567 morts dont au moins 68 civils, 78 soldats, 83 membres du Hezbollah, 28 gardiens de la révolution et 290 miliciens pro-iraniens[12],[13] 200 membres de l'UNRWA tués au moins 2 soldats et 1 civil tués[14], 9 gardes frontières blessés, six civils blessés 1 civil tué à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie après avoir ouvert le feu sur des gardes frontières israéliens[15]
Le même jour, Israël lance l'opérationÉpées de fer (enhébreu :מִבְצָע חַרְבוֹת בַּרְזֶל ;Mivtsa' haravot barzel), comprenant desbombardements aériens, le renforcement dublocus de la bande de Gaza déjà établidepuis 2007, et lafermeture de l'enclave notamment aux journalistes étrangers[50]. À partir du, Israël entreprend uneinvasion terrestre de la bande de Gaza, s'intensifiant à partir du, alors que desroquettes palestiniennes continuent d'être tirées sur Israël. Dans l'histoire desPalestiniens, le nombre de morts provoqués par les opérations militaires israéliennes est d'une ampleur inédite. Au, l'UNICEF comptabilise plus de 61 000 morts palestiniens, dont au moins 18 000 enfants ; plus de 154 000 blessés, dont plus de 45 000 enfants, et plus de 11 200 disparus[51]. Selon lesNations unies, 70 % des personnes tuées sont des enfants et des femmes[52]. Le nombre de Palestiniens tués par jour atteint des niveaux très élevés comparés aux conflits récents, enIrak, enSyrie et enUkraine. Il s'explique par l'intensité des bombardements israéliens, supérieure à celle observée durant toutes les guerres y compris laSeconde Guerre mondiale. Après celui de sa population de l'enveloppe de Gaza, Israël impose ledéplacement de plus de 1,9 million de personnes, soit 85 % de la population de labande de Gaza, du nord vers le sud, rappelant laNakba de 1948,déplacement forcé de population qui a fait, de 711 000 Palestiniens, desréfugiés. L'ONU dénonce unrisque de génocide palestinien.
Unecrise humanitaire est provoquée par lesiège militaire imposé par Israël à la bande de Gaza. L'acheminement d'eau potable, de nourriture et d'électricité fourni par Israël est interrompu, ce qui entraîne une pénurie de produits d'hygiène et de médicaments. À partir de fin, Gaza est menacée par lafamine : 93 % de ses habitants sont « ensituation d'insécurité alimentaire aiguë », selon leProgramme alimentaire mondial. Le, l’ONU déclare officiellement l’état de famine à Gaza, la première à toucher leMoyen-Orient[53]. 92 % des bâtiments résidentiels sont détruits à Gaza. Parmi les trente-six hôpitaux de Gaza, 24 cessent de fonctionner. Du matériel médical et des ambulances sont détruits, et beaucoup de personnel soignant est tué. Les conditions sanitaires dans lescamps de réfugiés sont catastrophiques, d'où des risques épidémiques.
Uncessez-le-feu est conclu entre Israël et le Hamas le, effectif à partir du suivant.Tsahal procède à des bombardements massifs le, rompant ainsi officiellement le cessez-le-feu.
Sur une proposition par Donald Trump de plan de paix, un accord de cessez-le-feu est signé par Israël et le Hamas le qui entre en vigueur le lendemain et qui permet l'échange des vingt-huit otages israéliens vivants et de près de 2 000 prisonniers palestiniens le.
Nombre d'Israéliens et de Palestiniens tués, dans un contexte de conflit et d'occupation, avant l'attaque menée par le Hamas contre Israël en 2023[54],[55].
À partir de 2007 et après des combats acharnés entre le Hamas et leFatah[60], la bande de Gaza est gouvernée par leHamas, un groupe militantnationaliste etislamiste s'opposant à l'existence d'un État juif[61] et possédant une branche armée, lesbrigades Izz al-Din al-Qassam, tandis que la Cisjordanie reste sous le contrôle de l'Autorité palestinienne dirigée par leFatah. Selon le journal israélienHaaretz, le budget annuel de l'aile militaire du Hamas (construction des tunnels, fabrication de roquettes... ), serait entre 600 et 1 200 millions de dollars pour un budget total de 2 500 millions de dollars[62].
Depuis 2007, Israël et le Hamas, ainsi que d'autres groupes militants palestiniens basés à Gaza, se sont engagés dans des conflits[68],[65],[77], notamment dans quatre guerres en2008-2009,2012,2014 et2021[78],[79]. Ces conflits ont tué environ 6 400 Palestiniens et 300 Israéliens[80],[54],[55].
Image satellite prise le, montrant les incendies en Israël autour de la bande de Gaza.
Ces tirs qui font plusieurs victimes, notamment dans les villagesbédouins duNéguev[99],[100], permettent à environ200paramilitaires motorisés de laforce Nukhba, division d'élite desbrigades Izz al-Din al-Qassam, de se ruer sur labarrière entre la bande de Gaza et Israël ; équipés d'armes légères etlourdes, deroquettes antichars et degrenades, ils la font exploser en plus de vingt points de passage, pendant que desdrones de combat font éclater lescaméras de surveillance sur la clôture, et que des dizaines deparamoteurs palestiniens traversent la frontière par voie des airs. La barrière est défoncée aubulldozer, des centaines demiliciens pénètrent parescouades de quinze dans huit avant-postes deTsahal, qui sont rapidement conquis tandis que les soldats israéliens sont exécutés ou pris en otages[101]. Les membres de la force Nuhba désactivent les lignes électriques et générateurs près de la clôture, privant Tsahal de tout moyen de communication et d'observation[102]. Une autre vague d'environ 500 combattants motorisés — dont certains vêtus d'uniformes de l'armée ou de la police israéliennes[103] —, se rend alors vers des cibles désignées d'avance[101] pour se livrer aumassacre de civils, aux incendies et au pillage d'habitations[104]. Des civils gazaouis traversent aussi la frontière[105].
Les troupes du Hamas se rendent maîtres de plusieursvilles etkibboutz frontaliers, et l'attaque soigneusement planifiée contre Israël se transforme en un déchaînement de violence et de pillage[111], où plus de mille civils — Israéliens et étrangers, juifs et non-juifs, hommes et femmes, jeunes et vieux (y compris des rescapés de la Shoah[112]) — sont massacrésà Nir Oz,à Holit,à Be'eri,à Nahal Oz,à Nir Itzhak,à Ein Hashlosha,à Netiv HaAssara,à Kfar Aza,à Nirim,à Kissoufim etau festival de musique de Réïm, où le nombre de victimes semble avoir été le plus important. Quelques heures plus tard, dix fourgons armés de Palestiniensattaquent la division Réïm et éliminent les soldats mais ils ne parviennent pas à s'emparer duQG souterrain, d'où le commandement de la division de Gaza tente d'organiser une riposte[101].
Scène de destruction au kibboutz Be'eri, après l'attaque.
À10 heures, le Premier ministreBenyamin Netanyahou s'adresse à la nation pour déclarer le pays enguerre ; il appelle les chefs des partis d'opposition de laKnesset à former ungouvernement d'union nationale d'urgence[117] et uncabinet de guerre pour la durée de celle-ci[118]. À10 h 34 du matin (heure locale), lacontre-attaque militaire nommée opérationÉpées de fer est lancée, avec des bombardements sur la bande de Gaza et une reprise du contrôle du territoire israélien. Aux équipes de réserve locales qui tentent de contenir les assaillants qui déferlent en vagues sur leurs localités[119], se joignent lesunités d'élite de Tsahal, dont laSayeret Matkal, laShayetet 13, l'unité Shaldag et labrigade Oz(en), ainsi quela police,les gardes-frontières et leShin Bet. Cependant, débordée par le nombre de fronts et d'embuscades où ses forces sont décimées, cette aide« s'effondre sous [les] yeux » du Hamas[111] et arrive souvent trop tard sur lieux pour empêcher les exactions que des assaillants palestiniens ont perpétrés sur les civils[99] : l'armée israélienne et des organisations paramédicales dontZAKA, ont retrouvé des corps d'hommes, femmes, enfants, bébés et vieillards,décapités,énucléés,démembrés,émasculés,calcinés oucarbonisés[120],[121],[122]. Les autorités israéliennes ont récolté des témoignages deviols de guerre[123]. En outre,plus de200 personnes sont enlevées[124],[125],[126] — plus que prévu, selon Ali Barakeh[111] — car une récompense de 10 000 dollars et d'un appartement a été promise pour qui ramènerait un otage dans la bande de Gaza[127],[128].
Vestiges du commissariat de Sdérot, détruit par des frappes et des bulldozers (8 octobre 2023).
Au terme du, au terme de lacontre-offensive israélienne qui a permis de reconquérir la base de Réïm[130], le Hamas et ses alliés contrôlent sept communautés ainsi que leposte-frontière d'Erez par lequel d'autres combattants continuent d'entrer en Israël[99],[131], en ayant emprunté un vaste tunnel qui sera trouvé trois mois plus tard par l'armée israélienne[132].
La journée est la plus meurtrière en Israël depuis lafondation de l'État,75 ans plus tôt, avec un bilan qui passe — de 250 lors des premières estimations, on passe à 1 400 morts au bout d'une semaine, dont plusieurs centaines de militaires, plusieurs dizaines de policiers et dix agents du Shin Bet (il sera établi en que quelque200 corps sont ceux de miliciens palestiniens, ramenant le nombre de victimes israéliennes ou étrangères aux environs de 1 140) —[133],[b] et un nombre d'otages et de prisonniers tout aussi inédit dans les annales du pays, dont certains se sont barricadés dans les zones envahies[99] tandis que d'autres ont déjà été transférés dansles tunnels du Hamas[134].
James Cleverly visite la maison mitraillée du couple Edri à Ofakim, le.
Israël appréhende par ailleurs l'ouverture d'un front supplémentaire au nord et à l'est voire d'un front intérieur dans les villes mixtes (juives etarabes), comme en 2021[137]. Il existe des parallèles entre l'attaque du et celles de laguerre de Kippour cinquante ans plus tôt :attaque-surprise[138], faillite durenseignement[139], demande de comptes et limogeage des responsables, visant en particulier la personne déjà polarisée de Benyamin Netanyahou[140]. Ce dernier appelle à une« seconde guerre d'indépendance »[141].
Deux jours après son attaque, le Hamas tire à nouveau surJérusalem etTel Aviv, et une roquette atterrit près d'un terminal de l'aéroport Ben Gourion[142]. Le lendemain, des roquettes sont lancées sur Tel Aviv etAshkelon[143], également le, ce qui oblige le ministre britannique des Affaires étrangères,James Cleverly, en visite dans la ville d'Ofaqim (près deBeer-Sheva), à se mettre à l'abri[144].
Les semaines suivantes, le sud d'Israël et ses infrastructures très majoritairement civiles restent bombardés par les roquettes venues de Gaza, et ensuite de sa frontière nord[145],[146].
Destruction d'une tour résidentielle à Gaza à la suite d'unbombardement israélien le matin du.
Le, tandis qu'uneroquette Qassam frappe lecentre médical Barzilaï à Ashkelon malgré la protection duDôme de fer, et que cent autres sont lancées sur Sdérot[153],[154],[155], l'armée israélienne bombarde la bande de Gaza, visant selon les autorités locales, de nombreuses infrastructures dont desécoles,mosquées, hôpitaux ainsi que des quartiers résidentiels, identifiées par Israël comme « cibles terroristes »[156],[157]. Le Hamas, qui détient 240 otages[158] dont des enfants, des personnes âgées et des jeunes capturés lors dumassacre au festival Nova de musique de Réïm, menace de commencer à les tuer à chaque attaque israélienne non précédée d'un avertissement (roof knocking) sur des civils dans la bande de Gaza[159].
Parallèlement, une quinzaine de villes et villages israéliens sis dans l'enveloppe de Gaza sont évacués en24 heures de leurs quelque 200 000 résidents, selon un plan appeléSafe Distance[164],[165].
Le, le lancement d'une offensive terrestre dans la bande de Gaza est annoncé comme imminent[166]. Le même jour, Israël avertit qu'il n'y aura pas d'exception humanitaire à sonblocus de la bande de Gaza tant que tous lesotages n'auront pas été libérés[167].
Le, Tsahal demande à 1,1 million de civils gazaouis vivant au nord duWadi Gaza, d'évacuer la zone pour le sud de la bande de Gaza, sous24 heures[168]. Le porte-parole dusecrétaire général des Nations unies,Stéphane Dujarric, estime« impossible qu'un tel déplacement de population ait lieu sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices »[169]. Le Hamas demande à la population de rester sur place pour éviter une secondeNakba[170]. LeCroissant-Rouge palestinien rejette également l'ultimatum, ses volontaires ne se résignant pas à « abandonner les plus nécessiteux »[171]. Le, unconvoi humanitaire de civils gazaouis suivant l'ordre d'évacuation est atteint par une explosion sur l'itinéraire d'évacuation tracé par Tsahal ; au moins70 personnes sont tuées et 200 autres blessées[172],[173],[174], les deux belligérants s’accusant l'un l'autre soit via une frappe de l'aviation israélienne ou part l'explosion d'unevoiture piégée par le Hamas[175].
6 000 bombes sont larguées par Israël pendant les six premiers jours de guerre, plus que par lesÉtats-Unis en un an enAfghanistan et le double employées par lacoalition contre l'État islamique sur un mois[176].
Un document d'orientation duShin Bet, datant du, partagé parWikiLeaks le, préconise ledéplacement des habitants de Gaza vers leSinaï, en établissant d'abord des villes de campements dans cette région, suivi de la construction de villes dans le nord duSinaï. Le document suggère que l'Égypte devrait accepter lesdéplacés en vertu dudroit international humanitaire, et Israël devrait promouvoir une initiative diplomatique pour obtenir le soutien d'autres pays pour accueillir les personnes évacuées. Le ministère envisage également des campagnes de communication pour convaincre la population de Gaza de l'absence de perspectives de retour dans un avenir proche[177].
Le, l'annonce d'uneexplosion dans la cour extérieure de l'hôpital Al-Ahli Arabi àGaza et qui aurait fait entre 50 et500 morts voire 800, provoque l'ire de nombreux manifestants dans le monde. Les deux parties, Israël et Hamas, s'accusent mutuellement de cette frappe[178] mais selonHuman Rights Watch[179], s'appuyant sur les analyses des vidéos, il paraît peu probable que cette explosion soit due à un bombardement israélien mais plutôt à une roquette palestinienne. Différentes enquêtes d'Associated Press,Libération[180],Le Monde,CNN ouWall Street Journal relaient la confirmation d'un tir palestinien[179],[181]. Après avoir accusé Israël de cette frappe, laBBC admet qu'il était « erroné de spéculer » qu'Israël était à l'origine de l'explosion de l'hôpital gazaoui[182]. De la même façon, leNew York Times admet qu'il s'est « trop fortement appuyé » sur les allégations du Hamas dans son rapport initial sur l'explosion de l'hôpital de Gaza. La France par la voix de laDirection du renseignement militaire français (DRM) tente également de corriger l'« emballement médiatique » avec une dépêche à l'AFP affirmant que « rien ne permet de désigner une frappe israélienne » - trop tardive, selon un chercheur àSciences Po[183]. Le bilan humain de cette frappe dans le parking de l'hôpital, qui n'a causé aucun dommage structurel aux bâtiments, mais transmis par des organes ou médias affiliés au Hamas puis repris dans le monde, passe de plusieurs centaines de morts à 100 à 300 selon l'agenceReuters[184] et quelques dizaines, selon l'AFP[185],[186].
Dans une interview[187] donnée le sur unechaîne libanaise, le vice-ministre des Affaires étrangères et porte-parole du Hamas, Ghazi Hamad, déclare que« le déluge d'Al-Aqsa [du 7 octobre] n'est que la première fois, et il y en aura une deuxième, une troisième, une quatrième… Nous sommes appelés une nation de martyrs (chahid), et nous sommes fiers de sacrifier deschahids ». Il ajoute qu'Israël est un pays qui n'a pas sa place sur terre :« Nous devons éliminer ce pays, car il constitue une catastrophe sécuritaire, militaire et politique pour lanation arabe et islamique »[188].
Comme demandé par le président américain, des convois d'aide humanitaire venus d'Égypte commencent à pénétrer le dans la bande de Gaza par leposte-frontière de Rafah[189]. À la suite d'une conversation entre Joe Biden et Benyamin Netanyahou, la bande de Gaza, assiégée par l'armée israélienne, peut bénéficier d'un « flux continu » d'aide humanitaire, alors qu'un troisième convoi d'aide humanitaire pénètre le dans la bande de Gaza[190]. Au, ce sont117 camions d'aide humanitaire qui sont entrés dans l'enclave. Les jours suivants, l'aide humanitaire internationale augmente. Le,756 camions d'aide humanitaire sont passés depuis le[191].
Entre le et le, l'armée israéliennetue une trentaine de figures (dirigeants politiques, cadres du parti, chefs de la branche armée…) parmi les hauts responsables du Hamas qu'elle cible aux fins d'anéantir l'organisation terroriste à l'origine desmassacres du 7 octobre et de précédentes agressions sur son sol[192].
Le, l'armée israélienne tue106 civils, dont54 enfants, en bombardant un immeuble d'habitation à Gaza.Human Rights Watch indique n'avoir« trouvé aucune preuve qu'une cible militaire se trouvait à proximité du bâtiment au moment de l'attaque, ce qui signifie qu'il s'agissait d'une frappe (arbitraire) et illégale en vertu des lois de la guerre »[193].
Le, l'armée israélienne annonce entrer dans la « deuxième phase de sa guerre contre le Hamas »[194]. Dans la nuit menant au, elle intensifie « de manière significative » ses attaques sur Gaza avec une offensive terrestre[195] frappant « 150 cibles souterraines »[196], et accuse le Hamas d'utiliser les hôpitaux civils deGaza et particulièrementcelui d'Al-Shifa commequartier général militaire, d'où il pomperait ses provisions (fuel, oxygène, eau et électricité) « destinées à l'hôpital pour mener ses opérations terroristes »[197],[198]. Le Hamas, ainsi que plusieurs médias arabes récusent ces affirmations[199].
Le lendemain, après avoir reçu les familles des otages,Benyamin Netanyahou aux côtés deYoav Gallant etBenny Gantz, membres du gouvernement d'union nationale, s'adresse à la nation lors d'une conférence de presse et confirme que les opérations terrestres en cours constituent la seconde phase d'une « guerre longue et difficile » et que vaincre le Hamas constitue un « défi existentiel ». Il appelle à nouveau les civils de Gaza « à continuer à évacuer vers le sud » de l'enclave et il promet« que toutes les possibilités seront explorées pour ramener à la maison [les otages]. Leur captivité est un crime contre l’humanité »[200]. Le, Netanyahou répète son refus d'un éventuel cessez-le-feu qui serait « unereddition face au Hamas » ; sa position est soutenue par la Maison-Blanche[201].
Des chars israéliens sont aperçus momentanément pour la première fois en lisière de la ville de Gaza. Le Hamas confirme des « combats intenses » au nord de la ville[202].
L'évacuation lente de blessés palestiniens et civils bi-nationaux s'effectue par leposte-frontièrede Rafah vers l'Égypte mais pour cela, Israël doit approuver la liste de blessés qui est transmise par les autorités du Hamas à celles d'Égypte[203].
Intensification des combats terrestres et des bombardements
Le,24e jour de la guerre,Benyamin Netanyahou annonce que la riposte israélienne est entrée dans sa« troisième phase »[202]. Elle étend son incursion terrestre précédente dans la bande de Gaza par étapes méthodiques, par un positionnement des troupes de Tsahal« équipées de véhicules lourdement blindés, de chars, de bulldozers et de véhicules blindés de combat… dans différentes parties du nord de la bande de Gaza… qui est le centre de gravité du Hamas », pour y traquer ses« commandants » et en continuant à frapper« leurs infrastructures et chaque fois qu'il y a une cible importante », précise un lieutenant-colonel israélien[202].
Netanyahu réitère et justifie son refus d'un quelconque cessez-le-feu :« Tout comme les États-Unis n'auraient pas accepté un cessez-le-feu aprèsPearl Harbor ou le, Israël n'acceptera pas une cessation des hostilités après l'horrible attaque du 7 octobre… Ceci est le temps de la guerre »[202].
L'armée israélienne confirme parallèlement l'aggravation de la situation humanitaire à Gaza mais estime que cette situation « n'est pas de (son) fait »[202].
Le, par la voix d'Abou Obaïda, le Hamas menace directement Israël et Benyamin Netanyahou :« Gaza sera un cimetière et un bourbier pour l'ennemi, ses soldats et sa direction politique et militaire » et promet au Premier ministre une« cuisante défaite » sonnant la fin de sa carrière politique[204].
