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Halles de Paris

48° 51′ 44″ N, 2° 20′ 44″ E
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Halles de Paris
Les Halles de Paris, illustration duMagasin Pittoresque publié en janvier 1862.
Présentation
Destination initiale
Marché
Destination actuelle
transféré en 1969, démoli en 1973
Architecte
Construction
1857-1874 (origine 1110)
Propriétaire
Ville de Paris
État de conservation
démoli ou détruitVoir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Département
Arrondissement
Coordonnées
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LesHalles de Paris désignent un marché devente en gros deproduits alimentaires frais, situé duMoyen Âge à la fin desannées 1960 au cœur deParis, dans le1er arrondissement, puis déménagé en 1969 pour devenir un des17 marchés d'intérêt national, celui deRungis, en banlieue sud.

En 1853,Napoléon III décide d'y construire douze hautspavillons Baltard, de verre et de métal, terminés entre 1863 et 1874. Décor principal du roman publié en 1873 parÉmile ZolaLe Ventre de Paris[1], elles ont donné leur nom auquartier des Halles, associant à partir desannées 1970 lejardin Nelson-Mandela aucentre Pompidou, avec sonmusée national d'Art moderne et saplus vaste bibliothèque de lecture d'Europe.

En sous-sol, leForum des Halles, troisième centre commercial d'Europe, jouxte une piscine, un vaste cinéma, un conservatoire et lagare souterraine RER Châtelet - Les Halles, la plus vaste gare souterraine au monde, qui fait du site un carrefour relié à toute larégion parisienne.

Panneau Histoire de Paris.

Les Halles centrales

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Le marché principal de Paris a changé de place plusieurs fois, pour suivre l'évolution démographique et la croissance rapide de la ville.

Le premier marché animait le cœur de l'île de la Cité, puis il s'implanta de l'autre côté de la Seine, en plein air, sur la terre battue,place de Grève — l'actuelle place de l'Hôtel-de-Ville — jusqu'auXIIe siècle.

Vers 1110,Louis VI le Gros décida un nouveau transfert en rase campagne, sur l'emplacement d'anciens marécages asséchés et transformés en champs, d'où le nom de « Campelli » ou « Champeaux », qu'on retrouve aujourd'hui dans larue des Petits-Champs. Et pendant plus de huit siècles, les Halles allaient rester à cet emplacement, en subissant de continuelles transformations, pour essayer de s'adapter aux besoins sans cesse croissants de la capitale.

Historique

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Le pilori des Halles

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Le pilori des halles en 1782.

Lepilori du roi situé aux Halles était le seul à Paris, les seigneurshaut-justiciers n'ayant droit qu'à uneéchelle de justice. Le premier pilori installé à un carrefour près de la place de Grève est transféré aux Halles sous le règne deSaint Louis.

Il était placé à l'angle nord-est du marché aux poissons, à proximité de la fontaine (LePuits-d'Amour) et d'une croix.

Tombant en ruines, il est reconstruit en 1502, brûlé par les Parisiens en 1516 et encore reconstruit en 1542.

Le pilori des halles était une tour avec un rez-de-chaussée habitable surmonté d'un étage hexagonal sur une roue mobile en fer, avec la place pour six condamnés. Les parois étaient percées de trous dans lesquels le condamné passait sa tête et ses mains.

Cette peine d'exposition publique infamante dans un lieu particulièrement fréquenté était infligée aux commerçants ayant fait usage de faux-poids, aux banqueroutiers, aux faux-témoins, aux proxénètes et aux blasphémateurs qui avaient la langue coupée à la cinquième récidive. Il est supprimé en 1789[2].

Jusqu'à la fin duXVIIe siècle

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  • 1137 :Louis VI le Gros ordonne le transfert des deux marchés (marché Palu de l’île de la Cité et marché central de laplace de Grève, devenus insuffisants face à l'accroissement de la ville) au nord-ouest de Paris, au lieu-dit Les Champeaux (« Petits Champs »), à l’endroit d’anciens marécages situés alors extra-muros, à l'emplacement actuel, y faisant construire une grande halle au croisement stratégique de trois voies importantes, larue Saint-Denis, larue Montmartre et larue Saint-Honoré[3]. Fin 1137, le nouveauroi de France,Louis VII le Jeune, exempte Adelente Gente de tout droit sur une maison et un four qu'elle avait fait construire au nouveau marché des Champeaux qui prend le nom defief de la Rapée et qui subsistera jusqu'à laRévolution.
  • 1181-1183 :Philippe-Auguste achète la foire Saint-Ladre ou Saint-Lazare, située dans les faubourgs du nord de la ville et dépendante de la léproserie située dans l'enclos Saint-Lazare, en 1183[4] ou 1181[5] et la transfère à l'emplacement même des futures Halles. Cet achat lui permet de prolonger l'aqueduc qui amenait l'eau dessources du Pré-Saint-Gervais au prieuré Saint-Lazare jusqu'aux halles où est établie la première fontaine publique de Paris[6]. Deux bâtiments couverts sont élevés pour assainir le nouveau marché en 1183. Très intéressé par le développement de ce marché central[réf. nécessaire],Philippe Auguste réglemente lui-même le commerce des denrées essentielles : viande, pain et vin. Quelques années plus tard, le roi achète à Adam,archidiacre de Paris, puisévêque de Thérouenne, l'entière propriété des terrains dufief de Thérouenne en payant une redevance à l'évêché de Paris. Il s'agit d'un bazar[Quoi ?] immense où, sur des emplacements spéciaux, se vendent des denrées alimentaires, du textile, des chaussures, de la mercerie. Les marchands s'installent sous des abris particuliers, proches des maisons où se trouvaient les commerces fixes des fabricants. C'est ainsi que larue de la Grande Friperie doit son nom au nombre de commerces de fripes. Progressivement, d'autres marchands viennent s'installer autour de ceux qui avaient déjà leur emplacement.
  • Compte tenu de l'augmentation des échanges, Philippe Auguste fait construire les premières halles pour les drapiers et tisserands.
  • Ce développement est contemporain de la construction à la fin duXIIe siècle de l'enceinte qui englobe le quartier des Champeaux à l'intérieur de la ville fortifiée.
  • Le marché continue de s'étendre, de telle sorte qu'en 1269Saint Louis fait construire trois nouvelles halles (le lieu au Moyen Âge continue à s'appeler le plus souvent « la Halle » en référence à celle de 1137) : deux marchés sont affectés aux drapiers, le troisième aux merciers et aux corroyeurs[7].
  • À partir duXVIe siècle, on envisage sa réorganisation et l'élargissement des voies. La vente en gros des poissons aux Halles de Paris se faisait non de gré à gré entre vendeurs et acheteurs, mais aux enchères et par l’intermédiaire d’officiers publics[8].
  • 1543 : par l'édit de Réformation,FrançoisIer décide la reconstruction des Halles pendant vingt-neuf ans. Il s'y prend de manière que Paris y gagne, et le Trésor aussi. Au terme d'un édit du, il ordonne « la vente aux enchères des places vides des halles » annonçant la renonciation des Domaines à la faculté de rachat ; en retour, les acquéreurs avaient obligation d'exécuter, dans des délais fixés, la démolition de bâtisses existantes et la reconstruction de « maisons et manoirs commodes ». Jusqu'en 1572, on fait bâtir des maisons avec, généralement, au rez-de-chaussée, des portiques ou galeries couvertes connus sous le nom de « piliers des Halles », qui disparaissent lors de la construction despavillons Baltard. Au centre de ces galeries à arcades se trouve le « carreau », marché du pain, du beurre, du fromage et des œufs[7].
  • Les Halles au XVIe siècle.
    Les Halles au XVIe siècle.
  • Les Halles en 1737 sur plan de Turgot (emplacement et surface inchangés).
    Les Halles en 1737 sur plan de Turgot (emplacement et surface inchangés).
  • Piliers des Halles, rue de la Tonnellerie en 1851 peu avant leur disparition.
    Piliers des Halles, rue de la Tonnellerie en 1851 peu avant leur disparition.

