008)[26],[27].
Au fil de ses rencontres, il s'est fait un ami en la personne deFred Roos[28], ledirecteur de casting d'Universal, chez qui il fait régulièrement des travaux. Alors qu'il termine un chantier auSamuel Goldwyn Studio, Fred Roos lui présente un jeune réalisateur encore inconnu,George Lucas. Peu de temps après, ce dernier fait appel au menuisier charpentier pour faire des travaux d'aménagement chez lui[29]. Cette rencontre est déterminante pour la carrière d'acteur de Harrison Ford[30].
George Lucas (ici en 2006) lance pour de bon la carrière de Harrison Ford en lui donnant un rôle dansAmerican Graffiti (film de 1973).
En 1972, George Lucas propose à Ford le rôle du féru de vitesse Bob Falfa dans son prochain film,American Graffiti. Il accepte, car il juge le rôle suffisamment important pour s'impliquer dans la réussite du film[30]. Pour tourner ses scènes, il doit se couper les cheveux ; craignant de ne pas pouvoir honorer les propositions de tournage supplémentaires qui pourraient lui parvenir, il suggère à George Lucas d'affubler Bob Falfa d'unchapeau de cow-boy[30]. Le film sort durant l'été 1973 et engrange plus de 21 millions de dollars[31] lors de sa première exploitation en salle. Malgré ce succès, Harrison Ford, alors âgé de trente ans, reprend son activité de charpentier car le cachet de 600 dollars qu'il touche pour le tournage de ce film est insuffisant pour faire vivre sa famille. Sa motivation à faire carrière dans le cinéma est réanimée[32].
Il reprend donc son travail, tout en acceptant d'autres petits rôles.Francis Ford Coppola, pour qui il a également travaillé comme artisan[33], lui propose un rôle dans son filmConversation secrète avecGene Hackman en vedette. Il devait tenir le rôle de Mark : au dernier moment,Frederic Forrest obtient le rôle. Harrison Ford, qui récupère finalement le personnage de Martin Stett, en est furieux[34]. Pourtant grâce à ce rôle, le jeune acteur commence à faire parler de lui à Hollywood[35].
Jusqu'en 1976, il obtient quelques rôles à la télévision et vit plutôt bien de sa double activité. Pendant des travaux effectués chez George Lucas[6], celui-ci lui demande de donner la réplique aux acteurs lors ducasting pour son prochain film. Une audition que le réalisateur, souhaitant travailler avec de nouveaux visages, lui refuse. Pourtant, après quelques répliques, Lucas tient son acteur pour le rôle deHan Solo[36].
AprèsStar Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, Harrison Ford tourne plus régulièrement qu'auparavant grâce au statut qu'il vient d'acquérir. Il est engagé pour le filmHéros qui est réalisé parJeremy Kagan, un ami de George Lucas[37]. Il a pour partenaireHenry Winkler et campe Ken Boyd, un jeune homme avec des rêves plein la tête. Les critiques saluent son jeu, dans un personnage qu'il avoue adorer. Ce film passe inaperçu et ne lui permet pas d'accentuer sa notoriété[37].
Le besoin d'argent se faisant toujours ressentir[38], il obtient l'un des rôles principaux deL'ouragan vient de Navarone, la suite desCanons de Navarone. Le film, sorti en 1978 et dans lequel il partage l'affiche avecRobert Shaw, est un échec aux États-Unis. Le nom de la nouvelle vedette attire le public en France, ce qui permet àL'ouragan vient de Navarone de faire un nombre d'entrées proche du million[39].
L'année suivante sortApocalypse Now deFrancis Ford Coppola, où il apparaît dans une seule séquence. Il interprète le colonel Lucas qui transmet l'ordre de mission du capitaine Willard, joué parMartin Sheen. Bien que ce film sorte en 1979, Harrison Ford a en fait tourné sa scène durant l'année 1976, avant d'être connu pour son rôle deHan Solo[40].
Cette même année sortGuerre et Passion dePeter Hyams. Il y interprète David Halloran, un pilote américain posté enAngleterre pendant laSeconde Guerre mondiale, qui tombe amoureux d'une infirmière anglaise et qui a pour mission d'escorter en France un agent du service de renseignements britannique s'avérant être le mari de celle-ci. Ce rôle lui permet d'expérimenter son jeu pour la première fois dans des genres romantique et dramatique[41].
Son film suivant estLe Rabbin au Far West, unecomédie deRobert Aldrich. Initialement prévu pourJohn Wayne[42], le rôle ducow-boy Tommy est accepté par Harrison Ford sous la « gentille pression » de son fils Willard. C'est également pour lui l'occasion de retrouver les tournages américains après deux films en Angleterre. Il joue aux côtés deGene Wilder, un acteur qui a collaboré à plusieurs reprises avecMel Brooks. La comédie n'étant pas le domaine de prédilection duréalisateur, le film ne répond pas aux attentes qu'on y avait placées, mais attire tout de même plus queGuerre et Passion[43].
Il reprend ensuite son rôle de Bob Falfa pour une petite apparition non créditée dans lasuite deAmerican Graffiti. La consécration arrive par ses prestations dans la suite de la sagaStar Wars puis se confirme avec les aventures d'Indiana Jones.
