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Haras nationaux

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Pour les articles homonymes, voirHaras national.

Haras nationaux
LeHaras national du Pin, plus ancien et plus connu des Haras nationaux français.
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Organisation mère
Budget
Site web

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LesHaras nationaux sont, de 1665 à 2010, l'administration desharas publics français, chargée de l'élevage des chevaux. Constituant l'une des plus anciennes administrations françaises, leurs origines remontent auxHaras royaux, créés sousColbert. Brièvement supprimés durant laRévolution, ils sont restaurés sous le nom deHaras impériaux parNapoléon Ier, puis réformés en 1874, devenant les Haras nationaux, organisation qui perdure plus d'un siècle. En 1999, les Haras nationaux acquièrent le statut d'établissement public à caractère administratif (EPA). Un regroupement est opéré en 2010 avec l'École nationale d'équitation, pour former l'Institut français du cheval et de l'équitation.

Les Haras nationaux sont établis dans des bâtiments de l'État, bâtis ou réaménagés enécuries pour accueillir desétalons reproducteurs et du matériel équestre (harnais,attelages…). Le plus ancien et le mieux connu est leHaras national du Pin, construit en 1714 par ordre deLouis XIV. La plupart de ces bâtiments sont classésmonuments historiques.

Sur trois siècles, les Haras nationaux jouent un rôle de tutelle étatique pour contrôler l'élevage équin et améliorer la qualité des chevaux présents en France. L'objectif est initialement militaire, qui vise à fournir lacavalerie française. Ils se tournent vers lesport hippique à partir de la fin duXIXe siècle, puis lessports etloisirs équestres dans la seconde moitié duXXe siècle, dont la gestion desregistres généalogiques desraces d'équidés domestiques. Les inspecteurs des Haras nationaux achètent desétalons privés sur inspection et performances, qu'ils mettent ensuite à disposition des propriétaires dejuments dans toute la France, mission dite d'« étalonnage public ». Ces missions historiques prennent fin au début duXXIe siècle, sous l'influence depolitiques libérales.

Présents sur l'ensemble du territoire national français, les Haras nationaux sont désormais surtout dévolus à la diffusion du savoir de la filière équestre. Ils remplissent une fonction d'appui au service de l'ensemble des acteurs du développement territorial de la filière ducheval et des autreséquidés domestiques, éleveurs y compris. Ils soutiennent la préservation desraces rares. Les réformes successives depuis la fin duXXe siècle s'accompagnent de fermetures ou de changements de missions pour certains établissements. Les Haras nationaux subsistants forment désormais des lieux ouverts autourisme patrimonial.

Sources

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Voir aussi :Le parfait mareschal, cinquième édition de 1680 sur Wikisource.
Couverture de l'ouvrageLe nouveau parfait marechal, ou, La connoissance générale et universelle du cheval par M. Fr. A. de Garsault, Capitaine du Haras du Roi, 1787.
  • VIe siècle : fonction decomes stabuli
  • ~ 800 :capitulaire De Villis
  • 1665 : création des Haras royaux
  • 1683 : règlement deSeignelay
  • 1715 : construction duHaras du Pin
  • 1717 : Code des Haras deBrancas
  • 1727 : indépendance des Haras de Bretagne
  • 1764 : séparation entre Haras royaux et Haras de l'armée
  • 1789 : fuite du Grand Écuyer du roi
  • 1790 : suppression des Haras
  • 1795 : rétablissement de septdépôts d'étalons
  • 1806 : rétablissement des « Haras impériaux »
  • 1825 : création du Conseil supérieur des Haras
  • 1874 : loi organique des haras / loi Bocher
  • 1965 : réorientation sport-loisir
  • 1974 : création du SIRE (Système d'Information Répertoriant les Équidés)
  • 1982 : dissolution du corps des officiers des Haras
  • 1999 : regroupement dans l'EPA « les Haras nationaux »
  • 2004-2008 : premier contrat d'objectifs
  • 2006 : rapport « Les Haras nationaux doivent-ils dételer ? »
  • 2010 : dissolution dans l'IFCE
  • 2014-2017 : second contrat d'objectifs
  • 2016 : vente de sites patrimoniaux

    Repères temporels généraux

D'après une analyse établie par lesArchives nationales,« l’histoire des haras est relativement bien documentée pour l'Ancien Régime et même très abondamment pour les périodes de laRévolution, de l'Empire et laRestauration jusqu'en 1836 »[1]. Les sources historiques manquent pour les périodes postérieures[1]. Depuis 1811, chaque Haras doit disposer d'une pièce spécifique pour y entreposer sesarchives[2]. Ces dernières ont fait l'objet d'une campagne de collecte nationale depuis la fin de l'année 2005[3].

À partir duXVIIe siècle, de nombreux traités d'hippiatrie, puis des manuels et méthodes d'équitation, sont publiés en France : la plupart recommandent la création de haras sous le contrôle de l'État[4]. L'un des plus connus estLe parfait mareschal deJacques de Solleysel (1664,Paris), qui connaît 22 éditions et de très nombreuses traductions en Europe, influençant directement la politique mise en œuvre dans les Haras royaux de France jusqu'au début duXVIIIe siècle, avant d'être supplanté parLe nouveau parfait maréchal deFrançois-Alexandre de Garsault (1748)[5]. Selon l'historienJacques Mulliez,« la littérature hippique est à la fois l'une des plus fécondes et des plus indigestes », ses auteurs s'étendant longuement sur des questions d'ordre esthétique sans percevoir le véritable état de l'élevage en France[6].

L'histoire des Haras en elle-même est étudiée plus récemment.René Musset, qui revendique être le premier à s'y intéresser (1909)[7], livre une vision très pessimiste de l'Ancien Régime[8]. Le doctorant Yves Grange soutient en 1981 à l'institut d'études politiques de GrenobleLe cheval oublié, sa thèse consacrée aux relations politiques de l'Homme et du cheval en France de 1614 à 1914[9].Jacques Mulliez, en particulier avecLes chevaux du royaume, paru en 1983 (et réédité chezBelin en 2004), fournit le premier ouvrage d'un historien du monde rural au sujet des Haras[10].

De 1985 à 1987, est publiée une série de trois ouvrages (comptant ensemble plus de 1 000 pages) sous la plume de M. Gérard Guillotel, éleveur dans la région duharas national d'Hennebont. Consacrés à l'histoire des Haras nationaux français, depuis ladomestication du cheval sur ce territoire, jusqu'auxannées 1980, ces ouvrages identifient six grandes périodes dans l'histoire des Haras nationaux[11] :

Plus récemment, l'historien de l'Ancien RégimeDaniel Roche publie une série de trois ouvrages consacrés à la culture équestre occidentale duXVIe siècle jusqu'auXIXe siècle, le second tome,La gloire et la puissance[12] (2011), abordant quelque peu la question des Haras.

Considérations sur l'esthétique et l'utilité du cheval

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Dessin et schéma mathématique des proportions d'un cheval.
Proportions géométrales idéales du cheval d'aprèsClaude Bourgelat.

L'élevage des chevaux sous l'Ancien Régime recherche surtout la qualité desétalons, lesjuments n'entrant (fautivement) pas en ligne de compte[R 1]. Ce fonctionnement est contraire à celui de l'Angleterre : les haras français ne recèlent que des étalons, ce qui renvoie aussi aux différences entre la monarchie française (exclusivement masculine) et la monarchie britannique[R 1]. Comme le noteJacques Mulliez, ce choix entretient initialement un symbolisme fort de la majesté royale, à travers l'idée selon laquelle toutes les juments du pays ne pourraient être couvertes que par un « étalon royal »[R 2].Daniel Roche évoque la « centaurisation » du corps du roi[R 3]. L'idée dominante est qu'en croisant un grand et bel étalon à une petite jument, le poulain sera amélioré, car l'étalon est dominant[R 4]. D'après Mulliez, la majeure partie de l'échec des Haras sous l'Ancien Régime réside dans le fait qu'il est inutile d'importer des étalons onéreux si personne n'achète leurs poulains[13].

Comme le résume Yves Grange :

« À la base de l'élevage, il y a un problème esthétique de définition même qu'il faut repérer dans les motivations de l'administration des Haras. »

— Yves Grange, Le cheval oublié[14].

Les Haras recherchent un « type » de cheval, sans raisonner initialement en termes de races, ce qui provoque la disparition voulue de certaines races par croisement[R 4],[15]. Recourir au croisement des races à plusieurs reprises est considéré comme nécessaire pour lutter contre l'influence du milieu, qui rapprocherait les chevaux du type « commun »[16]. La mission d'origine des Haras royaux est delaisser s'éteindre les races jugées « inutiles », tout en devenant des lieux d'expérimentation pour faire naître de nouvelles races « utiles »[17].Daniel Roche parle de« tentatives d’amélioration pragmatiques et savantes [qui] investissent le corps biologique du cheval »[A 1]. La croyance en latransmission héréditaire des caractères des chevaux influence toute la politique des haras auXIXe siècle[18].

Une autre particularité historique des Haras est d'avoir tenté d'imposer l'élevage ducheval de selle, préféré par la noblesse et par l'armée en raison d'une pénurie, au détriment du cheval de traction, puisde trait, qui a les faveurs des roturiers et paysans[19]. L'administration des Haras a toujours déclaré agir au nom de la science[17] et de l'intérêt général, malgré de possibles méconnaissances de la réalité de l'élevage et de l'intérêt des éleveurs, ainsi que des destructions volontaires de races adaptées à leur milieu, particulièrement auxXVIIe et XVIIIe siècles[20].

Histoire

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Article connexe :Élevage du cheval en France.

L'institutionnalisation de l'élevage équin est, avant même la création des Haras nationaux français, un enjeu important en raison de ses répercussions militaires, et ce, quel que soit lerégime politique en place[21]. Pour l'historienDaniel Roche, comme le résume Jean-Pierre Costille,« l’histoire du cheval épouse celle de la nation : le rayonnement d’un pays se conjugue avec le fait de posséder ses propres haras »[22]. L'histoire des Haras de France relève en cela autant de l'histoire du cheval que de celle des administrations et desthéories économiques[17]. L'intervention des Haras,« institution unique au monde »[23], se révèle variable en termes d'intensité, selon les époques et les régions concernées[24].

Prémices

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page d'un manuscrit rédigé en latin.
Page duCapitulaire De Villis, loi fondatrice du système des Haras nationaux français

Tant dans lasociété gallo-romaine que dans lesroyaumes francs, la gestion de l'élevage des chevaux« contribue non seulement à l'affranchissement mais encore à l'élévation de son titulaire »[25].

Le cheval est répandu dans la France actuelle auPaléolithique supérieur[26], puis disparaît des restes fossiles jusqu'à l'âge du bronze[27]. Lechar dutrésor de Vix[28], le culte de la déesseÉpona[29] et lePharsale[30] apportent des preuves que lesGaulois furent les premiers à avoir des projets d'élevage équin[31]. Pendant laguerre des Gaules,César est impressionné par lacavalerie gauloise et la qualité de ses montures[32]. Les Romains reprennent le culte d'Épona[33], et entretiennent des régiments de cavalerie[34].

