Une basse comporte en général quatrecordesaccordéesmi0-la0-ré1-sol1, àfilets ronds ou àfilets plats (certains modèles comprennentdavantage de cordes : 5, 6, voire plus). Elles sont montées sur unmanche sur lequel se trouve latouche. La plupart des basses possèdent des frettes (en général, autour d'une vingtaine) ; unebasse fretless n'a pas de frettes, ce qui donne un son et un toucher différents. La très grande majorité des corps et des manches de basse sont faits enbois, même si d'autres matériaux comme legraphite sont parfois utilisés.
Les cordes sont fixées au corps de la basse au niveau duchevalet et au niveau de la tête par desmécaniques permettant d'accorder l'instrument. Un ou plusieurs capteurs électromagnétiques, appelésmicros, permettent de transformer la vibration des cordes en unsignal audio, qui est ensuite amplifié. Despotentiomètres permettent de régler le volume, la tonalité, et certaines basses actives embarquent unpréamplificateur. La basse électrique est généralement amplifiée par unamplificateur dédié à l'instrument et ses fréquences graves. Certains bassistes utilisent deseffets (compression,chorus,distorsion,octaver,envelope filter...).
La basse peut se jouer aux doigts ou avec unmédiator. Il existe plusieurs techniques de jeu à la basse, comme leslap.
La basse électrique est un instrument né auxÉtats-Unis. En 1951, laPrecision Bass vendue parFender est le premier modèle commercialisé à grande échelle ; laFender Jazz Bass, sortie en 1960, est un autre modèle très répandu. La basse est un instrument qui a d'abord été conçu pour être électrique ; en 1972, labasse acoustique voit le jour. Plusieurs évolutions sont apparues au fil des années, comme la basse fretless ou lesbasses à cinq cordes, six cordes ou plus, les instruments sans tête oumultidiapason.
Accordage de la basse à quatre cordes :mi,la,ré,sol (E, A, D, G en notation anglo-saxonne)
Une guitare basse possède généralement 4 cordes avec undiapason de 34 pouces (86,34 cm). L'instrument est constitué d'un longmanche, surmonté d'unetouche, et d'un corps en bois plein (solid body) ou creux (semi-hollow body) comprenant un ou plusieursmicros, despotentiomètres et unchevalet. La touche comporte desfrettes qui délimitent les cases des notes (généralement entre 19 et 24). La méthode de fixation du manche (vissé, collé ou traversant le corps) et le type de bois utilisé pour la lutherie influent sur la sonorité.
Corps d'une basse de type Precision, après avoir été peint. Noter les cavités pour le manche (en haut), pour le micro (au milieu) et l'électronique (en bas à droite). Le manche se trouve dans le carton à côté.
Le corps d'une basse est la plupart du temps en bois. Il existe deux designs principaux : un manche collé ou vissé au corps ou bien un manche traversant, cas dans lequel le corps est constitué de deux morceaux fixés au manche[1]. Les bois utilisés varient : les basses les moins chères utilisent dutilleul alors que les instruments de milieu ou de haut de gamme ont un corps enaulne, enacajou ou enfrêne. Les basses les plus haut de gamme ont recours à des espèces plus rares comme l'érable ondé, l'érable pommelé(en), lewenge, lepadouk ou leséquoia[1]. La majorité des corps de basses sont inspirés de laPrecision ou de laJazz Bass de Fender, avec deux découpes de part et d'autre du manche[2],[Note 1]. Le corps est généralement peint puis vernis, souvent avec deslaques denitrocellulose ou depolyester[2].
Exemple d'une basse avec un manche traversant (bois clair au milieu), sur lequel sont fixés les deux parties du corps. (Vue de l'arrière de l'instrument).
Le manche d'une basse est collé, vissé, ou bien traverse l'instrument. Le manche vissé, fixé par quatre à sixvis sur le corps, offre l'avantage d'être facilement produit et réparable (puisqu'on peut l'enlever du corps)[2]. Les basses Fender, Music Man et G&L utilisent pour la plupart cette méthode[2]. Les manches vissés sont souvent construits enérable, bois dur et stable[3].
Le manche collé offre davantage desustain à l'instrument par rapport à un manche vissé, mais a le désavantage de ne pas pouvoir être retiré du corps pour un réglage ou une réparation[4]. On le retrouve surtout sur les basses Gibson et PRS[2]. Les manches collés sont souvent enacajou[3]. Les manches vissés et collés sont placés dans une cavité creusée à l'intérieur du corps pour assurer une fixation solide[1].
Enfin, certaines basses ont un manche traversant, allant du chevalet jusqu'à la tête, et sur lequel sont collées les deux parties du corps[4]. Ce design est inventé parRickenbacker dans les années 1950, et les partisans de cette construction affirment qu'il fournit davantage de sustain et de clarté. Alembic, Spector et d'autres marques fabriquent des basses à manche traversant[4].
Le profil du manche, c'est-à-dire la forme du dessous du manche, plus ou moins ronde, varie beaucoup selon les fabricants. Chaque profil offre une prise en main du manche différente. Un profil en C est assez rond, tandis qu'un profil en V a une forme davantage triangulaire[3]. Le manche d'une basse doit posséder une légère courbure verticale pour permettre aux cordes de vibrer correctement[3]. Cette courbure se règle la plupart du temps par une tige en métal, letruss rod, insérée dans le manche et dont une extrémité est réglable avec un tournevis[6].
Touche d'une basse cinq cordes, sur laquelle se trouvent desfrettes.
Le manche d'une basse est recouvert d'unetouche, élément contre lequel les cordes sont pressées pour produire un son. Lepalissandre et l'érable sont les deux principaux bois utilisés, ainsi que l'ébène. La touche peut êtrevernie pour la protéger[6]. La touche n'est pas plate, mais possède un radius, c'est-à-dire une légère courbure, qui varie selon les modèles et les fabricants. Le radius est plus élevé (recourbé) sur les Fender, tandis que les basses modernes emploient généralement un radius plus plat, ce qui facilite un jeu technique[6].
