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Hôpital de las Cinco Llagas

37° 24′ 17″ N, 5° 59′ 19″ O
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(Redirigé depuisHôpital de las Cinco Llagas (Séville))
Hôpital des Cinq-Plaies
Hospital de las Cinco Llagas
Façade principale de l'Hospital de las Cinco Llagas.
Présentation
Partie de
Centre historique de Séville(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Destination initiale
Hôpital (jusqu'à 1972)[1]
Destination actuelle
Fondation
Style
Occupant
Patrimonialité
Localisation
Pays
Communauté autonome
Province
Ville
Coordonnées
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L'Hôpital des Cinq-Plaies (en espagnol,Hospital de las Cinco Llagas ouHospital de la Sangre) est un ancienhospice édifié auXVIe siècle àSéville, enAndalousie. Le bâtiment fut bâti en style Renaissance dès1546 afin d’héberger une institution de charité fondée en1500 par Catalina de Ribera. Son nom fait référence auxcinq plaies (cinco llagas) que reçut leChrist lors de laPassion.

Considéré comme une des plus grandes réussites de l'art de la Renaissance en Andalousie, ce gigantesque bâtiment, typique de l’architecture hospitalière de l’époque,fut classéBien d'intérêt culturel en1931[réf. nécessaire]. Après avoir cessé ses activités hospitalières en1972, il est devenu, en1992, le siège duParlement d'Andalousie.

Histoire

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Contexte

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Avec la découverte duNouveau Monde par la Couronne d'Espagne, Séville devient un lieu incontournable dans les relations entre la métropole et sespossessions américaines. En1503, lesRois catholiques y implantent laCasa de Contratación, organisme chargé de réguler les échanges avec les colonies. La présence de cette institution, couplée au monopole détenu par leport de Séville pour le commerce entre Espagne et Nouveau monde, entraîne une expansion économique considérable d'une cité déjà favorisée par la monarchie depuis la reconquête en1248[2].

La noblesse locale s'enrichit et fait bâtir de nombreux palais dès la fin duXVe siècle. Parmi les grandes familles aristocratiques se distingue la famille Enríquez-Ribera. Pedro Enríquez,adelantado mayor d'Andalousie, et sa femme Catalina de Ribera, parviennent à se hisser au plus haut rang de la hiérarchie sociale. Le symbole le plus éclatant de leur condition n'est autre que la fameuseCasa de Pilatos, qu'ils font bâtir à partir desannées 1480, et qui sera poursuivie par leur fils Fadrique Enríquez de Ribera. À la mort de son époux en1492, Catalina de Ribera prend à sa charge la gestion du patrimoine familial et se consacre à des œuvres de bienfaisance[3].

La vitalité économique de Séville résonne dans toute lapéninsule Ibérique et au-delà. Un nombre croissant de sujets se déplace vers Séville, en quête d'une improbable réussite économique et sociale, voire d'un départ pour l'outremer. La population ne cesse de croître. Las, les désillusions sont fréquentes et les immigrés en déshérence s'ajoutent à une population de marginaux déjà importante dans la ville[4]. Les besoins en matière d'attention portée aux plus nécessiteux augmentent. C'est dans ce contexte qu'en1500 Catalina de Ribera est autorisée parbulle pontificale d'Alexandre VI à fonder une institution de bienfaisance dans l'actuelleCalle Santiago, dont elle s'occupera jusqu'à sa mort en1505, et qui demeurera une des grandes préoccupations de sa lignée durant les décennies à venir[5],[6].

Construction

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Le développement de la fondation est tel que le fils de Catalina et de Pedro Enríquez, Fadrique, décide de fonder un hôpital[7]. Il est alors envisagé de procéder à la construction d'un vaste édifice susceptible d'accueillir la fondation. À sa mort en1539, Fadrique désigne partestament lesprieurs descouvents sévillans de Santa María de las Cuevas, de San Isidoro del Campo et de San Jerónimo de Buenavista comme patrons de la fondation. En1540, ceux-ci organisent un concours pour la construction de l'hôpital, remporté par Martín de Gaínza, qui dirigera les travaux jusqu'à sa mort en1556[8]. Les travaux débutent solennellement le, soit sept ans après la mort de Fadrique. L'hôpital prend dès le départ son nom actuel, et la population sévillane lui donnera le nom d'Hôpital du Sang (Hospital de la Sangre)[5]. En1558, les responsables de l'institution désignent Hernán Ruiz II pour la poursuite de la construction. Le célèbre architecte est déjà responsable de nombreux projets, dont celui d'élever le nouveau campanile au sommet de laGiralda[9]. En1559, l'hôpital est inauguré. Les travaux se poursuivront néanmoins jusqu'à la première moitié duXVIIe siècle, sous l'égide de différents architectes tels que Francisco Sánchez, Juan de Minjares ou Asensio de Maeda[7].

