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Déclenchement des manifestations de l'Euromaïdan, qui aboutissent à ladestitution du président ukrainienViktor Ianoukovytch, soutenu par la fédération de Russie.
Face à ces évènements, le président ukrainien décide d'envoyer l'armée ukrainienne pour rétablir l'ordre dans ces territoires séparatistes. Commence alors la guerre du Donbass.
Le, levolMalaysia Airlines 17 est abattu près de lafrontière russo-ukrainienne alors qu'il survole le Donbass. La destruction de cet avion civil amplifie la crise diplomatique, l'armée ukrainienne et les séparatistes ukrainiens s'en accusant mutuellement. Une enquête identifie les tireurs comme appartenant à l'armée russe[20],[21], pourtant censée ne pas être présente sur le terrain.
L'invasion provoque la réaction des pays occidentaux, menant à l'isolement sans précédent de la Russie par la mise en place progressive de milliers de sanctions notamment économiques. Les membres de l'OTAN — principalement lesÉtats-Unis, leCanada et leRoyaume-Uni — et les pays de l'Union européenne soutiennent l'Ukraine au moyen d'assistances économique et militaire massives comprenant notamment des livraisons d'armements et de munitions de toutes sortes ainsi que des aides aux formations technique et militaire des nouveaux combattants ukrainiens mobilisés en grand nombre.
À lachute de l'URSS, l'Ukraine, comme la Russie ou d'autres États de l'Europe de l'Est, connaît un fort développement de la corruption dans tous les rouages de la société, et la mainmise d'oligarques sur l'économie et le pouvoir. Ces oligarques bénéficient d'une impunité qui révolte la population[réf. nécessaire] (entre autres, l'affaire Oksana Makar[25]).
Le, la Crimée est devenue l'unique république autonome au sein de laRSS d'Ukraine, dans le cadre de l'Union soviétique[26].
Après ladéclaration d'indépendance de l'Ukraine du, le sort de laflotte de la mer Noire de l'ancienneMarine soviétique occasionne de nombreux différends. Les officiers des forces terrestres de l'ancienneArmée rouge avaient été relativement facilement répartis entre les nouveaux États indépendants. Les officiers de la marine de la mer Noire reconnaissent que l'Ukraine ne peut pas maintenir une vaste flotte et qu'il y aurait plus d'opportunités de promotion et d'avancement dans lamarine russe que dans lamarine ukrainienne[26]. Ladivision de la flotte de la mer Noire est le début des appels en Russie au« retour » de la Crimée[26]. Le vice-président russeAlexandre Routskoï est le premier haut responsable de la Russie post-soviétique à préconiser le transfert de la Crimée à la Russie[26]. En, leSoviet suprême de la fédération de Russie adopte une résolution déclarant annulé l'acte de transfert de la Crimée à l'Ukraine. Cette décision continue d'influencer la diplomatie russe[26].
En, la Russie a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud vis-à-vis de la Géorgie, une action condamnée par les Occidentaux. Le, les autorités ukrainiennes imposent des restrictions aux mouvements de la flotte de la mer Noire, impliquée dans la guerre russo-géorgienne[27]. Leministre français des Affaires étrangères,Bernard Kouchner, dénonce lors d'un entretien àEurope 1 la campagne russe en Géorgie, notant qu'« il y a d'autres objectifs que l'on peut supposer être les objectifs de la Russie, en particulier la Crimée, l'Ukraine, la Moldavie »[27],[28],[29],[30]. Son homologue, leministre russe des Affaires étrangèresSergueï Lavrov accuse Kouchner d'une« imagination malade »[28],[31]. Fin, pendant la guerre russo-géorgienne et en prévision d'un sommet ministériel européen extraordinaire à Bruxelles, le journalisteThomas Roth de l'ARD allemande réalise une interview de Poutine[32],[33],[34],[35],[36],[37],[38],[39]. Roth demande si Sébastopol et la Crimée seront le prochain objectif de la Russie. Poutine le nie et déclare :« La Crimée n'est pas un territoire contesté. Il n'y avait pas de conflit ethnique là-bas, contrairement à l'Ossétie du Sud et à la Géorgie. Et la Russie a depuis longtemps reconnu les frontières de l'Ukraine d'aujourd'hui. Nous avons essentiellement mis fin à nos discussions sur les frontières. Il s'agit de questions de démarcation, mais ce sont des choses techniques. Pour moi, la question d'objectifs similaires de la Russie envers l'Ukraine ressemble à une provocation »[trad 1],[33],[34],[35],[36],[37],[38],[39].
Statuts de l'île de Touzla et du détroit de Kertch
Ledétroit de Kertch est le seul débouché de lamer d'Azov vers lamer Noire, et donc stratégiquement important pour la Russie et l'Ukraine. Au milieu du détroit se trouve l'île de Touzla, plus proche toutefois du côté russe que du côté de la Crimée, mais qui n'y est plus rattachée depuis, lorsque la mer a provoqué l'érosion totale de l'isthme. Depuis, l'île de Touzla fait partie de la RSS d'Ukraine, avec le reste de la région de Crimée. En conséquence, toute la partie navigable du détroit appartient auxeaux territoriales de l'Ukraine conformément audroit de la mer. Certains politiciens russes contestent cela, affirmant que Touzla est en fait uncordon littoral (enrusse :коса,kosa), et donc une partie du continent russe. Si l'île devait faire partie du continent russe, lafrontière maritime russo-ukrainienne passerait par le milieu du détroit de Kertch[26].
Les autorités dukraï de Krasnodar en Russie commencent à construire unechaussée reliant le territoire russe à Touzla, entraînant lacrise frontalière d'. Pendant un certain temps, les gardes-frontières se sont fait face de l'autre côté du détroit et la situation ressemblait à lafrontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud[26]. Le président ukrainienLeonid Koutchma autorise à tirer pour tuer si les Russes tentent de prendre le contrôle de l'île[40]. La crise est résolue, le statut de Touzla ne change pas. Les deux gouvernements conviennent de l'utilisation conjointe du détroit de Kertch et acceptent d'exclure les navires de pays tiers sans consentement mutuel. Le président russeVladimir Poutine accepte d'arrêter la construction, et un accord est trouvé entreNestor Choufrytch, leministre ukrainien des Urgences et sonhomologue russeSergueï Choïgou[26],[41]. En, l'isthme artificiel incomplet a été érodé. À cette époque, sa construction a de nouveau été suggérée parOleg Mitvol, chef adjoint duRosprirodnadzor(en), dans le contexte d'unemarée noire en mer Noire[41].