Sur la touche sont insérées desfrettes, des lames en métal sur lesquelles les cordes viennent toucher pour produire une note précise. La majorité des basses ont entre 19 et 21 frettes[6]. Le développement de la basse dans un registre soliste a poussé certains fabricants à étendre les frettes jusqu'à 24, soit deux octaves par corde[6]. Les frettes sont généralement dans un alliage denickel et d'argent et il en existe de différentes épaisseurs[6]. Dans les cas desbasses fretless, la touche est dépourvue de frettes.
Tête d'une basse cinq cordes, avec lesmécaniques et les cordes enroulées autour d'elles (en bas un guide corde en métal, et le sillet en plastique blanc).
Lescordes sont fixées auchevalet (parfois en traversant le corps)[7] et, en bas du manche (après lesillet), par desmécaniques qui permettent de les accorder[7]. Le ou les micros captent les vibrations des cordes, et un circuit électronique transmet le son via laprise jack, vers unamplificateur. Les cordes, en métal, peuvent être enfilets ronds ou enfilets plats.
Lechevalet est généralement réglable pour pouvoir ajuster précisément l'intonation de chaque corde[3]. Les cordes passent à travers unsillet, situé en bout de manche. Historiquement fabriqués en os, les sillets sont fabriqués enlaiton dans les années 1970, puis engraphite[3].
Un micro de Jazz Bass : la bobine de cuivre entourant les aimants, et le capot protecteur en plastique.Micro Split coil de typePrecision, avec deux bobines combinées.Micros à double bobinage sur une basse active ESP. À droite, cinq potentiomètres permettent de régler le volume et l'égalisation des fréquences.
La basse électrique est dotée d'un ou plusieurs capteurs, appelésmicros, qui transforment la vibration des cordes en signal électrique. Les micros sont constitués d'unaimant entouré d'une bobine de fil de cuivre, et le mouvement des cordes métalliques fait varier le champ magnétique de l'aimant, générant une force électromotrice qui devient un signal audio transmis ensuite, par un câble, à l'amplificateur et au haut-parleur[8].
Le positionnement du micro (plus ou moins près du chevalet) a une influence majeure sur le son : près du chevalet, le son estaigu et dur, tandis que près du manche, le son devient beaucoup plus ample et rond, chargé enbasses[10]. La combinaison des deux est notamment employée sur les Jazz Bass, avec un potentiomètre pour régler le mélange entre chaque micro[10].
Avant que le signal audio ne sorte via la prise jack, il passe par un ou plusieurspotentiomètres (au fonctionnementlinéaire oulogarithmique). Sur les basses dites passives, le micro est relié directement à deux potentiomètres : le volume et la tonalité (qui est unfiltre passe-bas, qui diminue plus ou moins lesaigus)[11]. S'il y a deux micros, on peut aussi trouver un réglage de mélange entre les deux ; chaque micro peut également être doté de son propre volume[11].
Sur les basses dites actives, unpréamplificateur (souvent doté d'uneégalisation) est inséré avant la sortie jack. Il existe aussi des micros actifs qui, tout comme les préamplificateurs, nécessitent une ou deux piles 9V pour fonctionner[12]. À l'inverse du contrôle de tonalité passif, les égaliseurs actifs permettent de diminuer ou d'augmenter une fréquence précise (basses, médiums, aigus...)[11]. Le circuit des basses actives s'allume lorsqu'un câble jack est inséré dans l'entrée jack : pour préserver la durée de vie de la pile, il faut alors retirer le jack après utilisation de l'instrument[11].
Certaines évolutions de la basse portent sur le nombre de cordes, le diapason, ou encore l'absence de frettes (basse fretless). Le nombre de cordes peut passer à 5, 6, 7, 8, 9, 12 voire plus : on parle alors debasse à tessiture étendue (ERB). Les évolutions de la guitare basse sont souvent dérivées de celles que connaît la guitare électrique à 6 cordes. À l'inverse, certaines améliorations d'abord appliquées à la guitare basse ont ensuite été reportées sur la guitare électrique. L'ajout d’une corne supérieure sur laPrecision Bass pour résoudre le problème d’équilibre de l’instrument en position debout, a par exemple inspiré le design de laFender Stratocaster. Labasse acoustique est une basse avec un corps en bois creux, à l'instar d'uneguitare acoustique[13].
Chevalet d'une basseYamaha (ici, les cordes ne traversent pas le corps). Les vis permettent de régler l'intonation de l'instrument.
Tête d'une basseYamaha, avec le sillet (en blanc), un guide-corde, les quatre mécaniques et le logo de la marque.
Arrière de la tête d'une basse à 5 cordes, où sont fixées les mécaniques.
Intérieur d'une basse activeWarwick Thumb, avec un circuit d'égalisation, alimenté par une pile 9V.
Fixation dumanche par quatre vis sur cette basse Rob Allen.
Manche d'une basseFender Precision. La vis au milieu est letruss rod, qui permet de régler la courbure du manche.
Deuxpickguards (l'un blanc, l'autre noir) d'une Jazz Bass Marcus Miller. Ils contiennent une découpe pour laisser passer le micro manche.
Basse à 5 cordes à filets ronds (jonction entre le corps et le manche).
Détail d'une Precision Bass de 1972, avec le repose doigts en bas des cordes et le capot en métal au-dessus du micro pour y poser la main et jouer avec le pouce.
Lorsqu'une note est jouée sur une corde de basse, en plus de la fréquence fondamentale, plusieursharmoniques résonnent[15].
La note la plus aigüe obtenue est généralement un sol4 à 392 Hz[14].
On peut aussi accorder une basse 4 cordes enDrop D, c'est-à-direré,la,ré,sol (ou DADG ; la corde la plus grave normalement accordée enmi est accordée enré) ; en partant de la corde la plus grave à la plus aiguës. Cet accordage est particulièrement utilisé dans le rock[16] et le metal[17].
