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Guerre de succession au duché de Bourgogne (1003-1005)

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Ne pas confondre avecSuccession de Bourgogne de 1032 à 1034 ni avecGuerre de succession de Bourgogne.

Guerre de succession au duché de Bourgogne
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des trois années de campagne (1003-1005).
Informations générales
Date1003-1005
LieuBourgogne franque
Casus belliMort du duc robertienHenri Ier de Bourgogne
IssueVictoire du roi des Francs
Belligérants
Royaume de France
Duché de Normandie
Comté de Bourgogne
Comté de Nevers
Province épiscopale de Langres
Commandants
Robert II le Pieux
Richard II de Normandie
Otte-Guillaume de Bourgogne
Landry de Nevers

Données clés

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Laguerre de succession au duché de Bourgogne (1003–1005) fut un conflit pour le contrôle duduché de Bourgogne entreRobert II le Pieux, roi des Francs, etOtte-Guillaume, comtede Mâcon etde Bourgogne, et ses partisans.

Contexte

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Le 15 octobre 1002[1], le duc de Bourgogne,HenriIer, meurt àPouilly-sur-Saône, sans héritier légitime. Le duché de Bourgogne franque, qui est unhonneur des Robertiens depuis 954[2], devrait revenir à son parent le plus proche, son neveu, Robert le Pieux. Néanmoins celui-ci est déjàroi des Francs de l'Ouest. OrHugues le Grand avait veillé à ce que ceregnum de Bourgogne soit confié à un membre de sa famille différent de celui qui tient les rênes de laNeustrie ou le gouvernement du royaume[3] franc. SiRobert II le Pieux avait eu deBerthe de Bourgogne des enfants, il aurait pu réserver le duché bourguignon à son fils cadet. Mais en1002, après plus de 5 ans de vie commune, le couple n'a aucun fils.

Dans ce contexte, la prétention d'Otte-Guillaume à gouverner le duché est également légitime. Il est le fils adoptif (privignus)[4] du duc Henri qui avait épousé sa mèreGerberge (en), veuve, vers972. Il descend des rois d'Italie par son pèreAdalbertIer[5]. Il est déjàcomte de Bourgogne (province deBesançon[précision nécessaire]),comte de Mâcon, comte deBeaune etavoué de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon. Il dispose d'un réseau solide de soutiens et d'alliés - dont son beau-frère, l'évêque de LangresBruno de Roucy  ; et son gendre, le comteLandry de Nevers.

Le roi capétien, n'avait qu'un seul soutien au sein de la Bourgogne[6], mais il était de taille :Hugues de Chalon,évêque d'Auxerre,comte de Chalon et vicomte dans le pagus d'Autun (Charolais)[7]. Hugues était demi-oncle d'Otte-Guillaume, via la comtesse Adélaïde de Vienne ou de Chalon, mais il était surtout via son pèreLambert de Chalon, le dépositaire d'une alliance avec les Robertiens remontants à 955. La rivalité entreHugues de Chalon etOtte-Guillaume est d'ailleurs antérieure à cette crise de succession[8].

La campagne de 1003 : le premier siège d'Auxerre

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Dès la fin de1002, les partisans d'Otte-Guillaume occupent Beaune, Autun,Avallon, et surtout Auxerre[9] avec Landry de Nevers. Mais la cité auxerroise était sous influence robertienne depuis la reineEmma et c'était le verrou au nord de la bourgogne[10] pour rejoindre le duché via l'anciennevia Agrippa. Aussi le roi a pour premier objectif sa reprise.

Au printemps1003, la première campagne rassemble les troupes du roi et celles du normandRichard II. L’ost se dirige vers Auxerre en passant parSens. La démonstration de force devant Sens[11] vise à s’assurer de la loyauté de son comteFromond II qui est également un beau-frère deBruno de Roucy et qui n’a pas toujours obéi à la royauté depuis ses démêlés avec l’archevêque de Sens.

