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L’hôtel de ville de Paris, communément appelé l’Hôtel de Ville[a], est le bâtiment qui héberge lesinstitutions municipales de laVille de Paris[b] depuis 1357.
Paris ayant connu diverses insurrections, l'hôtel de ville est souvent le point de ralliement d'émeutiers, insurgés et révolutionnaires. D'Étienne Marcel à laFronde, de laRévolution aux journées révolutionnaires dejuillet 1830 etfévrier 1848, de laCommune à laLibération de Paris, l'hôtel de ville est un lieu chargé d'histoire[c].
Il est situéplace de l'Hôtel-de-Ville, dans le4e arrondissement de Paris.
Ce site est desservi par lesstations de métroHôtel de Ville etChâtelet.
Lacorporation des nautes — les marchands de l’eau —, ancêtre de la municipalité de Paris, avait obtenu une juridiction installée en 1250 près duGrand Châtelet au lieu-dit « la vallée de la misère » sur lequai de la Mégisserie dans une maison à l'enseigne du bénitier puis transférée au début duXIVe siècle auparloir aux bourgeois, à l'emplacement de l'actuelno 20 de larue Soufflot jusqu'à l'acquisition de la Maison aux Piliers au nom de la municipalité en parÉtienne Marcel[1]. La Maison aux Piliers devient le siège de laprévôté des marchands[2].
C'est là que, depuis lors, se dresse le centre des institutions municipales de Paris.
La Maison aux Piliers tombant en ruines auXVIe siècle, les officiers municipaux demandent et obtiennent du roiFrançoisIer en 1529 qu'elle soit remplacée par un véritable palais destyle Renaissance qui est dessiné par l'architecte italienBoccador[3]. Sa construction débute en 1533 avec la première pierre posée le par leprévôt des marchands de Paris Pierre Violle[4], et s'achève en 1628. La partie sud est édifiée sous FrançoisIer etHenri II de 1533 à 1551, sa partie nord sousHenri IV etLouis XIII de 1605 à 1628 (sous la direction duprévôt des marchands de ParisRobert Miron), lesguerres de religion ayant interrompu les travaux[5],[6].
À l'occasion de cette reconstruction, Charles Leconte, charpentier maître d’œuvre de l'hôtel de ville, est le premier à faireflotter un train de bois d’œuvre pour les besoins des travaux sur l'Yonne et la Seine, train arrivé à Paris le[7],[8].
En 1652, lors de laFronde, des émeutiers incendient les portes de l'Hôtel de ville et massacrent des membres de l'assemblée municipale[9].
Le 14 juillet 1689, est inaugurée au fond de la cour une statue de Louis XIV en empereur romain, sculptée parAntoine Coysevox. Conçue dans le cadre des célébrations parisiennes de 1687 qui commémoraient la guérison dite miraculeuse du roi gravement malade, cette statue devient le symbole de la réconciliation officielle entre Paris et Versailles[10].
Le, unfeu d'artifice est tiréplace de Grève devant l'hôtel de ville pour lapublication de la Paix[11].
AuXIXe siècle l'agrandissement et la reconstruction partielle de l'hôtel de ville ont été menés d'après les plans deGodde etLesueur de 1837 à 1848, tout en préservant la façade Renaissance.Antoine Vivenel, entrepreneur général, dirigeait le chantier. Quatre peintres, dontJean-Victor Schnetz, sont appelés pour célébrer les grandes révolutions parisiennes sur les murs de l'ancienne salle du Trône. Cet agrandissement a fait disparaître les rues et édifices suivants[12] :


Dans la matinée du,Charles X quitteParis pour lechâteau de Saint-Cloud et les troupes royales doivent se replier dans lebois de Boulogne.François Guizot appelle à la nomination d'une commission municipale provisoire, chargée formellement de ravitailler la capitale. Dans leMoniteur universel, cette commission est appelée « Gouvernement provisoire »[14]. Elle est composée de cinq députés :Casimir Perier, legénéral Mouton,Pierre-François Audry de Puyraveau,François Mauguin etAuguste de Schonen, et s'installe à l'hôtel de ville dans l'après-midi du. Le 31 juillet, alors que les députés ont offert auduc d'Orléans, qui l'a acceptée, la lieutenance générale du royaume, la commission municipale cherche à se transformer en exécutif provisoire et nomme des commissaires aux différents départements ministériels. Ces commissaires, dont la plupart seront confirmés dans leurs fonctions par Louis-Philippe d'Orléans le lendemain1er août, forment, pendant à peine une journée, leministère nommé par la commission municipale de Paris.