L'accord de la basse à cinq cordes est généralementsi-1,mi,la,ré,sol (BEADG ; ajout d'une corde grave[Note 2],[14]) ou bien, moins fréquemment,mi,la,ré,sol,do2 (EADGC ; ajout d'une corde aiguë). Les basses à six cordes sont accordées ensi-1,mi,la,ré,sol,do2 (BEADGC[14] ; ajout d'une corde grave et d'une corde aigüe[Note 3]), ou, dans les styles nécessitant une tessiture dans les graves plus étendue, enfa#-1,si-1, mi, la, ré, sol.
Les basses à 7 cordes s'accordent ensi-1,mi,la,ré,sol,do2,fa2 (BEADGCF ; ajout d'une corde grave et de deux cordes aiguës[Note 4]). Les basses à huit cordes possèdent généralement quatrechœurs (paires de cordes accordées à l'octave) ou dans un cas plus rares ont huit cordes séparées accordées fréquemment enfa dièse-1,si-1,mi,la,ré,sol,do2,fa2 (F#BEADGCF ; ajout de 2 cordes graves et de deux cordes aiguës[Note 5]). Les basses 9 cordes, extrêmement rares, ont un accord enfa dièse-1,si-1,mi,la,ré,sol,do2,fa2,si bémol2 (F#BEADGCFBb ; ajout de deux cordes graves et de trois cordes aiguës[Note 6]). Les rares modèles à 12 cordes ont soit six chœurs, soit quatre groupes de trois cordes formant chacun un accord de quinte (dans ce dernier cas, la corde la plus aiguë du chœur est semblable à une corde de guitare). Les basses à 24 cordes, encore plus rares, sont semblables aux basse 8 cordes (séparées) mais avec les cordes triplées (donc huit groupes de trois cordes accordés en F#BEADGCF).[réf. nécessaire]
Les basses trois cordes sont souvent accordées en mi0, la0, ré1 (EAD ; suppression de la corde de sol, la plus aiguë).[réf. nécessaire]
La basse, par son accompagnement dans lesfréquences graves, est considérée comme le « pilier »[18] de lasection rythmique d'un groupe en complément de labatterie[19]. L'oreille humaine perçoit en effet mieux les pulsations rythmiques dans les basses fréquences[20].
John McVie, bassiste deFleetwood Mac, installé au fond de la scène près de la batterie (2014). Le chant et les instruments solistes sont à l'avant.
La basse joue un rôle à la foisrythmique (création d'ungroove) etharmonique, en soutenant les autres instruments qui jouent des accords ou des mélodies[21],[22].
Comparaison de la taille d'unecontrebasse (au milieu), d'une guitare basse (à droite) et d'unukulélé basse (en bas à gauche).
La première guitare basse est commercialisée en 1933 par Paul Tutmarc, mais le premier modèle produit en masse est laPrecision Bass de Fender en 1951-1952[23]. En dehors de lacontrebasse, il n'existait jusqu'alors que quelques instruments à corde traditionnels dans cette tessiture comme leguitarrón mexicain, labalalaika russe dans ses versions basse etcontrebasse, et dans certains pays africains ou arabes, comme lacontrebassine ou leguembri.
La basse est conçue, tout comme laguitare électrique, pour pallier le manque depuissance des instruments acoustiques utilisés dans lamusique country, lerock 'n' roll, ou lejazz mais aussi pour s'affranchir de la contrainte de l'encombrement de la contrebasse.
Dans les années 1940, on compte quelques exemples de musiciens (commeHoward Rumsey) utilisant les premières basses (ou contrebasses) électriques, telles que la Electric Bass viol d'Electro String Company[27],[28]. Ces instruments sont joués avec les premiers amplificateurs créés pour les sonoriser[28]. Rumsey en utilise un en studio avecStan Kenton au début des années 1940[28]. Néanmoins, laSeconde Guerre mondiale interrompt ces expérimentations, le gouvernement américain interdisant aux luthiers d'intégrer plus de 10% de« matériaux critiques » comme le fer, le cuivre, l'aluminium ou le nickel. En conséquence, les instruments qui sont fabriqués dans les années 1940 doivent utiliser le moins de métaux possibles ; de plus, beaucoup d'entreprises musicales changent leur production pour répondre à la demande industrielle militaire[26].
À la même époque, les fabricants de guitaresGibson etRickenbacker s'intéressent au développement d'une contrebasse électrique, sans que l'idée aboutisse.
En1951,Leo Fender sort la première basse électrique commercialisée, laPrecision Bass[23]. Le terme « précision » insiste sur la présence defrettes, facilitant la justesse des notes par rapport à lacontrebasse[29]. Sa particularité est d'avoir un seul micro recouvert d'un capot chromé, centré entre le départ du manche et le chevalet, ce qui donne un son grave, profond et bien rond. Son diapason est de 34 pouces, plus qu'une guitare électrique mais moins qu'une contrebasse. Le design de la Precision s'inspire de laTelecaster : tête du manche, plaque de fixation du manche au corps, potentiomètres,truss rod[23]... Son manche est en érable et compte 20 frettes[29]. Les débuts de la fabrication sont compliqués, car aucune pièce détachée (mécanique, cordes, etc) n'est disponible[29]. Cet instrument s'adresse à la fois aux contrebassistes et aux guitaristes[29]. La Precision est accompagnée de sonamplificateur, leFender Bassman(en), et présentée auNAMM Show de 1952, où elle est accueillie avec méfiance par l'industrie musicale[30]. Sana stratégie marketing bien définie, Fender part dans les clubs de New York et Los Angeles pour présenter aux musicien cette nouvelle basse, ce qui contribue à la rendre peu à peu populaire dans de nombreux genres de musique[30]. Le premier contrebassiste sponsorisé par Fender estJohn Willie Henry[31] ; en 1954, la Precision Bass apparaît à la télévision dans une émission deLiberace[32].
Plusieurs éléments clés favorisent la popularité de la Precision Bass : c'est un instrument léger, facile à transporter, et qui peut produire un fort volume avec un amplificateur (et donc être entendu sur scène) contrairement à la contrebasse[32]. En une dizaine d'années, la Precision remplace peu à peu les contrebasses et s'impose comme instrument de référence[33].
