Pour les articles homonymes, voirChaudey.
| Rédacteur en chef Le Siècle |
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| Décès | (à 53 ans) Prison Sainte-Pélagie (5e arrondissement de Paris,France) |
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Ange Gustave Chaudey, né àVesoul le et fusillé àParis5e le, est unavocat,homme politique etjournalistefrançais.
Après avoir commencé ses études aucollège de Vesoul, Gustave Chaudey les poursuit à partir de àParis, où il obtient une licence en droit en 1840. Journaliste àLa Presse dès, il secondeLamartine et soutientCavaignac au début de laDeuxième République. Après la victoire deLouis-Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle, Chaudey se fait inscrire au barreau de Vesoul. Opposé aucoup d’État du 2 décembre 1851, il lacère une affiche préfectorale justifiant cet acte, ce qui lui vaut deux mois de prison. Il s'exile ensuite enSuisse où il devient le rédacteur en chef duRépublicain neuchâtelois.
De retour à Paris en 1856, Chaudey y exerce son métier d'avocat tout en collaborant, à partir de 1860, auCourrier du dimanche. En 1865, il est, avecLanglois,Alexandre Massol etDuchêne, l'un des exécuteurs testamentaires deProudhon, qu'il a défendu lors d'un procès en (à la suite de sa publication deDe la justice dans la Révolution et dans l'Église)[1].
Après l'arrestation de jeunes gens réunis au Café de la Renaissance de laplace Saint-Michel en, Chaudey prend part à leur défense. Parmi les inculpés, proches desblanquistes, on compteTridon,Raoul Rigault (qui deviendra procureur de laCommune et ordonnera l'exécution de Chaudey),Léonce Levraud,Da Costa, le libre-penseur Alfred Verlière,Longuet,Genton,Protot, le menuisier Largilière, et Landowski[2].
Rédacteur en chef duSiècle, il devient l'ami du principal actionnaire de ce journal républicain, le banquierHenri Cernuschi. En 1869, il fait paraître une brochure intituléeL'Empire parlementaire est-il possible ? qui connaît un grand retentissement.

Quelques semaines après la chute duSecond Empire, il est nommé, par un arrêté en date du, maire du9e arrondissement de Paris, en remplacement d’Arthur Ranc, démissionnaire[3]. Il ne conservera ces fonctions que quelques jours, car il est battu parErnest Desmarest lors desélections municipales du 5 novembre. Il est alors nommé adjoint au maire de Paris. Présent à l’hôtel de ville lors desévénements du 22 janvier 1871, il répond à une députation, qui réclame la Commune, que la Commune est une idée fausse, qu’il l’a combattue et qu’il la combattra énergiquement et se fâche, même injurieusement, devant une nouvelle députation avec les mêmes demandes[4]. Une manifestation (contre la décision duGouvernement de Défense nationale d’offrir aux Prussiens lacapitulation de Paris) ayant dégénéré en tentative de soulèvement,Gambon envoie cette dépêche télégraphique àJules Ferry : « Chaudey consent à rester là ; mais prenez des mesures le plus tôt possible pour balayer la place. Je vous transmets, du reste, l’avis de Chaudey[5]. »
Haï par lesCommunards qui voient en lui un fusilleur du peuple (le Père Duchêne rappelle le rôle qu’il a joué dans l’ordre donné à la troupe de réprimer l’émeute et de tirer sur la foule), il est arrêté le parPilotell, au moment même où il se ralliait à la révolution communaliste[6]. Incarcéré àMazas puis à laprison de Sainte-Pélagie, il est exécuté dans le préau de cette dernière prison le, en pleineSemaine sanglante, sur ordre du procureur de la CommuneRaoul Rigault[7]. Chaudey avait dit, après le, à« Ferré et des partisans de la Commune qui réclamaient la liberté de Louise Michel et de leurs amis : « Les plus forts fusilleront les autres ». Il mourut peut-être de ce mot[8] ». Quelques jours plus tard périssent, l'archevêque de ParisGeorges Darboy, leprésident Bonjean, l’abbé Surat,archidiacre deNotre-Dame et l'abbé Deguerry, curé dela Madeleine.

Cette exécution pousse le peintreGustave Courbet, qui avait réalisé son portrait, à démissionner de ses mandats[9]. Aucune preuve de la culpabilité de Chaudey dans la fusillade du n'a jamais été apportée. Sur la demande deVermorel,Frédéric Cournet a vainement tenté de trouver un quelconque ordre de Chaudey d'ouvrir le feu. Vermorel avait conclu à la libération de Chaudey maisDelescluze s'y était opposé[10].
En, l'ingénieur Gustave Simon Préau de Vedel, présumé avoir assisté Rigault lors de l'exécution de Chaudey, ce qu'il a toujours nié, est exécuté[11],[12].
Érigé entre fin 1873 et début 1874 dans la29e division ducimetière de Montmartre, le monument funéraire de Chaudey comporte un buste sculpté parJules Renaudot ainsi qu'une citation prémonitoire du défunt :
« Si quelque balle récriminatrice nous est réservée, nous n'aurons qu'à tomber en faisant des vœux pour la République[13]. »
Gustave Chaudey est le père deGeorges Chaudey,député de laHaute-Saône entre 1893 et 1898.
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