L'hôtel des Invalides est unmonumentparisien, situé dans le7e arrondissement, dont la construction est ordonnée parLouisXIV par l'édit royal du[2], pour accueillir lesinvalides de ses armées. Demeuré fidèle à cette mission, il abrite en plus de l'Institution nationale des invalides, la cathédrale Saint-Louis des Invalides, plusieurs musées et unenécropolemilitaire avec notamment letombeau deNapoléonIer. Siège de hautes autorités militaires comme legouverneur militaire de Paris, il rassemble aussi nombre d'organismes dédiés à la mémoire des anciens combattants et au soutien des soldats blessés.
Le roiLouis XIV souhaitait, comme ses prédécesseursHenri II de France,Henri III de France[3],Henri IV de France[4], assurer aide et assistance aux soldats invalides de ses armées, afin que « ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie […] passent le reste de leurs jours dans la tranquillité », dit l'édit royal du. Néanmoins, au-delà du geste humanitaire, Louis XIV a aussi des desseins parfaitement politiques. Ces invalides, issus pour la plupart de laguerre de Trente Ans, font mauvaise figure, traînant sur lepont Neuf, souvent mêlés aux rixes de rues, et la population se plaint de ce comportement. Le roi reloge les invalides dans certaines abbayes en les imposant commeoblats, contribuant ainsi à renforcer les rangs duclergé, mais militaires comme religieux fuient cette solution, les premiers refusant une vie aussi stricte que celle de la vie monacale et devenant mendiants, valets, voleurs, commensaux de maladreries ou de couvents. De plus, ne cachant plus ses projets de conquête, Louis XIV doit redorer l'image de son armée auprès de la population, mais aussi sa propre image aux yeux de ses soldats[5].
En1659, après letraité des Pyrénées, Louis XIV reprend l'idée deRichelieu qui avait fait transformer, en1634, le château deBicêtre en un établissement pour l'entretien des soldats invalides (la « commanderie Saint-Louis »). Le projet ne se concrétise que onze ans plus tard, lorsque le roi crée parordonnance royale du l'hôtel des Invalides, destiné aux militaires âgés, blessés ou inaptes à la guerre. L'établissement qui répond aux fonctions d'hôpital, d'hospice, de caserne et de couvent, est exempté d'impôts et administré par un gouverneur. Les soldats sont entretenus par des fonds prélevés sur les revenus des prieurés et des abbayes[6].
Situés dans laplaine de Grenelle dans le quartier duGros Caillou, alors faubourg deParis, les travaux des bâtiments principaux (logements, infirmerie, réfectoire) sont confiés à l'architecte du roiLibéral Bruant parLouvois,secrétaire d'État de la Guerre. Ils sont destinés au logement et à l'entretien des invalides ou des vieillards sans fortune qui ont servi dans les armées. Pour que « ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie… passent le reste de leurs jours dans la tranquillité… » précise l'édit royal[7].
Libéral Bruant a de 36 ans, il a déjà réalisé l'hospice de la Salpêtrière. Son projet est sélectionné par Louis XIV parmi les huit proposés. Il conçoit une organisation en cinq cours, centrée sur la plus grande : lacour royale, entourée de quatre corps de logis. Il reprend ainsi le plan de l'Escurial, le palais monastère dePhilippe II d'Espagne, près deMadrid, de plus il s'inspire aussi des hôpitaux de l'époque (la Salpêtrière, l'hospice des Incurables). Les travaux sont menés entre mars1671 (la première pierre est posée le) et février1674, ce qui peut être qualifié de rapide grâce à l'aide que lui apportent Louvois et ses intendants, les trois frères Camus. Lors de l'inauguration de l'hôtel en octobre1674 parLouis XIV en personne, les premiers pensionnaires sont accueillis. Néanmoins, à cette date, la construction de l'église n'est pas encore commencée. La face arrière de la grande cour est détruite moins d'un an après son achèvement, pour laisser place aux fondations du grand dôme. Les matériaux de construction, notamment la pierre de craie, sont débarqués au niveau d'un port aménagé sur laSeine au niveau du futurpont Alexandre-III[8].
Les plans deJules Hardouin-Mansart prévoyaient aussi une vaste esplanade avec une monumentale colonnade pour mettre en valeur le dôme au sud, mais elles ne furent jamais réalisées.
L'église royale, initialement prévue parBruant, bute sur la construction. Louvois, qui y voit l'occasion de mettre à l'écart l'un des protégés de son rival,Colbert. Il détourne Bruant vers d'autres travaux de ponts et chaussées et à partir de mars1676, il confie l'ouvrage àJules Hardouin-Mansart, qui travaille également aux pavillons d'entrée et aux infirmeries. La construction de l'édifice religieux dure près de trente ans. Elle n'est achevée que le, date de la remise des clés par l'architecte auRoi-Soleil. Cette longue construction prend un tournant à la mort de Colbert, dont les restrictions étouffaient la construction. Louvois le remplace au ministère, il quadruple la mise de cent mille livres allouée à la construction du dôme par Colbert. Néanmoins, celui-ci se fait très présent sur le chantier et n'hésite pas à harceler les fournisseurs en pierre, les retardataires tels que Carel. Louvois montre un attachement aux Invalides, dans lequel il souhaite reposer après sa mort. Le, il est inhumé dans l'église, sans avoir vu la fin des travaux sur le dôme. En1699, son mausolée n'est toujours pas achevé, le roi n'ayant pas libéré les crédits à cet effet. On soupçonneMadame de Maintenon, épousemorganatique du roi et adversaire deLouvois de retarder la construction. Le, le corps de Louvois quitte son hôtel des Invalides, il est inhumé dans l'église ducouvent des Capucines qu'il avait fait construire au débouché de laplace Vendôme. Néanmoins, celui-ci reste présent par un joli jeu de mots : parmi les décorations d'armes sur une lucarne, l'une présente étrangement un animal sortant des hautes herbes fixant la cour. En effet, d'ici le « loup voit »[9].
