Guy Maurice Marie Louise Verhofstadt grandit enFlandre, dans la régiongantoise. Il fait ses études primaires à l'école communale de Ledeberg. Il finit ses humanités (études secondaires) en latin-grec à l'Athénée royal deGand en 1970. Il était considéré par ses professeurs comme un adolescent rebelle. Il étudie ledroit de 1971 à 1975 à l'Université de Gand (et obtient la première grande distinction). Il assure la présidence de l'Union des étudiants libéraux de l'université de 1972 à 1974.
Ses vues radicales de l'économie et son « jeune âge », lui vaudront le surnom de « BabyThatcher »[1],[2].
Il siège pendant la47e législature de la Chambre des représentants de Belgique (1988-1991). Après sa tentative infructueuse de former un gouvernement en 1991, il entre dans l'opposition et transforme le PVV en Vlaamse Liberalen en Democraten (VLD). Il démissionne, après l'échec électoral de son parti, pour revenir en 1997 avec des idées politiques moins radicales.
En effet, vu la perte de sièges de son parti au niveau national : de 28 en 1981 à 21 en 1995 (et 18 en 2007), il se distancie progressivement de l'idéologie thatchérienne, comme le PRL (aujourd'huiMR), privilégiant dans son discours une approche « plus sociale » du libéralisme et une « vision » plus fédéraliste de l'Union européenne[3].
Coalitions PVV-CVP-PRL-PSC en alternance avec CVP-PS-SP-PSC
Après lesélections fédérales belges du 13 juin 1999 (au cours desquelles leVLD obtient, de peu, la place de première formation politique deFlandre et deBelgique avec 14,3 % des suffrages exprimés et 23 sièges sur 150 pour laChambre des représentants et 15,37 % et six sièges sur les 40 à élire auSénat), il prend la tête d'un gouvernement regroupant, pour la première fois en Belgique,libéraux,socialistes etécologistes, legouvernement Verhofstadt I (diteCoalition arc-en-ciel). À la fin de ce gouvernement, le quotidienLe Soir retient tout particulièrement au bilan du Premier ministre « une nouvelle culture politique » ayant « rompu avec les colloques feutrés sous les lambris des châteaux chers aux èresMartens etDehaene et privilégié la culture du débat ouvert qui, parfois, s'est transformé en combat de chiffonniers ». De plus, le journal note que « l'arc-en-ciel peut se prévaloir de certaines avancées sociales et fiscales et de décisions qui, sur le terrain éthique par exemple, ont rompu avec le passé. Mais de nombreux chantiers demeurent inachevés et la subtile alchimie entre les trois familles politiques a parfois démontré toutes les limites de l'exercice ». Parmi les principales actions retenues de son premier gouvernement sont avancées : la politique de l'emploi (Convention de premier emploi dit « Plan Rosetta » lancé par la loi du pour les jeunes, le « Plan Activa » pour les chômeurs de longue durée) ; une politique étrangère active avec laprésidence belge de l'Union européenne au deuxième semestre 2001 (marquée par leConseil européen de Laeken et sa déclaration du qui a abouti à la convention de laConvention sur l'avenir de l'Europe), la défense d'une « globalisation éthique »[6] ou la participation de laBelgique à l'opposition à la Guerre d'Irak ; des réformes libérales concernant l'administration fédérale (incarnées par la « réforme Copernic » ou « plan Copernic » lancées en 1999 qui remplacent les ministères par desservices publics fédéraux) ou les questions de société (avec lalégalisation du mariage homosexuel le)[7].
La victoire deslibéraux (26,76 % des voix et 49 sièges sur 150 à laChambre, dont 15,36 % et 25 députés pour leVLD, et 27,53 % des suffrages pour 12 sénateurs élus sur 40, dont 15,38 % et sept sièges pour les libéraux flamands) etsocialistes (27,93 % et 48 représentants, 28,31 % et 13 sénateurs) auxélections du lui permet de prendre la tête d'un gouvernement socialiste-libéral, appelé« coalition violette » ou« mauve », legouvernement Verhofstadt II. Durant cette période, Guy Verhofstadt gouverne davantage aucentre droit, selon le fameux « compromis à la belge » puisque comprenant lessocialistes francophones, tout en maintenant lors de son discours de politique générale l'accent mis par la « coalition arc-en-ciel » sur la politique sociale et économique et notamment l'emploi (promettant lors de son discours de politique générale la création de 200 000 emplois en quatre ans). Il doit faire face auxélections régionales du qui mettent à mal la coalition en place en niveau fédéral en général et leVLD (qui forme alors des listes communes avec le petit partiVivant) en particulier : ce dernier, et ses alliés d'une « coalition arc-en-ciel » en place depuis 1999, perd les élections enRégion flamande au profit duCD&V d'Yves Leterme, mais reste au sein de la majorité dans un gouvernement de « cordon sanitaire » qui est finalement formé pour circonscrire leVlaams Belang (arrivé en2e position du scrutin et donc lui aussi devant leVLD) dans l'opposition ; pour le collège politique néerlandophone duParlement de la région de Bruxelles-Capitale, leVLD améliore son score de 1999 en arrivant deuxième derrière leVlaams Belang et en passant de deux à quatre sièges ; àBruxelles et enWallonie, leMouvement réformateur (MR) est exclu des majorités par lePS au profit duCentre démocrate humaniste (CDH), ce qui provoque de vives tensions entre libéraux et socialistes francophones du gouvernement fédéral. Mais legouvernement Verhofstadt II est surtout confronté à la montée électorale dunationalisme flamand et tout particulièrement duVlaams Belang, et à l'incapacité à trouver un compromis pour régler le problème deBruxelles-Hal-Vilvorde (BHV)[8].