A son arrivée àAuxerre où il retrouve l'évêqueHugues de Chalon, le roi commence par assiéger les murailles de la cité[6]. Il renonce à son entreprise après plusieurs assauts infructueux et déplace son effort de guerre devant les fortifications de l’abbaye Saint-Germain, un peu plus au nord. L'abbéOdilon de Cluny, se propose d'intervenir entre les deux partis, en vain[12]. En tout cas l'abbé de Saint-Germain, Heldric, et la plupart de ses moines peuvent aller se réfugier dans leur prieuré deMoutiers-en-Puisaye. Après six jours de siège le roi se met à haranguer ses troupes. Et lors de cet ultime assaut, une brume commence à envelopper tout le site, affaiblissant les manœuvres des assiégeants. Après une perte considérable, surtout du côté des Normands, le siège est levé. Le lendemain le roi quitte Auxerre mais demeure dans la région pour y pratiquer une politique de terre brûlée[12].

La campagne de 1004: le siège de Beaune et le remariage du roi

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Le roi n'a pas seulement été réactif sur le plan militaire, il l'a été également sur le plan diplomatique. C'est à cette période qu'il épouseConstance d'Arles après s'être finalement séparé deBerthe de Bourgogne. Ce mariage doit lui donner des héritiers : l'un pour le trône de France, l'autre pour le duché de Bourgogne. Une conquête militaire sans promesse d'un héritier propre à la Bourgogne serait vaine. Si sa précédente épouse Berthe était bourguignonne, car fille deConrad III, Constance d'Arles descend desBosonides, une dynastie dont certains membres furent rois et qui fut présente enItalie, enBourgogne Cisjurane-Provence et dans leduché de Bourgogne.Hugues de Chalon était un cousin[N 1],[13] éloigné de Constance et il a probablement aidé à l'organisation de ce mariage. Sa cité deChalon a pu accueillir le cortège nuptiale à mi-chemin entre la Provence et le domaine royal. La campagne de 1004, qui a lieu en parallèle de ces noces, a ainsi pour théâtre d’opérations le Beaunois et l’Autunois.

La réalité d’un siège difficile autour deBeaune est confirmée par lesMiracles de Saint-Aignan[14] et laChronique de Saint-Bénigne[15],[16]. Les troupes royales, évitant les terrains humides irrigués par l'Aigue et laBouzaize, se sont établies au Nord et à l'Est de la ville fortifiée. Dans cette zone, à l'extérieur des murailles, se trouve l'église Saint-Étienne qui fut malmenée lors de ce siège. Des notices d'actes postérieures au siège évoque sa restauration et sa réparation. Beaune finit par tomber au mains de Robert II.

Devant la ténacité militaire du roi qui lui permet de se réinstaller à Autun et à Beaune et sa ténacité diplomatique qui aboutit à son mariage prometteur avec Constance,Otte-Guillaume va entamer des négociations de paix entre 1004 et 1005. Les sources[15] font apparaître une nouvelle hiérarchie à Beaune[17] issue de ces accords : un vicomte Eudes deBeaune qui tient ses terres du comte Otte-Guillaume qui les tient lui-même en bénéfice du roiRobert II. Ce dernier a renoncé à reprendre tous les bénéfices initiaux que son oncle Henri avait cédé à Otte-Guillaume. Le roi les laisse au comte principal mais à titre viager. Cela concerne le comté de Beaune et l’avouerie de Saint-Bénigne de Dijon.

La campagne de 1005 : le siège d'Avallon et le deuxième siège d'Auxerre

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Le roi Robert doit néanmoins soumettre le comte Landry. Il revient avec son allié normand assiéger Auxerre mais aussiAvallon que tiennent des fidèles du comte de Nevers. Les troupes du roi se concentrent sur cette dernière ville fortifiée comme le montre le diplôme royal[18] du 25 août[19] établi en plein siège. On y confirme par diplôme les termes qui assure à Saint-Bénigne de Dijon la possession des biens donnés par Eudes, vicomte de Beaune, entre autres celle de l’église de Saint-Étienne. Nous y voyons souscrivant autour du roi : Gautier, évêque d’Autun et le comteOtte-Guillaume ; puis l’évêque Foulques de Soissons - sa présence dans l’ost peut signifier qu’il est à la tête desmilites épiscopaux et abbatiaux entre Aisne et Oise ; les deux fils d'Otte-Guillaume, lecomte Guy et lecomte Renaud ;Hugues de Beauvais, le comte palatin qui est à la tête des contingents issus des régions où il est présent : Orléans, Dreux, Beauvais ; le comteRaoul d’Ivry, le conseiller de Richard II ;Bouchard le Vénérable, l’ancien bras droit de Hugues Capet, à la tête de troupes issues dupagus parisien ; et le vicomte Eudes de Beaune.