En 1756 par Pérau.
Le lieu devient alors une véritable promenade pour les Parisiens qui se mêlent ainsi à la population militaire. Les cérémonies qui s'y déroulent attirent de nombreux spectateurs. Les Invalides restent pour la monarchie le projet de Louis XIV.Louis XV ne s'y rend pas, etLouis XVI qu'à de rares occasions, durant lesquelles il salue toujours la performance de cette institution. Autre invité illustre de l'époque monarchique, le tsarPierre Ier de Russie s'y rend en avril1717.
Le bâtiment est double, même s'il existe une continuité architecturale : la nef constitue l’église des soldats, le chœur, sous la coupole, est qualifié d’église du dôme. Cette distinction est concrétisée par la mise en place, en1873, d'une grande verrière, séparant les deux parties.
L'hôtel des Invalides comprend alors l'église, une manufacture (confection d'uniformes et imprimerie), un hospice (« maison de retraite ») et un hôpital militaire. Les ateliers initiaux sont rapidement abandonnés afin d'aménager des chambrées supplémentaires.
Lundi, à la nuit tombée, les barricades se lèvent dansParis. Le baronPierre-Victor de Besenval, lieutenant général des armées du roi et colonel du régiment desgardes suisses, est chargé de la protection de la ville, mais celui-ci, face à la menace, s'est retranché avec ses troupes dans son camp installé auChamp-de-Mars. La foule s'arme de bâtons et petit à petit pille le couvent Saint-Lazare. Le gouverneurCharles François de Virot de Sombreuil, chargé des Invalides, sait que ce climat s'est propagé dans les propres rangs de son institution. Les réformes impopulaires du comte de Saint-Germain, ministre de la Guerre deLouis XVI, ont mis à dos le gouverneur royaliste et son état major. Parmi les invalides eux-mêmes, la proximité avec lesloges maçonniques et la cohabitation avec les soldats français rescapés du corps expéditionnaire deLa Fayette durant larévolution américaine, entraînent un élan de sympathie pour le mouvement révolutionnaire.
Le lendemain,, à sept heures du matin, le Comité permanent des électeurs, siégeant à l'hôtel de ville, envoieEthis de Corny, procureur du Roi, afin de réclamer les armes stockées aux Invalides. Celui-ci arrive à neuf heures, avec son escorte armée. Le gouverneur, ne disposant que de sa garde et d'une compagnie d'artilleurs, refuse de livrer les armes sans ordres formels du roi. Déjà la veille au soir,Sombreuil avait reçu la demande de fournir les armes au peuple. Il avait alors compris l'intérêt de ce stock pour la foule et avait employé20 invalides pour retirer les chiens des fusils et ainsi les rendre inutilisables. Mais ceux-ci prirent du retard, sûrement pour soutenir l'action révolutionnaire, et l'idée fut abandonnée.Sombreuil explique alors àEthis de Corny qu'un courrier est parti pourVersailles, et lui demande d'attendre la réponse. Néanmoins la foule qui se masse autour des Invalides refuse la demande et se lance à l'assaut du bâtiment. L'ordre est donné aux artilleurs de faire feu sur la foule mais pas un seul tir ne se fera entendre. Les invalides eux-mêmes ouvrent les grilles. La prise des Invalides permettra à la foule de récupérer 32 000 fusils et27 canons, qui serviront à laprise de la Bastille.
Le, Sombreuil ne peut calmer ses hommes. Il donne alors sa démission, qui sera refusée par le roi, qui lui demande d'attendre que l'Assemblée prenne une décision quant au sort de l'institution. Le dossier sera examiné bien plus tard en1791 par laConstituante, chargeantEdmond Louis Alexis Dubois-Crancé du dossier, celui-ci étant déjà chargé du dossier de la réorganisation de l'armée. Celui-ci souhaite la fermeture de l'hôtel pour faire des économies et augmenter la solde des 30 000 soldats invalides répartis dans tout le pays. Les malades seraient alors répartis dans les83 « hospices de la Patrie » que la Constituante cherche à créer. Le bâtiment serait revendu à la Mairie de Paris, qui pourrait alors le réutiliser comme prison. Le projet est débattu, les invalides eux-mêmes sont divisés, l'abbéJean-Sifrein Maury est l'un des plus grands détracteurs de l'idée d'une fermeture d'un établissement qu'il juge être « un exemple pour toute l'Europe ».
