Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Guerre du Golfe

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirGuerre du Golfe (homonymie).

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes »().

Guerre du Golfe
Description de cette image, également commentée ci-après
De haut en bas et de gauche à droite : desF-15E,F-16 etF-15C de l'USAF volant au-dessus des puits de pétrole koweïtiens en feu ; véhicule de combat du génie M728 ; troupes britanniques du régiment de Staffordshire pendant l'opération 'Granby' ; « autoroute de la mort » ; caméra d'un tir d'arme guidée laser de Jaguar français.
Informations générales
Date(6 mois et 26 jours).
LieuIrak,Koweït,Arabie saoudite,Israël et golfe Persique.
Casus belliInvasion du Koweït par l'Irak.
IssueVictoire de la Coalition
Belligérants
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis
Drapeau du KoweïtKoweït
Drapeau de l'Arabie saouditeArabie saoudite
Drapeau de la TurquieTurquie
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni
Drapeau de la FranceFrance
Drapeau de l'ÉgypteÉgypte
Drapeau des Émirats arabes unisÉmirats arabes unis
Drapeau d'OmanOman
Drapeau de la SyrieSyrie
Drapeau du Maroc Maroc
Drapeau du PakistanPakistan
Drapeau de BahreïnBahreïn
Drapeau du BangladeshBangladesh
Drapeau du CanadaCanada
Drapeau de l'ItalieItalie
Drapeau du NigeriaNigeria
Drapeau de l'ArgentineArgentine
Drapeau du NigerNiger
Drapeau de l'AustralieAustralie
Drapeau de l'EspagneEspagne
Drapeau du SénégalSénégal
Drapeau de la BelgiqueBelgique
Drapeau des Pays-BasPays-Bas
Drapeau de la GrèceGrèce
Drapeau de Sierra LeoneSierra Leone
Drapeau du HondurasHonduras
Drapeau de la Corée du SudCorée du Sud
Drapeau du QatarQatar
Drapeau du PortugalPortugal
Drapeau de SingapourSingapour
Drapeau de la Nouvelle-ZélandeNouvelle-Zélande
Drapeau de la HongrieHongrie
Drapeau de la TchéquieTchécoslovaquie
Drapeau de l'AllemagneAllemagne
Drapeau de la PolognePologne
Drapeau du JaponJapon
Drapeau de l'IrakIrak
Commandants
Drapeau des États-UnisGeorge H. W. Bush
Drapeau des États-UnisDick Cheney
Drapeau des États-UnisColin Powell
Drapeau des États-UnisNorman Schwarzkopf
Drapeau des États-UnisJohn J. Yeosock
Drapeau des États-UnisWalter E. Boomer (en)
Drapeau des États-UnisCharles Horner (en)
Drapeau des États-UnisStanley Arthur (en)
Drapeau des États-UnisJ. William Kime (en)
Drapeau du KoweïtJaber al-Ahmad al-Sabah
Drapeau du KoweïtSaad al-Abdallah al-Salim al-Sabah
Drapeau de l'Arabie saouditeFahd ben Abdelaziz Al Saoud
Drapeau de l'Arabie saouditeSaleh al-Muhaya (en)
Drapeau de l'Arabie saouditeKhaled ben Sultan Al Saoud
Drapeau du Royaume-UniMargaret Thatcher
Drapeau du Royaume-UniJohn Major
Drapeau du Royaume-UniPeter de la Billière
Drapeau de la FranceFrançois Mitterrand
Drapeau de la FranceJean-Pierre Chevènement
Drapeau de la FrancePierre Joxe
Drapeau de la FranceMaurice Schmitt
Drapeau de la FranceMichel Roquejeoffre
Drapeau de la FranceBernard Janvier
Drapeau de l'IrakSaddam Hussein
Drapeau de l'IrakAli Hassan al-Majid
Drapeau de l'IrakIzzat Ibrahim al-Douri
Drapeau de l'IrakSalah Aboud Mahmoud
Drapeau de l'IrakHussein Kamel al-Majid
Drapeau de l'IrakAbed Hmoud
Forces en présence
956 600 hommes1 390 000 hommes[1]
Pertes
Coalition :
292 morts[4]
776 blessés[4]
31 chars d'assaut détruits
75 avions détruits

Koweït :
4 200 morts
12 000 prisonniers
200 chars capturés ou détruits
850 blindés détruits ou capturés
57 avions détruits
8 avions capturés
17 navires coulés
6 navires capturés
~ 25 000 à 100 000 morts[5],[3],[6],[4]
~ 75 000 à 300 000 blessés[5],[4]
86 743 prisonniers[5]
3 300 à 4 000 chars détruits[6],[2]
~ 2 000 blindés détruits[6],[2]
~ 2 200 pièces d'artillerie détruites[6],[2]
103 avions détruits[2]
139 avions capturés[2]
19 navires coulés
19 navires endommagés.
Civils :
Drapeau de l'Irak ~ 4 000 à 45 000 morts[2],[3]
Drapeau du Koweït 1 082 morts, 625 disparus
Drapeau de la Jordanie 14 morts
Drapeau d’Israël 2 morts

Batailles

Invasion irakienne du Koweït :
Intervention des forces de la Coalition :
Incidents après le cessez-le-feu :
Données clés

modifier

Laguerre du Golfe est unconflit qui oppose, du au, l'Irak à une coalition de 35 États dirigée par lesÉtats-Unis à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak. La guerre est divisée en deux phases : l'opérationBouclier du désert (en anglaisDesert Shield), du au, au cours de laquelle les troupes se renforcent et défendent l'Arabie saoudite, et l'opérationTempête du désert (en anglaisDesert Storm), du au, phase de combat, qui commence avec un bombardement aérien et naval, suivi d'un assaut terrestre et qui se termine par la victoire des forces de la coalition qui parviennent à repousser l'armée irakienne hors duKoweït et à avancer en Irak. La coalition cesse sa progression et déclare un cessez-le-feu de 98 heures après le début de la campagne terrestre. Au cours de la guerre, les combats sont limités à l'Irak, au Koweït et à des zones situées le long de la frontière avec l'Arabie saoudite ; l'Irak lance des missilesScud contre des cibles militaires de la coalition en Arabie saouditeet contre Israël.

La guerre du Golfe est aussi connue sous d'autres noms, comme la première guerre du golfe Persique, la première guerre du Golfe, la guerre du Koweït, la première guerre d'Irak, ou tout simplement « guerre d'Irak » jusqu'à ce que le terme fasse référence à laguerre de 2003. Pourtant, il y eut peu de combats dans legolfe Persique en 1991, et le surnom de ce conflit convient mieux à laguerre Iran-Irak qui avait été surnommée en son temps la « guerre du Golfe »[7].