La Precision Bass devient petit à petit un modèle de référence dans la musique populaire, très utilisé enmusique soul[34].
La basse électrique débarque en Europe avec les orchestres dejazz américains, notamment celui deLionel Hampton, dans lequel joue le bassiste William Montgomery[35]. Malgré quelques critiques venant de contrebassistes, l'instrument rencontre un bon succès[36]. Les critiques de l'instrument (qui sonne, selon certains, comme« plink plonk »[37]), reflète aussi la peur des contrebassistes de perdre leur travail en étant remplacés par des guitaristes : la basse électrique est en effet facile à prendre en main, avec sa forme et ses frettes semblables à une guitare[37]. C'est d'ailleurs un argument marketing utilisé par certaines marques comme Kay, concurrent de Fender[37].
La première Precision utilisée en Europe est celle deJet Harris, premier bassiste du groupeThe Shadows.James Jamerson, bassiste très réputé de laMotown, fait également partie des bassistes célèbres jouant sur Precision (celui-ci est notamment réputé pour n'utiliser que son index parmi les doigts de sa main droite dans son jeu).
Suite aux retours des musiciens, le design de la Precision est revu en 1954 puis en 1957[33], avec un nouveau micro split coil, une tête se rapprochant de la Stratocaster, un pickguard d'une seule pièce[38]. En 1963, le manche en érable est augmenté d'unetouche en palissandre[29].
En1960 sort le nouveau modèle deFender, laJazz Bass, qui a deux micros « simple bobinage », un manche plus fin que la Precision, et une forme différente. Sa particularité concerne le fait d'avoir deux micros[26], l'un près du chevalet qui donne un son médium très précis et assez dur avec beaucoup d'attaque et l'autre près du départ du manche et qui donne un son très grave et moins précis. À l'instar de laStratocaster, cette basse offre une palette de son plus large, notamment en sélectionnant les deux micros ensemble ou l'un séparément. Elle est largement utilisée par les bassistes de jazz-rock ou de funk-jazz, tels queTina Weymouth,Marcus Miller ouJaco Pastorius.[réf. nécessaire]
Afin de varier la gamme sonore sans avoir besoin de changer d'instrument durant les morceaux, la Precision est ensuite dotée d'un second micro placé près du chevalet (usuellement un micro simple bobinage de typeJazz Bass ou un pavé «humbucker» double bobinage ou un second micro « split-coil » Precision Bass), parfois même d'un manche Jazz Bass au profil aminci. Cette option est proposée à partir du milieu desannées 1960 et demeure très populaire au début desannées 1980.[réf. nécessaire]
En 1953,Gibson crée laGibson electric bass EB-1, un modèle solid-body munie d'un diapason court (30 1/2 pouces) avec un corps en forme d'unviolon[39]. L'idée est de se rapprocher de la forme d'une contrebasse et d'éviter l'association avec une guitare[39].
1959-1961 : LaEB-0 reprenant les contours de laLes Paul Spécial munie d'un diapason court (30 1/2 pouces) et d'un micro unique.
1958-1962 : LaEB-2 avec un diapason court, un micro unique et une lutherie empruntée à laES-335.
1961 :EB-3 avec un diapason long, aux formes de laGibson SG et équipées de micros « humbucker ».
Lors de l’introduction des guitares « Modernistique » un modèleExplorer bass est proposé au catalogue Gibson.
Gibson EB-0.
Gibson EB-2 de 1964.
Gibson EB-3 de 1967.
Epiphone Rivoli de 1967, inspirée par les basses Gibson.
Toutefois, les basses Gibson ne rencontrent pas de succès commercial, leur son est jugé tropboueux[Quoi ?] et pas assez défini[26].
En1956, la firme allemandeHöfner sort la500/1, également en forme de violon mais avec une caisse creuse dotée d'une table bombée en épicéa, un modèle choisi et popularisé parPaul McCartney[39]. Ce modèle est souvent appelé« violin bass » de par l'inspiration duviolon pour le corps de l'instrument[39].
En1957,Rickenbacker se lance dans la production de basses électriques avec la série des 4000. Ces instruments présentent la particularité d'avoir un manche traversant le corps, produisant ainsi une sonorité distinctive associée à ce fabricant.
Rickenbaker sort notamment une version stéréo (4001 stéréo) qui permet de brancher les deux micros sur deux amplis séparément en offrant ainsi des possibilités de réglages précis[40].
Du milieu des années 1970 au milieu des années 1980, Rickenbacker produit également la série 3000, basses bas de gamme de conception plus classique (à manche vissé) ne présentant pas les sonorités marquées de la série 4000.
Au tournant des années 1950, Danelectro (1956) puis Fender (1962) commercialisent des basses à six cordes, accordées une octave plus bas qu'une guitare. Ces instruments hybrides sont à l'époque assimilés à desguitares baryton par les musiciens et sont utilisées en studio pour doubler les parties de basse électrique, afin de donner un son« tic-tac » percussif[41]. Parmi celles-ci, laBass VI de Fender est particulièrement notable[41].
Depuis les années 1960, la basse a évolué et de nombreux modèles se partagent le marché. Tous les fabricants de guitares sont présents aux côtés de Fender et Gibson, tel queDanelectro, ESP Guitars,Ibanez,Bc Rich,Cort, Sire, etc.
Dans les années 1970, d'autres marques créent des basses personnalisées, avec des formes spéciales, des bois taillés et finis à la main, des préamplificateurs, des égaliseurs actifs et des techniques de construction novatrices, comme l'emploi de manches en bois multi-plis traversant le corps ou de manches engraphite. Par exempe, Alembic et le luthier Ken Smith produisent leurs premières basses à cinq cordes vers 1975, suivies dix ans plus tard de leurs premiers modèles à six cordes. Les bassesWarwick possèdent un look arrondi, un bois apparent et font de nombreux émules.
De nombreuxluthiers fabriquent des basses artisanalement.