À partir de 1834, l'hôtel de ville accueille leconseil municipal de Paris.
Sous leSecond Empire, l'Hôtel de ville est utilisé par le nouveau régime pour mettre en scène son pouvoir[15]. Ainsi, dès 1852, lors duplébiscite en faveur de Napoléon III, on pavoise l'Hôtel[16] aux couleurs de l'Empereur et c'est là-bas qu'est faite la proclamation impériale[17]. Il deviendra aussi le siège de laPréfecture, en plus d'accueillir de grandes fêtes comme lors de la venue de lareine Victoria[18]. Pour dégager son accès,Haussmann fera raser neuf rues pour créer l'avenue Victoria.
Dans le contexte de laguerre franco-prussienne de 1870, alors que la nouvelle de ladéfaite de Sedan est connue et que, sous la pression de la foule qui a envahi lepalais Bourbon, leCorps législatif ait prononcé la déchéance de l'empereurNapoléon III, legouvernement de la Défense nationale est constitué à l'hôtel de ville[19].
Pendant laCommune de Paris, dirigés notamment parJean-Louis Pindy, l'Hôtel de ville devient le siège duConseil de la Commune et de laGarde nationale. Au cours de laSemaine sanglante, les Communardsmettent le feu à plusieurs bâtiments afin de ralentir la progression de l'Armée des Versaillais. Les 23 et, ils incendient l'hôtel de ville, son annexe de l'avenue Victoria et une partie dupalais de Justice. Les archives et labibliothèque partent en fumée. Ainsi, les deux collections de l'état civil parisien — celle de la ville et celle du greffe — antérieures à 1860 sont perdues : la première dans l'incendie de l'hôtel de ville et la seconde dans celui du palais de Justice. Des vestiges déblayés de l'hôtel de ville sont exposés, dans la capitale, auparc Monceau[20], auxjardins du Trocadéro, dans lesquare Paul-Langevin et aumusée Carnavalet[21],[22].
Le bâtiment est reconstruit entre 1874 et 1882 sur les plans des architectesThéodore Ballu etÉdouard Deperthes. La façade, destyle néo-Renaissance, s'inspire largement de celle du bâtiment disparu. Le nouvel édifice est néanmoins modernisé : électricité, téléphone, ascenseurs, chauffage central[9].
En 1937, un bunker est construit dans les sous-sols, dans le cadre de ladéfense passive.
La place de Grève, rebaptiséeplace de l'Hôtel-de-Ville le, est aménagée en espace piétonnier en 1982.

Le, des combattants duComité parisien de la Libération se retranchent dans l'Hôtel de Ville tout en harcelant les soldats allemands[23]. Le 25 août, le général de Gaulle y prononce un discours, où il déclare notamment :« Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré »[9].
Lieu de pouvoir où siège leConseil de Paris et de prestige où sont reçus les hôtes du maire, l'hôtel de Ville est le plus grand bâtiment municipal en Europe. En 1977, la fonction demaire de Paris est recréée[9]. Jusqu'à cette date, l'actuel bureau du maire (155 m2) était celui occupé par lepréfet de Paris. Le maire disposait à l'origine d'un appartement de fonction de 1 200 m2, donnant sur lejardin (alors privé) de l'hôtel de ville. En 2003,Bertrand Delanoë y a fait installer une crèche, réalisée par l'architecte Marc Dilet[24].

