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Hérodote

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Hérodote
Description de cette image, également commentée ci-après
Copie d'un portrait posthume d'Hérodote datant duIVe siècle avant J.-C.,palais Massimo des Thermes.
Données clés
Nom de naissanceἩρόδοτος
NaissanceVers 484 av. J.-C.
Halicarnasse
DécèsVers 425 av. J.-C.
Thourioï
Activité principale
Auteur
Langue d’écritureGrec ancien (Ionien)

Œuvres principales

Histoires

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Hérodote (engrec ancien :Ἡρόδοτος /Hēródotos), né vers 484 av. J.-C. àHalicarnasse enCarie (actuelleBodrum enTurquie) et mort vers 425 av. J.-C. àThourioï, est unhistorien etgéographegrec.

Hérodote mentionne souventHécatée de Milet, fils d'Hégésandre, en lui donnant le titre d'historien[1] mais c'est lui qui sera considéré comme le premier véritable historien[2] ;Cicéron l'a surnommé le« Père de l’Histoire »[3] en raison de sa grande œuvre, lesHistoires — également appelée l'Enquête. Cette dernière est centrée sur lesguerres médiques mais ne se limite pas au récit de celles-ci : Hérodote expose les causes de la guerre et fait de nombreuses digressions, appeléeslogoi, sur l'histoire, les coutumes et la description des pays des belligérants, ainsi que de nombreux autres peuples tout autour de la Méditerranée. Cette méthode fait de lui l'un des précurseurs de l'histoire.

En géographie, le récit de ses voyages le range également parmi les premiersgéographes.

En politologie, son exposé duDialogue entre Otanès, Mégabyse et Darius constitue l'un des premiers documents authentiques où se trouvent distingués et comparés les divers types de gouvernement (monarchie,oligarchie,démocratie)[4].

Biographie

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La vie d'Hérodote nous reste obscure. Ce que l'on sait est essentiellement tiré de ses propres œuvres. Des notices lui ont été consacrées parDenys d'Halicarnasse,Plutarque,Lucien et laSouda.

Fils de Lyxès et de Drio (d'après la Souda), il est né la première année de la74e olympiade d'aprèsPamphile cité parAulu-Gelle[5], soit avant laseconde guerre médique (480 à 479)[Note 1]. Il fait partie d'une famille importante bien que le nom de son père indique une probable origine« barbare », plus précisémentcarienne. Halicarnasse était la capitale de la Carie[6].

Certains pensent qu'il était le neveu dePanyasis, éminent poète épique, que l'on comparait alors àHomère, mais le lien de parenté n'est pas connu avec certitude[7].

Dans sa jeunesse, en 469 avant J.-C., il suit sa famille, adversaire dutyran Lygdamis, en exil àSamos[8]. L'époque de son exil est celle de ses principaux voyages, dont il a rendu compte dans sesHistoires : un séjour enÉgypte avec un déplacement àCyrène et un retour par laSyrie et parTyr, une visite sommaire de l'empire perse,Babylone (dans l'actuel Irak), laColchide (dans la Géorgie moderne) etOlbia (dans l'Ukraine actuelle), laMacédoine[8].

De retour à Halicarnasse, en Carie, vers 454, il participe à l'insurrection qui renverse le tyran. Peu après, il est de nouveau inquiété et s'établit àAthènes où il se lie avecSophocle[8] qui écrit un poème en son honneur en 450 (on en a conservé des fragments parPlutarque). Il suit ensuite les colons qui, à l'instigation dePériclès, partent fonder Thourioï, dans le sud-est de l'Italie[8]. C'est là qu'il finit la rédaction de ses œuvres et qu'il meurt vers 420[9].

Œuvres

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« Le Père de l'Histoire »

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Fragment d'Hérodote,papyrus d'Oxyrhynque.

L'unique œuvre que nous connaissons d'Hérodote s'intituleHistoires ouEnquête, du grecἹστορία /Historía — littéralement « recherche, exploration », deἵστωρ, « celui qui sait, qui connaît »[10].

Le premier paragraphe annonce :

Ἡροδότου Ἁλικαρνησσέος ἱστορίης ἀπόδεξις ἥδε, ὡς μήτε τὰ γενόμενα ἐξ ἀνθρώπων τῷ χρόνῳ ἐξίτηλα γένηται, μήτε ἔργα μεγάλα τε καὶ θωμαστά, τὰ μὲν Ἕλλησι τὰ δὲ βαρϐάροισι ἀποδεχθέντα, ἀκλεᾶ γένηται, τά τε ἄλλα καὶ δι' ἣν αἰτίην ἐπολέμησαν ἀλλήλοισι.

« Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de sonEnquête afin que le temps n'abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l'oubli ; il donne aussi la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises. »

Ce préambule montre la volonté d'Hérodote de se placer dans la tradition d'Hécatée de Milet : il s'agit de traiter de tous les hommes comme l'indique l'emploi du termeἀνθρώπων /anthrốpôn et que vient souligner la complémentarité« tant les Grecs que les Barbares ». Il s'agit également de faire œuvre demémorialiste :« afin que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes ». Enfin, Hérodote prétend rivaliser avec le poète épiqueHomère, en se proposant de commémorer les exploits des hommes (allusion à l’Iliade). Néanmoins, contrairement à l'aède, Hérodote n'entend pas décrire de lointains événements, comme laguerre de Troie, mais des faits très récents, notamment lesguerres médiques[réf. nécessaire].

Du point de vue de la langue, Hérodote a écrit son œuvre endialecte ionien, un ionien parfois artificiel (et artificiellement reconstitué par les éditeurs) auquel se mêlent des archaïsmes épiques imités d'Homère[réf. nécessaire].

Voyageur et géographe

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Hérodote esttrès précis[pas clair] dans la description de certains monuments. Par exemple, de la ville deBabylone et de son enceinte, il dit :« Elle est si magnifique que nous ne connaissons pas une qu'on puisse lui comparer », et« Cette ville, située dans une grande plaine, est de forme carrée ; chacun de ses côtés a cent vingtstades de long, ce qui fait pour l'enceinte de la place quatre cent quatre-vingts stades ».

Hérodote donne de nombreuses indications (parfois très précises) sur la taille de tel territoire, de telle mer ou fleuve ou sur la richesse de tel peuple. Par exemple, à propos de laScythie, il dit :« Donc puisque la Scythie forme un carré bordé par la mer sur deux côtés, ses frontières terrestres et maritimes ont la même longueur ; de l'Istros auBorysthène, il faut compter dix jours de marche, et dix autres du Borysthène aulac Méotide ; pour aller de la mer vers l'intérieur jusqu'au pays desMélanchlènes qui sont au nord de la Scythie, il faut vingt jours de marche. Or j'estime qu'un jour de marche représente deux cents stades : à ce compte la Scythie doit avoir quatre mille stades d'étendue, et autant en profondeur, de la mer à l'intérieur des terres. Voilà donc les dimensions de ce pays »[11].

Il donne aussi des descriptions parfois très précises des techniques utilisées dans les pays visités. Ainsi, une trouvaillearchéologique a confirmé la description qu'il donne de la fabrication de labaris, bateau de charge utilisé sur leNil[12].

Certaines descriptions de monuments, données par Hérodote, ont permis l'élaboration de la célèbre liste desSept Merveilles du monde, telle lagrande pyramide d'Égypte.

Anthropologue

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Hérodote, de par ses nombreux voyages, a pu découvrir (ou entendre parler) de nombreux peuples. La description de leur aspect physique, de leur façon de s'habiller, de faire la guerre, de leurs coutumes, croyances et mode de vie fait de sonEnquête une précieuse source anthropologique antique[8].

Hérodote parle despeuples grecs d'Asie Mineure, desLydiens,Perses,Mèdes,Assyriens,Babyloniens etMassagètes (LivreI), desÉgyptiens (LivreII), desIndiens,Arabes,Éthiopiens (LivreIII), desScythes etLibyens (LivreIV) et enfin desThraces (LivreV). Les autres livres sont principalement consacrés au récit desguerres contre les Perses. Le travail d'Hérodote est donc pluriel et s'il est considéré comme le « père de l'histoire », il peut également prétendre au titre de père de l'anthropologie.