En 1972, Ernie Ball commercialise le premier modèle debasse acoustique, la Earthwood Bass[13].
Les années 1980 sont une décennie marquée par les innovations techniques. Dans les années 1980 apparaissent desbasses à cinq cordes, avec un Si grave supplémentaire pour pouvoir se rapprocher des notes jouées par les synthétizeurs et les claviers[41]. Par la suite sont créées les basses six cordes, Si-Mi-La-Ré-Sol-Do[41]. Dans lesannées 1980 et1990, des basses à cinq ou six cordes sont souvent utilisées dans les styles latin,jazz,funk principalement, et parfois dans lemetal.
La première basse avec le manche engraphite est mise sur le marché par Modulus en 1978[41]. Ce matériau, plus robuste que le bois, est utilisé afin d'éviter les notes qui résonnent mal et pour augmenter le sustain de l'instrument[1].Ned Steinberger lui emboîte le pas et crée en 1982 une basse « headless » (sans tête), développe des basses faites engraphite[41], ainsi que le « Trans-Trem tremolo bar ». D'autres marques, comme Status du luthier Rob Green, produisent des basses entièrement en graphite[41].
En1987,Guild crée labasse fretless Ashbory, un instrument très petit avec les cordes en caoutchouc-silicone qui reproduisent le son d'unecontrebasse.
Les années 1980 voient également l'émergence sur le marché de la basse d'entreprises japonaises ou chinoises qui réalisent des instruments bon marché. C'est le cas deSquier, qui réalise des copies des modèles de Fender[41].
Inventées en 1989 par Ralph Novak, le principe dumultidiapason,(en anglaismultiscale,fanned fret oufanfret) est de fournir différentes longueur de cordes pour un même instrument : les cordes graves sont plus étendues que les cordes aigües, permettant une tension plus équilibrée entre toutes les cordes et une meilleureintonation[5]. Les basses multidiapason[44], souvent à 5 cordes ou plus, sont notamment utilisées dans lemetal. Les premiers modèles sont commercialisés par Dingwall dans les années 1990, qui en fait sa marque de fabrique[45]. D'autres marques produisent des basses multidiapason, commeIbanez en 2020[46],[47].
La basse est un instrument joué majoritairement par des hommes. Certains genres restent très fortement dans un entre-soi masculin, comme leheavy metal développé à partir des années 1970 (renforcé par des paroles misogynes et le jugement des femmes par les musiciens hommes d'abord sur leur physique que leurs compétences musicales)[48]. Toutefois, dans certains styles, en particulier lepunk et lerock alternatif, on trouve une importante proportion de femmes bassistes[22].
Dans les années 1970 auRoyaume-Uni, le mouvement punk s'érige contre la technicité durock progressif[48]. Des femmes investissent la scène punk, créant des groupes entièrement féminins[22]. Pour les femmes, le fait de jouer dans un groupe de punk constitue en soi une transgression culturelle, alors qu'elles ont été historiquement cantonnées au poste de chanteuse[22]. AuxÉtats-Unis, la présence des femmes dans les groupes de punk est plus restreinte, et elles tendent à y occuper le poste de bassiste. C'est le cas deTina Weymouth deTalking Heads,Kim Deal desPixies, ouKim Gordon deSonic Youth[22]. Toutefois, elles sont parfois cantonées à un stéréotype de la« Female Bass Player » (« femme bassiste ») qui les réduit à leur genre[22]. Dans les années 1990 arrive le mouvementRiot Grrrl et de nouveaux groupes de punk entièrement féminins sont créés. Néanmoins, le rock demeure un genre très largement masculin ; ainsi,D'arcy Wretzky deThe Smashing Pumpkins est la seule musicienne non chanteuse de tous les groupes qui se trouvent dans le classement Billboard de 1996[22].
Cette répartition genrée se retrouve également au niveau des groupes de rock amateurs :« La plupart des femmes, quand elles jouent d'un instrument [dans un groupe], jouent de la basse »[49]. Une des raisons avancée pour expliquer cette situation est que la basse est un instrument jugé facile à apprendre (comparé notamment à la guitare), et que les femmes se mettent plus tardivement à la musique (au début de leur vie adulte) que les hommes (qui débutent souvent à l'adolescence)[Note 8] ; la basse, dans le rock, apparaît davantage attractive pour les femmes qui veulent faire de la musique, car elle demande moins de temps d'apprentissage avant de pouvoir en jouer[22]. À l'inverse, la guitare est un instrument souvent accaparé par les hommes[22].
Les bassistes sont des musiciens souvent recherchés par les groupes de rock. ce qui s'explique en partie par un manque de prestige auprès des musiciens, en comparaison notamment de laguitare électrique (instrument phare du rock) : la basse est jugée par ces derniers facile et moins technique, voire réservée« aux guitaristes qui ont échoué ». En outre, labatterie, par sa puissance sonore, demeure largement associée à la masculinité. Ainsi, dans le rock, les femmes ont pu s'emparer de la basse par l'espace qui était délaissé par les hommes jouant de la musique[22]. D'autre part, le fait d'avoir une musicienne parmi leurs membres est un argument marketing pour les groupes, la diversité de genre étant de plus en plus exigée par le public de la scène alternative[22].
Toutefois, la place prise par les femmes bassistes dans le rock alternatif et le punk ne remet pas fondamentalement en cause la prédominance masculine dans ces genres, et la difficulté pour les femmes d'accéder à d'autres instruments comme la guitare[22].
