La victoire de la Prusse est totale : le, Guillaume Ier est proclamé « empereur allemand » en France, dans le cadre prestigieux de lagalerie des Glaces duchâteau de Versailles. Letraité de Francfort ampute la France de ses territoires orientaux dont la population est germanophone, et deMetz (bien que francophone) et sa région, qui formeront une « terre d'Empire ». La France occupée doit en outre payer une énorme indemnité.
Malgré son soutien de longue date à Bismarck en tant que ministre-président puis en tant quechancelier, Guillaume a émis de fortes réserves sur certaines des politiques plus réactionnaires de Bismarck, y compris son anti-catholicisme et sa gestion difficile des subordonnés. Contrairement au chancelier, l'empereur est décrit comme poli, gentilhomme et, bien que résolument conservateur, plus ouvert à certaines idées libérales classiques que son petit-fils et futur successeur,GuillaumeII.
La princesse est une femme de devoir. Cultivée, libérale, francophile et dotée d'un caractère fort, elle s'entend mal avec son mari, militariste et conservateur.
De cette union sont issus :
Frédéric (1831 – 1888), futur roi de Prusse et empereur allemand sous le nom deFrédéricIII, qui épousera en 1858Victoria du Royaume-Uni ;
Comme le veut la tradition princière de lamaison de Hohenzollern, le prince Guillaume est destiné à une carrière militaire. Fortement marqué par ladéfaite de Iéna en 1806, il prend part dès son adolescence aux campagnes contreNapoléon Ier en1814 et en1815 et séjourne àVic-sur-Seille avec son père les 4 et 5 juillet 1815.
La Prusse fait partie des vainqueurs et, aucongrès de Vienne, augmente considérablement son territoire. Elle a désormais une frontière commune avec les royaumes deDanemark, deFrance et desPays-Bas et l'Empire Russe mais ne parvient pas à annexer laSaxe.
Le mariage du prince n'est guère harmonieux. N'ayant pu épouser la princesseElisa Radziwill, il s'est résigné par devoir à convoler avec la princesseAugusta de Saxe-Weimar-Eisenach, une femme intelligente, francophile, libérale, qui affirme sans détour des opinions totalement opposées à celles de son mari. Le couple n'aura que deux enfants en 9 ans. Un fils, destiné à succéder à son oncle, leKronprinzFrédéric-Guillaume, en 1831 et une fille, la princesseLouise, en 1838.
En1840, à l'avènement de son frèreFrédéric-GuillaumeIV, Guillaume est nommé gouverneur dePoméranie. Il reçoit le commandement de plusieurs régiments en Prusse et à l'étranger.
Le 22 mai de la même année il est initié aux trois grades symboliques de laFranc-maçonnerie et depuis son accession au trône de Prusse en 1861 il deviendra officiellement le protecteur des trois Grandes Loges prussiennes, fonction qu'il remplira "avec rigueur et conviction, prenant publiquement la défense de ses frères. Il a lui même présidé à la réception de son fils Frédéric en 1853, devenu Grand Maître de la Grande Loge nationale en 1860."[1].
Fier de son sang et ouvertement conservateur, il est le plus fort soutien de la répression par les armes dumouvement révolutionnaire de1848. Il est la cible deslibéraux qui le surnomment le « Prince la mitraille ». Son palais est incendié le et, le, il s'exile quelque temps enAngleterre, tandis que son épouse et ses enfants restent àPotsdam. L'année suivante, il écrase les révolutionnaires dugrand-duché de Bade.
En1850, Guillaume est nommé par son frère gouverneur deRhénanie, ce qui le protège de la rancœur des Berlinois. Il s'installe avec sa fille au confluent duRhin et de laMoselle, àCoblence, dans l'ancienne résidence desarchevêques-électeurs de Trèves.
Malgré les objections du gouvernement prussien, la reine Victoria impose ses volontés, et le mariage a lieu àLondres. Le couple a rapidement un fils — le futurGuillaumeII — en 1859.