En 1976, malgré ses réticences à voir jouer des inconnus dans le film[36], la20th Century Fox accepte qu'Harrison Ford soit choisi pour incarnerHan Solo dans ce qui sera une des plus grandes sagas du cinéma :Star Wars. Il obtient le rôle face à la concurrence deKurt Russell[36],Nick Nolte[44],Christopher Walken[45],Al Pacino[46] ouRichard Dreyfuss[47].George Lucas juge Harrison Ford plus à même d'incarner un personnage disposant d'une dimension cynique, qui tranche avec celle des personnages deLuke Skywalker ouLeia Organa. C'est également un personnage plus âgé que les autres, à l'exception notable de celui joué parAlec Guinness, un acteur britannique dont la présence compense un casting composé d'acteurs inconnus. La prise de risque paraît étonnante pour un film d'une telle envergure. Pensant jouer dans un film pour enfants, les acteurs ont du mal à interpréter leur rôle sérieusement et multiplient les pitreries[36].
Avec un salaire de 650 000 dollars, ce film permet enfin à Ford d'abandonner son métier de charpentier et de se concentrer pleinement sur sa carrière artistique[36]. Malgré l'échec prématurément annoncé par laFox,Star Wars est un énorme succès et fait de l'acteur la nouvelle coqueluche du public, lui apportant enfin, à trente-cinq ans, la consécration[36].
Le film donne lieu à deux suites dans lesquelles il reprend le rôle. DansL'Empire contre-attaque, son jeu de comédien prend une nouvelle dimension avec l'évolution dramatique du rôle de Han Solo, liée à la fois à sa relation amoureuse avec Leia et à sa position inconfortable face à la trahison de son ami,Lando Calrissian. Juste avant qu'il soit congelé dans la carbonite, la princesse lui déclare son amour et il doit répliquer« Je t'aime aussi ». Voyant le résultat peu convaincant,Irvin Kershner, le réalisateur, lui demande d'improviser. Il change donc la réplique en« Je sais… », qui restera indissociable de son personnage[36]. Le fait que Solo soit plongé dans la carbonite constitue en outre une alternative pour les scénaristes si Harrison Ford refuse de jouer dans le troisième volet de la saga. En effet, George Lucas n'est pas assuré que sa vedette accepte de reprendre à nouveau le rôle après son succès dansLes Aventuriers de l'arche perdue[36].
Sa participation est finalement confirmée. DansLe Retour du Jedi, le manque de profondeur de son personnage ne lui permet pas d'exploiter le début du film qui est pourtant consacré à sa libération. Pour compenser cette faiblesse, il souhaite une mort héroïque pour Han Solo, afin qu'il puisse retrouver la stature desépisodes précédents[48]. George Lucas refuse[36].
À la fin desannées 1970, les cinéastesGeorge Lucas etSteven Spielberg travaillent sur leur prochaine production : un film rendant hommage auxserials de leur enfance[50]. Pour ce projet, Spielberg pense immédiatement à Harrison Ford pour jouer le héros digne d'Allan Quatermain, mais Lucas y est opposé[51]. En effet, en plus de n'être toujours pas favorable à l'idée de reprendre un acteur qu'il a déjà fait jouer (« Je ne veux pas en faire monRobert De Niro ! », référence au lien qu'entretient De Niro avecMartin Scorsese)[50], il craint qu'une confusion soit faite entre ce nouveau personnage etHan Solo. Plusieurs acteurs sont alors approchés pour le rôle. C'est finalementTom Selleck qui est choisi pour incarner l'aventurier[50] : ce dernier refuse le rôle, à cause de son contrat qui le lie à la sérieMagnum[51]. Profitant de ce faux bond, Steven Spielberg persuade George Lucas qu'« Indy » est un personnage taillé pour Harrison Ford. L'acteur et le réalisateur sont mis en relation par George Lucas et, malgré son hésitation à signer pour trois films, l'acteur accepte l'offre.Indiana Jones est né[50].
Pour jouer l'aventurier, l'acteur doit apprendre à manier lefouet. Il lui faut se préparer physiquement pour un tournage éprouvant. Il arbore pour Indy le style typique de l'aventurier, avec une barbe de trois jours et un vieux blouson de cuir, sans oublier ce qui deviendra ses signes distinctifs : leBorsalino usé et le fouet. Il campe ainsi un personnage « multi-facettes » : tantôt courageux puis romantique, drôle ou encore fragile[50].
Le tournage desAventuriers de l'arche perdue est éprouvant pour toute l'équipe. Lors de la scène de bagarre contre un mécaniciennazi, l'avion roule sur la jambe de Harrison Ford. Il se retrouve avec unligament déchiré au fin fond de laTunisie. Au lieu de la soigner, sa jambe est simplement bandée pour qu'il puisse continuer à tourner[50]. Plus tard, il se blesse de nouveau sérieusement aux côtes en voulant assurer lui-même la cascade où Indiana est tiré au sol par un camion. Dans la scène où le docteur Jones affronte un guerrier le menaçant d'unsabre, pour laquelle était prévu un combat élaboré qui avait nécessité une longue préparation, l'acteur, au moment de la tourner, n'est pas en mesure de jouer : comme beaucoup de membres de l'équipe à ce moment-là, il est malade[50]. Pour se ménager, il propose à Steven Spielberg de tirer simplement un coup derevolver sur l'assaillant[52]. Le succès de cette courte scène auprès des membres de l’équipe est tel qu'elle est gardée au montage.Les Aventuriers de l'arche perdue sort au cinéma en1981 et connait un grand succès. Grâce à ce rôle, l'acteur réussit à surpasser la notoriété acquise avec le personnage de Han Solo et devient unestar reconnue[53].
En 1984 sort un deuxième film,Indiana Jones et le Temple maudit. Le pendant féminin d'Indy, aprèsKaren Allen dansLes Aventuriers, estKate Capshaw. C'est Harrison Ford qui, sous l'influence de Steven Spielberg, la choisit pour interpréter Willie Scott[54].
