Il est complémenté par leGuide vert Michelin qui décrit les principales visites et curiosités régionales et locales d'intérêt, ainsi que par lescartes Michelin des routes et d'orientation.
Le guide rouge sélectionne chaque année, selon ses critères, deshôtels (plus de 4 650 en 2010), desrestaurants (4 600 en 2014) et d'autres lieux proposant le gîte et le couvert, sur lesquels il donne des renseignements et des appréciations (textes brefs, de trois lignes au plus).
C'est l'un des plus anciens[a] et des plus célèbres guides gastronomiques du monde. La version française a été vendue, selon son éditeur, à trente-cinq millions d'exemplaires entre 1900 et 2007[1]. Chaque année, ses réalisateurs décernent les « étoiles Michelin » qui récompensent les meilleures enseignes. En 2016, en France et à Monaco,25 restaurants étaient honorés des trois étoiles,81 de deux étoiles, près de500 d'une étoile.
Le Guide Michelin est créé en1900 parAndré Michelin et son frère Édouard. Publié à l'occasion de l'exposition universelle de 1900, c'est alors un guide publicitaire offert à chaque acheteur depneumatiques. Il est tiré à 35 000 exemplaires pour sa première édition en[2]. André Michelin s'y adresse aux cyclistes mais fait également dès cette époque le pari de miser sur le marché des automobilistes encore embryonnaire, laFrance comptant alors 2 400 conducteurs[3].
En 1904, pour la cinquième édition, apparaît la classification des hôtels et l'indication de leurs prix, qui incluent par exemple la fourniture d'une bougie[4].
En 1907, paraissent le Guide Michelin pour l'Algérie et celui pour laTunisie[5].
Jusqu'en 1908, le guide comporte des "réclames", des annonces publicitaires d'hôtels et de garages et mécaniciens auto. La suppression des publicités est alors solennellement annoncée :« […] tout comme la femme de César,Bibendum ne doit pas être soupçonné. Cette année, on ne trouvera dans notre guide aucune réclame payante […][6] ».
En 1909 le tirage grimpe à 76 000 exemplaires. Le guide qui depuis l'origine fait appel à ses lecteurs par l'intermédiaire de fiches de renseignement sur les établissements à lui retourner lève un coin du voile sur sa façon d'enquêter en évoquant les « visites effectuées par (ses) représentants »[4].
À partir de1920, le guide n'est plus donné, mais vendu, André Michelin ayant constaté, indigné, que« les guides envoyés à un stockiste servaient à caler les pieds d'un établi »[7],[8].
En1926 les « étoiles de bonne table » pour désigner les meilleurs restaurants apparaissent dans le Guide rouge et leGuide régional Michelin (premier guide touristique Michelin, ancêtre duGuide vert) fait son entrée sur oe marché[9].
Les renseignements précis sur les haltes gastronomiques sont multipliés et en1931 le Guide Michelin propose le classement des restaurants en 1, 2 et 3étoiles. () qui récompense d'abord l'axe Paris-Lyon-Marseille (axe de laNationale 6 et laNationale 7)[10].
Exemple de contenu duGuide Michelin de 1929.
Le terme « macaron » est fréquemment utilisé, à tort, à la place de celui d'« étoile ». Selon Michelin, un ancien journaliste aurait utilisé ce terme pour éviter des répétitions dans un article, créant ainsi cette confusion[11].
Dans la suite des années1930, le guide maille la France avec des établissements tous les 10 kilomètres, à l'instar desGuide Continental etGuide Kléber.
En1940, lors de labataille de France, les Allemands en première ligne de laBlitzkrieg sont équipés en guides Michelin qui leur facilitent l'invasion française.[réf. nécessaire] En 1944, l’état-major allié craint que la progression des troupes après ledébarquement de Normandie ne soit ralentie sur les routes et surtout dans les villes françaises, car toute signalisation y a été détruite ou démontée par l’occupant allemand. Avec l’accord secret de la direction de Michelin à Paris, il choisit de faire imprimer àWashington, D.C. et de distribuer à chaque officier une reproduction de la dernière édition du Guide, celle de 1939, car elle comporte des centaines de plans de villes, détaillés et actualisés[12],[13].
Le guide sélectionne aussi des maisons d'hôtes (avec un sigle rouge pour les plus agréables)[réf. nécessaire].
Avec le temps, le nombre de produits offerts par les guides Michelin s'est étoffé. Le site web[14] permet de retrouver les hôtels et restaurants des guides rouges. Une application est disponible pour l'iPhone, qui ne reprend que les restaurants sélectionnés et reste payante, contrairement au site.