En1858, la Prusse connaît un tournantlibéral, les partis progressistes remportent plusieurs succès électoraux (1858, 1861). La même année, le roiFrédéric-GuillaumeIV montrant des signes de déficience mentale et n'ayant pas d'enfant de son mariage avec la princesseÉlisabeth de Bavière, Guillaume est nommérégent du royaume. Le roi meurt le sans avoir recouvré la santé. Guillaume lui succède ; il a alors soixante-trois ans.
Laquestion militaire va cependant opposer le nouveau roi au Parlement. Bloqué par leLandtag, qui refuse de voter les crédits militaires dans la mesure souhaitée par le roi et son ministre de la GuerreAlbrecht von Roon, Guillaume songe à se retirer en faveur de son fils, leKronprinzFrédéric-Guillaume, connu pour ses opinions libérales, à tel point qu'après une altercation avec les ministres du gouvernement, le roi écrit un brouillon de lettre d'abdication[l 1],[l 2]. L'épouse du prince, laKronprinzessinVictoria, intelligente et cultivée, incite son mari à accepter le pouvoir. Elle y voit l'occasion de construire une Allemagne libérale sous l'égide de la Prusse, mais leKronprinz, moins politique que son épouse, s'en tient à son devoir d'officier et refuse la couronne que lui propose son père.
À Berlin, l'opposition des libéraux auprojet de réforme de l'armée se renforce, même si personne ne remet vraiment en cause la nécessité d'une telle réforme. En effet, à l'inverse de celles des autres grandes puissances, l'armée de la Prusse n'a pas grandi depuis 1815. En comparaison avec les forces autrichiennes, l'armée prussienne semble faible. Le service militaire n'existede facto plus que sur le papier et les tentatives répétées d'intégrer laLandwehr, force armée constituée de tous les hommes en âge de combattre, dans l'armée régulière ont pour l'instant échoué. Et même si une union avec les libéraux sur le sujet est devenue possible, Guillaume Ier considère qu'un tel geste serait un signe de faiblesse venant de la couronne[l 3]. Il reste à Guillaume Ier une dernière carte à jouer et il appelle donc au gouvernement un ultra-conservateurOtto von Bismarck. Ce dernier,ministre-président de Prusse en 1862, veut résoudre les problèmes politiques par« le fer et le sang ». Il compte diriger la politique étrangère de la Prusse au service exclusif de laraison d'État prussienne. Pour cela, Bismarck va s'employer à dominer par tout moyen le roi : en l'isolant de sa famille — notamment duKronprinz — et de ses autres conseillers, en corrompant la presse, en lui faisant des scènes, du chantage à la démission, etc. Le chancelier sera servi par ses succès.
Bismarck acquiert un pouvoir quasiabsolu, par l'intermédiaire de son ministère, et une confiance totale de Guillaume Ier. Il se comporte vis-à-vis de ce dernier comme un vassal qui jure à sonsuzerain loyauté et courage au combat. Bismarck obtient un pouvoir absolu, qu'il utilise par la suite. Ainsi, ses ministres ne peuvent rendre des comptes qu'au roi, mais ils ont besoin au préalable de l'accord personnel de Bismarck[l 4].
L'Allemagne après letraité de Prague (1866) : la Prusse (en bleu-nuit) unifie son territoire en annexant divers États (en bleu-ciel), et préside laconfédération d'Allemagne du Nord, les États du Sud (en rose) deviennent indépendants mais doivent se lier par des traités à la confédération, l'Autriche (en rouge) est totalement exclue de l'Allemagne.
