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Haïti

19° 00′ N, 72° 48′ O
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République d'Haïti

(ht) Rèpiblik dayiti

Drapeau
Drapeau d'Haïti
Blason
Armoiries d'Haïti
DeviseLiberté, Égalité, Fraternité(devise nationale)[1]
L'union fait la force(s)[2]
HymneLa Dessalinienne
Fête nationale
· Événement commémoré
Proclamation d'indépendance vis-à-vis de laFrance (Depuis1804)
Description de cette image, également commentée ci-après
Projection orthographique avec Haïti en vert.
Administration
Forme de l'ÉtatRépubliqueunitaire àrégime semi-présidentiel actuellement sousgouvernement provisoire
Président de la RépubliquePoste vacant
Conseil présidentiel de transition
Premier ministreAlix Didier Fils-Aimé[3],[4]
ParlementAssemblée nationale
Chambre haute
Chambre basse
Sénat de la République (entièrement vacant depuis janvier 2023)
Chambre des députés (entièrement vacante depuis janvier 2020)
Langues officiellesCréole haïtien
Français
CapitalePort-au-Prince

18° 32′ 21″ N, 72° 20′ 11″ O

Géographie
Plus grande villePort-au-Prince
Superficie totale27 750 km2
(classé146e)
Superficie en eau1,9 %
Fuseau horaire

UTC-5 (été-4)

UTC -5 (toute l'année en 2016)
Histoire
Entité précédente
Indépendance
Déclarées
Démographie
GentiléHaïtien, Haïtienne
Population totale(2023[5])11 637 398 hab.
(
classé81e)
Densité419 hab./km2
Économie
PIB nominal(2022)en diminution 20,168 milliards de$
- 4,03 %[6]
PIB(PPA)(2022)en augmentation 38,476 milliards de$
+ 6,59 %[6]
PIB nominalpar hab.(2022)en diminution 1 671,512 $
- 5,30 %[7]
PIB(PPA)par hab.(2022)en augmentation 3 188,932 $
+ 5,18 %[7]
Dette publique brute(2022)Nominale
en augmentation 481,335 milliards deG
+ 16,92 %
Relative
en diminution 22,505 % du PIB
- 7,10 %
MonnaieGourde haïtienne (HTG)
Développement
IDH(2021)en diminution 0,535[8] (faible ;163e)
IDHI(2021)en diminution 0,327[8] (143e)
Coefficient de Gini(2012)41,1 %[9]
Indice d'inégalité de genre(2021)en diminution 0,635[8] (163e)
Indice de performanceenvironnementale(2022)en augmentation 26,1[10] (173e)
Divers
Code ISO 3166-1HTI, HT
Domaine Internet.ht
Indicatif téléphonique+509
Organisations internationalesOIF
CIR
G33
ONU

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Haïti, en forme longue larépublique d'Haïti[11],[a] (encréole haïtien :Ayiti, fason konplèksRèpiblik dayiti[14] ), est unÉtat desGrandes Antilles, occupant le tiers occidental de l'île d'Hispaniola (soit 27 750 km2 environ), les deux tiers orientaux étant occupés par laRépublique dominicaine. Sa capitale estPort-au-Prince et sonpoint culminant est lepic la Selle (2 680 m d'altitude). Haïti est le seul territoirefrancophoneindépendant desCaraïbes, dont il est également le pays le plus peuplé[15].

La défaite française lors de l'expédition de Saint-Domingue, au terme de larévolution haïtienne[16], est à l'origine de la création de larépublique d'Haïti, qui devient en 1804 la premièrerépublique à majoriténoire destemps modernes et le deuxième État indépendant d'Amérique après lesÉtats-Unis[17].

Haïti subit l'occupation militaire américaine à partir de 1915 mais retrouve son indépendance en 1934. Après avoir manqué la transition démocratique après la chute des Duvalier (François Duvalier, dit « Papa Doc », et son filsJean-Claude Duvalier, dit « Baby Doc »), Haïti, surnommée « la Perle desAntilles » depuis l'époque coloniale, tente de s'organiser et de se reconstruire après leviolent séisme du[18],[19]. Toutefois, le pays sombre progressivement dans le chaos et le présidentJovenel Moïse est assassiné le. Le Premier ministreAriel Henry assure alors l'intérim jusqu'à sa démission, annoncée le, laissant le poste de chef de l'État vacant dans l'attente de la mise en place d'unConseil présidentiel de transition. L'intérim du poste de Premier ministre est alors assuré parMichel Patrick Boisvert, ministre des Finances d'Ariel Henry. En parallèle, le pouvoir législatif disparaît également à partir du lorsque le mandat de la totalité des députés et de deux tiers des sénateurs prend fin[20]. Les dix derniers sénateurs encore en fonction ont vu leur mandat s'achever début janvier 2023 sans être remplacés[21].

Haïti est membre observateur et invité permanent de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) et est membre de l'Organisation des Nations unies (ONU), de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), de laCommission internationale du riz (CIR) et duG33.

Depuis le 10 novembre 2024, l’homme d’affaires et politicien haïtienAlix Didier Fils-Aimé a été nommé Premier ministre par le Conseil présidentiel de transition[22].

Toponymie

Article détaillé :Noms de l'île de Saint-Domingue.

Chez lesTaïnos,Ayiti signifierait, selon les versions, « terre des hautes montagnes »[23],[24],[25] ou « la montagne dans la mer »[26], ou « âpre terre »[27].

Lorsque lesflibustiersfrançais — qui ont d'abord envahi l'île de la Tortue au nord — migrent vers la partie occidentale de l'île d'Hispaniola, ils francisent enSaint-Domingue le nom deSanto Domingo, qui est celui de la capitale de l'île fondée par lesEspagnols au sud-est de celle-ci.

De 1630 à 1664, ce nom reste informel jusqu'à ce queJean-Baptiste Colbert incorpore la « colonie de Saint-Domingue » à laCompagnie française des Indes occidentales. Le nom de Saint-Domingue sera confirmé par les traités deRyswick (1697) et deBâle (1795) pour désigner la partie occidentale qui, durant cette période coloniale française, est aussi surnommée la « perle des Antilles ».

Le, en déclarant l'indépendance du pays,Jean-Jacques Dessalines lui redonne le nom taïno d'origine, « Haïti », en honneur à ce peuple amérindien[28].

Histoire

Articles détaillés :Histoire d'Haïti,Saint-Domingue (colonie française),Esclavage en Haïti etImmigration française en Haïti.

Peuplement amérindien, arrivée des Espagnols et établissement de la traite des Noirs

Peuplement amérindien

Une représentation deChristophe Colomb débarquant àHispaniola en 1492. Scène réalisée en 1594.

Les peuples de culturearawak,kalinago ettaïno occupent l'île avant l'arrivée des Espagnols. La présence des Taïnos est attestée par les fouilles archéologiques entreprises dans lagrotte Marie-Jeanne, dans la commune dePort-à-Piment, située au sud du pays. Puis, débarquant le,Christophe Colomb la nomme l'îleHispaniola, alors que les indigènes la nommaient de trois façons : Ayiti, Quisqueya et Bohio. On estime qu'environ 100 000 indigènes[citation nécessaire] peuplaient l'île d'Hispaniola à la fin duXVe siècle.

Arrivée des Espagnols et établissement de la traite des Noirs

Esclaves originaires deGuinée travaillant dans une mine d'or et d'argent. Hispaniola, 1595.

LesEspagnols exploitent l'île pour son or. LesAmérindiens refusant de travailler dans les mines sont réduits en esclavage ou massacrés ; les rares personnes qui réussissent à s'échapper trouvent refuge dans les montagnes et sont marginalisées et fortement paupérisées. Les maladies infectieuses arrivées avec les Européens font des ravages. Les mauvais traitements, la dénutrition et la baisse de natalité font le reste : la population indigène est exterminée en quelques décennies.

Les Espagnols font alors venir d'Afrique desesclaves noirs déportés. En 1517,Charles Quint autorise latraite des esclaves, qu'il interdira dès la décennie suivante, mais sans succès,pas plus qu'ensuite le pape Paul III.

Île d'Hispaniola vers 1665, Johannes Vingboons.

La partie ouest d'Hispaniola, dépourvue de minerai, est vite négligée par les colons espagnols, qui la laissent vide. Desboucaniers français s'y installent, malgré plusieurs expéditions militaires espagnoles. AuXVIIe siècle, sous l'autorité ducardinal de Richelieu, l'installation française s'institutionnalise. L'Île de la Tortue, au nord-ouest d'Hispaniola, devient le siège de laflibuste. Ces aventuriers gagnent peu à peu la « Grande terre » : en 1654, ils créent la première ville de la future colonie deSaint-Domingue :Petit-Goâve. Le premier gouverneur de la colonie estBertrand d'Ogeron de La Bouëre, nommé en 1665. Sachant se faire accepter des flibustiers, il organise la colonisation par la venue de Français qui s'engagent à travailler trois ans avant de devenir propriétaires de terres (on les appelait les « 36 mois ») et celle de « filles à marier »[29]. Il favorise la plantation detabac. Ainsi, il sédentarise une population de boucaniers et de flibustiers peu portée à accepter l'autorité royale jusqu'aux années 1660. Bertrand d'Ogeron attire aussi des colons deMartinique et deGuadeloupe.

Mais en 1670-1690 intervient la crise du tabac et un grand nombre de places sont abandonnées. Les rangs de la flibuste grossissent, les pillages, comme ceux deVera Cruz en 1683 ou deCampêche en 1686, se multiplient etJean-Baptiste Colbert, ministre de la Marine, ramène l'ordre en prenant un grand nombre de mesures. Il transfère le gouvernement àPort-de-Paix en 1676. Il encourage la création de plantations d'indigo et decanne à sucre. Le premier moulin à sucre est créé en 1685. Enfin, il réglemente l'esclavage en préparant leCode noir (qui sera promulgué en 1685, après sa mort). Avant l'adoption de ce code, l'esclavage était théoriquement interdit, mais largement pratiqué dans la réalité. L'ensemble de ces actions permet l'essor économique de la colonie.

À la suite dutraité de Ryswick en 1697 et de l'accession au trône d'Espagne dePhilippe V, petit-fils du roi de FranceLouis XIV, les Espagnols renoncent à contester la souveraineté de laFrance sur le tiers occidental de l'île, abandonnant ses prétentions hégémoniques sur l’île d'Hispaniola et acceptant aussitôt la présence française dans sa partie occidentale, la future Haïti. La France officialise, dès lors, le nom deSaint-Domingue pour cette partie de l'île. C'est alors que viennent de France de nombreux colons qui développent les plantations ou travaillent dans celles-ci. De 1713 à 1787, 30 000 Français viennent grossir le nombre des colons présents dans la partie ouest de l'île.

Isle de Saint Domingue scindée en deux parties : la française à l'ouest et l'espagnole à l'est. Le Rouge, Georges-Louis ; Crépy (Firm), 1767,Bibliothèque du Congrès des États-Unis.