L'édition 1999 tire encore à 600 000 exemplaires et celle du centenaire atteint le record de 880 000 exemplaires, avant que larévolution numérique fasse chuter l'édition papier. Dans les années 2000, 150 000 exemplaires du guide rouge sont vendus en moyenne chaque année[15]. Le tirage, ce qui ne veut aucunement dire la vente, serait de 150 000 exemplaires en 2016[16]. L’édition 2017 s'écoule à un peu plus de 50 000 exemplaires[17].
Jusqu'au début des années 2000 et avant la diffusion d'internet, le Michelin s'identifie avec son Guide rouge. Il est géré, en bons pères de famille, par une série d'anciens inspecteurs du Michelin : André Trichot (de 1968 à 1985), Bernard Naegellen (1985 à 2001) et Derek Brown (2001-2003). Fidèles à l'histoire et aux valeurs du Guide, peu concurrencés, ils perpétuent la tradition sans y apporter de changements majeurs[18].
C'est sous la direction de Jean-Luc Naret, venu en 2003 du monde l'hôtellerie, que le Michelin franchit les frontières de l'Europe, exportant son concept, d'abord en Asie et aux États-Unis. Le Guide se diversifie aussi, en créant, avec les éditionsGlénat, le magazine « Étoile », censé être le « magazine du Michelin ». La direction de Néret (qui démissionnera en 2010 pour créer son cabinet de conseil) est également l'époque de la digitalisation. Certains estimeront que « sous son égide, le Michelin a été vidé de toute idéologie, de tout principe régulateur, sinon de toute éthique, en tout cas de toute ligne directrice »[18].
À partir de janvier 2012, après une longue période de carence, Michael Ellis, jusqu'alors vice-président marketing et vente de la division 2 roues[19], prend la direction internationale du Guide. Sous son égide, tandis que les ventes s'effondrent et que la stratégie digitale peine à porter ses fruits, la remise annuelle des étoiles, entourée d'un fort battage médiatique, cherche à devenir une cérémonie comparable aux « Oscars de la gastronomie »[17]. Ellis quitte le groupe en 2018. Après un court intérim confié à Alexandre Taisne (cofondateur du siteGroupon)[17], en septembre 2018,Gwendal Poullennec devient le directeur international des Guides Michelin[20].
Entretemps, fin 2016 le Guide a été confié à la société britannique Bookatable, spécialisée dans la réservation en ligne, rachetée par Michelin en janvier 2016 (pour 108 millions d'euros[21]) et basée à Londres[22]. En 2019, Michelin cède Bookatable àLaFourchette, appartenant au groupeTripAdvisor[23].
En, le groupe lance sa marque d'ustensiles de cuisine haute qualité,Le Guide Michelin, au salon Ambiente à Francfort. Cette marque est le fruit d'un partenariat entre le groupe et FDG Group, leader de la mercerie en France.
En 2025, le Guide Michelin annonce qu'il participera en France, avec des inspecteurs, à l'émissionTop Chef. Le vainqueur ou les finalistes pourraient recevoir « un macaron éphémère », et prendre les commandes d’un « restaurant provisoire, ouvert au public dès le lendemain de la diffusion de la finale »[24].
C'est le Guide Michelin « de référence », consacré aux hébergements,hôtels etrestaurants. Imprimé dans le plus grand secret, ou presque, il fait l'objet d'un tirage (chiffre non communiqué) semblant dépasser de façon considérable celui des ouvrages supposés concurrents (pour la France : le GuidePudlo, leChampérard et leGault et Millau, notamment).
Les guides Michelin concernant la table et l'hébergement sont de plus en plus nombreux et divers.
En 2006, douze guides rouges citent plus de 45 000 hôtels et restaurants dans toute l'Europe et àNew York. Selon son éditeur,Le Guide rouge pour laFrance est vendu à quelque 30 millions d'exemplaires depuis sa création, et tire à 500 000 copies tous les ans.Le Guide rouge existe pour la France depuis 1900, pour l'Italie depuis 1956 pour la partie nord, 1957 pour la Péninsule), pour leBenelux depuis 1959, pour l'Espagne depuis 1962, pour l'Allemagne depuis 1964, pour lePortugal depuis 1973, pour leRoyaume-Uni, l'Irlande etLondres depuis 1974, pour les « principales villes d'Europe » depuis 1982, pourParis et ses environs depuis 1987, pour laSuisse depuis 1994, pourNew York depuis 2006, pourTokyo depuis 2008[25],[26].