Le[10], laConstituante tranche le maintien de l'édifice et de son statut, mais sous le nouveau titre d'« hôtel national des militaires invalides », qui sera à la charge d'un comité électif du département de Paris. Ce nouveau statut sera contesté par une partie du personnel (entre autres le héros de laprise de la Bastille, Cordier, et la responsable de l'infirmerie, la veuve Piat), et sera finalement supprimé le puis remplacé par une Agence révolutionnaire, composée deJacobins. Ceux-ci feront arrêter Sombreuil, qui sera guillotiné à tort avec son fils Stanislas, le. Depuis, l'hôtel avait déjà été maintes fois pillé, les emblèmes royaux et symboles religieux martelés, les cours rebaptisées (la cour Royale devient celle de la République, celle de l'Infirmerie en celle de l'Humanité, celle du Gouverneur en celle des sans-culottes…). Les quatre vertus qui ornaient le lanternon du dôme seront d'ailleurs saisies, fondues, pour devenir des balles. Le symbole de Louis XIV subit ainsi les foudres de la Révolution. Néanmoins, avec la déclaration de guerre contre l'Autriche du, le gouvernement révolutionnaire n'hésita plus à se tourner vers ses anciens soldats ; les emblèmes ennemis sont présentés aux Invalides, des hommes à poigne sont nommés à la tête de l'institution pour la redresser, tel queLouis-Adrien Brice de Montigny, épaulé de l'adjudant-général Dumesnil et du général de divisionJean-François Berruyer. Avec le temps, l'institution retrouve ses marques. Mais c'est un nom qui viendra unir les pensionnaires. Les blessés de lacampagne d'Italie ne parlent déjà que de lui : le jeune généralNapoléon Bonaparte.
Renomméhôtel national des Militaires invalides[11], il est menacé de disparition, mais le jeune général n'a jamais cessé d'entretenir avec les Invalides un rapport étroit. C'était pour lui, à ses débuts, une manière de se légitimer et de gagner le cœur des soldats. Le, l'anniversaire de la fondation de la République, menée par lePremier consul, se tient aux Invalides; le discours prononcé par son frère,Lucien Bonaparte, fait vibrer la corde nationale des vieux soldats. Le, lors de la visite de Bonaparte à l'opéra, uncomplot mené parCadoudal fait exploser une bombe, les soldats invalides adressent immédiatement leur soutien et leurs vœux d'avenir. Avec l'annonce dusenatus-consulte du, proclamant l'Empire, les vieux révolutionnaires s'inquiètent.
Alors, Napoléon ruse, il décale l'anniversaire de laprise de la Bastille au lendemain, un dimanche, jour de repos. La ruse tient au fait qu'en même temps, il prépare une cérémonie nouvelle qui, elle aussi, prendra place aux Invalides. Ainsi, le a lieu en la chapelle des Invalides une fastueuse cérémonie officielle : la toute première remise de médailles de laLégion d'honneur par Napoléon aux officiers méritants.
La cérémonie est réglée au millimètre.Joséphine, ses belles-sœurs et ses dames d'honneur devancent Bonaparte qui quitte lesTuileries à midi, monté sur un cheval richement harnaché. Il est escorté de ses maréchaux, aides de camp, colonels, généraux de sa garde et grands officiers, et entouré d'une interminable haie de soldats, l'accompagnant jusqu'à l'entrée du dôme. Le nouveau gouverneur des Invalides, le général-sénateurSérurier, ainsi que le cardinal De Belloy viennent à sa rencontre, Napoléon s'installe sur le trône installé dans le chœur. Depuis l'inauguration de Louis XIV en1706, on n'avait connu pareille gloire pour le monument. Hauts militaires, Clergé et grands savants se disputent les meilleures places, alors que les élèves dePolytechnique et les invalides, installés sur des gradins, assistent à tout ce beau spectacle.
Après les discours vient le moment des décorations. Napoléon lui-même reçoit la Légion d'honneur des mains de son petit-fils et neveu, leprince Louis, mais celui-ci le détache de son habit et préfère alors décorer le cardinalGiovanni Battista Caprara. Le noble geste attire la sympathie de la foule. Au pied de Napoléon se trouvent deux bassins, l'un contenant les légions en or pour les grands officiers, commandants et officiers, l'autre d'argent pour les chevaliers, il commence la distribution en épinglant les croix à la poitrine de chacun. On y retrouve de brillants militaires,Kellermann,Oudinot,Suchet,Marmont… mais aussi les cardinaux comme Belloy ouFesch, des scientifiques commeMonge, fondateur de Polytechnique, le chimisteBerthollet, les astronomesLalande,Cassini ouMéchain, le chirurgienPelletan, le savant apothicaireParmentier, ancien employé des Invalides, et bien d'autres: peintres, musiciens, botanistes, cuisiniers… À chacun d'eux il touche un mot, sur leurs blessures, leurs travaux, leurs souvenirs communs… Après la cérémonie, leTe Deum dePierre Desvignes retentit dans le chœur de la chapelle impériale, alors que Napoléon repart avec le grand-maître des cérémonies, M. De Ségur, et legrand chambellanTalleyrand.
L'Empereur y place le en grande pompe l'épée duroi de PrusseFrédéric II, acquise à la suite de sa victoire le à la bataille dePotsdam.
Napoléon se rendra à plusieurs reprises écouter les récriminations de ses anciens compagnons d'armes. Le, il concède à l'hôtel un budget de 6 millions defrancs de l'époque. C'est pour les Invalides un véritable âge d'or que cePremier Empire.
LeNapoléonIer en petit caporal deCharles Émile Seurre, avec sonbicorne et saredingote grise ouverte sur son uniforme des chasseurs de la Garde, main gauche glissée dans le gilet et lunette télescopique dans la main droite, les boulets à ses pieds rappelant qu'il a été artilleur[12]. Cour d'honneur de l'hôtel des Invalides.