Avec ledéclin de l'Empire romain d'Occident et son remplacement par desroyaumes barbares, est créée une fonction proche de celle des gardes des haras, celle descomes stabuli (littéralement, « comtes de l'étable »), sousClotaireIer, auVIe siècle[25]. Cescomes stabuli ont pour fonction de gérer les chevaux[35] et d'exécuter diverses missions au bénéfice du pouvoir en place[25]. Gérard Guillotel estime que« nous pouvons tenir certains des domainesfiscalins comme les véritables ancêtres des Haras Royaux »[25]. La loi desFrancs rhénans dispose que quiconque trouve un cheval égaré doit le présenter trois fois successives sur un marché, avant de le conduire au palais royal[36].

Une seconde loi importante dans l'histoire des futurs Haras est transcrite dans leCapitulaire De Villis, rédigé sousCharlemagne en 800, qui impose que tous lespoulains de l'année soient séparés des juments à un âge convenable, puis montrés au palais royal[37] : cette charte constitue d'après Guillotel« l'esquisse de la conduite à venir de l'élevage équin sous le contrôle de l'État »[38]. À partir duXIe siècle, une distinction s'opère entre les chevaux selon leur usage :destrier,palefroi,roussin ou sommier[39].

Plus tard, lesCroisades entraînent un commerce et un brassage de chevaux de différentes origines[40]. Une ordonnance du roiPhilippe III le Hardi est considérée par Jacques Mulliez comme la toute première tentative d'établir des haras sur le territoire français[41].

Haras royaux « sauvages »

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Article détaillé :Haras royaux du roi de France.
Tableau représentant un jeune homme en costume d'époque tenant en main un cheval gris qui semble piaffer.
Étalon espagnol sur une peinture de 1603, proche des montures vraisemblablement élevées dans les premiers Haras royaux.

Plusieursharas sauvages, créés avant l'institution des Haras nationaux (duXIIIe siècle auXVIIe siècle), dans des lieuxdéfrichés pour l'occasion, gardent leur vocation dans l'élevage équin jusqu'à la fin duXXe siècle[42]. Il est difficile de savoir quels chevaux y furent élevés, probablement des monturesde type ibérique, de profil convexe, à larobe grise ou d'apparence blanche[43]. Le fonctionnement est différent de celui des haras instaurés par Colbert : ces haras hébergent un grand nombre de juments et quelques étalons, tous propriété duroi de France[44].

Philippe II Auguste fonde vraisemblablement le premier véritable Haras royal (Harasium Regis) àLa Feuillie, en Normandie[45] ; ce haras reste fonctionnel sous le règne dePhilippe III le Hardi[46]. Un second Haras royal est fondé sousPhilippe IV le Bel, àSaint-Rome[46]. Le haras dePhilippe VI de Valois (« Haraz de la Brace et du Breuil »), établi àDomfront, fait entrer la terminologie de « garde » des haras en usage[47]. La Feuillie et le Breuil sont perdus par la France avec letraité de Brétigny, en 1360[48].

LeHaras royal de Meung-sur-Loire entre en activité durant la seconde moitié duXVe siècle, au terme de conflits dont laguerre de Cent Ans[49]. Il est utilisé sousFrançoisIer, qui y fait notamment conduire un lot de juments achetées en Flandres[49]. Pillé par les troupesProtestantes duPrince de Condé en[50],[51], il cesse son activité officiellement en 1599[52].

Un important haras médiéval et Renaissance se trouve àSaint-Léger-en-Yvelines, peut-être fondé sousLouis XII, puis déplacé et agrandi sousCharles IX : la toponymie locale (« étang au poulain » ; « butte à l'âne »…) en conserve le souvenir[53]. Parallèlement, différents haras seigneuriaux existent, notamment celui de laMaison de Guise[54].

HarasLieuRégionDate d'ouvertureDate de fermeture
Haras royal de la FeuillieLa FeuillieNormandieDébutXIIIe siècle1360[48]
Haras royal de la Brace et du BreuilDomfrontNormandieAvant 1338[55]1360[48]
Haras royal de Saint-RomeSaint-RomeOccitanieDébutXIVe siècle?
Haras royal de Meung-sur-LoireMeung-sur-LoireCentre-Val de LoireSeconde moitié duXVe siècle[49]1599[52]
Haras royal de Saint-Léger-en-YvelinesSaint-Léger-en-YvelinesÎle-de-FranceFinXVe siècle ou débutXVIe siècle[53][S 1]

Administration des Haras royaux

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Comme le résumeRené Musset, l'influence des Haras royaux sur l'élevage du cheval en France est immense et déterminante, bien qu'elle ne soit pas exclusive, notamment en raison des conflits[7]. Si l'élevage deremontes militaires constitue l'un de ses objectifs, il ne s'agit pas du seul, l'élevage deschevaux carrossiers forts représentant une autre de ses activités, économiquement importante[24].

Vue panoramique de deux rangées de bâtiments, une grille dans le fond.
Cour d'honneur du Haras du Pin.

Premières tentatives

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Depuis la seconde moitié duXVIe siècle puis auXVIIe siècle, époque des académies équestres, leroyaume de France dispose de peu d'académies d'instruction de l'équitation, et manque de chevaux de qualité[56],[57],[41], notamment pour l'armée[R 2]. Les raisons en sont multiples : il sort exsangue desguerres de Religion[58],Richelieu a fait détruire de nombreux haras de la noblesse[59], et le type de cheval recherché est le même pour la guerre et pour la traction carrossière[60], ce qui entraîne une concurrence entre les besoins civils et militaires[61].

La demande initiale consiste à établir des haras sur le modèle sauvage, sur des terres forestières appartenant au Roi[14]. Cet établissement est proposé par le conseil du commerce, sousHenri IV, mais sur un modèle très similaire à celui que choisira Colbert[62]. Dans ses mémoires parus en 1638,Sully évoque la déchéance du Haras royal deSaint-Léger-en-Yvelines,« devenu fort peu de chose »[63]. L'année suivante, lesÉconomies royales demandent« l'établissement des Haras en France », pour mettre un terme aux coûteuses importations de chevaux depuis leDanemark, l'Allemagne, l'Espagne, et d'autres pays[64]. Cette publication ne débouche sur aucune solution concrète. Les haras seigneuriaux répondent aux besoins des maisons aristocratiques qui les entretiennent, et non à ceux du royaume[65] : il faut dès lors trouver une solution pour fournir l'armée royale en chevaux[R 5].

De l'arrêt de Colbert à Louvois

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Portrait en buste d'un homme
Portrait deJean-Baptiste Colbert, créateur des Haras royaux.

L'intendant des finances deLouis XIV,Jean-Baptiste Colbert, commande en 1663 àAlain de Garsault,Grand écuyer et directeur du haras royal de Saint-Léger-en-Yvelines, une enquête pour remédier à la crise que connaît l'élevage du cheval en France[43],[66]. Ce dernier constate que les nobles disposant d'étalonsqualiteux répugnent à les proposer à lasaillie aux juments desroturiers issus d'autres terres que les leurs[67]. Colbert est également assisté par Calloët de Kerbrat, gentilhomme breton et éleveur, qui lui conseille de se procurer des étalons reproducteurs de qualité supérieure en Allemagne et en Angleterre[66].Jacques de Solleysel publie en 1664Le parfait Maréchal, en y incluant un « discours sur les haras » emprunté auduc de Newcastle[68].

Il en résulte la création de l'une des plus anciennesadministrations françaises[69],[70]. L'arrêt duConseil du roi de France du pose les bases de cette structure[69],[71],[72] :

« Le roy, voulant prendre un soin tout particulier de restablir dans son royaume les haras, qui ont esté ruinez par les guerres et désordres passez, mesme de les augmenter de telle sorte que les subjets de Sa Majesté ne soient plus obligez de porter leurs deniers dans les pays estrangers pour achapts des chevaux, a fait visiter les haras qui restent et les lieux propres pour en faire establir, achepter plusieurs chevaux entiers enFrise,Hollande, Dannemark etBarbarie, pour servir d'estalons […] »

— Phélypeaux

Ses grands principes reposent d'une part sur la répartition d'étalons royaux dans tout le royaume, confiés à des particuliers nommés des « garde-étalons »[69],[71] ; d'autre part, sur l'approbation des étalons privés, avec des encouragements aux jumenteries, pour inciter les éleveurs privés à élever des chevaux de meilleure qualité[70]. Les étalons royaux, confiés sans condition s'ils se trouvent dans un lieu favorable à l'élevage, se reproduisent et sont bien nourris[73], sont obligatoirementmarqués au fer d'un symbole comportant un « L » (à l'initiale du roi) surmonté d'une couronne[73],[67]. Ils relèvent majoritairement de deux grands types : de grandscarrossiers àrobe noire importés du nord de l'Europe, et desBarbes ou desOrientaux pour la selle[74],[75]. Les garde-étalons sont surtout recrutés parmi les fermiers etlaboureurs aisés[76]. De 1663 à 1668, Colbert expérimente une phase d'incitation et d'enquête, sans mesures contraignantes[77]. Garsault est chargé de distribuer les étalons[14].

Le système montre vite ses limites, les nobles qui accueillent des étalons royaux les considérant comme leur propriété[78]. L'État n'ayant aucun dispositif de contrôle pour s'assurer que ces chevaux sont utilisés selon les préconisations[78], Colbert publie un nouvel arrêt en 1668, mettant en place des inspections régulières : quiconque enfreint les règles se fait retirer son étalon royal[79]. Le même arrêté interdit de reproduction les étalons qui ne sont ni royaux, ni approuvés par l'État[80].

Le fils de Colbert,Seignelay, édite un nouvel arrêté bien plus contraignant le : tous les propriétaires dechevaux entiers non approuvés pour devenir étalons sont dans l'obligationde les faire castrer sous peine d'amende, et il est désormais interdit, sous peine de confiscation, de garder les poulains et les pouliches dans la même pâture au-delà de l'âge de vingt mois[81]. Ces mesures sont appliquées, des rapports d'inspecteurs témoignant de castrations forcées d'étalons de petite taille[81]. Entre 1685 et 1690, 1 272 étalons royaux sont distribués dans les provinces françaises[82]. Le succès de ces mesures, difficile à évaluer, semble varier selon les régions et le type de chevaux élevés : enAuvergne et enLimousin, la distribution d'étalons Barbes est fructueuse ; enBretagne, enNormandie et enPoitou, c'est plutôt un échec[83].

Louvois succède brièvement à Seignelay durant six mois, de 1690 à 1691[84],[85].

Sous l'administration des Pontchartrain

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Portrait d'un homme en pied, portant une perruque grise.
Portrait deJérôme Phélypeaux de Pontchartrain parRobert Tournières.

