Hama (enarabe :حماة /ḥamāh),Hamah et parfoisHamath, est une ville se trouvant enSyrie, chef-lieu dugouvernorat de Hama. C'est la cinquième plus grande ville du pays en nombre d'habitants.
Elle occupe l'emplacement de l'antiqueÉpiphanie de Syrie (enlatin :Epiphania ; engrec ancien :Ἐπιφάνεια /Epipháneia). De la forteresse au centre de la ville il ne reste guère que la colline sur laquelle elle était construite en bordure de l'Oronte. Elle fut le théâtre de violents affrontements entre lesFrères musulmans, lesnationalistes arabes duBaathirakien, la gauche syrienne et l'armée syrienne deHafez el-Assad en. En, elle est le théâtre de grandes manifestations des partisans de la démocratie, puis de massacres de populations civile, en juillet de la même année, suite à l'entrée des troupes de l'armée régulière dans la cité. Restée aux mains du gouvernement syrien deBachar el-Assad pendant l'ensemble de laguerre civile syrienne, elle est prise par les rebelles de l'opposition syrienne le.
L'ancien site de Hamath a été occupé du néolithique ancien à l'âge du fer, selon les archéologues danois qui ont découvert, en 1928-1930, des vestiges de laCulture de Halaf et d'Ougarit, vers5500av. J.-C., au néolithique.
La campagne d'Alexandre le Grand, en 334-323, met la Syrie sous domination hellénique. Le commerce international reprend pour toute la région. Sous lesSéleucides (305-65), en hommage à l'empereurAntiochos IVÉpiphane, elle reçoit le nom d'Épiphanie (enlatin :Epiphania ; engrec ancien :Ἐπιφάνεια /Epipháneia).
Tancrède, prince de Galilée, s'en empare en 1108, et la perd en 1114, face auxSeldjoukides. LesAyyoubides la conservent de 1175 à 1342, à part un épisode mongol et un épisode mamelouk. De 1342 à 1516, sous lesMamelouks, cette partie de la Syrie vit une période prospère.
Le, Fawzi al-Qawukji, ungendarme syrien ayant combattu dans l'armée arabe en 1920 face aux forces françaises (bataille de Mayssaloun), lance une mutinerie dans la gendarmerie de Hama[2]. L'artillerie et les bombardements français mettent fin à la mutinerie et tuent 400 civils. Al-Qawukji ne fait pas partie des victimes[3].
En 1980, un Frère musulman tente d’assassiner le président syrienHafez el-Assad. Plusieurs imams sont alors arrêtés par les autorités. Le, sous la conduite de 150 officiers des frères musulmans, la ville de Hama se révolte. Assad réagit violemment en donnant l’ordre d’assiéger la ville et de la bombarder à l’artillerie lourde. On estime entre 7 000 et 35 000 le nombre de victimes lors de la répression de cette insurrection[4].
Etape entreDamas etAlep, dominée par les très grandesnorias sur le fleuveOronte. Malgré la répression de 1982, Hama demeure une ville très religieuse, tant par le nombre de mosquées (sans cesse en expansion) que par les mœurs locales.
Lors duprintemps arabe en 2011 une rébellion armée éclate contre le pouvoir en place deBachar el-Assad, qui réprime violemment les manifestations pro-démocratie dont Hama est l'un des foyers d'origine.
De nombreux massacres ont lieu à Hama ; les chars de l'armée syrienne rentrent le, tuant au moins 140 personnes en six jours, selon les organisations des droits de l'homme[5], puis ils repartent le sous la pression internationale de l'ambassadeur de Turquie en Syrie[6],[7].
Pourtant, l'armée syrienne réinvestit la ville le jeudi[8].Ce retour violent est dû à une attaque survenue après que des soldats déserteurs ont tendu, la veille, une embuscade à quatre jeeps militaires dans la ville, faisant huit morts dans les rangs de l’armée régulière[8].
↑Houmam Saad, Komait Abdallah et Frédéric Alpi, « Les pavements de la cathédrale de Hama : nouvelles découvertes et nouvelle approche »,Syria,no 100,,p. 283-338(lire en ligne).