Quelques semaines plus tard, Avallon affamée se rend au roi, qui rejoint aussitôt les Normands deRichard II à Auxerre[N 2]. Landry ne résiste pas, à la fin de l’automne1005, Auxerre retourne sous le contrôle du capétien.Landry de Nevers pourra recouvrer les honneurs qu'il tenait avant 1003 mais il devra rendre hommage directement au roi.

Conséquences

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Sa victoire va permettre au roi de gouverner directement le duché de Bourgogne jusqu'à la majorité de son fils cadet. Cela devait être initialementHenri, mais à la suite du décès de l'aîné Hugues, le duché reviendra àRobert de Bourgogne.

Pendant le conflit,Robert II n'est jamais intervenu la province épiscopale de Langres[N 3] dont le titulaire bénéficiait aussi de la protection desOttoniens[20] depuis960. En1006, dans une rencontre àYvois sur la Meuse avec l'empereurHenri II[21], Robert II s'assure qu'il pourra intervenir directement sur le siège de Langres[22] dès la mort de son titulaire. En Janvier1016,Brunon de Roucy décède[23], le roi intervientmanu militari à Dijon et à Langres où il fait élireLambert au siège épiscopal.

La mort d'Otte-Guillaume survient en octobre1026. Suivant les accords de1005, le capétien récupère le comté de Beaune où on le voit présent àArgilly[24] en1030. De même, il confie à Hugues de Chalon l'avouerie[N 4] de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon.

Notes et références

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Notes

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  1. Thiberge, aïeule de Constance, était la sœur deHugues de Vienne, lui-même grand-père de Hugues de Chalon.
  2. Guillaume de Jumièges (Livre 5, ch.XV), qui met en valeur les ducs normands, place la fin du siège d’Auxerre par Richard II avant celle d’Avallon.
  3. La Chronique de Saint-Bénigne (p. 173) précise : "Aussi longtemps qu'il [évêque Brunon de Langres] vécut, il protégea et défendit la Bourgogne non par le bouclier et la lance, mais par la prudence de son conseil ; le roi Robert, qui envahit souvent la région avec sa grande armée, et la dévasta en maints endroits par des incendies et des pillages, ne put rien y retenir tant que Brunon vécut."
  4. Il est désigné commecustos ouprovisor d'après l'acte n°260 du Cartulaire de Saint-Bénigne de Dijon.

Références

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  1. Pfister, 1885, p. 255
  2. Theis, 1999, p. 117
  3. Bijard, 2021, pp. 27-28
  4. Glaber, Livre III, ch.82
  5. Settipani, 1994, pp. 6-7
  6. a etbGPA, ch. 49
  7. Richard, 1963, p. 81
  8. Bijard, 2021, p. 52 et p.68
  9. Theis, p. 112
  10. Sassier, 1980, pp. 29-30
  11. Pfister, 1885, p.257
  12. a etbGlaber, Livre II, ch.8
  13. Settipani, p. 51
  14. Miracula S. Aniani
  15. a etbChr. St-Bénigne, II, notices n°220, 221, 222, 228 et 233
  16. Le chapitre 49 desGPA confirme aussi que la guerre atteignit la Saône mais ne donne aucune chronologie précise.
  17. Chassel, 1993, p. 147 et sq.
  18. Catalogue des actes de Robert II le Pieux, n°28
  19. Pfister, 1885, p.258
  20. Flodoard, 960.
  21. Pfister, 1885, p.290
  22. Bijard, 2021, pp. 78-80
  23. Chr. St-Bénigne, pp.172-174 et p. 372
  24. Chassel, 1993, p. 154 reprenant le doyen Jean Richard

Bibliographie

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Sources primaires

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Sources secondaires

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