Juan Álvarez Mendizábal.

AuXIXe siècle, la troisième loi de confiscation des biens improductifs de l'Église (Leyes de desamortización), mise en place parJuan Álvarez Mendizábal provoque la nationalisation de l'hôpital, qui devient la propriété de laDiputación provincial de Séville[10], créée au même moment, et qui assume dès lors les compétences relatives à l'assistance sanitaire[7].

À compter de cette date, l'hôpital entre dans une lente mais inexorable phase de déclin, alors que l'Espagne vit au rythme instable des alternances de régime, souvent dans la violence[11]. Les ressources financières de l'établissement, entièrement consacrées aux soins, ne permettent pas d'entretenir le bâtiment. En1972, il est décidé de fermer l'hôpital, dont l'état de délabrement après des siècles d'utilisation est devenu criant. Quelques services demeurent sur place, mais l'essentiel de l'activité est reportée vers de nouveaux centres hospitaliers, plus adaptés à l’exercice moderne de la médecine, tel que l'Hôpital Virgen del Rocío[7].

Fonctions hospitalières

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L'ancien Hôpital majeur deMilan.

C'est à la fin duMoyen Âge et au début de laRenaissance que se développent leshôpitaux enOccident[12]. La création de l'Hôpital Majeur deMilan en1448 par l'archevêque Rampini constitue la première fondation d'un centre hospitalier dotée des meilleures conditions d'accueil et de traitement pour l'époque[13].

L'Hôpital des Cinq-Plaies de Séville, fondé au milieu duXVIe siècle dépasse en surface et en équipement tous les hôpitaux construits jusqu'alors. Il est doté de conditions sanitaires inédites pour l'époque. Alimenté en eau par un aqueduc, il est pourvu d'égouts, ces systèmes permettant de garantir au mieux la salubrité des installations[7]. Destiné à l'origine aux femmes, il s'ouvre peu à peu aux hommes et reste durant plus de deux cents ans le plus grand hôpital d'Europe[5]. Sa capacité d'accueil atteint le chiffre de 3 000 patients, soignés par les sœurs de l'Ordre de la Charité[14]. Fruit de la volonté d'une œuvre de charité, il se consacre essentiellement à l'assistance, notamment lors des périodes d'inondations ou d'épidémies.

Le Parlement andalou

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En1982, la Diputación de Séville cède gracieusement ces locaux à laJunta de Andalucía, l'entité chargée du gouvernement de la toute nouvellecommunauté autonome d'Andalousie, qui projette dès1986 d'y installer leParlement autonome. Les travaux de rénovation et d'adaptation aux nouvelles fonctions du monument commencent en1987, sous la direction des architectes Pedro Rodríguez y Alfonso Jiménez, et s'achèvent en1992[5]. Plusieurspatios sont restaurés, tandis que l'église est transformée en salle des séances et l'infirmerie en bibliothèque. Le de cette année, jour anniversaire de l'accès à l'autonomie parréférendum, le Parlement andalou s'installe solennellement en ces lieux, qu'il occupe depuis. À partir de1996 commence une deuxième phase de restauration, qui se concentre sur la rénovation de plusieurs patios secondaires. Elle permet de mettre au jour desvestigesarchéologiquesromains duIer siècle, ainsi que des élémentsislamiques. Enfin, une troisième phase de restauration, menée entre2000 et2003, a redéfini l'organisation interne du bâtiment, et a entraîné le déménagement vers d'autres lieux de la Cour des Comptes d'Andalousie, installée aux côtés du Parlement depuis 1992. Après ces longs travaux de restauration et de modernisation, l'Hôpital des Cinq-Plaies a retrouvé un nouvel éclat. Le roiJuan Carlos et la reineSophie en personne ont inauguré le bâtiment rénové le. Depuis 1992, les séances du Parlement se tiennent en ces lieux, où sont également abrités tous les services parlementaires de la communauté autonome. L'ancien hôpital, dont la silhouette sert de logo au Parlement, est devenu un des symboles de l'autogouvernement andalou[7].