Les guerres éclatent enEurope et se prolongent sur les mers jusqu'auxAntilles et auxCaraïbes. En 1756, le commerce est paralysé. Un grand nombre de colons et leurs familles quittent Saint-Domingue pour laLouisiane, où ils s'installent dans des postes établis par la France et administrés par des militaires.

Vers 1790, Saint-Domingue est cependant la colonie française la plus riche d'Amérique grâce aux profits immenses générés par le travail des esclaves de l'industrie sucrière et de celle de l'indigo. Des dizaines de milliers d'Africains ont été déportés chaque année comme esclaves pour faire fonctionner ces industries (dans les années 1780, ils sont déportés dans la colonie au rythme de 36 000 par an pour remplacer leurs prédécesseurs morts à la tâche[30]) ; leur sort est juridiquement encadré par leCode noir, mais, dans les faits, ils subissent des traitements souvent pires que ceux prescrits par ledit code. Leur nombre (400 000) est dix fois plus élevé que celui des Blancs, avec une centaine de milliers d'Africains déportés à Saint-Domingue pendant les10 ans précédant la Révolution française[31].

De la révolte des esclaves à la proclamation de l'indépendance

Articles détaillés :Révolution haïtienne etExpédition de Saint-Domingue.
Toussaint Louverture.

Avant la Révolution uneSociété des amis des Noirs est créée en France en 1788. Elle se donne pour objectif d'obtenir l'abolition de l'esclavage. LaRévolution française entraîne de graves bouleversements sociaux dans les petites Antilles comme à Saint-Domingue.

De nombreux députés français réclament l'abolition comme l'abbé Grégoire. S'ensuivent desrévoltes d'esclaves qui se terminent en 1793 avec l'abolition de l'esclavage par les commissaires civilsLéger-Félicité Sonthonax etÉtienne Polverel, décision avalisée et généralisée à l'ensemble des colonies françaises par laConvention six mois plus tard (première abolition de l'esclavage le16pluviôseanII, donc le). La grande majorité des non-esclaves ayant fui la colonie, soient-ils Européens ougens de couleur, leshabitations (plantations) du pays sont collectivisées par le gouvernement provisoire et mises sous le contrôle des cultivateurs[31].

Toussaint Louverture, nommé gouverneur général à vie de Saint-Domingue par la France, après avoir rétabli la paix, chasse les Espagnols et les Anglais qui menaçaient la colonie. La promulgation le 3 juillet 1801 d'uneconstitution autonomiste lui permet de développer la cohésion des citoyens de l'île.

Combats de la Crête-à-Pierrot entre les troupes napoléoniennes et les insurgés de Saint-Domingue.

L'abolition de l'esclavage ayant entraîné le ralliement à l'Angleterre des autres colonies françaises,Napoléon Bonaparte, sous l'influence des Créoles (Français — et Espagnols — nés sur l'une des îles des Antilles, plus tard en Louisiane aussi) et des négriers, décide de rétablir l'esclavage. Il envoie en décembre 1801 uneexpédition de 30 000 hommes sous les ordres de son beau-frère, le généralCharles Victoire Emmanuel Leclerc, avec pour mission de démettre Louverture et derétablir l'esclavage à Saint-Domingue. Mais, après quelques victoires, la capture par traîtrise le[32], puis la déportation de Toussaint Louverture en métropole, les troupes françaises commandées parDonatien de Rochambeau sont définitivement battues parJean-Jacques Dessalines, qui avait rejoint l'insurrection, à labataille de Vertières le 18 novembre 1803.

Au terme d'une double bataille, la Déclaration d'indépendance du pays est proclamée le[33]. Le nom d'Haïti (ancien nom de l'île du temps des Indiens Caraïbes) est donné au territoire. Il est le premier pays au monde issu d'une révolte d'esclaves.

Du gouvernement de Dessalines à l'élection de Faustin Soulouque

Article détaillé :Massacres de 1804 en Haïti.
Lacitadelle La Ferrière est construite par Henri Ier. Elle représente un des plus gros ouvrages de ce genre dans les Caraïbes.

Jean-Jacques Dessalines est proclamé gouverneur à vie par ses troupes. Il est assassiné le par des mulâtres. Le pays se divise alors en deux : un royaume au nord, commandé par le roiHenri Christophe, et une république au sud, dirigée par le mulâtreAlexandre Pétion.

Lors dutraité de Paris du, le royaume de France obtient des puissances signataires que l'indépendance d'Haïti ne soit pas reconnue, et que le territoire soit encore considéré commecolonie française[34]. Le présidentPétion engage en vain des négociations pour la reconnaissance d'Haïti.

Article détaillé :Occupation haïtienne de Saint-Domingue.

En 1822, le présidentJean-Pierre Boyer réunifie les deux parties nord et sud et conquiert lapartie est de l'île, colonie espagnole. Le, malgré les attaques incessantes de la part des Haïtiens, laRépublique dominicaine se déclare à nouveau indépendante ; l'occupation de la partie espagnole de l'île d'Hispaniola pendant ces22 années par les Haïtiens — qui y commettent exactions et abus de pouvoir à répétition — laisse un fort mauvais souvenir aux Dominicains.

Article détaillé :Indemnisation de la France par la république d'Haïti.
Lebaron de Mackau etJean-Pierre Boyer lors de la négociation sur l'indemnité à verser à la France.

Le, le roi de FranceCharles X promulgue une ordonnancereconnaissant l'indépendance du pays contre une indemnité de150 millions de francs-or (la somme sera ramenée parLouis-Philippe Ier en 1838 à90 millions de francs). Ainsi, les esclaves et leur descendants se retrouvent à devoir indemniser leurs anciens maîtres et leurs héritiers. Les efforts d'Haïti pour payer l'indemnité entraveront significativement son développement[35] car cela représentait six francs par an et par habitant[34].

Une longue succession de coups d'État suit le départ deJean-Pierre Boyer. Le président Louis Pierrot, qui reste moins d'un an au pouvoir, rétablit en 1846, la mémoire de l'empereur Jean-Jacques Dessalines, bannie par ses prédécesseurs. Le pouvoir ne cesse d'être contesté par des factions de l'armée, les élites mulâtre et noires, et la classe marchande, désormais composée majoritairement d'étrangers (Allemands,Américains,Français etAnglais). Le pays s'appauvrit, peu de chefs d'État se préoccupent de son développement. Dès que le pouvoir se fragilise, des révoltes armées se déclenchent, entretenues par les candidats à la succession.

En 1847,Faustin Soulouque est élu président de la République : il transforme le pays enSecond Empire d'Haïti le et devient Faustin Ier.Despote, il fuit le pays à la suite d'unsoulèvement populaire en 1859.

Guerre financière, révolution de 1915 et occupation américaine

Guerre financière et révolution de 1915

Article détaillé :Révolution haïtienne de 1915.

Depuis 1906, le pays est dans le champ d'application de la « diplomatie du dollar » et ledépartement d'État fait pression en 1910–1911 sur Port-au-Prince pour assurer l'entrée de laCitibank dans le capital de la Banque nationale. Depuis, laNational City Bank s'emploie à conquérir de l'intérieur l'institution tout en essayant d'acculer les gouvernements haïtiens, endettés, à accepter le contrôle des douanes. En, des troupes américaines s'emparent de fonds publics contenus dans la banque et les transfèrent aux États-Unis, malgré les protestations haïtiennes contre un « acte de piraterie internationale »[36].

Le vice-président de la Banque nationale, Roger L. Farnham, définit le plan qui sera adopté par le département d'État. Il s'agit, à la faveur d'une occupation militaire, de contrôler l'ensemble de l'administration et ainsi de favoriser les intérêts économiques américains dans le pays. En dépit d'une forte pénétration par les capitaux américains de l'économie haïtienne (chemins de fer, transports urbains, électricité, ...), la Constitution refusait aux étrangers le droit de propriété immobilière, les tenant éloignés de nombreux secteurs (sucre, café, coton, tabac, bois, ...)[36].

En dehors des interférences américaines, le pays est en état d'insurrection quasi permanente. De 1910 à 1915, cinq présidents se succèdent, situation qui culmine avec l'exécution de 167 prisonniers politiques le, suivie d'unerévolte populaire qui renverse le gouvernement et met à mort le présidentVilbrun Guillaume Sam. Cette révolution, menée parRosalvo Bobo, qui s'opposait notamment au rapprochement du pays avec les États-Unis, ne plaît pas à ces derniers, mais la décision d'envahir Haïti était déjà prise avant le renversement de Vilbrun Guillaume Sam[36].

Occupation américaine (1915–1934)

Occupation d'Haïti par les marines américains, 1915.
Article détaillé :Occupation d'Haïti par les États-Unis.

Décidant d'intervenir par la force, les États-Unis, dont des soldats étaient présents sur l'île depuis 1914[37],envahissent le pays et établissent par traité leurdomination militaire, commerciale et financière. Une nouvelle Constitution est écrite par les États-Unis et instaurée en 1918. L'anglais devient de 1918 à 1934 la seconde langue officielle du pays, après le français. L'instauration du travail forcé et le racisme desMarines favorisent les recrutements par la résistance nationaliste, dirigée parCharlemagne Péralte, qui comprend 5 000 combattants permanents et 15 000 irréguliers. La zone de la guérilla concerne essentiellement le Nord et le Nord-Est du pays[36]. En France, des élus politiques pensaient que Haïti allait devenir une colonie Américaine, comme le furent les territoires Espagnols dePorto Rico et desPhilippines, qui furent occupés par les Américains en 1898, lors de la guerre des États-Unis contre l'Espagne.

Patrouille deMarines américains en Haïti, 1921.

Après de multiples combats aux abords de certaines grandes villes, les rebelles donnent l'assaut à la capitale, Port-au-Prince, le. Les forces d'occupation américaines peuvent compter sur leur avantage matériel : utilisation de mitrailleuses, avions de reconnaissance, missions de patrouilles et de mitraillage par des hydravions. La liberté de circulation à l'intérieur du pays est supprimée par l'occupant avec l'instauration de passeports intérieurs, et, surtout, la répression frappe régulièrement la population civile, au point que le commandement général des Marines reconnaisse la réalité de « tueries sans discrimination » dans les campagnes de contre-insurrection. Des paysans sont internés dans des camps de concentration sous prétexte denécessité militaire de regroupement. Entre 1915 et 1920, 3 250 à 5 500 Haïtiens sont morts lors des rébellions contre l'occupation[38],[36].

Charlemagne Péralte est assassiné le, un espion ayant conduit les Marines jusqu'à lui.Benoît Batraville reprend le commandement et parvient à maintenir l'activité de la guérilla, mais est tué au combat le. Après la mort de ses chefs, démoralisée, la guérilla s'éteint progressivement. L'occupation prend fin en 1934[36].

De l'instabilité politique à la dynastie Duvalier (1957–1986)

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Articles détaillés :Duvaliérisme,François Duvalier etJean-Claude Duvalier.