Ce conflit est marqué par la mise en place d'émissions télévisées en direct depuis le front, principalement par le réseau américainCNN. La guerre gagne également le surnom de « guerre de jeu vidéo » après la diffusion quotidienne d'images provenant de caméras installées à bord des bombardiers américains au cours de l'opérationTempête du Désert[réf. nécessaire].

Origines du conflit

[modifier |modifier le code]

Rapprochement américano-irakien

[modifier |modifier le code]
Donald Rumsfeld, en tant qu'envoyé spécial américain auMoyen-Orient, rencontreSaddam Hussein les 19 et 20 décembre 1983.

Depuis larévolution de 1958, l'Irak était allié à l'Union soviétique et il y avait des désaccords entre le pays et les États-Unis. Ces derniers étaient préoccupés par la position de l'Irak dans leconflit israélo-palestinien et désapprouvaient le soutien qu'il apportait à de nombreux activistes arabes, commeAbou Nidal. Ils avaient inscrit l'Irak sur la liste desÉtats soutenant le terrorisme, le.Les États-Unis étaient restés officiellement neutres après l'invasion de l'Iran par l'Irak en 1980, devenue laguerre Iran-Irak, bien qu'ils aient fourni des ressources, un soutien politique et quelques avions « non militaires » à l'Irak.

En, l'Iran lance une fructueuse contre-offensive (opérationVictoire indéniable) et les États-Unis intensifient le soutien qu'ils apportent à l'Irak afin d'empêcher sa défaite. Dans une tentative d'établir des relations diplomatiques complètes, l'Irak est retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme. Apparemment, cela était dû à l'amélioration de la teneur des écoutes du régime, bien que l'ancien assistant du secrétaire adjoint américain à la défense ait déclaré par la suite : « Personne n'avait de doutes sur le fait que [les Irakiens] continuaient à être impliqués dans le terrorisme... La vraie raison était de les aider à gagner la guerre contre l'Iran. ». Après des succès militaires de l'Irak et le refus de l'offre de paix par l'Iran en son mois de juillet, les achats d'armes par les belligérants atteignent un pic en 1982. Lorsque le président irakienSaddam Hussein expulse Abou Nidal vers la Syrie après que les États-Unis en ont fait la demande en, l'administration Reagan envoieDonald Rumsfeld rencontrer Saddam Hussein en tant qu'envoyé spécial et renoue des liens avec lui. Malgré ledrame de la frégate américaineStark, attaquée par erreur par des avions irakiens le (37 marins tués), la coordination militaire entre l'Irak et les États-Unis se renforce jusqu'en 1988[8].

En, au moment où le cessez-le-feu avec l'Iran est signé, l'Irak est criblé de dettes et les tensions montent avec les pays proches. La majeure partie de cette dette est détenue par l'Arabie saoudite et le Koweït. L'Irak fait pression sur ces deux nations pour qu'elles effacent ses dettes, mais elles refusent.

Revendication irakienne sur le Koweït

[modifier |modifier le code]

Le différend entre l'Irak et le Koweït implique également le fait que l'Irak revendique leKoweït comme territoire irakien légitime[9]. Le Koweït faisait partie de la provinceottomane deBassora jusqu'à l'issue de la Première Guerre mondiale. La dynastie souveraine du Koweït, la famille al-Sabah, avait conclu un accord deprotectorat en 1899, qui assignait la responsabilité de ses affaires étrangères auRoyaume-Uni. En 1922, c'est le Royaume-Uni qui fixe la frontière entre les deux pays, rendant l'Irak pratiquement sans accès à la mer. Le Koweït rejette par la suite les tentatives irakiennes d'obtenir des dispositions complémentaires dans la région.

L'Irak se voulait déjà souverain du Koweït en1958. Trois ans plus tard, le GénéralKassem revendiquait le « territoire koweïtien » comme partie intégrante de la « nation irakienne »[9], juste après la pleine indépendance du Koweït, déclarée le grâce aux appuis britannique et arabe[10],[11].

Endettement irakien et différend pétrolier

[modifier |modifier le code]

L'Irak accuse aussi le Koweït de dépasser les quotas de production de pétrole fixés par l'OPEP. Afin que l'organisation maintienne son prix à 18 dollars le baril, une certaine discipline est nécessaire. LesÉmirats arabes unis et le Koweït sont régulièrement en surproduction. Pour ce dernier, il s'agit en partie de réparer les pertes causées par les attaques iraniennes lors de la guerre Iran-Irak et de payer pour les pertes d'un scandale économique. Il en résulte une chute des prix, jusqu'à 10 dollars le baril, soit une perte de sept milliards de dollars par an pour l'Irak. Ce manque à gagner est équivalent à son déficit de la balance de paiements en 1989. Les revenus qui en résultent ne suffisent plus à subvenir aux besoins du gouvernement, et encore moins à réparer les infrastructures endommagées. LaJordanie et l'Irak souhaitent alors plus de discipline et obtiennent une petite victoire. Le gouvernement irakien décrit cela comme relevant d'uneguerre économique, et considère que le Koweït a aggravé la situation avec des forages directionnels réalisés à travers la frontière, dans le gisement de Rumaila[12]. À la même époque, Saddam Hussein cherche à tisser des liens étroits avec les États arabes qui ont soutenu l'Irak lors de la guerre. Il obtient le soutien des États-Unis, et pense que l'existence de liens avec des États du Golfe pro-occidentaux pourrait aider à amener et maintenir l'Irak dans la sphère d'influence des États-Unis.

L'énorme diminution des exportations de pétrole de ces deux pays de l'OPEP — Iran et Irak — représente autant de bénéfices pour l'Arabie saoudite et leKoweït, auprès desquels l'Irak est respectivement endetté à hauteur de45 milliards dedollars américains et de15 milliards de dollars. Saddam Hussein exige des deux pays arabes non seulement l'annulation de cesdettes, mais aussi un don d'une valeur égale, et menace de représailles armées en cas de désaccord. La reconversion de l'économie de guerre enéconomie de marché s’opère lentement en Irak. Une diminution du cours du baril de pétrole brut d'un seul dollar fait perdre un milliard de dollars par an[13] à l'Irak. Or le Koweït, qui restreint l'accès irakien augolfe Persique eta fortiori à la mer, produit de plus en plus depétrole et ne respecte même pas ses quotas. L'ultimecasus belli arrive lorsque le Koweït est accusé de forer du côté irakien de la frontière entre les deux pays.