Suite à la place qu'elles ont prise, certaines bassistes en viennent à considérer la basse comme un instrument typiquement féminin. Cela ne va pas de soi, car en général, plus un instrument est grand et plus sa tessiture est grave, plus il est considéré comme masculin. Par rapport à la guitare, la basse électrique est plus lourde possède des cordes plus grosses et requiert davantage de force que de dextérité[22]. Certains et certaines bassistes voient la basse comme ayant davantage un rôle de soutien dans un groupe, tandis que les guitaristes occupent le devant de la scène, de manière parfois exubérante. Ces représentations laissent transparaître une division du travail genrée : aux femmes les rôles de soutien, aux hommes celui de briller sur scène. D'autres bassistes avancent, enfin, une explication essentialiste : les femmes seraient par nature plus douées pour le rythme. La basse serait, pour certaines musiciennes, un instrument qui repose avant tout sur le ressenti (« feel ») plutôt que l'intellect, ce« feel » étant davantage jugé féminin[22]. En creux, ce discours révèle l'idée que la technicité ou l'intellect seraient des qualités réservées aux instrumentistes hommes[22]. Pour Mary Ann Clawson, les femmes bassistes de rock sont au cœur d'une reconfiguration des rôles de genre dans la musique, et leur discours sur leur propre pratique de la basse est empreint de contradictions, entre la conscience d'être en compétition au sein de rapports de genre inégaux d'un côté, et de l'autre la justification autour d'arguments essentialistes qui viennent in fine renforcer la division genrée dans les groupes de musique[22].
Le jeu aux doigts est une des techniques de jeu les plus répandues. Elle consiste à faire sonner la corde à l'aide de ses doigts. Plusieurs façons de faire existent. Historiquement, la basse a été conçue pour jouer avec lepouce, en faisant reposer le poing sur une petite barre en plastique[26]. Cette technique permet de s'approcher du son d'unecontrebasse[26]. Cependant, cette technique est assez vite délaissée pour celle où un ou plusieurs doigts (index et majeur) viennent faire vibrer la corde[26].
Richard Bona utilise la technique du jeu aux doigts (2009).
La technique la plus répandue s'apparente à la technique de « buter » de la guitare classique, mais avec une position plus verticale de la main droite, le pouce reposant souvent sur un micro ou sur la corde de mi (la plus grave) pour l'étouffer. Dans les années 1960 et 1970, les musiciens utilisent seulement l'index, commeJames Jamerson, puis réalisent que l'alternance de deux doigts permet de jouer plus vite sans s'épuiser. John Entwistle, notamment, popularise cette façon de jouer[26].
Certains bassistes commeLes Claypool ouBilly Sheehan optent plutôt pour le jeu à trois doigts avec une alternance avec l'annuaire, le majeur et l'index, dans des répertoiresrock,metal oujazz fusion où la vitesse d'exécution est très élevée[26]. Enfin, certains commeAbraham Laboriel adoptent un jeu proche dufingerstyle, où le pouce joue les cordes graves et les doigts restants jouent les autres cordes[26].
Le jeu aux doigts donne un son velouté et précis dans la puissance des notes.[réf. nécessaire]
Le son de la basse changera suivant si l'on joue près du chevalet (clair et percutant) ou vers le manche (plus gras et chaud)[réf. nécessaire].
Aussi appeléplectre (oupick en anglais), le médiator peut être utilisé pour jouer de la basse. Ce petit triangle sert à pincer les cordes pour obtenir davantage d'attaque dans le toucher et dans le son[m 1]. Il est souvent utilisé en faisant des allers-retours sur les cordes mais peut aussi bien les attaquer seulement par un seul sens (vers le bas)[m 1]. Les bassistes jouent au médiator souvent près du chevalet, la main étant parfois posée sur le chevalet. Il est généralement enplastique, mais peut être composé de différents matériaux[m 1]. Certains médiators sont lisses, tandis que d'autres sont dotés de petits picots qui favorisent l'adhésion à la main[m 1].
Bien que peu utilisé par défaut, le médiator est largement répandu dans le rock, et presque la règle pour la musiquepunk. Son utilisation est emblématique de joueurs commePaul McCartney,Chris Squire,Mike Dirnt[m 1],Noel Redding,Gene Simmons,Peter Hook (souvent davantage comme instrument mélodique que rythmique[50]) ouLemmy Kilmister. Le médiator est également beaucoup utilisé dans lemetal, où il permet d'atteindre une vitesse élevée[m 1].
Lepalm mute consiste à poser la paume de la main droite sur les cordes juste après le chevalet pour les étouffer légèrement. On attaque les cordes avec le pouce et l'index. Le palm mute s'utilise aussi au médiator[m 2]. Cela se note PM ou P.M. sur une tablature[m 3].
Marcus Miller utilise la technique duslap (2010).Exemple audio du slap à la basse électrique, accompagné par une batterie.
Leslap est l'une des techniques les plus emblématiques de la basse. Elle consiste à frapper les cordes graves avec le pouce, et à tirer les cordes aiguës avec l'index ou le majeur (on parle alors de popping ou pop). L'endroit de jeu est près du manche, parfois même dessus, là où les cordes rebondissent le mieux. Cette technique est principalement utilisée dans le funk, le rock, le jazz fusion, le gospel, et les musiques expérimentales.Bootsy Collins,Les Claypool,Flea,Marcus Miller,Victor Wooten,Stanley Clarke etFieldy en sont des références.
Démonstration de la technique duslap sur une basse 6 cordes.
Le slapping ou "Slap tapé" est l'action de taper sur l'une des cordes avec l'os du pouce de la main droite (pour les droitiers) grâce à un mouvement rapide du poignet puis de le retirer immédiatement pour que la corde puisse sonner. Cela se noteS ou parfoisT sur tablature.
Le popping ou "Slap tiré" s'effectue en tirant une des cordes vers l'opposé d'une manche à l'aide de l'index ou du majeur (et même parfois du pouce) de la main droite (pour les droitiers) et de la lâcher rapidement pour qu'elle frappe le manche et donne un son percussif. On peut exécuter le popping sur plusieurs cordes en même temps en utilisant ses autres doigts. Cette technique se noteP sur tablature.
Le double popping s'effectue pareillement au popping à la différence que l'on tire très rapidement une même corde deux fois de suite à l'aide de l'index puis du majeur (ou l'inverse). Cela donnera une note "doublée".
Victor Wooten (ici en 2006) utilise régulièrement la technique dudouble thumb.