Opinions de Vladimir Poutine sur l'URSS et son effondrement
Selon l'agence de presse russeTass, Poutine parle depuis des décennies deми́ны (« mines ») posées au cours de l'histoire de l'Union soviétique. Dans sa première interview publique en, lors de l'effondrement de l'URSS, Poutine décrit les dirigeants de larévolution d'Octobre comme ayant posé une mine sous la Russie. Poutine accuse lesBolcheviks d'avoir« divisé notre patrie en principautés séparées qui n'apparaissaient pas du tout auparavant sur la carte du monde, doté ces principautés de gouvernements et de parlements, et maintenant nous avons ce que nous avons »[trad 2],[42].
En, dans son essaiDe l'unité historique des Russes et des Ukrainiens, Poutine décrit le droit desrépubliques soviétiques à quitter l'Union soviétique comme« la mine à action retardée la plus dangereuse »[trad 5],[42],[45]. En, Poutine déploie à nouveau cette métaphore dans son allocution télévisée du,Discours concernant les événements en Ukraine(en) :« Du point de vue du destin historique de la Russie et de ses peuples, les principes léninistes deconstruction de l'État »[trad 6] qu'il considère comme ayant conduit à leur séparation d'avec la Russie, étaient« bien pire qu'une erreur »[trad 7],[42]. Selon Poutine, bien que« sous unrégime totalitaire »[trad 8] l'URSS ait maintenu l'unité de l'État,« lebacille de l'ambition nationaliste n'avait pas disparu, et la mine originelle qui avait été posée pour miner l'immunité de l'État contre la contagion du nationalisme n'attendait que ça. Cette mine, je le répète, était le droit de faire sécession de l'URSS »[trad 9],[42],[46].
AuClub Valdaï en, Poutine déclare que« le seul vrai garant de la souveraineté de l'Ukraine ne peut être que la Russie »[trad 10],[47].
En, avant le début de laguerre russo-géorgienne, Poutine etViktor Iouchtchenko discutent du prochain tricentenaire de labataille de Poltava. Iouchtchenko appelle à la réconciliation historique entre l'Ukraine et la Russie, notant le cas desrelations polono-ukrainiennes et recommandant le filmPar le fer et par le feu ; historiquement, les relations étaient sanglantes mais s'étaient améliorées avec des excuses mutuelles. Selon Iouchtchenko, Poutine répond :« Viktor Andriyevich, pourquoi voulez-vous que la Russie s'excuse pour le régime tsariste !? »[48]. Iouchtchenko dit à Poutine qu'ils ne peuvent pas être présents sur le champ de bataille de Poltava sans visiter ensemble le site dumassacre de Batouryn[48].
En, Poutine compare la guerre russo-ukrainienne à lagrande guerre du Nord, qui établit l'Empire russe sousPierre Ier le Grand :« On a l'impression qu'en combattant la Suède, il s'emparait de quelque chose. Il ne s'emparait de rien, il reprenait. » Se référant aux conquêtes du tsar àNarva et dans la région où il fera construireSaint-Pétersbourg, Poutine a déclaré« Lorsqu'il a fondé une nouvelle capitale, aucun des pays d'Europe ne reconnaissait ce territoire comme appartenant à la Russie. Tout le monde le considérait comme faisant partie de la Suède. Mais depuis des temps immémoriaux, desSlaves vivaient là-bas aux côtés despeuples finno-ougriens. »…« Il reprenait et renforçait »[49],[50]. S'exprimant à Saint-Pétersbourg à l'occasion du350e anniversaire de Pierre le Grand, Poutine conclut :« Apparemment, il nous incombe aussi de reprendre et de renforcer »[49],[50]. En, après les invasions et annexions de la Crimée et des oblasts de Louhansk, Donetsk,Zaporijjia etKherson, Poutine se vante d'avoir fait de la mer d'Azov unemer intérieure russe, une ambition qu'il partageait avec Pierre le Grand[51].
Depuis, lesÉtats-Unis soutiennent de diverses manières des groupes politiques pro-européens en Ukraine par l'intermédiaire d'organisations comme laFondation Carnegie pour la paix internationale, notamment via des formations données à des représentants politiques[52]. La diplomate américaineVictoria Nuland, représentante duBureau des affaires européennes et eurasiennes(en) àWashington, indique que le financement d'aides à l'Ukraine a dépassé5 milliards de dollars entre (date de l'indépendance de l'Ukraine) et[53],[54]. Ce montant inclut notamment le soutien à la croissance économique (1,1 milliard de dollars), l'assistance humanitaire (300 millions), la lutte contre le trafic de drogue. Il s'agit de financements sur des soutiens économiques, sociaux et d'appui à la démocratie[55].
Alors que l'Ukraine est proche dudéfaut de paiement et qu'elle enregistre de plus une récession de 2 % en[56], il lui reste, fin, 18,79 milliards de dollars de réserves de change et elle doit en rembourser7 milliards de dollars à ses créanciers, la Russie lui réclamant par ailleurs17 milliards de dollars de facture de gaz naturel[57]. Le, le président russeVladimir Poutine annonce la levée des barrières douanières entre l'Ukraine et la Russie, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz et de proposer au gouvernement ukrainien un prêt de15 milliards de dollars[58]. Lors des négociations entre l'Union européenne et l'Ukraine, le premier ministre ukrainienMykola Azarov avait demandé à l'Union européenne un prêt de20 milliards d'euros, qui lui fut refusé, l'Union européenne promettant néanmoins une aide financière.
Selon un sondage en, 44,7 % de la population ukrainienne s'était dite favorable à une adhésion de leur pays à l'UE tandis que 35,2 % des sondés s'y étaient dits opposés[59].
Le fils du présidentViktor Ianoukovytch devient en un an l'un des hommes les plus riches d'Ukraine[60]. Ianoukovytch est considéré comme très corrompu[61].
En, Ianoukovytch, qui parle mal l'ukrainien, désire faire de sa langue maternelle, le russe (qui n'est plus la langue officielle depuis), la seconde langue administrative officielle de l'Ukraine. L'Ukraine utilise alors (et utilise actuellement) une seule langue administrative officielle (l'ukrainien) et reconnaît comme légales 13 autres langues dont le russe[62].