Durant le tournage des scènes où il est mené au palais duMaharadjah, l'acteur souffre d'unehernie discale à force de chevaucher un éléphant. Lors du combat contre unThug dans la chambre d'Indy, cette hernie le paralyse pour de bon. Aucun soin fait sur place ne faisant effet, il est rapatrié d'urgence auxÉtats-Unis pour y être opéré[54]. Lors de sa convalescence, il suit un traitement à base d'enzyme depapaye. Le remède est efficace et l'acteur fait son retour auSri Lanka au bout de trois semaines[54]. À la suite de cela, le tournage reprend normalement. Lors de sa sortie en salle, bien que lacritique trouve le film trop noir,Indiana Jones et le Temple maudit est un succès[54].
Le débute le tournage du troisième opus de la série,Indiana Jones et la Dernière Croisade[55]. Ce film dévoile notamment la relation qu'entretient Indy avec son père, avec comme toile de fond la quête duGraal. Alors que Harrison Ford revêt de nouveau son costume d'aventurier, son « rat de bibliothèque » de père est joué parSean Connery. Cette confrontation entre père et fils permet à l'acteur d'exploiter et d'exprimer d'autres facettes de la personnalité de son personnage. Dans ce film, on peut voir Indy adolescent ; c'est Harrison Ford qui suggère un interprète : il propose à Steven Spielberg et George Lucas un jeune acteur qui avait joué son fils dansMosquito Coast,River Phoenix. Pour justifier ce choix, il déclare :« Celui qui me ressemble le plus à cet âge, c'est River[19]. » Sur le plateau, l'ambiance est enjouée, comme pour la séquence où Indy et son père parlent à bord duZeppelin. Harrison Ford et Sean Connery la jouent sans pantalon, à cause de la chaleur qui règne[19]. Harrison Ford, qui a pris l'habitude de faire une grande partie de ses cascades, se retrouve suspendu au canon d'untank et contre une paroi en pierre, pendant que les accessoiristes lui jettent des morceaux d'argile au fur et à mesure que l'engin avance. Il doit également recommencer maintes fois une course de cheval à cause de son chapeau qui s'envole, car il est inimaginable qu'Indiana Jones perde son chapeau. Après un tournage sans problème majeur, le film sort en et est, comme les précédents, un succès commercial[19].
Un quatrième volet est évoqué dès 1994. Les emplois du temps surchargés de Ford, Lucas et Spielberg repoussent sans arrêt la mise en chantier du film. Après avoir hésité à faire ce nouvel épisode, l'acteur finit par proposer à Steven Spielberg de le faire :« Pourquoi ne pas faire un autre de ces films ? Le public est demandeur. » Il parvient à convaincre George Lucas, et le projet est lancé. C'est le qu'est enfin dévoilé le titre de ce nouvel opus :Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. Cette fois-ci, l'action du film se déroule pendant laguerre froide, avec un Indiana Jones vieillissant. Malgré son âge avancé, l'acteur se soumet à un entraînement et à un régime très stricts pour revenir en forme. Ainsi, il peut réaliser lui-même la plupart de ses cascades. Le film est présenté le enavant-première aufestival de Cannes[56], dix-neuf ans après la dernière aventure. Harrison Ford n'avait pas remonté les marches du festival depuis 1989, pourWorking Girl. Lebox-office témoigne de l'attente suscité par le public. Avec près de800 millions de dollars engendrés dans le monde entier,Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal est le plus gros succès de la série[57], malgré une critique mitigée[58].
Le premier acteur envisagé par le scénaristeHampton Fancher estRobert Mitchum. D'autres noms viennent ensuite s'ajouter à la liste des potentiels Rick Deckard commeDustin Hoffman,Peter Falk,Al Pacino,Nick Nolte ouBurt Reynolds. Finalement, Harrison Ford est suggéré à Hampton Fancher, qui est égalementproducteur du film[35]. La production contacteSteven Spielberg, qui est sur lemontage desAventuriers de l'arche perdue, pour avoir des renseignements sur l'acteur. La réponse du réalisateur est sans équivoque :« C'est une grande star maintenant. » À la suite de cela, Ridley Scott part àLondres voir lesépreuves de tournage du film de Spielberg et trouve Harrison Ford parfait[35].
La vedette est intéressée par le film, dont la lecture du premier scénario le laisse perplexe à cause de la présence d'unevoix off racontant aux spectateurs ce qu'ils ne verront pas de l'investigation de Deckard. Il veut que les choses soient montrées, plutôt qu'elles ne soient racontées[35]. Des tensions s'établissent entre le réalisateur et son interprète principal[60], Ridley Scott ayant tendance à se soucier plus desdécors que de ses acteurs[35],[61]. C'est ainsi que le personnage joué parEdward James Olmos est créé pour combler une erreur de conception : leposte de pilotage du véhicule que Harrison Ford doit piloter se trouve être trop étroit pour lui. L'idée retenue est d'embaucher un acteur plus petit pour piloter l'engin. Edward James Olmos est l'acteur qui conduit tandis que Harrison Ford est recroquevillé sur le siège passager[61].
Malgré les divergences, Harrison Ford s'implique tant qu'il le peut. Dans la scène où il se bat avecDaryl Hannah, il insiste pour qu'elle ne simule pas. Elle s'exécute et lui fourre les doigts dans le nez, à tel point qu'il se retrouve en sang à la fin des prises. Finalement, c'est certainement par son mal-être au moment du tournage que Harrison Ford donne une dimension dramatique à son personnage[35].