En 1814, les Invalides sont rebaptisés « hôtel royal des Invalides », mais dans le cœur des militairesbonapartistes ils restent le lieu emblématique de leur héros. Avec la chute deCharles X et l'avènement deLouis-Philippe Ier, les bonapartistes sont libres d'afficher leur fidélité et la question du retour des cendres peut être posée.Victor Hugo etAlexandre Dumas réclament ce retour. Finalement, c'estAdolphe Thiers qui, à l'Assemblée, parvient à faire basculer le débat. Le retour des cendres lui semble un beau symbole du retour d'une France puissante. Si Louis-Philippe Ier reste réticent, son filsle duc d'Orléans est enthousiaste. Le, jour de la saint Louis-Philippe, celui-ci accepte la requête d'Adolphe Thiers.Charles de Rémusat, ministre de l'Intérieur, demande alors à l'Assemblée, un crédit d'un million de francs pour financer le retour des restes et la construction d'un tombeau dont l'emplacement est déjà désigné : les Invalides, déjà choisies par Napoléon lui-même. Lorsque le deuxième million réclamé à l'Assemblée est refusé, la presse se déchaîne : les royalistes y voient un affront, les républicains une somme colossale, les bonapartistes une dépense naturelle. Leprince de Joinville est chargé du transfert à bord deLa Belle Poule et deLa Favorite le deToulon, revenant le àCherbourg. Mais coup de théâtre entre deux, le gouvernementAdolphe Thiers vient de chuter et celui-ci est remplacé par lemaréchal Soult qui chargeFrançois Guizot des Affaires étrangères, et ainsi donc du rapatriement. Or celui-ci est un fervent adversaire deThiers ainsi qu'un anti-bonapartiste. Joinville se retrouve alors bloqué à Cherbourg, attendant des ordres qui n'arrivent pas. Si le chantier avance à grands pas sous la houlette des maîtres d'œuvreHenri Labrouste etLouis Visconti, la cérémonie, elle, n'est pas prête. Néanmoins,la Dorade peut enfin remonterla Seine pour accoster àCourbevoie au cri de « Vive l'Empereur ! ».
À partir de1871, sous latroisième République, l'hôtel se dote très tôt d'une fonction muséographique : musée d'artillerie en1872 et musée historique des armées en1896, réunis enmusée de l'armée en1905. En 1896, il n'y a qu'une quarantaine d'invalides dans l'hôtel[11].
Monument aux morts inauguré en 1925, en face de laplace Vauban.
Différents décors ont eu une existence temporaire : outre la statue d'Eugène de Beauharnais installée entre1870 et1970 dans l'avant-cour du côté de l'Esplanade, les chars du Maréchal Leclerc, l'avion de Guynemer et bien d'autres témoins de l'histoire militaire duXXe siècle, on peut citer notamment les grandes fresques du peintreBénédict Masson représentant des scènes de l'histoire de France depuis les origines, commencées sous le second Empire et jamais achevées. Restaurées en 1913, elles ont définitivement été effacées par les restaurations de la fin duXXe siècle.
Lastatue en pied de Napoléon dans la cour d'honneur a connu des vicissitudes : commandée par Louis-Philippe au sculpteurCharles Émile Seurre pour être installée au sommet de lacolonne Vendôme en1833, elle est remplacée sousNapoléon III par une statue jugée plus digne représentant Napoléon dans la toge deCésar. C'est cette statue qui sera abattue par laCommune de Paris. En attendant, la statue de Seurre est installée au rond-point de Courbevoie[13], situé dans l'axe historique de l'Ouest parisien. À la chute duSecond Empire, elle est déboulonnée par les Parisiens, qui croient la rumeur selon laquelle les Prussiens veulent l'attacher par le cou et la traîner le long des rues de la capitale. Devant être transférée aux Invalides pour échapper aux Prussiens en1870 et à la Commune en1871, elle est placée sur une barge de la Seine, mais elle tombe à l'eau (accident ? Jetée intentionnellement ?). Une rumeur prétendit que la tête en bronze se sépara du corps lors de la chute et que la tête actuelle ne serait pas l'originale. Elle est repêchée en1876 et placée dans les réserves des Invalides. Restaurée, à l'initiative de la Société des amis du musée de l'Armée, elle trouve le sa place actuelle aux Invalides[14]. Elle est remplacée à Courbevoie par le groupe sculptéLa Défense de Paris, inauguré en1883.
L'hôtel des Invalides accueille une centaine de grands invalides de guerre desarmées françaises. L'administration chargée de cette mission est l'Institution nationale des invalides. C'est aussi resté le lieu parisien emblématique de l'armée française, et de ce fait lacour d'honneur de l'hôtel des Invalides est un cadre privilégié pour de nombreuses cérémonies militaires.
L'église Saint-Louis-des-Invalides se composait de deux espaces contigus qui partageaient initialement le même sanctuaire :
Le dôme des Invalides, aujourd'hui désacralisé, chapelle à l'usage exclusif de la famille royale, puis panthéon militaire ;
l'église des soldats, aujourd'hui cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, construite pour les pensionnaires des Invalides, déclarée « cathédrale » dudiocèse aux armées françaises en 1986[15].