Le Donbass est lui peuplé d'une forte minorité russe (à ne pas confondre avec les ukrainiens russophones), héritage de la conquête par l'empire tsariste, et surtout de l'attraction qu'offrait cette région riche en industries et emplois du temps de l'URSS (environ 1/3 de Russes, 2/3 d'Ukrainiens dont russophones), minorité encore plus forte dans certaines villes (Donetsk, environ 48 % de Russes et 47 % d'Ukrainiens)[réf. souhaitée].
Les manifestations naissent de l'échec des négociations entre l'Ukraine et l'Union européenne et du « ras-le-bol » contre la corruption au sommet de l'État[réf. souhaitée].
Dès cet échec, les manifestants demandent le départ de Ianoukovytch, qu'ils accusent d'avoir« vendu le pays pour s'acheter un poste de gouverneur dans l'empire russe »[63]. Sur laPlace de l'Indépendance, à Kiev, les drapeaux ukrainien et européen se côtoient, montrant l'attrait pour l'Union européenne, perçue comme amenant plus de démocratie et moins de corruption dans un pays qui en souffre[64].
Le, dans lamer d'Azov, bien au-delà des côtes russes, un bateau des garde-côtes russes a poursuivi un bateau de pêche ukrainien, l'a rattrapé et l'a percuté, tuant quatre des cinq pêcheurs ukrainiens. Le survivant ukrainien Alexandre Fedorovytch a déclaré que les gardes-frontières russes ont ouvert le feu sans avertissement et ont coulé le bateau, et a également caché le fait qu'ils ont immédiatement découvert les corps de toutes les victimes et ne les ont pas remis parce qu'ils voulaient cacher les blessures par balle[65],[66].
L'Euromaïdan, une manifestation pro-européenne, a débuté le à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d'association avec l'Union européenne. Ces manifestations ont été marquées par de fortes violences entre le et le, qui n'ont fait qu'accroître les mouvements de protestation, avec entre 250 000 et 500 000 manifestants à Kiev. Du 18 au, des affrontements ont à nouveau éclaté, faisant plus de quatre-vingts morts.
Le mouvement contestataire de- est celui d'une grande partie de l'Ukraine, alors qu'une partie, dans leDonbass (région d'origine du Président Ianoukovytch qui y a ses réseaux), les villes industrielles et les grands ports, lui seraient fortement hostiles selon l'économisteJacques Sapir. Les oligarques ukrainiens,Rinat Akhmetov en tête, première fortune du pays, lâchent le pouvoir de Ianoukovytch (qu'ils avaient jusque-là soutenu) dans le courant du mois de, devant l'incapacité de ce dernier à rétablir l'ordre[67].
Le, deux-mille manifestants protestent àKiev pour la fin des négociations avec l'Europe[68]. Les communistes se postent régulièrement près des statues deLénine pour éviter qu'elles ne soient renversées[69]. Les et, des mouvements dénommés« anti-Maïdan » par leurs dirigeants sont menés àSébastopol[70] et àDonetsk. Les manifestants traitent les pro-européens du Maïdan defascistes[71], qualificatif qu'emploient également la propagande duKremlin et d'une grande partie des médias russes[72].
Le, le premier ministre ukrainien,Mykola Azarov, reconnait que son pays a été« dissuadé par laRussie de signer l'accord avec l'UE »[73]. Le, les trois anciens présidents ukrainiens,Leonid Kravtchouk,Leonid Koutchma etViktor Iouchtchenko, expriment dans un communiqué commun leur« solidarité avec les actions civiles pacifiques des manifestants » et s'interrogent sur la« volte-face brusque du gouvernement prise à l'égard de la signature de l'accord d'association européenne àVilnius », affirmant par ailleurs que la« cruauté par laquelle les autorités agissent ne devrait pas être seulement condamnée publiquement, mais [l'être] également en conformité avec la législation ukrainienne », ajoutant que ce genre de pratiques est« totalement inacceptable dans un pays démocratique »[74].
Le, laRada de Crimée (parlement de larépublique autonome de Crimée, région traditionnellement prorusse) condamne dans une déclaration les manifestations, demandant au gouvernement de restaurer l'ordre à Kiev[75]. Le, plusieurs sportifs de la délégationukrainienne auxJeux olympiques d'hiver de 2014 décident de quitterSotchi prématurément, pour rejoindre leurs proches et en solidarité avec l'Euromaïdan[76].
La révolution ukrainienne de a lieu à Kiev entre le 18 et le à la suite de l'Euromaïdan, après que le président ukrainien a donné l'ordre d'évacuer la place de l'Indépendance. Elle conduit à la destitution du Président Ianoukovytch, président d'Ukraine en exercice, par le parlement Ukrainien. Ce dernier nommeOleksandr Tourtchynov président intérimaire jusqu'à la présidentielle du. Un gouvernement pro-européen dirigé d'abord par Tourtchynov puis parArseni Iatseniouk est nommé dans la foulée.
Le, juste après le changement de pouvoir, des pro-Maïdan deKharkiv souhaitent déboulonner la statue deLénine, symbole du pouvoir à Moscou : ils en sont empêchés par des prorusses[77]. Ce même jour, dans la même ville, des anti-Maïdan affrontent des pro-Maïdan sur la place de la Liberté[78]. Une partie de la population de l'Est ne reconnaît pas les nouvelles institutions, ainsi que certains députés duParti des régions, alors même qu'ils ont lâché le Président Ianoukovytch[79]. Le projet d'abroger la loi prise par le Président Ianoukovytch en août 2012, qui conférait au russe le statut de langue officielle dans13 régions sur les 27 que compte l'Ukraine, attise les colères, même si le président par intérim explique ensuite qu'il ne fera pas entrer cette mesure en vigueur pour le moment. La propagande prorusse présente cela comme une interdiction du russe, alors qu'il ne s'agit que du retour à la situation qui prévalait quelques mois auparavant (une seule langue nationale officielle,13 langues régionales légales). Dans le sud-est, des brigades d'autodéfense prorusses sont créées, notamment à Sébastopol[80] où se trouve une importante base navale louée par l'Ukraine à la Russie pour saflotte de la mer Noire ainsi qu'une population d'origine russe. Un nouveau maire prorusse, Alexeï Tchaly, est élu à main levée, donc sans contrôle des votes ni confidentialité du scrutin, pour« le retour à la stabilité »[80].