L'extension des marchés de la fin duXVIIIe siècle aux années 1820

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Les halles restent jusqu'au cours de la deuxième moitié duXVIIIe siècle à leur emplacement du Moyen-Âge sur une surface restreinte, faiblement augmentée lors de la reconstruction duXVIe siècle, qui n'était plus en rapport avec la croissance de la population. De plus, la majorité des marchandises étaient exposées à l’air libre dans des espaces où s’accumulaient les immondices, sauf quelques parties abritées par des halles, dont celles aux poissons.

La conception de la gestion de la ville évolue à cette époque ce qui amène à prendre des mesures d'hygiène et de sécurité, telles que le transfert des cimetières urbains à la périphérie, et à améliorer les conditions d'approvisionnement.

LaHalle aux blés construite sur les plans deNicolas Le Camus de Mézières ouvre en 1763. L'ancienne halle aux blés devient la halle à la viande, elle-même transférée en 1818 aumarché des Prouvaires. Sa coupole détruite par un incendie est reconstruite parFrançois-Joseph Bélanger en 1812.

LeMarché des Innocents, marché aux fleurs, fruits et légumes, situé à proximité, entre les ruesSaint-Denis,de la Lingerie, de laFerronnerie etaux Fers (emplacement de l'actuellerue Berger), est inauguré le 24 février 1789 à l'emplacement de l'anciencimetière des Innocents, ce qui double la surface des Halles.

NapoléonIer réglemente l'abattage des animaux par l'établissement de cinq abattoirs à la périphérie de la ville et entreprend une réorganisation cohérente des marchés couverts. Il projette en 1811 de faire construire une halle centrale entre lemarché des Innocents et laHalle aux blés.

La chute de l'Empire en 1815 retarde la poursuite de ce projet qui connaît cependant un début d’exécution avec la création duMarché des Prouvaires. Ce marché ouvre en 1818 sur un rectangle à l'ouest de l'emplacement du domaine des halles des années 1850-1860. Le marché à la viande qui était situé à l'emplacement d'origine de la halle aux blés (déplacée en 1770 dans un bâtiment, qui sera ensuite celui de la Bourse de Commerce), y est transféré. Un marché aux herbes s'installe à la place de cette ancienne halle à la viande[9].

Une halle aux poissons est construite en 1822 à l'emplacement de l'ancien marché aux poissons (« la marée »), et une halle au beurre, aux œufs et aux fromages à proximité en 1823[10].

L'extension des parties couvertes est une mesure destinée à la commodité des vendeurs et aussi à l'amélioration des conditions d'hygiène.

Jusque vers 1840, l’approvisionnement était assuré par voie d’eau (Seine, Marne, Oise et canaux) et par les charrettes des producteurs de légumes et de beurre sur une distance maximum de 100 à 120 kilomètres, à l’exception du poisson transporté par des convois accélérés à partir des ports de la Manche.

Les marchandises arrivaient aux halles par des rues étroites.

  • Les Halles vers 1830.
    Les Halles vers 1830.
  • Quartier des Halles en 1836.
    Quartier des Halles en 1836.

Les pavillons Baltard

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La population de Paris ayant continué sa croissance depuis la dernière extension des marchés en 1818, le réaménagement des Halles devenait nécessaire. Aussi, le préfetRambuteau crée la Commission des Halles, qui a pour mission d'étudier l'intérêt de garder les Halles à leur emplacement ou bien de les déplacer.

Plusieurs projets sont présentés de 1841 à 1851, dont celui d'Hector Horeau qui propose en 1845 le déplacement du marché sur un espace rectangulaire entre la Seine et le marché des Innocents[11],[12].

Une ordonnance du 17 janvier 1847 fixe le périmètre deshalles centrales de Paris[13]. En 1848, un concours d'architecture est lancé et est remporté parVictor Baltard, associé àFélix Callet.