Après la fin de l'occupation américaine, l'instabilité politique (entre militaires mulâtres et populistes noirs) reprend, et ne s'achève qu'à partir de 1957 avec l'élection deFrançois Duvalier, dont le régime, basé sur le principe dupouvoir au plus grand nombre, durera jusqu'en 1986.

Partisan de la lutte contre ceux qui contrôlent l'armée et qui ont précédemment renversé le noiristeLéon Dumarsais Estimé,François Duvalier (surnommé « Papa Doc » pour son passé de médecin de campagne) assied son pouvoir personnel grâce à la délation et alimente la terreur à l'aide de ses partisans, surnommésTontons Macoutes, véritablesescadrons de la mort. Mettant en place unculte de la personnalité, il s'autoproclame président à vie en 1967 et meurt de maladie en 1971 après avoir désigné son filsJean-Claude comme héritier. Ce dernier deviendra alors le plus jeune président du monde[39] et sera surnommé « Baby Doc ».

Jean-Claude « Baby Doc » Duvalier.

La dictature de la dynastie Duvalier est responsable de nombreuses tueries, de massacres d'opposants et de civils, tel celui de la ville deJérémie (connu sous le nom « Massacre des Vêpres jérémiennes ») en 1964. Elle pousse de nombreux Haïtiens à s'exiler, notamment aux États-Unis et auCanada, où certains, partisans dupouvoir aux plus capables et qui avaient jusque-là monopolisé le pouvoir politique et militaire, se posent en victimes du régime.

En 1986, aprèsavoir répondu par la violence à une suite de manifestations,Jean-Claude Duvalier démissionne et s'exile en Francesous la pression du peuple et des États-Unis. Il laisse le pouvoir aux six membres duConseil national de gouvernement (en) qu'il a formé, et qui est mené par le commandant en chef des arméesHenri Namphy. Le régime des Duvalier laisse environ 50 000 morts et le pays ruiné : pour la seule période allant de à, Jean-Claude Duvalier et neuf de ses proches avaient détourné à leur profit 120 575 000 dollars dans les caisses des entreprises publiques et de l'État haïtien[35]. En 1988, un tribunal de Miami reconnut que Jean-Claude Duvalier avait « détourné plus de504 millions de dollars d'argent public »[40].

Après la chute de la dictature, les créditeurs du pays insistèrent pour que les Haïtiens honorent la dette contractée par les Duvalier, estimée à844 millions de dollars et dont une grande partie était due à des institutions internationales comme leFonds monétaire international et laBanque mondiale. La légalité de ces remboursements, alors qu'une grande partie de cette dette n'a pas été dépensée en Haïti, mais détournée par les responsables du régime, a été contestée par certains hommes politiques et observateurs. Cephas Lumina, l'expert indépendant des Nations-Unies sur la dette extérieure, a soutenu que « le cas d'Haïti est l'un des exemples les plus frappants de dette odieuse dans le monde. Rien que pour cette raison, la dette devrait être annulée sans conditions »[40].

Ère de transition post-Duvalier (1987–1990)

Des élections générales sont organisées pour, mais sont annulées après des tirs de militaires et d'anciens Tontons Macoutes sur des dizaines de civils le jour du vote. Elles sont suivies par des élections en qui voientLeslie Manigat et sonRassemblement des démocrates nationaux progressistes l'emporter. Toutefois, le gouvernement est renversé en par un coup d'État militaire mené par le général Namphy, qui est lui-même démis du pouvoir par un second coup d'État militaire en septembre, mené par le généralProsper Avril, qui avait dû quitter le Conseil national de gouvernement après des manifestations populaires protestant contre sa proximité avec les Duvalier.

Ce second coup d'État fait suite au massacre de Saint-Jean-Bosco le, par des hommes non identifiés, mais considérés généralement comme d'anciens Macoutes. Des dizaines de fidèles sont ainsi tués dans l'église catholique deSaint-Jean-Bosco à Port-au-Prince, la paroisse de l'influent prêtreJean-Bertrand Aristide (qui survit à l'attentat), un des critiques les plus notoires de la famille Duvalier.

Ce massacre, qui dure trois heures, est suivi selon laCommission interaméricaine des droits de l'homme de déclarations à latélévision nationale de participants à l'attentat, qui menacent de commettre à nouveau de tels actes, montrant ainsi la proximité du pouvoir en place avec les ex-Macoutes[41]. Le gouvernement militaire d'avril se maintient en place jusqu'en mars 1990.

Malgré la fuite de Duvalier, ses ex-Macoutes et paramilitaires continuent de mener des opérations punitives contre des journalistes et militants politiques. Entre 1986 et 1990, plus de mille cinq cents personnes sont assassinées par ces groupes[35].

De 1990 à 2021

1990–1996 : Premier mandat d'Aristide, coup d'État et retour au pouvoir

Jean-Bertrand Aristide.

Les élections législatives et présidentielle de décembre 1990 se déroulent de façon régulière et en présence d'observateurs étrangers. Le pèreJean-Bertrand Aristide, partisan d'une plus grande justice sociale et proche du courant de lathéologie de la libération, est élu à la présidence avec 66,7 % des voix[42]. Cette consultation marquée par une forte participation, a été boycottée par les duvaliéristes[43]. Ceux-ci considèrent que l'élection de J.-B. Aristide a été un « coup d'État électoral ».

En janvier 1991,Roger Lafontant, ancien chef destontons macoutes, tente de renverser le gouvernement, mais les soldats loyalistes parviennent à obtenir sa reddition. Le mandat d'Aristide débute le, mais un coup d'État sanglant mené parRaoul Cédras et des militaires (soutenus par l'oligarchie marchande) l'oblige en septembre à s'exiler aux États-Unis. Pendant trois ans, les milices (que d'aucuns estiment soutenues par les États-Unis[44],[45],[46]) intimident la population et assassinent les meneurs syndicaux et les militants qui avaient constitué la base de la résistance aux Duvalier et l'appui à l'élection d'Aristide. La plus importante de ces forces paramilitaires, leFRAPH, avait été fondée par un supposé agent de la CIAEmmanuel Constant[47],[48]. La dictature laisse environ quatre mille morts[49].

En, Aristide est rétabli au pouvoir par l'administration deBill Clinton, lors de l'opération « Rétablir la démocratie »[50] à la condition de renoncer à récupérer les années perdues lors de l'intermède militaire et de se plier à un programme néolibéral[51],[52], surnommé « plan de la mort » par une partie des Haïtiens[53]. Il s'agissait en partie du programme[54] de son opposant lors des dernières élections, un ancien fonctionnaire de laBanque mondiale,Marc Bazin[55]. Son retour fut par ailleurs marqué par le démantèlement de l'armée, corrompue, prévaricatrice et vecteur d'instabilité politique.

1996–2001 : Premier mandat de Préval

Le présidentRené Préval en 1996.

Aristide quitte la présidence en 1996 etRené Préval lui succède. Malgré son appartenance à Lavalas, le parti d'Aristide, il n'est soutenu que du bout des lèvres par l'ancien président. Il applique immédiatement le plan américain[56], ce qui provoque un véritable tollé dans l'île.

2000–2004 : Second mandat d'Aristide

Article détaillé :Coup d'État de 2004 en Haïti.

Aristide est réélu en 2000, avec une abstention estimée à 90 % par l'ONU[57]. Des inondations provoquent la mort de 2 000 personnes en mai 2004. En septembre de la même année, une tempête tropicale laisse derrière elle 2 200 morts et disparus et quelque 300 000 sinistrés[42].

Après plusieurs mois de pressions exercées par la communauté internationale, plus particulièrement par la France (avec l'intervention deRégis Debray et Véronique de Villepin-Albanel) et les États-Unis, Aristide est obligé, lors de la révolte populaire du, de quitter le pays avec un commando des forces spéciales des États-Unis[58].Boniface Alexandre, président de laCour de cassation, assure ensuite le pouvoir par intérim.

En mars 2004, les résultats d'une commission d'enquête sur Haïti, dirigée par l'ancien procureur général des États-UnisRamsey Clark, indiquent que « les gouvernements desÉtats-Unis et de laRépublique dominicaine auraient participé à la fourniture d'armes et à la formation des rebelles haïtiens dans ce pays ». La commission a constaté que200 soldats desforces spéciales américaines avaient été envoyés en République dominicaine pour participer à des exercices militaires en février 2003. Ces exercices, autorisés par le président dominicainHipólito Mejía Domínguez, ont été menés « près de la frontière, précisément dans une zone à partir de laquelle les rebelles lançaient régulièrement des attaques contre les installations de l'État haïtien »[59].

De nouveau documents sortis en 2021, impliquent également leCanada dans ce coup d'État à Haïti[60].

2006–2011 : Second mandat de Préval

En février 2006, à la suite d'élections marquées par des incertitudes sur le décompte des bulletins de vote, et grâce à l'appui de manifestations populaires,René Préval est élu.

2011–2016 : Mandat de Martelly

Michel Martelly.

Du au,Michel Martelly est président de la République. Durant son mandat, il décide de récréer l'armée haïtienne.

La corruption, déjà importante, devient plus visible sous sa présidence. Le scandalePetroCaribe en est emblématique : des hommes d'affaires et hommes politiques proches du pouvoir détournent à leur profit une grande partie de l'aide économique vénézuélienne (4,2 milliards de dollars) destinée à l'amélioration des services publics[61].

À la fin de son mandat, aucun successeur n'est élu et un gouvernement provisoire lui succède.

2017-2021 : Mandat de Moïse

Article détaillé :Crise haïtienne de 2017-2024.

En,Jovenel Moïse remportel'élection présidentielle avec 54 % des voix.

Dès le mois de mai 2017, des milliers d'ouvriers employés par les industries textiles deszones franches prennent régulièrement la rue pour demander une hausse du salaire minimum, alors fixé à 300 gourdes (4 euros) par jour, mais leurs revendications restent ignorées. Les mobilisations sont renforcées en septembre par d'autres secteurs de la population en protestation contre le vote du budget de l'État. Celui-ci prévoit une hausse supplémentaire de taxes affectant l'ensemble de la population. En revanche, les tarifs douaniers qui s'appliquent au riz, par exemple (passés de 35 % à 3 % en 1994), n'évoluent pas, condamnant Haïti à la dépendance : 80 % du riz consommé sur place est importé, dans un marché contrôlé par une poignée d'importateurs richissimes. La libéralisation de l'économique est accentuée afin d'attirer les investissements étrangers, alors que l'environnement, la santé et l'éducation restent délaissés[61].

Jovenel Moïse, président d'Haïti de 2017 à 2021.

En, une hausse, inspirée par leFonds monétaire international (FMI), allant jusqu'à 50 % des prix des carburants à la pompe et des scandales de corruption impliquant plusieurs ministres et le président lui-même provoquent d'importantesmanifestations contre le gouvernement[62].