Voici trois extraits desHistoires dans lesquels Hérodote décrit les mœurs des Perses, des Scythes et des Indiens :

  • « (131). Les Perses ont, je le sais, les coutumes suivantes : ils n'élèvent auxdieux nistatues, nitemples, niautel et traitent d'insensés ceux qui leur en élèvent ; c'est je pense, qu'ils n'ont jamais attribué de forme humaine à leurs dieux, comme le font lesGrecs. Ils ont coutume d'offrir des sacrifices à Zeus au sommet des montagnes les plus élevées – ils donnent le nom deZeus à toute l'étendue de la voûte céleste. Ils sacrifient encore au Soleil, à la Lune, à la Terre, au Feu, à l'Eau et aux Vents : ce sont les seuls dieux auxquels ils aient de tout temps sacrifié ; mais ils ont appris des Assyriens et des Arabes à sacrifier aussi à l'Aphrodite Céleste : cette dernière se nomme chez les AssyriensMylitta, chez les ArabesAliat, chez les PersesMitra »[13].
  • « (68). Quand le roi des Scythes tombe malade, il convoque les troisdevins les plus renommés, qui rendent leursoracles de la manière que j'ai dite. En général, ils annoncent qu'un tel – un citoyen qu'ils nomment – a juré par le foyer royal pour apporter un faux serment (jurer par le foyer royal est la formule la plus employée chez eux pour les serments solennels). Aussitôt l'homme que les devins ont déclaré coupable deparjure est arrêté ; on le leur amène et ils lui signifient qu'il a été convaincu par leur science d'avoir juré faussement par le foyer royal, ce qui a provoqué la maladie du roi. L'homme nie, affirme son innocence et proteste avec la dernière énergie. Devant ses dénégations le roi fait appel à d'autres devins, en nombre double. Si la science des nouveaux venus convainc également l'homme de parjure, on lui coupe la tête et ses biens sont répartis par le sort entre les premiers devins. Si la seconde consultation est en sa faveur, on appelle d'autres devins, et d'autres encore : si la majorité le déclare innocent, la règle est alors de faire périr les premiers devins. (69). Voici comment on les exécute : on remplit un chariot de bois bien sec, on y attelle des bœufs, et l'on met au milieu des fagots, les devins, les pieds chargés d'entraves, les mains liées derrière le dos, et bâillonnés ; puis on allume les fagots et l'on chasse les bœufs en leur faisant peur. Les bœufs sont souvent brûlés avec les devins, mais souvent aussi le timon cède, rongé par les flammes, et ils s'en tirent avec quelques brûlures. On brûle les devins pour d'autres raisons encore, et toujours de cette façon, quand on les traite de faux devins. Lorsque le roi fait exécuter un homme, il frappe aussi sa famille et il fait périr tous ses enfants mâles, mais épargne les filles »[14].
  • « (98). L'Inde comprend un grand nombre de peuples qui ne parlent pas la même langue ; les uns sontnomades, les autressédentaires ; les uns habitent lesmarécages du fleuve et se nourrissent de poissons crus qu'ils vont pêcher dans des barques faites de roseaux : une seule section de tige, d'un nœud à l'autre, leur fournit une embarcation. Ces Indiens portent des vêtements dejonc : ils récoltent cette plante, qui pousse dans le fleuve et la débitent en lamelles dont ils tressent une sorte denatte qui leur sert decuirasse »[15].

Analyste politique

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Dans le livreIII de son œuvre[16], Hérodote met, sous la forme d'un dialogue entre troismages (Otanès,Mégabyse etDarius), l'exposé, la défense et la critique des trois grandes formes de gouvernement.

À la mort du jeuneSmerdis (en réalité Gaumata, un mage se faisant passer pour Smerdis, frère deCambyse, que ce dernier avait fait assassiner)[13], un débat s'instaure entre sept conjurés pour délibérer sur le gouvernement à donner à laPerse :