Le, la Russie prétend entreprendre des manœuvres militaires[81] avec son armée de terre aux zones frontalières avec l'Ukraine[82] et, le, des hommes en armes et en uniforme sans signe distinctif prennent le contrôle de l'aéroport deSimferopol, capitale de laCrimée[83] ; de plus l'entrée de l'aéroport international de Sébastopol est aussi bloquée par300 combattants cagoulés[84],[85]. Ces deux aéroports desservent la Crimée ; le lendemain le bouclage des accès aériens sur la péninsule est confirmé, district de Kirovskoïe compris (voirRaïon de Kirovske)[86]. Le ministre de l'Intérieur par intérim,Arsen Avakov, dénonce comme une « invasion » l'occupation de deux aéroports de Crimée par des hommes armés qu'il identifie comme soldats russes, ce que le Kremlin ne confirme pas. À la suite de cet événement, le parlement ukrainien fait voter une résolution appelant laRussie, leRoyaume-Uni et les États-Unis à respecter lemémorandum de Budapest visant à garantir l'indépendance de l'Ukraine en échange de son renoncement aux armes nucléaires[87].
Le, le Premier ministre de la république autonome de Crimée,Sergueï Axionov, favorable à l'union avec la Russie (son parti, Unité russe, avait obtenu 4,02 % des voix lors des élections de 2010), « élu » deux jours plus tôt par quelques députés alors que des hommes armés contrôlaient le Parlement, demande à la Russie d'intervenir militairement[88]. Faisant suite à la demande du président russe Vladimir Poutine, leConseil de la fédération approuve le déploiement de forces armées dans cette région autonome[89]. La base de laflotte de la mer Noire à Sébastopol est en effet un élément primordial du système de défense russe, lui conférant l'accès à la Méditerranée et aux mers chaudes.
L'État russe entame subrepticement le processus d'annexion de la Crimée, plusieurs témoins attestent de la distribution de passeports russes à des habitants d'Ukraine (afin de justifier ses actions par la défense de citoyens russes)[90]. Le, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale ukrainien annonce la mobilisation de tous les réservistes[91] ; de plus l'Ukraine ferme son espace aérien à tout aéronef non civil[92]. L'escalade verbale est perceptible par la convocation en urgence des vingt-huit ambassadeurs des pays membres de l'OTAN un dimanche[93]. Au soir du coup de force, l'amiralDenis Berezovski, commandant en chef de l'amirauté ukrainienne, porte allégeance au camp prorusse[94]. Mille soldats encerclent les services des douanes et desgarde-côtes àPerevalne, tentant sans succès de désarmer les unités ukrainiennes qui s'y trouvent. Selon les autorités àKiev qui organisent la mobilisation générale[95], 150 000 soldats russes seraient massés de l'autre côté des frontières de l'Ukraine[96]. La chancelière allemandeAngela Merkel obtient que Vladimir Poutine participe à des négociations avec un groupe de contact composé de diplomates européens.
Six-mille hommes de troupe renforcent le contingent russe de Sébastopol[97], l'effectif de l'engagement russe en Crimée étant estimé à vingt-mille hommes ; Washington estime que« la Russie a atteint le contrôle opérationnel de la Crimée »[98]. Le gouvernement ukrainien recense les citoyens volontaires en âge d'être incorporés[99]. Cependant, l'armée ukrainienne est inopérante et« ne dispose plus d'unités sérieuses en Crimée (…) Les autorités ukrainiennes se battent sur le seul terrain où elles sont sûres de pouvoir surpasser les Russes : celui de l'agitation médiatique »[100]. Côté diplomatique, le ministre des Affaires étrangères de la fédération de RussieSergueï Lavrov souligne dans une allocution à Genève[101] que son pays n'avait aucunement porté atteinte à l'intégrité territoriale, mais assuré la sécurité des habitants russophones de Crimée face aux événements récents à Kyev. Son homologue américain,John Kerry, énumère toute une série de sanctions possibles dont la plus retentissante mènerait à l'isolement économique de la Russie[102].Ioulia Tymochenko considère dans une interview que la raison de l'agression russe provient des velléités ukrainiennes à s'intégrer à l'Europe[103]. Selon elle, la Russie vise à la capitulation de l'Ukraine[104].
Le, le parlement de Crimée demande à Moscou son rattachement à la Russie. Le décret est signé dès l'après-midi par les dirigeants de la région autonome, et le vice-Premier ministre de Crimée,Roustam Temirgaliev(en), annonce qu'un référendum sur le statut de la péninsule de Crimée aura lieu le[105]. Dans le même temps, des manifestations de partisans prorusses et de partisans de l'unité ukrainienne perdurent àDonetsk, débouchant parfois sur des affrontements entre les deux camps[106],[107]. Le, le parlement de Crimée déclare l'indépendance de larépublique de Crimée (réunissant la république autonome de Crimée et Sébastopol). Malgré ces événements, le gouvernement ukrainien affirme qu'il n'enverra pas de troupes en Crimée, par crainte de dégarnir les frontières orientales de l'Ukraine, où la Russie a déployé d'importantes troupes[108].
Le, après leréférendum controversé organisé la veille qui attesterait que la population criméenne se soit prononcée à une très large majorité en faveur d'un rattachement à la Russie, le parlement de Crimée réaffirme l'indépendance de la péninsule, demande son rattachement à laRussie et décrète lanationalisation de tous les biens de l'État ukrainien sur son territoire. Les autorités intérimaires à Kiev continuent quant à elles de parler« d'une grande farce »[109]. Le lendemain, le traité d'intégration de la république de Crimée à la fédération de Russie est signé, lequel transforme l'État autoproclamé en deux sujets de l'État russe : la république de Crimée et laville d'importance fédérale de Sébastopol. Ungouvernement ukrainien en exil de la république autonome de Crimée est formé.
Le, le président du Parlement Oleksandr Tourtchynov, proche deIoulia Tymochenko est nommé président par intérim, jusqu'à l'élection présidentielle prévue pour le[110]. Le même jour, la résidence présidentielle de Ianoukovytch est nationalisée par le Parlement ukrainien[110] et une enquête est ouverte sur des dirigeants de la police ayant pris part aux répressions[110]. L'Ukraine reste fortement divisée entre l'ouest pro-européen, qui a pris le pouvoir, et le sud-est pro-russe. La possibilité d'une partition est même envisagée[111]. LeParti des régions, qui s'est officiellement séparé de Ianoukovytch[110], reste sceptique quant à la résolution des problèmes économiques du pays[111].