Le, Saddam Hussein rencontre l'ambassadrice américaine à Bagdad,April Glaspie. Celle-ci, au courant des mouvements de troupes à la frontière (« nous constatons que vous avez amassé des troupes nombreuses à la frontière ») - décelés par satellites, aussi bien les officiels américains que français pensaient à une démonstration de force et ne pensaient réellement à une invasion[14], lui a clairement indiqué que les États-Unis ne soutiendraient jamais la solution d’un contentieux territorial autrement que par des moyens pacifiques. Le président irakien ne peut donc tirer argument de cet entretien[15]

Mais certaines interprétations lui laissent entendre que lesÉtats-Unis n'interviendraient pas dans un conflit opposant deux pays arabes[16]· Pour d'autres, Saddam Hussein « interpréta de travers l'approbation américaine à son projet de modification, par la force, de sa frontière avec le Koweït ; il y vit le feu vert pour s'en emparer[17] ». Voici ce qu'April Glaspie déclara à Hussein :

« I know you need funds. We understand that and our opinion is that you should have the opportunity to rebuild your country. But we have no opinion on the Arab-Arab conflicts, like your border disagreement with Kuwait ... Frankly, we can only see that you have deployed massive troops in the south. Normally that would not be any of our business. But when this happens in the context of what you said on your national day, then when we read the details in the two letters of the Foreign Minister, then when we see the Iraqi point of view that the measures taken by the UAE and Kuwait is, in the final analysis, parallel to military aggression against Iraq, then it would be reasonable for me to be concerned[18]. »

Ce qui peut se traduire comme suit :

« Je sais que vous avez besoin de fonds. Nous le comprenons et nous pensons que vous devriez avoir la possibilité de reconstruire votre pays. Cependant nous n'avons pas d'opinion sur les conflits arabo-arabes, comme votre désaccord frontalier avec le Koweït… Pour vous parler franchement, nous ne pouvons que constater que vous avez massivement déployé des troupes dans le sud. Normalement, cela ne devrait pas nous concerner. Mais lorsque cela se produit dans le contexte de ce que vous avez déclaré lors de votre fête nationale, lorsque nous lisons dans les détails les deux lettres du ministre des affaires étrangères, lorsque nous voyons le point de vue irakien selon lequel les mesures prises par les EAU et le Koweït sont, en fin de compte, comparables à une agression militaire contre l'Irak, alors il serait raisonnable que je m'en inquiète. »

Le, une réunion de médiation est organisée àDjeddah sous les auspices du roiFahd d'Arabie Saoudite, où le Koweit propose de compenser les pertes relatives au champ pétrolifère de Rumailah (fourniture de 15 000 barils) par jour, d’annuler complètement les dettes de guerre irakiennes, d’accorder un bail de99 ans sur les îles de Boubyan et Warda ainsi qu’un don de500 millions de dollars par an en contrepartie d’une reconnaissance définitive de lafrontière entre l'Irak et le Koweït. L’Irak ayant refusé cette offre[15], la médiation échoue[19]. Le, l'armée irakienne envahit le Koweït en quelques heures. L'émirJaber se réfugie à l'étranger.

Réaction à l'invasion du Koweït

[modifier |modifier le code]
Champ de pétrole en feu durant l'opération Tempête du désert au Koweït.

L'invasion du Koweït est condamnée par la communauté internationale qui vote larésolution 660 dès le, puis elle conduit à dessanctions économiques immédiates contre l'Irak. Le, « l'infirmière Nayirah » (appelée ainsi par les médias) témoigne devant une commission duCongrès des États-Unis, qui est retransmise à la télévision. Elle déclare notamment que« ma sœur aînée avait accouché le 29 juillet et nous voulions passer quelque temps au Koweït auprès d'elle. […] Pendant que j'étais là, j'ai vu les soldats irakiens entrer dans l'hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré les bébés des couveuses, ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid. J'étais horrifiée. Je ne pouvais rien faire et je pensais à mon neveu qui était né prématuré et aurait pu mourir ce jour-là lui aussi. […] ». Après la guerre, il a été découvert que ce témoignage était entièrement faux, qu'il avait un objectif depropagande pour que l'opinion publique internationale contribue à ce qu'elle soutienne l'action militaire. La jeune fille, coachée selon certaines sources par Michael Deaver, ancien conseiller en communication de Ronald Reagan, s'appelait Nayirah al-Ṣabaḥ, et était la fille de l'ambassadeur du Koweït à Washington Saud bin Nasir Al-Sabah[20]. Le, larésolution 678 du Conseil de Sécurité des Nations unies autorise le recours à la force contre les forces irakiennes, si celles-ci n'ont pas évacué le Koweït au. Adoptée par 12 voix contre 2 (Cuba, Yémen) et 1 abstention (la Chine), c'est la première résolution de l'ONU à autoriser le recours à la force depuis laguerre de Corée (1950)[21].

Le président américainGeorge Bush déploie les forces des États-Unis en Arabie saoudite et exhorte d'autres pays à envoyer leurs propres armées sur le terrain. De nombreuses nations rejoignent la coalition, y compris la France, ce qui en fait la plus grande alliance militaire depuis la Seconde Guerre mondiale. La grande majorité des forces militaires de la coalition viennent alors des États-Unis, avec l'Arabie saoudite, le Royaume-Uni et l'Égypte comme principaux contributeurs, dans l'ordre. Le Koweït et l'Arabie saoudite paient environ 32 milliards de dollars sur les 60 milliards que coûte le conflit.

Déroulement

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Chronologie de la guerre du Golfe (1990-1991) etInsurrection en Irak (1991).
Entraînement des forces britanniques, 6 janvier 1991.
QuatreF-111 lors de la campagne aérienne de 1991.
Avions de la coalition durant l'opérationBouclier du Désert. De bas en haut : unAlpha Jet et unMirage F-1 duQatar, un autre Mirage F-1 maisfrançais, unF-16américain et unCF-18 Hornetcanadien.
Forces égyptiennes, syriennes, omanaises, koweïtiennes et françaises lors d'une revue le après la victoire.
Image de la défaite des forces irakiennes le long de l'« autoroute de la mort ».