Louis II Phélypeaux de Pontchartrain succède à Louvois en 1691, conservant sa fonction jusqu'en 1699, où il est remplacé par son filsJérôme, lequel dirige les Haras à son tour jusqu'en 1715[86]. Le, il crée la fonction de trésorier des Haras afin de pouvoir gérer un budget autonome, sans grand succès[87]. En 1698, un mémoire souligne une grande résistance aux Haras enAlsace, les éleveurs refusant de recourir aux étalons royaux qu'ils jugent trop grands pour leurs juments[88]. Jerôme de Pontchartrain en prend note, et souhaite alors supprimer le système des garde-étalons et du croisement des races pour privilégier les étalons déjà présents dans chaque région[89]. Son système rencontre un grand succès enNavarre et enBéarn[90], mais est diversement accueilli par les intendants des provinces[91]. Sa correspondance révèle de fortes divergences parmi ses interlocuteurs pour déterminer ce qui constitue un « beau » cheval[92]. Face aux résistances contre les garde-étalons, Pontchartrain réaffirme leurs privilèges[93]. Sur la fin de son activité, il change d'avis et réaffirme la supériorité des étalons étrangers sur les races autochtones[94]. Les financements publics des Haras sont difficiles à maintenir, notamment à partir de 1707, en raison des guerres[95] : il rencontre de lourdes difficultés entre 1700 et 1715[96],[97].

Code des Haras du marquis de Brancas

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Grille métallique noire forgée avec une tête de cheval peinte en doré.
Grille d'entrée duHaras du Pin.

Une nouvelle pénurie de chevaux marque les dernières années du règne de Louis XIV[98],[99]. En 1715, la construction duHaras du Pin, premier Haras royal (résultant du transfert du haras royal de Saint-léger-en-Yvelines[100]), signe le développement de cette institution en France[A 2] : ce Haras du Roi est conçu comme le « Versailles du cheval »[101]. Le corps des Gentilshommes commissaire-inspecteurs est mis en place la même année, leMarquis de Brancas devenant le premier « Directeur général des haras »[102].

Estimant que ses prédécesseurs ont manqué d'autorité sur les éleveurs[103], il crée le « code des Haras » en 1717[104],[97]. Ce code (dont la version imprimée en 1724 compte au total 175 pages[105]) précise et renforce la structure administrative[69]. Les fonctions des intendants (police et justice)[106], des commissaire-inspecteurs (surveillance des juments et des étalons)[107],[108], des garde-étalons (exemptés detaille et récipiendaires de gratifications contre l'entretien d'un étalon)[109] sont précisément définies. Une ordonnance royale du place tous les chevaux mâles susceptibles de se reproduire sous la tutelle des Haras[110]. Ce code impose à chaque propriétaire la déclaration annuelle du nombre de ses juments, et interdit toute stérilisation et l'utilisation de juments saines qui serait contraire à un objectif de reproduction[111]. Il interdit aussi l'élevage demulets à partir des juments de grande taille[112]. Les commissaires sont assistés de gardes des haras pour infliger des amendes aux contrevenants[113].

Le Boucher de Grosco, dans sesMémoires sur les haras (1770), décrit le code de Brancas comme« un acte qui fixe la constitution même des haras, puis un recueil d'ordonnances, de dispositions obligatoires, et un résumé systématique des principes de la science selon les idées du temps »[114].

Ce règlement a pour objet de servir les besoins militaires, mais n'y réussit que partiellement, les achats de remonte militaire s'effectuant surtout en fonction de la taille du cheval et du prix[115] ; il est parfois plus rentable de se fournir en Allemagne[116]. D'après Mulliez, une partie de la pénurie en chevaux de guerre découle d'une mauvaise organisation de lacavalerie française[117], et du souhait d'acheter les chevaux au plus bas prix possible[118].

Contestation du code de Brancas

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peinture portrait d'un homme
Portrait deLouis de Brancas parAlexis Valbrun, en 1740.

De nombreuses contestations et difficultés surviennent : gentilshommes qui confisquent les étalons royaux à leur profit[119] ; propriétaires de jumentspoulinières qui en ont besoin pour l'agriculture[120] ; élevage des mulets plus rentable que celui des chevaux[121] (en particulier dans lemarais poitevin[122]) ; attachement de certains commissaire-inspecteurs à leursraces locales[123] ;marchands habitués à chercher des animaux d'un type connu et déterminé, rejetant les poulains issus de croisements avec les étalons royaux[124]. Le pouvoir et les privilèges accordés aux garde-étalons entraînent la généralisation de lacorruption[125].

Le marquis de Brancas ne tient pas compte des protestations[126].

Yves Grange décrit le système coercitif mis en place par Brancas comme une« véritable police de l'élevage »[127]. Une résistance active s'ensuit, en particulier dans le Nord et l'Ouest[122], s'intensifiant entre 1717 et 1732[128]. Dans le seulCalaisis, en 1727, le commissaire-inspecteur des Haras met 76 propriétaires équins à l'amende[129]. L'effet de ces punitions est inverse à l'objectif recherché : enAuvergne et enLimousin, les éleveurs se séparent de leurs plus belles juments et ne gardent que les petites, jugées indignes des étalons royaux[130]. Les Haras de Bretagne, en rébellion ouverte, obtiennent l'indépendance du pouvoir central en 1727[131]. Les commissaire-inspecteurs, souvent recrutés parmi la noblesse et héritant de leur charge, sont accusés d'être inutiles et de méconnaître les chevaux[132].

Brancas est contraint de démissionner en 1732[133],[134].

Maurepas et les Voyer d'Argenson

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Façade en pierres au-dessus d'une porte
Façade du Haras national de Strasbourg, créé commedépôt d'étalons et école de cavalerie en 1766.

Lecomte de Maurepas, successeur du marquis de Brancas, a vraisemblablement négligé les Haras (d'aprèsRené Musset)[135],[136]. Il exprime le souhait d'accorder davantage de libertés aux éleveurs[137], et de favoriser les races locales[138]. Le second Haras royal après le Pin est créé en 1745 pourMadame de Pompadour[127].

Sous les Voyer d'Argenson (1749-1763), dontMarc-René de Voyer d'Argenson, l'administration des Haras est rattachée auministère de la Guerre[139],[136], dans l'objectif de recruter des écuyers connaisseurs de lacavalerie[140]. Le marquis de Voyer suggère pour la première fois de créer desdépôts d'étalons[141] et descourses de chevaux pour inciter à l'élevage, sur le modèle anglais[142]. Malgré les difficultés financières[142], ces premiers dépôts, également destinés à devenir des lieux d'instruction de l'équitation militaire, sont créés dans les années 1750[143]. Le système du dépôt d'étalons (grouper plusieurs étalons en un même lieu plutôt que d'en faire garder un seul par un garde-étalon) est onéreux, bien que logique ; il essuie quelques échecs, en particulier enFranche-Comté[144] : fortes et de petite taille, les jumentscomtoises de trait ne se prêtent guère au croisement avec de grands étalons fins[145]. La politique de « croisement des races » débouche globalement sur des échecs partout en France[146], à l'exception notable de l'élevage duCarrossier noir du Cotentin[147] et duMerlerault, sous l'influence du Haras du Pin[146].

Il s'ensuit une période d'expérimentations locales, notamment enNormandie[148], en Auvergne, en Limousin[149], mais aussi et surtout à Lyon, sous l'impulsion deClaude Bourgelat, entre 1754 et 1764[150]. Les haras de Bretagne sont toujours indépendants de l'administration centrale[151],[152]. L'idée de la possibilité d'améliorer les races grâce à l'étalon seul est progressivement remise en cause[153].

Réforme de 1764

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façade d'un château fort à tourelles, sous le soleil.
Lechâteau de Pompadour, devenu le siège duHaras royal de Pompadour en 1766.

Au départ du marquis de Voyer, en 1764, les Haras sont profondément remaniés par le comte de Lubersac[154], M.Henri Léonard Bertin arrivant à la tête du « Petit ministère »[155]. Tous les Haras royaux, dont celui du Pin et celui de Pompadour, relèvent désormais de la charge duGrand écuyer de France, qui s'occupe également des académies d'équitation, ainsi que des généralités deNormandie, d'Auvergne et duLimousin[69],[71]. Les Haras des autres régions échoient à un directeur général de l'armée[69],[71]. Cette séparation vise à distinguer l'élevage des chevaux de luxe de celui des chevaux de labour et d'armes[156]. Les privilèges des garde-étalons sont réaffirmés[157].

D'après Yves Grange :

« Les inspecteurs des haras, qui avaient pendant longtemps été jaloux de leur indépendance, laminés une première fois sous Bourgelat, puis dépossédés de leur compétence d'expert de l'art de bien élever avec Bertin, vont être transformés en un corps de fonctionnaires hiérarchisés et dociles[127]. »

En 1765, quand le roi ordonne le versement de fonds pour les frais d'administration des Haras, la Bretagne refuse[152].

Lubersac aborde l'élevage équin en termes de « races » en suivant le savoir théorisé par Bourgelat etBuffon[158], qui reprennent la théorie du croisement des races formulée par Brancas en 1717[159], si bien que cette théorie contestable de la « dégénérescence » des chevaux sous l'influence du milieu reçoit une caution scientifique[160]. L'idéal chevalin décrit par Bourgelat repose sur des « proportions géométrales », ce qui revient à rechercher un même type de cheval « idéal » dans toutes les régions de France, et donc à nier l'existence de races régionales[161]. Cette idée suscite de fortes oppositions sur le terrain, comme en témoigne en 1780 la publication duTraité sur les haras ou réfutation du système de mélange des races[160].

Le, ledomaine de Pompadour est cédé à l'administration des Haras[162] ; en 1784, celui du Pin y est officiellement rattaché, et perd son statut de Haras royal[163]. Le règlement contraignant de 1717 reste la norme, empêchant les éleveurs privés de recourir aux étalons de leur choix[164]. Le Grand écuyer de France renforce le réseau de surveillance[165], mais l'administration centrale répugne à appliquer strictement ce règlement[166]. M. Bertin démissionne de son poste de directeur en[136]. Lemarquis de Polignac devient le nouvel inspecteur général[136] jusqu'en 1786, lorsque son neveu le duc de Polignac lui succède[167]. L'étude des finances révèle que le système des Haras coûte cher, soit241 375 livres au total sur cette seule année[168]. Il emploie par ailleurs un personnel pléthorique, 37 personnes étant rémunérées au seul Haras de Pompadour en 1789[169].

Suppression des Haras royaux

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Dessin noir et blanc d'actions militaires avec cavalerie et coups de fusil.
Charles-Eugène de Lorraine, Grand écuyer du roi, commandant lerégiment Royal-Allemand durant la nuit du.

D'aprèsRené Musset, trois facteurs précipitent la chute du monopole des Haras royaux : le nombre insuffisant d'étalons, les critères de leur sélection, et l'hostilité de la population[170]. L'enquête du prince de Montbarey révèle deux revendications principales : davantage delibertés, et l'abolition des privilèges des garde-étalons[171]. D'après l'analyse deJacques Mulliez, les Polignac sont largement responsables de la suppression des Haras : l'administration est entièrement contrôlée par la noblesse sous les ordres deCharles-Eugène de Lorraine, proche de la reineMarie-Antoinette ; les Haras promeuvent le cheval de selle au détriment ducheval de trait demandé par les paysans qui financent néanmoins l'institution ; les Haras mobilisent ces moyens pour financer des opérations sans utilité pour la majorité des éleveurs de chevaux[172]. Mulliez cite enfin le« capital de haine accumulée contre les garde-étalons » pour en conclure qu'une telle administration« ne pouvait résister à la poussée révolutionnaire »[172].

