| Date | d' à |
|---|---|
| Lieu | Chine,Taïwan etViêt Nam |
| Issue | Victoire française Traité de Tianjin : La Chine abandonne sa souveraineté sur l'Annam (actuel Viêt Nam), que la France achève de coloniser. |
| 15 000 - 20 000 hommes | 25 000 - 35 000 hommes |
| 2 100 morts ou blessés | 10 000 morts inconnu blessés[1] |
Batailles
Laguerre franco-chinoise oppose laFrance de laTroisième République à laChine de ladynastie Qing entre et. Elle résulte des efforts français en vue de prendre le contrôle dufleuve Rouge qui relieHanoï à la province duYunnan en Chine. Elle se termine par une victoire française, forçant notamment les Qing à abandonner leur suzeraineté sur l'Indochine, au profit de la France, par leTraité de Tien-Tsin (1885).
Cet épisode militaire s'inscrit dans le contexte de la lentemise sous tutelle de la Chine par les puissanceseuropéennes pendant la deuxième moitié duXIXe siècle. C'est un enjeu majeur de la politique coloniale française qui souhaitait acquérir des positions fortes dans le sud de la Chine.
La victoire française permet la reconnaissance de sonprotectorat sur l'Annam et leTonkin, s'ajoutant à laCochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et auCambodge, conduisant ainsi à la création de l'Indochine française.
Les origines de la conquête française dans lapéninsule indochinoise remontent aux implantations françaises sousLouis XVI en 1785[2]. Elle est véritablement lancée parNapoléon III sous leSecond Empire et systématisée parJules Ferry sous la Troisième République. Des premières tentatives d'occupation eurent lieu dans le delta duMékong. La France depuis 1860 s'était lancée dans une politique active decolonisation enExtrême-Orient. Dès l'année 1862, un premiertraité de Saigon signé avec l'empereur d'Annam reconnaissait la souveraineté des Français sur les provinces du Sud, qui formèrent lacolonie de Cochinchine.

Bien qu'un deuxièmetraité de Saïgon signé en 1874 ait ouvert lefleuve Rouge à la libre circulation des puissances militaires françaises, lesPavillons Noirs harcèlent les navires de commerce français au début des années 1880. Cette milice levée parLiu Yongfu (un Chinoiszhuang originaire duGuangxi (EFEO :Kouang-Si dans la graphie française de l'époque), opposé à l'import d'opium par les Françaisdepuis leurs productions auLaos, gêne fortement le commerce français.
Aussi, le gouvernement français, en la personne deJauréguiberry, ministre de la Marine, envoie un petit corps expéditionnaire au Tonkin pour éliminer les Pavillons Noirs de la vallée du fleuve Rouge. La cour de l'empereurQing voit l'arrivée de cette armée européenne comme une menace pour ses frontières, émet une protestation et se prépare à la guerre.
Le capitaine de vaisseauHenri Rivière, commandant troiscanonnières et sept cents hommes, prend la citadelle d’Hanoï, capitale duTonkin, le, comme l'avait faitFrancis Garnier en 1873. Le, il prendNam Định, mais la faiblesse des effectifs dont il dispose entraîne la répétition des événements de 1873[3].
En, les Pavillons Noirs encerclent Hanoï. Rivière fait une sortie le puis une autre le, au cours de laquelle il est tué. La mort de Rivière déchaîne les bellicistes de laChambre des députés àParis. Jules Ferry confie alors la « Division navale des côtes du Tonkin » nouvellement créée au contre-amiralCourbet qui arrive le à l'improviste devantThuân-an, le port deHué, qu'il bombarde.

Le, par letraité de Hué, l'empereur d’Annam accepte de placer l'Annam et le Tonkin sousprotectoratfrançais. La Chine rejette le traité et envahit la province du Tonkin. Bien qu'aucun des deux pays n'ait formellement déclaré la guerre, les opérations militaires commencent à l'automne 1883. Après lacampagne de Bac Ninh en, les forces françaises terrestres duCorps expéditionnaire du Tonkin, créé en, contrôlent les citadelles deSơn Tây etBắc Ninh sur le fleuve Rouge.

Le, la Chine accepte laconvention de Tianjin (Tien-Tsin) puis, le, letraité de Hué, qui assure le protectorat français sur l'Annam et leTonkin. Ce protectorat s'organise avec la création de l'escadre d'Extrême-Orient et le renforcement du Corps expéditionnaire du Tonkin.
Cependant, le, des forces chinoises attaquent par surprise une colonne française àBac-Lé. Cette colonne a été envoyée pour occuper le pays, en accord avec le traité de Hué. Cela mène à une prolongation de la guerre, surtout quand il apparaît que les Chinois n'ont nullement l'intention de payer l'indemnité de guerre.
Bien que les commandants des forces terrestres et navales françaises sollicitent fortement une attaque directe dePékin, la capitale des Qing, leprésident du ConseilJules Ferry restreint les opérations à lapéninsule indochinoise et au sud de lamer de Chine méridionale, craignant qu'une telle agression ne provoque une réaction des autres puissances européennes, et particulièrement duRoyaume-Uni et de l'Empire russe.
La marine nationale met sur pied en l'escadre d'Extrême-Orient en réunissant la Division navale des côtes du Tonkin avec la Division navale d'Extrême-Orient pour la durée de ce conflit. Les Britanniques vont s'opposer à la conquête par les Français de l’île de Hainan. Sur ce point, l’île de Hainan ne sera finalement pas conquise par les Français, qui vont donc reculer.