En 2004, il est un des favoris pour prendre la succession deRomano Prodi à la tête de laCommission européenne, soutenu notamment par le Président françaisJacques Chirac et le Chancelier allemandGerhard Schröder. Mais il se heurte notamment à un refus britannique à cause de son opposition à la guerre en Irak. On lui préfère finalement le PortugaisJosé Manuel Durão Barroso.
Intérim gouvernemental et crise belge de 2007-2008
Au lendemain desélections fédérales du (qui voient l'alliance électoraleVLD-Vivant, alors baptiséeOpen VLD, retomber à 11,83 % des suffrages et seulement 18 siège sur 150 à laChambre des représentants, se faisant devancer enFlandre par leCD&V-NVA et leVlaams Belang mais aussi, pour la première fois en nombre de voix, par les libéraux francophones duMR), Guy Verhofstadt présente la démission de son gouvernement au Roi, qui le charge des affaires courantes pendant les négociations qui doivent mener au nouveau gouvernement selon la tradition belge. Mais à la suite de lagrave crise politique que traverse la Belgique, Guy Verhoftadt reste premier ministre pendant plusieurs mois. Après avoir donné deux chances au formateurYves Leterme,Albert II demande le à Guy Verhofstadt de trouver une manière de sortir de la crise. Une semaine plus tard, il lui demande en conséquence de former un gouvernement intérimaire (gouvernement Verhofstadt III). Guy Verhofstadt accepte de prendre la tête de ce gouvernement jusqu'en, pour céder le témoin àYves Leterme qui doit former ungouvernement définitif.
Il est éludéputé européen lors desélections de 2009. Cependant, à la suite de la défaite électorale de son parti lors de ce scrutin, il en redevient également le président par intérim jusqu'à l'élection à ce poste d'Alexander De Croo le. Le, il est élu président du groupeAlliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) auParlement européen[9]. Il est de nouveau cité parmi les possibles candidats à la présidence de laCommission européenne. Il se montre très critique et demande à plusieurs reprises un certain nombre de conditions et de « gages » vis-à-vis de la reconduction deJosé Manuel Durão Barroso[10],[11]. Finalement, lors du vote d'approbation auParlement européen de cette reconduction le, le groupe ADLE lui apporte son soutien, un choix que Guy Verhofstadt explique en estimant que les attentes des libéraux sur un plan commun destiné à assainir, évaluer et superviser le système bancaire avait obtenu une réponse satisfaisante et en déclarant que : « Certains groupes ne sont pas convaincus par les lignes directrices de José Manuel Durão Barroso, mais nous avons la responsabilité de prendre une décision finale dès que possible »[12].
Depuis il est, pour une durée de trois ans, administrateur indépendant du holdingSofina[14]. Il est également administrateur dufonds de pension néerlandaisAPG et de l'armateurExmar. Ces trois mandats lui rapportent des revenus bruts respectifs de 130 000, 42 840 et 60 000 € en 2013[15].
En, il publie avecDaniel Cohn-Bendit un manifeste pour uneEurope fédérale intituléDebout l'Europe et sous-titré en anglaisManifeste pour une révolution post-nationale en Europe. L'ouvrage est paru simultanément en six langues et dans de nombreux pays européens.
Il est réélu au Parlement européen lors duscrutin européen de 2014 et reconduit à la tête du groupe ADLE.
En, Guy Vehofstadt appelle à une réforme du système d'asile et d'immigration, en réaction àcrise migratoire en Europe. Il critique le Premier ministre britanniqueDavid Cameron et le Président françaisFrançois Hollande pour leur opposition à la proposition de la Commission européenne de répartir les demandes d'asile entre les pays de l'Union européenne. Il appelle également la France, le Royaume-Uni et la Hongrie à arrêter la construction de murs et de mesures de sécurité aux frontières, et de concentrer leur effort sur l'assistance humanitaire[16].
Fin 2016, il se présente face àSylvie Goulard pour être le candidat du groupeADLE à la prochaine élection du président du Parlement européen[18].
En, il tente seul de faire rallier leMouvement 5 étoiles (eurosceptique) au groupe de l'ADLE, dans l'espoir de renforcer ses chances de devenir président du Parlement européen[19], mais subit un camouflet à la suite du rejet de cette proposition par environ la moitié des députés de son groupe (30 sur 68)[20]. Il est chargé de coordonner le travail duParlement européen sur la question dubrexit[21].
↑ThierryCoosemans, « La composition du Parlement européen issu des élections de juin 2009 »,Courrier hebdomadaire du CRISP,,p. 5–33(ISSN0008-9664,lire en ligne, consulté le).