La courteguerre des Duchés en1864 est la première étape de l'unité allemande. LeHolstein, peuplé d'Allemands et leSchleswig, peuplé à la fois par des Allemands et des Danois sont des propriétés personnelles du roi duDanemark sans faire partie de son royaume. En 1863, ce dernier les incorpore à son royaume. Ceci entraîne une guerre de laConfédération germanique menée par la Prusse et l'Autriche contre le Danemark en 1864. La rapide victoire permet à l'Autriche d'obtenir l'administration du Holstein et laPrusse, celle du Schleswig. PourBismarck, cet arrangement est provisoire. Il attend le moment propice pour affronter l'Autriche. Après s'être assuré la neutralité bienveillante de la France et l'alliance italienne grâce à l'entremise française, la Prusse multiplie les provocations à l'égard de l'Autriche et, sous un prétexte futile envahit le Holstein. Dans laguerre austro-prussienne qui s'ensuit, l'Autriche, bien que bénéficiant du soutien de la Confédération germanique, est sévèrement battue à labataille de Sadowa le 3 juillet 1866. Quand l'armistice est signée le 22 juillet 1866, les armées prussiennes ne sont plus qu'à 60 km deVienne. LaPrusse qui bénéficie toujours du soutien français annexe leSchleswig-Holstein, le royaume deHanovre, le duché deNassau et laHesse, ce qui permet à la Prusse d'avoir un État d'un seul tenant, de former laConfédération de l'Allemagne du Nord excluant l'Autriche et dans laquelle les États catholiques du sud de l'Allemagne refusent de rentrer. Aucunplébiscite n'est organisé pour s'assurer de l'accord de peuples concernés par les annexions. L'unification se fait bien par le haut.
En 1867, laConfédération d'Allemagne du Nord regroupe donc 21 États. Chaque État garde son gouvernement local mais il existe au-dessus un gouvernement fédéral dirigé par le président, Guillaume Ier et le chancelier fédéral,Bismarck et comprenant deux chambres, le Bundesrat et le Reichstag. Il existe une armée commune composée des armées de chaque membre. Pour achever l'unité allemande, le chancelier doit combattre les sentiments anti-prussiens des États du Sud. Les maladresses deNapoléonIII lui permettent de dresser l'opinion publique de tous les États contre la France. En effet, après l'éclatante victoire de la Prusse, l'empereur des Français qui n'avait jusque-là rien réclamé, demande des compensations pour sa neutralité, des territoires sur la rive gauche du Rhin d'abord, puis leLuxembourg.Bismarck a l'habileté de rendre publiques ces revendications qu'il qualifie depolitique des pourboires.
En 1870, une nouvelle pomme de discorde surgit entre les deux États. Les Espagnols qui ont chassé leur reine, proposent dans le plus grand secret le trône à Léopold deHohenzollern-Sigmaringen, petit-cousin du roi de Prusse. Quand cette proposition est connue début juillet 1870, la France s'émeut. Elle ne veut pas d'un souverain prussien au sud. Dans un premier temps, Guillaume Ier assure à l'ambassadeur français,Benedetti qu'il ne s'opposera pas à un retrait de la candidatureHohenzollern en Espagne.Bismarck, dépité, songe à démissionner. Mais laFrance s'obstine et demande la garantie officielle que le roi s'opposera à toute nouvelle candidatureHohenzollern. Guillaume éconduit l'ambassadeur et fait part de la rencontre dans un télégramme, ladépêche d'Ems, queBismarck, qui n'en attendait pas tant, s'empresse de publier en durcissant le ton dans le but de provoquer la France. Les États allemands voient dans l'insistance française un désir de les humilier. La France, ulcérée par la publication du télégramme déclare la guerre à laPrusse le 19 juillet 1870. Laguerre franco-allemande commence. L'impréparation française la conduit au désastre alors que les États d'Allemagne du Sud acceptent dès novembre 1870 d'entrer dans laConfédération d'Allemagne du Nord. La défaite française a fini de sceller l'unité allemande.
L'Empire allemand résulte d'une extension de laconfédération de l'Allemagne du Nord, mise en place en 1867 après lapaix de Prague et dont la constitution est légèrement remaniée afin à la fois d'incorporer les États allemands du Sud du Main, mais aussi de donner une forme explicitement monarchique à la Confédération[2].