Ces deux espaces sont séparés par une verrière conçue par l'architecteAlphonse-Nicolas Crépinet en 1873 et achevée en 1876[16].
Le plan général de l’édifice au sol, parJules Hardouin-Mansart, est simple : une croix grecque inscrite dans un plan carré. Chacune des façades extérieures est composée de deux ordres superposés, soulignés par un porche surmonté d’un fronton triangulaire. Elle est couronnée un dôme culminant à 90 mètres[17] surmonté d'unlanternon portant la hauteur totale à 107 mètres (351 pieds).
Le dôme est posé sur un haut tambour à deux étages ornés de hautes fenêtres. C’est à ce niveau que la très grande rigueur « classique » de l’architecture évolue sensiblement : les formes se compliquent plus l'on s’élève en hauteur, d'une architecture à structure carrée au sol surmontée de frontons triangulaires, on passe insensiblement à des formes complexes où les courbes dominent peu à peu en s'élevant : tambour, volutes, dôme, oculi… Le premier étage du tambour est entouré de contreforts qui supportent la doublecoupole en pierre à l'intérieur. Ces contreforts, inspirés de ceux deSaint-Pierre de Rome, sont intercalés avec de hautes fenêtres aux linteaux courbés, ils sont chacun ornés de deux colonnes géminées comme pour les entrefenêtres où il n'y a pas de contreforts. Ces contreforts, au nombre de huit, ne sont pas disposés régulièrement aux points cardinaux de l’édifice mais regroupées par deux du fait de l'emplacement des piliers sur lesquelles ils sont posés qui sont situés à l'intérieur de l'édifice groupés par deux aux quatre coins de la croisée, donc de biais par rapport aux faces externes du monument. Des petites volutes typiquement baroques complètent ces contreforts à la base du deuxième étage du tambour, comme à l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce et à l’image de laSalute deVenise.
Ledôme de couverture proprement dit, de forme ovoïde, entouré de pots à feu, est fait d'une couverture de plomb sur une solide charpente en bois de chêne. Il est constitué de douze compartiments dorés et décorés de trophées dans lesquels se dissimulent deslucarnes. Enfin, le dôme de couverture est surmonté d’un haut lanterneau élancé entièrement doré qui n'est pas sans rappeler des formesgothiques. C’est un pavillon carré, posé en biais par rapport à la façade, aux angles décorés de colonnes sur lesquelles sont disposées des statues, il est surmonté d’un obélisque effilé terminé d’une croix. La construction de ce dôme a été achevée en1708, 27 ans après la pose de la première pierre.
Il a été redoré en1807,1830,1839,1937 et pour la dernière fois en1989, nécessitant12 kilos d’or à cette occasion[18].
À l'intérieur, sous le dôme de couverture en charpente, il y a deuxcoupoles enpierre de taille qui composent deux plans scénographiques. Elles sont ornées de fresques représentant les figures de plusieurs saints peintes parJean Jouvenet et une immense composition deCharles de la Fosse qui représenteSaint Louis dans son manteau d'hermine auxemblèmes royaux (lafleur de lys) remettant son épée àJésus-Christ en personne, entouré d'anges musiciens.
Dans l'esprit de Louis XIV, l'Hôtel des Invalides doit non seulement soigner les invalides de guerre mais aussi veiller à la moralité de ses pensionnaires : comme à l'Escurial la place d'honneur sera donc réservée à une église, logiquement placée sous le patronage deSaint Louis, roi de France[19]. Elle a été construite à partir de 1676 parJules Hardouin-Mansart, après la conception parLibéral Bruant, l'architecte de l'hôtel des Invalides. L'église, siège d'uneparoisse du diocèse de Paris jusqu'en1791[20], a été ouverte pour les soldats dès1679. Le tintement de la cloche leur rappelait leurs devoirs spirituels : prière du matin et du soir et assistance obligatoire à la messe et aux vêpres le dimanche et les jours de grandes fêtes[19].
On peut y voir, accrochés sous la voûte selon une tradition ancienne, lesdrapeaux et bannières pris à l'ennemi. Le Premier Consul désirait y installer les chefs-d'œuvre d'art envoyés d'Italie en France après letraité de Tolentino ; mais, face aux réticences deDavid, il accepta la suggestion de l'architectePierre Fontaine de plutôt suspendre aux voûtes les drapeaux pris à l'ennemi[21]. À droite, près de l'entrée, se trouvent également une borne de lavoie de la Liberté, puis uneborne de la Terre sacrée.
Le projet de colonnade de Saint-Louis-des-Invalides
Jules Hardouin-Mansart avait prévu de doter l'église des Invalides d'une colonnade inspirée de celle de labasilique Saint-Pierre de Rome mais moins fermée que celle-ci[22].
La colonnade devait être indépendante de l'église afin de laisser à celle-ci son autonomie monumentale. Elle se serait appuyée à quatre pavillons, coiffés de petits dômes, qui auraient atteint la hauteur du socle rectangulaire de l'église. À ce demi-cercle de pierre eût répondu un demi-cercle d'eau constitué de fossés, l'ensemble délimitant un grand parvis.
Lepont Alexandre-III a été construit dans l'axe de l’hôtel des Invalides.Les Invalides sous Louis XIV, vue depuis le nord.
Le dôme doré des Invalides constitue un des points de repère du paysageparisien.