Après les projections tests, l'interprétation de Harrison Ford est mal accueillie par les spectateurs. En effet, son image est celle du héros sans peur et sans reproche depuis ses rôles deHan Solo et d'Indiana Jones et les fans ne le supportent pas dans le rôle d'un personnage quelque peu lâche. Pour ces raisons (et d'autres purement commerciales), les producteurs font remonter le film pour simplifier l'histoire et éliminer des thèmes parallèles. La fin est modifiée, transformant l'esprit du dénouement original[35].
Malgré son désaccord, l'acteur est contraint par contrat d'enregistrer la voix off qui aiguillera le spectateur dans sa compréhension du film, ce qui est un vrai supplice pour lui[62]. Après la lecture de six versions différentes de la narration, la lassitude du travail est perceptible dans sa voix monocorde que l'on entend dans le film[35].
Le film sort en 1982, les critiques ne sont pas tendres[63] et c'est un échec commercial[64]. Le rôle complètement différent de Harrison Ford par rapport aux précédents et la noirceur du film en sont les principaux facteurs. Mais il est également éclipsé par la sortie quelques jours plus tôt deE.T., l'extra-terrestre, de Steven Spielberg[64].
Après le tournage deBlade Runner, il participe à celui d'E.T., l'extra-terrestre dans lequel il joue le proviseur de l'école qui convoque Elliott après le déclenchement de larébellion en salle de classe[65]. Dans cette scène il est filmé de dos et on ne voit pas son visage[65]. Cette séquence est finalement coupée au montage initial et n'est pas intégrée dans la version du20e anniversaire du film carSteven Spielberg ne veut pas apporter trop de changements à l'original, qu'il considère comme l'un de ses films « les plus parfaits »[65].
Progressivement,Blade Runner gagne son statut defilm culte au fil des années, grâce notamment à la sortie de versions plus proches de la vision du réalisateur (director's cut)[64]. Une question reste en suspens : Rick Deckard est-il un réplicant ? Ridley Scott répond par l'affirmative alors que Harrison Ford soutient le contraire[66].
En 1985, sa carrière prend un nouveau tournant avecWitness dePeter Weir. Il met de côté les super productions à grand spectacle et campe le rôle de John Book, un policier chargé de la protection d'un jeuneAmish. Avant le tournage, il prépare méticuleusement son rôle de policier en suivant quelque temps labrigade criminelle dePhiladelphie, avec qui il effectue des patrouilles de nuit[67].
En 1986, il joue de nouveau pour Peter Weir dans ce qui semble être pour lui son meilleur rôle[53] : Allie Fox dansMosquito Coast. Il y incarne un père de familleinventeur etmaniaque qui se laisse absorber par ses idéaux. Le rôle d'un de ses fils est tenu parRiver Phoenix, avec qui il partagera le rôle d'Indiana Jones quelques années plus tard dansIndiana Jones et la Dernière Croisade. DeMosquito Coast àÀ propos d'Henry, en passant parFrantic, Harrison Ford confirme son orientation prise depuisWitness avec des rôles aux caractères singuliers dans des films forts[53].
En 1990, il se voit proposer le rôle deJack Ryan pour jouer dansÀ la poursuite d'Octobre rouge, adaptation duroman deTom Clancy. Préférant le rôle du commandant Marko Ramius, déjà réservé pourSean Connery, il décline l'offre[68]. Finalement, le rôle est obtenu parAlec Baldwin. C'est en 1992, après s'être désengagé d'un projet de laParamount Pictures, qu'il récupère le rôle de l'agent de laCIA, laissé vacant par Alec Baldwin qui préfère jouer sur scène àBroadway[68]. Harrison Ford interprète alors le héros de Tom Clancy dans le diptyqueJeux de guerre (1992) etDanger immédiat (1994) réalisé parPhillip Noyce. Le scénario deJeux de guerre doit être réadapté pour le nouvel acteur car il faut passer d'un agent de35 ans à un autre de 50[68]. Ce premier film est l'occasion de mettre plus en avant le personnage de Jack Ryan et sa famille après un rôle secondaire dansOctobre Rouge. Harrison Ford impose un personnage vulnérable[68], l'opposé d'un héros d'action sans crainte et sans reproche, ce qui correspond à l'analyste de la CIA et au père de famille qu'est le personnage. Le scénario deDanger immédiat est lancé en même temps que celui deJeux de guerre et c'est au milieu du tournage de celui-ci que le deuxième film est confirmé[69]. Les deux films sont des succès[68]
En 1993, entre les deux aventures de Jack Ryan, Harrison Ford redonne un coup de fouet à sa carrière en tournant dansLe Fugitif deAndrew Davis, adaptation de lasérie télévisée homonyme. Il y incarne le docteurRichard Kimble, accusé à tort du meurtre de sa femme. Une traque impitoyable, engagée par unmarshal, mène Richard Kimble jusqu'àChicago où il va tout faire pour prouver son innocence. Ford y change d’apparence pour les scènes d'avant son échappée, et y campe un homme décidé à faire éclater un scandale lié à un laboratoire pharmaceutique[70].
DansAir Force One, Harrison Ford incarne un président des États-Unis faisant face à un commando terroriste ayant pris le contrôle de l'avion présidentielAir Force One.