Aussi appelé "Slap allez-retour" ou encore "Double Slap", leDouble Thumb (Double Pouce en français) consiste à utiliser son pouce de la même manière qu'unmédiator, c'est-à-dire en faisant des allers-retours avec son pouce sur les cordes. Cela permet d'effectuer la technique du slap bien plus rapidement.Victor Wooten etMarcus Miller sont des maîtres de cette technique.
Cette technique utilise la basse plus comme un instrument percussif. Le jeu est constitué de figures rythmiques effectués par claqués alternatifs des deux mains sur les cordes. Cela se note (×) sur tablature.
Tapping percussif à deux mains sur basse cinq cordes.Jared Smith, du groupe de death metalArchspire, joue en tapping sur une basse six cordesmultidiapason (2023).
Le tapping consiste à taper la corde avec le bout des doigts dans une case pour émettre un son. Cette technique, très répandue pour laguitare électrique, permet un jeu « pianistique » à une ou deux mains. Cette technique est notamment utilisée parStuart Hamm,John Entwistle,Billy Sheehan,John Myung,Victor Wooten,Michael Manring, Roscoe Beck,Patrice Guers,Flea etLes Claypool. Il existe principalement deux techniques de tapping : l'une, lente et plutôt atmosphérique, favorise le jeu en accord et l'utilisation de la totalité des 8 doigts, sa difficulté résidant dans l'écart des doigts et la régularité. La deuxième, surtout utilisée en metal, demande une grande dextérité, et adjoint au tapping de la main droite la technique destrill à la main gauche (ou encorepull-Off ouhammer-on), s'inspirant de guitaristes commeVan Halen. Cette technique est parfois limitée à une corde (on parle dans ce cas de tapping linéaire). Le tapping se noteT sur tablature.
Le slide, signifiant "glissé" consiste justement à jouer une corde puis à faire glisser son doigt de la main gauche en partant d'une case à une autre. Cela se note par exemple 5/8 sur tablature.
Cette technique consiste à jouer une note en appuyant avec un doigt sur une corde déjà en train de vibrer. Par exemple : on fait vibrer la corde case 5 puis on ajoute un doigt case 7 ; cela se note « 5H7 » sur une tablature.
C'est aussi jouer une note avec seulement la main gauche, mais à l'inverse d'unhammer-on, on retire un doigt déjà posé sur une case. Par exemple : on fait vibrer la note case 7 puis on enlève son doigt pour faire sonner la case 5 : cela se note « 7PO5 » ou bien « 7P5 »
Le bend est une technique consiste à tirer une corde vers le bas ou le haut avec la main gauche (pour les droitiers) afin d'augmenter la hauteur de la note d'un demi-ton, un ton voire plus. Cette technique est généralement obtenue avec plusieurs doigts pour avoir plus de force[m 4].
Une autre façon de faire varier la hauteur des notes, vers le bas cette fois-ci, est de faire bouger le manche de la basse en appuyant légèrement sur la tête de l'instrument tout en maintenant le corps immobile[m 5]. Cependant, cela peut endommager l'instrument si une pression trop forte est exercée[m 5].
Le shake s'effectue aussi grâce à la main gauche (pour les droitiers). Elle consiste à jouer une corde où l'on appuie sur une case et à faire des sortes deslides très rapides entre celle-ci et la suivante.
En appuyant sur une case il est possible de produire deux notes différentes : la note « pure » et son harmonique. Pour produire cette harmonique tout en appuyant sur la case, il suffit de légèrement effleurer la corde (sans l'étouffer) avec le pouce ou la tranche de la main droite (pour les droitiers) immédiatement après avoir attaqué la note (voire en même temps). Là où cette technique est la plus efficace est sur les cordes de ré et sol en jouant en tiré. Elle permet d'effectuer des techniques comme deshammer-on,pull-off oubend tout en jouant une harmonique. Elle est assez difficile à mettre en place, du fait de la grande précision requise. Si l'on fait sonner l'harmonique artificielle de la septième case cela se notera à l'aide d'un petit losange puis du numéro de la case sur tablature.
Cette technique fait appel à celle du tapping pour jouer une harmonique. Il suffit de taper une corde au-dessus d'une frette avec un doigts mais sans toucher le bois du manche. Cette technique requiert une grande précision, surtout si cela est joué rapidement. Si l'on fait sonner l'harmonique tapée de la septième case cela se notera T ⟨7⟩
La plupart du temps, la basse est jouée une seule corde à la fois (sauf si l'on joue enaccord) et il est nécessaire d'étouffer les autres cordes, car cela risquerait de créer une dissonance non voulue. En effet, parrésonance sympathique, les cordes (notamment les plus graves) peuvent résonner lorsqu'une autre corde est jouée[m 1]. L'étouffement des cordes est réalisé à la fois par la main droite et par la main gauche.
Michael League joue ici sur la corde de La ; en remontant, son index et son majeur bloquent la corde de Mi. Son pouce est posé sur le micro (2016).
Quand un doigt (index ou majeur) a attaqué une corde, il arrive sur la corde juste au-dessus et la bloque (par exemple, l'index qui fait résonner la corde de ré arrive en butée sur celle de la).
Grâce au jeu en "buté" on étouffe déjà la corde qui se trouve avant celle qu'on attaque (par exemple, si l'on joue la corde deré (la deuxième plus aiguës) on va pouvoir étouffer celle dela (la deuxième plus grave). Le pouce, qui normalement placé sur le micro va venir bloquer la corde demi (la plus grave) pour l'étouffer lorsque celle-ci n'est pas jouée. Lorsqu'on joue la corde desol (la plus aiguës) avec cette technique, on étouffe donc la corde demi avec le pouce et la corde deré grâce au jeu en buté ; seule la corde dela n'est pas étouffée. On pose donc le plus souvent son annulaire sur cette corde et à présent, la corde desol est la seule à pouvoir sonner.
John Patitucci utilise son pouce et plusieurs doigts pour étouffer les cordes les plus graves de sa basse six cordes (2017).
