Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sourcessecondaires ou tertiaires().
Cet article est uneébauche concernant unlivre et letourisme.
LeGuide bleu constitue une collection deguides touristiques créée en 1919[1] et éditée parHachette Livre. C'est la plus ancienne collection de guides touristiques français.
Ils succèdent auxGuides de voyage Joanne publiés entre 1841 et 1919 à l’initiative d’Adolphe Joanne, avocat et journaliste dijonnais qui entreprend de rédiger l’Itinéraire descriptif et historique de la Suisse (1841). Ces guides ouvrent la voie des guides encyclopédiques et littéraires à la française. Initialement édités chez Paulin et Louis Maison, les ouvrages de Joanne entrent dans le fonds de la maison Hachette lors du rachat parAdolphe Joanne, en 1855, du catalogue de Louis Maison[2].
Devenus en 1919 la collection desGuides bleus, publiés sous la direction deMarcel Monmarché, successeur dePaul Joanne, ils sont la référence française en matière de guides culturels. Dans les années 1920, les Guides bleus se mettent à l’heure de l’automobile : ils indiquent désormais les meilleurs circuits routiers, les adresses des principaux garages, les services d’autocars... En 1938 est publié unGuide bleu France automobile. Une autre tendance est amorcée au sein de la collection : les auteurs insistent plus sur l’art et l’architecture et privilégient une approche quantifiée de la réalité, au détriment des élans littéraires de l’ère Joanne. La collaboration des universitaires, qui rédigent de longs aperçus, devient systématique, les Guides bleus restant néanmoins des ouvrages de terrain.
À la veille de laSeconde Guerre mondiale (1939), en dehors des 18 guides régionaux France, le catalogue comptait des ouvrages couvrant pour l'essentiel l'Europe : Angleterre, Italie, Suisse,Espagne,Portugal, Grèce, Europe centrale, Roumanie-Bulgarie-Turquie,Pologne (dernier guide paru avant la guerre en 1939). Hors d'Europe les Guides ne couvraient que le Maroc, première édition en 1919, des territoires pour partie sous mandat français (Palestine-Syrie), un guide de croisières enMéditerranée orientale-Égypte (1930). Ainsi l'Allemagne n'est plus couverte que pour les « Bords du Rhin » et laBavière. Parallèlement à la « grande collection » furent publiés de nombreuxGuides bleus illustrés sous le même format, monographies de villes ou de régions.
Parallèlement Hachette édite entre les deux guerres la collection desGuides Madrolle, qui couvrent l'Extrême-Orient (Indochine, Chine...) et sont placés sous la responsabilité éditoriale de leur initiateurClaudius Madrolle[3].
Après la Seconde Guerre mondiale,Francis Ambrière, prix Goncourt en 1946, prend la tête des Guides bleus en s'attachant en priorité à refondre et republier les 18 guides régionaux France. L'Europe sera traitée, en 1955, avec leGuide bleu Pays nordiques (domaine non couvert avant guerre) puis l'Allemagne en 1959, bien entendu la seule RFA et Berlin-Ouest. Après la belle préface de Francis Ambrière, le président de la RFATheodor Heuss introduit le guide par un texte où il exprime sa gratitude, préludant, d'une certaine façon, à la réconciliation franco-allemande. Aux Guides bleus proprement dits s'ajoutent deux collections « Les albums des Guides bleus » et la « Bibliothèque des Guides bleus », où furent publiés des guides tels que leGuide gourmand de la France,le Guide littéraire de la France, leGuide historique des rues de Paris, etc.
En 1953, l'université demande aux candidats à l'agrégation de géographie de consulter le volume des Guides bleus sur la Grèce, ce qui est perçu comme une reconnaissance[4].
À partir du milieu des années 1960, les Guides bleus se donnent, à l'instar desGuides Nagel, une vocation planétaire : en 1967 leGuide bleu Canada est le premier titre de la collection consacré à un pays du continent américain[5].
De nombreux écrivains, voyageurs et géographes ont apporté leur concours à l’élaboration des Guides bleus. On citera les articles universitaires deThéodore Monod et dePierre Grimal, ou encore les préfaces deJ. M. G. Le Clézio (Mexique),Bernard Clavel (Canada) ouJacqueline de Romilly (Grèce). Le Guide bleu s'appuie dans toutes ses préfaces (histoire, art, économie) sur des références universitaires.