L'escadre d'Extrême-Orient, sous le commandement du vice-amiralAmédée Courbet, bloque les ports deKeelung etTamsui sur l'île de Formose (Taïwan), avant de tenter un débarquement contre les troupes impériales (auquelJoseph Joffre, futurmaréchal de France, participe en tant que capitaine dugénie). Un premier débarquement des troupes françaises échoue le.
Labataille de Fuzhou se place au cœur des opérations effectuées sous le commandement de l'amiralCourbet sur larivière Min entre le et le[4]. Elle voit la destruction en une demi-heure de la marine chinoise ancrée dans cette rade, récemment construite sous la supervision d'un Français,Prosper Giquel. Courbet bombarde ensuite l'arsenal deFuzhou, écrase les batteries de la passe Mengam et détruit les forts de la passe Kimpaï. Cette victoire, la dernière victoire navale française duXIXe siècle, se fait au prix de seulement dix tués et quarante-neuf blessés.
Le, Courbet revient une deuxième fois à Formose devant Keelung et enlève la ville, puis le, il occupe lesîles Pescadores (ou Penghu, rebaptisées « îles des pêcheurs »), chapelet d'îles qui commande ledétroit de Fou-Kien entre Formose et le continent.
Au Tonkin, lamousson met fin aux offensives françaises, permettant aux Chinois d'avancer dans le delta. Ils font lesiège de la forteresse de Tuyên Quang, qui est défendue par un bataillon de laLégion étrangère pendant trente-six jours. Cette bataille est toujours célébrée dans la marche officielle de la Légion.

Le corps expéditionnaire français du Tonkin, commandé parLouis Brière de l'Isle, composé de deuxbrigades marche vers le haut Tonkin etconquiert Lạng Sơn en. Une des deux brigades quitte la ville pour venir en aide aux assiégés deTuyên Quang. Le commandant de la brigade restante cherchant à contrer l'offensive des Chinois, lance une attaque de l'autre côté de la frontière et est défait à labataille du col de Zhennan (oubataille de Bang Bo). Se retirant sur Lạng-Sơn, les Français stoppent une contre-attaque à la bataille deKỳ Lừa. Cependant, son commandant, legénéral de Négrier étant blessé dans l'action, son remplaçant ordonne, peut-être sous l'effet de la panique, queLạng-Sơn soit rapidement abandonnée le.
La brigade fuit en désordre vers le delta du fleuve Rouge, abandonnant l'essentiel des gains réalisés durant la campagne de 1885.
Ce revers militaire conduit le commandant du corps expéditionnaire, Louis Brière de l'Isle, à croire que le delta lui-même est menacé. Ses rapports alarmistes àParis entraînent la chute du ministèreFerry le, sous d'effroyables huées politiciennes.
Dans les jours suivants, Brière de l'Isle se rend compte que la situation était moins compromise qu'il ne le pensait. Cependant, le nouveau gouvernement s'efforçe de mettre fin aux opérations.
La défaite, que les Français appellent l'affaire du Tonkin, est un scandale politique majeur pour les partisans de l'expansion coloniale. Ce n'est que dans les années 1890 que le parti colonial reprend l'ascendant dans l'opinion[5].
Malgré cette retraite, les opérations terrestres voient le succès des Français au Tonkin, tandis que les victoires navales de la France forcent la Chine à reconnaître sa défaite.
Le traité de paix, d'amitié et de commerce, outraité de Tianjin, mettant fin à la guerre est signé le[6], la Chine reconnaissant letraité de Hué et abandonnant sasuzeraineté sur l'Annam et leTonkin.
La France était déjà présente enCochinchine et auCambodge. Avec l’Annam (et leLaos), elle contrôle tout l’Est de la péninsule indochinoise. En 1887 est créée l'Indochine française, réunissant le Cambodge et les trois entités issues du territoire vietnamien.
Pierre Loti embarque au mois de surL’Atalante pour participer à la campagne du Tonkin. Il publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dansTrois Journées de guerre en Annam, texte qui paraît dans les colonnes duFigaro. Il écrira également l'épitaphe de l'amiral Courbet, mort le en rade deMa-Kung.
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