La technique du pouce flottant, utilisée le plus souvent sur les basses cinq ou six cordes (ou plus), consiste à placer son pouce entre deux pour les étouffer en même temps et se déplace entre elles en suivant les doigts qui attaquent les cordes[51]. Initialement posé sur le micro, le pouce descendre se poser sur la première corde la plus grave lorsque l'on joue la deuxième corde ; pour venir jouer la corde suivante, le pouce descend et se plaque contre les autres cordes plus graves[51]. Par exemple, si sur une basse à cinq cordes on joue la corde deré, le pouce se placera entre la corde demi et celle dela tout en s'allongeant pour pouvoir également toucher celle desi (la plus grave sur une cinq corde) ; le pouce étouffe donc trois cordes :si,mi etla. Cette technique est appelée« pouce flottant », car le pouce se déplace en fonction des cordes qui sont jouées[51].
Au Slap, la main droite (pour les droitiers) ne peut être utilisée pour étouffer les cordes. On ne peut donc le faire qu'avec la main gauche, en posant les doigts à plats sur les cordes[m 6]. Le plus souvent, on se sert de l'index et de l'auriculaire pour appuyer sur les cases pour permettre au majeur et à l'annulaire de se poser sur les cordes plus graves. Les doigts qui ne que l'on utilise pas servent à étouffer les cordes. On peut aussi utiliser le pouce si tous les quatre autres doigts sont utilisés.[réf. nécessaire]
Les principaux instruments descendant de la basse électrique sont leChapman Stick et leWarr Guitar.Tony Levin se sert régulièrement du stick Chapman au sein des groupesLiquid Tension Experiment,King Crimson ou avecPeter Gabriel. Il se pratique en tapping à deux mains, et permet de jouer simultanément une partition de guitare et de basse.
Labasse électro-acoustique ou semi-acoustique, avec son apparence de grosseguitare acoustique, est souvent utilisée dans les sessions «unplugged» par les groupes de rock, particulièrement populaires dans les années 1990[13]. Son principal avantage est d'obtenir un son plus proche de lacontrebasse, sans avoir la taille imposante de la contrebasse et la nécessité d'apprendre à jouer un instrument sans frettes[13].
Labasse fretless est une basse classique dépourvue defrettes (petites barres métalliques présentes sur le manche). Cette particularité lui donne un son beaucoup plus chaud et doux, différent de celui de la basse frettée, car les cordes sont au contact du bois. Avec les basses fretless, les musiciens peuvent facilement faire les effets comme leglissando,vibrato,intonation microtonale (comme desquarts de ton ou l'intonation juste).
Dans son livreHow The Fender Bass Changed The World[34], Jim Roberts indique queBill Wyman, le bassiste desRolling Stones, a créé une des premières basses fretless en1961. La première basse fretless produite en masse était l'Ampeg AUB-1 en1966. Fender a créé une Precision Bass sans frettes en1970 (chose amusante car Leo Fender avait ainsi nommé la Precision car elle était frettée et donc plus précise que la contrebasse). Le bassisteJaco Pastorius en était un virtuose dans le style dejazz fusion dans lesannées 1980 et de nombreux bassistes rock (Sting,Jack Bruce...) l'ont aussi adoptée.
Le Français Patrice Vigier a mis au point la basse fretless à touche Delta Metal.[réf. nécessaire]
Lesbasses à tessiture étendue ou ERB (Extended-Range Basses) sont des guitares basses ayant unetessiture plus grande que celle de la basse classique à 4 cordes, ce qui signifie que l'on y a rajouté des cordes supplémentaires afin de pouvoir jouer des notes qui ne pouvaient être jouées par la basse classique. Les plus typiques ont cinq ou six cordes. Il existe de rares exemples de bassistes, comme Jean Baudin etYves Carbonne qui jouent des basses avec plus de six cordes.
Pour être entendue, la basse électrique nécessite d'être amplifiée. Les bassistes utilisent desamplificateurs du style « combo » (qui rassemblentpréamplificateur, amplificateur et un ou plusieurshaut-parleurs dans un même chassis) ou, pour les grandes scènes le plus souvent, des têtes d'ampli (combinant préamplificateur et amplificateur) et des baffles, dans lesquels se trouvent des haut-parleurs. Selon le son recherché, les technologies d'amplification àlampes ou àtransistors sont utilisées.
Les amplificateurs pour basse sont différents des amplificateurs pour guitare car ils ne sont pas conçus pour supporter les mêmes plages de fréquences. Cependant, bien qu'une basse ne puisse pas être amplifiée sur un ampli pour guitare électrique, une guitare électrique peut être amplifiée par un amplificateur pour basse. Les seuls amplificateurs pouvant servir à la fois pour guitare et basse sont ceux utilisés pour les synthétiseurs et orgues électriques. Cependant leur qualité sonore, avec un instrument à cordes, est inférieure à celle d'un amplificateur spécialisé.
Les bassistes utilisent en général moins d'effets électroniques que les guitaristes. Cependant, certains types d'effets sont couramment utilisés. Beaucoup de bassistes se servent depréamplificateurs ou d'égaliseurs pour créer leur son. Il existe aussi des effets qui évitent les pics et les chutes de volume sonore, lescompresseurs ou limiteurs. Ils sont utilisés sur l'immense majorité des enregistrements en studio ; ils sont aussi utilisés fréquemment par les bassistes qui pratiquent le slap (comme dans la musiquefunk).
↑Quelques rares marques fabriquent des basses aux formes très différentes, voire excentriques, en particulierBC Rich et Steinberger (basses où le corps est réduit au strict minimum). Les modèles signature comme celui de Boosty Collins ou de John Entwistle peuvent prendre des formes très éloignées de la Jazz Bass (Ashton 2006,p. 14).
↑Jim (James H. )Internet Archive,American basses : an illustrated history & player's guide, San Francisco : Backbeat Books ; Berkeley, CA : Distributed to the book trade in the U.S. and Canada by Publishers Group West ; Milwaukee, WI : Distributed to the music trade in the U.S. and Canada by Hal Leonard Pub.,(ISBN978-0-87930-721-9,lire en ligne),p. 47-48