Cette même année sortAir Force One, réalisé parWolfgang Petersen. Le scénario est écrit pourKevin Costner, celui-ci n'étant pas disponible quand le film est prêt à être lancé[73]. C'est lui qui suggère à la production le nom de Harrison Ford pour le remplacer[73]. Une fois l'affaire entendue, Wolfgang Petersen proposeGary Oldman à son interprète principal, pour jouer le terroriste qui détourneAir Force One[73]. Pour le rôle de lavice-présidente, le réalisateur veut dès le débutGlenn Close, mais il redoute un refus pour ce petit rôle[73]. Harrison Ford, étant du même avis que lui pour l'attribution de ce rôle, se charge lui-même de le proposer à l'intéressée. C'est lors d'un dîner de charité dans leWyoming, où ils habitent tous les deux, que l'acteur fait la proposition à Glenn Close. À ce dîner se trouve égalementBill Clinton, qui apprécie l'idée d'une femme vice-présidente. C'est avec les encouragements du président que l'actrice accepte le rôle[73]. Bill Clinton, très enthousiaste à propos du film, invite une petite partie de l'équipe du film, dont le réalisateur et Harrison Ford, à bord du véritable avion présidentiel afin de faire des repérages pour la reconstitution intérieure de l'avion pour le film[73]. Pour sa scène de discours au début du film, Harrison Ford doit apprendre un texte en russe, une langue qu'il ne connait pas, bien que ses grands-parents maternels soient originaires deMinsk. Les seules scènes qu'il partage avec Glenn Close sont des dialogues au téléphone ; généralement c'est un assistant qui donne la réplique au téléphone à l'acteur. Ford fait le déplacement pour le faire lui-même et ainsi donner une meilleure base de travail à l'actrice[73]. En contraste avec la tonalité du film, le tournage se déroule dans une ambiance enjouée, au point que l'équipe surnomme le film « Air Force Fun »[73]. Dans les scènes de bagarre, qu'il considère comme ses meilleures[73], l'acteur n'est pas doublé par un cascadeur[73]. Dans la scène où il est pour la première fois face au terroriste joué par Gary Oldman, celui-ci lui assène un coup au visage. Harrison Ford insiste pour qu'il ne simule pas le coup porté. Le lendemain de cette scène, qui a nécessité treize prises (donc treize coups au visage), Harrison Ford arrive sur le plateau avec le visage marqué, obligeant Wolfgang Petersen à le filmer d'unangle permettant de cacher les séquelles[73]. Le film met en scène leprésident des États-Unis, ancien soldat de laguerre du Viêt Nam et distingué par laMédaille d'honneur, faisant face à un commandoterroriste russe qui détourneAir Force One. Habituellement, dans lesthrillers ou lesfilms d'action, le Président est le personnage protégé mais dansAir Force One il se change en « homme d'action », ce qui donne un aspect pro-américain au film[73]. Après un tournage de75 jours, le film sort lors de la période estivale et profite de son statut deblockbuster pour rencontrer un gros succès sur le sol américain[73].
L'été 1998 voit le retour de l'acteur dans unecomédie avecSix jours, sept nuits d'Ivan Reitman, où il interprète un pilote d'avion bougon[74]. Dans le film suivant,L'Ombre d'un soupçon deSydney Pollack, il interprète un sergent de police qui enquête sur les circonstances de la mort de sa femme lors d'unaccident aérien et découvre qu'elle était accompagnée d'un homme. Son enquête le mène jusqu'à l'épouse de ce dernier (jouée parKristin Scott Thomas) avec qui une relation forte et particulière s'installe[75].
Harrison Ford est choisi parRobert Zemeckis pour jouer dans son prochain film[76]. Le concept très différent des autres films auxquels il a pu participer l'attire, ainsi que le soin apporté à la construction du scénario et l'originalité de son personnage[76].Apparences sort sur les écrans en 2000 et la vedette dévoile une nouvelle facette de son jeu d'acteur en incarnant l'un de ses rares rôles de « méchants », loin du héros des films d'actions habituels pour lui. Il tient le rôle de Norman Spencer et sa femme est interprétée parMichelle Pfeiffer ; celle-ci est prise de visions qui compromettent la tranquillité du couple. Ce thrillerfantastique, qui est un hommage au cinéma d'Alfred Hitchcock[76], rencontre un très grand succès et permet à Harrison Ford de retrouver les sommets du box-office[77].
Durant cette même période, il refuse plusieurs rôles dans des films à succès tels queTraffic[78],En pleine tempête ou encoreThe Patriot[53]. Pour ce dernier, son choix est motivé par la violence montrée et notamment uninfanticide[79].
Le sous-marin soviétiqueK-19, décor principal dufilm mettant en scène son équipage qui fait face à une fuite de réacteur.
Il faut attendre deux années avant de le revoir sur le grand écran.K-19 : Le Piège des profondeurs sort en 2002 et est réalisé parKathryn Bigelow. Pour ce film, en plus d'être l'interprète principal, il s'essaie en tant queproducteur délégué et prend sa fonction très à cœur en s'impliquant dans le développement de l'histoire et tous les autres aspects de la production. Le film, qui relate un fait historique durant laguerre froide, lui offre l'un de ses meilleurs rôles. Il interprèteNikolaï Zateïev (Alexeï Vostrikov, dans le film), le commandant dusous-marin nucléaire russeK-19, dont la prise de fonction semble contestable. Prenant la place de commandant au capitaine Mikhail Polenin (Liam Neeson), qui se retrouve second, il apparaît comme un personnage antipathique, dont l'attitude contraste avec celle de son acolyte qui est plus proche de ses hommes. Puis il se retrouve confronté au regard de son équipage à la suite d'une fuite deréacteur et son comportement dans cette circonstance le transforme en personnage héroïque. Le film, malgré le grand soin apporté à la production, est le plus gros échec de Harrison Ford depuis qu'il est en haut de l'affiche[80].