Dans un premier temps, le projet validé par l'administration prévoyait une construction en pierre avec des locaux presque clos[14]. Un premier pavillon en pierre est alors construit à partir de septembre 1851 en face de l'église Saint-Eustache. Il est vite surnommé « le Fort de la Halle » en raison de son caractère massif.

Dans un décret du, signé parLouis Napoléon Bonaparte,président de la République,« le périmètre des halles centrales de Paris et les alignements nécessaires pour le percement et l'élargissement de diverses rues qui doivent en faciliter les abords, sont définitivement arrêtés ». L'exécution immédiate du projet estdéclarée d'utilité publique. Pour cela, le préfet de la Seine, agissant au nom de la ville de Paris, est autorisé à« acquérir, soit à l'amiable, soit, s'il y a lieu, par voie d'expropriation, conformément à la loi du 3 mai 1841, les immeubles ou portions d'immeubles dont l'occupation est nécessaire »[15].

À la suite d'une visite le,Napoléon III demande l'arrêt des travaux et l'adoption d'un système de construction en métal. L'Empereur, enthousiasmé par lagare de l'Est récemment construite, aurait dit aupréfet Haussmann : « ce sont de vastes parapluies qu'il me faut, rien de plus ! ». Baltard, architecte classique jusque-là, aurait été alors réticent à cette innovation[16]. Napoléon III est également influencé par sa femme, l'impératriceEugénie, qui est emballée par le tout nouveauCrystal Palace construit à Londres[17]. La construction de ce premier pavillon est cependant achevée et il reste en usage jusqu'à sa démolition en 1866.

  • Quartier des Halles en 1849 avec indication du territoire des Halles de Baltard construites de 1854 à 1874.
    Quartier des Halles en 1849 avec indication du territoire des Halles de Baltard construites de 1854 à 1874.
  • Pose de la première pierre du pavillon des Halles par le président de la République (le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte), le 15 septembre 1851.
    Pose de la première pierre du pavillon des Halles par le président de la République (leprince-président Louis-Napoléon Bonaparte), le 15 septembre 1851.
  • Premier pavillon en pierres en 1866, peu avant sa démolition.
    Premier pavillon en pierres en 1866, peu avant sa démolition.
  • Le nouveau pavillon des Halles centrales, vue prise de la rue de la Tonnellerie.
    Le nouveau pavillon des Halles centrales, vue prise de la rue de la Tonnellerie.

En 1854, après bien des tâtonnements et des hésitations et la présentation de projets alternatifs comme celui de Thorel[18], Victor Baltard présente son projet définitif. Il projette d'édifier douze pavillons couverts de vitrage avec des parois en verre et des colonnettes en fonte[19],[20]. Ces pavillons sont regroupés en deux groupes séparés par une rue centrale à ciel ouvert située au niveau duchevet de l'église Saint-Eustache (suivant le tracé de l'actuelleallée André-Breton), chacun des six pavillons des deux groupes étant réunis entre eux par des rues couvertes. Un décret impérial du, signéNapoléon III, modifie le périmètre des halles et les alignements arrêtés et déclare le projet d'utilité publique[21].

Les premiers pavillons sont ouverts en 1857, les autres en 1858, 1860 et 1874. Le premier pavillon en pierre construit en 1853 est démoli en 1866 et reconstruit en 1869 sur le modèle des autres[22]. L'ensemble des dix pavillons couvre une surface de 34 817 m2 remplaçant celle de 8 860 m2 des marchés d'approvisionnement antérieurs (marché des Innocents, marché des Prouvaires, marché de la Verdure, halle aux œufs, beurre et fromage, halle aux poissons et marché du Légat affecté aux pommes de terre)[23].

Chaque pavillon a sa spécialité : le numéro 3 pour la viande, le numéro 9 pour le poisson, etc. Les fruits et légumes sont vendus sur le Carreau, dans les allées couvertes et sur les rues alentour. Les caves abritent lotisseurs-gaveurs, cabocheurs, pétrisseurs de beurre, compteurs-mireurs d’œufs, etc.[24]

Les bâtiments situés sur le territoire des pavillons et aux alentours sont expropriés et plusieurs voies sont ouvertes aux environs à la place des bâtiments démolis :rue du Louvre,rue de Turbigo,rue des Halles,rue du Pont-Neuf,rue Berger et prolongement de larue Pierre-Lescot jusqu'au square des Innocents ouvert à la place du marché des Innocents.

Lemarché des Innocents à proximité est également supprimé et remplacé en 1860 par les pavillons aux fruits et aux légumes.

Ainsi disparaissent lecarreau de la Halle, laHalle aux fruits, laHalle aux Draps et Toiles, les ruesde la Tonnellerie,de la Fromagerie,du Marché-aux-Poirées,de la Cordonnerie,de la Petite-Friperie,de la Grande-Friperie,Jean-de-Bauce,du Contrat-Social et laplace du Légat.

  • Voies ouvertes de 1851 à 1868 dans le quartier des Halles.
    Voies ouvertes de 1851 à 1868 dans le quartier des Halles.
  • Dessin, vue à vol d'oiseau des Halles centrales de Paris en 1863, conçues par Victor Baltard[25].
    Dessin, vue à vol d'oiseau des Halles centrales de Paris en 1863, conçues parVictor Baltard[25].
  • Pavillons Baltard et années d’ouverture.
    Pavillons Baltard et années d’ouverture.

À partir des années 1850, le transport ferroviaire accroit le rayon d’approvisionnement à plusieurs centaines de kilomètres et les conditions d’accès sont quelque peu améliorées par la percée de nouvelles voies, rue du Pont-Neuf, rue de Turbigo et rue des Halles. Cependant, les Halles restent à l’écart des axes majeurs, la grande croisée de larue de Rivoli et duboulevard de Sébastopol. De plus, les halles ne sont pas reliées par voie ferrée, contrairement auxabattoirs de la Villette créées à la même époque, un projet de desserte ferroviaire envisagé en 1854 par laligne de Petite Ceinture via la gare de l'Est[26] étant resté sans suite.

