Lamunicipalité régionale d'Halifax (enanglais :Halifax Regional Municipality), communément appeléeHalifax, anciennement en françaisChibouctou (enmicmac :K'jipuktuk), est la capitale de la provincecanadienne deNouvelle-Écosse. Elle est aussi le siège de la Couronne provinciale deNouvelle-Écosse et la plus grande municipalité desprovinces de l'Atlantique.
La population de la ville est de 390 000 habitants en2011[1]. En 2025, la population est estimée à 471 559 habitants. Elle est l'un des plus grandsports depêche au monde et la plus grande base navale militaire canadienne. Halifax constitue la ville la plus peuplée sur la côte atlantique duCanada. Elle est en cela la deuxième ville côtière du pays, aprèsVancouver, enColombie-Britannique. La ville regroupe environ 40 % de la population de laNouvelle-Écosse et 15 % de celle des provinces atlantiques.
En1917, Halifax est le site de la plus grande explosion créée par l'Homme avant le bombardement atomique d'Hiroshima en1945 : l'explosion duMont Blanc, navire de munitions français.
L'ouraganJuan touche Halifax le. Il est le plus grandouragan que connaît Halifax depuis1893. La tempête cause beaucoup de problèmes à la ville car elle est l'une des plus puissantes et des plus destructrices jamais observées auCanada.
Halifax était appeléeChebucto (le plus grand port) (aussiChibouctou en français) à l'origine par les Autochtonesmicmacs qui vivaient là. Faisant partie de l'Acadie mais plusieurs fois contestée entre laNouvelle-France et laNouvelle-Angleterre, de nombreux combats eurent lieu dans la région. En 1746, Louisbourg avait été capturé par les Anglais, le prêtre missionnaireJean-Louis Le Loutre était devenu la liaison entre les colons acadiens et les expéditions françaises par mer ou terre. Les autorités avaient donné les instructions de recevoir dans la baie de Chibouctou la flotte française. Le Loutre était la seule personne capable de connaître les signaux qui pouvaient identifier l'escadre française de l'expédition du duc d'Anville, conduite par l'amiralJean Baptiste Louis Fréderic de la Rochefoucauld, duc d'Anville, qui est parvenue à grand peine à Chibouctou avant d'être décimée par letyphus et lescorbut : huit mille hommes périssent dans ce désastre connu sous le nom de « campagne de Chibouctou »[3].
Après quelques années, la ville d'Halifax a été fondée par le généralEdward Cornwallis le comme avant-poste militaire pour lesBritanniques dans le but d'attirer des colons et de concurrencer le port français deLouisbourg, dans l'île duCap-Breton. Le siège du gouvernement de la Nouvelle-Écosse avait été transféré d'Annapolis Royal à Halifax le.
L'avant-poste a été nommé en l'honneur deGeorge Montagu-Dunk, le2ecomte d'Halifax (ville du comté duYorkshire de l'Ouest, dans le nord de l'Angleterre), qui était le président du bureau de commerce britannique[4]. En 1758, promu contre-amiral de l’escadre bleue,Philip Durell demeura en Amérique pour l'hiver à titre de commandant en chef. Il avait pour mission de choisir un endroit propice à Halifax pour abriter et réparer les navires de la Royal Navy.
La rueLower Water, vue depuis la porte de la garde, Halifax (Nouvelle-Écosse), juin1823.
Halifax était une base militaire idéale, étant située sur un des plus grandsports naturels au monde, et pouvant être bien protégée par des batteries situées sur l'île McNabs, sur le bras demer du Nord-Ouest(en) (enanglais :North-West Arm), sur le cap où se trouve l'actuelPoint Pleasant Park(en), et sur le site qui est devenu la Redoute-York. Il y a également une grande colline donnant sur le port, sur laquelle a été établie unecitadelle. Halifax devient l'un des ports les plus importants du monde[4].
Bâtiment partiellement soufflé par l'explosion d'unnavire contenant des explosifs dans leport.
Pendant laPremière et laSeconde Guerre mondiale (convois HX), les convois de bateaux se réunissaient dans lebassin de Bedford, dans leport d'Halifax, avant de se diriger vers l'Europe en traversant l'océan Atlantique. Le, un matin particulièrement brumeux, la plus grande explosion d'origine humaine avant lesarmes nucléaires, l'explosion d'Halifax, s'est produite dans le port : un bateau norvégien, l'Imo, heurte un bateau français chargé de munitions, le Mont Blanc, qui explose et fait plus de 2 000 morts et 3 000 blessés (d'autres sources font état de 9 000 blessés), 3 000 immeubles détruits, 25 000 sans abris. La détonation est entendue à plus de 400 kilomètres.