On appelle« période de fondation » (Gründerzeit) la période correspondant au règne de Guillaume Ier, jusqu’en1888, et au mandat d’Otto von Bismarck comme chancelier impérial.
Représentation du triomphe de l'Empire avec l'apothéose de Guillaume Ier.
Le titre deDeutscher Kaiser (« empereur allemand ») a été choisi après mûres réflexions de la part de Guillaume et de Bismarck ; « empereur d'Allemagne » eût été malvenu aux yeux des autres monarques fédérés. La formulation « empereur des Allemands » est rejetée par Guillaume Ier car elle fait écho à larévolution de 1848, et que le nouvel empereur ne veut pas de ce titre aux relents démocratiques, puisqu'il se considère souverain « par la grâce de Dieu ».
La réticence de Guillaume s'explique aussi par sa crainte d'apparaître comme le « liquidateur » d'une Prusse absorbée, voire dissoute, dans le Reich, bien que la Constitution du Reich institue en fait un systèmefédéral où l'identité des États est préservée. Il attachera toujours autant d'importance à son titre de roi de Prusse qu'à celui d'empereur. Là aussi, Bismarck saura lever cette hypothèque, en réservant à la Prusse un statut dominant dans le système fédéral.
L'Empire allemand garde la Constitution de laConfédération d'Allemagne du Nord, qui prévoit l'élection d'un Reichstag au suffrage universel masculin. Celui-ci vote le budget et les lois. Il possède même l’initiative des lois. Mais le pouvoir réel est détenu par l'empereur et ses conseillers. Guillaume Ier fait tout confiance àBismarck jusqu'à sa mort en 1888. Jusqu'en 1878, le chancelier s'allie aux libéraux et prend des mesures pour stimuler l'économie. C'est aussi la période duKulturkampf, le conflit religieux et politique qui opposa l'État bismarckien à l'Église catholique et au parti du Centre[5]. LeKulturkampf a en fait comme objectif de réduire des particularismes pour renforcer l'unité de l'Empire. Elle vise donc en premier lieu l’Église catholique et sa prétention à contester la sphère d’intervention de l’État. Elle touche également les minorités vivant aux marges de l’Empire qui subissent une politique d’assimilation culturelle agressive. En 1876, l’allemand devient seule langue administrative dans les régions orientales où les Polonais sont nombreux. Il devient obligatoire à l’école primaire. En Alsace-Lorraine, les lois de 1873 établissent un contrôle direct de l’État sur l’organisation de l’enseignement primaire et secondaire[6]. LeKulturkampf rencontre la résistance farouche des catholiques allemands, qu'ils soient rhénans (le cardinal de Cologne) ou bavarois, ce qui amène la constitution duZentrum, parti chrétien-démocrate.Bismarck, finalement désapprouvé par l'empereur, doit transiger et rétablir l'Église dans ses droits, en matière d'enseignement notamment[7]. Dans les années 1880, des lois sur la sécurité sociale sont votées.
En 1878, Bismarck promulgue des lois d'exception contre lesocialisme alors en plein développement. Il essaie aussi de se rallier les ouvriers et de les intégrer à la nation en construction par l'institution d'un système général de sécurité sociale, le premier au monde. Il quitte aussi l'alliance avec les libéraux et noue une alliance avec les conservateurs. Sur le plan extérieur, il conclut la Triple-Alliance avec l'Autriche et l'Italie, en 1882, et signe un pacte de contre-assurance avec la Russie en 1887. Il s'engage aussi dans une politique coloniale[7].