Une liaison secondaire est cependant établie de 1894 à 1936 par le chemin de fer sur route et tramway l'Arpajonnais qui achemine de nuit (de 1 heure à 4 heures) les produits des exploitations maraichères de la périphérie sud de la région (autour d’Arpajon à 37 kilomètres) et évacue au retour des gadoues qui servent d'engrais. Le volume transporté par cette ligne secondaire atteint au maximum 24 440 tonnes en 1927 ce qui ne représente qu'une faible part de l’approvisionnement des Halles.

La circulation des camions amène la suppression de l'Arpajonnais en 1936 et le quartier est de plus en plus encombré.

Les ventes s'étendent au-delà des pavillons dans les rues avoisinantes sur des espaces affectés.

La croissance du volume des transactions de marchandises amène à supprimer autour de 1900 les marchés au détail encore existants et à réserver les halles centrales exclusivement à la vente en gros[27].

Voies disparues
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Carreau de la Halle
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Situé dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, le carreau de la Halle était situé entre lesrues de la Tonnellerie,du Marché-aux-Poirées etdes Piliers-aux-Potiers-d'Étain.

Rue du Contrat-Social
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Située dans l'ancien3e arrondissement de Paris,quartier Saint-Eustache, la rue du Contrat-Social commençaitrue de la Tonnellerie et finissaitrue des Prouvaires.

Les numéros étaient rouges, le dernier numéro impair était leno 7 et le dernier numéro pair était leno 8.

Cette rue fut percée vers1786, et nommée « rue Colonne », du nom deCharles-Alexandre de Calonne, qui était alorsministre des Finances. En1790, on lui donna le nom de « rue de La Fayette », en l'honneur dugénéral Lafayette, qui était alors très populaire. En1792 elle prit la dénomination de « rue du Contrat-Social », dunom du titre d'un des ouvrages deJean-Jacques Rousseau, qui demeura longtemps dans ce quartier

La rue est supprimée en 1860 lors de la construction despavillons Baltard.

Article détaillé :Rue du Contrat-Social (Paris).
Rue de la Grande-Friperie
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Située dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, la rue de la Grande-Friperie commençaitrues de la Grande-Friperie etdu Marché-aux-Poirées et finissaitrue de la Tonnellerie.

Son nom lui fut donné à cause de la grande quantité defripiers qui l'habitaient.

Les numéros étaient rouges, le dernier numéro impair était leno 27 et le dernier numéro pair était leno 32.

Elle est citée sous le nom de « rue de la Fripperie » dans unmanuscrit de 1636.

La rue est supprimée en 1860 lors de la construction despavillons Baltard.

Rue de la Grognerie
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Située dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, la « rue de la Grognerie » commençait entre lesrues de la Grande-Friperie etde la Cordonnerie, et aboutissaitrue Jean-de-Beauce. On la trouve également sous les noms de « rue de la Grosnière », « rue Gronnière », « rue de l'Engronnerie », « rue Lengrognerie », « rue Langroinerie », et sous celui de « petite rue Saint-Martin ».

Rue Jean-de-Beauce
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Située dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, la rue Jean-de-Beauce commençaitrue de la Grande-Friperie et finissaitrue de la Cordonnerie. Ainsi nommée d'un particulier de ce nom qui y possédait une boutique ou un magasin.

Les numéros étaient noirs, le dernier numéro impair était leno 3 et le dernier numéro pair était leno 4.

Elle est citée sous le nom de « rue Jehan de Beausse » dans unmanuscrit de 1636.

La rue est supprimée en 1860 lors de la construction despavillons Baltard.

Place du Légat
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Située dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, la place du Légat était située près de la halle aux Draps, entre lesrues de la Grande etde la Petite-Friperie.

Le site devient par la suite un marché couvert et spacieux, destiné à la vente depommes de terre.

Rue du Marché-aux-Poirées
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Située dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, la rue du Marché-aux-Poirée commençaitplace du Marché-des-Innocents etrue de la Petite-Friperie et finissaitrue de la Cossonnerie.

Ainsi nommée parce que le marché auxpoirées s'y tenait.

Les numéros étaient noirs, le dernier numéro impair était leno 27 et le dernier numéro pair était leno 28.

Elle est citée sous le nom de « rue du Marché aux poirées » dans unmanuscrit de 1636. Le marché au Poirées est indiqué sur lesplans de Paris deDidier Robert de Vaugondy en 1760[28] et en 1771[29].

Durant laRévolution française, Jacques Morel, représentant de lasection des Marchés à laCommune de Paris, demeurait dans cette rue[30].

La rue est supprimée en 1860 lors de la construction despavillons Baltard.

Rue de la Petite-Friperie
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Située dans l'ancien4e arrondissement de Paris,quartier des Marchés, la rue de la Petite-Friperie également appelée rue de la Chausseterie, commençaitrues de la Grande-Friperie etde la Lingerie et finissaitrue de la Tonnellerie.

Son nom lui fut donné à cause de la grande quantité defripiers qui l'habitaient.

Les numéros étaient rouges, il n'y avait pas de numéro impair et le dernier numéro pair était leno 30.

Elle est citée sous le nom de « rue de la Fripperie » dans unmanuscrit de 1636.

La rue est supprimée en 1860 lors de la construction despavillons Baltard.

Démolition des pavillons Baltard

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En 1950, les Halles semblaient condamnées à une mort par asphyxie, à plus ou moins brève échéance. Les trafics étaient en régression dans certains secteurs ; des circuits nouveaux se créaient hors des Halles à proximité des gares, ou à la périphérie de l'agglomération parisienne, ou encore directement à partir des lieux de production. Quand en 1953, le gouvernement décida de créer une chaîne de marchés d'intérêt national, le problème des Halles de Paris revint à l'ordre du jour.