La majorité des manifestants sont issus des quartiers les plus pauvres. Marc-Arthur Fils-Aimé, directeur général de l'Institut culturel Karl-Lévêque, déclare : « Les revendications se sont radicalisées à un point tel qu'elles ont pris l'allure d'une lutte de classe. Les luttes conjoncturelles se sont superposées à des luttes structurelles. Il est presque impossible de bien cerner le contour des actuelles perturbations si on les sépare de la charpente socio-économique et culturelle du pays où les élites exportatrices ont prospéré au point de réduire l'île à l'état de néo-colonie[63].

Du 15 septembre à début octobre 2019, au moins17 personnes sont tuées et près de 200 blessées par balles et armes blanches, d'après le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), qui indique :« Les autorités actuelles, depuis leur avènement au pouvoir, bafouent les acquis démocratiques du peuple haïtien et violent systématiquement ses droits. Elles n'ont jamais pris au sérieux les différents mouvements de protestation réalisés dans le pays depuis juillet 2018 par une population en proie à tous les maux et qui réclame la jouissance de ses droits civils, économiques, politiques et sociaux »[63].

Le, le Premier ministre sortantClaude Joseph annonce l'assassinat de Jovenel Moïse par un commando durant la nuit du 6 au[64].

Ariel Henry, nommé premier ministre, assurede facto une présidence par intérim jusqu'en mars 2024.

Depuis 2022

La crise politique s'aggrave le, date de fin de mandat des élus nationaux. Faute d'élections organisées depuis 2016, le pays ne compte plus aucun représentant élu au niveau national[65]. L'instabilité politique provoque l'émergence de plusieurs gangs, menant des guerres de territoires dans le pays[66],[67], certains médias évoquant même une« situation cataclysmique »[68].

Géographie

Articles détaillés :Géographie d'Haïti etListe de communes d'Haïti.

Localisation, frontière et espace maritime

La république d'Haïti est un état de la mer des Caraïbes situé dans l'hémisphère nord à précisément 18° 32' 21" N et 72° 20' 11 O", ce qui la place à peu près à la même longitude que la ville deQuébec auCanada et à la même latitude que la ville deNouakchott enMauritanie.

Le pays partage 376 km de frontières terrestres avec la République dominicaine et des frontières maritimes avec lesBahamas, laColombie,Cuba, lesÎles Turques-et-Caïques, laJamaïque et laRépublique dominicaine.

Les canaux séparant Haïti des îles voisines sont par exemple lePassage du Vent (long de 87 km) entre elle et Cuba ou lePassage de la Jamaïque (190 km) entre elle et la Jamaïque.

LaZEE haïtienne s'étend sur une surface de 126 760 km2.

Territoires limitrophes

Territoires limitrophes deHaïti
Los Angeles, à 4 840 km
La Havane, à 1 160 km
New-York, à 2 460 km
Îles Turques-et-Caïques, à 307 km
Europe, à 6 390 km
Paris, à 7 350 km
Jamaïque, à 540 kmHaïtiPorto Rico, à 600 km
Pointe-à-Pitre, à 1 170 km
Panama, à 1 350 kmColombie, à 1 600 km
Santiago, à 5 790 km
Venezuela, à 1 070 km
Brasilia, à 4 665 km

Géologie, topographie et hydrographie

Haïti (comme le reste de l'île d'Hispaniola) se trouve dans une zone sismique active, entre deuxplaques tectoniques : laplaque nord-américaine au nord et laplaque caraïbe au sud, rendant le pays particulièrement vulnérable auxtremblements de terre. Pour ces raisons, le territoire est traversé par de nombreuses failles géologiques dont les deux principales sont la Faille Septentrionale (située au nord) et la Faille Enriquillo Plantain-Garden (située au sud)[69].

Le relief de la « Terre montagneuse » est constitué de montagnes escarpées avec de petites plaines côtières et des vallées. Celui de la république d'Haïti est formé, comme pour l'île entière, de deux bandes montagneuses principales séparées par laplaine du Cul-de-Sac : l'une au nord, où s'élèvent lachaîne du Haut-Piton, lemassif des Montagnes Noires et lachaîne des Matheux ; l'autre au sud, constituée par le massif dupic la Selle et lemassif de la Hotte. Enfin, la partie centrale et l'est forment un grand plateau d'altitude.

La chaîne de montagnes Tête Bœuf, dans la partie centrale dumassif de la Hotte.
Carte topographique d'Haïti.

Le territoire haïtien compte également quelques îles et un archipel, à savoir :

Fleuve Artibonite.

Quant à l'île de la Navasse, elle est considérée comme étant une desîles mineures éloignées des États-Unis; néanmoins, elle est revendiquée par Haïti.

Le territoire haïtien compte de nombreux cours d'eau tels que l'Artibonite, larivière Blanche, larivière Grise ou larivière Guayamouc. L'île compte également quelques lacs de taille notable comme leTrou Caïman, l'étang Saumâtre ou lelac de Miragoâne.

Climat

Le climat rencontré en Haïti est de typeclimat tropical de savane, d'après laclassification de Köppen. Cela signifie que les températures moyennes annuelles varient entre25 °C et30 °C et celles de la mer entre26 °C et29 °C. Il comprend deux saisons bien distinctes, soit une saison sèche s'étalant de novembre à mars et une saison des pluies s'étalant d'avril à octobre. Du mois de juin à la fin du mois de novembre s'étend la saison desouragans.

Selon les lieux, le climat présente des variations notables s'expliquant en partie par l'effet des courants marins et du relief, mais également par l'effet de la déforestation dans l'intérieur du pays. En effet, le climat dans les terres y devient très vite de plus en plus aride, et durant les périodes estivales il est fréquent que le thermomètre dépasse les40 °C.

Climats haïtiens selon Köppen.

Ainsi, en plus du climat tropical de savane rencontré dans les localités deJacmel,Léogâne ouPort-au-Prince, on peut aussi observer :

Dans lemassif de la Selle, la température moyenne annuelle est d'environ20 °C et les précipitations sont de l'ordre d'environ 2 000 mm par an, ce qui constitue par ailleurs le point le plus humide du pays[71]. Les précipitations baissent depuis 1980, mais lorsqu'elles apparaissent, elles deviennent de plus en plus brutales et provoquent des inondations souvent meurtrières. Ces inondations sont causées par une terre durcie qui devient rapidement boueuse.

Paysages, environnement et aires protégées

Cascade de Saut-Mathurine située àCamp-Perrin.

Le paysage d'Haïti se caractérise par quelques-uns des éléments suivants :

  • legolfe de la Gonâve qui est un grandgolfe d'Haïti formant l'essentiel de la côte ouest. C'est dans ce dernier que se jette le fleuve principal : l'Artibonite ;
  • laplaine du Cul-de-Sac (désignée également sous le terme de dépression de Cul-de-Sac) formant une vallée qui était autrefois unbras de mer. Au moment du retrait de celle-ci, l'eau salée a été piégée dans les points les plus bas de la dépression donnant naissance à deux grands lacs d'eau saumâtre : l'étang Saumâtre (appelé aussi « lac Azuéi »), ainsi qu'un petit étang d'eau douce appelétrou Caïman.
Vue depuis leBassin Bleu, près deJacmel.

Lapéninsule de Tiburon dont lemassif de la Hotte couvre la partie occidentale de la péninsule. Cette région, et plus précisément le massif de la Hotte, est recouverte d'une importanteforêt tropicale et d'uneforêt de nuage recouvrant notamment les sommets montagneux dupic de Macaya (second pic le plus haut d'Haïti avec ses 2 347 mètres d'altitude).

En 1925, 60 % des forêts originelles d'Haïti étaient déjà détruites, chiffre qui atteint aujourd'hui[Quand ?]70 à 80 %[72], à la fois pour se procurer dubois de feu et pour créer des surfaces agricoles.

Puis, dès 1926, apparaissent les premières lois de protection. D'autres espaces seront progressivement ajoutés, notamment en 1969, en 1974 avec la création du Parc de la Visite et celui de Macaya, et en 2013.

En outre, l'érosion due à la déforestation a causé des inondations périodiques, comme le, lorsque latempête tropicaleJeanne a tué plus de 3 000 personnes et détruit des routes, en particulier dans la ville desGonaïves.

Aires protégées

Article détaillé :Aires protégées en Haïti.

Malgré ladéforestation à grande échelle sur l'ensemble du territoire national, Haïti possède encore des zones boisées qui s'étendent sur le pays voisin qu'est laRépublique dominicaine.

Quelques aires protégées[73]
NomCatégorieSous-CatégorieSuperficie (hectares)Date d'adoption par

décret

Parc national de MacayaParc national8 726 ha
Parc national Forêt des PinsParc national18 780 ha
Parc national Historique Citadelle Sans-Souci RamiersParc national2 500 ha
Parc national La VisiteParc national11 426 ha
Parc national des Trois BaiesParc national90 359 ha
Aire protégée habitats/Espèces de fond des CayesProtection de diversité biologique2 365 ha
Aire protégée habitats/Espèces de Grosse Caye/Zone humide d'AquinProtection de diversité biologique10 974 ha
Aire protégée habitats/Espèces Olivier/ZanglaisProtection de diversité biologique7 553 ha
Aire protégée habitats/Espèces de CahouaneProtection de diversité biologique5 940 ha
Aire protégée habitats/Espèces de Pointe AbacouProtection de diversité biologique1 840 ha
Paysage naturel marin et terrestre Port-SalutProtection de diversité biologique1 840 ha
Grotte Marie-JeanneÉlément exceptionnel Naturel31 ha
Parc national naturel Île-à-VacheParc national11 235 ha

Flore et faune

Le Caleçon rouge (Trogon damoiseau), animal emblème d'Haïti.
Almiqui paradoxal encore appelé Nez longue.

Haïti est riche par sa diversité tant florale que faunique. Mais aussi par le très grand nombre d'espèces endémiques que son territoire compte, notamment dans labiosphère dumassif de la Hotte.

Flore

S'agissant de saflore, le territoire haïtien compte de nombreuses essences comme leBegonia abbottii ainsi que deux espèces demagnolia : lemagnolia ekmanii et lemagnolia emarginata.

Le pays est également réputé pour sesforêts de pins d'Hispaniola présentes notamment dans le massif duPic la Selle et lemassif de la Hotte.

Faune

Crocodile américain juvénile (Crocodylus acutus).

Concernant safaune, on trouve, par exemple, des papillons comme l'Abaeis nicippiformis (es)[74] ou l'Eurema pyro. Également de nombreuses espèces d'araignées dont leCupiennius vodou ou laDrymusa simoni. Le territoire haïtien compte desscorpions tels que leCentruroides tenuis ou leHeteronebo pumilus.

S'agissant de la catégorie desreptiles, on y trouve lecrocodile américain, plusieurs espèces de serpent dont leLaltris parishi ou leTyphlops agoralionis, desgeckos comme leSphaerodactylus asterulus, et enfin de nombreux petits lézards tels que leLeiocephalus vinculum qui ne se rencontre que sur l'île deLa Gonâve ou l'Anolis breslini.