  • Otanès est partisan de ladémocratie. Il critique lamonarchie et présente ses arguments en faveur « de la multitude souveraine ». Un régime populaire doit être caractérisé par l'« iso-nomie » c'est-à-dire la loi (nomos) égale pour tous (isos). Grâce à celle-ci, il ne se commet plus d'excès. Le grand nombre rapporte les résolutions à la communauté et donne des offices publics par la voie du sort à des magistrats responsables.
  • Mégabyse est partisan de l'aristocratie. Il partage la critique de la monarchie mais ne croit pas en la capacité du peuple qui n'est pas instruit et n'a pas le moyen de l'être et redoute encore plus son caractère prompt et passionné. L'opinion est comparable à un courant d'hiver qui, grossi par les eaux se précipite et emporte tout. Mégabyse propose donc d'élire uneoligarchie, « l'assemblée souveraine des meilleurs ». Des résolutions salutaires naîtront de la réunion de ces Sages.
  • Darius défend la monarchie. Rien n'est préférable à un seul homme excellent parce que le monarque excellent se conduit avec prudence dans l'administration et, seul dépositaire du secret, le garde dans les actions extérieures. L'oligarchie provoque les compétitions et les haines. Les oligarques se détestent et les dissensions deviennent publiques, tournent en violence et s'achèvent en massacres. Le régime populaire ne peut empêcher le règne de la méchanceté : des factions se constituent et s'entendent pour opprimer le reste de la communauté. Un tyran libérateur émerge rapidement pour faire cesser coteries et disputes stériles. Sa conclusion est que le régime monarchique s'impose fatalement et se trouve être de facto le meilleur.
  • Les quatre autres conjurés votent pour la thèse de Darius. Cependant, Otanès refuse d'être candidat à la monarchie : il n'entend ni commander ni obéir ; ne voulant pas être roi, il ne veut être sujet du roi. Il demande une « franchise » par laquelle lui-même, les siens et leurs descendants à perpétuité ne seront sous la puissance d'aucun autre.

Ce goût de la liberté est partagé par Hérodote. Athénien d'adoption, il remarque :« Soumis à un tyran, les Athéniens ne se montrent nullement supérieurs à leurs voisins. À peine sont-ils délivrés du joug qu'ils les surpassent tous ».

Hérodote rapporte le propos de Lacédémoniens questionnés par le SatrapeHydarnès qui leur demande pourquoi ils ne veulent pas devenir les amis du« Grand Roi (de Perse) qui honore les braves » :

« Ton conseil n'est pas pesé dans des balances justes. les Persans ne connaissent qu'un seul régime. Ils n'ont expérimenté qu'un seul genre de vie. Ils n'ont jamais connu de liberté. Ils ne peuvent faire aucune comparaison.Hydarnès, si tu connaissais la liberté, tu nous exhorterais à le combattre, non pas seulement de loin avec desjavelines, mais la hache à la main, c'est-à-dire à la vie à la mort[17]. »

Composition de l'œuvre

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Carte du monde décrit par Hérodote dans sonEnquête.

LesHistoires se composent de neuf livres, chacun portant le nom d'unemuse. Ce découpage n'est pas le fait de l'auteur : la première mention en est due àDiodore de Sicile auIer siècle, et c'est probablement auIIe siècle, du fait de grammairiens alexandrins, que l'ouvrage fut ainsi sectionné[8]. Tout au long de l'ouvrage Hérodote donne une description et de nombreux renseignements sur les particularités, les us et coutumes de certains peuples, entre autres lesMèdes, lesPerses, lesÉgyptiens, lesLibyens, lesÉthiopiens Longues-vies, lesArabes, lesIndiens, etc.[réf. nécessaire] :

L'œuvre mêle élémentsethnographiques et proprementhistoriques. On a pu s'interroger sur cette coexistence. On peut reconnaître dans ce recueil d'éléments composites l'héritage d'Hécatée de Milet. D'autres commentateurs (Henry R. Immerwahr) ont au contraire insisté sur l'unité profonde de l'œuvre[réf. nécessaire].

Postérité de l'œuvre

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Hermès bifrons d'Hérodote et deThucydide.

Le style d'Hérodote est simple, plaisant et pittoresque, parfois naïf, parfois poétique. C'est un admirateur d'Homère — Denys d'Halicarnasse le qualifie de « partisan zélé d'Homère » (Ὁμήρου ζηλωτής /Homḗrou zēlōtḗs).Plutarque, tout en reconnaissant ces qualités, le trouve cependant d'une grande partialité et a consacré un traité entier[18] pour montrer qu'il est injuste envers les Grecs :

« Le style simple et facile d'Hérodote, sa diction naturelle et coulante, trompent la plupart des lecteurs qui jugent de son caractère par son style. […] Si je voulais relever toutes les autres erreurs et affabulations (ψεύσματα καὶ πλάσματα) dans lesquelles il est tombé, il me faudrait écrire plusieurs volumes. »

— Plutarque,De la malignité d'Hérodote /Περὶ τῆς Ἡροδότου κακοηθείας, 854 e-f

.

Ces accusations sont exagérées[19] : la naïveté et la crédulité d'Hérodote, bien que réelles, se cantonnent généralement aux anecdotes dont il est friand. En revanche, lorsqu'il ne trouve aucune trace desHyperboréens mentionnés dans les légendes grecques, il tient à le mentionner[20].

