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Après laguerre de Dévolution (1667-1668),Louis XIV croit devoir se débarrasser de laTriple-Alliance de La Haye de1668, et surtout des Provinces-Unies s'il veut continuer à conquérir les territoires espagnols (selon lui-même l'héritage de son beau-pèrePhilippe IV). De plus, malgré les tarifs douaniers français très protectionnistes de1664 et1667, les Hollandais sont de redoutables concurrents pour les marchands et fabricants français. Une victoire sur la Hollande permettrait de réduire le problème. AussiLouvois, qui depuis1670 dirige le secrétariat d'État à la guerre, pousse dans cette direction. La guerre contre les Provinces-Unies doit lui permettre de montrer au roi ses talents d'organisateur, voire de s'imposer face aux brillants chefs de guerre commeCondé etTurenne. De plus, le fait que la républiqueprotestante laisse notamment éditer des médaillesmoquant le monarquecatholique est pour ce dernier une atteinte à l'honneur français.
Il s'agit de briser laTriple alliance de La Haye entre les Provinces-Unies, l'Angleterre et la Suède. Louis XIV envoie àLondres sa belle-sœurHenriette d'Angleterre qui négocie avec son frèreCharles II. Moyennant une pension annuelle de trois millions de livres, Charles II promet d'aider la France (traités de Douvres de et de Londres en décembre).
La forteresse deBüderich(de) prise par les Français en juin1672.
Le, Charles II d'Angleterre déclare la guerre aux Provinces-Unies. Le6 avril, Louis XIV fait de même. Sur mer, le7 juin, l'alliance franco-anglaise essuie un échec à labataille de Solebay (au large duSuffolk) face à la flotte hollandaise de l'amiralde Ruyter qui sauve ainsi son pays d'une invasion maritime.
La guerre en 1672.Bas-relief,Le passage du Rhin, représentant les troupes françaises franchissant le Rhin le pour contourner les forces du prince d'Orange et envahir la Hollande (Martin Desjardins,musée du Louvre).
Conséquences de l'invasion française, le lynchage des frères de Witt marque le retour au pouvoir desstathouders.
Débordés, les Hollandais, dès le16 juin, envoient des négociateurs qui proposent de céder les villes duRhin,Maastricht, leBrabant et la Flandre hollandaise avec en sus une indemnité de dix millions de livres. Mais Louis XIV exigeant plus de terrain, le rétablissement de la liberté du cultecatholique, et d'autres exigences pour humilier les Hollandais, c'est la rupture. Le20 juin, les Hollandais rompent les écluses de Muyden et provoquent l'inondation du pays. Les Français ne peuvent plus avancer. Le8 juillet,Guillaume III d'Orange, déjà capitaine général (chef des armées néerlandaises), est nomméstathouder deHollande, le16 juilletstathouder deZélande. L'assassinat le20 août, dugrand-pensionnaireJohan de Witt, chef de la diplomatie hollandaise, et de son frèreCornelis, fait de Guillaume d'Orange le seul maître de la République : il sera l’adversaire le plus acharné de Louis XIV pendant près de trente ans.
Massacre de Bodegraven par les troupes françaises vers le 28-30 décembre 1672.
C'est alors que l'empereur LéopoldIer décide de rompre la neutralité promise à Louis XIV. Il s'allie à l'électeur de Brandebourg le23 juin et le25 juillet avec les Provinces-Unies. Pour faire face et empêcher la jonction Allemands-Hollandais, Turenne est envoyé enWestphalie etCondé enAlsace. En décembre, profitant du gel, les Français sont devantLa Haye qui n'est sauvée que par un dégel soudain. Le maréchal de Luxembourg rebrousse chemin mais rencontre plusieurs détachements hollandais près du bourg deZwammerdam. Les Hollandais sont rapidement mis en déroute et le maréchal de Luxembourg autorise le pillage de la localité, ainsi que de celui deBodegraven. L'intensité des pillages et des massacres choque profondément l'opinion hollandaise. L’évènement, amplement relayé par des libelles et des gravures, fait un grand effet dans les Provinces-Unis et en Allemagne. La propagande de Guillaume d'Orange et des détracteurs de Louis XIV commence à forger le mythe d'un roi belliqueux et cruel, prompt à la guerre, qu'il faut neutraliser pour garantir la paix[3].
Devant une telle coalition, l'état-major français prend de nouvelles dispositions et établit un front qui va de la Hollande à l'Alsace, en passant par laRhénanie. Les Français prennentColmar,Sélestat etLandau. Néanmoins, ces victoires sont sérieusement relativisées par l'arrivée des Impériaux, commandés parMontecuccoli. Peu à peu, tous les princes allemands initialement favorables à la France font défection, à l'exception de la Bavière, et stoppent la progression française.