On peut distinguer quatre phases :

Effectifs des belligérants

[modifier |modifier le code]

Effectifs et équipements de l'armée irakienne au Koweït et dans la région :

Effectifs de la coalition : 938 545 hommes

  • Drapeau des États-UnisÉtats-Unis : 535 000 hommes, 80 navires, 6 porte-avions, 2 navires-hôpitaux, des sous-marins, 1 350 avions, 1 500 hélicoptères, 1 000 chars d'assaut, 2 000 blindés, 1 800 pièces d'artillerie
  • Drapeau de l'Arabie saouditeArabie saoudite : 118 000 hommes, 21 navires, 145 avions, 550 chars d'assaut, 1 840 blindés, 500 pièces d'artillerie
  • Drapeau de la TurquieTurquie : 95 000 hommes, 92 avions dont 42 envoyés en renfort par l'OTAN (surveillance de la frontière sans participation aux combats)
  • Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni : 36 000 hommes (terre : 29 000, air : 4 000, mer : 3 000), aidés de 78 avions, 80 hélicoptères, 23 navires, 180 chars d'assaut, 300 blindés légers et 76 pièces d'artillerie (SAS dans la guerre du Golfe)
  • Drapeau de l'ÉgypteÉgypte : 35 600 hommes (Corps expéditionnaire égyptien durant la deuxième guerre du Golfe), 300 chars d'assaut, 100 blindés légers, plusieurs pièces d'artillerie
  • Drapeau des Émirats arabes unisÉmirats arabes unis : 40 000 hommes, confortés de 15 navires, 80 avions et 200 blindés
  • Drapeau d'OmanOman : 25 500 hommes, auxquels s'ajoutent 4 navires, 63 avions et 50 chars)
  • Drapeau de la SyrieSyrie : 20 800 hommes, 300 blindés
  • Drapeau de la FranceFrance : 19 000 hommes (terre : 12 000, air : 1 160, mer : 2 400, réserves à Djibouti : 3 400), 15 navires, 60 avions, 120 hélicoptères, 40 chars d'assaut, 100 chars légers, 600 blindés, 18 pièces d'artillerie. Selon le Musée des blindés de Saumur, la France à déployé 214 VAB, 96 AMX-10 RC ainsi que 44 AMX-30 B2 (opérationDaguet)
  • Drapeau du KoweïtKoweït : 22 000 hommes, 30 avions (15 Mirage F1 CK1 et CK2 + 15 A4 SKYHAWK) et 34 hélicoptères
  • Drapeau du Maroc Maroc : 17 000 hommes, quelques chars
  • Drapeau du PakistanPakistan : 10 000 hommes
  • Drapeau de l'AllemagneAllemagne : 5 navires, 18 avions, équipements radars déployés en Turquie dans le cadre de l'OTAN, divers équipements militaires envoyés en Israël pour sa protection (des blindés de détection de gaz toxiques, 10 hélicoptères, 2 sous-marins, des missiles, etc.) (n'a pas participé directement au conflit contre l'Irak)
  • Drapeau de BahreïnBahreïn : 7 400 hommes
  • Drapeau du BangladeshBangladesh : 6 000 hommes
  • Drapeau du CanadaCanada : 2 700 hommes (opérationFriction : 3 navires, 37 avions, unhôpital de campagne[23])
  • Drapeau de l'ItalieItalie : 1 950 hommes, 5 navires, 22 avions
  • Drapeau du NigeriaNigeria : 500 hommes
  • Drapeau du NigerNiger : 800 hommes
  • Drapeau de l'ArgentineArgentine : 900 hommes, 2 navires
  • Drapeau de l'AustralieAustralie : 600 hommes, 3 navires, 2 unités médicales
  • Drapeau de la Nouvelle-ZélandeNouvelle-Zélande : 2 avions de transport, 1 unité médicale de 40 personnes
  • Drapeau de l'EspagneEspagne : 500 hommes, 7 navires
  • Drapeau du SénégalSénégal : 495 hommes (dont 92 tués dans un crash d'un C-130 de l'armée saoudienne)
  • Drapeau de la BelgiqueBelgique : 400 hommes, 5 navires, 12 avions et des munitions pour les alliés (N'a pas participé aux opérations contre l'Irak, 12 F-16 en défense en Turquie.)
  • Drapeau de la Corée du SudCorée du Sud : 1 avion de transport, 1 unité médicale
  • Drapeau des Pays-BasPays-Bas : 400 hommes, 3 navires, des équipements radars
  • Drapeau de la GrèceGrèce : 200 hommes, 1 navire
  • Drapeau de Sierra LeoneSierra Leone : 200 hommes
  • Drapeau du HondurasHonduras : 150 hommes
  • Drapeau de la HongrieHongrie : 1 unité médicale de 37 personnes
  • Drapeau du DanemarkDanemark : 1 navire, 1 unité médicale, des missiles déployés en Turquie dans le cadre de l'OTAN
  • Drapeau de la NorvègeNorvège : 1 navire
  • Drapeau du PortugalPortugal : 1 navire
  • Drapeau de la PolognePologne : 1 hôpital de campagne de 130 personnes, 2 navires-hôpitaux
  • Drapeau de la RoumanieRoumanie : 1 hôpital de campagne de 360 hommes, 1 unité de décontamination chimique de 160 hommes
  • Drapeau de la SuèdeSuède : 1 hôpital de campagne avec 525 personnes
  • Drapeau de la TchécoslovaquieTchécoslovaquie : 1 unité de lutte antichimique forte de 300 hommes, protégée par 37 soldats
  • Drapeau de SingapourSingapour : 35 médecins militaires

Au niveau maritime, le 17 janvier 1991, la répartition des unités est la suivante[24]. :

  • Golfe Persique : 76 bâtiments
  • Mer Rouge : 24 bâtiments
  • En transit ou dans legolfe d'Oman : 48 bâtiments

Une des particularités de la guerre est le nombre important de pays (34) y ayant participé, qui plus est tous contre le camp irakien. Les besoins en pétrole d'un nombre croissant de pays, le paroxysme de l'anti-impérialisme, des mouvements pour la paix et la démocratie expliquent une telle intervention. Cela faisait plus de 23 ans et laguerre des Six Jours qu'aucune annexion ne s'était produite. Laguerre civile libanaise touche à sa fin et l'URSSs'est retirée d'Afghanistan. De plus, l'Union soviétique, et par ricochet lesÉtats-Unis, membres du Conseil permanent de l'ONU, cessent d'user de leurveto. L'Union soviétique est en effet dans la période deperestroïka et deglasnost, ce qui éloigne chez les Américains la peur qu'un régimecommuniste profite de la guerre pour se mettre en place. De même, ils redoutent peu l'arrivée d'un régimeislamiste hostile auxOccidentaux, de par la faible influence de l'Iran et les bonnes relations en façade entre larépublique islamique du Pakistan et les États-Unis. La volonté pour les anciensÉtats satellites de l'URSS de démontrer leur aptitude à intervenir sans Moscou est également un facteur d'intervention.

Pertes

[modifier |modifier le code]

Pertes irakiennes

[modifier |modifier le code]

Les chiffres des pertes irakiennes varient très largement selon les sources[5]. En1998,Libération indique qu'il est« impossible d'avancer des statistiques sérieuses sur les pertes irakiennes. Propagande et désinformation font varier les estimations de 4 000 à 400 000 morts »[2].