Description

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L'Hôpital des Cinq-Plaies se présente sous la forme d'un gigantesque volume rectangulaire à deux niveaux, mesurant 173 mètres sur 156. Il demeura jusqu'à l'achèvement du Monastère de l'Escorial en1584, le plus vaste bâtiment d'Espagne[5]. Bâti hors les murs à l'époque, il se trouve aujourd'hui en lisière nord du centre historique de Séville, face auxmuraillesalmohades ainsi qu'à la Porte et à laBasilique de la Macarena, à l'entrée du quartier du même nom. Les architectes de l'époque ont fait le choix d'un bâtiment construit selon les goûts italianisants de l'époque. L'hôpital est de ce fait un des meilleurs représentants de l'architecture de la Renaissance en Andalousie. L'inspirationmaniériste y est patente, et trahit la forte influence de l'Antiquité classique.

Conscients de la nature de la construction, les concepteurs ont imaginé un édifice adapté aux fonctions à remplir, en suivant les modèles architecturaux des hôpitaux de la Renaissance. Leur modèle pourrait avoir été l'Hôpital majeur de Milan, les similitudes étant particulièrement fortes entre les deux constructions[15]. L'organisation générale adopte unplan cruciforme, pourvu de dixpatios entourés degaleries, afin de faciliter l'aération des lieux et la pénétration de la lumière. De ces dix cours initiales, seules neuf ont été effectivement achevées, et huit ont été conservées. Ces carences sont à l'origine de l'aspect du plan, imparfaitement rectangulaire. L'angle nord-est du bâtiment est de ce fait inachevé[5],[16].

L'extérieur

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La façade principale, au sud face à La Macarena, mesure 173 mètres de long. D'une grande pureté, elle est ornée detours d'angle à ses deux extrémités. Organisée en deux niveaux, elle est scandée par une succession depilastrestoscans au premier niveau etioniques au second, qui définissent destravées dans lesquelles s'inscrivent différents éléments décoratifs. Les deux niveaux sont séparés par unentablement, composé d'unearchitrave et d'unecorniche très épurés. Au premier niveau, les murs sont ornés de simplesfenestrons surmontés d'unfronton sans-retour triangulaire. Au deuxième niveau, des fenêtres prennent place sur chaque travée. Elles sont encadrées par deuxbalustres engagés et un fronton triangulaire. L'entablement dutoit (à deux versants et couvert de tuiles) est surmonté sur sa presque totalité par une délicatebalustrade, et agrémenté degargouilles au-dessus de chaque pilastre. Cette balustrade s'interrompt au centre de la façade, pour laisser place à deux éléganteslucarnes d'inspiration maniériste, et au portail principal en saillie[5].

Portail principal de l'Hôpital des Cinq-Plaies.

Le portail, demarbre blanc, se détache comme souvent en Andalousie, sur la pierre plus sombre du reste de la façade. Il fut réalisé par Miguel de Zumárraga, qui l'acheva en1617[5]. Il se compose de deux niveaux. Au premier niveau s'ouvre une porte donnant accès au bâtiment. Celle-ci est encadrée par deux groupes de deuxcolonnesdoriques, entre lesquelles s'inscrit uneniche. Sur ces colonnes prend appui unefrise dorique, garnie demétopes et detriglyphes. Le deuxième niveau est organisé autour d’une petite terrasse, ornée d'une balustrade et sur laquelle s'ouvre une porte. Cette dernière est flanquée de deux colonnes ioniques et d'unlinteau. Cet ensemble prend place dans un cadre plus vaste, surmonté d'un fronton brisé, auxrampants àvolutes. La partie centrale du fronton est occupée par leblason sculpté de l'hôpital, soutenu par deuxputti. Sur le blason figurent cinq grappes de raisin représentant les cinq plaies du Christ[14]. Le tout est flanqué de deux pinacles engagés, reposant sur les blasons sculptés des fondateurs de l'hôpital[8].

