Pour les articles homonymes, voirLa Guienne etGuyenne (Québec).
Blason de la Guyenne. | |
| Statut | Ancienne province de France |
|---|---|
| Capitale | Bordeaux |
| Langue(s) | Français,occitan (gascon,languedocien,limousin),saintongeais |
| Religion | Catholicisme |
| 1453 | Bataille de Castillon etprise de Bordeaux |
|---|---|
| 1472 | Intégration à laCouronne de France |
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LaGuyenne (/ɡɥi.jɛn/), enoccitan :Guiana[giˈja.nɔ]) est uneancienne province, située dans leSud-Ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l'histoire sur une partie des territoires desrégions françaisesNouvelle-Aquitaine etOccitanie.
Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitaleBordeaux. Son nom est apparu auXIIIe siècle en remplacement du terme d'« Aquitaine ». Sous l'Ancien régime, la Guyenne était l'une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petits comme lePérigord, l'Agenais, leQuercy et leRouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, pays gascon également appeléBordelais.
La Guyenne était couramment associée à laGascogne dont la capitale étaitAuch et qui regroupait notamment l'Armagnac, laBigorre, leLabourd, laSoule et leComminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

Le nom de « Guyenne » vient du motlatinAquitania, utilisé parJules César pour désigner lapartie de la Gaule située entre la Garonne et les Pyrénées[1]. Mais laprovince romaine d'Aquitaine, instituée un peu plus tard parAuguste, s'étend de la Loire aux Pyrénées. Il s'agit d'un mot d'origine préceltique dont l'étymologie est controversée.
L'évolution phonétique deAquitania est la suivante :
L'évolution est parallèle en gascon, oùAguiaina devientGuiana.
La forme française actuelle « Guyenne » apparaît pour la première fois en 1259 dans un traité entreLouis IX etHenri III d'Angleterre[2].
Les mot « Guyenne » etGuiana, formes populaires des mots « Aquitaine » etAquitania, sont les plus couramment utilisées par les autochtones duXIIIe au XVIIIe siècle, « Aquitaine » apparaissant comme un mot archaïsant et savant.
La principale langue vernaculaire de la Guyenne est l'occitan sous trois formes dialectales :gascon (Bordelais,Bazadais et partie ouest de l'Agenais),languedocien (partie est de l'Agenais,Bergeracois,Sarladais,Quercy etRouergue) etlimousin (majeure partie duPérigord). En revanche, leBlayais et les enclaves duVerdon et deMonségur sont de langue et de culturesaintongeaises (langue d'oïl).
LaGuyenne girondine (ouPetite Guyenne) correspond au Bordelais et à l'Entre-deux-Mers, linguistiquementgascons. C'est à cette Guyenne girondine que se réfèrent les dénominationsSauveterre-de-Guyenne,Miramont-de-Guyenne etLévignac-de-Guyenne.
Le sud-ouest duCantal jusqu'à la Bertrande (val de laCère) et le coin sud-est de laCorrèze prolongent la Guyenne, dans ses limites duXVIIIe siècle.
Les armes de l'ancienne province de Guyenne seblasonnent ainsi :degueules (fond rouge)à unléopard (unlion qui a la tête de face)d'or (jaune),armé (avec les griffes)et lampassé (et la langue)d'azur (bleues).