Le, le transfert du marché des Halles àRungis et àLa Villette est décidé.

En 1963, le préfet de Paris propose la rénovation de la rive droite, entre la Seine et lagare de l'Est.670 hectares et 150 000 habitants sont concernés. Le projet est repoussé, mais le Conseil de Paris crée une Société d'études d'aménagement des Halles et secteurs limitrophes. En 1968, les premiers projets d'aménagement sont repoussés par le Conseil de Paris. La surface de rénovation est réduite de 32 à15 hectares, le reste fera l'objet d'une réhabilitation. Un aménagement souterrain est envisagé.

Entre le et le1er mars 1969, le transfert du marché est effectué vers Rungis et La Villette. Cette opération considérée à l'époque comme étant le « déménagement du siècle » concerna 20 000 personnes, 1 000 entreprises de gros, 10 000 m3 de matériel, 5 000 tonnes de marchandises et 1 500 camions[31]. Les 3 et suivants, le marché de Rungis ouvrait officiellement ses portes.

En attendant le début des travaux de démolition qui interviendront deux ans plus tard, le préfet de ParisMarcel Diebolt autorise l'organisation de manifestations culturelles dans les pavillons[32].

Devant la crainte d'une invasion de rats à la recherche de nourriture, maintenant que le marché avait disparu, 150 techniciens déversent 10 tonnes d'aliments empoisonnés dans les locaux abandonnés, permettant de tuer environ 20 000 rats[33].

En 1970, unezone d'aménagement concerté est créée. Elle s'étend sur le secteur des halles et sur le plateau Beaubourg. Il est décidé d'aménager le futurquartier de l'Horloge. En 1971, les six premiers pavillons situés à l'est de la rue Baltard sont démolis pour permettre la construction de la gare RER et du Forum. En 1973, les pavillons de la viande, les îlots sud des Halles et les îlots Beaubourg sont démolis. Deux de ces pavillons seront préservés : leno 8, qui abritait le marché aux œufs et à la volaille, est démonté et reconstruit àNogent-sur-Marne pour y abriter une salle de spectacle baptisée « Pavillon Baltard » et un deuxième dans le parcHarbor View Park (ja) de la ville deYokohama au Japon, qui ne reprend que la partie haute de la structure originale en fonte[34]. Les matériaux des autres pavillons sont vendus au prix de la ferraille.

Après la destruction des halles, le « trou » des Halles demeure plusieurs années alors que plusieurs projets d'aménagement restent infructueux. À l'été 1973, le film deMarco Ferreri,Touche pas à la femme blanche !, y est tourné. Celui-ci apparaît aussi dansLe Locataire deRoman Polanski.

Après les pavillons : le forum, le jardin et la station RER

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En 1974, élu président de la République,Valéry Giscard d'Estaing décide l'abandon d'un centre de commerce international initialement projeté et la création d'un jardin à son emplacement. Les démolitions, comme celle de larue de la Réale, se poursuivent[35].

En 1975, le projet choisi par les Parisiens est rejeté au profit, dans un premier temps, de celui de l'architecte espagnolRicardo Bofill, puis deJean Willerval. En 1978, le groupe de l'ARPA (Architecture Participative) fait un projet d'urbanisme avec les Associations de Paris, Champeaux, Copras, CIAH[36].

En 1979, le projet centre commercial « le Forum » est proposé par l'architecteClaude Vasconi. Un concours est d'abord organisé pour l'aménagement de la partie Lescot directement au-dessus de la gare RER. L'équipe composée des architectesGeorges Pencreac'h et Claude Vasconi l'emporte avec le projet du Forum des Halles, inauguré en 1979. Parmi les projets non retenus : celui d'Albert Laprade (deux hautes tours, des commerces, des jardins, des logements et un parking souterrain de 20 000 places) et celui deJean Faugeron (plusieurs tours fuselées, les plus hautes devant atteindre 200 mètres)[37]. Une deuxième consultation est par la suite organisée pour la partie aérienne, emportée par Ricardo Bofill, dont le projet avance jusqu'à l'édification du gros œuvre à R+2, avant que le maire de Paris (Jacques Chirac) décide de tout raser en imposant à la place l'architecte Jean Willerval et ses « parapluies », inaugurés en 1983. L'ensemble fut loin d'être perçu comme une réussite[38].

En 1977, la station du RER le est inaugurée et la stationLes Halles de laligne 4 est déplacée pour une meilleure correspondance.

Le Forum de commerce et de loisirs est inauguré le. Deux hôtels, de logements et de bureaux sont construits en 1983. La deuxième partie du Forum souterrain (architecte :Paul Chemetov) est ouverte en 1985. Les jardins sont aménagés parLouis Arretche en 1986 et leparc océanique Cousteau est inauguré en juillet 1989.

XXIe siècle

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Panorama du quartier des Halles en 2004.
Plan des Halles en 2020.

Du ventre au cœur

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Article détaillé :Forum des Halles.
Travaux de rénovation en février 2011.

Ce « ventre de Paris », évoqué parZola du temps des marchés de gros[46], est devenu un des principaux pôles d'animation de la capitale, proche du centre géographique de la ville et à la croisée des principales lignes du réseau de transport collectif de la région.

C’est à la fois :

  • la plus grande gare de la ville,Châtelet - Les Halles, avec trois lignes deRER, cinq demétro, 15 debus et 13 deNoctiliens où passent en moyenne 800 000 voyageurs quotidiens ;
  • leForum, troisième centre commercial français en fréquentation avec 34 millions de clients annuels en 2016 (deuxième en Île-de-France aprèsles Quatre Temps à la Défense), comprenant 26 salles de cinéma[47] ;
  • le cinéma le plus fréquenté du monde, l'UGC Ciné Cité Les Halles[48] ;
  • la piscine la plus fréquentée de la ville ;
  • un jardin de plus de quatre hectares ;
  • un réseau de voiries, essentiellement souterraines ;
  • trois médiathèques de la Ville de Paris — deux musicales (une réservée aux conservatoires, l’autre ouverte à tous publics), et une spécialisée dans le cinéma.