SousLouis XIV, les Invalides étaient situés dans la rase campagne, en bordure des zones urbaines de la ville de Paris d'alors mais en dehors, les bâtiments étaient ainsi entourés de champs et de prairies. À l'origine, l'entrée principale des Invalides, du moins celle qui accueillait le roi en grande pompe, se situait plutôt au sud, au niveau de la Chapelle royale (le dôme), là où était prévu un grand parvis avec une colonnade pour l’accueil du roi et de la cour venant depuisVersailles. De larges allées rayonnantes bordées d'arbres ont donc été tracées au sud dans la campagne. Avec l’agrandissement de la ville de Paris dans les périodes ultérieures, les Invalides se sont retrouvés au cœur de la ville, et toute cette campagne périphérique est aujourd'hui très densément urbanisée, l'urbanisation a intégré ces anciens tracés. Les anciennes allées entourant les Invalides et celles qui y mènent sont donc devenues des avenues et des boulevards urbains importants dans ce qui est aujourd'hui le7e arrondissement : l'avenue de Breteuil notamment, mais aussi l'avenue de Ségur, l'avenue de Villars, l'avenue de Tourville, leboulevard des Invalides, et leboulevard de La Tour-Maubourg. L'avenue de Lowendal, quant à elle, a été ajoutée plus tard.
Depuis l'origine, le parvis nord de l’hôtel se prolonge au-delà des limites de l'hôtel au nord par une large esplanade publique jusqu'à la Seine, devenue l'actuelleesplanade des Invalides, le long de laquelle se trouvent aujourd'hui les ambassades d'Autriche et deFinlande, lagare des Invalides et l'hôtel du ministre des Affaires étrangères. Deux espaces cimentés aux extrémités nord servent de terrain de jeu auxpatineurs à roulettes. L'esplanade des Invalides est un des grands espaces libres de construction à l'intérieur deParis, tout comme leChamp-de-Mars et lejardin des Tuileries. Au bout de cette esplanade, qui accueillit l'Exposition universelle de 1900, lepont Alexandre-III a été construit sur la Seine dans l'axe de l’hôtel des Invalides et de son dôme pour les mettre en valeur dans la perceptive d'une avenue triomphale, ce pont est considéré comme le plus luxueux de Paris, il mène de l'autre côté de la Seine auPetit Palais et auGrand Palais construits le long de cet axe.
Lacour d'honneur de l’hôtel des Invalides (ces bâtiments sont aujourd'hui occupés par le musée de l'Armée).
Les soldats invalides n'accédaient aux Invalides qu'après dix années de service dans l'Armée, puis porté à vingt en1710 et à dix-huit ans à partir de 1729, soit trois engagements[23]. La charge était remise au gouverneur de l'hôtel, car le lieu était considéré à la fois comme un bâtiment religieux, mais à l'organisation militaire, de vérifier les différents dossiers de candidature. Ainsi lesprotestants, les marins et les malades des écrouelles furent refusés à l'époque deLouis XIV. Religieuse donc, par le refus des protestants à partir de 1685[24], mais aussi par la formation de quarante jours que chaque soldat recevait à son arrivée par les prêtres. Cette instruction religieuse fut souvent descendue à quinze jours pour les officiers. Une différence que l'on retrouve dans le logement. Par deux ou trois, les officiers ont le droit à une chambre chauffée. Pour les soldats, des dortoirs de cinq ou six lits. La qualité des couvertures et la forme des lits en sont d'autres preuves. AuXVIIe siècle, on compte 343 chambres de soldats et 41 chambres d'officiers, pour un total de 2 140 lits[25].
La vie quotidienne y est agréable, ils se promènent librement, allant dans l'un des huit chauffoirs dont deux étaient considérés comme « fumeurs ». Si les femmes sont interdites, les soldats mariés pourront découcher deux fois par semaine. Interdiction de boire ou manger dans les chambres, et interdiction à toute forme de commerce sous peine d'exclusion. Les premiers invalides rescapés de laguerre de Trente Ans sont admis dès la fin des travaux en1674. L'institution saturée dès1676, les invalides pouvaient loger à l'extérieur de l'hôtel via leurs soldes. Louis XIV n'hésitait pas à distribuer des terrains à ses soldats sur lesquels ils pouvaient faire bâtir leur maison. Néanmoins, entre 1676 et1690, le bâtiment accueille 6 000 invalides, nourris copieusement, et bénéficiant de bonnes règles d'hygiène et d'un service luxueux d'infirmerie. En effet, celui-ci comprendra 300 lits individuels à l'époque de Louis XIV, véritable luxe à l'époque. Les soins sont assurés par trente « soeurs grises » (Filles de la charité), un médecin, un apothicaire, dont le plus célèbre fut sans douteAntoine Parmentier auXVIIIe siècle, et un chirurgien.
Deux fois par jour, médecin et chirurgien font la tournée des lits, cahier d'ordonnances à la main. Béquilles et jambes de bois sont distribuées le jeudi. La nuit, deux sœurs veillent sur les malades. Le lieu reste sous la coupelle religieuse. Douze prêtres de lacongrégation de la Mission de Saint-Lazare se chargent des offices : prières quotidiennes au roi, pour sa famille et la « prospérité des armes ». Matin et soir, les invalides suivent la prière, ainsi que les vêpres les dimanches et jours de fêtes.