Le nouveau ministre de l'Intérieur,Arsen Avakov, annonce que des mandats d'arrêt pour « meurtres de masse » avaient été lancés à l'encontre de Ianoukovytch et d'autres anciens responsables[112]. En abrogeant le la loi d' sur les langues régionales, le parlement retire au russe (comme à plusieurs autres langues régionales comme leroumain) le statut de langue administrative officielle qu'il avait eu un peu plus d'un an dans 13 des27 régions (essentiellement au sud et à l'est du pays). Cela implique que tous les documents officiels doivent à nouveau être rédigés uniquement en ukrainien. Cela est présenté par les médias de Moscou comme le fait que les cours dans les écoles ne seront dispensés qu'en ukrainien, que tous les noms de ville et autres noms propres devront suivre l'orthographe et la prononciation ukrainienne, ce qui était faux[62](et reste faux pour l'instant, puisque les minorités linguistiques peuvent faire leur cursus primaire dans leur langue. Ce qui est toutefois remis en cause par les interventions armées russes, qui ont donc l'effet inverse de celui prétendu[113]). Cela crée un émoi dans les communautés russophiles, principalement en Ukraine occidentale, et des« brigades d'autodéfense » se forment dans ces territoires, en opposition avec les brigades révolutionnaires à Kiev[114].
Le, des manifestations prorusses ont lieu dans les régions russophones du pays, notamment àKharkiv,Donetsk ouOdessa[115]. Le,300 manifestants prorusses ont envahi le bâtiment administratif régional de Donetsk. Le, des manifestations prorusses ont eu lieu dans les villes industrielles de l'est de l'Ukraine. À Donetsk, des manifestants ont pénétré dans les sièges du parquet et des services spéciaux, à l'issue d'une manifestation de 2 000 personnes en faveur du rattachement à la Russie. À Kharkiv, ce sont 6 000 manifestants qui ont organisé, et ce malgré l'interdiction de la justice, un meeting-référendum pour plus d'autonomie et pour la« souveraineté » de la langue russe. Des milliers d'entre eux ont ensuite marché vers les bureaux d'organisations nationalistes où ils ont brûlé drapeaux, livres et tracts devant l'entrée. Les partisans de Kiev ont de leur côté décidé d'annuler leur manifestation afin d'éviter des provocations après qu'une personne a été poignardée à mort à Donetsk le et que deux personnes ont été tuées dans la nuit du au à Kharkiv lors d'une fusillade impliquant nationalistes radicaux et militants prorusses[116],[117].
L'intervention des services russes a lieu dès le mois de mars. Des éléments en provenance duservice du renseignement russe, environ un millier d'hommes, sont repérés dans des missions de renseignement et d'assistance militaire aux rebelles. Ces forces infiltrées sont rejointes par des mercenaires et des « volontaires » qui viennent apporter leur assistance pour la mise en œuvre de moyens militaires sophistiqués. Les effectifs russes impliqués, qui sont chargés de structurer les groupes de rebelles, représentent de 3 000 à 10 000 soldats selon les périodes[118].
L'usage de l'ukrainien sera plus tard encore renforcé en 2019 par un décret sur les communications professionnelles[119], bien que le russe reste encore très largement très pratiqué dans le pays en 2022[120].
Territoires contrôlés par les séparatistes prorusses en 2020.
Le, à la suite de la saisie du bâtiment gouvernemental deDonetsk par des manifestants prorusses ou des forces spéciales russes (les « petits hommes verts »), selon les sources, larépublique populaire de Donetsk est proclamée et les séparatistes annoncent la tenue d'un référendum sur le statut de la ville le[121]. À Kharkiv un bâtiment de l'administration régionale est occupé par des manifestants prorusses qui proclament la « république populaire de Kharkov »[122].
Le lendemain, laRussie fait savoir que l'utilisation de la force par les autorités ukrainiennes pour réprimer les protestations dans l'est du pays pourrait mener à une guerre civile[123]. Le même jour la police et l'armée ukrainienne reprennent le contrôle du bâtiment occupé à Kharkiv[124],[125],[126],[127].
Le, à l'occasion d'une réunion d'urgence àGenève, la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne se mettent d'accord sur le fait que les formations militaires illégales en Ukraine doivent être dissoutes et que toute personne occupant les bâtiments administratifs doit déposer les armes et les quitter. L'accord ajoute la possibilité d'une amnistie pour tous les manifestants antigouvernementaux. Néanmoins, les séparatistes prorusses à Donetsk refusent l'accord défiant les autorités de Kiev[129],[130],[131]. En cas de non désescalade du conflit, les États-Unis avaient insisté sur le fait de prendre des« mesures additionnelles », c'est-à-dire des sanctions, contre la Russie[132],[133].
À compter du, l'armée ukrainienne intervient dans l'est du pays. Durant les quatre premiers mois du conflit les forces rebelles assistées des spécialistes russes parviennent à abattre ou endommager plus de30 hélicoptères et avions ukrainiens et à acquérir la maîtrise du ciel à l'aide de leur système de défense aérienne, une première dans l'histoire militaire. Les drones sont employés massivement des deux côtés. Néanmoins l'armée ukrainienne reprend du terrain en juin et juillet et commence à isoler les sanctuaires sécessionnistes. Face à cette réaction de l'Ukraine, sans doute beaucoup plus importante que prévu, les forces russes s'engagent désormais directement. Une campagne d'artillerie est lancée par l'armée russe le long de la frontière au mois de contre les forces ukrainiennes. Le une frappe de lance-roquettes multiples détruit en moins de3 minutes un bataillon ukrainien, situé à10 kilomètres de la frontière. Une cinquantaine de frappes équivalentes s'abattent sur les forces ukrainiennes pour préparer la pénétration de six groupements tactiques interarmes (GTIA) russes sur le territoire ukrainien. Celles-ci comportent une forte composante d'artillerie, l'infanterie étant fournie principalement par des miliciens locaux et des mercenaires. Les GTIA russes écrasent les forces ukrainiennes à distance par le feu d'obusiers automoteurs et de lance-roquettes multiples et dans certains cas lancent des compagnies de chars pour exploiter le choc produit. L'offensive se poursuit sur une soixantaine de kilomètres de profondeur dans le but de pousser le gouvernement ukrainien à négocier dans les conditions les plus favorables. Les forces russes tentent de s'emparer du port de Marioupol au sud et de l'aéroport de Louhansk au nord. Il en suit des batailles de chars au cours desquelles les vieux T-64 ukrainiens sont écrasés par les chars russes plus modernes. L'armée ukrainienne coincée dans la poche d'Ilovaïsk et assurant la défense de l'aéroport de Louhansk est écrasée par les tirs des mortiers 254 Tyulpan de calibre 240 mm. L'Ukraine est contrainte de rechercher une solution négociée[118].