Halles comprises dans les halles centrales ou établies à proximité

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Halle aux poissons

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Installée depuis le Moyen-Âge dans un triangle au sud-est de l'église Saint-Eustache près du pilori, la halle est reconstruite au même emplacement en 1822 et transférée en 1857 dans les pavillons Baltard 9 et 11 à l'angle des rues Rambuteau et Pierre Lescot[49].

Halle aux fromages

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Le marché aux fromages établi au sud de la halle aux poissons est installée dans une halle construite à cet emplacement en 1823 abritant également un marché au beurre et aux œufs puis transférée en 1857 dans le pavillon Baltardno 12 à l'angle des rues Berger et Pierre Lescot, proche de son emplacement d'origine[10].

Halle à la viande

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La halle à la viande est établie à l'emplacement de l'ancienne halle au blé lors de son installation en 1770 dans le bâtiment qui sera celui de la bourse de commerce), transférée auxmarché des Prouvaires ouvert en 1818, puis dans le pavillon Baltard n° 3 rue Rambuteau au sud de l'église Saint-Eustache en 1860[9].

Halle au blé et aux farines

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L'ancienne Halle au blé était installée entre lesrues de la Tonnellerie[50],[51] etde la Fromagerie sur la place des Halles.

Ce marché étant devenu trop petit, la Ville décide en 1762 de transporter le marché dans un bâtiment édifié à l'emplacement de l'hôtel de Soissons, acheté par la ville quelques années auparavant, dont il subsiste lacolonne astronomique deCatherine de Médicis[52].

LaHalle au blé et aux farines construite de 1763 à 1767 sur les plans deNicolas Le Camus de Mézières est inaugurée en 1770 avec son centre à l'air libre, recouvert par une coupole en bois en 1782.

Celle-ci est détruite par un incendie en 1802 et remplacée par une nouvelle structure en fer, recouverte dans un premier temps de feuilles de plomb, puis de vitres, qui subit un nouvel incendie en 1854. De nouveau rénové, l'édifice devint le siège de laBourse de commerce.

La halle à la viande est installée à l'emplacement de l'ancienne halle au blé qui devient en 1818 celui du marché aux herbes.

Halle aux herbes

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Fief des herboristes et des maraîchers, elle est présente dans de nombreuses villes de France. Elle est installée en 1818, à l'emplacement de l'ancienne halle à la viande qui était lui-même celui de l'ancienne halle aux blés avant son transfert en 1770 dans le bâtiment construit à cet effet qui sera par la suite la bourse de commerce de Paris. La halle aux herbes est installée en 1858 dans les pavillons Baltard n° 7 et n° 8 fruits et légumes.

Halle aux draps

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La Halle aux draps était établie depuis leXVe siècle entre larue de la Poterie et larue de la Petite-Friperie au sud du carreau des halles.Elle est reconstruite sous le nom de « Halle aux draps et toiles » parMolinos etLegrand en 1786. Le bâtiment est incendié en 1855.

Halles établies dans d'autres quartiers de Paris

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Halle aux gibiers

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Bâtie en 1810 par l'architecteCélestin-Joseph Happe, elle était situéequai des Grands-Augustins.

Halle aux cuirs

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Fief des pelletiers et autres mégissiers, la première halle est installée parSaint Louisrue de la Lingerie, à proximité de la halle aux draps, au sud du carreau des Halles. Elle est transféréerue Mauconseil, sur l'emplacement de l'ancienneComédie italienne, et elle y demeure jusqu'en 1866. Une nouvelle Halle aux cuirs est inaugurée le. Construite sur des dépendances de l'ancienhospice des Cent-Filles, elle occupe une superficie d'un hectare, situé à l'emplacement de l'actuelcampus Censier, et forme donc un quadrilatère borné par les ruesCensier,de la Clef,Santeuil etdu Fer-à-Moulin. En plus des bureaux, le bâtiment est doté d'immenses magasins dont l'entrée principale se trouvait rue Santeuil, une cour de 1 350 m2 formant le carreau de la Halle ; au-dessus sont installés deux étages de magasins ; au-dessous, d'immenses souterrains servent de caves pour y recevoir huiles, essences, vernis et tout corps gras indispensable à la mégisserie. Une ordonnance de police du en fixe le fonctionnement et les heures d'ouverture, de fermeture et de vente[53].

Dans la nuit du 11 au, elle subit un terrible incendie qui la détruit totalement. La Halle aux cuirs ne sera pas reconstruite au même endroit, car le quartier où elle s'élevait s'était complètement transformé en quelques années par la construction de nouvelles habitations dont les occupants ne se seraient pas accommodés des inconvénients de ces industries mégissières toutes proches. D'autant plus que laprison Sainte-Pélagie, située dans le quartier, fut désaffectée et démolie en 1899. Tandis que laBièvre, envahie jusqu'ici par les pestilences des abattoirs, des hôpitaux, des égouts, des industries pelletières (tannerie et teinturerie) fut désormais recouverte sur cette partie de son cours[53].

Halle aux veaux

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Article détaillé :Halle aux veaux.

Avant 1646, laHalle aux veaux était situéerue de la Planche-Mibray, au bout de larue Vieille-Place-aux-Veaux.

Par un arrêt du, le marché aux veaux fut transféréquai des Ormes.

Par lettres patentes, d', le roiLouis XV ordonne la construction d'une nouvelle halle, d'un nouveau marché aux veaux.

Le[52], une nouvelle halle aux veaux est construite parNicolas Lenoir. Elle était située entre les ruesde Pontoise et dePoissy dans l'ancien12e arrondissement de Paris,quartier du Jardin du Roi (actuel5e arrondissement de Paris,quartier Saint-Victor)[54].

Halle aux vieux linges

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Article détaillé :Carreau du Temple.