Plusieurs espèces d'amphibiens peuplent Haïti, par exemple, l'Eleutherodactylus corona qui ne se rencontre qu'à partir d'une altitude de 1 100 mètres et uniquement dans lemassif de la Hotte.

De nombreux oiseaux sont observables comme : lecaleçon rouge qui est l'emblème d'Haïti, laMoucherolle d'Hispaniola, laCorneille d'Hispaniola, leFaucon pèlerin ou lePélican brun[75].

Parmi les mammifères citons l'Almiqui paradoxal, animal venimeux qui est en danger d'extinction.

Enfin, dans les eaux haïtiennes, il est parfois possible d'observer quelques espèces de cétacés.

Risques naturels

Par sa situation géographique qui la place entre deuxplaques tectoniques, dans une zone régulièrement fréquentée par des cyclones venus d'Atlantique ou qui la confronte cycliquement à des pluies diluviennes, Haïti est soumise à de nombreux risques naturels et à des aléas climatiques.

Sismique

Article détaillé :Séisme de 2010 en Haïti.
Le palais national détruit lors du séisme en 2010.

Les spécialistes ont identifié au moins dix séismes qui auraient atteint ou dépassé la magnitude 7 depuis leXVIe siècle, soit en moyenne un tous les50 ans[76]. Le dernier en date du 14 août 2021, d'une magnitude 7.2, a eu lieu à 13 km au sud-est dePetit-Trou-de-Nippes,département des Nippes. D'après la Direction de la protection civile son bilan provisoire serait de 1 941 morts et plus de 9 900 blessés[77], mais le plus meurtrier connu reste celui de 2010.

Le, un tremblement de terre demagnitude 7,0 sur l'échelle de Richter frappe l'Ouest d'Haïti et notamment sa capitale,Port-au-Prince. Le foyer (ou l'hypocentre) du séisme a été localisé à 10 km de profondeur. Ce violent tremblement de terre est survenu à16 h 53 (16 h 53 min 10,4 s), heure locale. Il est suivi de plus d'une centaine de répliques. Il s'agit duséisme le plus important et le plus meurtrier de l'histoire d'Haïti, allant jusqu'à désorganiser totalement le fonctionnement de l'État, à l'image de l'effondrement de plusieurs bâtiments publics comme lepalais présidentiel qui entraîna la mort de plusieurs cadres du gouvernement. Le président Préval et son Premier ministreJean-Max Bellerive y échappent de peu. De plus, des milliers de détenus alors incarcérés à la prison de Port-au-Prince se sont échappés, à la suite de l'effondrement de celle-ci, fragilisant encore plus une situation sécuritaire déjà précaire.

LaMission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) fut également dévastée par l'écroulement de son quartier général à Port-au-Prince : plus de150 Casques bleus dont le chef de missionHédi Annabi et son adjoint sont morts. Le bilan de ce cataclysme sismique s'élève, au, à plus de 300 000 morts, 300 000 blessés et 1 000 000 sans-abris. Mais le général Ken Keen, qui dirige la force spéciale américaine en Haïti, a évoqué celui de 150 000 à 200 000 morts comme « hypothèse de travail ». Barack Obama parle « de la plus grandecatastrophe humanitaire qu'aient eu à gérer les États-Unis d'Amérique ». Les États-Unis y ont dépêché sur place 16 000 militaires, l'Union européenne 1 500[78].

Le, à six heures (heure locale), une réplique demagnitude 6,1 sur l'échelle de Richter, ressentie à soixante kilomètres à l'ouest de la capitale en ruine, frappe à nouveau le pays.

En 2019, un premier projet de science sismo-citoyenne est mis en place en Haïti. L'objectif de ce dernier est d'installer des sismomètres "Raspberry Shake" peu coûteux chez des citoyens haïtiens volontaires. Le projet se décompose en deux intérêts essentiels : compléter le réseau sismique en récoltant des données sur les séismes locaux et évaluer l'effet de ces sismomètres sur la perception du risque et l'intérêt scientifique que peut susciter ce phénomène pour le citoyen hébergeur et sa communauté. Cette démarche a permis d'enregistrer leséisme du 14 août 2021 et ses répliques dans lapéninsule de Tiburon. Renouvelé en 2022, et financé par l'Agence Nationale de la recherche, le projet prend le nom d'OSMOSE. OSMOSE vise à déterminer si, et comment, la diffusion des connaissances sur les tremblements de terre, en plaçant les citoyens et les communautés au cœur du mécanisme de production de l'information scientifique, peut améliorer la prise de conscience des risques et promouvoir les initiatives de protection à la base.

Cyclonique

Articles détaillés :Ouragan Matthew etEffets de l'ouragan Matthew en Haïti.
Satellite de l'ouragan Matthew sur Haïti et lamer des Caraïbes, 2016.

Entre et, quatre cyclones (« Hanna », « Ike », « Fay » et « Gustave ») frappent le pays[62].

Après avoir balayé lesCaraïbes, fait quatre morts en République dominicaine et poussé à l'évacuation plusieurs milliers d'habitants, le dangereux cycloneMatthew s'abattait sur la presqu'île du Sud faisant de nombreux morts et causant d'importants dégâts matériels dans la nuit du 3 au.

Matthew a frappé Haïti mardi àh 0 avec des vents atteignant230 km/h, faisant plus de 1 000 morts[79], détruisant des dizaines de maisons et menaçant notamment quatre millions d'enfants dans un pays totalement démuni déjà fragilisé par le séisme dévastateur de 2010.

Déboisement, érosions et glissement de terrain

Le déboisement d'une large partie du territoire a des conséquences sur la stabilité des sols et entraîne la mise en danger des populations. La pluie et la chaleur provoquent une grande érosion des sols causant régulièrement des glissements de terrain ou des éboulements souvent meurtriers.

Changement climatique

Bien que la contribution d'Haïti auchangement climatique soit négligeable (les émissions de CO2 par habitant représentent, en 2010, 1 % de celles des États-Unis), le pays est l'un des plus exposés aux conséquences[40].

Liste des 15 communes les plus peuplées d'Haïti

Carte administrative d'Haïti.
Représentation de la densité démographique en Haïti.
RangVilleDépartementPopulation
Cens. 1982Est. 2005
1.Port-au-PrinceOuest449 8311 234 742
2.CarrefourOuest129 470439 581
3.DelmasOuest90 000377 187
4.Cap-HaïtienNord64 406134 815
5.PétionvilleOuest35 333108 227
6.Les GonaïvesArtibonite34 20984 961
7.Saint-MarcArtibonite24 16566 226
8.Les CayesSud34 09059 319
9.VerrettesArtibonite3 67048 724
10.Port-de-PaixNord-Ouest15 54034 657
11.JacmelSud-Est13 73033 563
12.LimbéNord10 47632 645
13.JérémieGrand'Anse18 49330 917
14.Petite-Rivière-de-l'ArtiboniteArtibonite10 09925 760
15.HincheCentre10 07018 577

Axes de communication et transports

Article détaillé :Transport en Haïti.
Carte du réseau routier haïtien.

Les statistiques concernant le réseau routier sont les suivantes :

Transports

Le transport collectiftap-tap.
Réseau ferroviaire haïtien en 1925.

Leréseau routier compte 7 ou 8 routes nationales suivant les descriptions et lestransports urbains sont essentiellement assurés par desTap-taps, nom donné auxtaxis collectifs. Il existe des bus modernes qui font la liaison entrePort-au-Prince etCap-Haïtien, ainsi que des bus transnationaux qui relient d'une partPort-au-Prince àSaint-Domingue et d'autre partCap-Haïtien àSantiago de los Caballeros.

Leréseau ferroviaire, qui se développa au cours de la seconde moitié duXIXe siècle et qui se déclinait en un réseau urbain de typetramway àPort-au-Prince et un réseau régional de typetrain sur l'ensemble du pays, cessa dans l'ensemble de fonctionner vers 1960. Toutefois, laRépublique dominicaine qui projette de reconstituerson réseau national, propose d'y associer Haïti. À terme une ligne de chemin de fer devrait relier les deux capitales de l'île d'Hispaniola (Port-au-Prince etSaint-Domingue)[80] et, selon les autorités dominicaines, permettre la construction d'un réseau transnational desservant des villes haïtiennes.

Aéroport Toussaint Louverture, àPort-au-Prince.

Les principaux ports de marchandises sont leport international de Port-au-Prince et le port deSaint-Marc.

Enfin, le pays possède six aéroports principaux dont deux de niveau international :

VillesOACI[b]AITA[c]Nom des aéroports
Cap-HaïtienMTCHCAPAéroport International de Cap-Haitien
JacmelMTJAJAKAéroport de Jacmel
JérémieMTJEJEEAéroport de Jérémie
Les CayesMTCACYAAéroport Antoine-Simon
Port-au-PrinceMTPPPAPAéroport international Toussaint Louverture
Port-de-PaixMTPXPAXAéroport de Port-de-Paix

Administration, politique et relations avec la France

Articles détaillés :Politique en Haïti etListe des chefs d'État haïtiens.

Haïti est unerépubliquedémocratique indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre et sociale. Le droit de vote est accordé à tous les citoyens âgés de dix-huit ans et plus.

Organisation de l'État

Leprésident de la République est le chef de l'armée et veille à la fois sur le respect de la Constitution et à la bonne marche des institutions de l'État. Le poste par intérim est, depuis le 20 juillet 2021, confié àAriel Henry.

L'ancien président d'HaïtiMichel Martelly (à gauche) en 2012.

LePremier ministre et son gouvernement (représentant du pouvoir exécutif) ont pour rôle de faire exécuter et respecter les lois. Le chef du gouvernement conduit également la politique de la nation selon la vision du président, nomme et révoque les fonctionnaires de l'État.

Lepouvoir législatif est exercé par leparlement haïtien[81] constitué par deux chambres indépendantes :

La réunion des deux chambres en une seule assemblée constitue l'Assemblée nationale.

Les compétences au sein de l'appareil d'état sont également les suivantes :

  • Le président ne peut être mis à pied que par une mise en accusation de la Chambre des députés et le Sénat qui l'érige en haute cour de justice ;
  • Le Premier ministre ne peut pas être révoqué par le président de la République, mais peut être interpellé par l'une des deux chambres et renvoyé après un vote de censure ;
  • Le Parlement vote le budget de la République et déclare la guerre ;
  • Le Sénat approuve la nomination du chef de la police, du commandant en chef de l'armée, les ambassadeurs et suggère au président une liste des personnages qui doivent faire partie de la cour de cassation et en une seule chambre, ils désignent trois noms pour les représenter au conseil électoral, trois noms au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et à la cour constitutionnelle.

Découpage administratif et pouvoirs judiciaires

Haïti est divisée en10 départements, 42 arrondissements, 146 communes et 570 sections communales. Chacune de ces divisions dispose d'unnuméro d'identification délivré par l'Ihsi.