Halifax, rue Campbell avant et après l'explosion de 1917.
Pendant les années 1960, le quartier de la communauté noire d'Africville, au nord d'Halifax, a été démoli et ses résidents ont été déplacés afin de libérer de nouveaux espaces à usage industriel et pour l'aménagement du pont A. Murray Mackay.
Dans les années 1960, 70 et 80, la croissance des banlieues d'Halifax était beaucoup plus faible que dans beaucoup de villes canadiennes comparables. C'était en partie en raison d'une économie plus faible et d'une plus petite base de population que, par exemple, dans le centre du Canada, mais également en raison d'une politique délibérée du gouvernement local pour limiter la croissance suburbaine. Dans les années 1990, les promoteurs privés ont obtenu plus de permis de construction, comme ils le souhaitaient depuis longtemps. Aujourd'hui, Halifax est plus dense que la plupart des villes canadiennes bien que de grandes étendues pavillonnaires se soient développées àDartmouth et Sackville. Vers la fin des années 1990, on a développé le parc industriel et commercial du lac Bayers, où sont regroupés des commerces de style entrepôt. Ce parc est devenu un important centre commercial pour la ville et la province.
Dans les années 1990, comme beaucoup d'autres villes canadiennes, Halifax a fusionné avec ses banlieues sous un gouvernement municipal unique, la municipalité régionale d'Halifax, plutôt que plusieurs administrations municipales distinctes. Bien que les villes dans d'autres provinces affectées par le regroupement aient maintenu leurs noms originaux, Halifax est souvent désignée sous le nom de HRM (Halifax Regional Municipality), particulièrement dans les médias.
Après des décennies de discussion, une entente a été conclue en 2003 pour la construction de plusieurs installations de traitement des eaux usées autour du port. Des eaux usées ont été traitées pour la première fois en 2006. En, l'usine d'épuration a été endommagée à la suite de pluies torrentielles et elle est restée hors service jusqu'en[7].
Le, Halifax a été frappée par l'ouraganJuan, le plus fort ouragan qu'ait connu la ville depuis1893. La tempête a causé des problèmes sérieux à la ville pendant une semaine. La ville entière a été privée d'électricité pendant une brève période et elle a mis deux semaines à rétablir l'électricité dans tous les secteurs. Pendant l'ouragan plusieurs personnes ont été tuées : une mère et deux enfants ont été tués dans un incendie de maison provoqué par une bougie, un employé des services paramédicaux a été tué au centre d'Halifax quand un arbre s'est écrasé sur son ambulance et un homme du comté de Hants a été tué par la chute d'un arbre. Cinq mois plus tard, la ville était ensevelie sous 95 cm de neige par une tempête hivernale surnommée leJuan blanc.
Peut-être le symbole le plus reconnaissable de la ville est l'horloge qui domine le centre-ville de la colline de la Citadelle. Le prince Édouard,duc de Kent, l'a fait construire en 1800 lorsqu'il était commandant des forces armées britanniques enNouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Étant très exact lui-même, il exigeait que les habitants de la ville le soient également, raison pour laquelle l'horloge était située pour être visible de partout dans la vieille ville.
La ville est construite sur une série de plateaux et collines autour du port d'Halifax ; le centre-ville est situé sur une péninsule centrale. Lesfaubourgs incluent beaucoup de villages de pêcheurs.
Carte d'Halifax avec toutes les municipalités fusionnées.
La ville d'Halifax est à grande majorité anglophone (89,6 %). En la ville compte 40 000 habitants francophones, dont 10 000 de langue maternelle (2,6 %) et 345 dont c'est la seule langue[13]. La municipalité décide à cette date de publier l'ensemble de ses avis municipaux en français[14]. La troisième langue maternelle des habitants est l'arabe (1,6 %).
Langues maternelles des habitants d'Halifax (2016)
Halifax bénéficie d'un climat continental des façades orientales à la fois froid et humide (type Dfb selon laclassification de Koppen). Les hivers sont généralement moins sévères que dans la plupart des villes du Canada, et les conditions sont souvent mouillées en hiver, alors que la majorité du Canada est très froide et enneigée. Cependant, Halifax est normalement enneigée de décembre à mars. Il tombe en moyenne 261 cm de neige par an. Le printemps et l'automne sont cléments, avec beaucoup de brouillard. L'automne est souvent très agréable. Les ouragans sont rares, mais connus. Cependant, les tempêtes sévères sont fréquentes, et la pluie davantage, essentiellement à cause de la localisation de la ville sur la côte atlantique.