Bâtie en 1811 parJacques Molinos, elle était situéerue du Temple.

Halle aux vins

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La Halle aux vins.
Article détaillé :Halle aux vins de Paris.

Fief des marchands de vin, appelés familièrement « les pinardiers ».

Elle se trouvait depuis 1666quai Saint-Bernard, sur l'emplacement de l'actuelcampus de Jussieu (faculté des Sciences), toujours dans le5e arrondissement deParis, le long de la Seine d'où leschalands arrivaient. Construite de 1958 à 1972, la Faculté est inaugurée en 1970 (Paris VII) et en 1971 (Paris VI). Pendant longtemps, on l'appela familièrement « la faculté des Sciences de la Halle aux vins » et sa grande tour « la tour Zamanski », du nom du doyen de la Faculté. Ces appellations non officielles sont passées de mode aujourd'hui. On trouve également, sur l'ancienne emprise de la Halle aux vins, l'Institut du monde arabe inauguré en 1987.

Grenier de réserve

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Article détaillé :Grenier de réserve.

Bâti en 1807 par Delanoy, il était situéboulevard Bourdon.

Regrat des Halles

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Le regrat signifie la vente de menues denrées au détail et de seconde main. Au regrat, aux déchets des Halles, on vendait les denrées de rebut dans une sorte de marchés au reste, du moins auXVIIIe siècle. Dans son ouvrageLes Halles de Paris des origines à 1789. Évolution matérielle, juridique et économique paru en 1962, l'auteur Jean Martineau mentionne que le regrat persistait parce qu'il existait toute uneplèbe aux revenus si faibles qu'elle ne pouvait acheter sur les marchés au prix normal les provisions qui lui étaient offertes, parce qu'à ce prix les quantités offertes étaient encore trop grande pour la modicité de ses moyens[55].

Jacques Savary des Brûlons, dans sonDictionnaire universel du commerce de Savary paru en 1727, indique :« C'est pareillement dans la Halle à la poirée, devant la porte de la grande Halle, que les petites Regratieres débitent leurs fruits selon les saisons, comme les cerises, groseilles, pêches, abricots. Voyer Frutier-Regratier. […] on met aussi de ce nombre quantité de pauvres gens qui font un petit négoce d'herbages, de légumes, d'oeufs, de beurre et de fromage, en conséquence de Lettres qu'on appelle Lettres de Regrat »[56].

Durant ce même siècle, dansLe Neveu de Rameau deDenis Diderot, Rameau s'exprime en ces termes après avoir été chassé par ses protecteurs :« ...Vous vous en êtes allé en vous mordant les doigts ; c’est votre langue maudite qu’il fallait mordre auparavant. Pour ne vous en être pas avisé, vous voilà sur le pavé, sans le sol, et ne sachant où donner de la tête. Vous étiez nourri à bouche que veux-tu, et vous retournerez au regrat ; ... ».

Filmographie

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Notes et références

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  1. Émile Zola,Le Ventre de Paris,Bibliothèque électronique du Québec,coll. « À tous les vents » (no 27) :

    « La grande voix des Halles grondait plus haut ; par instants, des volées de cloche, dans un pavillon éloigné, coupaient cette clameur roulante et montante. Ils entrèrent sous une des rues couvertes, entre le pavillon de la marée et le pavillon de la volaille. Florent levait les yeux, regardait la haute voûte, dont les boiseries intérieures luisaient, entre les dentelles noires des charpentes de fonte. Quand il déboucha dans la grande rue du milieu, il songea à quelque ville étrange, avec ses quartiers distincts, ses faubourgs, ses villages, ses promenades et ses routes, ses places et ses carrefours, mise tout entière sous un hangar, un jour de pluie, par quelque caprice gigantesque. L’ombre, sommeillant dans les creux des toitures, multipliait la forêt des piliers, élargissait à l’infini les nervures délicates, les galeries découpées, les 44 persiennes transparentes ; et c’était, au-dessus de la ville, jusqu’au fond des ténèbres, toute une végétation, toute une floraison, monstrueux épanouissement de métal, dont les tiges qui montaient en fusée, les branches qui se tordaient et se nouaient, couvraient un monde avec les légèretés de feuillage d’une futaie séculaire. Des quartiers dormaient encore, clos de leurs grilles. Les pavillons du beurre et de la volaille alignaient leurs petites boutiques treillagées, allongeaient leurs ruelles désertes sous les files des becs de gaz. Le pavillon de la marée venait d’être ouvert ; des femmes traversaient les rangées de pierres blanches, tachées de l’ombre des paniers et des linges oubliés. Aux gros légumes, aux fleurs et aux fruits, le vacarme allait grandissant. De proche en proche, le réveil gagnait la ville, du quartier populeux où les choux s’entassent dès quatre heures du matin, au quartier paresseux et riche qui n’accroche des poulardes et des faisans à ses maisons que vers les huit heures. »