Persuadé que Charles II cherche à rétablir lecatholicisme, leParlement anglais le force à faire la paix avec les Provinces-Unies en. La France doit donc évacuer les Provinces-Unies (saufMaastricht)
Louis XIV continue néanmoins à attaquer laFranche-Comté qui appartient aux Espagnols. Le maréchal de Luxembourg occupeBesançon (20 mai) etDole (7 juin). Excepté deux échecs temporaires devantLuxeuil etArbois, toutes les villes et places comtoises tombent entre les mains des Français entre janvier et juillet 1674. Chargé de contenir lesImpériaux, Turenne traverse leRhin et remporte labataille de Sinsheim, le. Il bat les Allemands une seconde fois le lors ducombat de Ladenbourg.
En juin, les Hollandais de l'amiralTromp tentent vainement de débarquer àBelle-Île.
L'électeur de Brandebourg,Frédéric-Guillaume, rejoint la guerre le1er juillet 1674. Turenne traverse une nouvelle fois le Rhin etravage le Palatinat () pour terroriser les princes allemands. Au même moment, les impériaux occupent la ville deStrasbourg.
Au début de l'année 1675, la Suède entre en guerre, poussée par la France. Elle attaque leBrandebourg mais est repoussée àFehrbellin le28 juin. En février, les Françaisenvoient une escadre commandée par leduc de Vivonne pour soutenirMessine révoltée contre son souverain le roi d'Espagne.
EnRhénanie, la guerre s'enlise dans une chasse-poursuite. Levicomte de Turenne est tué par un coup de canon le à labataille de Salzbach. Le suivant, lemarquis de Vaubrun[6], alors nommé lieutenant-général des armées du Roi, est tué à labataille d'Altenheim sur le Rhin. Les Français doivent battre en retraite et les Impériaux pénètrent de nouveau en Alsace. Mais, Condé arrive à les refouler en Allemagne et décide alors de prendre sa retraite. En septembre, lemaréchal de Créquy est fait prisonnier àTrèves.
Sur le Rhin, les Impériaux sont d'abord vaincus à Salzbach, mais ils contre-attaquent ensuite et repoussent les Français dans les Vosges. Au même moment, ils remportent une autre victoire à labataille de Consarbrück (enall. Konzer Brücke). En septembre, ils reprennent aux FrançaisPhilippsburg, assiégée depuis plusieurs mois.
EnMéditerranée,Duquesne attaque une flotte hollandaise, venue aider les Espagnols, àStromboli. Le22 avril àAgosta, il combat une flotte combinée hollando-espagnole,l'amiral de Ruyter y trouve la mort. Après une nouvelle bataille navale, àPalerme, le2 juin, les Français contrôlent la Méditerranée occidentale.
Réunis à Nimègue (Provinces-Unies) depuis juin, les envoyés des belligérants négocient les conditions de la paix.
Mais en octobre1677,Marie d'York, nièce de Charles II d'Angleterre, épouse Guillaume d'Orange marquant ainsi le rapprochement entre l'Angleterre et les Provinces-Unies (alliance du).
Document relatant la création de la médaille commémorant la victoire sur les Allemands en 1678, extrait de « Médailles sur les principaux évènements du règne entier de Louis le Grand, avec des explications historiques. » par l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1723.
Louis XIV décide de parer la menace de l'alliance anglo-hollandaise. Faisant converger ses armées, il prendGand (9 mars),Ypres (25 mars) et au sudPuycerda (28 mai). Les Hollandais sont de nouveau directement menacés. Les négociateurs de Nimègue sont presque d'accord sur les conditions de paix, mais Louis XIV demande que son allié suédois récupère les territoires perdus en Allemagne. L'empereur, l'électeur de Brandebourg et leroi du Danemark, concernés par ces territoires refusent de les rendre. La guerre reprend, sans toutefois modifier la donne, les impériaux étant arrêtés sur le Rhin par lemaréchal de Créquy àRheinfeldt etOrtenbach.
Désormais Louis XIV est en mesure d'imposer un dénouement à la guerre. C'est lapaix de Nimègue, signée le avec les Provinces-Unies. L'Espagne fait la paix le17 septembre. En1679, la paix est généralisée avec l'empereur (5 février), l'électeur de Brandebourg (20 juin), le roi du Danemark (2 septembre) et la Suède (26 novembre). Le traité de Nimègue est le triomphe de Louis XIV.
Jean de Beaurain,Histoire des quatre dernières campagnes de Condé et du maréchal de Turenne, en 1672, 1673, 1674 et 1675.
La Fontaine,Le Rat qui s'est retiré du monde, inFables, Livre VII, fable 3, 1675. Cette fable fait allusion à un épisode de la guerre, côté français : un don sollicité par l'État auprès du clergé pour financer la guerre, et que les religieux payèrent par des prières.