Lorsque leshostilités n'étaient menées que dans l'est du pays, l'un des premiers cas enregistrés de torture de prisonniers de guerre en Ukraine a été l'incident du dans la ville de Zugres (Oblast de Donetsk), lorsque l'Ukrainien Ihor Kozhoma,53 ans, qui a tenté d'emmener sa femme hors de territoire occupé, a été attaché à une colonne et torturé pendant plusieurs heures par les Russes et les séparatistes locaux[134],[135]. Un cas similaire a été celui de la résidente de la région de Donetsk, Iryna Dovgan (civile), qui a été publiquement torturée en raison de sa position pro-ukrainienne[136],[137].
Les représentants des quatre pays avec le président biélorusseAlexandre Loukachenko, à gauche.
Afin de trouver une issue diplomatique au conflit dans l'est de l'Ukraine, les dirigeants ukrainien, russe, allemand et français se réunissent plusieurs fois à partir de juin 2014 — la date de la genèse de ces rencontres, le, donne à ces dernières le nom de « format Normandie » — dans de nombreux pays. Ces discussions mèneront à la signature d'un accord de cessez-le-feu le à l'issue du protocole de Minsk. Courant janvier, les combats reprennent avec de nouvelles interventions lourdes des forces russes. Les troupes ukrainiennes perdent de nouveau du terrain, ce qui conduit aux accords deMinsk II signés ledans la ville éponyme, enBiélorussie.
Fin 2022, la ChancelièreAngela Merkel reconnaît que ces accords de Minsk avaient pour but de permettre à Kiev de « gagner du temps »[138],[139].
Ces réunions aboutissent à la signature de plusieurs cessez-le-feu qui ne sont pas tous respectés. Le dernier en date a été signé le et fut le plus long depuis le début du conflit en 2014[140].
La crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022 est une série d'incidents qui avivent les craintes d'une invasion de l'Ukraine par la Russie dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne débutée en 2014[142].
Allocution du président russeVladimir Poutine déclarant le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le (sous-titrée enrusse et enanglais)[143].
Le format Normandie permet de mettre en place uncessez-le-feu entre les régions séparatistes et l'Ukraine le. Cependant, dès, la plus longue interruption de la guerre du Donbass prend fin avec des violations du cessez-le-feu régulières pendant deux mois. Durant cette période, des mouvements de troupes russes aux abords de lafrontière ukrainienne sont repérés et augmentent les tensions entre les deux pays — et sur un autre niveau entre la Russie et l'OTAN — et la crainte d'uneinvasion. Après le retrait de ces troupes fin avril, de nombreux échanges diplomatiques ont lieu entre les capitalesoccidentales,Kiev etMoscou. À partir de, desimages satellites attestent du déploiement massif detroupes russes dans lesoblasts situés près de la frontière ukrainienne mais aussi dans la région de laCrimée administrée par la fédération de Russie, et dans levoblast deHomiel dans le sud de laBiélorussie. C'est à partir de ces positions et après de nombreux mois de tensions que l'armée russe se lance sur le territoire ukrainien le à3 h UTC+3 juste après la diffusion d'uneallocution par Vladimir Poutine. Entre-temps, leprésident russe a reconnu l'indépendance des républiques populaires deLougansk etDonetsk le avec l'appui des chambres haute et basse du corps législatif.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie suscite de très nombreuses réactions de la part des principales organisations internationales et de la plupart des pays. LeSaint-Siège est aussi passé à l'acte. À la suite de l'invasion, lepape François a visité l'ambassade russe près le Saint-Siège[144],[145]. François a également envoyé en Ukraine début mars deuxcardinaux haut placés (Konrad Krajewski etMichael Czerny)[146]. Les deux initiatives furent considérées comme plus qu'inhabituelles de la part de la diplomatie du Vatican[147]. Le, le pape François consacra la Russie et l'Ukraine (voir laconsécration de la Russie)[148], dans le contexte desreprésentations diplomatiques du Saint-Siège.
Depuis la guerre russo-ukrainienne, les Émirats arabes unis sont devenus un paradis pour les super yachts, les jets privés, l'argent sale[149] et le centre commercial contre l'or russe[150]. Le cheikh Mansour ben Zayed Al Nahyane, a été accusé d'avoir permis aux EAU d'être inondés de super yachts et de jets privés appartenant à des oligarques fidèles à Vladimir Poutine en[151]. Selon les données commerciales et douanières, les entités russes ont reçu 1 000 fusils d'assaut et autres équipements de sociétés chinoises via la Turquie et les EAU après le début de la guerre en Ukraine au début de 2022[152].
Depuis l'offensive russe du, il est rare queKiev fasse état de ses pertes. Début, le présidentVolodymyr Zelensky annonce la mort d'une centaine decombattants et de500 blessés par jour. Le ministre de la Défense,Oleksiy Reznikov, a ensuite confirmé ces chiffres. Enfin,Mykhaïlo Podoliak, un proche conseiller du Président Zelensky, a avancé une fourchette de 100 à200 morts et500 blessés par jour[153]. Faute de décompte officiel[154], les estimations du nombre de militaires tués et blessés dans le conflit Russo-Ukrainien depuis février 2022 varient. Selon des responsables américains anonymes cités par leNew York Times le, on estime à 500 000 le total des pertes, avec 120 000 morts du côté russe et 70 000 du côté ukrainien. Ces chiffres signalent une augmentation significative depuis la bataille de Bakhmout, marquée par des centaines de pertes quotidiennes des deux côtés.