Aucun bilan global n'est également donné par le gouvernement irakien[5],[2]. Le premier ministre irakienSaadoun Hammadi déclare seulement le que« les 26 premiers jours de l'offensive ont fait 20 000 morts et 60 000 blessés »[5]. Pour lebombardement de l'abri d'Amiriya par l'aviation américaine, les estimations sont d'environ quatre cents morts, tous civils[25].

En1992, les universitaires américainsRobert W. Tucker (en) et David C. Hendrickson donnent les bilans suivants, donnés par différentes sources[5] :

  • 100 000 morts dans les bombardements précédant l'offensive terrestre, selon une source non officielle duPentagone[5] ;
  • 100 000 soldats tués (avec une marge d'erreur possible de 50 %) et 300 000 blessés, selon une source de laDefense Intelligence Agency (DIA)[5] ;
  • Entre 25 000 et 150 000 morts d'après d'« autres observateurs »[5] ;
  • Moins de 5 000 civils tués dans les bombardements[5].

En2002, l'universitaire américain Stephen Alan Bourque chiffre les pertes irakiennes entre 25 000 et 50 000 tués, 80 000 prisonniers, 3 300 chars, 2 100 véhicules blindés de transport de troupes et 2 200 pièces d'artillerie[6]

En2016,The Daily Beast donne un bilan de 25 000 à 65 000 soldats irakiens tués et 75 000 blessés[4].

En2001, le capitaine suisse Ludovic Monnerat donne un bilan bien plus faible pour les pertes irakiennes : 3 000 à 5 000 morts, 8 000 à 15 000 blessés, 86 000 prisonniers dont 2 500 blessés[26].

Le nombre de soldats irakiens faits prisonniers est officiellement de 86 743 selon la coalition[5].

Enjuin 1991, l'avocatDominique Tricaud, membre de la Commission d'enquête « Vérité sur la guerre du Golfe », déclare estimer que les pertes irakiennes sont comprises entre 35 000 et 45 000 morts pour les civils et entre 85 000 et 110 000 morts pour les militaires[3],[27].

Concernant les pertes matérielles irakiennes, laDIA donne le bilan suivant en[5] :

  • 4 000 chars détruits sur 4 230 déployés[5] ;
  • 2 140 pièces d'artillerie détruites sur 3 110[5] ;
  • 1 856 blindés légers transporteurs de troupes détruits sur 2 870[5] ;
  • 7 hélicoptères détruits sur 160[5] ;
  • 103 avions détruits sur 809 (139 avions trouvent également refuge en Iran, mais ils sont saisis par le gouvernement iranien qui refusera de les rendre)[5] ;
  • Les 60 vaisseaux irakiens et les 28 navires pris au Koweït sont tous coulés[5].

Un autre bilan donne 139 avions (plus 114 réfugiés enIran), 8 hélicoptères, 74 bateaux, 2 089 chars, 856 véhicules de transport, 2 140 pièces d'artillerie. Un total de quarante victoires aériennes alliées a eu lieu, 27 par des missilesAIM-7M, dix par des missilesAIM-9M/P, deux hélicoptères détruits au canon par des A-10, un autre détruit en vol par une bombe à guidage laser tirée depuis unF-15E Strike Eagle[28].

Le général françaisMaurice Schmitt,chef d'État-Major des armées, estime que moins de 5 000 civils irakiens ont été tués par les bombardements de la coalition[5]. Le colonel américain Kenneth Rizel estime à 3 000 le nombre de morts chez les civils[29].

Pertes militaires de la coalition occidentale

[modifier |modifier le code]

Au total, dans toute l'opérationTempête du Désert, les pertes de la coalition sont de 240 morts et 776 blessés (15 % des blessés au combat et 24 % des tués au combat sont du à destirs amis[30] :), qu'il convient d'ajouter aux 138 soldats tués et 2 978 blessés hors combats, dans divers accidents, depuisBouclier du Désert ; 41 militaires alliés étaient par ailleurs prisonniers des Irakiens. 81 aéronefs (dont 48 américains, 7 britanniques et 3 saoudiens) sont détruits[31].

Pertes civiles dans les autres pays

[modifier |modifier le code]
Chars d'assautM-84 desforces armées koweïtiennes.
  • Koweït : 1 082 morts durant le conflit, 625 disparus, quatre cents tués par engins explosifs en 1991 (durée estimée pour un déminage total : vingt ans), milliers de blessés.
  • Jordanie : quatorze morts, vingt-six blessés (chauffeurs de poids-lourds pris dans les bombardements alliés sur la route Amman-Bagdad).
  • Israël : deux morts et 229 blessés par tir deScud irakien[34] sur le pays qui est resté neutre.
  • Arabie saoudite : deux morts, 76 blessés.

Conséquences

[modifier |modifier le code]

Destructions des infrastructures

[modifier |modifier le code]

Pour le colonel Kenneth Rizel (2001[29]), l'application de lathéorie des cinq cercles du colonelJohn A. Warden III durant la guerre, en ciblant les infrastructures matérielles et en préconisant l'usage debombardements stratégiques couplés à desbombes guidées, aurait connu un succès indéniable, bien qu'elle fût moralement problématique. Ainsi, selon lui, cette campagne aérienne aurait permis d'éviter nombre de « dégâts collatéraux », ne faisant que 3 000 morts chez les civils de façon directe malgré le largage de 88 000 tonnes de bombes en 43 jours[29]. En revanche, la destruction des usines hydroélectriques et autres installations électriques, qui a permis d'anéantir les capacités decommand and control (en) de l'armée irakienne, a provoqué l'explosion d'épidémies de gastro-entérites, decholéra et detyphoïde, en empêchant le fonctionnement des centres de traitement d'eau potable et d'eau usagée. 100 000 civils ont pu ainsi être touchés indirectement, tandis que letaux de mortalité infantile aurait doublé[29]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'enregistre aucun cas de choléra en 1990, plus de 1 200 en 1991 et plus de 1 300 en 1994[35]. La typhoïde était passée d'environ 1 600 cas en 1990 à plus de 24 000 en 1994[35].

Le rapport d'une mission de l'ONU, dirigée par le sous-secrétaireMartti Ahtisaari, envoyée en pour évaluer les besoinshumanitaires de l'Irak, décrit l'état du pays comme « quasi-apocalyptique »[36].