La capitale d'Haïti estPort-au-Prince, la plus grande ville du pays. La métropole du Nord dénomméeCap-Haïtien est la seconde ville en dehors de l'arc métropolitain de la capitale. Cette dernière, du fait de son rang d'ancienne capitale notamment sous la colonie française, de son architecture mais aussi du fait de son rôle dans les combats pour l'indépendance, demeure comme un emblème de l'histoire haïtienne.

Articles détaillés :Départements d'Haïti etListe des villes d'Haïti.

Ledépartement est la plus grande division territoriale :

Code ihsiDépartementChef-Lieu ou CapitaleSuperficie

(km2)

Population estimée

(2015)

Densité/km2
05ArtiboniteLes Gonaïves4 9841 727 524346,6
06CentreHinche3 675746 236203
08Grand'AnseJérémie1 871468 301250,3
10Nippes(créé en 2003)Miragoâne1 268342 525270,1
03NordCap-Haïtien2 1061 067 177506,7
04Nord-EstFort-Liberté1 805393 967218,3
09Nord-OuestPort-de-Paix2 176728 807334,9
01OuestPort-au-Prince4 8274 029 705834,8
07SudLes Cayes2 794774 976277,4
02Sud-EstJacmel2 023632 601312,7
Carte des départements haïtiens et leur chef-lieu.

Chaque département est administré par un Conseil de trois membres élus pour quatre ans par l'Assemblée départementale. L'exécutif nomme un délégué départemental, chargé d'administrer les différents ministères déconcentrés et qui travaille de concert avec l'assemblée départementale. Il existe aussi ce qui est couramment appelé le « onzième département », représentant les quelque deux millions d'Haïtiens vivant à l'extérieur du pays : ladiaspora haïtienne.

L'arrondissement est le deuxième niveau administratif.

Lacommune a l'autonomie administrative et financière. Chaque commune de la République est administrée par un conseil de trois membres élus au suffrage universel dénommé conseil municipal.

Lasection communale est la plus petite entité administrative et dérive des communes. Elle dispose d'un « Conseil d'administration de la section communale » (CASEC) et d'une « Assemblée de la section communale » (ASEC).

Perron de la Cour de cassation d'Haïti.

En Haïti, lepouvoir judiciaire est exercé par les instances suivantes :

La plus haute instance juridique du pays est laCour de cassation et suivant la publication de la nouvelle constitution amendée sous le présidentRené Préval, Haïti se voit dotée d'uneCour constitutionnelle chargée d'assurer la constitutionnalité des lois. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire est aussi créé pour renforcer la neutralité de la justice et joue son rôle administratif au sein du pouvoir judiciaire[82].

Emblème

Symbole

Relations avec la France

Haïti, surnommée« la perle des Antilles » depuis l'époque coloniale, était la plus prospère des colonies françaises[83]. Après son indépendance en 1804, aucun chef d'État français ne la visite officiellement jusqu'en 2010, lorsqueNicolas Sarkozy s'y rend (quelques heures), suivi en 2015 parFrançois Hollande[84]. Haïti entretient notamment des relations avec la France à travers l'Organisation internationale de la francophonie (voir sectionHaïti et la francophonie).

Économie

Article détaillé :Économie d'Haïti.
Évolution historique du PIB réel par habitant en Haïti et en République dominicaine

Le PIB du pays s'élève à 8,2 Mds USD en 2016 et le PIB par habitant est estimé à 759 USD (2016) ce qui place Haïti comme le Pays Moins Avancé (PMA) des Amériques. Le PIB par habitant exprimé engourde (monnaie) (la monnaie locale) a progressé de 10% en termes réels depuis 2010. En plus des coûts humain et matériel provoqués par leséisme de janvier 2010, anéantissant10 années de lutte contre la pauvreté et générant un besoin de reconstruction équivalent à 120% du PIB (environ 10 Mds USD), se sont ajoutés une série d'ouragans (2012 et 2016) et plusieurs vagues de choléra[85].

Marché Cluny à Cap-Haïtien.

Sur une population estimée à 10,85 M d'habitants, 70 % des personnes vit sous le seuil de pauvreté et 24 % sous le seuil de pauvreté extrême. Le déséquilibre entre les riches et les pauvres est marquant. Les personnes fortunées d'Haïti ne représentent que 20 % de la population, mais possèdent à elles seules 63 % de la richesse du pays, ce qui ne laisse que 9 % des richesses aux plus démunis[86].

L'indice de développement humain (IDH) est de 0,535 en 2021[8] et la part du budget de l'État consacrée à la santé est passée de 16,6 % en 2004 à 4,3 % en 2018[87]. Dans son rapport de, laMission des Nations unies pour l'appui à la Justice en Haïti constate que « les conditions de vie de la population haïtienne se détériorent de plus en plus ». Pour l'ensemble du pays, 5,5 % et 27 % des personnes se trouvent respectivement dans des situations d'urgence et de crise alimentaire ; 2,26 millions de personnes sont classées comme étant en situation d'insécurité alimentaire « et ont besoin d'une aide humanitaire à cet égard »[62].

Letaux de chômage varie de 50 à 70 % et sa réduction reste un défi à relever pour les autorités haïtiennes[88].

Chômage en Haïti 1991-2003.

Chaque année, pour la saison de la récolte de lacanne à sucre, environ vingt-cinq mille Haïtiens rejoignent la République dominicaine. Pour beaucoup, ils se retrouvent à la merci des grands propriétaires dominicains et leur situation est dénoncée comme une forme d'esclavage contemporain par des journalistes[89]. La récolte terminée, la grande majorité de ces travailleurs, endettés et en situation illégale, ne peuvent quitter le pays. Leurs enfants, dont le nombre était estimé à 250 000 en 2008, ne sont pas reconnus par les autorités et sontapatrides, le plus souvent sans accès à l'école ni aux soins médicaux et pour la plupart forcés de travailler dans les plantations dès qu'ils atteignent l'âge de tenir une machette[90].

De plus, Haïti souffre d'une inflation élevée et d'un manque d'investissement à cause de l'insécurité, des infrastructures limitées et d'un manque de confiance. Le gouvernement dépend en grande partie de l'aide internationale pour construire son budget annuel. Et les transferts d'argent venant de ladiaspora haïtienne demeurent néanmoins une importante source de devises pour le pays, puisqu'ils représentent 30 % duproduit intérieur brut et deux fois la valeur des exportations. En 2017, ces transferts provenaient principalement des États-Unis, du Canada, de la France ainsi que du Chili dont les transferts représentaient selon la Banque centrale chilienne92 millions de dollars américains, soit 12,65 % des transferts en provenance de cet État sud-américain[91].

Secteurs économiques

Culture de choux.

Apport de chacun des secteurs économiques dans le PIB haïtien[92] : agriculture 17,58 %, industrie : 56,77 %, services : 25,65 %.

L'agriculture emploie l'essentiel de la main-d'œuvre avec plus des deux tiers de la population en âge de travailler. Les exploitations agricoles sont, avant tout, des fermes de subsistance, de dimensions restreintes. Lecafé, lecacao, lesisal, lecoton, lesmangues comptent parmi les produits destinés à l'exportation.

L'explosion démographique et le manque de compétitivité par rapport aux produits importés ont affaibli considérablement ce secteur, dont la production se trouve de plus en plus destinée au marché intérieur avec des produits tels que lemaïs, leriz, lesfruits.

Plage à Labadie, station balnéaire réputée.

Également, s'agissant du secteur primaire de l'économie haïtienne, les principales ressources naturelles exploitées sont labauxite, lecuivre, lecarbonate de calcium, lapierre à chaux, l'or, lamarne et l'hydroélectricité. Toutefois, seule la bauxite a été exploitée commercialement à une échelle significative[93].L'industrie concentre la majorité de ses activités dans la capitale Port-au-Prince. Et les principaux produits qui y sont fabriqués sont : lescomposants électroniques, letextile et les balles debaseball.

Letourisme en Haïti est à la fois culturel, avec des forts, dont lacitadelle La Ferrière et lepalais de Sans-Souci et des villes commeLabadie ainsi que naturel, avec lesplages d'eau turquoise deJacmel. Surnommée autrefois la « perle des Antilles », Haïti bénéficie d'un climat tropical.

Après l'embargo contre Cuba décidé par le président américainJohn Fitzgerald Kennedy en 1962 (et levé partiellement en 2000 seulement), Haïti devient un lieu de villégiatures pour riches touristes américains[94].

Relations commerciales

Les principaux partenaires commerciaux de la république d'Haïti sont lesÉtats-Unis, laRépublique dominicaine, leCanada, laFrance et l'Allemagne.

Aides au développement

L'Unicef contribue au développement d'Haïti.

En, le Congrès américain a voté la loiHOPEII (HOPE pourHemispheric Opportunity through Partnership Encouragement : « opportunité hémisphérique par l'encouragement aux partenariats », sachant que « hope » signifie « espoir » en anglais), pour permettre aux produits manufacturiers, particulièrement le textile d'avoir accès sans tarif douanier au marché américain.

Les programmes sociaux établis par le gouvernement sont limités, en dépit d'une nette augmentation en 2009. Certaines agences offrent des pensions de retraite et des allocations pour les accidents du travail. L'accès aux emprunts est faible, 2 % du crédit du système bancaire finance le secteur agricole et le développement rural.

Haïti reçoit également des aides multiformes venant de l'intérieur de son propre pays. Plusieurs associations, institutions et fondations participent à la reconstruction du pays et à son développement. Parmi ces organismes, laFondation pour le développement du tourisme alternatif en Haïti (FONDTAH), qui élabore le développement d'un tourisme alternatif adapté aux conditions du pays. La FONDTAH participe avec la Société d'exploitation du Parc naturel Quisqueya (SODEPA) deFonds-Parisien, l'Association des artistes et artisans de laCroix-des-Bouquets (ADDAC), l'Association pour le développement de Bas-Boën (ADEBABO), le ministère de l'agriculture et celui de l'environnement, au développement du village de réfugiés du cataclysme dans la section communale de Fonds-Parisien située sur la commune deGanthier dans ledépartement de l'Ouest d'Haïti[95].

D'autres organismes et associations contribuent au développement du pays et à l'aide multiforme, notamment depuis le tremblement de terre de 2010. Parmi ces organismes, il y a des institutions haïtiennes parmi lesquelles l'Institut de technologie et d'animation, le Collectif du Financement Populaire (KOFIP), leConseil national de financement populaire ; ainsi que des associations françaises telles queHandicap International,Aide et Action, sans oublier les actions de l'Unicef, celle duProgramme alimentaire mondial et dethe 410 Bridge[96], une ONG américaine dont le quartier général est basé àAtlanta.World Vision International (ou Vision du monde) est un organisme international luttant contre la pauvreté un peu partout en Haïti depuis 1959[97].