Le même jour, l'armée israéliennebombarde le camp de réfugiés de Jabaliya situé au nord de la bande de Gaza faisant au moins126 morts civils selon l'organisation indépendante AirWars, dont69 enfants et22 femmes, et280 blessés. 12 à 24 combattants auraient par ailleurs été tués selon elle[205], tandis que Tsahal parle de« douzaines » de combattants. Tsahal revendique y avoir tué Ibrahim Biari, un haut commandant du Hamas parmi les responsables de l'attaque lancée en Israël le, et indique que son objectif était« les infrastructures terroristes » et le« bataillon central de Jabaliya, qui avait pris le contrôle de bâtiments civils dans la bande de Gaza »[206]. Plus de20 bâtiments ont été détruits[204]. Les brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas annoncent également la mort de sept otages dont trois étrangers dans ces bombardements[207].
Parallèlement, les autorisations d'exportations sont délivrées pour303 millions d'euros d'équipements militaires allemands vers Israël, soit près de dix fois plus que les autorisations accordées il y a un an[203].
L'armée israélienne dégageant lecorridor de Netzarim qui coupe en deux la bande de Gaza, le.
Le, la ville deGaza esttotalement encerclée par l'armée israélienne et le nord de la bande de Gaza est coupé du sud[208],[209]. Ce même jour, le cabinet de sécurité israélien décide que seront renvoyés à Gaza tous les travailleurs palestiniens travaillant en Israël le jour du début de la guerre, parmi les 18 500 bénéficiant d'unpermis de travail, afin de couper tout lien avec cette ville[210].
Malgré les nombreux appels dont celui de la France[211] et duVatican[212] à une véritable trêve humanitaire et ceux de cessez-le-feu après un mois de conflit, Israël refuse d'entendre ces voix tant que les otages aux mains du Hamas ne sont pas libérés[213], et aux fins de poursuivre sans relâche la recherche deYahya Sinouar, le chef du groupe islamiste palestinien à Gaza et son projet d'anéantissement du Hamas dans son ensemble[214],[215]. Benjamin Netanyahu déclare[216] :« Qu'ils suppriment complètement ce terme (cessez-le-feu) du vocabulaire… Nous le disons à nos ennemis comme à nos amis. Nous continuerons jusqu'à ce que nous les battions ; nous n'avons pas d'autre choix. »
Après l'encerclement de Gaza[209], la bande de Gaza est coupée en deux, le, avec l'ambition pour Israël d'y« détruire le centre de commandement du Hamas »[216]. Les forces de Tsahal indiquent avoir pris le contrôle d'un avant-poste du Hamas où se trouvaient des postes d'observation, des complexes d'entraînement ainsi que des tunnels utilisés par le Hamas[217]. Selon le chercheur de l'université Columbia Stephen Biddle, l'objectif de cette scission de la bande littorale palestinienne serait pour Tsahal d'empêcher l'approvisionnement et le transfert de combattants du Hamas d'une partie vers l'autre, afin de les vaincre« pas à pas »[218].
LeF-16l Sufa, utilisé par Israël pour le bombardement de la bande de Gaza[219].
L'armée de l'air israélienne indique que ses avions de combat ont attaqué environ450 cibles du Hamas, dont des complexes militaires, des postes d'observation, des postes antichars…, tandis que lamarine israélienne a attaqué lequartier général, les positions de lancement de missiles antichars et d'autres postes d'observation du Hamas[217].
Alors que le, les frappes s'intensifient sur Gaza et que les brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas palestinien annoncent avoir tiré des roquettes en visant la ville deHaïfa, à partir du Liban[220], des frappes aériennes israéliennes sont menées contre des centres opérationnels dans les tunnels du Hamas, selon Tsahal, et àJabaliya etBeit Hanoun, les forces du Hamas subissent de lourds dégâts[217].
LaJordanie de son côté, avec le soutien d'Israël et des États-Unis, largue une aide médicale d'urgence à Gaza destinée à sonhôpital de campagne sur le point de manquer de fournitures, pour« aider (ses) frères et sœurs blessés dans la guerre contre Gaza »[221].
Les porte-parole de Tsahal et duShin Bet indiquent que le commandant du bataillon Deir al-Balah du Hamas, qui a participé aux massacres du et planifiant d'autres attaques après cette date,est éliminé par unavion de chasse israélien[222],[217].
Pour contredire les propos du ministère de la Santé de Gaza qui accuse les « couloirs de sécurité » d'être des « couloirs de mort », Tsahal répète demander aux Gazaouis du nord d'évacuer les zones qu'il bombarde et diffuse les images d'un itinéraire dit « sécurisé » avec l'ouverture d'un couloir d'évacuation de civils palestiniens se dirigeant vers le sud[217]. Pourtant, l'armée israélienneattaque à plusieurs reprises les Palestiniens qui fuient la ville de Gaza[223],[224].
L'armée israélienne affirme le que le Hamas a perdu le contrôle du nord de la bande de Gaza[203]. Ce même jour, les sirènes retentissent au kibboutzKissufim qui avait été l'une des cibles de l'attaque du dernier[203].
Le présidentphilippinFerdinand Marcos Jr. annonce le que 40 ressortissants philippins (sur 135) sont passés en toute sécurité de Gaza vers l'Égypte. Leministère canadien des Affaires étrangères informe également que« 59 Canadiens, résidents permanents et membres de leur famille ont traversé la frontière de Gaza en Égypte au poste frontalier de Rafah » (sur les400 Canadiens ayant demandé à quitter la bande de Gaza)[203].
Les premières estimations du ministère israélien des Finances évaluent le coût global de la guerre contre le Hamas au minimum à50 milliards de dollars[203].
Le, Israël accepte d'officialiser et d'élargir les pauses localisées de quatre heures annoncées trois heures à l'avance dans les combats de Tsahal à Gaza pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre[225].
Israël accuse le Hamas de mener des opérations militaires et de cacher des otages dans des hôpitaux et dans des tunnels situés en dessous[226],[227]. Le, le porte-parole duConseil de sécurité nationale des États-Unis,John Kirby, déclare que les renseignements américains confirment les affirmations israéliennes selon lesquelles le Hamas dispose de centres de commandement et de dépôts de munitions dans les hôpitaux gazaouis, y compris l'hôpital Al-Shifa, ce qui constitue un crime de guerre[228],[229]. Dans un rapport publié en 2015,Amnesty International avait déjà accusé le Hamas d'avoir torturé et exécuté des Palestiniens dans un bâtiment désaffecté de l'hôpital al-Shifa, durant l'offensive militaire israélienne contre Gaza de 2014[229],[230].
Le lendemain matin, des soldats israéliens pénètrent à l'intérieur du complexe de l'hôpital al-Shifa, pour mener une opération« ciblée […] contre le Hamas dans un secteur spécifique de l'hôpital »[229]. Israël affirme que l'armée y est entrée« sur la base de renseignements exploitables » et avoir trouvé dans la zone d'imagerie médicaleIRM des armes, des équipements militaires et de combat et des équipements technologiques. Toujours d'après les forces israéliennes, dans un autre service, les soldats trouvent un centre de commandement opérationnel et des équipements technologiques du Hamas — allégations que le Hamas dément immédiatement, ainsi que la direction du centre hospitalier, par la voix de son directeur général Mohammed Abou Salmiya[229]. Pour le journalisteWassim Nasr deFrance 24 et d'autres experts et spécialistes du terrorisme, les trouvailles que l'armée israélienne a montrées dans ses vidéos ne sont« pas à la hauteur d'un centre de commandement, mais au mieux de la sécurité de l'hôpital ou d'un poste de police du Hamas »[231]. De plus, une des images publiées par l'armée israélienne montrerait un sac près d'un IRM contenant un AK-47 du Hamas. Plus tard, ils invitent des photojournalistes de laBBC et deFox News filmer cette même salle, où deux AK-47 sont filmés au lieu d'un seul. Des soupçons de manipulation émergent et des doutes apparaissent quant au discours israélien[232]. Selon Clive Jones, spécialiste d’Israël et du Moyen-Orient à l’université de Durham, au Royaume-Uni, « il est très, très difficile de vérifier une grande partie du récit que les Israéliens veulent présenter alors qu’ilsn'autorisent pas les journalistes indépendants à se rendre à Gaza pour recueillir des témoignages de première main sur ce qui se passe réellement sur le terrain »[229].
Comme aucun tunnel n'est encore mis au jour par l'armée israélienne sous l'hôpital, sur les500 kilomètres de souterrains et de tunnels construits par le Hamas, surnommé « métro de Gaza », l'expert enstratégie militairePierre Servent estime pour sa part qu'il faut « un certain temps » pour découvrir ces tunnels et vérifier si leurs entrées ne sont pas piégées[231]. Dans la soirée, les chars israéliens se retirent de l'hôpital pour se repositionner autour du complexe hospitalier. LeCICR et l'OMS se disent « horrifiés » puis « extrêmement inquiets » de la situation pour le personnel médical, les patients et les nombreux civils réfugiés dans l'enceinte hospitalière[229].
Ce même jour, unerésolution du Conseil de sécurité de l'ONU, préparée parMalte est adoptée par12 voix pour et 3 abstentions (États-Unis, Royaume-Uni, Russie). Elle insiste sur la situation des enfants, appelle à des « pauses et des couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants » dans la bande de Gaza[233],[234]. Pour l'ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies,Gilad Erdan, cette résolution est « détachée de la réalité… il est regrettable que le Conseil continue d'ignorer et refuse de condamner ou même de mentionner le massacre perpétré par le Hamas »[233]. Dans la soirée, 27 malades ducancer et 13 accompagnateurs quittent Gaza via l'Égypte pour atterrir enTurquie afin d'y être soignés[233].
Le, la Jordanie publie une déclaration condamnant un bombardement israélien à proximité de l'hôpital militaire jordanien à Gaza, le qualifiant de « crime de guerre » et déclare qu'elle ne signera pas d'accord d'échange d'énergie et d'eau avec Israël initialement prévu[235].
Le, Israël permet que deux camions-citernes fournissent60 000 litres de carburants par jour, malgré l'opposition des ministres d'extrême droite[236].
Palestiniens blessés dans le bombardement par l'armée israélienne du camp de réfugiés deNousseirat,.
Le, l'armée israélienne annonce et montre la découverte d'un tunnel long de55 mètres dissimulé sous l'hôpital Al-Shifa[237],[238]. Par la suite, elle déclare avoir forcé une porte anti-explosion à l'extrémité d'un des tunnels du Hamas découverts, et publie deux images à ce propos[238]. L'ancien premier ministre israélienEhud Barak rappelle que les tunnels sous cet hôpital ont été construits non par le Hamas mais par l'État israélien quand celui-ci occupait Gaza[239]. L'armée israélienne diffuse également des images de surveillance de l'hôpital datées du, montrant des hommes du Hamas amenant par la grande entrée du centre hospitalier un citoyennépalais blessé et un citoyenthaïlandais. D'autres de ces images montreraient des combattants du Hamas à l'intérieur de l'hôpital ainsi que des véhicules volés à l'armée israélienne amenés au centre hospitalier[240].
Le, Israël arrête Mohammad Abu Salmiya, directeur de l'hôpital Al-Shifa de Gaza, alors qu'il tentait d'évacuer vers le sud de la bande de Gazavia un corridor humanitaire ouvert par Tsahal, ainsi que cinq autres personnels de santé. Il est libéré le[241].
Dans la nuit du au est annoncée par leQatar une trêve de quatre jours pour libérer 150 prisonniers palestiniens incarcérés en Israël contre50 Israéliens, avec un rythme minimum de dix otages par jour. Cet accord n'inclut pas de militaires ou policiers. La trêve s'accompagne d'un important volet humanitaire incluant le passage de 200 à300 camions dont huit de carburant et de gaz, remis à des organisations d'aide internationale travaillant dans le sud de la bande de Gaza[242],[243],[244],[245]. Les belligérants s'engagent à suspendre les combats et Israël à ne pas survoler, même à l'aide dedrones, le territoire de la bande de Gaza.
La trêve des combats prend effet le samedi à7 heures[246],[247].
La libération des 13 premiers otages (des femmes et des enfants de 2 à85 ans) a lieu, contre celle de39 femmes et mineurs palestiniens deCisjordanie et deJérusalem-Est, n'ayant pas commis de crime de sang[243]. En parallèle, 11 otages thaïlandais et un Philippin sont également libérés sans être échangés[249],[250]. À l'arrivée des anciensprisonniers palestiniens en Cisjordanie, des scènes de liesse ont lieu, alors qu'àJérusalem-Est occupé par Israël, les manifestations de joie étaient interdites[251].Le, 17 otages, dont 13 Israéliens (femmes et enfants âgés de trois à67 ans[252]) figurant dans les accords du jour, en échange de 39 prisonniers palestiniens, sont libérés ainsi que 4 Thaïlandais sans contrepartie. À Tel-Aviv, des dizaines de milliers de manifestants étaient rassemblés pendant plusieurs heures sur la Place des otages, qui fait face aumusée des beaux-arts de Tel Aviv, pour demander et attendre leur libération[251]. Le troisième jour de la trêve, le, 14 Israéliens dont9 enfants,4 femmes et un homme, sont libérés en échange de 39 prisonniers palestiniens. De plus, un otage israélo-russe est libéré par le Hamas à la demande du président russeVladimir Poutine ainsi que trois ressortissants thaïs. Au dernier jour prévu de la trêve, 11 otages israéliens dont trois franco-israéliens et six Thaïlandais sont libérés par le Hamas[253] qui annonce que la trêve est prolongée de deux jours, jusqu'au jeudi 7 h (heure locale), le temps d'établir de nouvelles listes de personnes à libérer[254].
La trêve est reconduite chaque jour du au. Parmi les prisonniers libérés le, figureAhed Tamimi (22 ans), icône de la lutte contre l'occupation israélienne[255],[256]. Le lendemain, quatre Franco-israéliens dont trois mineurs etMia Schem (21 ans) dont la presse a souvent fait écho sont libérés[257]. Finalement, ce sont 110 otages, dont80 femmes, enfants et jeunes de moins de19 ans qui ont été libérés, et il resterait 145 otages dont15 civils détenus à Gaza.80 femmes, enfants et jeunes de moins de19 ans. 210 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël ont été libérés. Ces libérations portent à 110 le nombre d'otages libérés pendant la trêve, Israéliens et étrangers, soit plus de 45 % des quelque240 personnes séquestrées à Gaza depuis leur rapt le.
Le, au dernier jour de la trêve, un attentat revendiqué par le Hamas fait quatre morts civils à Jérusalem et le communiqué du Hamas appelle également à une « escalade de la résistance » contre Israël[258].
Le au matin, la trêve est rompue, les deux parties se rejetant la responsabilité. L'armée israélienne déclare que le Hamas l'aurait rompu en ne fournissant pas de nouvelle liste d'otages à libérer plus tard dans la journée et en ayant tiré « des roquettes » sur Israël. En face, le Hamas affirme avoir proposé un échange deprisonniers et de personnes âgées, ainsi qu'une offre de restitution de corps des morts sous les bombardements israéliens[259]. Tsahal reprend son offensive et une « pluie de bombes » s'abat sur le sud de Gaza, dans les zones deKhan Younès et deRafah[260]. Dès le1er décembre, l'armée israélienne communique de nouvelles zones à évacuer pour les civils[261], incluant une partie de la ville de Gaza, mais également autour de la ville de Khan Younès[262]. Sur X (anciennement Twitter), l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) parle de« point de non-retour à Gaza », et de« mépris flagrant à l'égard du droit international[263]. » Les jours suivants, une offensive importante est menée sur la ville de Khan Younès[264]. Ainsi le, des tanks israéliens sont présents au centre de la ville deKhan Younès[265].
De hauts responsables israéliens estiment que 5 000 hommes du Hamas ont été tués et que pour chaque combattant du Hamas tué dans la bande de Gaza, environ deux civils ont également été tués. Le Hamas estime que 16 000 personnes ont été tuées à Gaza sans faire de différence entre combattants et civils, mais selon lui 70 % des victimes seraient des femmes et des enfants. Ces proportions de 70 % sont conformes aux chiffres obtenus par une ONG indépendante se concentrant sur le décompte et l'identification des victimes civiles, pour la part des décès qu'elle a pu documenter (67 % sur une fourchette basse)[205]. Selon une responsable de l'Unicef,« plus de 5 300 enfants palestiniens auraient été tués dans 48 jours de bombardement incessant. Un chiffre qui ne comprend pas beaucoup d’enfants toujours portés disparus et présumés enterrés sous les décombres »[266].
Au, plus de 17 900 morts sont recensés dont les trois quarts seraient femmes et enfants, et 7 780 personnes seraient sous les débris d'une frappe israélienne.
Le, Israël lance unultimatum au Hamas de libérer les otages avant leramadan (le), faute de quoi queRafah serait attaquée[268].
Déplacés palestiniens forcés de fuirKhan Younès par un ordre d'évacuation israélien,.
Plusieurs leaders européens se déclarent soucieux d'une solution à propos de la situation dans la bande de Gaza. Ainsi à la mi-, le chancelier allemandOlaf Scholz a appelé depuis Jérusalem, à un« accord sur les otages et à un cessez-le-feu durable »[269], alors que plus de90 Palestiniens dont douze membres d'une même famille venaient de perdre la vie en moins de24 heures dans des raids aériens israéliens ayant touché plusieurs parties de la bande de Gaza dont la ville de Rafah[270].
Propositions de cessez-le-feu et invasion de Rafah
Le, Israël annonce le retrait de ses troupes deKhan Younès[271].
En raison des bombardements israéliens puis de l'invasion de la bande de Gaza, plus de 1,4 million de Palestiniens sontdéplacés dans la ville de Rafah. Le, le Hamas en Égypte souhaite discuter d'une potentielle trêve dans les combats à Gaza, proposée par Israël[272],[273]. Le, le Hamas accepte une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Égypte et le Qatar, mais Israël la rejette[274]. Le même jour, Israël ordonne l'évacuation de100 000 personnes de l'est deRafah. L'ONU et les États-Unis réitèrent alors leur opposition à une invasion israélienne de la ville de Rafah[275].
Quelques heures après l'annonce du Hamas, Israël envahit certains quartiers de Rafah avec des chars, et attaque leposte-frontière de Rafah, seul poste-frontière restant à Gaza[276].
Le, le président américain Joe Biden affirme que les États-Unis suspendront les livraisons d'armes à Israël en cas d'invasion de Rafah. Un responsable américain confirme que Washington avait par conséquent suspendu un envoi composé de 3 500 bombes[277].
Le, la Cour internationale de justice demande à Israël de cesser immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah. Israël répond quelques minutes plus tard en bombardant le camp de Shaboura, en plein centre de Rafah[278]. Dans la nuit du, Israëlbombarde un camp de réfugiés à Rafah, tuant au moins45 personnes[279] et en blessant au moins 65[280]. La frappe israélienne est condamnée par l’ensemble de la communauté internationale[279],[281],[282].
Le, un échange de tirs à lieu à la frontière entre Rafah et l'Égypte, lors duquel un militaire égyptien est tué[279].
Fin, les forces israéliennes, avec notamment des chars, atteignent le centre de Rafah avec le contrôle du rond-point d'al-Awda et de la colline de Zoroub[283].
Destructions israéliennes dans la rue al-Seqaly àKhan Younès,.
Le, l'armée israéliennelibère à Nousseirat quatre otages détenus dans des appartements, dontNoa Argamani, dans une opération tuant au moins274 Palestiniens selon le service de presse du Hamas. Les responsables hospitaliers annoncent la mort de236 personnes, et le porte-parole de l'armée israélienne estime que100 Palestiniens sont morts. Un officier israélien est mort dans l'attaque selon la police israélienne[284],[285].
Le,Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, est tué àTéhéran — selon les sources par une frappe aérienne israélienne contre sa résidence[286] ou par une bombe placée dans sa résidence et télécommandée[287] — où il se trouvait pour assister à l'investiture de nouveau président iranienMassoud Pezechkian[286],[288]. Lors des funérailles d'Ismaël Haniyeh, le guide suprême de laRépublique islamique, l'ayatollahAli Khamenei prévient Israël qu’« à la suite de cet événement amer et tragique survenu à l’intérieur des frontières de la République islamique, il est de notre devoir de nous venger »[289].
Le successeur d'Ismaël Haniyeh estYahya Sinwar, le cerveau organisateur des attentats du 7 octobre[290]. Ce dernier est tué lors d'une opération en surface à Rafah le[291].
Palestiniensdéplacés de force retournant dans le nord de l'enclave,.
Un accord decessez-le-feu est conclu entre Israël et le Hamas le, avant d'entrer en application le suivant. Cet accord prévoit deséchangesd'otages israéliens et deprisonniers palestiniens[292]. Au, ce sont 1 778 prisonniers palestiniens qui ont été échangés contre 25 otages israéliens et 5 otagesthaïlandais[293]. De plus, les corps de huit Israéliens ont été remis aux Israéliens[294] bien que, le, Benyamin Netanyahou ait annoncé que les libérations de prisonniers palestiniens par Israël seraient reportées tant que le Hamas ne mettra pas fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés[295],[296].
Israël refuse d'appliquer la deuxième phase de l'accord, qui prévoyait le retrait de ses troupes de la bande de Gaza et la libération des derniers otages israéliens, puis interdit à partir du le passage de l'aide humanitaire vers l'enclave palestinienne[297].
Reprise des attaques israéliennes à partir de mars 2025
Destructions causées par les bombardements israéliens ducamp de Jabaliya, le 16 octobre 2024.