Un autre rapport de l'ONU, de 1999[37], souligne les effets à plus long terme de cette campagne de bombardements qui a anéanti la plupart des infrastructures nécessaires à la survie de la société (eau, électricité, hôpitaux, etc.). Selon ce rapport, le taux de mortalité à l'accouchement est passé de 50 pour 100 000 en 1989 à 117 en 1997, tandis que le taux de mortalité infantile (compris pour inclure les enfants de moins de 5 ans), est passé pendant la même période de 30 pour 1 000 à plus de 97 pour 1 000[37]; entre 1990 et 1994, il avait été multiplié par 6[35]. Avant la guerre, en 1990, l'Irak produisait environ 8 900Mégawatt; en 1999, ce chiffre avait été réduit à 3 500[35]. Cette réduction drastique est due à la fois aux bombardements aériens et aux sanctions économiques appliquées ensuite par l'ONU (résolution du Conseil de sécurité des Nations uniesno 661 ; larésolution 687 d' permettait l'envoi de denrées alimentaires et de fournitures médicales, mais pas des matériaux nécessaires à la reconstruction du réseau électrique et d'eau potable)[35]. La difficulté essentielle tient à la distinction entre les morts indirectes causées par les bombardements et celles causées par les sanctions, qui ont empêché la reconstruction du pays[35].

Alors qu'il était largement admis que les sanctions avaient provoqué une augmentation importante de la mortalité infantile, les recherches menées à la suite de l'invasion de l'Irak en 2003 ont montré que les données fréquemment citées avaient été falsifiées par le régime de Saddam Hussein et qu'il n'y avait pas eu d'augmentation de la mortalité infantile en Irak après 1990 et pendant la durée des sanctions[38].

Autres préjudices humains

[modifier |modifier le code]

La guerre du Golfe a généré une nouvelle entité pathologique : lesyndrome de la guerre du Golfe.

Par ailleurs, l'utilisation de munitions à l'uranium appauvri par la Coalition suscite des polémiques sur les conséquences sanitaires pour les militaires des deux camps et la population locale qui ont été exposés aux vapeurs, nanoparticules, particules et fumées de ces munitions[39].

Entre 320 et 800 tonnes d'uranium appauvri ont été tirées par la coalition. Entre 1994 et 2003, le nombre de malformations congénitales pour 1 000 naissances vivantes à la maternité de Bassorah avait été multiplié par 17, passant de 1,37 à 23 dans le même hôpital. En 2004, l’Irak présentait les plus hauts taux de leucémie et lymphome au monde[40].

Après la guerre, la plupart des 300 000 Palestiniens vivant au Koweït, soupçonnés de soutenir l'Irak, sont expulsés[41].

Coût du conflit

[modifier |modifier le code]

Les pertes économiques, les dépenses militaires et les conséquences écologiques de ce conflit relativement court mais de haute intensité sont énormes.

Coût financier

[modifier |modifier le code]

LeQuid 2000 indique :

  • Irak : 500 milliards dedollars de destructions pour faits de guerre depuis1980 en incluant laguerre Iran-Irak (300 milliards de destructions militaires et 200 de destructions civiles), plus 200 de réparations dues à l'Iran et auKoweït. Ladette concernant les fournisseurs étrangers dépassant les 50 milliards a été effacée en grande partie après la chute du régime deSaddam Hussein en 2003.
  • Koweït : 20 milliards de dollars de destructions.
  • États-Unis : 61,1 milliards dedollars de dépenses militaires, dont 43,1 furent remboursés par des pays alliés (Arabie saoudite : 16,8 ; Koweït : 11,1 ; Japon : 9,4 ; Allemagne : 6,6 ; Émirats : 4 ; Corée du Sud : 0,17 ; autres États : 0,02).
  • Arabie saoudite : 60 milliards de dépenses militaires et d'aides économiques.
  • France : 1,2 milliard de $ de dépenses militaires, plus pertes des exportations en Irak estimé à 3 milliards.
  • Royaume-Uni : 1,23 milliard de $ de dépenses militaires, 1,7 milliard de pertes économiques.
  • Turquie : 7 milliards de $ pertes économiques, 2,4 milliards d'aide de la part de l'Arabie saoudite, du Koweït, de l'Allemagne et de laCEE.
  • Jordanie : 3 à 4 milliards de pertes économiques.
  • L'ensemble des nations arabes a estimé au total les pertes financières à 800 milliards de $.

1,88 milliard degallons d'essence ont été consommés sous la juridiction duU.S. Central Command durant les opérationsDesert Shield etDesert Storm entre le et le. Soit 44,8 millions debarils en 295 jours[42].

Bilan écologique et déminage

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Ports du Koweït#Sabotages durant la guerre du Golfe de 1991.
Avions de la coalition survolant despuits de pétrole incendiés par les troupes irakiennes lors de leur retraite après l'opérationTempête du Désert.Red Adair participa à leur extinction après le conflit.

En plus des destructions dues à tout conflit militaire et de l'impact sanitaire de l'uranium appauvri, il y eut un désastre écologique régional dû à l'incendie de732 puits de pétrole koweïtiens par les forces irakiennes qui voulaient ainsi obscurcir le ciel dans l'idée de gêner l'activité aérienne de la Coalition et de nuire à l'économie mondiale, environ vingt millions de tonnes de pétrole furent déversées dans le sol.

Sur le quart sud du Koweït, une fumée noire s'éleva à600 mètres du sol. La visibilité fut réduite de 25 à 4 km dans la région et il y eut une chute de la température jusqu'à−10 °C. Les conditions météorologiques furent modifiées jusqu'à 500 km à la ronde. Des traces de fumée furent retrouvées sur l'Himalaya. Le dernier puits fut éteint le.

Lors de lamarée noire due à l'ouverture volontaire du terminal deMina al Ahmadi par l'Irak le, 800 000 tonnes de pétrole brut se répandirent dans le golfe Persique et polluèrent les côtes koweïtiennes, saoudiennes et iraniennes. Un bombardement mené par desF-111 de l'USAF pour limiter l'écoulement du brut et incendier le pétrole ainsi que les mesures prises telles que des barrages flottants ont limité les dégâts.

Les autorités irakiennes après la guerre du Golfe ont déclaré qu’ils avaient mouillé 1 157 mines marines dans le Golfe Persique. 1 240 ont été détruites par la coalition internationale, car il y avait des mines de laguerre Iran-Irak. Les bâtiments européens en ont détruit à eux seuls 898 et à l’intérieur de ces unités européennes, les chasseurs de mines de laclasse Tripartite français, belges et néerlandais en ont détruit 530[43].

Couverture médiatique

[modifier |modifier le code]

La couverture médiatique de la guerre du Golfe a été très importante. Elle a eu lieu à un moment où les progrès technologiques de la télévision la mettaient en mesure de présenter instantanément et en direct, des images de n’importe où dans le monde. Donc, elle a été télévisée dès le début. Une grande majorité des réseaux de télévision ont compté sur les informations et les images fournies par l'armée. Avec l’aide de nouvelle technologie, la couverture de la guerre a changé, les médias ont eu accès à des innovations militaires, telles que des images obtenues à partir d’armes équipées de caméras[44]. Pour la première fois, la population a pu assister en direct à des scènes inquiétantes de la guerre. En d’autres mots, les gens ont pu voir un missile en action.