Ces déclarations mettent en avant le fait que les pertes sont à ce moment-là surtout dues à des échanges de tirs d'artillerie et decanon automoteur, et que les Russes ont quinze fois plus de pièces, particulièrement dans leDonbass où ils concentrent leurs forces[155],[156]. Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure (les estimations évoquent le chiffre de 50 000 à 100 000 obus tirés chaque jour, et de 5 à10 fois moins du côté ukrainien)[157].
La chaîne franco-allemandeArte révèle dans une émission de que l'armée ukrainienne a connu plus de 15 000 désertions entre et, pour un peu moins de 3 500 en 2022 et un peu moins de 8 000 en 2023[158].
Annexion d'oblasts du sud et de l'est de l'Ukraine
Les séparatistes prorusses annoncent des référendums de rattachement à la Russie, contestés par des manques d'organisation et des risques d'ingérence, pour les oblasts deLouhansk,Donetsk,Kherson etZaporijjia, du au[159],[160],[161],[162].
Pour améliorer cet article il convient, si ces citations présentent unintérêt encyclopédique et sontcorrectement sourcées, de les intégrer au corps du texte en les ramenant à une longueur plus raisonnable.
Manifestationsplace de l'Indépendance à Kiev protestant contre l'intervention russe en Crimée, le.Donetsk, le.
« Les Ukrainiens sont l'élément décisif. Ils vivent dans un pays multilingue, à l'histoire complexe. La partie ouest a été incorporée à l'Union soviétique en 1939 quandStaline et Hitler se sont réparti le butin. La Crimée, dont 60 % de la population est russe, n'estdevenue une province ukrainienne qu'en 1954, quand Nikita Khrouchtchev, Ukrainien de naissance, l'a offerte lors de la célébration en Russie du300e anniversaire d'un accord avec les cosaques.L'ouest est majoritairementcatholique,l'est est majoritairement russeorthodoxe. L'ouest parleukrainien, l'est parle essentiellementrusse. Toute tentative d'un côté de l'Ukraine de dominer l'autre — tel qu'en a été le dessein[Quoi ?] — mènerait à terme à uneguerre civile ou à unesécession. (…)Vladimir Poutine devrait prendre conscience que, quelles que soient ses doléances, il ne pourra pas imposer militairement sa politique sans déclencher unenouvelle guerre froide. De leur côté, lesÉtats-Unis devraient éviter detraiter la Russie comme un pays aberrant auquel il faut enseigner patiemment des règles de conduite établies par Washington. »
— Henry Kissinger, « Henry Kissinger: To settle the Ukraine crisis, start at the end »,The Washington Post, 5 mars 2014[163].
Julien Vercueil analyse dansLe Monde diplomatique les racines de la crise ukrainienne en ces termes :
« À la fin des années 2000, deux projets d'intégration régionale prennent forme et conduisent le pays à un dilemme : association avec l'Union européenne ou union douanière avec la Russie ? Les termes de ce choix contraint ignorent la cohésion économique et sociale de l'Ukraine, tiers exclu de cette logique binaire[164]. »
« Depuis, l'Union européenne propose un partenariat à l'Ukraine, laBiélorussie, laMoldavie, l'Arménie, laGéorgie et l'Azerbaïdjan. L'offre ne s'étend pas à la Russie, avec laquelle les négociations de partenariat stratégique sont enlisées depuis la « guerre du gaz » de 2006. Pour l'Ukraine, le rapprochement passe par la signature d'unaccord de libre-échange complet et approfondi (Aleca). En exportant ses institutions, l'Union européenne prend place dans la concurrence par et pour les normes, enjeu majeur de la mondialisation. De son côté, la Russie a hérité d'un système issu de l'URSS, qui, bien que lacunaire, vieillissant et pesant, encadre encore les relations économiques entre lespays de la CEI. Compte tenu de la contagion que provoque leur diffusion, une pénétration des normes européennes en Ukraine risquerait d'emporter l'ensemble postsoviétique par effet domino. La réaction de la Russie relève donc aussi de la lutte pour la survie d'un système sur lequel son complexe militaro-industriel repose toujours largement. »
« Pour revenir à l'Ukraine, Poutine estime qu'il ne peut en aucun cas laisser un gouvernement radicalement anti-russe gouverner un pays situé dans sa sphère d'influence stratégique (« étranger proche »), sachant qu'une partie importante de la population ukrainienne est russe ou russophone. D'après le président russe, c'est le crédit géopolitique même de la Russie qui est en jeu. (…) Pour Vladimir Poutine, Moscou a donc tout autant le droit de défendre ses bases stratégiques donnant accès aux mers chaudes (Syrie, Crimée, etc.) que les Occidentaux défendent leurs bases partout et jusqu'aux portes d'espace russe. Rappelons par ailleurs que la Crimée, ancienne « Côte d'azur russe », est devenue ukrainienne par la négation (soviétique) des aspirations de ses habitants, puisqu'elle fut « donnée » à l'Ukraine par le dictateur soviétiqueKhrouchtchev. Ce fut aussi le cas duHaut-Karabagh, région arménienne « donnée » à l'Azerbaïdjan par Staline, origine d'un interminable conflit entre ces deux pays. On pourrait aussi s'étonner du fait que les mêmes Occidentaux désireux de « sanctionner » Poutine pour la Crimée passent leur temps à absoudre la Turquie qui occupe illégalement depuis 1974 et colonise l'île deChypre, pourtant membre de l'Union européenne… Mais il est vrai que la Turquie est un membre important de l'OTAN, ce qui donne des droits différents… On constate ici les sérieuses limites du principe du droit international « d'intangibilité des frontières ». »
— Les racines géopolitiques de la crise ukrainienne et de la brouille russo-occidentale, Atlantico[166]
Enfin, cette crise constituede facto de la part de la Russie une violation unilatérale du traité international de sécurité et désarmement nucléaire de l'Ukraine, dit « mémorandum de Budapest ». Par ce traité, signé le, l'Ukraine accepte de se défaire de l'énorme stock d'armes nucléaires dont elle a hérité à la dislocation de l'URSS (1 900, transférées en Russie pour démantèlement) et d'adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En contrepartie, l'Ukraine recevait des garanties de la Russie, des États-Unis et du Royaume-Uni, rejoints plus tard par la Chine et la France, pour sa sécurité, son indépendance et son intégrité territoriale :
respecter l'indépendance et de la souveraineté ukrainienne dans ses frontières actuelles ;
s'abstenir de toute menace ou usage de la force contre l'Ukraine ;
s'abstenir d'utiliser la pression économique sur l'Ukraine en vue d'influencer sa politique ;
demander l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l'Ukraine ;
s'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine ;
consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements[167].