Le, après consultations de laMaison-Blanche, et à la suite du« refus répété du Hamas de libérer des otages », Israël bombarde Gaza, tuant au moins413 personnes selon le ministère de la Santé gazaoui. Le bombardement tueEssam al-Dalis(en), chef du gouvernement du Hamas ainsi que d'autres cadres du mouvement, violant ainsi le cessez-le-feu. En réponse, le Hamas indique qu'Israël« et son gouvernement extrémiste tente de torpiller l'accord de cessez-le-feu » et exhorte l'ONU à adopter une résolution pour contraindre Israël à« cesser l'agression » et retirer ses troupes de la Bande de Gaza[298],[299].
À partir de mars 2025, Israël a sévèrement restreint l'aide humanitaire à Gaza, exacerbant lacrise humanitaire à Gaza[300],[301]. Les bombardements continuent dans les semaines qui suivent ; au, le ministère de la Santé de la bande de Gaza fait état de 1 890 morts[302], dont600 enfants selon l'Unicef[303], et 4 950 blessés[302].
Le, après un vote à l'unanimité du cabinet de sécurité du Premier ministreBenyamin Netanyaou, Israël annonce lancer unenouvelle offensive sous le nom de « Chariots de Gédéon », qui étend à nouveau la présence militaire dans l’enclave palestinienne et le déplacement de la population au sud du territoire[304],[305]. Autour du 16 et 18 mai, cette opération militaire débute, avec la présence de chars militaires notamment dans les localités deBeit Lahia, deJabaliya, et autour deKhan Younès. Cette opération s'est terminée début août 2025.
Carte de la situation en juin 2025.
À partir de la fin mai, laFondation humanitaire de Gaza est chargée par Israël d'assurer la distribution alimentaire à Gaza. Ces distributions font près de 1 400 morts entre cette date et début août 2025[306]. À partir de la fin juillet 2025, après l'intensification de la crise humanitaire à Gaza et l'émergence d'une famine, le blocus humanitaire de Gaza qui durait depuis 5 mois, est en partie réduit, avec l'entrée de camions et de largages humanitaires[307].
En août 2025, une nouvelle offensive israélienne, appelée « Chariots de Gédéon II » est annoncée, ciblant la ville deGaza[308]. Cette offensive démarre par des incursions et des destructions dans le sud de la ville de Gaza[309]. Le, l'Organisation des Nations unies déclare officiellement l'état de famine dans le gouvernorat de Gaza, en raison de l'« obstruction systématique d'Israël » sur l'acheminement des vivres[310],[311]. En septembre 2025, des centaines de milliers de palestiens quittent la ville de Gaza suite à l'offensive et aux ordres de l'armée israélienne[312].
Plan de paix pour Gaza de Donald Trump et nouveau cessez-le-feu
Carte du plan de paix proposée en septembre 2025. La ligne jaune constitue la première phase du retrait des troupes israéliennes
Le, Israël accepte unplan de paix proposé par les États-Unis. Le plan inclut la cessation de la guerre (« the war will immediately end »[313], un retrait partiel des forces israéliennes, un retour des otages israéliens vivants et morts et la libération de prisonniers palestiniens, la confiscation des armes et la destruction des infrastructures militaires du Hamas par des « contrôleurs indépendants ». Il est prévu que peu à peu Israël confie le contrôle de l'enclave à une « force internationale de stabilisation » créée principalement par des pays arabes, mais sans que soit définies les étapes de cette transmission[314]. Bien que le plan de Trump mentionne l'Autorité palestinienne[313],Benyamin Nétanyahou précise qu'il n'y aura pas de gouvernance palestinienne à Gaza : « Ni Hamas niAutorité palestinienne »[315].
Le, un accord est conclu àCharm el-Cheikh entre Israël et le Hamas pour l'application du plan Trump[316]. Le cessez-le-feu est effectif le 10 octobre[317].
Peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu et le retrait agréé de l'armée israélienne, près d'un demi million de Palestiniens reviennent dans la ville de Gaza qu'ils avaient quittée pour se réfugier plus au sud le long de la côte[318]. Le, les derniers 20 otages vivants sont libérés par le Hamas puis Israël libère près de 2 000 prisonniers palestiniens[319].
Au, la trêve reste très fragile : depuis le, 200 victimes palestiniennes ont été recensées lors de bombardements israéliens[320] et plusieurs soldats israéliens ont été tués[321],[322].
Sur les 28 corps qui doivent être rendus à Israël dans le cadre du plan de paix, 25 ont été rendus au[323].
Résolution 1803 du Conseil de sécurité des Nations-Unies
Le 17 novembre 2025, leConseil de sécurité adopte la résolution 1803 par 13 voix pour, aucune contre et 2 abstentions (Chine et Russie)[324]. Par cette résolution, le Conseil de sécurité« fait sien le Plan d’ensemble du Président Donald J. Trump visant à mettre fin au conflit à Gaza, et demande à toutes les parties de l’appliquer dans son intégralité, « notamment de respecter le cessez-le-feu, de bonne foi et sans délai ». Ce plan prévoit plusieurs mesures essentielles, dont la création d’un Conseil de paix et d’une Force internationale de stabilisation, la reprise complète de l’aide humanitaire ainsi que la reconstruction et le développement de Gaza ». Le Conseil de paix devrait être présidé par le président Donald Trump. Cette résolution énonce qu'une fois les réformes de l’Autorité palestinienne accomplies et que la reconstruction de Gaza aura progressé,« les conditions seront alors peut-être réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’unÉtat palestinien »[325]. Le Hamas rejette cette résolution :« La résolution instaure un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, ce que notre peuple, ses forces et ses factions refusent »[326].
Des attaques duHezbollah soutenu par l'Iran ont lieu le, avec des tirs d'artillerie depuis leLiban du Sud vers Israël[157]. Israël réplique en frappant les positions du groupe auLiban et met en place des points de contrôle à lafrontière entre Israël et le Liban[327],[328]. Le,Tsahal annonce que des« terroristes infiltrés » depuis le Liban ont été tués à proximité de la frontière, en territoire israélien ; ces infiltrations sont revendiquées par leJihad islamique palestinien (JIP)[329].
Le, huit personnes — un officier et deux soldats israéliens, trois membres du Hezbollah, ainsi que deux militants du JIP — sont tuées lors d'un raid transfrontalier de ces derniers[330].
Le, des tirs de chaque côté de la frontière israélo-libanaise perdurent. Tsahal bombarde des positions du Hezbollah[331].
Le, le Hezbollah revendique de nouveaux tirs demissiles guidés depuis le sud du Liban contre le nord d'Israël, en affirmant agir en solidarité avec l'offensive du Hamas et « en riposte aux agressions sionistes »[118]. Au cours de ces affrontements, un soldat israélien est tué par unmissile antichar du Hezbollah.
Le, un journaliste de l'agenceReuters est tué et plusieurs journalistes blessés dans un bombardement israélien en territoire libanais, près de la frontière sud avec Israël. Desroquettes sont tombées sur un secteur où se trouvait un groupe de journalistes d'au moins trois médias différents, dans le village frontalier deAalma ech Chaab[332].
Le, un civil israélien et un officier de l'armée israélienne sont tués dans des attaques de missiles en provenance du Liban et le lendemain, sur fond d'incidents transfrontaliers, Tsahal commence l'évacuation des milliers de résidents du nord d'Israël qui vivent dans la zone située à deux kilomètres de la frontière libanaise[333].
Le, quatre personnes qui tentaient de s'infiltrer dans le nord d'Israël depuis le Liban sont tuées par l'armée israélienne.
Le, la branche libanaise du Hamas tire un barrage d'une trentaine de roquettes vers le nord d'Israël. Le, les autorités israéliennes décident d'évacuer la localité deKiryat Shmona sise au nord et ses 25 000 habitants[334].
Des forces de Al-Fajr de la branche militaire de laJamaa Islamiya annoncent participer aux hostilités au-delà des frontières libanaises israéliennes« en défense de la souveraineté libanaise, de la mosquée Al Aqsa et en solidarité avec Gaza et la Palestine » et lancent également fin des missiles vers Kiryat Shmona[335].
Début, le chef duHezbollah pro-iranien,Hassan Nasrallah, s'exprime pour la première fois sur le conflit[336]. Il accuse d'abord Israël d'avoir« commis des massacres » en défendant puis reprenant le contrôle des kibboutz et localités israéliens que lesparamilitaires du Hamas avaient attaqués le. Ensuite, il accuse les États-Unis d'être à l'origine et« entièrement responsables » de la guerre à Gaza quand Israël ne serait« qu'un instrument » d'exécution ; il les prévient en outre à se préparer à« toutes les options » en cas de dégradation de la situation et d'une intervention de leur part, c'est-à-dire à l'éventualité d'une« guerre régionale » - alors qu'en parallèle, laMaison-Blanche veut éviter l'extension du conflit[336],[337].
Le, lesbrigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas palestinien annoncent avoir tiré seize roquettes sur le nord d'Israël, affirmant avoir visé le sud de la ville deHaïfa, à partir du Liban, en réponse aux massacres de l'occupation[220]. La ville de Kiryat Shmona est touchée par sept roquettes. Elle a été en grande partie évacuée et les habitants restés sur place sont priés de rester à proximité des abris anti-bombes.
Le, douze enfantsdruzes de 10 à16 ans sont tués, par untir de roquette sur un terrain de football deMajdal Shams, dans leGolan occupé par Israël, Tsahal accuse le Hezbollah d'être responsable de l'attaque et promet une réponse sévère[339]. Le,Fouad Chokr, conseiller militaire de Hassan Nasrallah recherché par le gouvernement américain et identifié par Israël comme étant responsable de la frappe sur Majdal Shams est tué àBeyrouth lors d'une attaque aérienne israélienne ciblée qui fait cinq autres victimes[340].
En réponse à l'élimination de Fouad Chokr, le Hezbollah annonce avoir lancé le uneattaque de « plus de 320 roquettes »Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur leplateau du Golan. Toutefois, Israël annonce pour sa part avoir mené desattaques préventives au Liban et qu'« une centaine » de ses avions ont détruit « des milliers de rampes de lancement de roquettes » du mouvement libanais, cette réplique faisant trois morts en territoire libanais. Les dégâts seraient mineurs du côté israélien[341],[342].
Le, le gouvernement israélien ajoute aux buts de guerre antérieurs avec le Hamas un nouvel objectif, le retour des habitants qui avaient fui le nord d'Israël en raison des tirs du Hezbollah libanais[343]. Les et, desexplosions de bipeurs et de talkies-walkies au Liban attribuées à Israël[344] tuent au moins42 personnes et en blessent 3 500[344],[345]. Le sont tuésIbrahim Aqil, chef de laForce Redwan du Hezbollah et les membres de son état-major[346]
Intensification des bombardements dès le 23 septembre 2024
Le, lesbombardements israéliens deviennent particulièrement massifs et meurtriers ; 1 500 personnes ont été tuées à la date du 10 octobre selon les Nations unies[347] ; la majorité sont des civils[348] selon leministère libanais de la Santé. Il y a 1,2 million de personnes déplacées en raison du conflit[349],[350], dans un pays de5 millions d'habitants[351]. Le bilan humain en un an - depuis le 8 octobre 2023, début des affrontements frontaliers entre Israël et le Hezbollah - est de plus de 2 229 morts et 10 380 blessés à la date du 10 octobre 2024[352].
« Les experts militaires ont qualifié la campagne israélienne qui a commencé le de l'une des plus violentes de l'histoire de l'armée israélienne », selon leNew York Times[353]. Ses conséquences sont « dévastatrices » pour les civils libanais, estiment les spécialistes Chiara Ruffa et Vanesa Newby[354].
Au-delà des objectifs officiels affichés, le choix de l'escalade par Benyamin Netanyahou serait lié au calendrier de l'élection présidentielle américaine, selon l'analyste Nimrod Goren : si le,Kamala Harris est élue,Joe Biden disposerait alors d'une plus grande marge de manœuvre pour faire aboutir un cessez-le-feu à Gaza avant de quitter le pouvoir en[355].
LesNations unies dénoncent « le coût humain de la violence pour les civils »[357]. LeNew York Times et leWashington Post soulignent que la campagne israélienne de bombardements est l’une des plus violentes et meurtrières de l’histoire de l’armée israélienne[358],[359].
LeHaut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés déclare le 6 octobre à propos des bombardements israéliens depuis le 23 septembre au Liban avoir constaté « de nombreux cas de violations dudroit humanitaire international dans la manière dont les frappes aériennes sont menées, détruisant ou endommageant des infrastructures civiles, affectant les opérations humanitaires »[360],[361].Filippo Grandi souligne le fait que la destruction de maisons civiles n'est pas conforme au droit de la guerre, de même que lesdéplacements forcés de population, ou « le fait de forcer les gens à fuir »[362]. L'analyse de Grandi est corroborée par les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé selon lesquels l'aviation israélienne a bombardé à trente-sept reprises des établissements de santé, tuant 70 professionnels de santé et blessant soixante-cinq personnes travaillant dans le même secteur d'activité[362].
Invasion israélienne du Liban le 30 septembre 2024
Cette invasion israélienne est la troisième au Liban, après celles de 1978, 1982 et 2006[363]. Selon Israël elle vise à éradiquer les forces et les infrastructures du Hezbollah qui pourraient constituer une menace pour les civils du nord d'Israël[364]. LaForce intérimaire des Nations unies au Liban estime le que« tout passage au Liban est une violation de lasouveraineté et de l’intégrité territoriale libanaises »[365].
EnCisjordanie, depuis le, 300 Palestiniens sont tués par l'armée israélienne et dans certains cas par des colons à la date du[27].
Dans la nuit du au, l'armée israélienne bombarde la mosquée Al-Ansar deJénine y faisant plusieurs morts, qui selon Tsahal, étaient des combattants dans un souterrain de la mosquée[366].
Au, l'armée israélienne affirme avoir arrêté 450 activistes du Hamas en Cisjordanie depuis le début de la guerre.
L'Autorité palestinienne déclare le mercredi que plus de 100 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le lors d'opérations de Tsahal[367].
Le, la France et les États-Unis réagissent en condamnant les attaques decolons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie[368].
Le dernier jour du mois, l'agence palestinienne de presseWafa informe que des « mista'arvim » (militaires israéliens en tenue civile se faisant passer pour des Palestiniens) sont entrés à Toubas (peut-être le village deTuba près deAt-Tuwani dans le sud dumont Hébron) avant d'y être suivis par des renforts de l'armée israélienne[369].
Le, d'intenses combats opposent l'armée israélienne et les groupes armés deJénine, « célèbre pour sa résistance à l'occupation israélienne », avec des combattants duFatah, duDjihad islamique et duHamas[370].
Le, les aéroports internationaux de Damas et d'Alep sont de nouveau bombardés parTsahal, les rendant une fois encore inutilisables et causant la mort d'un civil dans la capitale syrienne[372].
Dans la nuit du au, des raids aériens israéliens visent des positions de l'armée syrienne près deDeraa en riposte à des tirs demortiers provenant du territoire syrien. Ces frappes font huit morts et sept blessés dans les rangs des forces armées syriennes[373].
Israël intensifie ses frappes en Syrie depuis le début de la guerre contre le Hamas, ciblant notamment des positions duHezbollah, allié du mouvement palestinien, du régime syrien et de l'Iran, tous des ennemis jurés d'Israël. En, l'armée israélienne annonce avoir atteint « environ 4 500 cibles du Hezbollah » auLiban et en Syrie, dont « plus de 1 200 » par des frappes aériennes, depuis le début de la guerre à Gaza. Le, au moins36 soldats syriens et 6 combattants du Hezbollah libanais sont tués dans des frappes israéliennes àAlep, dans le nord de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)[374].
Les interceptions de missiles et de drones tirés depuis leYémen se succèdent et lesavions de chasse israéliens interceptent des cibles au-dessus de lamer Rouge entre l'Afrique et le Moyen-Orient. L'un de ces engins s'écrase par erreur sur la ville égyptienne deTaba, faisant des blessés[146].
Le, les rebelles houthis lancent une nouvelle attaque vers le sud d'Israël. Le système de défense anti-missile israélienArrow-3 intercepte et détruit dans l'espace, soit à plus de 100 km au-dessus du sol, unmissile balistique à longue portée Qadr H[381] (version améliorée duShahab-3 iranien), se dirigeant vers Eilat[382]. Réussir à détruire un missile balistique dans l'espace est une première mondiale dans l'histoire militaire[383],[146]. Israël intercepte également plusieurs missiles de croisière et drones yéménites, dont certains abattus par des pilotes deF35I[384],[385]. Les Houthis promettent de poursuivre leurs attaques contre Israël jusqu'à la fin de sa guerre contre le Hamas[384],[386].
Début, l'armée israélienne renforce la zone de la mer Rouge avec descorvettesSa'ar VI armées du système naval « C-Dome » (système d'interception d'obus et de roquettes) qui est la version navale du système terrestreDôme de fer[146].
Dans la nuit du au, lafrégate multi-missions françaiseLanguedoc patrouillant en mer Rouge à la hauteur d'Al-Hodeïda abat deux drones qui se dirigeaient sur elle et qui provenaient du nord du Yémen sous contrôle des rebelleshouthis, qui ont menacé plus tôt d'attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas une aide d'urgence[388]. Le vers 22h (heure de Paris), le pétrolier Strinda (sous pavillon norvégien) subissait une attaque demissile antinavire tiré depuis le territoire yéménite contrôlé par les rebelles houthis. Le missile, en explosant, déclenche un incendie à bord sans faire de victime. L'appel de détresse du pétrolier est intercepté par la frégateLanguedoc présente dans les environs. En s'approchant du pétrolier en détresse, les radars du bâtiment français détectent un drone menaçant directement le pétrolier en feu. Le drone est abattu par la frégate. L'incendie à bord est maîtrisé. L'État-Major des armées françaises précise :« La [frégate] s'est ensuite placée en protection du bâtiment touché, empêchant la tentative de détournement du navire. ». Un navire américain a ensuite escorté le pétrolier norvégien hors de la zone de menaces[389].
Le, un dronehouthi atteint Tel-Aviv où son explosion tue une personne. Le lendemain, l'aviation israélienne bombarde le port d'Hodeïdah tenu par les Houthis auYémen[390], provoquant6 morts et un énorme incendie dans le port[391].
Le, après que les Houthis ont revendiqué un tir de missile vers l’aéroport deTel-Aviv la veille, l'aviation israélienne attaque des centrales électriques et le port d'Hodeïda utilisé pour les importations de pétrole ; quatre personnes sont tuées et une trentaine est blessée[392].
Destruction par l'armée israélienne du centre de santé de l'UNRWA du quartier deSheikh Radwan, à Gaza-ville, février 2024.
Fin, sur les 36 hôpitaux de la région de Gaza, 21 ne fonctionnent plus et les autres le font au-delà de leurs capacités[395]. En, trois autres hôpitaux ne fonctionnent plus[396]. L'hôpital Al-Shifa, le plus grand et plus important hôpital dans la bande de Gaza, ne peut plus traiter de patients à cause desassauts de ce dernier par l'armée israélienne. Entre le et le, cette dernière refuse à6 reprises que l'OMS y évacue les patients. La majorité des bâtiments et des équipements médicaux sont détruits, dont115 lits et14 incubateurs, et le site de production d'oxygène. Pendant le siège, les patients n'ont pas d'accès suffisant à la nourriture, à l'eau, aux soins, à l'hygiène. Des patients sont forcés de se déplacer entre les bâtiments sous la menace d'armes à feu. Au moins20 personnes meurent dans l'hôpital entre le début de l'assaut et le[397].Amnesty International a recensé 700 attaques israéliennes contre les hôpitaux de Gaza entre le début de la guerre et[398].
Personnel du Croissant-Rouge palestinien inspectant une ambulance détruite àDeir el-Balah, le.
Entre le et le,493 travailleurs de la santé sont tués à Gaza, et130 ambulances sont détruites[396]. En,290 employés des Nations unies ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, ainsi que plus de 400 humanitaires et 1 300 professionnels de santé[399].
Quelque 380 autres soignants ont été capturés par l'armée israélienne etemprisonnés[398]. En, un rapport de l'ONG israélienne Physicians for Human Rights Israel relevait les tortures dont les soignants gazaouis étaient victimes en détention. Quatre d'entre eux sont morts en prison en Israël : le docteur Adnan Al-Bursh, chirurgien orthopédiste renommé de l'enclave, mort après quatre mois de détention à Ofer et qui, selon l'ONU, « aurait été battu en prison, son corps présentant des signes de torture » ; le gynécologue-obstétricien Iyad Al-Rantisi, le médecin Ziad Al-Dalou et le secouriste Hamdan Abou Inaba[398].
1,4 million de personnes sont réfugiées dans des abris où il y a en moyenne unetoilette pour400 personnes[400] et unedouche pour 4 500 personnes[401]. L'accès difficile à l'eau potable, la pénurie de produits d'hygiène et lasurpopulation dans les abris forment un terrain favorable à la propagation des maladies[400] ; l'OMS compte14 maladies à « potentielépidémique » en augmentation dans la bande de Gaza[401]. En moyenne, chaque habitant de ces abris ne dispose que d'un mètre carré. Au moins 41 % des abris manquent de ventilation et 57 % sont affectés par des infiltrations d'eau de pluie[396].