Aristote le qualifie de « mythologue » dans saPoétique, etAulu-Gelle le traite d'affabulateur (homo fabulator)[21].

Plus tard, laRenaissance se penche à nouveau sur l'œuvre d'Hérodote avec, cette fois, un regard plus bienveillant. Ainsi,Henri Estienne répond à Plutarque par uneApologie pour Hérodote. Dès lors, la popularité d'Hérodote ira croissante. L'abbéBarthélemy, auteur duVoyage du jeune Anarchasis en Grèce (1788), ouvrage très populaire à son époque, écrit qu'il « ouvrit aux yeux des Grecs les annales de l'univers connu »[22].

Hérodote est l'un des premiersprosateurs dont l'œuvre nous soit parvenue en entier.

Certains historiens, contemporains ou postérieurs, le critiquèrent :

  • Thucydide[23],[24][réf. non conforme]. Cependant, Thucydide choisit de commencer son histoire là où Hérodote s'était arrêté (au siège deSestos), ce qui montre que les textes d'Hérodote étaient suffisamment exacts pour ne pas avoir à subir de réécriture ou de corrections[24].
  • Plutarque, dans son essaiDe la mauvaise foi d'Hérodote, a qualifié Hérodote d’« ami des barbares »[25] pour ne pas avoir été suffisamment pro-grec, ce qui, en fait, montre peut-être qu'Hérodote avait fait un travail remarquable par une relative équité[26][réf. non conforme].

Il résulta de ces critiques que les écrits d'Hérodote furent mal considérés à la Renaissance tout en restant très lus[27].

Cependant, depuis leXIXe siècle et surtout leXXe siècle, sa réputation a été réhabilitée par les preuves archéologiques qui ont confirmé à plusieurs reprises sa version des faits[28]. La vision moderne dominante est qu'Hérodote a fait un travail remarquable dans sesHistoires mais que certains détails spécifiques (en particulier les nombres et les pertes) sont à considérer avec précaution[28]. Néanmoins, il reste des historiens qui considèrent qu'Hérodote a inventé la plupart de ses récits[29] (la« Liar School of Herodotos »[30],[31]).

Bibliographie

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Traductions

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Traductions en français

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La première traduction enfrançais est l'œuvre dePierre Saliat, en 1556. Parmi d'autres traductions en français figurent celles de Du Ryer (1645),Pierre-Henri Larcher (1786)[32] etPierre Giguet (1864). Selon Pascal Payen, analysant les traductions duXIXe et XXe siècles – celles de Philippe-Ernest Legrand et d'Andrée Barguet – intègrent auXIXe siècle une démarche pédagogique :« les Universités en construction, élaborent et diffusent un Hérodote historien des guerres Médiques et leurs prolégomènes ; peu importe si, dans la narration, les batailles occupent une place très réduite »[32].

Traductions en anglais

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De nombreuses traductions ont été publiées en langue anglaise, notamment celle deGeorge Rawlinson (traduction classique duXIXe siècle), d'Aubrey de Selincourt (en) (1954, éditée parPenguin) et deDavid Grene (en) (1987, éditée par l'université de Chicago)[33]. En 1998, une traduction parRobin Waterfield (en) est publiée parOxford World's Classics[33]. En 2013, une traduction par l'écrivain britanniqueTom Holland[34] est publiée dans la collection Penguin Classics.

Ouvrages généraux

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Études

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Notes et références

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Notes

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  1. Aulu-Gelle dansNuits Attique, LivreXV, rapporte qu'il avait 53 ans lors de laGuerre du Péloponnèse.