Ce dernier Guide Michelin est le premier qui sorte de l’Occident. 90 000 exemplaires en auraient été vendus le premier jour de sa sortie. Déjà huit restaurants japonais y sont primés 3 étoiles, sur un total de 150 restaurants étoilés.
Le Guide MichelinThaïlande a sa première édition en 2018. Il mentionne 98 restaurants "remarqués" dont 16 étoilés dans la ville deBangkok. Un vrai évènement pour cette ville devenue en quelques années une capitale de la gastronomie au même titre que Hong Kong, Singapour ou Tokyo.Gaggan est l'un des trois restaurants qui obtiennent 2 étoiles au Guide Michelin en 2018 avec Le Normandie (Mandarin Oriental Hotel) et Mezzaluna (au65e étage du Lebua Hotel)[27], tandis qu'un restaurant decuisine de rue reçoit une étoile[28],[29],[30].
Les Guides Gourmands proposent des restaurants « typiques » et des boutiques situés dans les régions de France. Cette collection a été lancée en 2003, avec le titre Rhône-Alpes.
Le,Michelin lance un nouveau format de guide-magazine, intitulé Food & Travel[33]. Ce guide porte sur la gastronomie et le voyage, est tiré à 13.000 exemplaires et sera réédité tous les deux ans. Le premier numéro porte sur laCorse et contient de nombreuses anecdotes, portraits ou propositions d'expériences insolites[34].
Une première édition desGuides Illustrés Michelin Des Champs De Bataille 1914-1918 est parue entre 1917 et 1925. Elle comprenait 32 titres[35],[36].Une deuxième édition desGuides Illustrés Michelin Des Champs De Bataille 1914-1918 est parue à partir de 2011. Elle comprenait, en 2014, 7 titres.
Il est si influent, en raison de ses ventes, que l’octroi ou la récupération d'uneétoile entraîne une augmentation notable de la clientèle. À l'inverse, la perte d'une étoile, notamment pour les « trois étoiles », est très médiatisée et, semble-t-il, pénalisante, comme ce fut le cas notamment pour Les Crayères à Reims etLa Tour d’Argent à Paris[37].
En 2005, le restaurant Ostend Queen, installé dans le Casino Kursaal d'Ostende, reçoit deux « fourchettes » et un « Bib gourmand », alors qu'il n'est pas encore ouvert. Après avoir admis s'être appuyé exclusivement sur la réputation de Pierre Wynants (chef du Comme chez soi, un restaurant trois étoiles), Michelin retire son guide Benelux des librairies[38].
En, le chefMarc Veyrat déclare auPoint qu’il ne veut plus apparaitre dans le Guide Michelin qui lui a retiré une étoile un peu plus tôt dans l’année[40]. Il lui est reproché d’avoir remplacé lereblochon et lebeaufort par ducheddar dans son soufflé. Marc Veyrat incrimine l'incompétence des inspecteurs et qualifie les éditeurs « d'imposteurs ne désirant que des clashes pour des raisons commerciales ».
Le, le Guide annonce que le restaurant du défuntPaul Bocuse àCollonges-au-Mont-d'Or près de Lyon, va perdre une étoile. Ce dernier faisait partie des 127 restaurants au monde à posséder 3 étoiles, et cette rétrogradation secoue le monde de la gastronomie et la région lyonnaise. Le Guide est sujet à de nombreuses critiques sur sa légitimité et ses critères d'évaluation.
On constate une baisse continue du nombre d'hôtels répertoriés par le Guide Rouge, en France. Ainsi, de 5 320 hôtels et maisons d'hôtes en 2006[41], on passe à 4 650 en 2010 (cf.supra), puis à 900 hôtels et maisons d'hôtes dans l'édition 2020[42]. Ceci s'accompagne de la disparition de nombreuses communes françaises du guide.
La saga du guide Michelin : de 1900 à aujourd'hui, un formidable voyage à travers le temps, Clermont-Ferrand, Manufacture française des pneumatiques Michelin,, 284 p.
Trois étoiles et un meurtre,roman policier de l'écrivainécossaisPeter May publié en2019, se déroule enAuvergne dans le milieu de la haute gastronomie, en mettant en scène le meurtre commis en pleine nature d'un grand chef apprécié de tous, Marc Fraysse, trois étoiles au Guide Michelin. La veille de sa mort il avait convoqué la presse pour une importante communication, sur fond de rumeurs des plus malveillante alléguant qu'il serait sur le point de perdre une étoile au guide Michelin.