Charles-Eugène de Lorraine commande lerégiment Royal-Allemand cavalerie lors des événements de laRévolution française, en 1789[173]. Il est l'un des premiers nobles à fuir la France[R 6], le[174] :

« En quelques heures, les Haras du Royaume de France avaient été décapités »

— Gérard Guillotel[174]

LaConstituante supprime les Haras royaux le,[71],[175], dans l'enceinte dumanège des Tuileries[176], en les qualifiant de « régime prohibitif »[177],[178]. Levicomte de Noailles se montre particulièrement favorable à leur suppression[178]. Les étalons royaux sont rachetés par des éleveurs privés[69],[71], à la suite d'un décret paru le, qui en ordonne la vente[179]. Les 1 116 étalons royaux sont vendus «  à vil prix », certains étant acquis par des Anglais[178]. Le Haras du Pin, menacé de vente, est maintenu grâce à des personnalités locales, et sert de dépôt pour quarante étalons[180].

Administration des Haras impériaux

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Construction surplombant la grille d'entrée duHaras national de Montier-en-Der, créé en 1806 comme dépôt d'étalons sur décret impérial de NapoléonIer.
Article détaillé :Haras impériaux.

Pour répondre à une nouvelle pénurie de montures, la loi du 2 germinal an III () rétablit provisoirement sept dépôts d'étalons[71],[181].

Sur décision dupremier Consul, en 1802, une partie de l'abbaye du Bec-Hellouin devient undépôt d'étalons rattaché au haras du Pin[182]. En 1804, le baron de Bohan publie sesRéflexions sur les haras[183]. En, le site du haras du Pin, laissé à l'abandon depuis 1790, est racheté et reconnu d'utilité publique[184]. Les haras sont officiellement rétablis le par décret impérial, signé àSaint-Cloud[185], qui les place sous la tutelle duministre de l'Intérieur, à savoirJean-Baptiste Nompère de Champagny[186]. L'objectif de Napoléon est clairement le soutien militaire[187].

Il crée six arrondissements (et nomme six inspecteurs généraux[186]), ayant chacun un haras, ainsi que cinqdépôts d'étalons, de manière à couvrir toute la France[70]. Ces six arrondissements sont le Nord (dépendant du haras du Pin), l'Ouest (haras de Langonnet), le Centre (Haras de Pompadour), le Midi (Haras de Pau-Gelos), l'Est (Haras de la Manderie de Vénerie à Turin) et le Nord-Est (Haras de Deux-Ponts[188],[189]). Ces deux derniers sont établis sur des territoires conquis lors desguerres napoléoniennes[188].

De nombreux dépôts d'étalons et haras sont établis dans des bâtiments religieux confisqués durant la Révolution[189]. Napoléon confirme l'emplacement du dépôt d'étalons d'Angers (établi en 1797) dans l'Hospice des Incurables, et le choix de l'abbaye Sainte-Croix à Saint-Lô pour y établir un autre dépôt[182]. Le couvent des Visitandines d'Aurillac accueille des chevaux impériaux pour couvrir les départements du Cantal, du Puy-de-Dôme, et de la Haute-Loire[182]. En Bretagne, l'abbaye cistercienne de Langonnet est finalement choisie pour y établir le Haras impérial[182]. La loi de 1806 rattache aussi les deux écoles vétérinairesde Lyon etd'Alfort aux haras impériaux[71].

Le maillage change au cours des années suivantes. Deux autres arrondissements, correspondant à de nouvelles conquêtes militaires, y sont adjoints : l’arrondissement du Nord-Ouest dépendant duharas de Borculo en 1810, puis l'arrondissement de la confédération du Rhin dépendant du dépôt deMemsen, en 1813[189]. Les villes de Besançon et Rosières-aux-Salines, qui avaient jadis accueilli des Haras royaux (à partir de 1752 et 1768, respectivement), retrouvent leurs anciennes fonctions sous le Premier Empire, mais avec un rôle moins important[188].

NapoléonIer reste le dirigeant français à s'être le plus impliqué personnellement dans les Haras[190].

De la Restauration à la fin du Second Empire

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Bâtiment de style napoléonien avec des massifs de fleurs.
LeHaras national de Lamballe, ouvert en 1842 (ici, photographié en 1998).

Sous laRestauration, le fonctionnement des Haras impériaux est peu modifié, l'institution restant rattachée au ministère de l'Intérieur, malgré les protestations du ministère de la Guerre[191]. Le nombre d'étalons hébergés dans les Haras augmente régulièrement et ce jusqu'à la dissolution de laDeuxième République[192].

La création de l'École de cavalerie de Saumur (en 1822) et l'orientation uniquement militaire prise par les Haras entraînent de vifs débats,Eugène Gayot protestant notamment contre l'orientation souhaitée par legénéral Oudinot dans son livreLa France chevaline (1848), en s'opposant à ce qu'il qualifie de détournement et de confiscation de tous les encouragements des Haras au seul profit de la cavalerie[193].

SousCharles X, l'ordonnance du crée le Conseil supérieur des Haras[194] présidé par le directeur général, et augmente le nombre d'inspecteurs à huit[195]. Le règlement général des Haras royaux est publié le, suivi des instructions le[195]. En 1828 est créé leJournal des haras, des chasses et des courses de chevaux, parution qui perdure une cinquantaine d'années[195].

Sous lamonarchie de Juillet, de nombreuses créations de dépôts de remontes accompagnent des achats de chevaux à l'étranger[196].

Le, une nouvelle ordonnance crée lesregistres généalogiques des chevaux de race pure, et met en place une commission des Haras chargée de leur inscription[189]. La même année,Joseph Napoléon Ney demande la suppression des Haras[18].

Dans lesannées 1840, de nouveaux Haras nationaux sont créésà Lamballe (1842)[197],La Roche-sur-Yon (1843),Saintes,Villeneuve-sur-Lot et Hennebont[188].

Un important débat concerne la préférence à accorder au cheval galopeurPur-sang, ou autrotteur dit à deux fins[198]. Deux réorganisations sont mises en place en 1852, par décrets le et le[189]. Cette même année, leHaras national de Besançon est déplacé àJussey[189].

En 1857[189] ou 1860[182], le Haras de Langonnet est déménagé àHennebont.

Sous leSecond Empire, l'annexion de la Savoie permet aussitôt de créer ledépôt d'étalons d'Annecy[188].

Entre 1863 et 1870, les haras sont rattachés à laMaison de l'Empereur[189].

Administration des Haras nationaux

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Boxes à chevaux avec des grilles le long d'un couloir
Boxes duHaras national de Compiègne, créé en 1874.

Laguerre franco-allemande de 1870 s'achève sur de lourdes pertes pour lacavalerie française[199]. LeJournal des haras reprend sa parution en, sous la direction d'Éphrem Houël[200]. La question des Haras est régulièrement débattue à lachambre des députés, où s'opposent partisans de l'administration nationale et soutiens de l'industrie privée[201].

Loi Bocher

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Patrice de Mac Mahon fait voter le la loi organique des haras, dites loi Bocher[189] (par Edmond Bocher)[202]. De cette loi datent l'organisation du corps desofficiers, la détermination du montant des crédits et du nombre d'étalons accueillis, enfin l'organisation en circonscriptions[189]. Une vingtaine de villes françaises accueillent désormais une mission de service public dans l'élevage du cheval[21]. Le Pin re-devient officiellement l'école des Haras[203], et Pompadour le haras principal[189].

Cette loi fait des dépôts d'étalons de Saint-Lô, Tarbes, Cluny, Rodez, Montier-en-Der, Blois et Lamballe des Haras nationaux officiels[188]. Le territoire français compte désormais, au début de laTroisième République, 22 haras nationaux répartis sur son territoire, reflétant mieux la réalité de l'élevage du cheval, les villes choisies ayant une position plus centrale dans leur circonscription[204]. LeHaras national de Strasbourg a été perdu au profit de laPrusse, et celuide Rosières-aux-Salines se trouve désormais à une vingtaine de kilomètres de la nouvelle frontière[204]. Un autre objectif de cette loi est d'amener le nombre d'étalons nationaux à 2 500 sur tout le territoire[205].

Déclin de la vocation militaire

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La mécanisation des armées au début duXXe siècle fait décroître la demande militaire, et les missions des Haras se recentrent vers l'agriculture[206]. Depuis la fin duXIXe siècle, l'époque est marquée par des difficultés à trouver de bons chevaux de selle pour l'armée, l'élevage ducheval carrossier étant beaucoup plus rémunérateur[207]. Malgré le déclin inexorable de l'utilité et de l'usage de la cavalerie militaire et du cheval carrossier à partir du début duXXe siècle, les institutions de lacavalerie française restent très présentes jusque durant l'entre-deux-guerres[208]. LaSociété du cheval de guerre disparaît en 1930, à la mort dugénéral Blacque-Belair[209]. Le dépôt d'étalons duBec-Hellouin ferme en 1947, le site retrouvant alors sa vocation religieuse[182].

Réorientation sports-loisirs

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Photo d'un corps de ferme.
Le Haras national des Bréviaires, créé dans les années 1970.

Durant toute la seconde moitié duXXe siècle, les Haras nationaux exercent« un pouvoir réglementaire et économique assez paternaliste »[210]. Leur mission est réorientée vers les loisirs et la compétition[206],[210], notamment grâce au ministre de l'agricultureEdgard Pisani (1961-1966), qui lance officiellement une politique en ce sens le jour du tricentenaire du Haras national du Pin, en[211]. Ce projet est porté par le directeur des haras Henry Blanc, à partir d'un prélèvement sur lesparis hippiques, visant à financer l'installation decentres équestres en France (les haras nationaux ne coûtent alors rien aux contribuables français, mais sont financés sur les recettes duPMU)[211]. Certains « centres hippiques » sont hébergés dans les Haras mêmes[212].

Depuis 1965, le recrutement desofficiers des haras s'effectue parmi les ingénieurs du génie rural, des eaux et des forêts[211]. En 1970, Henry Blanc est nommé à la tête des Haras et de l’équitation parJacques Duhamel[211]. Il obtient l'autonomie des Haras, placés sous la seule autorité du ministre[211]. Il crée deux nouvelles circonscriptions, l'une autour duHaras national d'Uzès pour leMidi de la France, l'autre duHaras national des Bréviaires, pour accompagner le développement de l'équitation de loisir enÎle-de-France ; ainsi que lastation expérimentale de Chamberet en 1972[213],[214]. Cela porte le nombre de Haras nationaux à 23[214]. Cette organisation reste inchangée jusqu'au début duXXIe siècle[214].

Les premières femmes officiers des haras sont recrutées dans les années 1970[213]. La gestion desregistres généalogiques et des résultats de compétitions équestres est informatisée, le SIRE (Système d'Information Répertoriant les Équidés), premier fichier généalogique centralisé au monde, étant créé en 1974 et géré au Haras national de Pompadour, devenu pour l'occasion « Institut du cheval »[213]. Les Haras nationaux deviennent pionniers dans l'insémination artificielle et l'échographie des juments[213].