Selon l'OMS, le, 170 000 habitants de Gaza sont atteints d'infections respiratoires[400]. À cette date, le système de santé de Gaza est « dévasté » : seuls 9 des36 centres de santé gazaouis fonctionnent encore en partie[400]. Toujours selon l'OMS, au à Gaza, il y a eu 710 000 cas d'infection respiratoire sévère, 380 000 cas de diarrhée sévère, 1 125 enfants sont hospitalisés à cause de la malnutrition et1 million d'enfants ont besoin de support psychiatrique et psychologique[396].
En, « même les blessures les plus graves ne peuvent être correctement soignées » selon France Info[400]. Les personnes ayant des maladies de longue durée comme lecancer ne sont plus soignées selon la BBC ; les maladies non traitées en raison du siège de Gaza pourraient faire plus de victimes que les bombardements selon l'OMS[402].
Campement de fortune sur la plage de Palestiniensdéplacés.
En, le virus de lapoliomyélite est détecté dans plusieurs échantillons d'eaux usées de la bande de Gaza par le ministère de la Santé du Hamas[403]. Le ministère de la Santé israélien confirme également la présence de la poliomyélite dans la région de Gaza. Après neuf mois de guerre, le manque de carburant a provoqué l'arrêt des stations de pompage des eaux usées àDeir el-Balah, ce qui aggrave les risquesépidémiques. Les conditions de surpopulation dans lesquelles vivent les habitants de Gaza favorisent également la transmission du virus[404],[405]. L'armée israélienne démarre une campagne de vaccination de ses soldats contre le virus[406].
En, un cas de poliomyélite àpoliovirus circulant de type 2 est signalé sur un nourrisson de 10 mois[407] ; l'OMS annonce l'envoi de plus d'1,2 million devaccins contre la polio pour éviter sa propagation dans la bande de Gaza et demande un cessez-le-feu pour assurer la réussite de la vaccination[405],[406],[408],[407].
Le, Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens, fait un bilan de la situation sanitaire dans la bande de Gaza : deuxcampagnes de vaccination ont eu lieu en et en et plus de 95 % des enfants (soit 640 000) ciblés par cette campagne reçoivent les deux doses du vaccin oral avec unedose de rappel quatre semaines plus tard, indispensables pour les protéger, ainsi que de lavitamine A, à la faveur d'une pause humanitaire dans les combats pour faciliter les vaccinations, convenue entre Israël et le Hamas[407],[403]. Cette campagne permet d’atteindre une couverture de 103 % dans le centre de Gaza, de 91 % dans le sud mais seulement de 88 % dans le nord de Gaza, en raison du manque d’accès (bombardements et déplacements de population)[408]. Des échantillons prélevés en et sur deux sites montrent ainsi que le poliovirus est toujours en circulation. Une nouvelle campagne de vaccination orale (nVPO2) à grande échelle a lieu entre les 22 et 26 février, et touche 603 000 enfants de moins de 10 ans, à la suite d’un accès complet et simultané aux cinqgouvernorats de la bande de Gaza[409],[d].
Dix-huit des 36 hôpitaux de Gaza sont en partie opérationnels, ainsi que 59 sur les 144 centres de soins primaires ; sept hôpitaux de campagne sont également opérationnels. Gaza comptait plus de 3 500 lits d’hôpitaux avant la guerre, un nombre qui est tombé à 1 110. Le, « il est probablement revenu à 1 500 » lits. 40 % à 50 % des 25 000 professionnels de santé actifs avant la guerre étaient toujours à leur poste[410].
Les mesures demeurent largement insuffisantes. Le, l'ONGMédecins sans frontières (MSF) annonce que « Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide ». Toute aide humanitaire est bloquée depuis la reprise de l’offensive israélienne le, entrainant de multiples pénuries tel qu'antidouleurs, antibiotiques, matériel chirurgical essentiel et carburant pour les générateurs des hôpitaux. Pour MSF « il ne s'agit pas d'un échec humanitaire, mais d'un choix politique et d'une attaque délibérée contre un peuple, menée en toute impunité » et « d'un mépris flagrant pour la sécurité des travailleurs humanitaires et médicaux à Gaza »[411].
Les entrées quotidiennes de camions d'approvisionnement dans la bande de Gaza sont passées de 500 avant la guerre à moins de 70 en 2024[412]. L'aide alimentaire étant désormais largement insuffisante pour répondre aux besoins de la population, lafamine s'est installée, frappant tout particulièrement les enfants, plus fragiles. Toutefois, à la différence des enfants morts dans les bombardements, aucun bilan ne recense ceux qui sont décédés à la suite de malnutrition ou de déshydratation[413].
Le, la situation devient si grave que le Programme alimentaire mondial (PAM) décide de stopper ses livraisons d'aide après que des camions ont été pillés par des Gazaouis affamés[414].
Cadavres palestiniens près des camions d'aide alimentaires et des chars israéliens, lors dumassacre de la farine.
Le au matin, unconvoi humanitaire de30 camions affrété sans aucun dialogue avec lesagences des Nations unies arrive par le boulevard côtier dans la ville de Gaza au nord du territoire. Ce convoi est déjà attendu par des milliers de civils poussés par la faim, d'autant que certains camions d'aidesont pillés dès leur passage àRafah.France 24 rapporte que des tirs israéliens sur une foule affamée et une vaste bousculade pendant une distribution d'aide, ont alors fait plus de118 morts selon le ministère de la Santé de Gaza, évènement appelémassacre de la farine[415]. L'armée israélienne évoque des tirs limités par des soldats menacés, une bousculade et aussi des personnes renversées par les camions. Cet événement suscite une vague de critiques à l'égard d'Israël, d'autant que selon l'agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire — qui reprend les chiffres du ministère de la santé de Gaza —,« le risque de mort par famine ne cesse d'augmenter »[416],[417],[418].
Fin et début, plus de 20 largages humanitaires sont effectués en coordination avec l'armée israélienne, par la France, lesÉmirats arabes unis, l'Égypte, les États-Unis et la Jordanie, mais l'aide fournie est insuffisante pour répondre aux besoins du grand nombre de personnes dans la région. Les États-Unis particulièrement affirment avoir largué 36 000 rations alimentaires dans le nord de la bande de Gaza le, en coordination avec la Jordanie[419] après leur premier largage du[420].
Le président américainJoe Biden annonce aussi dans sondiscours sur l'état de l'Union du son intention, à cause de l'insuffisance de l'aide par voie terrestre, de faire construire avec d'autres pays un port artificiel devant Gaza mais cela pourrait prendre jusqu'à deux mois[421]. Avec leur abstention au sujet d'une résolution du Conseil de sécurité qui« exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable, exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages »[422] et surtout après le bombardement tragique de personnel humanitaire[423] le, les États-Unis infléchissent leur politique vis-à-vis d'Israël, conditionnent leur soutien à des mesures immédiates pour protéger les civils palestiniens à Gaza etappellent à un cessez-le-feu immédiat[424].
L'armée israélienne favorise le pillage de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, en s'en prenant notamment aux forces depolice palestiniennes qui tentent de le combattre, affirment 29 ONG dans un rapport commun en[412]. Le quotidien israélienHaaretz relève également que « l'armée israélienne permet aux gangs de Gaza de piller les camions d'aide et d'extorquer des frais de protection aux chauffeurs »[412]. Ces gangs sont souvent liés à des criminels notoires ou à des familles influentes du sud de Gaza opposées au Hamas. Ils sont localisés dans la partie est deRafah, près de la frontière israélienne, dans des zones que les Palestiniens ne peuvent normalement pas approcher sans être tués par l'armée. Les troupes israéliennes n'interviennent pas lorsque des convois humanitaires sont attaqués près de leurs positions. Elles attaquent en revanche lapolice palestinienne lorsque celle-ci tente d'empêcher les détournements[425]. D'autre part, les autorités israéliennes imposent aux organisations humanitaires des contraintes qui les exposent encore plus aux gangs. Les chargements doivent être placés sur des camions à plateau, ce qui permet aux pilleurs de sélectionner leurs prises. Dans le sud de l'enclave, « les autorités n'ouvrent qu'une seule route depuis Kerem Shalom, nous envoyant droit sur les pilleurs », souligne la responsable des urgences à Gaza pourMédecins sans frontières[425]. Le Hamas a créé une force appelée “Flèche” pour cibler les pilleurs à l'intérieur des villes mais celle-ci ne peut pas intervenir près des zones frontalières ou ont généralement lieu les détournements[425]. Des frappes israéliennes sur des convois humanitaires font au moins douze morts et une trentaine de blessés le[426].
Un cessez-le-feu de quelques jours en février 2025 entre Israël et le Hamas, pour que se déploie la campagne de vaccination contre lapoliomyélite, permet auProgramme alimentaire mondial (PAM) d'apporter plus du double de la moyenne mensuelle de nourriture qu'il livrait auparavant et de quintupler le nombre de boulangeries ouvertes dans la bande de Gaza[428].
Le mois suivant, 12 dirigeants d'organisations humanitaires signent une déclaration sur le fait que les systèmes d'aides étaient en danger d’effondrement[429]. Après avoir bloqué l'importation de toute nourriture, médicaments et carburant pendant deux mois et demi, Israël autorise une entrée limitée en. La directrice du Programme alimentaire mondial,Cindy McCain déclare qu'environ100 camions par jour accèdent à la bande de Gaza, alors que pendant le cessez-le-feu le nombre était de600 camions[430].
Les distributions des rares nourritures autorisées à entrer à Gaza, en partie confiées par Israël à des sociétés privées, donnent lieu à des fusillades quotidiennes sur les Palestiniens par l'armée israélienne. LeHaut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU déplore ainsi la mort, en deux mois, de plus de 1 000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire[432].
Le, l'Organisation des Nations unies déclare officiellement l'état de famine à Gaza — plus précisément dans legouvernorat de Gaza (qui représente 20 % du territoire), tandis qu'elle menace dans ceux deDeir el-Balah et deKhan Younès« d'ici fin »[310]. Selon Tom Fletcher, responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, cette famine aurait pu être« évitée si on nous l'avait permis. Pourtant, la nourriture s'accumule aux frontières en raison de l'obstruction systématique d'Israël »[311].
Carte des destructions en février 2025.Le quartier deRimal, dans la ville de Gaza, après un bombardement israélien le, au troisième jour du conflit.
Au, des images provenant du satelliteSentinel-1 et autres données disponibles permettent d'estimer qu'environ 29 000 bâtiments soit 11 % du parc immobilier de la bande de Gaza ont été endommagés par les combats[369].
Le, Balakrishnan Rajagopal, expert à l'ONU, dénonce lescrimes de guerre commis par Israël en détruisant près de 45 % des unités d'habitation et d'infrastructures de la bande de Gaza mais souligne également que les logements civils en Israël ne sont évidemment pas non plus des cibles militaires, avertissant que les tirs aveugles et continus de roquettes du Hamas depuis Gaza et ailleurs constituent également un crime de guerre[203]. Le, laBBC parle de près de 50 % des habitations qui sont soit détruites soit endommagées par près de 10 000 obus ou missiles[435]. Les quartiers les plus touchés sont ceux de la zone Nord évacués notammentBeit Hanoun ainsi que les quartiers côtiers de la ville de Gaza avec cependant des bombardements plus sporadiques dans la partie sud àKhan Younès ou àRafah[435].
Le, l'ONU estime à 45 000 habitations complètement détruites et 234 000 partiellement endommagées, représentant entre 26 et 34 % de l'ensemble des immeubles de la bande de Gaza, chiffre qui monte à entre 52 et 65 % pour le nord de Gaza[436]. Le, l'ONU estime que plus de la moitié des habitations de la bande de Gaza sont détruites ou endommagées[437]. Le même jour, une autre estimation de l'ONU par imagerie satellitaire est publiée qui estime qu'au 18 % des habitations sont détruites ou endommagées[438].
LaGrande Mosquée de Gaza (photo de 2015), datant de l'époque médiévale, a été presque entièrement détruite lors d'un bombardement israélien en 2023.
En, laBanque mondiale estime par l'imagerie satellite que 45 % des habitations sont détruites complètement, et ce taux atteint 60 % en prenant en compte les bâtiments grandement endommagés[441]. Également, la moitié des cimetières gazaouis sont endommagés intentionnellement, ce qui constituerait une atteinte audroit international[442].
Les militaires israéliens documentent eux-mêmes leurs exactions lorsqu'ils transmettent des vidéos et photographies sur des réseaux sociaux, dont deshumiliations, duvandalisme, montrant un sentiment d'impunité de leur part[443].
En, les forces armées israéliennes commencent à mettre en place unezone tampon d'un kilomètre le long de sa frontière avec Gaza, en détruisant les bâtiments s'y trouvant. Dans le même temps, une route Est-Ouest est construite au sud de la ville deGaza pour créer lecorridor de Netzarim, dans le but de couper celle-ci du reste de labande de Gaza[444].
En, une évaluation des Nations unies estime que la reconstruction de Gaza pourrait coûter entre 40 et50 milliards de dollars et prendre jusqu'à15 ans. La gestion des débris, estimés à près de40 millions de tonnes, nécessiterait d'immenses sites d'enfouissement. Selon l'évaluation, la dévastation a également modifié le paysage, endommagé les infrastructures essentielles et causé de nombreux risques liés aux munitions non explosées[445].
En, une analyse d'image satellite montre que 44 % des bâtiments dugouvernorat de Rafah ont été endommagés ou détruits, notamment le long ducorridor de Philadelphie où des quartiers entiers ont été ruinés entre et, pour créer une zone tampon, comme le village deAl Qarya as Suwaydiya[446].
En, une étude satellitaire confirme une estimation de 59 % des bâtiments de l'ensemble de bande de Gaza détruits ou endommagés, allant de 47 % pourRafah à 74 % pour la ville deGaza. Ces dommages ont eu lieu principalement entre et fin. Ces destructions ayant eu lieu d'abord au nord de Gaza entre et, puis dans les zones autour deDeir el-Balah etKhan Younès entre et fin alors que les destructions autour de Rafah se sont plus étalées dans le temps jusqu'en septembre 2024[447],[448].
Vue aérienne deRafah, en partie rasée par l'armée israélienne, le.Bulldozer blindé de l'armée israélienne rasant une maison palestinienne.
Depuis le début d'invasion terrestre, des centaines de bulldozers et d'excavateurs israéliens opèrent dans l'enclave palestinienne pour le compte de l'armée israélienne afin de raser des habitations. Devant l'ampleur de la tâche, Tsahal est obligé de faire appel à des travailleurs civils pour conduire les engins[449]. Les recrues sont payés au nombre de maisons rasées par jour[450]. Pour laBBC, depuis, « des villes et des banlieues entières, abritant autrefois des dizaines de milliers de personnes, ont été rasées », principalement dans le nord et le sud de l'enclave[449]. La ville deKhuza'a est ainsi rasée[451] et des quartiers de Rafah sont complètements détruits[452].
L'armée israélienne mène aussi des frappes sur les bulldozers palestiniens, chargés de déblayer les décombres pour permettre un minimum de circulation et de secourir les personnes coincées sous les gravats après des frappes. En, les destructions causées par les bombardements ont provoqué l’accumulation de plus de50 millions de tonnes de débris, dont moins de 1 % a été dégagé[453].
En, l'ONU considère que 92% des bâtiments résidentiels ont été détruits ou endommagés[454].
Le, un premier bilan côté israélien monte à700 morts[463]. Sur le site dufestival de musique Nova de Réïm attaqué par le Hamas, au moins260 corps sont découverts[464]. Beaucoup de festivaliers y ont été brûlés ; plusieurs femmes ont étéviolées d'après les témoignages concordants et les enquêtes[465], ont subi destortures, ont étémutilées et certaines exécutées tandis que d'autres ont étéemmenées de force dans la bande de Gaza[466],[465]. L'état de nombreux corps de civils rend très difficile leur identification[465]. En, le bilan passe à 1 160 morts[133].
Le, l'autorité sanitaire dénombre 2 156 blessés admis dans les hôpitaux israéliens[467] ; le, ce nombre monte à 2 700[118], le lendemain à près de 3 400[468] et le à 4 834 blessés[469]. Les citoyensisraéliens sont appelés àdonner leur sang[470].
Avec 1 160 morts[133], en majorité des civils – l'armée israélienne déclarant la perte d'au moins169 soldats israéliens dans les premiers combats contre le Hamas[118], c'est l'attaque la plus meurtrière sur Israël en75 ans : le nombre de morts en trois jours dépasse celui des vingt dernières années pour l'État hébreu[471],[472].
Outre les victimes des localités détruites, les Israéliens estiment le que 200 000 personnes ont dûse déplacer du sud ou du nord d'Israël vers le centre du pays, spontanément ou à la demande des autorités, de façon à éviter que des civils israéliens se trouvent dans de potentielles zones d'affrontement.
Un mois après les attaques du Hamas, le ministère des affaires étrangères israélien revoit à la baisse le nombre de 1 160 morts israéliens et étrangers initialement déclaré où figuraient en fait quelque 200 combattants palestiniens parmi les corps trouvés sur son sol après le et il indique qu'il est parvenu à identifier précisément843 victimes civiles parmi ces 1 160 victimes israéliennes et étrangères[203],[133].
SelonAbou Obaïda desbrigades Izz al-Din al-Qassam, il y aurait200 otages détenus par son organisation dans la bande de Gaza et une cinquante d'autres entre les mains d'autres factions palestiniennes, détenus dans d'autres endroits. Les familles de199 personnes sont informées le par Tsahal que leurs proches font partie des captifs retenus dans la bande de Gaza à la suite de leur enlèvement au cours des attaques du Hamas du. Le,242 personnes s'avèrent otages des membres du Hamas, parmi lesquels 32 sont des enfants[158],[473]. Des personnes de diverses nationalités sont prises en otages. Elles sont transportées à motos, en voitures ou en camionnettes à Gaza[474],[463].
Le, la première annonce du Hamas et du Jihad islamique palestinien indique que ces otages pris en Israël serviront de monnaie échange ultérieure contre des prisonniers palestiniens d'Israël[331],[475]. Le, le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens en cas de bombardements sanspréavis sur Gaza[476],[477] :« Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l'exécution d'un des otages civils. ». Deux jours plus tard, le Hamas menace de les exécuter[476],[477]. Ensuite, le codirigeant du HamasMoussa Abou Marzouk indique au magazine françaisComplément d'enquête que « les civils seront relâchés sans aucun doute » mais que « ces gens-là nous combattaient en tant qu'Israéliens… (devenus après leur capture) Français, Américains, Anglais, ou Allemands… et nous avons besoin de temps avant de vérifier tout cela »[478].
Affiches et posters en plusieurs langues affichés à Kirya (Israël).
Parmi ces 240 otages prisonniers du Hamas et du Jihad islamique palestinien, figurent des dizaines d'étrangers ou debinationaux, devant plutôt servir de boucliers humains[134].
Le, deux otages américaines sont libérées : une mère et sa fille de17 ans « pour des raisons humanitaires »[479]. Le, les deux premières otages israéliennes sont relâchées ; il s'agit de deux octogénaires[480]. Le, la caporale Ori Megidish, est libérée après trois semaines de captivité par Tsahal, guidé par leMossad, au cours de son intervention terrestre dans l'enclave palestinienne[481]. Cependant, le porte-parole du Hamas laisse entendre qu'elle aurait été détenue par un autre mouvement palestinien que le sien[482].
Le, treize otages israéliens sont libérés, en échange de la libération de 39prisonniers palestiniens, ayant lieu lors d'une trêve négociée de plusieurs jours[488]. Dix otagesthaïlandais et unPhilippin sont également libérés sans contrepartie ce même jour[489],[250]. Le, dix-sept otages, dont treize Israéliens[252]) figurant dans les accords du jour, en échange de 39 prisonniers palestiniens, sont libérés, ainsi que quatre Thaïlandais sans contrepartie. Pour le journal israélienHaaretz, le Hamas a provoqué un retard de dernière minute dans le but de recourir à la guerre psychologique contre Israël[490]. Le, quatorze Israéliens, sont libérés en échange de trente neuf prisonniers palestiniens. De plus, un otage israélo-russe est libéré par le Hamas à la demande du président russeVladimir Poutine ainsi que trois ressortissants thaïs, sans contrepartie. Au dernier jour de la trêve, onze otages israéliens dont trois jeunes franco-israéliens et six Thaïlandais sont libérés par le Hamas[253]. La trêve est prolongée jusqu'au 7 h (heure locale), le temps d'établir de nouvelles listes de personnes à libérer[254]. Le, un nouveau groupe d'otages israéliens et étrangers est libéré ; la moitié d'entre eux ont la double nationalité : unNéerlandais, troisAllemands et unAméricain[491]. En contrepartie, un groupe de trente prisonniers palestiniens sont aussi libérés[491]. En dehors du cadre des négociations entre le Hamas et Israël et de ces échanges, quatre otages thaïlandais et deuxRusses sont libérés[492]. Le deux nouvelles otages sont libérées à Gaza, après55 jours de captivité[493].