Face au développement de l'aviation et au succès duGuide du routard[4], une importante transformation a eu lieu à partir de 1973 avec une nouvelle couverture deRoman Cieslewicz[5], un format plus grand, une présentation plus aérée, des conseils et des adresses pratiques, une description archéologique et historique plus concise et plus neutre, un référencement des monuments et des sites avec des étoiles. Les auteurs, tout en conservant un point de vue scientifique, se débarrassent de la trilogie classique « monuments-sites-musées » pour mieux insister sur l’aspect humain et sur l’atmosphère des régions et des pays. Le Guide bleu s'ouvre aux géographes, écrivains et sociologues.
Le catalogue s'étoffe à des destinations nouvelles :RDA (1973) ; Iran, Afghanistan (1974) ; URSS (1974) ;Japon, Inde, etc.
Menée parallèlement à la réforme des Guides bleus, une politique de diversification conduit l'éditeur à lancer une dizaine de collections adaptées à des publics variés tels que les Guides Visa (gamme ratée au départ, car les infos utiles sont oubliées pour beaucoup de sites), Guides en jeans et surtoutGuide du routard. Le Guide bleu reste le guide culturel de haut niveau[5].
Adoption d'une nouvelle couverture souple, utilisation du papier bible, mais les Guides bleus persistent à transporter leurs lecteurs par la magie du verbe[5]. Ces nouvelles éditions qui se voulaient plus « grand public » déçoivent beaucoup car la mine d'info qui existait auparavant laisse la place à un contenu épuré, et les ventes baissent, les lecteurs habituels passant à la concurrence et parfois même aux guides en anglais, plus complets et simples à comprendre.
Une nouvelle refonte a eu lieu dans les années 2000 pour reconquérir la clientèle d'origine, qui veut une info la plus complète possible : ajout de photographies en couleur, maquette plus aérée, nouvelle cartographie, mise en valeur des informations pratiques, introduction de « Bonnes adresses » au fil des promenades…
Les Guides bleus comprennent maintenant six parties :
La collection propose aujourd'hui une cinquantaine de destinations Monde et France, et a réussi sa reconversion, redevenant un des leaders.
Liste des Guides bleus France :Alsace, Lorraine ; Bordeaux ; Bordelais, Landes ; Bretagne Nord ; Bretagne Sud ; Champagne-Ardenne ; Château de Fontainebleau ;Châteaux de la Loire ; Corse ; Côte d’Azur ; Dauphiné; Franche-Comté ; Languedoc ; Le Louvre ; Limousin ; Marseille ; Le Mont-Saint-Michel ; Lemusée d'Orsay ; Nord-Pas-de-Calais ; Normandie ; Paris ; Pays basque (France et Espagne) ;Pays de la Loire ; Périgord, Quercy ; Picardie ; Poitou-Charentes ; Provence ; Rhône-Alpes.
Liste des Guides bleus Monde :Amsterdam ; Andalousie ; Angkor ; Belgique : les villes d’art ; Bruges, Anvers ; Bruxelles ; Chine : de Pékin à Hong Kong ; Égypte ; Espagne Nord et Centre ; États-Unis : côte est et sud ; États-Unis : Ouest américain ; Grèce continentale ; Inde du Sud ; Inde Rajasthan, Gujurat et les capitales mogholes ; Italie du Sud ; Japon ; Jordanie ; Lacs italiens, Milan, Parme et Vérone ; Londres ; Madrid ; Maroc ; Mexique ; New York ; Norvège ; Pompéi et Herculanum ; Portugal ; Rome ; Sicile ; Syrie ; Toscane ; Tunisie ; Turquie ; Le Vatican ; Venise, avec Padoue, Vérone et Vicence.
Liste des carnets de visite :Angkor ; Le château de Fontainebleau ; Le Louvre ; Le Mont-Saint-Michel ; Le musée d'Orsay ; Pompéi et Herculanum ; Le Vatican.
Labibliothèque du tourisme et des voyages Germaine-Tillion à Paris, qui a acquis la bibliothèque duTouring club de France, possède un important fonds de Guides bleus.
Sur les autres projets Wikimedia :