L'intérieur

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L'intérieur du bâtiment s'organise autour de huit patios, ornés defontaines et entourés de galeries donnant accès aux différentes pièces. Les patios situés au sud du bâtiment, contre la façade principale, sont de taille plus réduite[17]. Trois autres patios, situés à l'ouest et au nord, présentent des dimensions plus importantes. Enfin, la cour centrale (Patio del Recibimiento), la plus étendue, accueille en son centre l'église de l'hôpital, dans laquelle est aujourd'hui installée la salle des séances.

L'église est sans doute un des éléments les plus frappants de l'ancien hôpital. Elle se caractérise par une élévation plus marquée que le reste du bâtiment. Exécutée selon un plan encroix latine par Hernán Ruiz II, elle arbore sur sa façade un magnifique portailmaniériste, structuré à la manière desarcs de triomphe. Ce portail est structuré en deux niveaux. Le premier niveau est percé d'une porte en plein-cintre. Lesécoinçons sont ornés de troisbas-reliefs représentant les troisvertus théologales (foi,espérance,charité), sculptés par Juan Bautista Vázquez el Viejo en1564[7]. Cette porte est flanquée de quatre colonnes doriques supportant une frise ionique. Le niveau supérieur est organisé autour d'un arc en plein-cintre, entouré de quatre colonnes ioniques, et surmonté d'un fronton triangulaire.

L'intérieur de l’église se caractérise par une grande pureté et de belles proportions. À l'instar du reste de l'édifice, la nef emprunte très nettement au registre maniériste, inspiré de l'Antiquité classique. Elle est formée de quatretravées aboutissant sur untransept à peine saillant. Deuxcoupoles surpendentif couvrent chacune des deux travées de la nef. Une troisième coupole recouvre le transept. Les arcsdoubleaux retombent sur des colonnes engagées àchapiteauxioniques, retombant eux-mêmes sur desculs-de-lampe ouvragés. Au premier niveau, desarcatures en plein-cintre soutiennent la galerie du deuxième niveau, ornée d'une balustrade. Au-delà du transept est installé lechœur semi-circulaire, où prend aujourd'hui place le perchoir. Il est agrémenté d'un gigantesqueretable, dessiné par Asensio de Maeda, et peints parAlonso Vázquez en1602. Lasacristie occupe l'espace compris entre le chœur et lechevet, plat[5].

Notes

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  1. (es) « Plan anual 2010, Instituto andaluz del patrimonio histórico », suriaph.es(consulté le).
  2. LAVALLE, Bernard, « Séville et le siècle d'or du commerce américain (1503-1610) » (p. 85-101) et VINCENT, Bernard, « Les marginalités sévillanes auXVIe siècle »,p. 73-84, in LAVALLE, Bernard (coor),Séville, vingt siècles d'histoire, Bordeaux, Maison des Pays ibériques, 1992.
  3. Source : LADERO QUESADA, Miguel Ángel, "De Per Afán a Catalina de Ribera. Siglo y medio en la historia de un linaje sevillano (1371-1514),En la España medieval, 4, 1984,p. 447-498. Voir notammentp. 475-476.« Article consultable en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?). Pour quelques précisions sur la famille des Enríquez-Ribera, consulter l'articleCasa de Pilatos.
  4. VINCENT, Bernard,ibid.
  5. abcdefgh etiSource :Arte sacro.
  6. Source : LADERO QUESADA, Miguel Ángel,ibid,p. 486.
  7. abcdef etgSource :Parlement d'Andalousie.
  8. a etbSource :Consorcio de turismo de Sevilla.
  9. Voir l'articleHernán Ruiz, el Joven sur laWikipedia hispanophone.
  10. Équivalent duConseil Général en France. Voir à ce sujet :Provinces d'Espagne.
  11. Pour plus de précisions sur les aléas politiques de l'Espagne auxXIXe etXXe siècles, voir l'articleHistoire de l'Espagne.
  12. Voir à ce sujet l’articleHistoire de l'hôpital.
  13. Voir l'articleOspedale sur lawikipedia en italien.
  14. a etbSource :La Sevilla que no vemos.
  15. (es)Fiche sur Artehistoria.
  16. Consultation du plan de l’édifice surSapiens.
  17. Patio de la Farmacia,Patio de San Carlos,Patio del Alcohol etPatio de Cobalto

Articles connexes

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Liens externes

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