Le président Poutine se justifiera de cette violation en dénigrant ce traité, conclu sous la présidence de Boris Eltsine[168].
Cette violation constitue un événement majeur et un précédent au plan des politiques internationales denon-prolifération et dedésarmement nucléaire, en mettant en doute le caractère effectif des garanties de sécurité que tout État « proliférant » pourrait obtenir en échange d'un renoncement volontaire au nucléaire militaire, et donnea contrario à ces États un argument fort quant au caractère irremplaçable de l'arme nucléaire pour assurer leur souveraineté et leur indépendance.
Depuis son arrivée au pouvoir au début des années 2000,Vladimir Poutine a choisi le sport un élément central dupouvoir de convaincre (soft power) de Moscou[174]. La vague de critiques et de sanctions après l'invasion de l'Ukraine — dont l'exclusion de la Russie de laCoupe du monde de football 2022[175] — met à mal l'édifice bâti par le maître du Kremlin[176].
L'AIEA réitère régulièrement son inquiétude face aux attaques contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes, qui menacent notamment lasûreté nucléaire de neufs réacteurs nucléaires en activité, àZaporijjia notamment, mais aussi ceux des centrales nucléaires Khmelnytskyy et Rivne plus au sud[177]. Peu de dégâts directs aux centrales nucléaires ont été signalés, mais de nombreuses sous-stations électriques« identifiées par l'AIEA comme importantes pour la sûreté et la sécurité nucléaires », que les centrales utilisaient à la fois pour transmettre et recevoir de l'électricité hors site ont subi des « dommages étendus » qui diminuent considérablement la capacité du réseau à fournir une alimentation électrique fiable aux centrales nucléaires ukrainiennes[177].
Répercussions en termes de santé et d'environnement
Les experts avertissent que la guerre en Ukraine pourrait augmenter la faim et l’insécurité alimentaire[179] pour plusieurs millions de personnes, notamment en Afrique[180]. La plupart des pays africains importent dublé et de l’huile végétale d’Ukraine et de Russie, une région maintenant engloutie dans un conflit depuis que la Russie a envahi son voisin[181].
↑De nombreux pays ont apporté leur soutien à l'Ukraine à des degrés divers, sans pour autant devenir des belligérants dans la guerre, tandis que laBiélorussie a permis aux forces russes d'accéder à son territoire pour l'invasion de.
↑Khrouchtchev avait été chef du Parti communiste en Ukraine entre et et chef du gouvernement ukrainien entre et. À ce titre, il avait été responsable de la répression des nationalistes ukrainiens pendant les années après laSeconde Guerre mondiale, au cours de laquelle (jusqu'en) 153 000 habitants de l'ouest de l'Ukraine sont tués, 134 000 envoyés auGoulag et 203 000 déportés[26].Au début des années, la Crimée était appauvrie et sous-développée. Khrouchtchev et son gendreAlexeï Adjoubeï(ru) avaient visité la Crimée en, après quoi Khrouchtchev a été choqué par son état appauvri et sous-développé, avec son agriculture dans les pires conditions. LesTatars de Crimée ayant étédéportés (avec lesBulgares et lesGrecs pontiques), la population de la péninsule était passée de 780 000 à un demi-million d'habitants. En, la production céréalière est le cinquième de ce qu'elle était en ; la production de tabac représente le tiers de la récolte de et la production de légumes a diminué de moitié. La RSS d'Ukraine, au contraire, était relativement riche ; après avoir quittéSimferopol, Khrouchtchev a exhorté à Kiev le gouvernement à aider au développement de la Crimée[26].
↑(en) « 7683rd meeting of the United Nations Security Council. Thursday, 28 April 2016, 3 p.m. New York » :« Mr. Prystaiko (Ukraine): … In that regard, I have to remind the Council that the official medal that was produced by the Russian Federation for the so-called return of Crimea has the dates on it, starting with 20 February, which is the day before that agreement was brought to the attention of the Security Council by the representative of the Russian Federation. Therefore, the Russian Federation started – not just planned, but started – the annexation of Crimea the day before we reached the first agreement and while President Yanukovych was still in power. »
↑« Guerre en Ukraine : qu'est-ce que le mémorandum de Budapest, censé garantir l'intégrité de l'Ukraine ? »,La Croix,(ISSN0242-6056,lire en ligne, consulté le).
Collectif,Guerre Russie Ukraine : Invasion de l'Ukraine par la Russie (Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a de longues origines / Que veut vraiment Vladimir Poutine en Ukraine / La bataille pour l'avenir de l'Occident), Independently published,, 70 p.(ISBN979-8-4378-1649-3).
Filmées par de jeunes journalistes, des tranches de la vie bouleversée de la population ukrainienne qui résiste à l'armée russe. Des témoignages bruts et des regards personnels sur l'invasion et ses conséquences dramatiques.
Il semble que ce poste n'avait pas été créé précédemment ce qui, sur le plan opérationnel, était une erreur fondamentale. On ne dirige pas des manœuvres militaires complexes depuis l'arrière (consulté le).
Après cette série de frappes, la Russie appelle toute l'armée ukrainienne à « déposer les armes » et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur « résistance insensée ». Selon Kiev, Moscou a lancé sa grande offensive sur l'est ukrainien.
Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev : (Milan (missile),Camion équipé d'un système d'artillerie).
La Russie changent les noms des villes et villages occupés, selon le gouvernement ukrainien ; SelonEmine Djaparova, vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, les noms des villes et villages dans les territoires occupés sont renommés par les forces russes.
Carte des principauxpipelines de transport degaz naturel russe existants proposés à l'Europe. LaRussie fournit un quart de la consommation de gaz de l'UE, surtout par transit à travers l'Ukraine. En limites de la zone actuelle de conflit, lespipelinesSoïouz etDroujba passent dans le nord et au centre duDonbass.
Diaporama mission CLEMENCEAU 22 - Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la mission a été réorientée en Méditerranée centrale pour protéger l'intégrité territoriale de nos alliés de l'Est de l'Europe et maîtriser l'environnement aéromaritime de la région.