LaBanque mondiale (BM), avec l'assistance du gouvernement haïtien, a identifié trois domaines qui demandent le plus de soutien à la suite du tremblement de terre de 2010. Le premier consiste à augmenter les possibilités économiques à l'extérieur de la capitale, c'est-à-dire de développer les énergies renouvelables. Ensuite, le pays doit renforcer l'accès aux services humanitaires avec l'amélioration des écoles et du service de la santé et, finalement, il doit améliorer les protections en cas de catastrophes naturelles, en renforçant les infrastructures, les ponts et les routes[98].

LeVenezuela apporte une aide économique de près de4 milliards de dollars dans le cadre de l'accordPetroCaribe pour financer des projets sociaux. Une part importante de cette aide a été détournée, en particulier sous l'administration deMichel Martelly[62].

Dette

Le, leroi de FranceCharles X concède « l'indépendance pleine et entière » à l'ex-colonie d'esclaves française moyennant une somme de150 millions defrancs-or, soit 18 milliards dedollars actuels[99] (la somme sera ramenée en 1838 à90 millions de francs). Cette somme sera obtenue après avoir contracté une dette qui ne sera remboursée en totalité qu'en1950 ou 1972[Passage contradictoire (Deux sources se contredisent de manière significative sur l'année du dernier remboursement. Dalembert : "La dette ne sera définitivement soldée, remboursée au dernier sou, qu'en 1972." ; Piketty : "La dette de 1825 fut officiellement éteinte et définitivement remboursée au début des années 1950.")][100],[101].

Dans les années 1880, lesfinances publiques sont dans un extrême désordre, vu l'instabilité politique persistante. Le revenu est évalué à 21,5 millions de francs et les dépenses au double de cette somme. Ladette publique s'élève alors à12 millions depiastres fortes (1 piastre valant5 francs) dont 308 000 piastres pour le solde de la dette française (1 540 000 francs)[102].

Le, le présidentJean-Bertrand Aristide a réclamé officiellement à la France près de 21,7 milliards de dollars en « restitution et réparation » de la dette.

Parallèlement, une dette extérieure totale de 1,2 milliard de dollars « s'est construite sur la dette de l'indépendance », notamment sous « la dictature des Duvalier entre 1957 et 1986 ».

Sans nier une dette de la France à l'égard de leur pays, l'opposition et les intellectuels de la diaspora refusent de s'associer à une demande, émanant d'un régime aussi corrompu et peu démocratique que celui du président Aristide[103].

En 2009, à la suite de l'Initiative pays pauvres très endettés, 1,2 milliard de dollars de dette ont été annulés par laBanque mondiale et leFMI[104].

Début 2010, la dette extérieure est évaluée parOxfam International à890 millions de dollars soit734 millions d'euros.

Situation économique des ménages

Accès aux services sociaux de base

En 2007, le pays présentait un déficit important en services sociaux de base : éducation, eau, santé, assainissement.

La part du budget de l'État consacrée à la santé est passée de 16,6% en 2004 à 4,3% en 2018[105], alors que la population a augmenté.

Le pays ne compte qu'un lit d'hôpital pour 1 502 habitants, un médecin pour 3 353 habitants, et 124 lits de réanimation sur tout son territoire. Les institutions sanitaires – pour la plupart privées – manquent de tout : d'équipements, de matériel de protection, de médicaments, d'accès à l'eau et à l'électricité, etc[106].

Population

Évolution de la démographie entre 1800 et 2021. Population en millions d'habitants.

Démographie

Article détaillé :Démographie d'Haïti.

En 1790, la population de la colonie, alors nomméeSaint-Domingue, s'élevait à environ 500 000 personnes dont 38 360 Européens, 433 270 Africains ayant le statut d'esclave et 28 370 hommes de couleurlibres. Haïti a même été qualifié de petit« bout d'Afrique »[107].

Dans les années 1880, elle comprenait environ 570 000 habitants.

La population d'Haïti est estimée à 11 911 819 habitants en 2018[108] dont environ 52% vivent enmilieu urbain[109]. La grande majorité de la population est de religionchrétienne[110]. Haïti est le pays le plus peuplé desCaraïbes, devantCuba. Il a retrouvé cette place en 2020, plus de deux siècles après l'avoir perdue au profit de Cuba, au cours de la première décennie duXIXe siècle, à la suite de la révolution et de la guerre d'indépendance[111].

Pyramide des âges en Haïti, en 2015.

La plus grande agglomération est la capitalePort-au-Prince avec près de 2 300 000 habitants (est. 2009), suivie duCap-Haïtien avec 250 000 habitants environ.

80 à 85 % de la population haïtienne est d'ascendanceafricaine tandis que les 15 à 20 % restants sont issus demétissage (la plus grande proportion se trouvant dans le sud de l'île) ou sont d'origine européenne (française, italienne, allemande,polonaise, portugaise, espagnole). Les Blancs descendants de colons installés avant l'indépendance de 1804 représentent moins de 1% de la population. Il existe aussi une population d'origine arabe, arménienne, juive ou encore indienne (de l'Inde) et asiatique. Selon lestests ADN effectués par certains Haïtiens, la plupart ont une petite quantité de sangarawak/Taïno — le peuple autochtone de l'île.

Langues officielles et de la diaspora

Article détaillé :Langues en Haïti.

Haïti possède deux langues officielles : lecréole haïtien et lefrançais.

Lecréole haïtien, à baselexicale française, ditkreyòl, est plus administré que la langue des autres pays qui parlent uncréole, car il possède une grammaire. LaConstitution de 1987 institue en sonarticle 213 une « Académie haïtienne », « en vue de fixer la langue créole et de permettre son développement scientifique et harmonieux »[112]. Cependant, ce n'est qu'en 2013 qu'une loi[113] est rédigée par le parlement pour véritablement mettre sur pied l'Académie, dont le nom français final est « Académie du créole haïtien ».

Quasiment tous les Haïtiens parlent le créole comme langue maternelle, tandis qu'une minorité d'entre eux, soit 40%, maîtrise le français appris au cours de leur scolarité ou qu'ils peuvent entendre à la radio et à la télévision et lire dans la presse[114].

Lefrançais, depuis l'Acte de l'Indépendance de la République d'Haïti en 1804 (le texte est rédigé dans cette langue), demeure la langue administrative.

Haïti et la francophonie

Articles détaillés :Diaspora haïtienne en France,Communauté haïtienne au Canada,Communauté haïtienne du Québec,Haïtiano-Américains etCommunauté haïtienne en République dominicaine.
Dany Laferrière, écrivain haïtien, a été nommé à l'Académie française en 2013.

Haïti fait partie de lafrancophonie et est membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis sa création et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.

Son entrée à l'Union panaméricaine, l'actuelle OEA (Organisation des États américains), a permis au français de devenir l'une des langues officielles de travail de cet organisme. Tout comme à laconférence de Bretton Woods, quand l'utilisation du français comme langue de travail à l'Organisation des Nations unies naissante ne fut décidée que par une voix de majorité, grâce à celle d'Haïti, qui avait voté en faveur de cette décision[115]. Haïti fut également membre fondateur de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), lors de la création de celle-ci le.

Chaque chef-lieu de département dispose d'un centre de l'Alliance française. Et malgré une influence croissante de l'anglais, du fait de la proximité géographique avec les États-Unis, le français reste en Haïti une langue vivante et très utilisée.

En, Max Jean-Louis, jeune Haïtien alors âgé de20 ans, est élu administrateur du Centre de la francophonie des Amériques, situé àQuébec[116].

Les maires des villes haïtiennes deCap-Haïtien,Pétion-Ville,Carrefour etPort-au-Prince sont membres de l'Association internationale des maires francophones[117].

En 2013, l'écrivain haïtienDany Laferrière est élu au premier tour à l'Académie française. Auteur de nombreux succès, Laferrière a notamment commencé sa carrière littéraire par le romanComment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer. Enfin, on peut aussi noter la présence de l'Institut français en Haïti, qui veille également au rayonnement de la langue française dans le pays[118].

Les langues de la diaspora haïtienne

En raison de ladiaspora haïtienne installée enRépublique dominicaine, auxÉtats-Unis (notamment àMiami et àNew York) et aussi de la forte présence passée deBrésiliens (MINUSTAH et missionnaires) dans le pays, un certain nombre d'Haïtiens savent s'exprimer couramment enespagnol et enanglais.

Une autre partie de cette diaspora s'est dirigée vers les pays ou régions francophones comme laFrance et lesdépartements français d'Amérique, leCanada (auQuébec et notamment àMontréal), laBelgique et laSuisse. Récemment, des dizaines de milliers d'Haïtiens se sont installés auChili et auBrésil.

Société

Éducation

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Article détaillé :Système éducatif en Haïti.
Aide de base à l'éducation par pays donateurs via l'UNESCO vers Haïti, 2015.

Le taux d'alphabétisation est évalué à 62 %[119].

Le système éducatif haïtien reste confronté à d'énormes défis malgré le bond significatif du niveau de fréquentation scolaire (77 % en 2012,EMMUSV, contre 50 % en 2005, selon EMMUS 4), le Programme scolaire universel gratuit et obligatoire (PSUGO), la forte demande d'éducation et le soutien de la communauté internationale.

L'accès demeure encore limité sans compter que la qualité et la gouvernance constituent un défi majeur. Entre autres facteurs ayant conduit à cette situation, on peut citer les contraintes budgétaires se traduisant par un investissement public très limité dans le secteur (autour de 10 % du budget en moyenne), la pauvreté massive de plus de 70 % de la population, une législation inadéquate, des normes et pratiques sociales défavorables, des crises récurrentes telles que les désastres naturels (notamment le séisme du), de même que les capacités organisationnelles et de gestion très limitées du Ministère de l'Éducation nationale.

Selon le dernier recensement scolaire (2011) seule 20 % de l'offre éducative vient du secteur public, le reste étant entre les mains du secteur non-public, la plupart du temps géré sans réglementation et opérant en dessous des normes minimales de qualité. Malgré son importance avérée, l'accès à des activités ciblant les jeunes enfants (0–5 ans) demeure très limité (67 % de taux brut de scolarisation au préscolaire 3–5 ans, MENFP 2011). La faiblesse de la qualité se traduit notamment par des taux moyens de redoublement de 15 % et des taux d'abandon autour de 13 %. Combinés aux entrées tardives, ces facteurs augmentent la proportion des sur-âgés à l'école fondamentale (65 %). On note que le taux de survie en5e année du primaire est faible (25 %). Cette situation préoccupante s'explique en grande partie par la proportion élevée d'enseignants non qualifiés (plus de 65 %), les conditions d'apprentissage défavorables, et la non-application des normes et standards pouvant garantir un enseignement de qualité. Parmi les enfants les plus affectés par l'accès limité ainsi que l'absence de qualité, on peut citer ceux du milieu rural, ceux des familles pauvres des bidonvilles des grands centres urbains, les enfants séparés de leur famille (centres résidentiels, enfants en domesticité, enfants des rues), les enfants handicapés et les enfants déplacés.