CNN, en avance sur ses rivaux

[modifier |modifier le code]

Les trois principales chaînes télévisées américaines (ABC,CBS etNBC) étaient présentes sur le terrain et ont couvert la guerre en direct. Cependant, la couverture de la guerre a surtout profité à la jeune chaîneCNN. Celle-ci s'est distinguée en étant la seule à proposer une diffusion de l'information en continu. Elle se fit immédiatement connaître comme la « chaîne de la guerre ».Saddam Hussein lui-même devait choisir CNN pour s’adresser aux nations occidentales[44].

Aux premiers jours du bombardement, les correspondants de CNN et leurs équipes ont été capables de réaliser un reportage radio en direct depuis une de leurs chambres à l'hôtel Rachid. De toutes les autres chaînes, CNN était la seule capable de réaliser cela, ce qui fut un gros succès pour elle. Parmi tous les correspondants de CNN, celui qui a retenu le plus l’attention est Peter Arnett. Il est, par la suite, devenu connu pour les polémiques sur ses reportages[45].

Communication gouvernementale

[modifier |modifier le code]

Malgré la brièveté de la guerre, les communications de l'administration américaines pendant la guerre du Golfe ont été importantes. Ayant tiré les leçons de laguerre du Viêt Nam, le Pentagone a pris le contrôle de la diffusion des informations, en imposant certaines restrictions à la couverture de la presse[44]. C’est-à-dire, créer une censure par rapport aux contenus qui allaient être présentés au public. Le but de cette censure était d'éviter d’affecter les opinions publiques arabes et de révolter les opinions publiques occidentales, au nom d'une injustice flagrante[46]. Certains journalistes ont été choisis et ont eu l’autorisation d’aller dans un « press pool ». Les journalistes chanceux ont dû être accompagnés par des soldats, officiellement pour des raisons de sécurité. C’était la première fois, dans le cadre d’un événement tel qu’une guerre, que des journalistes devaient être escortés par des responsables militaires[46].

La presse a néanmoins tenté de se défendre contre les restrictions d'accès à l'information. Les rédacteurs en chef de la presse écrite et de la télévision ont collaboré pour effectuer la rédaction d'une lettre au présidentGeorge Bush faisant part de leurs préoccupations concernant les restrictions imposées, particulièrement en Arabie saoudite.

Critiques du rôle des médias

[modifier |modifier le code]

La guerre du Golfe fut également l'occasion de critiques sur l'influence des médias dans la perception de la guerre.Douglas Kellner (en), professeur àColumbia, affirma en 1992 qu’à cause des médias, la guerre avait été perçue comme un récit passionnant. Les grands réseaux de télévision américains (CBS) la présentaient du strict point de vue militaire américain. Il soutint également qu’au-delà de la guerre, il y avait un déséquilibre dans le traitement de l'information par les grandes chaînes de télévision et les autres médias[47].

En France, selonMarc Hecker de l'IFRI, les principaux journaux, à l'exception de quelques-uns commeLe Canard Enchaîné etL'Humanité, eurent une ligne considérant la guerre à venir comme inévitable, contribuant à faire accepter le conflit par l'opinion publique. Ce discours ne changea que dans les deux dernières semaines de la guerre, la presse écrite dénonça alors un mythe d'une « guerre propre » mais, en guise d'autocritique, rejeta le blâme sur leurs confrères de la presse télévisée et la communication des militaires[48].