Le corps des officiers des haras est dissous en 1982[P 1] dans celui desingénieurs du génie rural des eaux et des forêts (IGREF)[215]. Dans les années 1990, leHaras national de Compiègne participe à la création de laRoute du Poisson[216].

EPA « Haras nationaux »

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Vue aérienne sur un long bâtiment de style napoléonien, avec fenêtres alignées.
LeHaras national de Blois, l'un des établissements fermés (en 2007) dans le cadre du contrat d'objectifs des Haras nationaux.

En1999, les Haras nationaux, qui étaient jusqu'alors gérés directement par leministère de l'Agriculture, sont regroupés au sein de l'établissement public administratif (EPA) « les Haras nationaux »[206]. Le financement est modifié, en étant rattaché au ministère de l'Agriculture[217], visant une baisse des subventions[218]. Cela entraîne une« restructuration profonde » : si l'étalonnage public se maintient, les Haras nationaux deviennent une« agence publique de développement » au service de la filière équine[219].

L'époque est marquée par des politiques publiques de rationalisation financière[220]. La Fédération des acteurs du développement des techniques modernes de reproduction (FADETEQ) a saisi l'autorité de la concurrence en pour attaquer les Haras nationaux enabus de position dominante, concernant l'étalonnage public, notamment l'usage de l'insémination artificielle, proposé à des prix inférieurs à ceux du marché[221].

En 2000, d'après laCour des comptes, les Haras nationaux comptent 23 haras, pour un budget d'environ 65 M€[222]. Une demande d'examen du dimensionnement de l'EPA et d'examen de l'activité d'étalonnage public est formulée en 2002[222].

Un contrat d'objectifs est signé entre l’État et l'établissement public des Haras nationaux pour la période 2004-2008, modifiant fondamentalement sa structure, et prévoyant une diminution de l'effectif salarié[221],[223]. Les Haras nationaux deviennent des prestataires de services auprès des éleveurs, organisations socio-professionnelles et collectivités territoriales, et sont invités à ne pas concurrencer le marché privé de lareproduction équine[221],[206]. Ce contrat prévoit la diminution du nombre de haras de 23 à 17[222], du nombre d'étalons de l'ordre d'un tiers[222], et un soutien au développement des filières équestres nationales, tout en conservant les deux fonctions historiques des Haras nationaux,identification des équidés et étalonnage public[P 2]. Les missions des Haras nationaux sont recentrées sur leservice public en 2008[224], les services relevant de secteurs marchands étant confiés auGIP « France Haras »[218], créé en 2010[224].

Le « rapport Bourdin », en 2006[225], pointe les frais de fonctionnement des Haras nationaux auprès duministère des Finances : ce rapport d'information remis auSénat estime que les Haras nationaux coûtent environ 45 millions d'euros par an aux contribuables français[223]. Une partie de ces dépenses, à savoir 22 millions d'euros sur la période 2000-2005, résulte d'investissements immobiliers, avec un surcoût engendré par les monuments historiques[223]. Le rapport préconise la fermeture de certains pôles hippiques, et l'appui sur lescollectivités territoriales[225].

Un redéploiement de l’activité en territoire est programmé pour réduire les dépenses liées à l'entretien des bâtiments patrimoniaux de grande taille[223]. Les Haras nationaux deStrasbourg, d’Annecy et deBlois transfèrent leurs activités, respectivement, versPfaffenhoffen en 2005-2006, vers lecentre technique de Chazey-sur-Ain[225] en 2007[P 3], et vers lesite d'Amboise en 2011[P 4]. Les activités de ces trois haras ne sont que très partiellement compensées[225]. Les pertes d'emplois deservice public dans les villes petites et moyennes ont un impact négatif sur ces territoires[226].

Fusion dans l'IFCE, fin des Haras nationaux

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logo gris
Logo de l'IFCE.

En 2009, le président des Haras natonaux, M. Jean Lesne, estime que l'institution doit« se réformer ou mourir »[P 5]. En 2010, les haras nationaux fusionnent avec l'École nationale d'équitation (ENE), pour former l'Institut français du cheval et de l'équitation[225]. D'après la Cour des comptes, ces deux établissements sont« diamétralement opposés tant dans leurs missions et leur organisation que dans la composition de leur personnel et leur culture »[224], ce qui se traduit par une fusion « mal conduite », incohérente, et non-pertinente[227]. Les anciennes stations de monte deviennent des centres techniques, avec un transfert progressif vers le privé[224].

Les 400 derniers étalons propriété de l'État français sont vendus pour la fin de l'année 2014, mettant un terme à une activité qui existait depuis 1665[P 1]. Le contrat d'objectifs 2014-2017 demande le transfert des établissements des Haras nationaux n'ayant pas de vocation nationale aux collectivités locales, ou bien leur vente dans le privé, dans un contexte de recherche de performances[228]. Les sites non-repris sont vendus par laSOVAFIM à partir de 2016[228].

Missions historiques

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Symbole de l'absolutisme, l'institution des Haras royaux touche à toute la société française, à travers la volonté d'État de contrôler et de centraliser l'élevage des chevaux[R 7]. Les éleveurs privés se sentent longuement dépossédés[R 5] et subissent, d'après Gérard Guillotel, un « candidedespotisme »[229] : si les organismes des courses de chevaux parviennent à une relative autonomie, les associations d'éleveurs de chevaux de selle et de trait sont sciemment maintenues soustutelle, via le versement desubventions[230]. Les Haras organisent les rapports entre les éleveurs et l'État, gouvernés par des contraintes économiques et l'administration française[20].

Étalonnage public

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Cheval gris vu de profil, tenu par un homme à chemise bleue.
Présentation d'un étalon de raceArabe au Haras national de Saint-Lô.

Historiquement et sur trois siècles[P 6], la mission centrale des Haras nationaux a toujours été l'étalonnage public[231]. Un cheptel d'environ 1 100 étalons de diverses races est géré en 2002, cette mission d'étalonnage public constituant lecœur de compétence[232]. Ces étalons étaient mis à disposition des éleveurs via les haras et stations de monte répartis sur tout le territoire français[233]. La période qui s'étend de mars à juillet est traditionnellement connue comme la « saison de monte »[233].

Les Haras achetaient ces étalons sur performances et après négociation avec leurs éleveurs, généralement à l'âge de 3 ans ou plus, au terme d'une visite d'achat incluant une inspectionvétérinaire et sanitaire[234]. Une centaine d'étalons était concernée annuellement au début duXXIe siècle[234].

Gestion des registres généalogiques des races

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Les Haras ont aussi géré lesregistres généalogiques (stud-books) des races de chevaux françaises, depuis leur création en 1833[189] jusqu'à la réforme de 1999[235], cette activité étant transférée vers desassociations dédiées en 2002[S 2]. Le SIRE répertorie l'identité des équidés présents sur le sol français, ainsi que celle de leurs naisseurs et propriétaires, enfin les carrières d'élevage et les performances de chaque animal[236]. Les agents des Haras nationaux avaient entre autres pour tâche d'identifier lespoulains sous leur mère en remplissant un document de signalement prenant en compte toutes les particularités de larobe (dont lesmarques blanches etépis)[237].

Les Haras ont détenu jusqu'à un tiers de tous les étalons des races de trait françaises[238], avec des spécialités pour certains établissements. Le Haras national de Besançon est spécialisé dans leComtois, celui de Compiègne dans leBoulonnais et leTrait du Nord[239]. Hennebont et Lamballe sont naturellement tournés vers leBreton, Le Pin vers lePercheron, La Roche-sur-Yon et Saintes vers lePoitevin mulassier, Montier-en-Der et Rosières-aux-Salines vers l'Ardennais, et Saint-Lô vers leCob normand[240]. Cluny élève desAuxois[241]. Rodez abrite de nombreux étalons bretons, bien qu'il ne s'agisse pas du berceau de la race[242].

Les Haras nationaux sont aussi à l'origine de la promotion et de la sauvegarde des races d'ânes d'origine française[243], dont l'âne du Cotentin (Saint-Lô)[P 7], l'âne normand (le Pin)[P 8], leGrand noir du Berry (notamment élevé à Blois), l'Âne des Pyrénées (Gelos), l'Âne du Poitou (La Roche-sur-Yon et Saintes)[244] et l'Âne de Provence (Uzès)[245]. En termes de races de selle, le Haras national de Pompadour s'est spécialisé dans l'Anglo-arabe[246].

Missions de la « marque » Haras nationaux

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Article détaillé :Identification des équidés en France.

La mission principale des Haras nationaux est de faire vivre et rayonner les savoirs, savoir-faire et savoir-être de l’attelage et de la sellerie-harnachement dans l’objectif de partager la relation utilitaire « homme-cheval » avec le plus grand nombre

Un cheval noir faisant la révérence, monté par une cavalière.
Spectacle équestre auHaras de la Vendée.

Les Haras nationaux ne sont plus considérés comme un organisme distinct, mais comme l'une des deux marques fortes de l'Institut français du cheval et de l'équitation[S 3]. Bien que toutes leurs activités dans lareproduction du cheval aient été transférées vers le privé[70], les ex-agents des Haras nationaux restent actifs dans la préservation des races de chevaux menacées, en particulierde trait[70]. Ils sont aussi chargés, via l'IFCE, de l'identification des équidés en France[S 4].

Les établissements des ex-Haras nationaux ont désormais pour principale mission de faire découvrir leur patrimoine, d'une grande richesse[247], mais peu connu du public[248],[P 9]. Ce patrimoine est à la fois matériel, avec des lieux bâtis ou transformés, et immatériel, composé des savoirs et des savoir-faire pour l’exercice de missions de reproduction, d’étalonnage, d’élevage et d’éducation du cheval et autour du cheval[248]. Il comprend la conduite d’attelages traditionnels, la sellerie-bourrellerie, et lesvéhicules hippomobiles[249]. L’IFCE possède plus de 300 voitures hippomobiles dont la plupart sont des véhicules historiques et emblématiques de l’histoire des Haras nationaux. Certaines font l’objet d’une protection au titre desMonuments historiques.

Si l'État s’est désengagé ou a cédé une grande partie des sites historiques, la majorité des nouveaux propriétaires s’engage dans cette valorisation patrimoniale ettouristique[250], l'un des meilleurs exemples étant celui duHaras de la Vendée[251]. Cette valorisation tient compte de la présence des véhicules hippomobiles et de lasellerie[S 3].

Image panoramique avec bâtiments classés dans le fond et gradins sur les côtés.
Scène de spectacle pour le bicentenaire duHaras national de Montier-en-Der, en septembre 2008

Une grande partie de ce patrimoine est composée de selleries et de diversharnachements, dont des pièces uniques et desselles de collection, d'origine française ou non[252].

Ce patrimoine comporte aussi des meublés, tapisseries[253],sculptures etbas-reliefs, représentant majoritairement des chevaux[254]. Les Haras disposent d'une collection d'horloges (parfois incrustées dans la façade même des bâtiments principaux), datées pour la plupart duXIXe siècle[255]. Chacun d'eux dispose d'un atelier demaréchalerie[256]. Des objets du quotidien désormais inusités, tels que lacivière qui a précédé labrouette pour le transport du fourrage, sont également conservés[257].

Gestion et valorisation du parc hippomobile

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Quatre chevaux gris tirant une voiture avec deux hommes en chemise bleue à l'intérieur.
Présentation d'un attelagePercheron auHaras national de Saint-Lô.

Tous les établissements des Haras nationaux disposent de savoir-faire en matière de pratiques d'attelage, utilisant leurs véhicules hippomobiles lors de démonstrations publiques[258].

Ces véhicules hippomobiles sont majoritairement de grandsbreaks, dessquelettes, de grandeswagonnettes, desomnibus, des charrettes anglaises, et quelquestilburys[A 3]. Les dog-car (ou Dog Cart) sont ainsi nommés car ils permettaient d'emmener les chiens à la chasse[259]. Le sort de ces véhicules (68 voitures classées comme monuments historiques, pour 300 à 350 pièces au total) est longuement resté incertain[A 3],[260]. Un programme de restauration des véhicules « d'intérêt national » a été initié en 2018, comprenant la réalisation de copies des hippomobiles les plus précieux[249]. En parallèle, un recensement du savoir-faire en matière de conduite d'attelages traditionnels a été entrepris[249].

Certains de ces hippomobiles ont une forte valeur historique[258]. LeHaras national de Rodez détient l'hippomobile de l'évêque local ; celui de Tarbes lelandau de l'évêque de Lourdes[258]. Le Haras national de Gelos conserve des hippomobiles locaux uniques, marqués par l'influence anglaise[258]. Un carrick à pompe, unique en Europe, est exposé au haras national de Saint-Lô[258]. Letractomètre du Haras national de Lamballe constitue une autre pièce unique[258].

Véhicules hippomobiles patrimoniaux des Haras nationaux
Véhicule hippomobile dénudé.
Squelette, auHaras national de Compiègne.
Véhicule hippomobile haut sur grosses roues.
Spider Phaéton, au Haras national de Compiègne
Spider Phaéton, au Haras national de Compiègne 
Véhicule hippomobile découvert et bas.
Grand Break, au Haras national de Compiègne.
Grand Break, au Haras national de Compiègne. 
Véhicule hippomobile découvert et à deux grandes roues.
Carrick à pompe de marque Peter & Sons, auHaras national de Saint-Lô.
Carrick à pompe de marque Peter & Sons, auHaras national de Saint-Lô
Petite charrette à deux roues
Dog Cart, au Haras national de Compiègne
Dog Cart, au Haras national de Compiègne 
Véhicule hippomobile fermé
Omnibus, auHaras national de Lamballe.
Deux charrettes bleues.
Tractomètre etcharrette à foin au Haras national de Lamballe
Tractomètre etcharrette à foin au Haras national de Lamballe 
Exemples issus des collections de différents Haras

Diplomatie internationale

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Tête d'un cheval gris dans son box
Tête duBarbe marocain Ouadoud, offert à la France par le roi du MarocMohammed VI en 2009.
Article connexe :Gend Jim.

Les Haras jouent toujours un rôle dans ladiplomatie internationale, le seul haras du Pin ayant reçu trois visites royales (dont celle d'Élisabeth II) auXXe siècle[190]. En 1973, le roi d'Arabie SaouditeFayçal ben Abdelaziz Al Saoud assiste à une présentation d'étalons des Haras auGrand Trianon[190]. Les chevaux offerts aux présidents de la République française sont, traditionnellement, confiés à un établissement des Haras nationaux, où ils sont entretenus sur de l'argent public pendant toute leur vie[P 10]. Le Pur-sang arabeFawzan est offert àValéry Giscard d'Estaing par le président égyptienAnouar el-Sadate, le haras de Pompadour conservant ses papiers, rédigés enarabe[P 10].

Le haras national de Pompadour a accueilli deuxCriollo, offerts par le président argentinCarlos Menem à Jacques Chirac, et morts en 2016 ; l'étalon Suska ;Mabrouk, un étalonArabe-Barbe offert parAbdelaziz Bouteflika à Chirac ; enfinSami, unBarbe offert àFrançois Hollande lors de sa première visite algérienne, en[P 10].

En 1993, le chevalGend Jim, offert par le président du TurkménistanSaparmyrat Nyýazow, est gardé parFrançois Mitterrand dans une propriété privée, plutôt qu'envoyé dans l'un des Haras nationaux[261],[P 10]. Cela donne lieu à une affaire médiatique[P 10], à la suite d'une enquête deJean-Louis Gouraud[261].

Symboles

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Cheval vu de profil, tenu par un homme à veste rouge.
L'uniforme rouge et noir d'un agent des Haras nationaux pendant la présentation d'unCob normand au Haras national de Saint-Lô.

Au cours de leur histoire, les Haras nationaux ont été identifiés par différents signes graphiques etuniformes[S 3].

Uniformes

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Lemarquis de Polignac impose le port du premier uniforme spécifique à l’Administration des Haras par une ordonnance, le[262]. Les inspecteurs des Haras portent désormais un habit de drapbleu roi, uncollet droit de même couleur, un doublé devoile couleurécarlate, uneveste et uneculotte en drap rouge, le symbole du H couronné brodé d'or sur l'habit et la veste[263]. Ils portent aussi un chapeau uni doté de boutons semblables à ceux de l'habit, et uneépée de cuivre dorée[262],[264]. Les capitaines des haras portaient déjà depuis un siècle le célèbre habit bleu roi à boutonnières d'or[262]. Les palefreniers portent un habit de drap bleu doté d'un rang degalons d'or[262].

Les instructions du relatives aux Haras royaux (sousCharles X) décrivent les uniformes des employés comme un habit gros bleu avec des boutons d'argent ou argentés, portant une broderie de cheval en relief entourée de l'inscription « Haras royaux », un collier écarlate et des broderies d'argent en fonction des grades concernés[195]. Le costume est peu modifié par le règlement de 1862, la broderie « Haras impériaux » remplaçant « Haras royaux », le tout dans une inspirationpara-militaire[203].

Uniformes des agents des Haras impériaux en 1862
  • Bouton d'argent avec l'inscription « Haras impériaux »
    Bouton d'argent avec l'inscription « Haras impériaux »
  • Coiffes
    Coiffes
  • Costume de brigadier
    Costume de brigadier

L'uniforme despalefreniers est revu à la suite de la loi Bocher, en 1874[S 5]. Il se compose d'un pantalon écru et d'un court gilet d'écurie rouge, à col droit fermé[S 5]. L'adjudant et les officiers portent une tunique noire[S 5]. Les uniformes sont munis de boutons à tête de cheval surmonté du mot « haras ». Au fil du temps, seule la veste d'équitation rouge a été conservée[S 5].

Uniformes des agents des Haras nationaux au début duXXIe siècle

Ces uniformes sont portés pour les présentations publiques et les défilés[265].

Emblèmes et logos

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L'emblème originel des Haras royaux, en 1665, est unefleur de lys, sur fond bleu roi[266]. L’emblème des Haras impériaux, créé en 1806, est une tête de cheval vue de profil, de typeArabe[266]. Tous les signes, gravures et emblèmes sont détruits en 1870[266].

Un nouvel emblème représentant un « H » majuscule dans un cercle rouge et bleu (l'ensemble reprenant les couleurs dudrapeau de la France[267]) est créé en 1874[S 3]. Le bleu choisi est le bleu national, l'ensemble est surmonté defeuilles d'acanthe en argent[266].

Cet emblème puislogotype des Haras nationaux reste le même entre 1880 et 2005[267]. Une réflexion s'engage pour moderniser l'identité visuelle des Haras nationaux en 2003, dans un contexte tendu, car la grande majorité du personnel et du public des Haras nationaux souhaite garder son identité traditionnelle[267]. Un nouveau logo est créé par ungraphiste, puis révélé le : conservant le « H » dans un cercle plus ouvert, il allège les ornements, place le nom de l'établissement sur le côté, et fait disparaître la couleur bleue[267].

Ce logo est mis à jour en 2010 pour y intégrer l'abréviation « ifce »[S 3].

Évolution de l'emblème puis du logo des Haras nationaux
  • Logo entre 1874 et 2005
    Logo entre 1874 et 2005
  • Logo entre 2005 et 2010
    Logo entre 2005 et 2010
  • Logo depuis 2010
    Logo depuis 2010

Organisation

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L'organisation des Haras nationaux est, depuis leur création jusqu'à leur disparition, unique, les autres pays ayant classiquement mis en place des Haras pour le seul usage des souverains, sans organiser en parallèle la sélection et la reproduction[23]. De 1999 à 2010, les Haras nationaux s'organisent autour de cinq directions chargées respectivement dubudget, des ressources humaines, de la valorisation, de la filière et du développement[268].

Personnel

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Article connexe :Officier des Haras.
Homme tenant un cheval qui trotte en main, suivi d'un poulain.
Agent des Haras nationaux menant une jumentTrotteur français et son poulain, auHaras national du Pin.

Le total des agents des Haras est d'environ 1 200 personnes en 1903[189]. En 2002, soit un siècle plus tard, le nombre d'agents des Haras nationaux est d'environ 1 100, répartis sur une trentaine de sites[269]. Exercer pour les Haras nationaux est souvent une affaire familiale, certains noms revenant fréquemment, avec des exemples de fratries travaillant toutes entières pour un ou plusieurs haras[270].

Recrutement

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Sous l'Ancien Régime, le poste convoité de capitaine des Haras royaux est recruté parmi les écuyers de laGrande Écurie de Versailles, et donne lieu à divers privilèges, notamment une résidence sur place[271],[272]. Les commissaire-inspecteurs des Haras sont recrutés parmi les anciens officiers de cavalerie formés dans la Grande Écurie[271].Bertin suggère la création d'une école pour les officiers des Haras, en 1764 : l'école vétérinaire d'Alfort devient le premier organisme de formation officiel à cette fin[264].

Après le rétablissement des Haras par Napoléon, le recrutement se complique du fait que la plupart des anciens responsables ont émigré sous la Révolution ; d'après Guillotel,« on accepta les compétences qui s'offraient »[264]. Ce n'est qu'avec le décret du que le recrutement des officiers est précisé comme soumis à undiplôme en ce domaine, les futurs officiers devant commencer leur carrière au statut d'agent spécial ou de surveillant dans les dépôts d'étalons[273]. L'école de formation du haras du Pin, chargée de la formation des futurscadres, est créée durant laRestauration, sous le nom d'École Royale d'Équitation du Gouvernement, avec deux classes : l'une pour les élèves des haras, l'autre pour lespiqueurs et sous-piqueurs des Haras royaux[274],[189]. Elle n'est officiellement installée qu'en 1841[275]. Elle ferme en 1852, au départ d'Eugène Gayot[276]. Rétablie en 1874, l'école nationale professionnelle des haras (ENPH) forme à partir de cette date non seulement les cadres, mais aussi les élèvesbrigadiers etpalefreniers[272].

Hiérarchie

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Homme habillé en rouge et noir et tenant un cheval
Agent des Haras nationaux pendant la présentation d'un étalonBreton auHaras national de Lamballe, en 2013.

L'administration des Haras nationaux, telle qu'elle est définie en 1874, fonctionne sous les ordres d'un inspecteur général et directeur du service, de 6 inspecteurs généraux, 22 directeurs de haras ou dépôts d'étalons (et autant de sous-directeurs, de vétérinaires et d'agents comptables), de 15 surveillants, enfin de deux régisseurs de domaines[189]. Un Conseil supérieur des haras, composé d'inspecteurs généraux et d'un Agent général desremontes avec son secrétaire, est chargé d’émettre des avis sur le budget, la nature et l'importance des encouragements aux éleveurs, les règlements généraux, et l'élevage[277]. Le personnel de qualification inférieure est très nombreux, comptant adjudants, brigadiers-chefs, brigadiers, palefreniers maréchaux,palefreniers, grooms, conducteur de travaux, et gardes[189].

Les officiers des haras jouissent d'un haut statut social, de même que les docteurs vétérinaires, qui exercent en voyageant d'un dépôt à l'autre selon les besoins[278]. Les gardes des Haras (ou agents techniques), dont la fonction est de s'occuper des étalons toute l'année, sont également chargés de l'entretien des écuries[279],[280]. Les adjudants ont un rôle d'intermédiaires entre les gardes et les officiers[281]. Chaque haras est géré par un directeur et un directeur adjoint issus du génie rural, des eaux et forêts, de l'agronomie ou de l'agriculture[282].

Bien que l'administration des Haras soit rattachée auministère de l'Agriculture durant toute la seconde moitié duXXe siècle, ses différents ministres se préoccupent très peu des questions chevalines[190].

Hiérarchie dans les Haras nationaux à la fin duXXe siècle[283]

Établissements

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Bâtiments en carré avec jardin à la française.
Vue aérienne duHaras national d'Aurillac.

Les 22 Haras et stations de monte (avant 2010) sont implantés de manière à couvrir tout le territoire national[284]. Le territoire dépendant d'un Haras s'appelle une circonscription, chacune comptant plusieurs stations de monte où les étalons sont envoyés durant la période dereproduction[284].

Haras nationaux

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Bâtiment avec nombreuses fenêtres et cheminées sous le soleil.
Parties classées duHaras national de Gelos (Pau).

Depuis 1874, par commodité, tous les bâtiments qui accueillent les étalons de l'État sont nommés des « Haras nationaux », même s'ils n'ont jamais accueilli ni juments, ni poulains[21]. La plupart des haras sont implantés dans desvilles moyennes, mais l'implantation peut aller de la capitale régionale (Strasbourg) à la commune rurale (Montier-en-Der)[285]. Les emplacements favorisés pour les Haras nationaux sont lespréfectures ousous-préfectures, près d'autres bâtiments publics[204]. D'après le professeur agrégé de géographie Damien Bruneau, ce choix a permis d'établir une présence de bâtiments étatiques au centre de villes connues pour leur hostilité à l'état central, telles queLa Roche-sur-Yon[204]. Il entraîne son lot d'inconvénients en termes de nuisances urbaines (bruit et pollution) et de manque d'espace[286].

Tous les Haras nationaux actuels n'avaient pas pour vocation d'origine d'accueillir des chevaux. LaRévolution française ayant entraîné de nombreuses confiscations d'abbayes, decouvents, demonastères, et d'autres établissements religieux vidés pour l'occasion de leurs occupants, desdépôts d’étalons y ont été installés par NapoléonIer, entre 1806 et 1814[182]. L'avantage majeur réside dans la gratuité de ces lieux, propriété de l'État[287]. Cette nouvelle vocation permet à ces établissements de perdurer jusqu'au début duXXIe siècle[182]. Les cours decloîtres sont reconvertie enmanèges[287]. Le Haras national de Cluny et celui de Montier-en-Der sont installés dans des abbayes[288].

Localisation des Haras nationaux.

Les deux établissements des Haras nationaux les plus connus sont Le Pin (le plus vaste avec1 000 hectares[289], comportant d'importants services) et Pompadour (qui accueillait le siège des Haras nationaux jusqu'en 2010), dont le rayonnement dépasse très largement leur circonscription[285]. Quatre communes accueillant des haras,Hennebont,Les Bréviaires,Pau-Gelos etSaint-Lô, font figurer un cheval dans leurs logos respectifs, témoignant de l'importance de cette activité dans leur identité et leur économie[285]. À l'inverse, certains établissements des Haras nationaux sont très peu médiatiques, à l'image duHaras national d'Aurillac[290].

Les fermetures de haras ont surtout concerné des villes très peuplées, vraisemblablement sous l'influence de la pression foncière[291].

HarasCommuneDépartementRégionouverturefermeture ou
réaffectation
Haras national du PinLe Pin-au-HarasOrneNormandie1715[292]
Haras national de PompadourArnac-PompadourCorrèzeNouvelle-Aquitaine1745[293]
Haras national de BesançonBesançonDoubsBourgogne-Franche-Comté1754[294]2022[P 11]
Haras national de StrasbourgStrasbourgBas-RhinGrand Est1766[A 4]2005[P 12]
Haras national de Rosières-aux-SalinesRosières-aux-SalinesMeurthe-et-MoselleGrand Est1768[295]
Haras national de l'Isle BriandLe Lion-d'AngersMaine-et-LoirePays de la Loire1797 / 1974[296]
Haras national de Saint-LôSaint-LôMancheNormandie1806[297]
Haras national d'AnnecyAnnecyHaute-SavoieAuvergne-Rhône-Alpes1806[P 3]2007[P 3]
Haras national de Montier-en-DerLa Porte du DerHaute-MarneGrand Est1806[298]
Haras national d'AurillacAurillacCantalAuvergne-Rhône-Alpes1806[299]
Haras national de BloisBloisLoir-et-CherCentre-Val-de-Loire1806[A 5]2014[A 5]
Haras national de Villeneuve-sur-LotVilleneuve-sur-LotLot-et-GaronneNouvelle-Aquitaine1804[300]
Haras national de TarbesTarbesHautes-PyrénéesOccitanie1806[P 13]
Haras national de ClunyClunySaône-et-LoireBourgogne-Franche-Comté1807[301]
Haras national de GelosGelosPyrénées-AtlantiquesNouvelle-Aquitaine1808[297]
Haras national de RodezRodezAveyronOccitanie1809[298][P 14]
Haras national de LamballeLamballeCôtes-d'ArmorBretagne1842[302]
Haras national de La Roche-sur-YonLa Roche-sur-YonVendéePays de la Loire1843[302]
Haras national de SaintesSaintesCharente-MaritimeNouvelle-Aquitaine1846[303]2019[P 15]
Haras national d'HennebontHennebontMorbihanBretagne1857[304]
Haras national de CompiègneCompiègneOiseHauts-de-France1876[305]2016[P 16]
Haras national d'UzèsUzèsGardOccitanie1972[306]
Haras national des BréviairesLes BréviairesYvelinesÎle-de-France1973[S 6]2002 (devenu centre technique)[307]

Sites et antennes

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Pâture arborée avec bâtiments anciens disposés en L.
Les écuries duchâteau de Buzancy, ancienne station de monte des Haras nationaux.

Les « stations de monte » complètent les haras, certaines étant devenues des « centres techniques » depuis la fin de la mission d'étalonnage public[21]. Durant la seconde moitié duXXe siècle, la France compte environ 250 stations de monte[210], généralement installées en location ou en copropriété avec descollectivités locales[308]. C'est le cas du Haras deBuzancy, qui fut installé dans une bouverie datée duXVIIIe siècle[308] ; du Haras duCateau, installé dans un ancienabattoir des débuts duXXe siècle[309] ; ou encore de la station deMontbrison[310].

SiteLieuRégionDate d'ouvertureDate de fermeture
Haras national de PfaffenhoffenPfaffenhoffenGrand Est?
Parc du ChevalChazey-sur-AinRhône-Alpes2008[P 17]
Station expérimentale de ChamberetChamberetNouvelle-Aquitaine1972[P 18]
Centre technique d'AmboiseAmboiseCentre-Val de Loire2011[S 7]

Algérie et outre-mer

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Articles connexes :Cheval en Algérie,Cheval à Madagascar etCheval à La Réunion.
Photo en noir et blanc de deux cavaliers avec coiffes.
CavaliersTouaregs algériens au début duXXe siècle.

À partir de 1844, l'Administration des Haras nationaux se développe hors du territoire national, un tout premier dépôt d'étalons étant établi àBoufarik, en Algérie[311]. Le premier directeur des Haras détaché en Algérie est nommé en 1880, un service qui se poursuit jusqu'à l'indépendance du pays, en 1962, le contrôle des haras et dépôts établis étant alors perdu par la France[312].

S'il n'existe pas à proprement parler de « Haras d'outre-mer », quelques services relevant des Haras nationaux se sont développés à partir des années 1970 enGuadeloupe, enMartinique, àLa Réunion et enGuyane[312]. Le premier directeur des haras d'outre-mer est nommé en 1974[312]. Ce service reste longuement rattaché auHaras national d'Hennebont (Bretagne)[312]. La mission des haras dans lesAntilles françaises vise surtout à y développer l'élevage ducheval de course[313]. LaNouvelle-Calédonie constitue le territoire dans lequel l'élevage du cheval s'est traditionnellement le mieux ancré[314].

Personnalités responsables des Haras

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Certaines personnalités ont marqué l'histoire des Haras : Gérard Guillotel estime que les officiers des Haras ont formé un « Grand Corps »[315], dont les rares membres non-intègres ont été rejetés[278]. Les femmes ont très longuement joué un rôle de soutien, souvent en se chargeant de l'accueil[278]. Les noms des directeurs qui se sont succédé dans chaque haras sont généralement gravés sur une plaque dans l'établissement[270].

Sous l'Ancien Régime

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Gravure en médaillon d'un homme vu de profil.
Claude Bourgelat, important vétérinaire des Haras royaux.

Les docteurs vétérinairesClaude Bourgelat etJean-Baptiste Huzard furent les deux plus grands vétérinaires équins duXVIIIe siècle[281]. Bourgelat, nommé commissaire général des Haras par Bertin dont il est proche, se révèle par ailleurs« le grand théoricien de la beauté du cheval dans la deuxième moitié duXVIIIe siècle »[127]. Réputé« autoritaire et cassant », il oblige les directeurs des Haras de son époque à suivre ses cours à l'École nationale vétérinaire d'Alfort pour leur démontrer la supériorité de ses théories[127].