Le,18 pays dont des ressortissants sont retenus comme otages (les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Argentine, l'Autriche, le Brésil, la Bulgarie, le Canada, la Colombie, le Danemark, l'Espagne, la France, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Serbie et la Thaïlande) publient une déclaration demandant au Hamas la libération de tous les otages ce qui constituerait une étape dans la résolution de la crise. Le Hamas déclare ne pas céder à la pression internationale[494]. Selon le décompte de l'AFP, il resterait 129 otages, dont 34 sont considérés comme morts selon des responsables israéliens[495].
À la faveur d'une trêve de quatre jours entre Israël et le Hamas, négociée par leQatar, l'Égypte et d'autres puissances internationales, il est entendu d'échanger un otage civil (israélien, bi-national ou étranger) du contre troisprisonniers palestiniens détenus en Israël, soit environ 50 otages contre 150 prisonniers, entre le et le[488],[489].
Le[488], dix premiers otagesthaïlandais et unphilippin sont libérés après sept semaines de captivité, sans contrepartie, qui n'étaient initialement pas prévus dans l'accord conclu entre Israël et le Hamas[489],[249]. Un mois auparavant et sous l'égide de l'Iran, la Thaïlande avait envoyé une délégation composée exclusivement demusulmans thaïlandais pour rencontrer des représentants palestiniens du Hamas, àTéhéran, et leur rappeler que leur pays « traite bien les communautés musulmanes et leur offre de bonnes conditions de vie »[496] (voirIslam en Thaïlande).
Le lendemain, quatre autres Thaïlandais sont libérés indépendamment des accords internationaux et sans contrepartie. Quatre otages (femmes et enfants dont une Israélo-irlandaise âgée de9 ans) sont libérés tardivement dans la soirée[251].
Le, sont libérés un homme israélo-russe de25 ans[497] (à la demande du président russeVladimir Poutine[498] et grâce à son « soutien à la cause palestinienne »[499]), une Israélo-sud-africaine de62 ans et une fillette israélo-américaine devenue orpheline le[500]. De plus, trois travailleurs thaïlandais sont libérés sans contrepartie, ce même jour.
Le (dernier jour de la trêve), trois Franco-israéliens et six Thaïlandais sont libérés par le Hamas[501]. La trêve est prolongée de deux jours, jusqu'au[254].
Le, un nouveau groupe d'otages israéliens et étrangers est libéré composé de cinq mineurs et cinq femmes ; la moitié d'entre eux ont la double nationalité : unNéerlandais, troisAllemands et unAméricain[491]. En dehors du cadre des négociations entre le Hamas et Israël et de ces échanges, quatre otages thaïlandais et deux otages russes[492] sont aussi remis en liberté[491].
Le dernier jour de la trêve prolongée, après55 jours de captivité, deux nouvelles otages sont libérées à Gaza le[493].
À cette date, la trêve a permis la libération de105 personnes enlevées le dont 80 Israéliens, en échange de 240 prisonniers palestiniens[502].
Selon le Hamas, 70 otages sont morts à Gaza à cause des bombardements israéliens[503].
À la suite de la découverte par l'armée israélienne le des corps de six otagesexécutés peu avant par leurs ravisseurs, dans un tunnel de la bande de Gaza[504], le syndicatHistadrout appelle à unegrève générale le pour contraindre Benyamin Netanyahou à signer un accord permettant la libération des 97 otages sur 251 toujours détenus par le Hamas (dont 33 sont déclarés morts par Israël)[505].
Le, le nombre de soldats morts lors des opérations à Gaza dépasse le seuil symbolique des100 morts[506]. Le, l'armée israélienne annonce que 17 % des soldats israéliens morts à Gaza sont tués par leur propre armée[507],[508].
Le, Israël rapporte que279 soldats sont morts à Gaza[509].
Un enfant et un homme blessés reçoivent des soins sur le sol de l'Hôpital Al-Shifa dans la ville deGaza, le.
Le, le seuil de 30 000 Palestiniens morts a été franchi[510]. À titre de comparaison, le bilan s'élevait, le, à 25 490 Palestiniens tués[511] et 62 108 Palestiniens blessés dans la bande de Gaza depuis le, selon le ministère palestinien de la Santé du Hamas. Ainsi, explique CNN, 1 % de la population de Gaza d'avant-guerre a été anéantie en trois mois[512].300 personnes sont tuées chaque jour depuis le selon un bilan établi le par la BBC qui, comparant avec d'autres conflits récents dans le monde (en Syrie, en Irak, en Ukraine), juge ce chiffre extrêmement élevé[513].
Au, 34 904 Palestiniens sont tués dans la bande de Gaza, 78 514 sont blessés[396].
Le, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza donne un bilan de 44 235 morts et 104 638 blessés[514].
Au, l'UNICEF comptabilise plus de 51 000 morts palestiniens, dont au moins 15 000 enfants, et plus de 116 343 blessés, dont plus de 34 000 enfants[51].
Ces chiffres sont considérés comme probablement sous-évalués, étant donné que le ministère de la santé de Gaza comptabilise uniquement les personnes décédées dans les hôpitaux ; or des milliers de personnes voire des dizaines de milliers se trouvent sous les décombres, selonLibération ()[516]. En effet, au, plus de 10 000 personnes sont déclarées disparues dans la bande de Gaza[396].
Le, les chercheurs Rasha Khatib, Martin McKee et Salim Yusuf estiment, en se fondant sur des conflits comparables, qu'il n'est pas impossible que le nombre total de morts en lien avec le conflit à Gaza s'élève dans le futur ("in the coming months and years") à 186 000, soit l'équivalent de 7,9 % de la population totale de Gaza de 2022. Ce chiffre inclut, outre les décès recensés par le ministère de la Santé de Gaza, 10 000 corps qui pourraient être encore dans les décombres et les décès indirects liés aux maladies de la reproduction et à celles transmissibles ou non-transmissibles[23].
La revue médicale britanniqueThe Lancet estime, en janvier 2025, le nombre de morts à Gaza à au moins 64 260 morts au cours des 9 premiers mois du conflit[22], soit 40 % de plus que les bilans du ministère de la Santé de la bande de Gaza[517],[518].
À la suite d'une enquête, le journal britanniqueThe Guardian ainsi que le média israélien+972 rapportent que, selon des données de l'armée israélienne, le taux de mortalité civile, en mai 2025, s’élève à 83 %. Ce pourcentage figure parmi les plus élevés des conflits passés, selon leUppsala Conflict Data Program, et n’est dépassé que par legénocide des Tutsi au Rwanda, ainsi que par les beaucoup plus brefsbataille de Marioupol etmassacre de Srebrenica. Ce taux élevé de victimes civiles est régulièrement invoqué par des experts en génocide, des juristes et des défenseurs des droits humains pour qualifier le conflit à Gaza degénocide[519].
Chasseur-bombardierF-15 de l'armée israélienne, chargé de bombes américainesJDAM,.
La cause du nombre de morts exceptionnellement élevé est l'intensité inédite des bombardements israéliens, avec un nombre de bombes larguées par jour plus élevé qu'enIrak, enSyrie, enUkraine ou pendant laSeconde Guerre mondiale[520]. Les experts affirment n'avoir jamais observé une si forte intensité dans les bombardements[520]. Ainsi, l'armée israélienne a largué 1 000 bombes par jour en moyenne pendant la première semaine d'opérations militaires, 90% de ces bombes pesant entre 450 et 900 kg (entre1 000 et2 000 livres)[521]. À titre de comparaison,Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, lors duBlitz, a été frappée de 19 000 tonnes de bombes au total sur une durée de huit mois[520]. Les fragments de bombes identifiés à Gaza sont ceux de bombes de fabrication américaineJoint Direct Attack Munitions (JDAM) qui pèsent 450 et900 kilogrammes et « transforment la terre en liquide » selon Marc Garlasco, enquêteur sur les crimes de guerre à l'ONU ; ainsi que d'autres bombes de plus petit diamètre, selon Amnesty International[522]. Ont été également trouvés à Gaza des fragments de bombesSPICE(en) (Smart, Precise Impact, Cost-Effective : kit permettant d'ajouter un système de guidage de précision sur une bombe) de 900 kg (2 000 livres)[522].
Une proportion importante des victimes est des enfants : près de la moitié de la population du territoire a moins de18 ans en 2022, selon le ministère de la Santé de Gaza[513]. Selon CNN, 41 % des personnes tuées sont des enfants[526]. Le nombre d'enfants tués entre le et (4 100 enfants tués selon le ministre de Santé de Gaza) dépasse déjà, en un mois, le nombre d'enfants tués chaque année dans des guerres depuis 2019[526]. À titre de comparaison, durant laguerre en Ukraine,477 enfants ont été tués en 2022 ;83 enfants ont été tués en 2023 dans un décompte arrêté au[526]. Les amputations sont plus nombreuses chez les enfants de Gaza que nulle part ailleurs dans le monde, selonThe Guardian[527]. Le 19 septembre 2025, le général Herzi Halevi, chef d'état-major jusqu'à sa démission en mars 2025, déclare que plus de 10 % des 2,2 millions d’habitants de Gaza avaient été tués ou blessés[515].
Le bilan humain est le plus meurtrier depuis des décennies au cours duconflit israélo-palestinien ; il s'établit fin « alors qu'Israël continue de faire pression pour la destruction totale du Hamas », que les combats ne semblent pas devoir s'achever prochainement, le Hamas retenant toujours des otages et le Premier ministre israélien rejetant la solution de deux États, selonThe Week[528].
Des familles entières ayant été tuées à Gaza. LeFinancial Times rapporte que la perte de grands groupes familiaux « détruit le tissu social de Gaza »[529].The New York Times a déclaré : « Des arbres généalogiques ont été démembrés et des branches entières effacées »[530]. Le, le nombre de familles entièrement tuées s'élevait à 825[531].
Drone miliaire israélienIAI Heron, utilisé pour surveiller, cibler et bombarder des bâtiments ou des individus[534].
Selon la plateformeForbidden Stories, entre le et, 108 journalistes — pour la plupart gazaouis puisque les journalistes étrangers sont interdits par le gouvernement israélien — sont tués par des actions de l'armée israélienne. Pour une part importante d'entre eux, les journalistes auraient été repérés portant un gilet marqué « Press » par des drones ou autres armes de précisions, impliquant que ces morts n'étaient pas accidentelles[535].
Au mois d', ce sont au total210 journalistes qui ont été tués[459], et 232 au selon le journal libanaisL'Orient-Le Jour[460].
De son côté, l’armée israélienne dément avoir ciblé volontairement des journalistes et allègue que« la plupart des cas mentionnés sont des militants tués durant des activités militaires, mais recensés comme journalistes »[536],[537]. Toutefois, leComité pour la protection des journalistes dénonce la « pratique récurrente d’Israël consistant à accuser des journalistes de terrorisme sans fournir de preuves crédibles »[459]. Une unité durenseignement militaire israélien, surnommée « cellule de légitimation », s'occupe même de rassembler des dossiers visant à établir des liens entre des journalistes palestiniens et le Hamas, dans le but de dénigrer leurs activités journalistiques et justifier leurs assassinats[538],[539].
Reporters sans frontières dénonce la « volonté claire d’Israël d’imposer un black-out médiatique sur Gaza » en tuant les journalistes. Selon un rapport de l’université Brown (États-Unis), le nombre de journalistes tués en dix-huit mois à Gaza excède le total de ceux qui ont péri durant les deux guerres mondiales et cinq autres conflits majeurs[459].
Selon leministère de la Santé de l'Autorité palestinienne, le, 300 Palestiniens sont morts depuis le lors d'affrontements avec les soldats israéliens et dans certains cas avec des colons enCisjordanie[27]. En, le nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne ou des colons en Cisjordanie est de plus de 700[541]. En, le nombre de Palestiniens tués est de 950[461], dont plus de200 enfants selon l'UNICEF[462].
Libération note que la« presse israélienne, de même que l’ONU, a longtemps jugé plutôt fiables les bilans établis » par le ministère palestinien de la Santé parce que lors des conflits précédents « des vérifications indépendantes (par l'ONU ou par d'autres ONG) continuaient de corroborer peu ou prou les chiffres du ministère palestinien », mais que« la polémique sur l’explosion à l'hôpital Al-Ahli Arabi atténue leur crédit » et que l'antenne gazaouie du ministère palestinien de la Santé —de facto sous la coupe du Hamas — ne fait dans ses bilans aucune distinction entre les combattants du Hamas et les civils ; elle comptabilise également comme victimes des frappes israéliennes celles des tirs défaillants de roquette venant du Hamas[543]. Au sujet du nombre d'enfants morts qui serait100 fois plus élevé coté palestinien qu'israélien (3 400 contre 30 au 31 octobre), même en prenant les réserves précédentes, pour les jeunes enfants, cela « ne fait aucune différence »[544].
PourFrance Inter, lebrouillard de guerre, les communications avec Gaza souvent coupées, l'absence de journalistes étrangers et la difficulté pour les journalistes locaux d'accomplir leur travail et parfois tués, laguerre de l'information à laquelle se livrent Israël et le Hamas doit inciter à la prudence[545].
LaMaison-Blanche et Israël remettent en question lesstatistiques selon eux invérifiables[546] car publiées par les autorités sanitaires de Gaza, contrôlées par le Hamas alors qu'elles sont jugées fiables voire sous-estimées par l'ONU[547],[548].
PourLe Monde, cette controverse est« très politique ». À la suite des« accusations de manipulation lancées par la Maison Blanche », le ministère de la Santé de Gaza a publié le une liste nominative de près de 7 000 morts depuis le. Le quotidien note que« le contraste est saisissant entre la mise à distance de ces morts civiles et l'empathie sincère des responsables américains pour les victimes israéliennes de l'attaque du Hamas »[548].
Inversement, le nombre de morts déclarés, entre 30 000 et 35 000 début, est aussi considéré comme sous-évalué, car à la suite de l'effondrement de l'état civil du Hamas, qui ne contrôle plus de fait la totalité de la bande de Gaza, et déjà manquant de fiabilité, il n'y a plus de moyen fiable de recenser les victimes, notamment celles des bombardements, enfouies sous les décombres et non dégagées. Par extrapolation, l'ancien officier françaisGuillaume Ancel évoque plutôt entre 60 000 et 70 000 morts[549].
Comparaison avec le nombre de morts dans d'autres conflits récents
Dépouilles de Palestiniens tués par les bombardements israéliens, morgue de l'hôpital deDeir el-Balah,.
La moyenne de300 personnes tuées par jour à Gaza entre le et fin est extrêmement élevée par rapport à d'autres conflits récents selon Emily Tripp, directrice d'Airwars, ONG qui comptabilise les morts civiles dans les guerres depuis 2014[513]. Il s'agit même du taux de morts quotidiens le plus élevé de tous les conflits majeurs duXXIe siècle d'aprèsOxfam[550],[551].
Lors de labataille de Mossoul (2016-2017) en Irak,40 civils par jour ont été tués, soit au total entre 9 000 et 11 000 civils morts au cours des combats qui ont duré9 mois selon des chiffres fournis parAssociated Press[513]. La population deMossoul était de près de deux millions d'habitants en 2014[513]. Cette bataille a opposé les forces irakiennes et l'aviation américaine à l'État islamique[513].
L'historienJean-Pierre Filiu note, en, que les plus de 51 000 morts palestiniens, dont plus de 15 000 enfants, directement dus à la guerre correspondrait à 1,7 million de tués, dont un demi-million d'enfants, à l’échelle de la population française[552].
Il n'existe« aucun chiffre fiable » sur la proportion de civils et de combattants tués à Gaza, selon des responsables du projetIraq Body Count, qui recense le nombre de morts dans laguerre d'Irak[513]. Le, l'armée israélienne affirme avoir dénombré « environ 1 500 corps » de combattants du Hamas sur le territoire d'Israël[553], toutefois, en, elle reconnaît« ne pas disposer de chiffre exact sur le nombre de terroristes du Hamas tués »[513].
Selon des dirigeants israéliens, deux civils palestiniens avaient été tués pour un combattant du Hamas[513] – soit une proportion de 66,6 % de civils tués.
L'universitaire Michael Spagat auteur de plusieurs études sur les problèmes liés au décompte des morts dans les guerres déclare fin qu'il« ne serait pas du tout surpris si environ 80 % des personnes tuées étaient des civils »[513]. Il souligne le fait que la proportion publiée par des dirigeants israéliens est invérifiable, et communiquée sans indication sur les moyens de mesurer un tel ratio[513].
Lorsque desarmes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, en moyenne 90 % des victimes sont des civils, selon le groupe de recherche et de défenseAction on Armed Violence(en) qui a étudié les conflits récents entre 2011 et 2021[513]. 29 000 bombes israéliennes sont tombées sur Gaza entre le et la mi-, dont 40 à 45 % debombes non guidées[513]. Or ce type de bombes peut manquer l'objectif jusqu'à30 mètres[513].
Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, 70 % des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants ; pour les 30% d'hommes tués, le ministère de la Santé ne distingue pas les civils et les combattants[513]. Cependant, cette proportion est finalement jugée non fiable par leBureau de la coordination des affaires humanitaires qui, début, décide d'utiliser uniquement la proportion parmi les victimes totalement identifiées, alors ramenée à 52 %, tout en reconnaissant l'absence de vérification indépendante du Hamas[554],[555],[556]. En, le gouvernement israélien annonce « la mort de 14 000 terroristes et de probablement 16 000 civils ». Le, le ministère de la santé du Hamas publie les noms de 34 344 Palestiniens victimes des bombardements et qui ont été identifiés, classés par âge, de zéro à101 ans sur 649 pages. 11 355 ont moins de18 ans. 7 613 personnes en plus de cette liste n’ont pas été identifiées[557]. En, un rapport duHaut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme situe à 70 % la proportion d'enfants et de femmes parmi les personnes tuées dans la bande de Gaza pour la période allant de à[52].
Déplacés palestiniens retournant vers la ville de Gaza et le nord de l'enclave par larue Al-Rashid, le.Vue aérienne du camp dedéplacés d'al-Mawasi le. Près de 90 % des habitants de l’enclave ont été déplacés de force, souvent à plusieurs reprises[558].
1,9 million de personnes sontdéplacées, contraintes de quitter le nord de la bande de Gaza, et acculées dans le sud àRafah, depuis[559]. Cette situation perdure en. La chronologie s'établit de la manière suivante : selon l'Organisation des Nations unies, au, plus de 123 538 Palestiniensont été déplacés dans la bande de Gaza pour s'éloigner des zones bombardées par Israël[435]. Ce nombre monte à 423 378 au, veille de l'ordre d'évacuation donné par l'armée israélienne[435].
Au et malgré le rejet par le Hamas de l'évacuation du nord de Gaza[560], l'OMS estime que le nombre de personnes déplacées à Gaza pourrait atteindre le million[561]. Le, le bilan se monte à 1 500 000 personnes déplacées[191]. Le, l'ONU estime à 1,9 million de personnes déplacées dans la bande de Gaza, soit 85 % de la population[562].
Environ 100 000 Gazaouis se sont réfugiés en Égypte depuis le début de la guerre selonOrient XXI[563].
Entre le et le, 18 Palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes[565].
De nombreuses vidéos montrent des Palestiniens, dont de nombreux civils, arrêtés et déshabillés en pleine rue à Gaza, pratiques humiliantes, dégradantes et interdites par le droit international. Israël invoque des raisons de sécurité pour justifier ces pratiques[566],[567].
Des Palestiniens capturés par Israël sont déshabillés, attachés, les yeux bandés avant d'être empilés dans des camions pour être envoyés dans des camps au milieu du désert. Les personnes enfermées n'y ont pas le droit de parler ou de bouger. Certaines personnes y sont attachées à des lits, sans vêtement, nourries par une paille. Parfois, elles sont attachées dans des positions volontairement stressantes ou douloureuses[565].
Le personnel médical y est sous qualifié. Des témoignages de celui-ci expliquent que des blessures causées par l'utilisation constante de menottes ne sont pas traitées correctement. Les personnes capturées vivent avec l'odeur des blessures qui pourrissent. Au moins une de ses personnes a été amputée à cause de la négligence de blessures dues au port prolongé de menottes. Beaucoup de patients qui y subissent des actes médicaux ne sont pas anesthésiés[565].
Le, une enquête des médias+972 et duGuardian révèle que plus de 75 % des personnesemprisonnées par l’armée israélienne durant la guerre de Gaza depuis 2023, sont descivils et non des combattants[568],[569].
En un an de guerre, les États-Unis ont dépensé23 milliards de dollars en aide militaire à Israël. Ce nombre n'inclut pas les dépenses liées à la centaine de livraisons militaires à Israël que l'administration de Joe Biden a réalisées en fractionnant les cessions pour contourner l'obligation légale d'une approbation par le Congrès. En outre, Joe Biden a proposé en une aide additionnelle de20 milliards de dollars en armement sur les années à venir, en plus des aides existantes et programmées, ce qui doit d'abord être validé par le Congrès[575].
