LaHalakha (hébreu :הלכה « Voie »,Halokhe selon la prononciationashkénaze, plur.halakhot) regroupe l’ensemble desprescriptions, coutumes et traditions collectivement dénommées « Loi juive ».
Essentiellement fondée sur laBible hébraïque et, dans lejudaïsme rabbinique, sur leTalmud, la Halakha guide la vie rituelle ou les croyances de ceux qui la suivent et les nombreux aspects de leur vie quotidienne. Basée sur les acquis des générations précédentes et les discussions et débats portant sur les problèmes de la génération présente, elle connaît de nombreuses variantes entre les diverses communautés et factions juives, du fait deleur dispersion dans le temps et l’espace.
Elle est, jusqu’à l’ère moderne, le pilier et ciment de nombreuses communautés juives, qui sont régies par ses règles civiles et religieuses. Avec l’avènement de laHaskala et de l’émancipation des Juifs, ceux-ci se retrouvent citoyens de pays pratiquant la « séparation de l'Église et de l'État », et elle devient pour beaucoup « facultative ». De nouveaux courants émergent qui s’écartent du modèle traditionnel, renomméorthodoxe, pour proposer des alternatives plus souples et moins fidèles aux sources, tandis que les courants demeurés observants campent sur les lois en vigueur jusque-là voire ne tolèrent plus le moindrechangement ou nouveauté. L’État moderne d'Israël, en sa qualité d'« État juif », se fonde partiellement sur la Halakha orthodoxe pour quelques domaines de statuts familiaux et personnels, notamment leslois sur le mariage et le divorce.[réf. nécessaire]
Le langage de la Torah est souvent laconique voire lacunaire : l’interdiction de travailler à chabbat, l’abattage rituel, lelibelle de divorce, latente dans laquelle habiter sept jours et nombre d’autres rites ou lois sont prescrits sans plus de détails. LaTorah fait également usage demots à occurrence unique et de tournures ou expressions inhabituelles voire incongrues. C’est pourquoi les lois écrites donnent lieu à diverses interprétations dès leur rédaction, certaines se retrouvent dans les livres ultérieurs au Pentateuque, d’autres demeurent orales.
La période qui s’étend de l’ère d’Ezra à celle desHasmonéens est assez peu connue en ce qui concerne la Halakha. À la fin de celle-ci, deux grandes factions juives émergent, lesSadducéens et lesPharisiens. Selon ces derniers, l’intermède entreEzra et les Sages de l’ère hasmonéenne a été occupé par les hommes de laGrande Assemblée, qui commence avec Ezra,Néhémie,Zacharie,Aggée,Malachie, le grand-prêtre Josué et d’autres Sages anonymes pour s’achever avecSimon II le Juste. Ces hommes, auxquels sont notamment attribués l’établissement du canon de la Bible hébraïque, l’institution de lafête des Sorts et la formalisation du noyau de laliturgie juive, auraient transmis à leurs dépositaires des lois et traditions qu’eux-mêmes auraient reçues de leurs pères et de leurs maitres, et dont la source première serait Moïse lorsqu’ilreçut de Dieu la Torah sur le mont Sinaï.
Tout juif pratiquant est amené à interpréter la halakha dans sa vie quotidienne, ne serait-ce que pour prendre de petites décisions pratiques. Il se référera aux ouvrages sur la question et à un rabbin compétent.
Cependant, l'interprétation théorique relève du ressort d'un spécialiste, unPosseq. Celui-ci tranche les cas nouveaux ou prêtant à discussion. CertainsPosqim sont devenus célèbres pour l'importance de leurs travaux de jurisprudence exigeant une immense érudition, un grand sens pratique et un sens politique. Tous lesPosqim ne sont pas d'accord entre eux et de nombreuses discussions ont lieu à travers leurs publications : des recueils deResponsa. Il n'existe pas de corps constitué comme le fut leSanhédrin par le passé et tout rabbin est en puissance unPosseq pour peu qu'il en ait le savoir et le talent. Au sein dumouvement Massorti il existe un comité rabbinique délibérant de la halakha qui travaille en collaboration avec plusieursPosqim. Les livres dans lesquels sont énumérées de nombreusesHalakhot (règles de laHalakha) sont leChoulhan Aroukh, leMishné Torah duRambam, l’Arbaa Tourim, laMichna Beroura etHaïé Adam.
La controverse portait sur lejuridisme des rabbins et une certaine tendance vers lelégalisme dans l'interprétation de la Loi. La position chrétienne est fréquemment décrite comme allant vers une forme d'antinomisme, c'est-à-dire une simplification et unesystématisation de la Loi. Toutefois, celle-ci prétend toujours être en descendance directe avec laloi mosaïque et abrahamique : « N'allez pas croire que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir mais accomplir. » (Mt 5. 17).
Dans les essais sur les rapports entre judaïsme etislam, la halakha est parfois décrite à tort comme unecharia juive, cette description est juridiquement incorrecte[réf. nécessaire]. La halakha se rapprocherait plus dudroit canonique régissant les lois du mariage et du droit de la famille.
Lacharia a une vocation globalisante. Elle régit le droit civil mais aussi le droit pénal et s'adresse aux musulmans, mais aussi auxdhimmis[réf. nécessaire]. Contrairement à la Halakha, elle n'est pas ethnocentrique. La charia impose ladîme aux non musulmans de même qu'elle impose plusieurssadaqa (charité facultative), en plus duzakât obligatoire (l'Aumône), de sorte que chacun participe à la finance publique[réf. nécessaire]. Le Coran qualifie les juifs et les chrétiens de « ahl al kitab » (« gens du livre »), au même titre que les musulmans eux-mêmes.[réf. souhaitée]
L'herméneutique et l'objettéléologique de la loi divine divergent profondément entre ces deux religions, notamment en raison d'une compréhension différente de larévélation ontologique, de la nature de la volonté divine ainsi que de la qualité et de la dignité de ceux qui obéissent ou désobéissent à la loi[réf. nécessaire].
Evyatar Marienberg, « La Halakhah. Observée ou ignorée ? Unificatrice ou séparatrice ? »,Tsafon : Revue d'études juives du Nord,no 65,,p. 63-71(ISSN1149-6630,lire en ligne)