Dans la fiction et la culture

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=IRQ&codeTheme=12&codeTheme2=1&codeStat=MS.MIL.TOTL.P1&codeStat2=x Perspective Monde Oersonnel militaire Irak].
  2. abcdefg ethJean-Dominique Merchet,Jean-Pierre Perrin,Didier François et José Garçon, « En 1991, entre 4 000 et 400 000 morts irakiens, selon les estimations les plus extrêmes. Et 149 victimes alliées. Sept ans après, le vrai bilan de l'opération Desert Storm. »,Libération,.
  3. ab etc(en) John Pomfret, « Violence Increasing in N. Iraq »,The Washington Post,.
  4. abcd ete(en) James A. Warren, « The Gulf War Victory That Never Was »,The Daily Beast,.
  5. abcdefghijklmnopqrs ettGuelton 1996,p. 206-207.
  6. abcd eteBourque 2002,p. 455.
  7. Philippe Rondot, « La Guerre du Golfe »,Défense nationale,‎,p. 79-95.
  8. Paul Balta,Le conflit Irak-Iran, Paris, La Documentation française,coll. « Notes et études documentaires,no 4889 »,,p. 103, 112.
  9. a etbCharles Saint-Prot,Histoire de l'Irak. De Sumer à Saddam Hussein, Paris, Ellipses,,p. 182-183.
  10. « 19 juin 1961 Proclamation d'indépendance du Koweït », suracig.org, Perspective Monde,(consulté le).
  11. Tom Cooper, Stefan Kuhn, Ahmad Sadik, « Kuwait « Emergency », 1961 »,Air Combat Information Group,(consulté le).
  12. Pierre-Jean Luizard,La question irakienne, Paris, Fayard,, 366 p.(ISBN 2-213-61346-X),p. 146-147.
  13. « Cahier documentaire sur le Golfe ». L'Irak produit environ2,5 millions de barils par jour à l'époque, soit environ un milliard de barils par an
  14. L’amiralJacques Lanxade a convoqué une réunion à l’Élysée où tous les experts présents avaient exclu l’éventualité d’une invasion irakienne du Koweït peu avant son déclenchement.
  15. a etb« La participation militaire française à la guerre du Golfe »,Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense,no 21,‎,p. 21(lire en ligne).
  16. Pierre-Jean Luizard,La question irakienne, Fayard,,p. 305
  17. Noam Chomskyconsidère que[Quoi ?] dansLa loi du plus fort. Mise au pas des États voyous, Le Serpent à Plumes, 2002,p. 56.
  18. "CONFRONTATION IN THE GULF; Excerpts From Iraqi Document on Meeting With U.S. Envoy".
  19. (en) « Preparation Paper Security Council 28 November 1990 Decision on Kuwait »[PDF],(consulté le).
  20. « Rendez-vous avec X : Le mensonge des couveuses koweïtiennes »,France Inter,.
  21. Chapour Haghighat,Histoire de la crise du Golfe : des origines aux conséquences, Bruxelles,Complexe,coll. « Questions au XXe siècle » (no 50),, 479 p.(ISBN 978-2-870-27430-9),p. 418-419.
  22. (en) Robert A. Pape,Bombing to Win: Air Power and Coercion in War, Cornell University Press, avril 1996(ISBN 978-0801483110).
  23. JeanMorin et Richard H.Gimblett,Opération Friction : Golfe Persique, 1990-1991, Toronto, Dundurn Press,, 336 p.(ISBN 978-1-550-02258-2 et978-1-550-02259-9,lire en ligne)
  24. « La participation militaire française à la guerre du Golfe »,Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense,no 21,‎,p. 71(lire en ligne).
  25. Bruno Fanucchi, « Bagdad se prépare à la guerre », surleparisien.fr,(consulté le).
  26. Ludovic Monnerat, « Dix ans après la libération du Koweït, le face-à-face entre coalisés et irakiens dans le désert en 1991 rappelle les incertitudes de l'offensive terrestre »,.
  27. (en) « Endless torment : The 1991 Uprising in Iraq And Its Aftermath »,Human Rights Watch,.
  28. « Il y dix ans, le missile affirmait sa suprématie pendant la guerre du Golfe »,Science et Vie,no 215 HS,‎,p. 118(ISSN 0036-8369).
  29. abc etd(en) Rizer, Kenneth,« Bombing Dual-Use Targets: Legal, Ethical, and Doctrinal Perspectives »,Air & Space Power Journal,.
  30. (en) Catherine M. Webb et Kate J. Hewett, « An Analysis of U.S. Army Fratricide Incidents during the Global War on Terror (11 September 2001 to 31 March 2008) »[PDF],U.S. Army Aeromedical Research Laboratory,
  31. « Rapport d'information déposé en application de l'article 145 du Règlement par la commission de la Défense nationale et des forces armées en conclusion des travaux d'une mission d'information (sur les conditions d'engagement des militaires français ayant pu les exposer, au cours de la guerre du Golfe et des opérations conduites ultérieurement dans les Balkans, à des risques sanitaires spécifiques »,.
  32. « 25 years from the "Locust" operation »,
  33. Abdou Aziz Seck,« Dédommagement des 92 « Diambars » décédés pendant l'opérationTempête du Désert : après avoir reçu des miettes, les familles des soldats vont donner la preuve que l'État avait encaissé 91 milliards »,Le Populaire,.
  34. Selon le ministère des Affaires étrangères israélien, deux personnes ont été tuées par des frappes de missiles, quatre ont souffert de crises cardiaques pendant les tirs, et sept personnes sont mortes en raison de l’utilisation incorrecte des kits conçus pour se protéger en cas de guerre atomique, biologique ou chimique. VoirJudah Ari Gross, « Masques à gaz, missiles et ironie : Des photos de la guerre du Golfe de 1991 », surThe Times of israel,.
  35. abcde etfRuth Blakeley, Department of Politics, University of Bristol, 2001 (Revised in February 2003),Bomb Now, Die Later.
  36. Javier Pérez de Cuéllar.Report S/22366 to the United Nations Security Council, detailing the findings of the mission undertaken by Under-Secretary-General Martti Ahtisaari to assess the humanitarian needs arising in Iraq in the aftermath of the Gulf War.
  37. a etbUnited Nations Report. Annex II of S/1999/356.Report of the Second Panel Established Pursuant to the Note by the President of the Security Council of 30 January 1999 (S/1999/100) concerning the current humanitarian situation in Iraq..
  38. (en) TimDyson et ValeriaCetorelli, « Changing views on child mortality and economic sanctions in Iraq: a history of lies, damned lies and statistics »,BMJ Global Health,vol. 2,no 2,‎1er juillet 2017, e000311(ISSN 2059-7908,PMID 29225933,PMCID 5717930,DOI 10.1136/bmjgh-2017-000311)
  39. Salamon R (2004)Rapport de l'enquête française sur la guerre du Golfe et ses conséquences sur la santé ; Répondant à la lettre de mission du 6 juin 2001 adressée par le cabinet du Ministre du Ministère de la Défense ; [Rapport de recherche INSERM], 286 p., bibliographiep. 276 et 277, tableaux, graphiques. hal-01571608
  40. Rachida ElAzzouzi, « À Bassorah, en Irak, le cauchemar des « bébés monstres » et des cancers », surMediapart,.
  41. Quentin Müller, Sebastian Castelier, « Koweït, Immigrés. « Les faire payer pour l’air qu’ils respirent » »,Orient 21,‎(lire en ligne)
  42. J. P. Stucker, J. F. Schank, B. Dombey-Moore,Assessment of DoD Fuel Standardisation Policies,RAND Corporation, 1994.
  43. « La participation militaire française à la guerre du Golfe »,Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense,no 21,‎,p. 63(lire en ligne).
  44. ab etcGuylain Chevrier,Guerre du Golfe et télévision : un mariage stratégique, Revue d'histoire critique,(lire en ligne).
  45. Perry M. Smith, « How CNN fought the war: A view from the inside », 1991, New York, Birch Lane Press.
  46. a etbArnaud Mercier, « Médias Et Violence Durant La Guerre Du Golfe »,Cultures & Conflits, Centre d'études sur les conflits,.
  47. (en) Douglas Kellner, « The Persian Gulf TV War »,UCLA, Los Angeles,.
  48. « La presse française et la première guerre du Golfe | Ifri », surifri.org,(consulté le)

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • Charles-Philippe David,La guerre du Golfe. L'illusion de la victoire ?, Montréal, Art Global, 1991.
  • René Dumont,Cette guerre nous déshonore. Quel nouvel ordre mondial ?, Paris, Le Seuil, 1992.
  • Chapour Haghighat,Histoire de la crise du Golfe. Des origines aux conséquences, Bruxelles, Complexe, 1992.
  • Denis Langlois,Les Partageux ne meurent jamais (Appel des 75 contre la guerre du Golfe), Paris, Les Belles Lettres, 1992.
  • Jean-Jacques Langendorf,Le Bouclier et la Tempête. Aspects militaires de la guerre du Golfe, Genève, Georg éditeur, 1995.
  • Frédéric Guelton,La guerre américaine du Golfe : guerre et puissance à l'aube duXXIe siècle,Presses universitaires de Lyon,.
  • Stephen Alan Bourque,Jayhawk! : The VII Corps in the Persian Gulf War, United States. Dept. of the Army,.
  • Pierre Razoux, "Les deux guerres du Golfe (1991 et 2003) et leurs prolongements : d'un guerre interétatique à un conflit asymétrique", Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe - EHNE, mis en ligne le 09 novembre 2022.(consulté le 27 mars 2024).

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Conflits armés des États-Unis
Domestiques
Étrangers
Autres
v ·m
Histoire
Géographie
Culture
Religion
Économie
Géopolitique
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Guerre_du_Golfe&oldid=227578490 ».
Catégorie :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp