Règne | Animalia |
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Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Hexapoda |
Classe | Insecta |
Ordre | Coleoptera |
Sous-ordre | Polyphaga |
Super-famille | Scarabaeoidea |
Famille | Scarabaeidae |
LesMelolonthinae, en français « Mélolonthinés », connus ordinairement sous le nom dehannetons enFrance etBelgique, decucards enSuisse romande ou debarbeaux auQuébec[1], sont unesous-famille d’insectescoléoptères de la famille desScarabaeidae. Selon la classificationFaunaeur[2] etGBIF, ils sont de la famille desMelolonthidae.
Le nom commun « hanneton » désigne enfrançais plusieursespèces etgenres de la sous-famille des Melolonthinae.
Les adultes sontphyllophages (mangeurs de feuilles) et certaines espèces étaient jadis connues pour des abondances cycliques durant lesquelles elles pouvaient entièrement défolier certains arbres, voire des bouquets forestiers[3]. Leslarves, appelées « vers blancs » ou « mans », sont radicivores (elles se nourrissent deradicelles). Pour cette raison, plusieurs espèces sont, en cas d’abondance, considérées comme nuisibles à l’agriculture et à lasylviculture[4].
La sous-famille a été décrite par l’entomologiste britanniqueWilliam Elford Leach en 1819.
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Le nombre d’œufs pondus par femelle est relativement faible (pour lehanneton commun ou le hanneton forestier (Melolontha hippocastani) en France :24 ± 14 œufs en moyenne à la1re ponteet 16± 8 pour la seconde ponte selon Schwenke (1974)[5].
Les larves, souvent dénommées« vers blancs » sont ditesmélolonthiformes (arquées, avec un abdomen renflé à l’extrémité caudale).
Leur cycle de vie a notamment été étudié par Hurpin[6],[7],[8],[9]; il est de3 à 6 ans en Europe, nettement plus long dans les climats froids ; il est de 3 ans en France pour le hanneton commun ou forestier.
Les hannetons larvaires sont une importante source de nourriture pour de nombreux animaux (et en particulier, en Europe, dusanglier qui les recherche activement en retournant le sol). En zone froide et tempérée, elles s’enfoncent en hiver dans le sol jusqu’à 80 cm en sol sableux et remontent au niveau des racines superficielles en saison de végétation (dans les premiers centimètres à 40 cm de profondeur)[3].
Pour des raisons mal comprises, peut-être liées à l’hygrométrie du sol et au climat, chaque génération ne produit pas un nombre constant d’adultes. Un cycle de trois ans est généralement observé avec une génération plus importante (en nombre d’individus) suivie de deux générations plus discrètes[3]. Ces cycles concernent de grandes régions, mais diffèrent selon ces régions ; Hurpin en1962 a dressé une carte des régions concernées par chaque grand cycle pour la France[8]. Les pics d’émergence correspondent parfois à des pics de dépérissements (ex : 1991, 1994, 1997, 2009, 2012 signalés à la DSF pour le nord-est de la France, avec un maxima en 2009, avant une pullulation signalée en 2015).
Les années concernées par ces pics, on passe en France de quelques individus parhectare à des centaines de milliers, avec alors jusqu’à 100 larves (del'année 1) par mètre carré dans les zones les plus favorables. Cette génération L1 perd la moitié de son importance dans les premiers mois (parprédation etparasitisme). La génération L3 est environ 3 fois moins nombreuse[3]. Les nymphes sont ensuite6 à 7 fois moins nombreuses, ce qui selon Régnier (1952) montre que la larve est une source importante de nourriture pour d’autres espèces, mais avec d’importantes variations quantitatives liées aux cultures et au climat[10]. Schwenke (1974) a montré que certaines variations météorologiques (comme le froid en période de début de vie des larves, les sécheresses printanières ou au contraire des sols gorgés d’eau) régulaient très significativement aussi la population larvaire (avec des différences selon les espèces considérées)[5].
Selon les études des naturalistes et les témoignages des chroniqueurs du passé, le nombre des hannetons était en Europe autrefois beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui[11].
LeDictionnaire raisonné d'histoire naturelle de Jacques-Christophe Valmont de Bomare (1764)[12] le décrit ainsi :« Le nombre des hannetons est si prodigieux, que leurs ennemis ne peuvent suffire pour les exterminer : le meilleur expédient, pour diminuer le nombre de ces insectes, est de battre les arbres avec de longues perches, de balayer les hannetons en tas & de les détruire ensuite : il y a quelques années qu'un certain canton de l'Irlande souffroit tant des hannetons, que les habitans se déterminèrent à mettre le feu à une forêt de plusieurs lieues d'étendue, pour couper la communication avec les cantons qui en étoient infestés. Cet insecte ne vole guère pendant le jour : il se tient caché sous les feuilles ou du chêne ou du figuier sauvage, ou du tilleul, ou du noyer, etc. il semble y être assoupi jusqu'au coucher du soleil : alors ils se réunissent en troupes, & avant de se mettre en route ils déploient & alongent leurs houppes ; ils volent autour des haies en bourdonnant, & donnent brusquement contre tout ce qu'ils rencontrent ; d'où vient le proverbe :étourdi comme un hanneton. Les hannetons se nourrissent de feuilles d'arbres, d'œufs de sauterelle, & deviennent à leur tour la proie des corbeaux. Les fermiers n'entendent donc guères leurs intérêts, lorsqu'ils mettent tout en œuvre pour exterminer ces oiseaux. Quand les hannetons ont ravagé les feuilles des chênes & des arbres fruitiers, ces arbres périssent en partie, ou ne poussent l’année suivante leurs boutons que fort tard. »
Au milieu duXIXe siècle avant l’invention des pesticides chimiques, il est si commun qu’on l’utilise enSuisse pour en extraire« une huile bonne pour accommoder la salade ou graisser les machines ». EnPrusse, on le sèche pour en faire une farine« qui sert à confectionner les galettes pour la nourriture des jeunes faisans, perdrix, cailles, etc. » Déjà« Quelques essais ont été tentés pour introduire la larve du hanneton dans la cuisine française et pour la manger à l'instar des escargots ». On songea à faire une exploitation industrielle de l’huile qu’on peut en extraire[13] pour aussi en tirer parti sous forme d’huile d'éclairage. Le chimiste Jouglet pense qu’on pourrait« en extraire une matière colorante qui peut être appelée à faire rapidement son chemin dans l'industrie : c'est une couleur jaune, fine, qui varie du jaune de chrome au jaune d'or ; chaque hanneton en donne quelques centigrammes. Si cette couleur est adoptée par la mode, le hanneton sera prochainement hors de prix, et, au lieu de payer des primes pour le détruire, on l'élèvera avec toutes sortes de soins, au moins comme le ver à soie » estime l’un de ses contemporains qui ajoute qu’il peut aussi« fournir un engrais très-puissant, puisqu'il contient (d'après des analyses de M. Mène), à l'état de larve, 1,60 d'azote, et à l'état de hanneton 3,12 d'azote pour 100 parties », concluant qu’au lieu de le brûler« le résultat des chasses que l'on a établies dans certains départements pour se débarrasser de ce coléoptère nuisible » on pourrait« chercher à l'utiliser dans des industries profitables, soit à l'agriculture, soit au commerce ».
Un manuel de 1866 destiné aux élus municipaux[14] indique que« la nature a doué le hanneton d'habitudes funestes, celle de s'attacher de préférence aux jeunes arbres, auxcoudriers, et celle de dormir, pendant le jour, sur la feuille qui lui sert d'aliment, ce qui le livre à ses ennemis. Il suffit, pour l'homme, d'une légère secousse pour faire tomber tous ceux qui sont sur un arbre et pour les détruire. Cette destruction peut même être utile auxbasses-cours. On échaude les hannetons et on les donne auxpoules et aux autresoiseaux domestiques, qui en sont très-friands ».
En 1479 àLausanne, les hannetons ayant occasionné une famine dans le pays, sont cités devant letribunal ecclésiastique. Ils sontexcommuniés à l'issue de ceprocès d'animaux[15].
Pour la période récente, les pullulations les plus impressionnantes ont concerné des herbages dans le Nord-Est et Centre de la France signalées notamment par Hurpin (1962), et des pullulations de moindre ampleur ont été signalées en Alsace depuis 1967 ainsi qu’en Lorraine, Franche-Comté, Limousin et Auvergne. Selon LM Nageleisen[3], l’évolution des pratiques agricoles (travail du sol dans les anciennesprairies permanentes…) pourrait expliquer ces pullulations.
En forêt et enpépinières sylvicoles etvergers à graine, des dégâts ont été signalés dans le Doubs, le Loiret, leMaine-et-Loire de 1975 à 1978, puis dans le Bas-Rhin, et le Massif central de 1983 à 1990[16]. Elles se sont calmées, restant sporadiques de 1989 au début des années 2010... (262 signalements) et ont touché surtout le Nord-Est de la France[17], puis ont augmenté. Dans les années 2000-2010[18] notamment tous les trois ans dans le Bassigny (région située au nord de la Haute-Saône, à l’ouest des Vosges et au sud de la Haute-Marne). Les traitements à base d’organochlorés faits à la demande des agriculteurs en 1991 ont été sans succès, et ils peuvent affecter un grand nombre d’espèces non-cibles, dont la plupart des prédateurs naturels du hanneton. Depuis une dizaine d’années, la zone forestière allemande touchée tend à s’étendre en Alsace via lavallée du Rhin avec une pullulation record en 2015.
L’intensité des dégâts en forêt varie selon l’âge des arbres, l’essence considérée et la variété du couvert végétal au sol[5]. Selon L. M. Nageleisen (2013)[3] les pullulations sont induites par des déséquilibres dans leséquilibres prédateurs-proies (nombre des prédateurs naturels du hanneton sont considérés commenuisibles par les chasseurs et/ou agriculteurs). Nageleisen note aussi que les enclos grillagés (« exclos ») faits pour protéger les jeunes plantations de l’abroutissement par les cervidés empêchent aussi les sangliers d’accéder à ces parcelles, ce qui favorise la pullulation des « vers blancs » dans ces parcelles[3].
Environ 750genres et 11 000 espèces ont été décrits à travers le monde (Houston, Weir, 1992). Le genre le plus commun en Europe de l'ouest estMelolontha.
Liste des tribus :
En Europe de l'Ouest, les espèces les plus courantes sont notamment :
Le hanneton a de nombreux prédateurs autant dans la terre que dans les airs. Lors de l'envol des adultes, divers oiseaux et mammifères insectivores comme certaines chauve-souris s'en nourrissent.
Bien qu'ils ne soient pas considérés en danger, les hannetons font partie des populations decoléoptères qui ont très fortement régressé[11].
Les larves de hannetons et celles de lacétoine dorée, toutes deux communément appelées « vers blancs », se ressemblent, mais les larves de la cétoine ne s'attaquent pas aux racines des cultures et sont utiles dans les tas de compost, où elles participent à la décomposition des débris végétaux. Les larves de hanneton sont blanc-jaune, à grosse tête et aux pattes plus longues que la largeur du corps, tandis que les larves de cétoine ont une teinte gris-blanc, une petite tête, un abdomen renflé à la base et de courtes pattes[19]. Lorsque des larves se trouvent au pied de plantes mourantes il faut vérifier qu'il ne s'agit pas de cétoines : ils ne sont pas la cause de la mort des plantes mais se nourrissent tout simplement des racines déjà mortes.
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