La façade principale, d'une longueur de 143 mètres et d'une hauteur de 18,80 mètres (26,80 mètres pour celle des pavillons d'angle et 50 mètres pour lecampanile), comprend unavant-corps central correspondant à l'ancien monument construit sous la Renaissance. Il se relève à ses extrémités en deuxpavillons flanqués chacun d'une tourelle carrée en encorbellement, dans lesquels sont percées deux portes d'accès aux cours, fermées par des grilles en fer forgé, portant les armes de la Ville de Paris. Ce corps central et ses deux pavillons sont élargis de chaque côté par une petite aile en retrait de six mètres qui se termine par unpavillon d'angle. Dans chaque travée s'ouvrent, au rez-de-chaussée et au premier étage, des baies plein cintre[d] et rectangulaires surmontées demezzanines, encadrées depilastres et decolonnes engagées. L'étage suivant de la façade intermédiaire comporte un comble percé de lucarnes en pierre qui renferment une baie rectangulaire. L'étage des pavillons est différent, avec une travée centrale comportant une baie plein cintre précédée d'un balcon à balustrade et deux travées latérales ornées de niches avec statues[e], étage surmonté d'un toità la Mansart couronné d'une galerie à jour avecpiédestaux d'angle supportant desvases à flamme. Lefronton central qui occupe trois travées est orné d'une horloge dont le cadran est accosté des figures duTravail et deL'Instruction, reliées à la balustrade par deux demi-frontons portant les figures couchées deLa Seine et deLa Marne. Au-dessus de l'horloge, une grande figure assise symbolisant laVille de Paris est couronnée d'un fronton portant les armes de la Ville soutenues par deux figures couchées, allégories deLa Prudence etLa Vigilance. Derrière l'horloge se dresse lebeffroi, campanile octogonal flanqué de quatre chimères accroupies et couvert d'un dôme à écailles amorti par unlanternon à balustrade en fer forgé. Les toitures sont couronnées de chevaliers duXVe siècle en cuivre repoussé tenant desoriflammes. Les grandes souches de cheminées sont couronnées d'unentablement à consoles surmonté d'unacrotère orné derosaces et terminé par unecorniche[25].
Sa surface totale est de 55 000 m2[26].
La façade principale est ornée de personnages marquants de la ville de Paris, artistes, savants, politiciens, industriels. L'ancien hôtel de ville agrandi sousLouis-Philippe avait déjà été orné de statues en pied représentant les hommes illustres de la capitale. Elles ont pour la plupart été détruites lors de la Commune de Paris.
Sur le parvis sont situées deux statues de bronze, allégories deL'Art parLaurent Marqueste et deLa Science parJules Blanchard.
La salle des fêtes de l'hôtel de ville de Paris a été conçue comme une réplique « républicaine » de lagalerie des Glaces duchâteau de Versailles construite deux siècles plus tôt[27].
Après avoir été incendié durant laCommune de Paris (1871), l'hôtel de ville a été reconstruit enstyle néo-Renaissance durant laTroisième République. Les fresques sur lesvoussures de la salle des fêtes représentent seizeprovinces de France[27]. Elles sont l'œuvre des quatre peintresJean-Joseph Weerts,François-Émile Ehrmann,Paul Milliet etFerdinand Humbert[28].
| Voussures Nord parJean-Joseph Weerts | Voussures Est parFrançois-Émile Ehrmann | Voussures Sud parPaul Milliet | Voussures Ouest parFerdinand Humbert |
Certaines provinces françaises manquent dont laFranche-Comté, leLimousin ainsi que leBourbonnais. En outre, l'Alsace annexée à l'Allemagne en 1871 (récupérée en 1919 par leTraité de Versailles) est absente, tandis que l'Algérie annexée à la France à partir de 1830 (devenue indépendante en1962 à la suite d'unréférendum sur l'autodétermination) est présente sous la forme d'une femme voilée[27].
L'Hôtel de Ville se visite gratuitement après inscription préalable auprès du service des relations publiques de la Ville de Paris. Les espaces proposés à la visite sont tous les salons de réception (salons des Arcades, salonJean-Paul Laurens, salon Bertrand et salle des fêtes), l'escalier d'honneur et la salle du Conseil de Paris[29].
Il est aussi ouvert lors desJournées européennes du patrimoine.
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