Les invalides travaillent néanmoins encore au service de l'État. Les plus valides sont envoyés en détachement (comme àDieppe,Lisieux,Honfleur,Saint-Malo…), dès 1690, alors que d'autres restent à Paris pour confectionner des uniformes, des bas, des souliers ou même des tapisseries dans les manufactures installées à l'hôtel. L'une de ces manufactures, objet de toutes les fiertés, l'atelier de calligraphie et d'enluminures, travaille même pour Versailles. Une discipline de fer règne sous Louis XIV aux Invalides. Pas de retardataires acceptés lorsque les grilles se ferment au son du tambour militaire le soir. Un système de récompense enrichit les délateurs sur les mœurs mauvaises des invalides. En cas de faute : privation de vin, retenues, prison, expulsion ou « cheval de bois » (le soldat est assis sur un cheval d'arçon, dans l'avant-cour de l'hôtel et subit les moqueries de ses compagnons…) sont possibles.
À la suite de la loi du visant à combattre l'alcoolisme, notamment dans l'armée, le gouverneur des Invalides écrit au ministre de la GuerreErnest Courtot de Cissey, qui est derrière ce texte, pour lui indiquer qu'il sera« dans l'obligation de faire envoyer de l'Hôtel les vieillards ayant versé leur sang pour leur pays » et obtient de lui une exemption pour les pensionnaires des Invalides[26].
En 1940, les pensionnaires sont évacués dans l'Orne avant de revenir définitivement en. En1942, un réseau de résistance prend domicile au pied du Dôme, permettant l'évasion d'aviateurs alliés[11].
Dans lesannées 1970, leministère aux Anciens combattants décide la réfection et l'humanisation des locaux qui servent de lieu de vie à ceux qui ont servi le pays dans les ordres militaires, cette charge est confiée à l'entreprise alsacienne UA5, fondée par Jean Apprill et Pierre Gebhart, les travaux ont été dirigés par leur associé Jean-Paul Meyer. L'inauguration a été faite le par le président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing et le gouverneur militaire de Paris, accompagnés de différents secrétaires d'État[27].
De fait, l'hôpital est encore en activité, il dispose de treize places enhôpital de jour. Il est ouvert à tous (pas seulement aux militaires) comme le sont tous leshopitaux militaires (Legouest (Metz),Bégin (Saint-Mandé),Percy (Clamart), Clermont-Tonnerre (Brest),Desgenettes (Lyon), Robert-Picqué (Villenave-d'Ornon),Laveran (Marseille) etSainte-Anne (Toulon))[28],[29].
Façade nord du complexe, sur l'esplanade.
Le portail d'entrée nord avecLouis XIV en cavalier sur le fronton.
Vue générale sur la cour d'honneur des Invalides.
Sculpture et lucarne sculptée décorant la cour d'honneur.
Y reposent également les dépouilles de ses frèresJoseph etJérôme Bonaparte ainsi que le cœur de lareine de Westphalie, épouse de ce dernier, et d'autres membres de la famille Bonaparte.
Les gouverneurs de l'hôtel des Invalides, qui reste une place militaire, le sont également ; l'amiralÉmile Guépratte, le généralLouis Ernest de Maud'huy sont enterrés dans le caveau qui leur est réservé.
À défaut de leur dépouille, plusieurs grands personnages militaires français ont seulement leurcœur inhumé aux Invalides.
Catherine de Wurtemberg (1783-1835), reine de Westphalie, princesse de Montfort, sa seconde épouse. Inhumée dans la chapelle duchâteau de Ludwigsburg en Allemagne, seul son cœur repose dans cette chapelle dans un monument réalisé par l'architecteAlfred-Nicolas Normand.
Vue de la chapelle Saint-Jérôme.
Le tombeau de Jérôme Bonaparte.
Détail de l'autel de la chapelle Saint-Jérôme.
Le monument contenant le cœur de Catherine de Wurtemberg.
Turenne (1611-1675), maréchal de France. Inhumé à sa mort dans la nécropole des rois de labasilique Saint-Denis, son tombeau est profané en 1793 et son corps est transféré aujardin des plantes de Paris. Le tombeau sera sauvé parAlexandre Lenoir et finalement remonté aux Invalides où le corps de Turenne sera déposé en 1800.
Hubert Lyautey (1854-1934), maréchal de France. Inhumé auMaroc, son corps est rapatrié en 1961 aux Invalides et déposé en 1963 dans un tombeau en bronze et en marbre réalisé par l'architecteAlbert Laprade.
Vauban (1633-1707), ingénieur de Louis XIV et maréchal de France. Seul son cœur se trouve dans ce monument, son corps repose dans l'église Saint-Hilaire àBazoches en Bourgogne.
Sur le pallier intermédiaire face l'entrée de la crypte se trouvent face à face les tombeaux dugénéral Duroc (1772-1813), maréchal du palais de NapoléonIer et dugénéral Bertrand (1773-1840), maréchal du palais de NapoléonIer.
Geneviève Alexandrine Framboisier de Bauney de Sainte-Honorine épouse de Guillaume Marie de Gilibert de Merliac, lieutenant colonel major de l'hôtel des Invalides de1767 à1793, y a également sa sépulture.
L'hôtel des Invalides, en tant que Panthéon militaire, est le lieu de ceux qui sont morts pour la nation. Depuis leretour des cendres de Napoléon aux Invalides en 1840[36], l'hommage national se déroule, le plus souvent, dans lacour d'honneur de l'hôtel des Invalides. Bien qu'il s'agisse habituellement d'un hommage rendu aux soldats tués dans les combats, de nombreuses personnalités civiles y ont été honorées après leur mort.