Harrison Ford est ensuite pressenti pour interpréter le rôle de Bob Barnes dansSyriana (finalement joué parGeorge Clooney, qui remporte unOscar pour ce rôle), qu'il refuse. Une décision qu'il regrette après coup[81]. Suivent deux autres désillusions pour l'acteur. D'abord avec la comédieHollywood Homicide, où il joue les vieux flics aux côtés deJosh Hartnett, qui ne rapporte que les deux tiers de son budget[82], puis avecFirewall qui est très mal accueilli par les critiques, malgré le retour aux rôles de héros ordinaires qui ont fait son succès[83]. C'est finalement en retrouvant le personnage d'Indiana Jones dansLe Royaume du crâne de cristal, qu'Harrison Ford retrouve le sommet du box-office[84].
En 2009, il partage avecRay Liotta etAshley Judd la vedette du drameDroit de passage, écrit et réalisé parWayne Kramer. Tourné en 2007, le film met en avant l'histoire de personnes étrangères qui vivent illégalement sur le sol américain. Harrison Ford joue Max Brogan, un agent expérimenté de la brigade de l'immigration qui tente d'aider une jeune mèremexicaine sur le point d'être expulsée[85]. Malheureusement, le film est très mal perçu par la critique[86].
Les années suivantes lui permettent de revenir vers desblockbusters : il est d'abord l'une des têtes d'affiche du western de science-fictionCowboys et Envahisseurs avecDaniel Craig, sous la direction deJon Favreau et les conseils deSteven Spielberg en tant que producteur[91]. C'est un long-métrage tout juste rentable[92] étrillé et mal noté par la critique[93].
Il n'a pas plus de chance en2013 avecLa Stratégie Ender,blockbuster de science-fiction réalisé parGavin Hood, qui n'est guère plus rentable que son précédent film[94]. La même année, le techno-thrillerParanoia, deRobert Luketic, est un très gros échec critique[95], et passe complètement inaperçu en salles[96]. C'est dans un rôle secondaire qu'il finit par se remarquer cette même année : celui d'un vieux propriétaire de club de baseball, dans le drame historique sportif42, deBrian Helgeland, qui est très bien reçu par la critique[97].
En 2019, il prête sa voix à Rico, un berger gallois, dans le film d'animationComme des bêtes 2[102]. Le film rapporte plus de400 millions de dollars, malgré des critiques mitigées[103],[104],[105].
Le,Robert Iger, confirme la mise en production d'un cinquième volet de la franchiseIndiana Jones[106]. Le retour de Ford est confirmé le de la même année[107]. Également annoncé de retour le même jour, Steven Spielberg délaisse finalement la réalisation en, la laissant àJames Mangold qui est confirmé quelques mois plus tard[108],[109]. TitréIndiana Jones et le Cadran de la destinée, présenté hors compétition au festival de Cannes 2023, le film sort le[110].
Le métier d'acteur n’est d'après lui rien de plus qu'un « boulot » qui n'a pas vocation de rendre le spectateur heureux mais plutôt de l'aider à devenir plusaltruiste[22]. Contrairement à ses débuts où il reproche auxproducteurs de ne pas le laisser assez s'exprimer, il se qualifie de « serviteur de l'histoire » et il interprète ce qu'on lui dit[22]. Il ne se considère pas comme une star mais comme quelqu'un qui a eu beaucoup de chance en début de carrière et encore plus pour être toujours en haut de l'affiche[22], ce qui n'est pas l'avis du réalisateurMike Nichols qui le considère comme la « Ferrari des acteurs »[114].
« J'ai eu une chance inouïe. Le Harrison deLa Guerre des étoiles a eu une sacrée veine de s'être trouvé un emploi, et le « vieux » Ford a de la chance d'avoir duré si longtemps. »
Le rôle dansStar Wars permet à Harrison Ford d'accéder au-devant de la scène. Pour ce film, lacritique est enthousiaste pour son interprétation rafraîchissante deHan Solo qui mêlesarcasme ethumour. Pour certains, il réussit à rendre son personnage comme le plus cohérent du film[115]. Le choix de ses films fait l'unanimité[116], car malgré des scénarios ou des interprétations loin d'être innovantes, il semble comprendre ce que le public recherche au cinéma.
Son faible nombre de nominations auxOscars du cinéma reflète cette tendance à privilégier le spectacle plutôt qu'une grande performance d'acteur. AprèsIndiana Jones, les journalistes spécialisés commencent à douter de ses capacités à jouer autre chose qu'un héros digne desbandes dessinées, mais il réussit à sortir de cette image stéréotypée avecWitness[117], qui lui vaut d'ailleurs sa seule nomination aux Oscars. DansMosquito Coast, il confirme cette nouvelle trajectoire prise dans sa carrière avec une prestation « géniale »[118]. Après des interprétations « bouleversantes » dansÀ propos d'Henry etPrésumé innocent[119], son rôle de prisonnier en cavale dansLe Fugitif conquiert tout le monde. Sa prestation d'un homme ordinaire traqué sans relâche est qualifiée de « formidable » tant ses expressions émotionnelles et physionomiques sont justes[119].
Les années passent et l'accumulation des rôles de « Boy Scout » sans peur et sans reproche semble le discréditer. Il s'essaye à lacomédie avecSix jours, sept nuits mais son rôle d'aventurier bougon ne convient plus à une personne de son âge (56 ans au moment du film)[120].
Son changement de registre pourApparences est salvateur. Il est très convaincant en « méchant »[121]. Son rôle dansFirewall est moyennement accueilli. Son jeu est juste[122] mais le personnage vieillissant au cœur d'un film d'action donne l'impression amère de déjà-vu[123]. Avant l'avant-première d'Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal auFestival de Cannes, la critique est plutôt enthousiaste de retrouver sur grand écran l'aventurier, surtout ceux qui ont grandi avec lui[124]. La performance de Harrison Ford en vieux baroudeur n'est pas remise en cause à l'inverse du film qui est parfois « accusé » de suffisance par rapport aux anciens opus[125],[126],[127].