Santé

Hôpitaux en Haïti

Quelques-unes des structures hospitalières sont les suivantes :

Pandémie de Covid19 en Haïti

Article détaillé :Pandémie de Covid-19 en Haïti.

Épidémie de choléra

Article détaillé :Épidémie de choléra en Haïti.
Carte de l'épidémie de choléra de 2010.

En, dans des circonstances peu claires, une épidémie decholéra a éclaté. Elle a démarré le long d'un affluent du fleuveArtibonite[120], la rivière Meye, et a rapidement atteint toutes les zones en aval le long de l'Artibonite ; un rapport amène à penser que la souche microbienne aurait été importée lors de l'arrivée de soldats népalais de l'ONU[121].

En, le ministère haïtien de la Santé et de la Population dénombrait plus de 6 500 morts dues à cette épidémie de choléra. Alors que l'épidémie n'avait pas encore été arrêtée, à la mi-, ce même ministère décomptait plus de 540 000 cas de contagions parmi lesquels 7 000 décès[122].

Religion

Article détaillé :Religion en Haïti.
Cathédrale de Les Cayes.
Carnaval de Jacmel en 2014.

Selon leCIA World factbook[123], la distribution des religions est la suivante :

Le vodou (vaudou), religion originaire duBénin et apportée par les esclaves noirs sur l'Île, a été reconnu officiellement comme religion en 2003 sous l'administration du président Jean-Bertrand Aristide[124]. De nombreux Haïtiens pratiquent le vaudou tout en se déclarant d'une autre religion, principalement le catholicisme.

Fêtes, festivals et jours fériés

DateNom françaisNom local
Jour de l'indépendanceJour de l'an
2 janvierJour des Aïeux
12 janvierCommémoration du tremblement de terre de 2010 qui a dévasté Port-au-Prince, Léogâne, Jacmel ; une partie des départements de l'Ouest et du Sud-Est d'Haïti (Jacmel) (jour férié)
7 février (tous les cinq ans)Investiture du Président élu
7 avrilMémoire deToussaint Louverture, précurseur de l'indépendance
Jour de l'Agriculture etdu Travail
18 maiFête du Drapeau et de l'Université
27 juinNotre-Dame du Perpétuel Secours, patronne d'Haïti
15 aoûtNotre-Dame de l'Assomption
17 octobreMémoire deJean-Jacques Dessalines, père de la Nation
Tous les Saints
2 novembreCommémoration des Fidèles défuntsFête des morts
18 novembreBataille de Vertières, dernière bataille de laguerre de l'indépendance
25 décembreNativité deJésus-ChristNoël

Droits LGBT

Article détaillé :Droits LGBT en Haïti.

En 2008, quelques personnes ont défilé lors de la premièremarche des fiertés du pays. En 2010, à la suite du tremblement de terre touchant l'île et les problèmes qui en découlent, le groupe FACSDIS est fondé àPort-au-Prince. L'association vise à regrouper et se battre pour les droits des femmes lesbiennes et bisexuelles. Le 17 mai 2012 a eu lieu le premier congrès national contre l'homophobie. La même année, l'associationKouraj crée le mouvement M pour lutter contre l'homophobie.

Téléphonie et internet

Écolières employant un ordinateur portable.

Le réseau de téléphonie mobile est peu développé en Haïti, mais l'offre de service est en progression notable. En 2008, seulement428 personnes sur 1 000 disposent d'un téléphone mobile, tandis que300 personnes ont accès à internet[125]. Néanmoins, grâce à l'arrivée de nouveaux opérateurs téléphoniques et fournisseurs d'accès à internet à l'instar de la Natcom[126], entreprise haïtiano-vietnamienne, en 2011 et l'extension du réseau de la Digicel, beaucoup de progrès sont réalisés dans ce secteur. Par ailleurs, la jeunesse haïtienne est très connectée.

Criminalité

La criminalité a significativement augmenté depuis 2018, notamment du fait de la crise économique.

De 2016 et 2018, on enregistrait une moyenne de 50 enlèvements par an, contre plus de 1 000 en 2021, et le nombre d'homicides a été multiplié par cinq[127]. Les bandes criminelles contrôlent de nombreux quartiers et se livrent de sanglantes guerres de territoire, poussant des milliers d'habitants à fuir[128].

Ces bandes criminelles « tirent leurs ressources des enlèvements, du racket, de leurs liens avec l'élite économique. [Elles] sont moins le fruit de l'absence de l'État haïtien que de la privatisation de ses services. La force publique a été déléguée aux bandes armées afin de réprimer la contestation sociale, d'asseoir le pouvoir des dirigeants et d'assurer leur impunité. De nombreuses enquêtes mettent en évidence la responsabilité de hauts fonctionnaires d'État et d'agents de police dans les attaques de gangs, ou en les approuvant.

Lemassacre des habitants de La Saline, en 2018, perçus comme opposants, est l'œuvre de l'administration Moïse », note le politologue Frédéric Thomas[129].

L'assassinat de Jovenel Moïse la nuit du 6 au 7 juillet 2021 par un commando armé entré dans sa résidence privée à Port-au-Prince semble participer de ce contexte, et il a aggravé la situation[130]. 40 suspects avaient été rapidement arrêté par la police haïtienne (dont une vingtaine demercenaires colombiens), puis l'enquête a localement piétiné en raison d'un système judiciaire défaillant[130]. Elle s'est cependant poursuivie sous l'égide de la justice américaine, car c'est enFloride que le complot semble avoir été préparé. Et en mars 2023, dans le cadre de l'enquête criminelle, 4 nouveaux suspects s'ajoutaient aux 7 déjà emprisonnés aux États-Unis pour leur participation supposée à l'assassinat du président Moïse (en juillet 2021)[130]. Arrêtés en Floride où ils habitent, ils sont accusés d'avoir planifié mais aussi financé l'assassinat. Selon Matthew Olsen, chargé des questions de sécurité nationale au ministère de la Justice, trois d'entre eux : Arcangel Pretel Ortiz (Colombien, âgé de 50 ans), Antonio Intriago (Vénézuélien de 59 ans), et Walter Veintemilla (Américain originaire de l'Équateur, 54 ans), sont des patrons de sociétés de sécurité privée du sud de laFloride, qui dans cette affaire criminelle, « cherchaient à tirer des bénéfices » d'un changement de président, en échange de « contrats dans le domaine de la sécurité et de la construction auprès de ceux qui étaient censés prendre le pouvoir après la chute du président Moïse »[130]. Le dernier suspect (Frederick Bergmann) est un Américain de 64 ans, qui les aurait matériellement aidé. L'acte d'accusation précise qu'Ortiz et Intriago dès février 2021 discutaient avecChristian Sanon (Américano-Haïtien « qui souhaitait devenir président d'Haïti » et fin avril 2021, Veintemilla s'était joint à eux pour, alors, susciter uneémeute ayant pour objet de pousser le président à la démission. Pour cela, ils avaient recruté d'anciens soldats colombiens (d'avril à juin 2021) et préparé l'achat d'armes[130]. Puis, toujours selon l'accusation, constatant que Christian Sanon ne pouvait être légalement élu et qu'il n'était pas assez populaire pour être élu président, les complotistes ont passé un « contrat » avec un ancien juge de la Cour suprême haïtienne, qui s'était aussi engagé à servir leurs intérêts une fois au pouvoir, envisageant cette fois un assassinat, avec « l'appui » de cinq complices (déjà arrêtées et transférées aux États-Unis entre mars 2022 et mars 2023, dont deux sont des ex-militaires colombiens)[130]. Parmi ces 11 inculpés, 9 le sont pour « complot en vue de tuer une personne en dehors des États-Unis » ; ils encourent pour cela la peine de mort. Christian Sanon et Frederick Bergmann sont eux poursuivis pour exportation illégale degilets pare-balles vers Haïti[130].

Début mars 2023, un rapport de l'ONU s'inquiète du fait que desarmes à feu de calibres de plus en plus élevés sont illégalement transportées à Haïti, contribuant à un niveau de violence croissant (de 2019 à 2022, le nombre d'homicides a doublé, passant de 1.141 à 2.183, alors que les enlèvements restent courants)[131].

Culture

Article détaillé :Culture d'Haïti.

Presse papier, presse en ligne

Article connexe :Liste de journaux en Haïti.

Dans la catégorie de la presse hebdomadaire, citons par exemple :Haïti Liberté etHaïti Progrès. Dans la catégorie de la presse quotidienne, citons :Le Matin etLe Nouvelliste.

Dans la catégorie de la presse en ligne, citons :Balistrad.

Littérature

Article détaillé :Littérature haïtienne.
Le grand écrivainAlexandre Dumas est affilié à Haïti.

Lalittérature haïtienne et la viepolitique ont toujours été fortement imbriquées, à tous les stades de l'histoire d'Haïti. Les intellectuels haïtiens se sont tournés, successivement ou simultanément vers laFrance, l'Angleterre, les États-Unis, le Canada et puisent aux sources des traditionsafricaines. Dans le même temps, l'histoire d'Haïti a toujours été un matériau riche d'inspiration pour la création littéraire, avec ses héros, ses soulèvements, ses cruautés et ses rites.

Musées

Article détaillé :Liste de musées en Haïti.

Peinture, cinéma et artisanat

Articles détaillés :Peinture haïtienne etCinéma haïtien.
Acrylique deLevoy Exil, 1996.

La peinture haïtienne se caractérise à la fois par ses sources d'inspiration populaires, spirituelles, et par un style original incarné par les artistesnaïfs.

L'artisanat haïtien, quant à lui, est riche et varié. Et quelques-uns des objets fabriqués ou quelques-uns des matériaux qu'il utilise sont :

  • les objets pailletés ;
  • la terre cuite ;
  • le papier mâché artisanal.

Culture vestimentaire

Parmi certains des vêtements représentatifs de la culture vestimentaire haïtienne citons :

  • La robe quadrillée, commune à plusieurs pays desAntilles, est appelée « robe Carabela ou Karabela » en Haïti ;
  • La jupe se porte avec un chemisier à manches ou à volants, et un accessoire de tête fait dans le même tissu.

Musiques et danses

La culture haïtienne offre une très grande diversité concernant la danse, et citons par exemple :

Également, s'agissant des musiques représentant la culture et les traditions haïtiennes, citons :

  • laméringue ;
  • letwoubadou ;
  • lerara ;
  • le rabòday ;
  • tandis que le style musical africain, très en vogue, gagne progressivement du terrain.

Cuisine

Soupe joumou.

À base de pois

Il existe différentes variétés de pois, ce qui explique la grande diversité des plats qui les utilisent :

  • Riz sauce pois ;
  • Riz collé.

Architecture

Exemple de maison dans le stylegingerbread àPort-au-Prince.

Personnalités d'Haïti

Article détaillé :Liste de personnalités d'origine haïtienne.

Notes et références

Notes

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