L'histoire ancienne de la Guyenne se confond avec l'histoire de l'Aquitaine. Pendant l'union anglo-gasconne, les limites du duché de Guyenne varièrent suivant les traités de paix passés entre les rois d'Angleterre et les rois de France, puis les vicissitudes de laguerre de Cent Ans. Par la suite, la province ou gouvernement de Guyenne fut la plus grande des provinces du royaume de France puisqu'elle comprenait auxXVIe et XVIIe siècles leBordelais, leBazadais, leLimousin, lePérigord, leQuercy, leRouergue, l'Agenais, laSaintonge, l'Angoumois et laGascogne, laissant de côté leBéarn et laBasse-Navarre.
Il faut attendre le milieu duXVIIe siècle pour voir distinguée laGascogne de la Guyenne, alors qu'auparavant la Gascogne était toujours considérée comme une partie de la Guyenne. Dès lors, la Guyenne proprement dite fut considérée comme étant composée du Bordelais, du Périgord, de la Saintonge, du Limousin, du Quercy et du Rouergue, le reste du gouvernement étant considéré comme étant la Gascogne. Par la suite, la Saintonge et le Limousin furent détachés de ce gouvernement pour en faire des gouvernements séparés donnant au gouvernement de Guyenne et Gascogne la physionomie qu'il avait en 1789.
Le nom de duché de Guyenne fut donné auduché d'Aquitaine lorsqu'il fut amoindri par les conquêtes des souverains français. Ce nom apparaît pour la première fois dans letraité de Paris, conclu le entreSaint Louis etRaymond VIIcomte de Toulouse, qui cédait la plus grande partie duLanguedoc à la France et mettait fin auconflit albigeois.
Possession desPlantagenêt de 1188 à 1453, la Guyenne est le théâtre de laguerre de Guyenne (1294-1297) puis de laguerre de Cent Ans. À la Saint-Michel (29 septembre) 1345, le roi d'Angleterre,Édouard III, envoie des renforts de troupes en Guyenne. Le roi de France,Philippe VI de Valois, croyant à un débarquement imminent d'Édouard III dans la région, dépêche en une forte armée versToulouse sous les ordres de son filsJean, duc de Normandie, qui met lesiège devant lechâteau d'Aiguillon, au confluent de laGaronne et duLot, qui commandait l'ouverture sur la Guyenne[3].
C'est en réponse à la saisie de la Guyenne prononcée par Philippe VI, qu'en, le roi d'Angleterre en réponse « défie » celui « qui se dit roi de France », et en tant que duc de Guyenne etcomte de Ponthieu, rompt son lien devassalité[4]. Le duché est finalement réuni audomaine du roi de France après labataille de Castillon, qui mit fin à la guerre de Cent Ans. Donné en apanage à son frèreCharles de Valois parLouis XI en 1469, il revint définitivement à la couronne française à la mort de celui-ci en 1472.

En 1461, la province est érigée engouvernement de Guyenne avec pour siègeBordeaux et premier gouverneurJean de Lescun. C'est alors le gouvernement militaire le plus vaste de France (6 744 500 hectares —Béarn etPays basque non compris — soit environ 1/8 de tout le pays) : il s'étend vers le sud jusqu'à l'Espagne ; ses limites au nord et à l'est sont constituées par laSaintonge, l'Angoumois, leLimousin, leQuercy et leRouergue. La province de Guyenne rassemblait leBordelais ou « Petite Guyenne », la partie septentrionale duBazadais, lePérigord, la Saintonge, l'Angoumois, le Limousin, l'Agenais, leCondomois, le Quercy et le Rouergue.
Lors de la création desgénéralités, la premièregénéralité de Bordeaux est créée en 1523. Elle perdit successivement des pays et élections avec la création de lagénéralité de Montauban (Quercy et Rouergue ouHaute-Guyenne) en 1655 et de lagénéralité d'Auch en 1716 (laGascogne, qui comprenait presque tout le territoire situé entre la Garonne et son estuaire, et la ligne de crête desPyrénées, notamment l'Armagnac, lesLandes de Gascogne et leMarsan).
En 1790, la province de Guyenne est divisée en cinq départements à peu près complets :Gironde,Dordogne,Lot-et-Garonne,Lot etAveyron. À ceux-ci s'ajoutera leTarn-et-Garonne, créé en 1808, et pour lequel la Guyenne contribuera pour les trois-quarts. Ce morcellement achèvera de détruire les derniers liens qui réunissaient la Basse-Guyenne, laHaute-Guyenne et laGascogne.
Aujourd'hui, le terme de Guyenne n'a plus de réalité ni administrative, ni politique. Seul lecanton du Haut Agenais Périgord (Haut-Agenais), à la recherche d'une identité, a tenté d'exploiter le capital historique « Guyenne » en promouvant le « Pays de Guyenne » dans la partieLot-et-Garonne de la vallée duDropt. Cependant, cette acception est aujourd'hui détrônée par « Pays du Dropt », terme à vocation plus touristique.
Le terme de Guyenne survit par ailleurs : dans des raisons sociales :Guyenne et Gascogne (grande distribution - partenaire deCarrefour),Nouvelle Guyenne (réseau de villes de Guyenne) ou dans des dénominations d'associations, des clubs, etc. :ligue de Guyenne (tennis),comité de Guyenne (bridge), trophée de Guyenne (motocross). Le terme a sporadiquement été employé dans les dénominations du concoursMiss Aquitaine.