Le combat contre le socialisme a pour principaux effets une recrudescence des attentats contre Bismarck. Il met aussi en évidence un manque de soutien du parlement pour sa politique offensive. Le premier projet de loi antisocialiste est ainsi rejeté par une majorité écrasante du Reichstag. Toutefois, après un secondattentat contre sa personne, Bismarck dissout le parlement. Il essaie de regagner le soutien des nationaux-libéraux et de ramener le gouvernement à droite. Lesélections voient la victoire desconservateurs qui, avec leurs deux partis, sont plus nombreux que les nationaux-libéraux[l 5]. Dans ce nouveau parlement, les nationaux-libéraux finissent par voter en faveur du projet de loi antisocialiste au prix de quelques concessions. Elles restent en application jusqu'en 1890, après avoir été prolongées plusieurs fois par le parlement. Cette loi d'exception interdit l'agitation socialiste sans pour autant toucher au droit des parlementaires socialistes. Ces lois manquent leur objectif et ont pour effet, au contraire, de consolider le milieu socialiste, en permettant auxthéories marxistes de vraiment s'imposer[l 6],[l 7].
En 1878, dans le contexte de la Grande dépression, les grands propriétaires terriens et des industriels demandent avec de plus en plus d'insistance des barrières douanières plus élevées. Alors qu'une majorité se dégage au parlement en faveur de cette proposition, Bismarck se déclare favorable à une réforme de lafiscalité et de lapolitique douanière dans sa « lettre de Noël » (Weihnachtsbrief) du 15 décembre 1878. Il en espère une augmentation des recettes de l'État. Cette loi ne reçoit que peu de soutien des nationaux-libéraux, mais Bismarck peut s'appuyer sur les deux partis conservateurs et le centre pour la faire passer. Elle marque la fin de l'ère libérale, en Allemagne tout d'abord, puis en Europe : les autres pays, à l'exception de la Grande-Bretagne, suivant l'exemple allemand[l 8]. Bismarck clame désormais que les pouvoirs publics sont garants de l'unité nationale et il crée donc un mouvement d'union constitué non seulement des deux partis conservateurs mais aussi du centre. Toutefois, cette union n'a pas la solidité de celle qu'elle a eu avec les nationaux-libéraux. Ceci explique que, dans les années qui suivent, beaucoup d'initiatives politiques de Bismarck se soldent par des échecs[l 9],[l 10]. La transition dulibre-échange auprotectionnisme se fait graduellement lors des années suivantes. Dans sa biographie, Ernst Engelberg fait toutefois remarquer que l'Empire allemand n'a jamais été vraiment libéral[l 11]. Bismarck espère ainsi saper le soutien politique à l'union « Seigle et Acier » (Roggen und Eisen) et, ce faisant, consolider les bases conservatrices de l'Empire et sa propre position au passage[l 12].
le,Max Hödel, un plombier de 21 ans, tire deux coups de revolver sans l'atteindre. Le jeune homme est condamné à mort et décapité ;
le de la même année, il est blessé par un coup de feu tiré parKarl Nobiling, un philosophe de 30 ans qui tente en vain de se suicider et mourra en prison ;
en1885, la pluie fait avorter un attentat à l'explosif organisé parAugust Reinsdorf, un anarchiste de 36 ans considéré comme le père de l'anarchie allemande.
Ces attentats confortent le pouvoir personnel deBismarck, qui s'en sert comme prétexte pour cerner les oppositions et rendre populaire ses législations sociales et anti-socialistes.
Karl-Heinz Börner(de):Wilhelm I. Deutscher Kaiser und König von Preußen. Eine Biographie. Akademie, Berlin 1984.
Günter Richter:Kaiser Wilhelm I. In:Wilhelm Treue (Hrsg.):Drei deutsche Kaiser. Wilhelm I. – Friedrich III. – Wilhelm II. Ihr Leben und ihre Zeit 1858–1918. Ploetz, Freiburg, Würzburg 1987,(ISBN3-87640-192-5), S. 14–75.
Jürgen Angelow:Wilhelm I. (1861–1888). In:Frank-Lothar Kroll (Hrsg.):Preußens Herrscher. Von den ersten Hohenzollern bis Wilhelm II. Beck, München 2006, S. 242–264.