Selon le gouvernement israélien les États-Unis ont envoyé 800 avions et 140 navires chargés d’équipements militaires à Israël entre le début de la guerre et. Ces équipements militaires comprennent « des véhicules blindés, des munitions, des équipements de protection individuelle et des équipements médicaux », précise l'État israélien, selon lequel ces livraisons sont un « un élément important » permettant à l’armée israélienne de poursuivre ses opérations, « à la fois pour atteindre les objectifs de la guerre et pour améliorer l’état de préparation et les stocks »[576]. L'implication et lesoutien constant des États-Unis dans ce conflit amène certains analystes à parler de « guerre israélo-américaine contre Gaza »[577].
Le président des États-Unis autorise le la vente à Israël de 14 000 obus pour les chars en contournant un vote au Congrès. Selon leWashington Post, cette livraison d'armes « pourrait enfreindre les propres règles de l'administration Biden sur la fourniture d'armements à des États étrangers qui stipulent que de tels transferts ne doivent pas avoir lieu si le gouvernement des États-Unis estime qu'il existe un risque « probable » de violations dudroit international »[578]. Fin, les autorités des États-Unis décident la vente à Israël de munitions d'artillerie (obus de 155 mm et autres matériels) pour la somme de 147,5 millions de dollars[579], toujours sans passer par le Congrès[580].
En, à l'approche de l'offensive sur la ville deRafah, le gouvernement américain autorise le transfert pour plusieurs milliards de dollars de bombes et d'avions de combat vers Israël. Les livraisons comprennent notamment des milliers debombes Mark 84[581].
Le chancelier allemandOlaf Scholz reçu à Tel Aviv par le président israélienIsaac Herzog, le.
L'Allemagne est le deuxième fournisseurs d'armes lourdes à Israël après les États-Unis[582]. Elle a livré pour 326,5 millions d’euros (353,7 millions de dollars) d’équipements et d’armes à Israël en 2023[583]. En, des données du ministère allemand des Affaires étrangères montrent que 100 millions de dollars d’exportations militaires ont été autorisés au cours des trois mois précédents[584]. Entre et, l’Allemagne a vendu pour 94 millions d’euros d’armements à Israël[585].
En, le gouvernement allemand annonce la suspension des exportations d’armes destinées à être utilisées à Gaza par Israël[586],[587]. Toutefois, les liens industriels entre les fabricants d’armes allemands et l’armée israélienne devraient perdurer, et la majeure partie des échanges d’armement demeure inchangée[582].
Le,Emmanuel Macron déclare avoir stoppé le flux d'armes françaises vers Israël[590],[591],[592]. Toutefois, de nombreux médias et associations accuse la France de continuer à livrer des composants entrant dans la fabrication d'armes comme des bombes, grenades, torpilles, mines et missiles, ou encore des lance-roquettes ou fusils militaires[593].
Le Royaume-Uni a participé activement à la guerre contre Gaza, en réalisant au moins 518 vols de renseignement à partir de labase d'Akrotiri, dès décembre 2023, soit plus d'un par jour. Les avions sont des Shadow R1 du14e Squadron, surnommé l'escadrille desCroisés. Le gouvernement britannique affirme qu'ils sont destinés à retrouver les otages, mais refuse régulièrement de répondre aux demandes de détails des parlementaires[594]. La compagnie privée Gama Aviation a également fourni un soutien technique à ces opérations[595].
L'Espagne est l'un des pays européens les plus avancés dans le soutien au peuple palestinien. En septembre 2025, le premier ministre espagnol,Pedro Sanchez annonce plusieurs mesures destinées à mettre fin au« génocide à Gaza »[596].
L'édition 2025 du tour d'Espagne (en espagnolLa Vuelta), est perturbé plusieurs fois par des manifestants pro-palestiniens s'opposant à la participation de l'équipeIsrael-Premier Tech[597]. Lors de la dernière étape, les manifestants obligent même le tour à s'arrêter définitivement à 56 kilomètres de l'arrivée[598]. L'équipe cycliste israélienne avait déjà supprimé de son maillot toute mention d’« Israël »[599].
Fin Août 2025, le ministre des affaires étrangères néerlandais,Caspar Veldkamp démissionne en raison du soutien inconditionnelle de son gouvernement pour Israël. Il demandait la levée du blocus totale de Gaza et souhaitait une révision de l'accord commerciale Europe-Israël[600]
LaCour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire de l'ONU, peutqualifier en droit ces types de crimes. Elle a unecompétence universelle sur les différends entre États, mais n'est pas compétente pour juger des individus ayant commis des crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocides.
Des enquêtes sur les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, les crimes de génocide peuvent être conduites par laCour pénale internationale (CPI), juridiction internationale indépendante[605], qui juge des individus, non des États, à la différence de la Cour internationale de justice[606]. Israël ne reconnaît pas l'autorité de la Cour pénale internationale ; la Palestine, en revanche, est devenue membre de la Cour pénale internationale en 2015[606]. Ainsi la Cour pénale internationale ne peut pas juger une personnalité israélienne (mais seulement émettre un mandat d'arrêt contre elle), un procès dans le cadre de la CPI ne pouvant se tenir en l'absence de l'accusé[606].
À la mi-, cinq États saisissent la Cour pénale internationale pour lui demander une enquête sur la situation dans l'État de Palestine, les crimes présumés commis pendant la guerre de 2023 faisant partie du mandat du procureur de la Cour,Karim Khan, de même que lacolonisation desterritoires palestiniens[607]. Toutefois, Israël ne reconnaissant pas l'autorité de la Cour pénale internationale, à laquelle il n'a pas adhéré, la Cour ne peut mener d'investigation dans ce pays. Selon des experts juridiques, aussi bien le Hamas qu'Israël pourraient être accusés de crimes de guerre[608]. La saisine de la Cour est le fait de l'Afrique du Sud, de la Bolivie, du Bangladesh, des Comores et de Djibouti.
Pour plusieurs spécialistes de droit international, commeNeve Gordon, ou Marco Sassoli, les diverses agressions subies par Israël le constituent un« crime de guerre »[603], du fait que des populations civiles ont été prises pour cibles[609]. Pourl'avocat Yaacov Garson, spécialisé en droit international, il s'agit de « crimes contre l'humanité et pas de crimes de guerre » car dans le droit international, le crime de guerre représente un « dérapage » lors d'une guerre entre deux armées régulières de deuxÉtats souverains[source insuffisante], alors que le crime contre l'humanité se caractérise par le fait que« les civils sont visés à dessein et en amont »[610]. Des familles de victimes franco-israéliennes ont ainsi déposé plainte auprès duparquet national antiterroriste pour crimes contre l'humanité contre le Hamas[610].
Jean-Louis Margolin qualifie l'attaque du par le Hamas de crime de guerre, en raison de l'utilisation de civils, palestiniens ou étrangers, comme boucliers humains ; du détournement des structures médicales protégées au profit de son effort de guerre ; et de la prise d'otages[611]. Il juge aussi qu'il s'agit de crime contre l'humanité du fait de la préméditation, du ciblage et de l'étendue de l'attaque[611].
SelonJacques Semelin le Hamas« professe l'intention de détruire Israël » dans sacharte de 2017. L'objectif de l'action du « relève d'une intention génocidaire »[612].Georges Bensoussan affirme aussi :« Il s'agit d'éradiquer toute présence juive de la mer au Jourdain, donc de détruire l'État d'Israël. C'est en ce sens que ce qui s'est passé le et le programme lui-même du Hamas est un programme de type génocidaire »[613].
PourSerge Sur, professeur de droit international public, l'attaque du est « une attaqueterroriste au sens dudroit international »[614]. LaCour pénale internationale n'est pas compétente pour juger des actes terroristes (elle l'est uniquement pour les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocides)[614]. En revanche des pays comme la France, dont des ressortissants ont été victimes de l'attaque, peuvent engager une procédure judiciaire[614].
Le, Human Rights Watch (HRW) publie un rapport qui relate les nombreux crimes notamment descrimes contre l'humanité perpétrés lors de l'attaque du7 octobre 2023. HRW dresse un inventaire sans appel :« Attaques délibérées et aveugles contre des civils et des biens civils, meurtres intentionnels de personnes détenues, traitements cruels et inhumains, violences sexuelles et sexistes, mutilations et vols de dépouilles, utilisation de boucliers humains. […] Des centaines » de crimes de guerre ont été commis par des groupes armés palestiniens. Le rapport incrimine non seulement leHamas mais aussi leJihad islamique palestinien[615].
Concernant Gaza, des experts indépendants mandatés par leConseil des droits de l'homme des Nations unies condamnent« la rétention des fournitures essentielles telles que la nourriture, l’eau, l’électricité et les médicaments », imposée par Israël. Ils ajoutent que« de telles actions vont précipiter une gravecrise humanitaire à Gaza, où la population est désormais exposée à un risque inéluctable defamine ». Ils déclarent, en outre, que« la famine intentionnelle est un crime contre l’humanité »[616].
PourKarim Khan, procureur de laCour pénale internationale, « empêcher l'accès de l'aide humanitaire peut constituer uncrime de la part d'Israël ». De plus, il indique que « les écoles, les hôpitaux et les mosquées » ne doivent pas être des cibles militaires. Dans le même temps, il demande la libération des otages détenus à Gaza[619].
Le rapporteur de l'ONU Balakrishnan Rajagopal qualifie le « ciblage volontaire de résidences » de crime de guerre ; selon lui, « tous les éléments disponibles » suggèrent qu'Israël cherche « volontairement » et « systématiquement » à maximiser la destruction de bâtiments civils, « rendant tout retour à la normale à Gaza extrêmement difficile, voire impossible, une fois que le conflit sera terminé »[621].
Neve Gordon, professeur de droit international, qualifie decrimes de guerre nombre d'actions menées par Israël à Gaza : « il y a, écrit-il, lechâtiment collectif par la privation d'eau et d'électricité, ledéplacement forcé des populations et ensuite le déclenchement de violences éruptives qui tuent des milliers de civils tout en détruisant les infrastructures dans la bande de Gaza »[622]. Il souligne le fait que l'armée israélienne a souvent été dispensée d'envoyer à la population civile gazaouie les avertissements qui doivent précéder en principe les attaques contre des bâtiments résidentiels – avertissements auxquels elle procédait encore avant le, pour se défendre juridiquement, même si le délai accordé aux civils était insuffisant »[622].
Le juristeSerge Sur considère lesbombardements indiscriminés pratiqués par Israël comme des violations du droit international humanitaire, qui exige une « réponse proportionnée à l'attaque »[614]. Il estime que l'armée israélienne devrait, dans le cadre du droit, « combattre au sol, et non en bombardant à distance, d'autant plus que le Hamas n'a pas d'aviation »[614]. Les délais insuffisants accordés à la population pour quitter une zone qui va être bombardée ; le blocage de l'aide humanitaire ; le blocage de l'approvisionnement en eau et en nourriture constituent d'autres violations claires du droit international[614].
Plusieurs experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies déclarent que le peuple palestinien « court un grave risque degénocide », le[623],[624].
Le, un groupe d'avocats, de juristes et de citoyens, mené parGilles Devers, estimant que les conditions sont réunies pour qualifier de « génocide » les massacres en cours à Gaza, déposent àLa Haye une plainte contre Israël et demande à laCour pénale internationale de mener des investigations[630].
Plusieurs personnalités israéliennes, dont le juriste spécialiste de droit international Michael Sfard, adressent une lettre au procureur général et au procureur de l'État d'Israël pour leur demander de prendre des mesures contre lesincitations au génocide ou d'autres actes contraires au droit international contre les habitants de Gaza de plus en plus nombreuses et normalisées dans les discours politiques israéliens[631]. Si les auteurs de la lettre datée de ne portent pas d'accusations de génocide contre Israël, les propos violents qu'ils citent font partie des éléments à charge retenus dans laprocédure ouverte par l'Afrique du Sud contre Israël en[631].
SelonJacques Semelin, si dans les termes employés par les autorités israéliennes, l'objectif déclaré est d'« éradiquer le Hamas » plutôt que la Palestine, dans les faits les opérations menées par Israël relèvent dunettoyage ethnique[612].
Le,Francesca Albanese, une rapporteuse de l'ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes degénocide » dans la bande de Gaza[632]. Le secrétaire général de l'ONU,Antonio Guterres apporte son soutien à l'UNRWA et rend hommage aux171 personnes de l'organisation tuées à Gaza,« le plus grand nombre de morts parmi le personnel de l’ONU dans notre histoire »[632].
Le, le haut-commissaire des Nations unies déclare que les Palestiniens arrêtés puis détenus par Israël dans le cadre de la guerre à Gaza, l’ont été en grande partie dans le secret et ont été soumis, dans certains cas, à un traitement s’apparentant à de la torture[633].
En, le rapport d'un comité spécial de l'ONU établit que les méthodes employées par Israël « correspondent aux caractéristiques d'ungénocide »[634].
Entre et, l'armée israélienne a largué plus de 25 000 tonnes d'explosifs sur la bande de Gaza, soit l'équivalent de deuxbombes nucléaires[635]. Les bombardements israéliens ont anéanti les services essentiels de la bande de Gaza, comme les systèmes vitaux d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'alimentation, et déclenché unecatastrophe environnementale avec des effets durables sur la santé des survivants. Les forces israéliennes ont par ailleurs fait obstruction à l'acheminement d'aide humanitaire, ignoré les appels de l'ONU et les ordonnances de laCour internationale de justice et délibérément organisé unefamine contre la population palestinienne, souligne le comité spécial de l'ONU[634].
Le, l'ONU dénonce une « guerre sans limite » après la découverte à Rafah d’une fosse commune contenant les corps de 15 secouristes tués par des frappes israéliennes[636]. Parmi eux se trouvent huit travailleurs duCroissant-Rouge, six membres de l'unité d'urgence de ladéfense civile de Gaza et un employé de l'UNRWA[637]. Les secouristes retrouvés étaient toujours en uniforme, avec leurs gants, à proximité de leurs ambulances, visiblement prises pour cible. Selon l'OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), une première équipe avait été frappée le. Les autres ont été visées dans les heures suivantes, alors qu'elles tentaient de secourir leurs collègues disparus[636]. Selon les Nations unies, depuis le début de la guerre en, une centaine de secouristes du Croissant-Rouge et de la défense civile, ainsi qu'au moins 1 060 professionnels de la santé ont été tués sous les bombardements ou par les tirs des forces israéliennes[637].
Une enquête du média israélien+972 publiée en juillet 2025 montre, à partir de plusieurs témoignages, que l'armée de l'air israélienne pratique les bombardements endouble frappe de manière habituelle, afin de s'assurer que les blessés ne sont secourus. Elle est pratiquée autant sur les membres du Hamas que sur les civils, hommes, femmes, enfants et vieillards. Après le premier bombardement, toute personne tentant de secourir les blessés, membre de services médicaux ou simple personne se trouvant sur place, est visée par drone ou avion bombardier. Cette pratique constitue uncrime de guerre[638],[639],[640].
Dès, plus d’une vingtaine de rapporteurs des Nations unies font part de leurs inquiétudes sur« un génocide en cours »[641]. Le, c'est laFédération internationale pour les droits humains qui publie un communiqué appelant à« arrêter le génocide en cours »[642],[643].
Le, l'Afrique du Sud lance unerequête auprès de laCour internationale de justice, pour dénoncer ce qu’elle estime être le caractère« génocidaire » de l’invasion israélienne à Gaza. Elle dénonce des« massacres » et une intention de« détruire » ce peuple. Elle indique également que« L'État israélien, y compris aux plus hauts niveaux, du président, du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens expriment une intention génocidaire ». SelonGideon Levy, journaliste et écrivain israélien,« Israël n'est pas entré en guerre pour commettre un génocide - cela ne fait aucun doute - mais il le commet dans la pratique »[644].
Le, 50 universitaires spécialistes de la Shoah et des études juives, demandent à l'institutYad Vashem de condamner les discours, explicites ou implicites, qui, en Israël, appellent au génocide à Gaza[645].
Le,Amos Goldberg, historien israélien spécialiste de la Shoah à l’Université hébraïque de Jérusalem, publie une analyse selon laquelle les actions d'Israël pendant la guerre à Gaza sont constitutives d'un génocide. Selon lui, le fait que ce qui se passe à Gaza ne ressemble pas à l'Holocauste ne signifie pas qu'il ne s'agit pas d'un génocide[652]. En, il affirme plus explicitement que « ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus ». Il dénonce également la « rhétorique génocidaire » qui domine en Israël, dans les médias, l’opinion publique et la sphère politique[653].
Le, une Commission d'enquête de l'ONU accuse Israël de« crimes de guerre et decrimes contre l’humanité » au cours des opérations militaires menées à Gaza depuis le notamment pour« extermination ». La Commission fait observer que« L’incitation directe et publique au génocide est un crime de droit international », elle fustige« une punition collective à l’encontre de la population civile ». Cette Commission accuse également leHamas de« crimes de guerre » commis en Israël[654].
En, le rapport d'un comité spécial de l'ONU établit que les méthodes employées par Israël « correspondent aux caractéristiques d'un génocide ». En particulier, le comité s'inquiète des « pertes civiles massives et les conditions imposées aux Palestiniens sur place mettant leur vie en danger intentionnellement ». Le rapport alerte également sur la campagne intensive debombardements israéliens qui a détruit les services essentiels et déclenché une catastrophe environnementale[634].
Moshé Yaalon, ancien chef de Tsahal, ancien ministre de la Défense et vice-président, déclare le que« La route sur laquelle on est entraînés, c'est la conquête, l'annexion et le nettoyage ethnique »[655].
Israël utilise plusieurs outils d'intelligence artificielle tels qu'Évangile (Habsora), The Alchemist, Lavender, Depth of Wisdom et Firefactory, qui contribuent à augmenter significativement le nombre de victimes civiles[656],[657],[658].
Évangile permet à l'armée israélienne de générer des centaines de cibles par jour dans ses bombardements sur Gaza, contre une cinquantaine par an lorsque les cibles étaient définies sans recours à l'IA lors des opérations antérieures. Son utilisation conduit à une augmentation significative des frappes dans des zones densément peuplées et à un nombre important de victimes civiles[659],[660],[661]. Lavender permet de générer des cibles potentielles pour des frappes aériennes. En, ce programme a été utilisé pour marquer environ 37 000 Palestiniens, y compris des civils, comme potentiels membres de groupes armés palestiniens. Les résultats sont parfois erronés et entraînent des attaques aériennes massives[662],[663],[664]. Un autre système d'intelligence artificielle nommé Where's Daddy? est utilisé pour suivre les cibles et mener des frappes à l'intérieur de leurs résidences familiales. Selon les témoignages de militaires ayant utilisé ces outils, ils auraient été largement utilisés sans vérification humaine adéquate, entraînant un nombre significatif de victimes civiles[662],[663],[658].
Ce recours presque généralisé à l'IA dans l'identification des cibles à conduit Tsahal à revoir considérablement à la hausse le nombre devictimes collatérales autorisé pour chaque frappe. Pour atteindre un membre de base du Hamas ou d'une autre organisation palestinienne combattante, l'armée israélienne est autorisée à tuer l'ensemble de sa famille lors d'une frappe massive sur son lieu d'habitation. Pour atteindre un cadre du Hamas, le nombre de victimes civiles autorisé est passé de plusieurs dizaines à plusieurs centaines. Toutefois, l'armée israélienne a également attaqué de nombreuses habitations où ne résidait aucun membre connu ou apparent du Hamas ou de tout autre groupe combattant. Le nombre de civils vivant dans une habitation est connu des unités de renseignement de l'armée, qui savent également, avant de lancer une attaque, combien de civils devraient être tués[665].
À la suite de la parution en d'une enquête de+972 Magazine etLocal Call portant sur Lavender et Where's Daddy?, les autorités israéliennes contestent la portée de ces programmes, affirmant que chaque cible est examinée individuellement pour respecter le droit international[664],[658]. Le, le secrétaire général de l'ONUAntónio Guterres exprime son inquiétude quant au recours à des algorithmes pour« des décisions de vie ou de mort »[658],[666],[667].
Après que leConseil de sécurité des Nations unies a échoué à adopter une résolution à quatre reprises en l'espace de dix jours, l'Assemblée générale des Nations unies vote le en faveur d'une« trêve humanitaire immédiate ». Cetterésolution ES-10/21 non contraignante est approuvée par120 pays, avec 14 votes contre et 45 abstentions. Israël a critiqué cette résolution en la qualifiant d'« infamie », tandis que leHamas l'a saluée[668].
Le, le Conseil de sécurité adopte une résolution appelant à des pauses humanitaires à Gaza, à une augmentation de l'aide humanitaire et à la libération immédiate et inconditionnelle des otages emmenés à Gaza, alors que jusque-là, les résolutions étaient bloquées par leveto de laRussie ou desÉtats-Unis[669]. Le, après l'utilisation parAntónio Guterres de l'article 99 de lacharte des Nations unies permettant au secrétaire général des Nations unies d'interpeler le Conseil de sécurité sur un sujet qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales », une nouvelle résolution du Conseil de sécurité propose un cessez-le-feu[562]. Les États-Unis mettent leur veto à cette proposition et le Royaume-Uni s'abstient[562]. Le, l'Assemblée générale des Nations unies, appelé par l'Égypte et laMauritanie, vote à nouveau pour demander un cessez-le-feu humanitaire, avec une résolution non contraignante approuvée par153 voix pour,10 voix contre et 23 abstentions[670],[671].