Au début de sa carrière, Harrison Ford est sous contrat avec laColumbia Pictures qui lui verse unsalaire hebdomadaire fixe. C'est ainsi qu'il gagne 150 dollars par semaine[17] en 1966 et 1967, période durant laquelle il fait ses premières apparitions au cinéma dansUn truand,Luv etLa Poursuite des tuniques bleues. En 1973, il perçoit 600 dollars pour jouer Bob Falfa, son premier rôle notable, dansAmerican Graffiti deGeorge Lucas[32].
Pour son rôle deHan Solo dansStar Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, il signe un contrat qui lui permet de gagner mille dollars hebdomadaire ainsi que mille dollars supplémentaires par semaine de tournage en Angleterre[128]. À cela s'ajoute un pourcentage sur les revenus du film accordé par George Lucas[128]. En 1983, Harrison Ford touche un salaire de 500 000 dollars pour reprendre son rôle dansLe Retour du Jedi[129].
En 1990, pourPrésumé innocent d'Alan J. Pakula, l'acteur négocie un contrat qui lui permet de gagner douze millions et demi de dollars. En acceptant le rôle deJack Ryan, Harrison Ford obtient au total un salaire de dix millions de dollars pour jouer dans deux films (neuf millions pourJeux de guerre et un million pourDanger immédiat)[130].
Pour reprendre son rôle d'Indiana Jones dansIndiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, l'acteur accepte, comme George Lucas etSteven Spielberg, de ne pas recevoir de salaire en échange d'un intéressement sur les recettes du films[133] qui ont atteint plus de 780 millions de dollars dans le monde entier[57]. Pour reprendre son rôle de Han Solo dansStar Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015), il aurait eu un cachet de 25 millions de dollars, auxquels peuvent s'ajouter près de 9 millions (un pourcentage sur les recettes du film), ainsi que 1,5 million de compensation pour sa blessure lors du tournage[134].
Dès son adolescence, Harrison Ford côtoie la nature de près en assistant de temps à autre ungarde forestier[19]. Et c'est en achetant sonranch àJackson, dans leWyoming, qu'il décide de se consacrer à la préservation de l'environnement. Il cède ainsi près de la moitié de ses terres auJackson Hole Land Trust à des fins deconservation de la nature[135].
Harrison Ford siège au conseil d'administration de laConservation International depuis 1991[136],[137] et il est l'un des « gardiens volants » de laRiverkeeper, une organisation dont le but est d'identifier et de poursuivre en justice lespollueurs dufleuve Hudson. En 2003, il reçoit le « prix Lindbergh »[138] pour ses patrouilles enhélicoptère au-dessus du fleuve[135].
Son action écologique est aussi récompensée par diverses distinctions, dont le« Prix mondial du citoyen écologique » de la Faculté de médecine deHarvard[142] ou le « Prix mondial d’écologie » du Centre international pour l’écologie tropicale, mais la récompense la plus insolite reste le baptême d'une fourmi native duHonduras et deBelize, sous le nom dePheidole harrisonfordi[135],[143] et d'unearaignéecalifornienne,Calponia harrisonfordi, une reconnaissance de ses efforts en faveur duMusée américain d'histoire naturelle[144].
Comme ses parents, Harrison Ford est undémocrate de longue date[145]. En 2003, il condamne publiquement laguerre d'Irak et appelle à un changement de gouvernement aux États-Unis[146]. Il accuse Hollywood de produire trop de films violents. Il est également pour un plus grand contrôle desarmes à feu dans le pays[146].
Depuis des années, Harrison Ford soutient également la cause des Tibétains et de leur chef spirituel, leDalaï-lama. Le, il intervient auCongrès des États-Unis pour témoigner de son expérience duTibet[149]. Ford et son épouseMelissa Mathison ont soutenu le Tibet, et à l'instar d'autres célébrités d'Hollywood se virent interdits d'entrer enChine. En 2007, il matérialise de nouveau ce soutien en étant lenarrateur dudocumentaireDalai Lama Renaissance[149]. Ce film témoigne de la rencontre du Dalaï-lama avec des penseurs occidentaux àDharamsala. Ils abordent ensemble les questions de savoir comment changer le monde et comment résoudre ses problèmes[150].
Le chapeau et le fouet sont deux des accessoires distinctifs d'Indiana Jones.
Après avoir joué l'archéologue au cinéma, Harrison Ford soutient ensuite le travail des archéologues professionnels. Depuis 2008, il siège auconseil d'administration de l'Institut archéologique américain (AIA) en tant qu'administrateur général[151]. Sa nomination est due, d'après le président de l'AIA, « à son rôle significatif qui a stimulé l'intérêt du public pour les explorations archéologiques ». À la suite de son intégration à l'organisation, l'acteur déclare que « la connaissance est pouvoir et que comprendre le passé nous aide à faire le présent et le futur »[152].
Cependant, cette nomination suscite la polémique au sein de la profession. Oscar Muscarella, ancienconservateur duMetropolitan Museum of Art et pourfendeur du trafic d'antiquités, estime que l'image d'Indiana Jones, et donc de Harrison Ford, est l'inverse de ce qu'est un vrai archéologue. En faisant référence à l'intervention du président de l'AIA, il déclare qu'« Indiana Jones est l'antithèse de l'archéologue. Il a en fait joué un rôle en stimulant les destructeurs desites et les pilleurs qui approvisionnent les musées en antiquités »[153].