Direction des Haras royaux sous l'Ancien Régime
NomDatesFonction
Jean-Baptiste Colbert1665 - 1683Intendant des finances ;contrôleur général
Jean-Baptiste Colbert de Seignelay1684 - 1690Secrétaire d'État à la marine
François-Michel Le Tellier de Louvois1690 - 1691Secrétaire d'État à la guerre
Louis II Phélypeaux de Pontchartrain1691 - 1699Contrôleur général des finances ; contrôleur général
Jérôme Phélypeaux de Maurepas1699 - 1715Secrétaire d'État à la marine
Louis de Brancas1715 - 1732Conseiller aux affaires du dedans ; Directeur général des Haras
Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas1715 - 1749Secrétaire d'État à la marine
Marc Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson1749 - 1752Secrétaire d'État à la guerre
Marc-René de Voyer d'Argenson1752 - 1763Surintendant des Haras
Henri-Léonard Bertin1764 - 1780Ministre d'État
Charles-Eugène de Lorraine1764 - 1789Grand écuyer de France
Alexandre Marie Léonor de Saint-Mauris-MontbarreyMai àMinistre de la guerre
François-Camille de Polignac1780 - 1786Directeur général des Haras
Armand-Jules de Polignac1786 - 1790Directeur général des Haras

Sous la Révolution et le Consulat

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Direction des Haras sous la Révolution et le Consulat
NomDatesFonction
François-Jean-Baptiste Bouchet de la Getière1795 - 1801Inspecteur des Haras
Louis Marie d'Estourmel1801Chargé de la réorganisation des Haras
Jean-Antoine Chaptal1801Ministre de l'intérieur

Du Premier Empire à la Restauration

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Dessin au crayon d'un portrait d'homme.
Jean-Baptiste Huzard, vétérinaire et Agent général des remontes des Haras de 1806 à 1814.

Les inspecteurs généraux des Haras sont à cette époque tous placés sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, et sous la responsabilité de M. Jean de Solanet, qui fut inspecteur général de 1807 à 1832[316].Jean-Baptiste Huzard joue un rôle central dans la réorganisation des Haras[18]. Il est, avec M. Tessier, agent général des remontes des Haras de 1806 à 1814[316]. Leur succèdent le chevalier Strubberg pour le Nord et le comte de Bony pour le Midi, de 1818 à 1832[316].

Direction des Haras du Premier Empire à la Restauration
NomDatesFonction
Général de Croixmare1806 - 1807Inspecteur général des Haras
René Charles Élisabeth de Ligniville1806 - 1807Inspecteur général des Haras
Georges Félix de Wimpffen1806 - 1810Inspecteur général des Haras
Louis Charles Antoine de Beaufranchet1806 - 1812Inspecteur général des Haras
François du Pont Bom de Cavour1806 - 1812Inspecteur de cavalerie en Piémont ; Inspecteur général des Haras
Jean de Solanet1807-1832Inspecteur général des Haras
Lieutenant-colonel Lenormand d'Étioles de Tournehem de Segur-Boizac1810 - 1815Inspecteur général des Haras
Raoul de Bonneval1814 - 1822Inspecteur général des Haras
Charles Jean de Maillé1814 - 1822Inspecteur général des Haras
Joseph de Lastic-Vigouroux1815 - 1830Inspecteur général des Haras
Henri de Lastic-Saint-Jal1820 - 1830Inspecteur général des Haras
Antonin Chebrou de Lespinats1825 - 1830Inspecteur général des Haras
Oscar Aldebert Venceslas van Hoorick1825 - 1839Inspecteur général des Haras
Charles Louis Dreux Barentin de Montchal1828 - 1829Inspecteur général des Haras

De la monarchie de Juillet au Second Empire

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Portrait d'un homme vieux.
Portrait d'Éphrem Houël, directeur général des Haras de 1861 à 1867.

Les Haras sont placés sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture ; pendant la seule année 1851, treize ministres de l'agriculture se succèdent[317].

Le zootechnicienEugène Gayot (1808-1891), passé à la postérité, fut directeur du Haras du Pin, du Haras de Pompadour, inspecteur général des Haras nationaux, et auteur d'une série remarquable de huit tomes,La France chevaline[318]. Cependant, il emprunte beaucoup à deux de ses contemporains, levicomte d'Aure et le comte Achille de Montendre[319]. Par ailleurs, souvent crédité de la création de la raceAnglo-arabe, il n'a vraisemblablement joué qu'un rôle mineur dans celle-ci, par comparaison notamment à Raoul de Bonneval et Antonin Laurent Chebrou de Lespinats[319].

Éphrem Houël du Hamel (1807 - 1885), devenu inspecteur général des Haras à la fin de sa vie (1861-1867)[320], est également passé à la postérité, en partie grâce à sa publication en 1868,Le cheval en France[321], et d'autre part grâce à son rôle dans le développement des courses detrot[322].

Levicomte d'Aure, héritier dePierre-Marie d'Abzac, a été nommé successivement Grand écuyer de France (par legénéral Fleury), directeur des écuries de l'Empereur, écuyer de Sa Majesté (en 1858), avant d'être nommé inspecteur général des haras en 1861, jusqu'à sa mort en 1863[323].

Direction des Haras de la monarchie de Juillet à la fin duSecond Empire
NomDateFonction
Adolphe Dittmer1832 - 1834Chef du Service des Haras
Jules Clergeon-Champagny Guastalla1833 - 1847Inspecteur général des Haras
René Simon Didon de Thélin de Baylen1830 - 1847Chef du Bureau des Haras
Achille de Montendre1840 - 1847Inspecteur général des Haras
M. de Mesgrigny1840 - 1847Inspecteur général des Haras
Charles Strubberg1840 - 1847Inspecteur général des Haras
Eugène Gayot1845 - 1851Chef du Service des Haras
Antonin Chebrou de Lespinats1847 - 1848Inspecteur général des Haras
Amédée Perrot de Thannberg1847 - 1867Inspecteur général des Haras
Adolphe Dupont1848 - 1867Inspecteur général des Haras
Antoine-Henri-Philippe-Léon Cartier d'Aure1861 - 1863Inspecteur général des Haras
Éphrem Houël du Hamel1861 - 1867Inspecteur général des Haras
Philippe La Beaume de Bourgoing1860 - 1870Inspecteur général des Haras

De la Troisième République à 2010

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Lucien Lafont de Sentenac (1893-1986), officier des Haras, est le réintroducteur de la race deschevaux de Mérens[324]. Le directeur général des Haras Jacques Gendry est l'auteur d'une cinquantaine d'articles dans des revues équestres, notamment dansL’Éperon, ainsi que d'unemonographie intituléeLe cheval, parue auxPresses universitaires de France en 1980[325].

En 2002, Emmanuelle Bour-Poitrinal devient la première femme à accéder au poste de Directrice générale des Haras nationaux[P 19]. La nomination de Sophie Lemaire en tant que directrice du Haras national du Pin en 2013 correspond par ailleurs à la toute première nomination d'une femme à cet important poste[P 20].

Direction des Haras de la Troisième à la Cinquième République[326],[327]
NomDateFonction
Rodolphe-Jean-François-Marie Baron du Taya1872 - 1879Inspecteur général chargé du Service des Haras ; Directeur général des Haras
H. de Cormette1879 - 1891Directeur général des Haras
Pierre Plazen1891 - 1901Directeur général des Haras
M. Hornez1901 - 1910Directeur général des Haras
Ernest de Pardieu1910 - 1922Directeur général des Haras
Vicomte de Tonnac-Villeneuve1922 - 1930Directeur général des Haras
M. de Pierre1930 - 1937Directeur général des Haras
François-Xavier de Lande d'Aussac Saint-Palais1937 - 1941Directeur général des Haras
M. de Malherbe1941 - 1947Chef du service des Haras
René Maze-Sencier1947 - 1960Directeur général des Haras
Marie Joseph Bonhomme de Montaigut1960 - 1964Chef de Bureau des Haras
Jacques Gendry1964 - 1966Contrôleur général des Haras
Marie Joseph Bonhomme de Montaigut1966 - 1967Chef du service des Haras
Adrien Drion1967 - 1970Chef du service des Haras
Henry Blanc1970 - 1982Directeur de circonscription des Haras ; Chef du service des Haras
Jean-Pierre Launay1983 - 1986Chef du service des Haras
François Clos1986 - 1997Chef du service des Haras
Yves Berger1997 - 2002Chef du service des Haras
Emmanuelle Bour-Poitrinal2002 - 2007Directrice générale des Haras
François Roche-Bruyn2007 - 2009Directeur général des Haras
Nicole Blanc2009 - 2010Directrice générale des Haras

Notes et références

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Articles de recherche

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  2. MurielMeneux, « Diversité patrimoniale des collections du haras du Pin : les enjeux de la conservation et de la valorisation des collections »,In Situ. Revue des patrimoines,no 27,‎(ISSN 1630-7305,DOI 10.4000/insitu.12397,lire en ligne, consulté le).
  3. a etbFrançois Durand, André Grassart, Jean-Louis Libourel, Tanneguy de Sainte-Marie et Christian Depuille, « Voitures des Haras nationaux : chefs-d'oeuvre en péril »,Attelages magazine,no 120,‎,p. 14-25.
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  5. a etbThibautChéné, « Dépôt national d'étalons de Blois »,Association pour la protection du Vieux Blois et de ses environs,‎ 2015-2016,p. 49-53(lire en ligne).

Podcast

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  1. a etbLaurentin, Mulliez et Roche 2011, 33 min.
  2. a etbLaurentin, Mulliez et Roche 2011, 32 min.
  3. Laurentin, Mulliez et Roche 2011, 34 min.
  4. a etbLaurentin, Mulliez et Roche 2011, 38-39 min.
  5. a etbLaurentin, Mulliez et Roche 2011, 31 min.
  6. Laurentin, Mulliez et Roche 2011, 46 min.
  7. Laurentin, Mulliez et Roche 2011, 30-31 min.

Sites web des haras

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Sources de presse

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  3. ab etcAndréaLupianez, « Le Haras d’Annecy, une histoire vieille de plus de 200 ans », surL'Essor Savoyard,(consulté le).
  4. « Le grand déménagement du haras national de Blois », surlanouvellerepublique.fr,La Nouvelle république(consulté le).
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  6. Sandrine Beigas, « L'État serre la bride à l'étalonnage public », surOuest-France.fr,Ouest-France,(consulté le).
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  10. abcd eteÉmilie Auffret et Stéphanie Para, « La Corrèze et ses grands chevaux », surlamontagne.fr,La Montagne(consulté le).
  11. Philippe Sauter, « Doubs. Mineurs en difficulté : des maisons d’accueil pour enfants vont être construites dans le haras de Besançon et à L'Isle-sur-le-Doubs », surestrepublicain.fr,L'Est républicain,(consulté le)
  12. Thomas Mangin, « Histoire, luxe et biocluster : ce que sont devenus les haras de Strasbourg », surRue89 Strasbourg,(consulté le).
  13. « Tarbes. Le Haras un site historique exceptionnel à visiter », surladepeche.fr,La Dépêche(consulté le).
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  17. « Chazey-sur-Ain, le paradis du cheval », suragriculture-dromoise.fr(consulté le).
  18. ÉmilieGillet, « Des chevaux au service de la recherche »,Cheval Magazine,no 527,‎,p. 10-12.
  19. Paul Warguin, « Le haras qui rit de Florence Woerth », surLExpress.fr,L'Express,(consulté le).
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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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