Le, le Conseil de sécurité adopte une résolution par laquelle il exige de toutes les parties qu'elles « autorisent et facilitent l'acheminement immédiat, sûr et sans entrave d'une aide humanitaire à grande échelle » pour les civils palestiniens, et qu'elles « facilitent l'utilisation de toutes les routes disponibles vers et dans toute la bande de Gaza » à cette fin. Les parties sont appelées à « créer les conditions d'une cessation durable des hostilités ». Cette résolution, votée par13 pays, deux s'abstenant la Russie et les États-Unis, exige aussi la libération des otages. Cette résolution qui n'appelle pas à un cessez-le-feu immédiat est le fruit d'un compromis pour que les États-Unis ne fassent pas usage de leur droit de veto[672].
En, une résolution du Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu immédiat et dénonce tout déplacement forcé de population, avec le soutien de l'Algérie. Cependant, cette résolution reçoit un veto de la part des États-Unis[673].
Le, une résolution du Conseil de sécurité soutenue par les États-Unis soulignant « la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable […] en lien avec la libération des otages encore détenus », est rejetée par onze voix contre trois à la suite des vétos de la Russie et de laChine et du vote contre de l'Algérie[674],[675],[676].
Le, pour la deuxième fois, l'Algérie propose une résolution du Conseil de sécurité qui« exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable, exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu'elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu'elles détiennent ». Cette résolution est adoptée par le Conseil,14 pays votant en faveur et un pays, les États-Unis, s'abstenant[677],[422].
Le, le Conseil de sécurité adopte par quatorze voix et une abstention (celle de la Russie) une résolution sur un cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza[678]. Cette résolution propose un plan en trois phases amenant à un plein cessez-le-feu et à la libération de tous les otages.Benyamin Netanyahou réagit en affirmant que tout débat sur un cessez-le-feu permanent est inutile tant que le Hamas n'a pas été démantelé[678], tandis que les dirigeants du Hamas déclarent « que tout accord doit aboutir à un cessez-le-feu permanent, à un retrait total d'Israël de la bande de Gaza, à la fin du siège israélien de Gaza, à la reconstruction et à « un échange sérieux » entre les otages de Gaza et les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes »[678].
L'Afrique du Sud saisit laCour internationale de justice, la plus haute juridiction de l'ONU, le, accusant Israël degénocide[679],[680] ; elle demande à la Cour de prendre des mesures conservatoires urgentes contraignant Israël à s'abstenir d'un certain type d'actes à Gaza ; ou à faciliter l'accès des Palestiniens à l'aide humanitaire, dans le but de prévenir un possible génocide[679]. Il faut quelques semaines à la Cour pour décider de mesures conservatoires, mais plusieurs années pour se prononcer sur la question d'un éventuel génocide[679].
La requête déposée par l'Afrique du Sud invoque le nombre de 23 000 morts palestiniens, ledéplacement forcé de la population, lemanque de nourriture, la destruction d'hôpitaux, ce qui empêche les femmes enceintes de donner naissance à des enfants dans des conditions sûres, comme indices permettant de conclure de manière plausible à des intentions génocidaires[681]. L'Afrique du Sud ajoute le fait que lepatrimoine culturel des Palestiniens est attaqué ; elle cite également des propos de personnalités politiques israéliennes qui ont appelé à la destruction non seulement du Hamas mais des Palestiniens[682]. Depuis plusieurs pays comme laTurquie et l'Égypte se sont joints à cette requête. Israël qui a comparé la plainte à une« diffamation sanglante » a annoncé qu'il défendrait sa position devant la Cour[683].
Première décision de la Cour internationale de justice, janvier 2024
LaCour internationale de justice rend une première décision le, par laquelle elle considère comme plausible l'accusation de génocide dirigée contre Israël[684], indique six mesures conservatoires, mais s'abstient d'évoquer un cessez-le-feu à Gaza[685]. La Cour ordonne notamment à Israël d'empêcher tout éventuel acte génocidaire dans labande de Gaza, de prendre des mesures immédiates permettant de fournir aux Palestiniens « l'aide humanitaire dont ils ont un besoin urgent »[686]. Israël doit aussi « prévenir et punir » l'incitation au génocide[687]. Cette décision a « l'impact symbolique « énorme » de toute décision rendue contre l'État hébreu au titre de laConvention sur le génocide, compte tenu de son histoire » selon une analyse pour l'AFP de Juliette McIntyre, experte en droit international à l'Université d'Australie du Sud[688]. Lesventes d'armes à Israël deviennent plus problématiques du fait de la mention par la Cour d'un risque de génocide à Gaza[688]. De même, selon le siteMediapart, cette décision, qu'elle soit mise en œuvre ou non par l'État hébreu, marque « un tournant dans la guerre »[689].
Le, la CIJ ayant jugé qu’Israël « n’a pas étayé ses allégations selon lesquelles une partie importante des employés de l’UNRWA seraient des membres du Hamas […] ou d’autres factions terroristes », rend un avis selon lequel Israël était « dans l’obligation d’accepter et de faciliter les programmes d’aide fournis par les Nations unies et ses entités, y compris l’UNRWA », décision qu'Israël rejette catégoriquement[690].
Le, le procureur général de la CPI,Karim Khan soumet une requête à la Cour pour la délivrance d’un mandat d’arrêt contre le premier ministre israélienBenyamin Nétanyahou et le ministre de la défenseYoav Gallant pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis dans la bande de Gaza à partir du ainsi que contreIsmaël Haniyeh (chef du bureau politique du Hamas),Mohammed Deïf, commandant des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, etYahya Sinwar (chef du Hamas dans la bande de Gaza) pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire d’Israël et de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à compter du[692].
Les accusations portées contre les dirigeants israéliens incluent des crimes « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ». « Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis ».
Les accusations portées contre les dirigeants du Hamas incluent « l’extermination », « le viol et d’autres formes de violence sexuelle », « la prise d’otages en tant que crime de guerre » et « le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que crime de guerre »[692].
Le, la Chambre d’appel considère que la Chambre préliminaire avait commis une erreur de droit en n'analysant pas suffisamment l’argument d’Israël selon lequel cet État était fondé à soulever une exception d’incompétence en vertu de l’article 19-2-c. La Chambre d’appel a par conséquent annulé la Décision attaquée et renvoyé la question à la Chambre préliminaire pour que celle-ci se prononce à nouveau sur le fond de l’exception d’incompétence soulevée par Israël. Cependant les deux mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant ne sont pas suspendus[694],[695],[696].
Le, la Chambre préliminaire rejette les demandes d'Israël d'annuler les mandats d'arrêt et d'ordonner la suspension de l'enquête le temps que la contestation de la compétence de la CPI soit tranchée, estimant que les mandats demeurent valides jusqu'à preuve du contraire[697],[698],[699],[700],[701].
En, le rapport d'une commission d'enquête de l'ONU établit qu'Israël « commet descrimes de guerre et lecrime contre l'humanité d'extermination avec des attaques incessantes et délibérées contre le personnel médical et les installations »[702], et que l’État hébreu « met en œuvre une politique concertée de destruction dusystème de santé de Gaza »[703]. Dans de premiers résultats publiés en, la commission avaient jugé « que la malnutrition à Gaza était intentionnelle »[703].
Le rapport évoque aussi les mauvais traitements infligés auxdétenus palestiniens en Israël comme auxotages retenus à Gaza, et parle aussi bien pour Israël que pour les groupes armés palestiniens de tortures et de violences sexuelles[702].
LesPays-Bas fabriquent des pièces deF-35, qui servent à l'armée de l’air israélienne, ce qui a soulevé une polémique dès le début de la guerre[704]. Rapidement, trois ONG,Oxfam Novib, Pax et The Rights forum, saisissent la justice[705]. Le tribunal de district de La Haye, en, estime qu'il n'a pas à interférer dans les affaires de l’État. Les ONG interjettent appel[706] et les audiences ont lieu en. Le, la cour d'appel de La Haye interdit au gouvernement néerlandais de vendre des composants militaire à Israël[705]. L'État hollandais saisit laCour suprême, dont les auditions ont lieu en. L'avocat général s'est prononcé en faveur du maintien de l'interdiction, estimant qu’il y avait un risque évident que ces armes puissent être utilisées en violation du droit international[706].
Les mêmes ONG ont également lancé une procédure en pour que l’interdiction soit effectivement respectée, puisque des pièces vendues par les Pays-Bas à d'autres pays ont ensuite été rétrocédées à Israël, possiblement via unpool d'achat de l'OTAN[707].
Depuis le, Israël interdit l'accès de l'enclave à tous les journalistes étrangers[50]. En, le journalLe Monde déclare que, afin de« moins […] documenter ce que fait l'armée israélienne à l'intérieur de la bande de Gaza », le gouvernement israélien interdit l'accès aux journalistes étrangers aux territoires en guerre, s'ils ne sont pas strictement accompagnés et dirigés par l'armée israélienne, officiellement pour couvrir leur sécurité[533]. De même, l'associationReporters sans frontières déplore la morts de200 journalistes palestiniens, tués par l’armée israélienne en20 mois[50].
L'émission télévisuelleComplément d'enquête diffuse le un reportage sur la guerre informationnelle[708].
Acrimed, association française de critique des médias, publie plusieurs articles sur le traitement médiatique des attaques du puis des représailles israéliennes et y consacre sa revue trimestrielle de janvier-mars 2024[709]. En partenariat avecBlast, Acrimed critique à nouveau ce traitement médiatique dans une vidéo publiée à la fin du mois de[710].
Selon la première lecture, adoptée entre autres parle secrétaire général de l'ONU, l'attaque du Hamas« n'[est] pas arrivée dans le vide [car les Palestiniens ont subi cinquante-six ans] d’occupation suffocante[711] » qui n'aurait donc pas cessé avec leplan de désengagement de la bande de Gaza et à laquelle s'ajouterait« la colonisation, avec 700 000 Israéliens qui s'installent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est[712], » accompagnée de nombreuses provocations avec la bénédiction de la coalition nationaliste que dirige Benyamin Netanyahou depuis[713],[714],[715],[716].
Plusieursagences de presse et observateurs décrivent le conflit en cours comme une « Troisième Intifada », faisant suite auxpremière (1987-1993) etdeuxième intifada (2000-2005)[717]. De nombreux analystes et responsables considèrent plutôt l'assaut initial sur Israël comme uneguerre de Kippour II[718] et comme « un israélien »[719],[718].
PourCharles Enderlin, journaliste expert du conflit israélo-palestinien, c'est « l'événement le plus traumatique de l'histoire d'Israël » et « le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah »[720]. Il accuse les gouvernements israéliens d'avoir favorisé l'implantation du Hamas à Gaza en voulant éliminer la gauche palestinienne duFront populaire de libération de la Palestine (FPLP), responsable d'attentats, en soutenant pendant20 ans l'islam radical du cheikAhmed Yassine, « la branche la plus extrémiste desFrères musulmans », jusqu'en 1988 et la création du Hamas et sa charte qui préconise itérativement la destruction d'Israël[721]. En 2005Ariel Sharon décide le retrait d'Israël de la bande de Gaza pour la laisser au Hamas qui élimine leFatah et l'Autorité autonome palestinienne. Selon lui, cette stratégie, reprise par Benjamin Netanyahou, est faite pour affaiblir l'OLP et l'Autorité palestinienne afin qu'il n'y ait jamais d'accord pour unÉtat palestinien. « Netanyahou maintient le blocus de Gaza, mais en autorisant le financement du Hamas par le Qatar ». L'arrivée de l'extrême droite « religieuse, messianique, raciste et homophobe » en 2022 dans ledernier gouvernement Netanyahou a pour objectif « la totale conquête territoriale de la Cisjordanie » favorisant la montée desviolences et les attaques de colons. Selon Enderlin, « l'armée a donc envoyé de nombreuses unités, dégarnissant les abords de Gaza ». Pour lui, lagauche israélienne doit lutter contre ce gouvernement car « toute personne qui a soutenu la politique de colonisation de Netanyahou soutenait de fait le renforcement du Hamas »[722].
Rigoulet-Roze considère que la question des otages israéliens représente « undilemme moral » pour Israël car, rappelle-t-il, dans laculture juive, « la vie humaine n'a pas de prix » et dans l'histoire juive, « le rachat des captifs » tient une place centrale[718] ; ce sont des principeshalakhiques dupikuah nefesh(en) – préservation de la vie.
Une polémique autour de l'usage du mot « génocide » illustre aussi le rôle pris par laguerre des mots dans le conflit israélo palestinien[723],[724],[725], l'usage de ce terme étant politique[726],[727].
De fait, la bande de Gaza est l'une des zones les plus densément peuplées du monde en 2023[728] et la plupart de la population vit dans une détresse humanitaire permanente[716] mais si le blocus israélo-égyptien limite fortement les ressources de l'enclave, cette précarité est aussi due aux pratiques du Hamas qui lesrépartit inéquitablement[714] etdétournerait une importante partie des aides internationales pour financer ses attaques[729] car, ainsi que le déclareKhalil al-Hayya, un membre du conseil dirigeant du Hamas interrogé àDoha,
« Le but du Hamas n'est pas de gérer Gaza et de lui fournir de l'eau, de l'électricité ou quoi que ce soit. […] Ce n'est pas parce que nous voulons du carburant et du travail que nous livrons bataille. Ce n'est pas pour améliorer la situation à Gaza, c'est pour bouleverser la situation [et remettre la question palestinienne au premier plan][730]. »
L'objectif déclaré d'Israël est « l'éradication » du Hamas, responsable de l'attaque du[731]. Beaucoup d'experts considèrent cet objectif quasiment impossible, voire impossible[732]. Justin Crump, expert en terrorisme, considère même que se donner comme mission de détruire le Hamas« n'a aucun sens d'un point de vue militaire »[732]. Selon l'analyste militaire Amir Bar Shalom, un objectif plus réaliste est de« l'affaiblir autant que possible pour qu'il n'ait pas de capacités opérationnelles »[733].
La riposte militaire israélienne est jugée disproportionnée par leHaut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme[734] et de nombreux analystes, qui avancent diverses explications. Dans un premier temps, plusieurs ont attribué à Israël l'objectif de dissuader les Palestiniens de procéder à de nouvelles attaques[735], conformément à « ladoctrine Dahiya », qui théorise l'usage disproportionné de la force par l'armée israélienne[736]. Le nom « Dahiya » fait référence à la banlieue deBeyrouth (au Liban), où le Hezbollah, milice chiite, domine ; en 2006, l'armée israélienne bombarde de manière intensive la Dahieh Janoubyé à la suite du kidnapping de quelques soldats israéliens par le Hezbollah[737]. Selon Tewfik Hamel, spécialiste d'histoire militaire, cette doctrine « pose problème au regard du droit international, notamment laconvention de Genève de 1949 » dans la mesure où elle traite de la même manière les civils et les cibles militaires[738]. Cette doctrine n'est pas reconnue officiellement par Israël[738].
Toutefois dès la fin du mois d' sont évoqués d'autres objectifs de cette « riposte disproportionnée » : l'expulsion des Palestiniens de Gaza, qui seraient « encouragés » à émigrer en masse[739], par exemple vers l'Arabie Saoudite[740]. Benyamin Netanyahou évoque un « plan de migration volontaire » ; des contacts auraient été pris avec des pays d'Amérique du Sud et d'Afrique où seraient adressés les Gazaouis (en)[741]. Un document du ministère israélien du Renseignement, dont l'existence avait été révélée dans la presse fin, « recommande le transfert forcé et permanent des 2,2 millions d'habitants palestiniens de la bande de Gaza vers la péninsule égyptienne du Sinaï »[742],[743],[744]. Avec 70 % des habitations détruites, les Gazaouis n'ont plus d'endroit où s'abriter, de sorte que, selon Radio France,« le déplacement de la population de la Gaza devient de plus en plus clairement la stratégie d'Israël » en, malgré les démentis des autorités israéliennes[745].
Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme,Volker Türk souligne le fait que « le droit international interdit letransfert forcé de personnes protégées à l'intérieur d'un territoire occupé ou leur expulsion de ce territoire » ; il rappelle aussi que la population gazaouie actuelle est déjà composée à 85 % dedéplacés internes[746]. Selon l'historien Thomas Vescovi, l'armée israélienne« fait en sorte que certaines zones de Gaza ne soient pas réinvesties par des habitants après la guerre, qu'elles deviennent deszones tampon ou qu'unecolonisation se mette en place »[746].
Des hommes politiques israéliens évoquent ouvertement un projet derecolonisation de Gaza ; non seulement à l'extrême droite[747], mais au sein duLikoud[740]. Des colonies israéliennes avaient été implantées à Gaza entre 1967 et 2005, date du désengagement israélien de la bande de Gaza[747].
Quant à Benyamin Netanyahou, qui tiendrait compte pour sa part de l'opposition américaine à ce projet, il aurait l'intention d'établir dans Gaza une présence militaire permanente de l'armée israélienne[748], présence militaire qui diminuerait de 60 % la superficie des terres agricoles palestiniennes[740].
L'historienVincent Lemire évoque une menace à moyen ou long terme pour l'État d'Israël qui pourrait expliquer le sentiment de mener une lutte existentielle, et une menace existentielle immédiate pour les Gazaouis[749].
Une rhétorique incendiaire justifiant des crimes, voire appelant à en commettre, a été mobilisée de manière de plus en plus extrémiste dans la sphère publique en Israël et du côté du Hamas, depuis le.
Le langage de certains dirigeants israéliens incitant à la violence contre les Palestiniens de Gaza est particulièrement médiatisé à la suite de laplainte de l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour pénale internationale en : le dossier présenté par l'Afrique du Sud tente de démontrer l'existence d'une intentiongénocidaire de la part de l'État d'Israël et, dans ce but, répertorie les discours de haine des responsables politiques israéliens comme éléments de preuve[750].
Ainsi par exemple, le, le Premier ministre israélienBenyamin Netanyahu mentionneAmalek en s'adressant aux citoyens israéliens :« Vous devez vous rappeler ce qu'Amalek vous a fait »[750]. Il fait ici référence auxAmalécites, un peuple mentionné dans la Bible comme étant les persécuteurs des israélites[750],[751]. La Bible ordonne aux Israélites d'exterminer les Amalécites :« Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes ». Ainsi, le propos de Benyamin Netanyahu sur Amalek a pu être considéré comme un appel dangereux à la violence[752]. Dans sa plainte contre Israël pour génocide, l'Afrique du Sud mentionne ce propos comme une« Expression d'intention génocidaire à l'encontre du peuple palestinien de la part de fonctionnaires d'état israéliens »[751]. Benyamin Netanyahu se défend surX en écrivant que la comparaison à Amalek servait à désigner« ceux qui souhaitent éradiquer les Juifs », et à dénoncer l'attaque du Hamas du, et que ce propos n'était pas une incitation au génocide des Palestiniens[751]. Cette référence à Amalek a déjà été utilisée plusieurs fois par le passé par l'extrême droite israélienne pour justifier le meurtre de Palestiniens, voire pour appeler au génocide des Palestiniens[753].
Le,Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense annonce lesiège complet de Gaza ; il ôte tout aspect humain à ses ennemis, disant dans une vidéo diffusée publiquement (pour parler de Gaza) :« Pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de gaz, tout est fermé […] Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence »[750],[754] ; puis il ajoute :« Gaza ne sera plus jamais la même. Nous allons tout éliminer »[755]. Cette citation« a fait le tour du monde »[755], selon le journalLe Devoir qui y voit un propos visant l'ensemble des Gazaouis, puisque c'est tous les Palestiniens de Gaza qui n'ont plus d'électricité, plus de nourriture, plus d'eau, et non le Hamas seul[756]. Or l'animalisation permet de légitimer la violence à l'égard d'un groupe et, en temps de guerre, un tel langage peut conduire à transgresser toutes les limites imposées par le droit[755].
Le,Amihai Eliyahu, ministre israélien du Patrimoine, évoque dans une interview à la radio Kol Barama un possible recours à labombe nucléaire contre la bande de Gaza[750],[757].« Une telle rhétorique peut être considérée comme potentiellement génocidaire de la manière dont elle déshumanise les civils palestiniens », selonDov Waxman(en), spécialiste de la politique israélienne ; certes Amihai Eliyahu ne décide pas de la stratégie militaire, mais il a le statut de ministre, ce qui rend son discours problématique[758]. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou« recadre » Amihai Eliyahu en affirmant que ce propos est« déconnecté de la réalité » et en suspendant la participation du ministre aux réunions du gouvernement[759], sans le destituer[760].
Le,Nissim Vaturi(en), vice-président de laKnesset (Parlement israélien) déclare que les Israéliens partagent le même but :« effacer la bande de Gaza de la surface de la terre »[750]. Il appelle à brûler Gaza[761] ; en réaction à l'approbation par le cabinet de guerre israélien de l'entrée à Gaza de deux camions de carburant par jour, Nissim Vaturi avait publié sur le réseau social X« Nous sommes trop humains. Brûlez Gaza maintenant, rien de moins ! »[762].