La cérémonie d'hommage national a lieu dans la cour d'honneur des Invalides. D'un côté de cette cour sont alignés, au garde-à-vous, des détachements des trois armées et la musique, de l'autre côté les civils. La cérémonie, présidée par leprésident de la République, comprend traditionnellement les phases suivantes : les honneurs militaires puis larevue des troupes par le président de la République (qui est également chef des armées), l'arrivée du cercueil recouvert dudrapeau national, une prise de parole de proches, l'éloge funèbre prononcé par le chef d'État, les honneurs funèbres militaires, le départ du cercueil et les honneurs aux drapeaux[38],[39].
Elle y est rejointe en1871 par le musée de l'Artillerie, dont les pièces ornent les cours et promenades du palais.
Pour conserver la trace des traditions de l'armée, ses trophées et les objets de la vie quotidienne des soldats, un musée historique de l'Armée est créé en1896. Il fusionne avec celui de l'artillerie en1905 pour former le musée de l'Armée.
Une section regroupe les armes et armures anciennes placées sous vitrines. Une autre, sur trois étages, retrace l'histoire des guerresde 1870,1914-1918 et1939-1945 avec de nombreux objets et documents d'époque.
L'hôtel des Invalides a été dirigé par des gouverneurs (1670-1792), un conseil général d'administration (1793-1796), des commandants (1796-1803), de nouveau des gouverneurs (1803-1871), encore des commandants (1871-1941) et enfin de nouveau des gouverneurs depuis 1941.
L'hôtel des Invalides fut le sujet d'un documentaire de commande réalisé parGeorges Franju en1951.Le documentaire glissant tout au long du film vers la critique et la dénonciation de la guerre et de ses conséquences, l'armée le refusa
↑ÉlisabethBelmas et SerenellaNonnis-Vigilante,La santé des populations civiles et militaires : nouvelles approches et nouvelles sources hospitalières,XVIIe – XVIIIe siècles, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion,, 311 p.(ISBN978-2-7574-0162-0,lire en ligne),p. 52.
↑Dès1575, Henri III avait formé, dans larue de Lourcine, dans l'ancien emplacement de l'« hôtel-Dieu du Patriarche », une maison royale et hospitalière pour les officiers et soldats infirmes, appelée « maison royale de la Charité chrétienne ».
↑En1603, Henri IV rend un nouvel édit en faveur de la maison royale de la charité chrétienne qui lui accorde une portion des revenus des hôpitaux et des maladreries.
↑a etbHistorique, sur le site du diocèse aux armées.
↑Général Alexandre d'Andoque de Sériège,Saint-Louis des Invalides. La cathédrale des Armées françaises, Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien et Paris, Musée de l'Armée,, 480 p.(ISBN978-2-8099-1624-9),p. 119
↑« Histoire de l'hôtel des Invalides : La coupole du Dôme par Charles de La Fosse », fiche du Musée de l'Armée (en ligne).
↑François Poche et Jean-Claude Rochette,Le Dôme des Invalides. Un chef-d'œuvre restauré, Somogy,,p. 66.
↑Voir par exempleAlmanach Royal pour 1788, p. 104, et Abbé Delarc,L'Église de Paris pendant la Révolution Française, 1789-1801, Paris, Desclées de Brouwer, s. d. (ca 1900), t. 1, chapitre VII, p. 280-392.Consulter en ligne.
↑Marie Louise Biver Fontaine, Paris, Librairie Plon, 1964.
↑a etbYvan Christ,Paris des Utopies, éd. Balland, Paris 1977,p. 86.
↑L'édit de Fontainebleau (ou révocation de l'édit de Nantes) interdit le culte protestant en France.
↑Alexandre Gady (dir.),L'Hôtel des Invalides, Paris, éditions de l'esplanade,, 251 p.(ISBN979-10-95551-00-3), p. 27
↑Georges Gugliotta,Un officier d'état-major : le général Courtot de Cissey, réorganisateur de l'armée française (1810-1882), Montpellier,Université Montpellier-III,, 1109 p.,p. 362.
« L'Institution nationale des Invalides », dansHistoire de la médecine aux armées, tome 3 :de 1914 à nos jours, sous la direction dePierre Lefebvre, éd. Lavauzelle, 1987,pp. 387-397.
Bontemps Sébastien, Bouget Boris, Le Ray-Burimi Sylvie,L’église Saint-Louis des Invalides, Paris, éditions du Patrimoine, 2024, 63 p.
Anne-Marie Grué-Gélinet,S’accrocher à une étoile - Ainsi va la vie aux Invalides, Le Cherche Midi, 2020.
Général Malleterre,Napoléon aux Invalides, Paris, La Renaissance du livre, 1921,162 p.
Gabriel-Louis Pérau,Description historique de l'hôtel royal des Invalides par M. l'abbé Pérau […] ; avec les plans, coupes, élévations géométrales de cet édifice, et les peintures et sculptures de l'église, dessinées et gravées par le Sr Cochin ; à PARIS, Chez Guillaume Desprez, Imprimeur-Libraire ordinaire du Roi & du Clergé de France, rue St. Jacques, à S. Prosper & aux trois Vertus, MDCCLVI.