Harrison Ford commence à prendre des cours de pilotage dans les années 1960. Il vole sur unbiplanTriPacer, mais le prix de onze dollars de l'heure est trop élevé pour qu'il puisse continuer l'apprentissage[154]. Son intérêt pour le pilotage renaît au milieu desannées 1990 quand il achète unGrumman Gulfstream II. Il demande alors à un pilote expérimenté, Terry Bender, de lui donner de nouvelles leçons de pilotage. Les leçons commencent sur unCessna 182, pour ensuite passer sur unCessna 206[154]. Il obtient finalement son brevet de pilotage en 1996 et étend, par la suite, sa pratique au pilotage d'hydravions et d'hélicoptères[155].
Dans le cadre de sa participation à des interventions d'urgence avec les autorités locales, il secourt un randonneur isolé souffrant dedéshydratation[156]. Il aide également le service de secours ducomté de Teton pour d'autres sauvetages en montagne[157].
Le, Harrison Ford est victime d'un crash en hélicoptère[158] lors d'un vol d'entraînement de routine au-dessus dulac Piru, près deSanta Clarita enCalifornie. Lors d'une tentative d'autorotation, il perd de l'altitude et percute violemment le sol. Ni lui, ni son instructeur ne sont gravement blessés[159]. Quand, lors de son émission de télévision,James Lipton demande à Harrison Ford ce qui s'est passé, celui-ci répond simplement :« Je l'ai cassé »[4]. Le, il est a nouveau victime d'un crash, cette fois avec un avion monoplan biplace sur un terrain de golf près de Los Angeles : il s'en sort avec quelques blessures légères[160],[161].
En, Harrison Ford devient le président desYoung Eagles, un programme de l'Experimental Aircraft Association qui consiste à initier les enfants à l'aviation. Il est invité par le vice-président de la EAA à remplacerChuck Yeager, parti à la retraite. Depuis sa première participation au programme en 2001, Harrison Ford a accompagné plus de250 enfants[155].
Le, Harrison Ford épouse Mary Marquardt. Ensemble ils ont deux garçons : Benjamin, né le et Willard, né le. En 1976, pendant le tournage deStar Wars, il a une relation extra-conjugale pendant trois mois avecCarrie Fisher[162]. Harrison Ford et Mary Marquardt divorcent en 1979[163]. Atteinte ultérieurement desclérose en plaques, Mary est soutenue psychologiquement et financièrement par l'acteur. Il lui achète une maison et prend en charge son traitement et tous les frais médicaux qui lui sont nécessaires[164].
Le, il épouse la scénaristeMelissa Mathison[165] (1950-2015) avec laquelle il a un fils, Malcolm, né le, et une fille, Georgia, née le[163]. Ils divorcent après plus de 20 ans de mariage, le. Ce divorce est l'un des plus coûteux deHollywood[166].
Après plusieurs années de vie commune, Harrison Ford se marie avec l'actriceCalista Flockhart le[167]. Ensemble, ils élèvent leur garçon, prénommé Liam, que l'actrice a adopté le[168].
Malgré de nombreux succès publics avec les sagasStar Wars etIndiana Jones, Harrison Ford obtient plus difficilement la reconnaissance de ses pairs. En effet, il n'a à son actif qu'une seule nomination à l'Oscar du meilleur acteur, obtenue pour son rôle dansWitness. C'est au fil des années que l'industrie cinématographique souligne finalement son apport à la profession avec notamment trois nominations auxGolden Globes et sa consécration en tant que « star du siècle du box-office » par l'Association nationale des propriétaires de salles de spectacle en 1994[175]. En 2002, il est honoré duCecil B. DeMille Award pour l'ensemble de sa carrière précédant ainsi son obtention d'une étoile sur leHollywood Walk of Fame au 6801Hollywood Boulevard[176] le[177]. Avant cela, le, il avait eu l'honneur de laisser ses empreintes dans leciment duGrauman's Chinese Theatre[178], une tradition pour les vedettes hollywoodiennes. En 1998, à 56 ans, il est élu l'homme vivant« le plus sexy du monde » par le magazine américainPeople[179].
Note : sauf mention contraire, les informations ci-dessous sont issues de la pageAwards d'Harrison Ford sur l'Internet Movie Database[183]. Ici sont listés les principaux prix.
Lors d'éditions spéciales sorties enDVD, le filmLa Guerre des étoiles a été retravaillé avec l'ajout de scènes supplémentaires doublées par Bruno Carna[186] etGabriel Le Doze[186], le filmApocalypse Now a connu un nouveau montage le rallongeant de 49 minutes nomméApocalypse Now Redux[184] comprenant un nouveau doublage effectué par Alain Courrivaud et le filmConversation secrète a bénéficié d'un deuxième doublage oùLionel Tua lui prête sa voix[184]. Lors du filmFrantic, Harrison Ford s'exprime dans sa propre langue sans aucun doublage. Son personnage, un médecin américain venu àParis pour y assister à un congrès, se heurte à labarrière linguistique.
Richard Darbois dansBlade Runner,Indiana Jones et la Dernière Croisade,Présumé Innocent,Le Fugitif,Ennemis rapprochés (ainsi que dans la troisième trilogie deStar Wars[185],[184]), etc.
Francis Lax dans la première trilogie deStar Wars,Indiana Jones et le Temple maudit[185],[184], etc.
Claude Giraud[185],[184] dansGuerre et Passion,Les Aventuriers de l'Arche perdue et la sérieLes Aventures du jeune Indiana Jones
↑abcdef etgIndiana Jones : Naissance d'une trilogie, Indiana Jones et les Aventuriers de l'arche perdue, disponible dans le coffret DVD de la trilogie.
La version du 17 octobre 2008 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.