  2. Jacques Hillairet,Gibets, piloris et cachots du vieux Paris, Paris, éditions de Minuit,, 338 p.,p. 48-50.
  3. « Les Halles. Le Moyen Âge »,paris-atlas-historique.fr (consulté le 30 janvier 2019).
  4. Eugène Pottet,Histoire de Saint-Lazare (1122-1912), Paris, Société française d'imprimerie et de librairie,1re éd., 1912,p. 12.
  5. Félix Lazare et Louis Lazare,Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844-1849 (p. 367-368.
  6. Philippe Lorentz et Dany Sandron,Atlas de Paris au Moyen-Âge, Paris,Éditions Parigramme,, 240 p.(ISBN 2 8409 6402 3),p. 219
  7. a etbFranck Ferrand, « Les Halles, le ventre de Paris », émissionAu cœur de l'histoire sur Europe 1, 17 avril 2012.
  8. Reynald Abad, « Aux origines du suicide de Vatel : les difficultés de l’approvisionnement en marée au temps de Louis XIV »,Dix-septième siècle, 2002,vol. 4,no 217,p. 631-641.
  9. a etbLes Halles centrales,p. 5-6.
  10. a etbLes Halles centrales,p. 6.
  11. Pierre Pinon,Atlas du Paris hausmannien, Paris,Éditions Parigramme,, 209 p.(ISBN 978 2 37395 008 3),p. 100
  12. Halles centrales. Projet Horeau. Projet de l'administration surGallica.
  13. Plan d'ensemble des halles centrales de Paris tracé conformément au plan annexé à l'ordonnance royale du 17 janvier 1847 surGallica.
  14. Garnier 1874,p. 6.
  15. AdolpheAlphand (dir.), AdrienDeville et ÉmileHochereau,Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière),(lire en ligne), « Décret du 10 mars 1852 »,p. 261.
  16. Haussmann 1879,p. 479.
  17. « Eugenie de Montijo et les Halles Centrales ».
  18. Yvan Christ,Paris des utopies, Éditions Nicolas Chaudun, 2011,p. 190.
  19. Sédille 1874,p. 492.
  20. Anonyme 1862,p. 11-12.
  21. Adolphe Alphand (dir.),op. cit.,p. 282[lire en ligne].
  22. Les Halles centrales,p. 13-14.
  23. Les Halles centrales,p. 7 et 13.
  24. « Les Halles de Baltard, métiers du jour et de la nuit », exposition du 5 octobre 2011 au 26 février 2012,carnavalet.paris.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  25. Planche parue dans Victor Baltard etFélix Callet,Monographie des Halles centrales de Paris, construites sous le règne de Napoléon III et sous l'administration de M. le baron Haussmann, sénateur, préfet du département de la Seine, A. Morel, Paris, 1863.
  26. Plan à l'appui d'un projet de chemin de fer destiné à relier les halles centrales de Paris avec le chemin de fer de ceinture surGallica.
  27. Les Halles centrales,p. 110.
  28. Tablettes parisiennes qui contiennent le plan de la ville & des faubourgs de Paris divisé en vingt quartiers (1760)
  29. Plan de la ville et des faubourgs de Paris, divisé en ses vingt quartiers (1771)
  30. Michel Eude : La commune robespierriste, p. 334
  31. « Rungis fête ses 40 ans »,lejdd.fr, 2009 (consulté le 31 janvier 2019).
  32. « Historique du premier chantier des Halles »,accomplir.asso.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  33. Olivier Thomas,« Les rats sont entrés dans Paris »,L'Histoire n°469, mars 2020, p. 12-19.
  34. Visible aux coordonnées suivantes :35° 26′ 32″ N, 139° 39′ 10″ E
  35. Charles Marville,« Vues du Vieux Paris. Rue de la Réale, vers 1866 »,vergue.com (consulté le 31 janvier 2019).
  36. Marie-Christine Husson, « “chirac se penche sur le trou des halles” »,Liberation,‎
  37. Bruno D. Cot, « Paris. Les projets fous… auxquels vous avez échappé », cahier central publié dansL'Express, semaine du 29 mars 2013,p. VIII.
  38. « Les Halles, diagnostic patrimonial, juillet 2004. Les constructions et édifices de surface,p. 56[PDF]

    « Cette architecture de “girolles” ou de “parapluies”, dont l'inspiration provenait des pavillons de Baltard, dut en définitive accueillir un programme important d'équipements publics. […] Alors que “les études de structure étaient déjà très avancées quand le programme définitif des équipements sociaux a été mis au point”, ce bourrage de la structure par des activités pour lesquelles elle n'était pas a priori conçue s'est montrée défavorable aussi bien vis-à-vis de l'expression architecturale que du bon fonctionnement des équipements en question. »

  39. « La maquette du futur “carreau” des Halles dévoilée »,liberation.fr, 2 juillet 2007 (consulté le 31 janvier 2019).
  40. « La rénovation des Halles déclarée d'utilité publique »,L'Obs,‎(lire en ligne).
  41. [PDF]« 2010. Début des travaux »,parisleshalles.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  42. « Désamiantage et dépoussiérage plomb dans les voiries souterraines des Halles à Paris1er »,SemPariSeine(consulté le).
  43. « Le chantier des Halles, opération à cœur ouvert. Fibre tueuse », surLe Monde,(consulté le).
  44. commons:File:Les Halles, July 30, 2010.jpg.
  45. « Premières opérations de désamiantage à l’intérieur des pavillons Willerval »,(consulté le).
  46. Arnaud Verret, « Un roman de l’enfermement. Géographie, ethnologie et narration des Halles dans Le Ventre de Paris. »,Les Cahiers du Ceracc : études sur les formes narratives des années cinquante à aujourd'hui,‎(lire en ligneAccès libre)
  47. Clémentine Maligorne, « 7 choses à savoir sur les centres commerciaux en France »,Le Figaro,‎(lire en ligne)
  48. « L'UGC des Halles, à Paris, devient le cinéma le plus fréquenté du monde », surlesechos.fr,
  49. Les Halles centrales,p. 5.
  50. La rue de la Tonnellerie, qui a disparu lors de la construction des Halles centrales parVictor Baltard, allait de larue Saint-Honoré à larue Rambuteau.
  51. « Rue de la Tonnellerie »,grande-boucherie.chez-alice.fr (consulté le 31 janvier 2019).
  52. a etbM.-J. De Gaulle,Nouvelle histoire de Paris et de ses environs, 1839,p. 396.
  53. a etb« Halle aux cuirs (Incendie de la) »,www.france-pittoresque.com (consulté le 30 janvier 2019).
  54. Jean de La Tynna,Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  55. Martineau (Jean). Les Halles de Paris des origines à 1789. Évolution matérielle, juridique et économique,Persée (portail)
  56. Dictionnaire universel du commerce de Savary, de Jacques Savary des Brûlons,Google Livres (pages 188 et 308).
  57. Serge Korber1936-, « Un idiot à Paris », Gaumont video,(consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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