Références

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  1. HérodoteII, CXLIII ;V,XXXVI ;V,CXXV ;VI,CXXXVII.
  2. Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry),Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris,Éditions Robert Laffont,, 1248 p.(ISBN 978-2-221-10902-1),p. 466.
  3. Cicéron,Des Lois,I, 1, 5.
  4. Marcel Prélot,Histoire des idées politiques, Paris,Dalloz,[Où ?].
  5. Mre L. Ellies Du Pin,Bibliothèque Universelle des Historiens, Amsterdam, chez Zacharie Chastelain,,p. 104 Hérodote.
  6. Airton Pollini, « Hérodote le père de l'Histoire »,Histoire antique et médiévale,no 49,‎,p. 13.
  7. Pierre-Henri Larcher,Vie d'Hérodote dans la traduction desHistoires, 1786,p. 4.
  8. abcde etfCatherineGrandjean (dir.), Gerbert S.Bouyssou, VéroniqueChankowsky, AnneJacquemin et WilliamPillot,La Grèce classique : D'Hérodote à Aristote, 510-336 avant notre ère, Paris,Belin,coll. « Mondes anciens »,, 528 p.(ISBN 978-2-7011-6493-9),chap. 1 (« Le monde d'Hérodote »),p. 21-29.
  9. Pollini 2010,p. 15.
  10. (en) « ἵστωρ - WordSense Dictionary », surwordsense.eu(consulté le)
  11. Hérodote,L'Enquête,Éditions Gallimard,, 608 p., LivreIV, (101),p. 404..
  12. Histoires,II,p. 183-184. Voir A. Belov,« L'épave d'Héracleion (Égypte) et la baris d'Hérodote »,Les Dossiers d'Archéologie, vol. 364,p. 48-51, 2014.
  13. a etbHérodote,L'Enquête,Éditions Gallimard,, 608 p., LivreI, (131-140),p. 112.
  14. Hérodote,L'Enquête,Éditions Gallimard,, 608 p., LivreIV, (68-69),p. 388
  15. Hérodote,L'Enquête,Éditions Gallimard,, 608 p., LivreIII (98),p. 323
  16. Thalie, 80, 81 et 82, Hérodote,Histoires, trad Ph. E. Legrand, Col Budé 1954p. 131 et suiv.
  17. Prélot 1970[Où ?].
  18. (fr + grc) « Plutarque, Œuvres morales, tomeIV :De la malignité d’Hérodote », surremacle.org
  19. Dans l’Encyclopaedia Universalis,Jacqueline de Romilly note cependant :« Pourtant il serait inexact de croire que l'œuvre d'Hérodote se présente […] comme un ensemble homogène, soutenu d'affirmations bien tranchées. Elle est humaine, libre, changeante. Elle conduit de l'anecdote édifiante à l'analyse politique. On peut même dire que, souvent, on la voit changer de caractère, au fur et à mesure que la réalité dont elle traite se fait plus proche et mieux connue ».
  20. Histoires[détail des éditions][lire en ligne], livreIV, 32 et 36.
  21. Les nuits attiques(ISBN 978-2-251-01016-8 et2-251-01016-5,OCLC 1259451450)
  22. Jean-Jacques Barthélemy,Voyage du jeune Anacharsis en Grèce : vers le milieu du quatrième siècle avant l'ère vulgaire, E. Ledoux, 1821,p. 363.
  23. Thucydides,History of the Peloponnesian War,e. g.I, 22.
  24. a etbFinley,p. 15.
  25. « Philobarbaros ».
  26. Holland,p. xxiv.
  27. (en) David Pipes, « Herodotus: Father of History, Father of Lies »(consulté le).
  28. a etbHolland,p. 377.
  29. (en) D. Fehling (trad. J.G. Howie),Herodotus and His "Sources" : Citation, Invention, and Narrative Art, Leeds, Francis Cairns,coll. « Arca Classical and Medieval Texts, Papers, and Monographs »,, 277 p.(ISBN 0905205707).
  30. Critiquée par W. Kendrick Pritchett,The Liar School of Herodotos. Amsterdam, J.C. Gieben, 1993(ISBN 90-5063-088-X).
  31. Mélina Tamiolaki,« Lucien précurseur de la « Liar School of Herodotus » : Aspects de la réception d’Hérodote dans l’Histoire Vraie », dans Jean Alaux (dir.),Hérodote : Formes de pensée, figures du récit, Rennes, Presses universitaires de Rennes,(ISBN 9782753569133,DOI 10.4000/books.pur.118316,lire en ligne)
  32. a etbPascalPayen, « En guise de présentation (suite) »,Anabases. Traditions et réceptions de l’Antiquité,no 2,‎1er octobre 2005,p. 221–230(ISSN 1774-4296,DOI 10.4000/anabases.1705,lire en ligne, consulté le)
  33. a etb(en-US) MichaelDirda, « Travels in Antiquity »,The Washington Post,‎(ISSN 0190-8286,lire en ligne, consulté le)
  34. (en) « Herodotus: the first non-fiction », surthe Guardian,(consulté le)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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