Selon les avocats de l'Afrique du Sud qui accusent Israël de génocide, les propos déshumanisants à l'égard des Palestiniens ne sont plus des exceptions isolées, mais constitueraient une phénomène« systémique »,« ces propos s'incarnent dans la politique de l'État »[750].
L'avocat d'Israël a répondu qu'il s'agissait de citations« aléatoires » et non significatives[750]. Les autorités israéliennes ont affirmé qu'elles poursuivraient les auteurs de telles déclarations ; des observateurs ont fait remarquer toutefois que ces auteurs n'avaient toujours pas été traduits en justice[750]. Israël met en cause le Hamas dont les dirigeants tiennent des discours incitant à la violence, comme l'expression du projet de reproduire une attaque semblable à celle du et« l'engagement du groupe en faveur de la destruction d'Israël »[750].
Dans le camp adverse, Ghazi Hamad, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que si la possibilité était offerte, le Hamas conduirait d'autres attaques semblables à celle du avec l'objectif de détruire Israël ; l'existence d'Israël est« illogique » et cet État doit être effacé de toutes les« terres palestiniennes » a-t-il ajouté ; ce propos a été rapporté parThe Times of Israël[763]. Le ministre iranien des Affaires étrangères,Nasser Kanaani, a« félicité » le peuple palestinien, considérant l'attaque du 7 octobre comme« un nouveau chapitre de la résistance et de l'action armée contre les occupants dans les territoires occupés »[764]. Le chef du HezbollahHassan Nasrallah loue l'attaque meurtrière du qu'il présente comme« juste et sage », tout en se dissociant d'une action selon lui« 100 % palestinienne »[765].
En Israël les propos génocidaires proférés par les plus hautes autorités de l’État, sur les plateaux de télévision et dans les think tanks se sont banalisés depuis le début de la guerre[766]. En 2025, 82 % desjuifs israéliens se prononcent pour la déportation de la population de la bande de Gaza, 56 % pour l'expulsion hors d’Israël desArabes israéliens, et près de 50 % pour le massacre de la population civile palestinienne selon une enquête de l'institut de sondage israélienGeocartography réalisé pour l'Université d'État de Pennsylvanie[767],[768].
Dans ce conflit, il convient de prêcher « a minima pour l'extrême prudence dans la manipulation de l'information »[545]. Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le, Israël et le Hamas se livrent également à une guerre sur le terrain de la communication qui a démarré dès l'attaque du. Une semaine après le début de cette guerre, plus de50 millions de messages à son sujet sont publiés surX, l'ancienTwitter[769].
L'Iran, a exprimé son soutien à l'attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas[770]. Au vu de l'ampleur de l'attaque du, de son degré de sophistication et de complexité logistiques ainsi que de son impact sur le processus denormalisation israélo-arabe, certains ont spéculé sur le rôle desGardiens de la révolution islamique, voyant l'Iran derrière le Hamas[771],[772].
L'Iran se refuse à toute confrontation directe avec Israël mais soutient leHezbollah libanais et lesHouthis yéménites, engagés dans des hostilités militaires contre Israël[770].
Le, le porte-parole desGardiens de la Révolution islamique Ramezan Sharif déclare que l'attaque du Hamas du était une action de représailles pour l'assassinat en 2020 du général iranienQasem Soleimani mais il est démenti le lendemain par le commandant en chef des Gardiens de la révolution,Hossein Salami[773].
Dans un deuxième temps, plusieurs épisodes de confrontation directe entre l'Iran et Israël ont lieu, via l'envoi de missiles et d'assassinats ciblés[770]. En, uneattaque israélienne contre le consulat iranien à Damas entraîne la mort d'une quinzines de personnes, dont des officiers iraniens[770]. Toujours en, l'Iranriposte avec des missiles visant une base aérienne israélienne dans le Néguev, attaque qui ne fait pas de victime, la plupart des missiles ayant été interceptés avant leur arrivée en Israël[770]. Israël répond par une frappe ciblée sur un site militaire en Iran[770].
En, des documents du Hamas récupérés parIsraël et publiés parThe New York Times indiquent que le Hamas a organisé une réunion au Liban avec un responsable militaire iranien pour l'informer qu'un projet d'attaque était en préparation et demander le soutien de l'Iran et du Hezbollah[774].
La guerre a pu réactiver le souvenir de traumatismes collectifs aussi bien parmi les Israéliens juifs que parmi les Palestiniens[775],[776].
En Israël, la mémoire de laShoah demeurée lancinante a parfois été évoquée par les victimes de l'attaque du et plus largement par nombre de leurs compatriotes[776]. Ces comparaisons sont parfois critiquées, par peur qu'elles minimisent la mémoire et l'horreur de la Shoah. Mairav Zonszein, journaliste travaillant pour l'International Crisis Group, critique aussi ces comparaisons car elles pourraient avoir des conséquences dangereuses sur le déroulement de la guerre. La mémoire de la Shoah est aussi parfois évoquée par les critiques d'Israël, qui comparent les actions du pays à celles de l'Allemagne nazie. Cette comparaison est considérée antisémite par Israël[776].
Les habitants de Gaza, qui sont, pour 80 % d'entre eux, des descendants deréfugiés palestiniens déplacés de 1948[777], sont hantés par la perspective d'une nouvelleNakba qui les jetterait sur les routes de l'exil, sans espoir de retour[778]. Le nombre de morts palestiniens pendant la guerre de 2023 est bien supérieur à celui de la « catastrophe » de 1948, qui était de 13 000 morts environ, en majorité des civils[779].
LeF-35l Adir, chasseur-bombardier utilisé par Israël pour les bombardements de la bande de Gaza[780].Rampes de lancement de roquettes artisanales Qassam, utilisées par le Hamas.
La guerre à Gaza est un « conflit asymétrique », les moyens militaires des protagonistes étant très inégaux. Israël dispose en effet d'une technologie et d'une capacité létale sans commune mesure avec celle de son adversaire (avions bombardiers, hélicoptères,artillerie, navires,chars et véhicules blindés, missiles guidés, satellites…). Du côté du Hamas, les ressources sont très limitées, et la plupart des équipements et technologies lui sont inaccessibles[781].
PourYakov Rabkin, professeur à l’Université de Montréal, « une des armées les plus fortes au monde » s’oppose à « une population avec des groupes de résistance qui utilisent toutes sortes de moyens qu’on appelle terroristes ». Il compare la situation dans la bande de Gaza aux « campagnes de pacification » menées jadis par les Empires français et britannique contre la population « indigène » de leurs colonies lorsque des « révoltes » y avaient lieu[782]. Le sociologue Rachad Antonius considère même que cette guerre, désormais asymétrique, a d'abord été « unidirectionnelle » pendant des années, jusqu’à ce que le Hamas réplique avec violence le 7 octobre[782].
SelonMarc Hecker, chercheur à l'Institut français des relations internationales, cette asymétrie explique les modes d'action et les choix tactiques des parties prenantes. Ayant face à lui des chars, des avions et des technologies modernes, le Hamas cherche à éviter le choc frontal, et utilise des moyens indirects pour attaquer l'adversaire, profitant parfois de l'effet de surprise. Il opère en modeguérilla et se fond dans le paysage et dans les populations. Pour Israël, le renseignement est primordial pour distinguer les insurgés du reste de la population[781].
Indépendamment des conséquences pour les Israéliens et les Palestiniens, et des craintes d'une extension du conflit auLiban, à laSyrie, à l'Iran, la guerre a des répercussions économiques sur tous les pays de la région. Les trois premiers mois du conflit ont un coût, pour l'Égypte, laJordanie et le Liban, estimé à10 milliards de dollars, soit 2,3 % des PIB combinés de ces trois pays déjà fragilisés par une inflation et une dette très élevées. L'instabilité régionale compromet les améliorations dans certains secteurs enregistrées au Liban, affecté par la crise économique la plus grave de son histoire depuis 2019 ; letourisme est touché en Jordanie et en Égypte[783]. LaBanque mondiale et leFonds monétaire international alertent sur les risques qu'entraîne le conflit en particulier pour l'économie de l'Afrique du Nord et duMoyen-Orient, qui s'ajoutent aux répercussions de laguerre civile sud-soudanaise[784].
En 2024, les exportations d'armes d'Israël ont atteint le montant record de 14,7 milliards de dollars. Les missiles, roquettes et systèmes de défense aérienne constituent environ 48% du volume total, et les pays européens représentent plus de la moitié des acheteurs. D'après le ministère israélien de la Défense : « Les résultats opérationnels de la guerre et les performances avérées des systèmes israéliens sur le champ de bataille ont suscité une forte demande »[785].
Fin, les spécialistes estiment déjà que dans la bande de Gaza, « des dommages irréversibles sont en train d'être causés à l'environnement », et qu'une catastrophe environnementale est en train de se dérouler sur ce territoire, rapporteEuronews[786].
Lesbombes provoquent unepollution des sols, de l'air et de l'eau à Gaza[786]. La combustion desbombes dégage une chaleur qui peut aller jusqu'à « modifier la structure physique et les propriétés chimiques du sol, réduisant ainsi lafertilité et augmentant la probabilité de maladies transmises par le sol », selon le directeur du Centre Synerjies pour les études internationales et stratégiques[786].
Le magazine environnemental américainGrist souligne les risquesécologiques liés aux destructions d'usines[787]. La ville de Gaza a un quartier industriel qui produit des médicaments, des cosmétiques, etc., et qui a été très touché par les bombardements ; a été identifiée, au-dessus de Gaza, « une nuée de fumée noire émanant d'une usine de boissons gazeuses, suggérant des plastiques en train de brûler »[787]. Par ailleurs dans les quartiers résidentiels, les destructions d'habitations dégagent des poussières d'amiante dangereuses pour la santé[787].
Israël a largué duphosphore blanc sur Gaza et sur leSud-Liban, d'après les résultats d'une enquête deHuman Rights Watch[786]. Cette substance provoque des brûlures profondes, pouvant pénétrer jusqu'aux os. Elle est également dangereuse pour les yeux et le système respiratoire[788]. D'autre part, elle produit des effets toxiques sur l'environnement : elle « endommage les sols, contamine les sources d'eau et empoisonne les écosystèmes aquatiques »[786].
Israël ayant limité l'entrée de carburants à Gaza, les stations d'épuration des eaux ne peuvent fonctionner normalement, de sorte que leseaux usées envahissent les lieux[786].
D'après une étude parue début, la guerre a provoqué desémissions de gaz à effet de serre considérables, principalement du fait des bombardements sur Gaza[789]. Durant les deux premiers mois de ce conflit, 281 000 tonnes dedioxyde de carbone engendrées à 99 % par les opérations militaires israéliennes auraient ainsi été injectées dans l'atmosphère[790]. Cetteempreinte carbone dépasse celle de20 pays en développement sur une durée d'un an[789]. Puis, au quinzième mois de guerre, ce sont 1,89 million de tonnes de dioxyde de carbone[791].
99 % des émissions sont dues auxbombardements aériens et à l’invasion terrestre israélienne. Les États-Unis jouent un rôle important dans cette pollution atmosphérique : 30 % du bilan carbone est lié à des émissions de gaz à effet de serre sont imputables auxavions-cargos américains qui transportent les 50 000 tonnes d’armes et autres soutiens militaires à Israël. Les roquettes lancées par le Hamas ont quant à elles injecté 3 000 tonnes de CO2 en15 mois, soit l’équivalent de seulement 0,2 % des émissions liées à la guerre[791].
De même, tous les panneaux solaires qui fournissaient un quart de l'énergie à Gaza, ont été détruits par l'armée israélienne, tout comme la seule centrale électrique. En conséquence, l’accès limité à l’électricité à Gaza repose aujourd’hui sur desgénérateurs qui émettent 130 000 tonnes de gaz à effet de serre[791].
La guerre a provoqué une crise desdéchets, avec des tonnes d'ordures qui s'amoncellent, d'autant que dans la ville deKhan Younès qui doit désormais accueillir1 million de personnes dans 30 km2, ladécharge principale a été bombardée[786]. Les polluants et la prolifération de rongeurs et d'insectes sont dangereux pour la santé et l'environnement[786]. Les déchets se répandent dans laMéditerranée[792].
Le soutien sans faille desÉtats-Unis et de la plupart des pays occidentaux à Israël, au moment où les bombardements israéliens et le blocus de Gaza provoquent des milliers de morts parmi les civils, est très mal perçu dans un grand nombre de pays d'Amérique latine, d'Afrique ou duMoyen-Orient ;Courrier international parle à ce sujet d'un clivage géopolitique autour de ce conflit[793]. Souvent critiques de longue date à l'égard du traitement par les États-Unis et les pays européens duconflit israélo-palestinien, la plupart des pays duSud global ont soutenu la demande d'uncessez-le-feu immédiat dans la guerre Israël-Gaza de 2023[794]. Ils jugent« hypocrite » le discours occidental sur le droit, les crimes de guerre, etc. et soulignent un« deux poids deux mesures » favorable à Israël[795]. LeBrésil a condamné ouvertement la gestion du conflit par les puissances occidentales dans ce conflit[794].
Des pays du Moyen-Orient (Liban,Jordanie,Égypte) dénoncent les positions politiques et la couverture médiatique de la guerre aux États-Unis et en Europe ; ils y voient une entreprise de« déshumanisation des Palestiniens »[796]. À la suite de l'explosion survenue à l'hôpital Al-Ahli Arabi, à Gaza, le, et alors que Joe Biden s'apprêtait à se rendre en Israël, des manifestations ont éclaté duMaroc auBahreïn, en Jordanie, enIran, au Liban[793].
Un début de mouvement d’isolement d’Israël se fait jour : en, lesMaldives interdisent l’entrée sur leur territoire aux touristes israéliens, en solidarité avec les Palestiniens et contre les actes de génocides commis contre le peuple de Gaza[797] ; et le Bangladesh restaure l’interdiction aux détenteurs de ses passeports d’aller en Israël[798].
Pour faire face à lacrise humanitaire dans la bande de Gaza, provoquée par les opérations armées israéliennes et un siège presque total de l'enclave, l'aide humanitaire internationale s'active.
Concrètement, les tonnes de fournitures humanitaires avaient jusqu'alors été « fournies à Gaza par le biais d'un mécanisme géré conjointement avec les États-Unis, l'Égypte et l'ONU » ; elles passent d'Israël en Égyptevia leposte-frontière de Nitzana (sud de Gaza) où elles sont soumises à un contrôle de sécurité, pour être ensuite acheminées par leposte-frontière de Rafah, à lafrontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, et enfin transférées aux agences de l'ONU (comme l'UNRWA) pour organiser leur distribution, indique le directeur du département civil de laCoordination des activités gouvernementales dans les territoires, en contact avec les agences humanitaires internationales opérant sur le terrain.
Parallèlement à son rôle de coordination des interventions d'urgence et de distribution d'aides humanitaires, leProgramme alimentaire mondial facilite la collecte des dons de particuliers, notamment avec son application de collecte de fondsShareTheMeal pour les personnes souffrant de la faim.
Le, un premier camion chargé de plus de23 000 litres d'essence venant d'Égypte entre dans la bande de Gaza « mais leur utilisation a été restreinte par les autorités israéliennes, (et servira) seulement pour le transport de l'aide » humanitaire et non pas « pour faire fonctionner l'approvisionnement en eau ou les hôpitaux », déplore le patron de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient à Gaza[799].
LaCroix rouge achemine de l'aide (nourriture, médicaments, eau…) à partir d'un délai d'un peu plus d'une semaine après l'attaque. Unpont aérien humanitaire sous la forme de plusieurs vols à destination de l'Égypte permet à plusieurs pays d'envoyer de l'aide, à partir de la deuxième moitié d' ; l'Algérie, l'Union européenne, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le Luxembourg, le Canada, la Jordanie, les Émirats arabes unis, comptent parmi les donateurs.
Selon le média françaisLe Parisien, la France a participé à l'accord avec le Qatar qui a rendu possible l'opération qui devrait permettre,100 jours après l'attaque du Hamas contre Israël, de faire livrer des médicaments aux otages de Gaza, malades ou blessés[800].
Le, une première cargaison de200 tonnes de vivres arrive à Gaza par le bateauOpen Arms affrété par l'ONG espagnoleProactiva Open Arms[801].
Le, sept bénévoles de l'ONGWorld Central Kitchen fondée par le cuisinierJosé Andrés sont tués par une frappe aérienne israélienne qualifiée de« non intentionnelle » et de« tragique incident » par Benyamin Netanyahou[423]. De nombreux pays occidentaux demandent à Israël d'éclaircir les conditions qui ont amené à cette frappe, la première à toucher du personnel international selon le secrétaire général de l'ONU,António Guterres[802].
Comme demandé par le présidentJoe Biden le lors de sondiscours sur l'état de l'Union, desnavires militaires américains commencent le à construire un port temporaire et unejetée en mer de façon à améliorer la livraison d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne[803]. Mise en service à la mi-, elle devient hors service à la suite d'une tempête fin et remise en service le[804].
Le, 115 palestiniens arrivent àParis à la suite d'une opération d'évacuation depuis Gaza vers laFrance. Le groupe est constitué de« ressortissants français et de leurs ayants-droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles et de personnalités proches de (la France) ». D'après une source diplomatique,500 personnes auraient été évacuées de Gaza vers Paris[805].
Les réactions internationales à ce conflit ont été variées. Plusieurs pays ont exprimé leur soutien àIsraël ou au contraire leur condamnation de ses actions, tandis que d'autres ont cherché à jouer un rôle demédiation pour promouvoir uncessez-le-feu. Desorganisations internationales telles que l'ONU ont également été impliquées, appelant à la désescalade de la violence et à la protection des civils. Desmanifestations et des rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes à travers le monde pour exprimer des positions pro-israéliennes ou pro-palestiniennes. Seuls le Belize et la Bolivie ont suspendu leurs relations diplomatiques avec Israël[806].
Manifestations pro-israéliennes, pro-palestiniennes ou pour la paix
SelonReuters, qui cite les chiffres de l'Armed Conflict Location & Event Data Project, entre le 7 et 27 octobre 2023, la majorité des manifestations (près de 86 %) sont pro-palestiniennes ; une minorité s'abstient de prendre parti et demande la paix ou un cessez-le-feu[809].
Le, leParlement européen appelle à un« cessez-le-feu permanent » à Gaza. Ce texte marque un changement significatif par rapport à la position précédente du parlement, adoptée en, qui appelait seulement à une« pause » humanitaire afin d'accélérer l'acheminement de l'aide aux civils de Gaza. La résolution précise qu'uncessez-le-feu devrait être subordonné à la libération de tous les otages détenus à Gaza et au « démantèlement » du Hamas, désigné comme une organisation terroriste par l'Union européenne[810].
70 sont morts à la suite des bombardements israéliens selon le Hamas[43]
↑Parmi ces 1 140 morts, au moins quarante ont la nationalité française.
↑En temps habituel, Israël fournit à la bande de Gaza moins de 10 % d'eau potable. Le reste est livré par l’Égypte ou produite par lesusines de dessalement de Gaza – lesquelles ne peuvent pas fonctionner correctement quand le carburant livré par l'ONU est volé par le Hamas pour un usage militaire (« Est-il vrai qu'en temps normal, Israël ne livre que 8% de l'eau à Gaza ? », surtf1info.fr,). Le, deux des trois aqueducs venant d'Israël sont réouverts, qui fournissent environ 9 % de l'eau consommée dans la bande de Gaza.
↑Le cessez-le-feu de février 2025 pour la campagne de vaccination contre la poliomyélite permet également auProgramme alimentaire mondial (PAM) d'apporter plus du double de la moyenne mensuelle de nourriture qu'il livrait auparavant et de quintupler le nombre de boulangeries ouvertes dans la bande de Gaza. Lire surOnu Info du 24 février 2025.
↑« Guerre Israël-Hamas, jour 180 : les corps des humanitaires de WCK tués à Gaza remis aux représentants de leurs pays »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑« Israël / Territoires palestiniens : nombre de morts et de blessés en raison de l'attaque du Hamas contre Israël et des contre-attaques d'Israël dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, depuis le 7 octobre 2023, au 24 novembre 2023 »,Statista,(lire en ligne)
↑« « Israël peut contenir la menace sécuritaire, mais pas les causes profondes de cette menace » »,La Croix,(ISSN0242-6056,lire en ligne, consulté le)
↑Samuel Laurent et Lorraine de Foucher, « Attaques du Hamas en Israël : des vidéos et des photos d’atrocités se déversent sans filtre sur les réseaux depuis samedi »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑« La bande de Gaza sous le feu des bombardements israéliens »,RFI,(lire en ligne).
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↑ab etc« En direct, guerre Israël-Hamas : le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à des « pauses humanitaires » dans la bande de Gaza »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
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↑ab etc« En direct, guerre Israël-Hamas : le Qatar affirme qu’un accord « a été conclu pour prolonger la trêve humanitaire de deux jours dans la bande de Gaza » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
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↑« L'armée israélienne affirme avoir encerclé la ville de Gaza »,Le Temps,(ISSN1423-3967,lire en ligne, consulté le)
↑Sept experts de l'ONU : M. Pedro Arrojo Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement ; M. Michael Fahri, Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation ; Mme Tlaleng Mofokeng, Rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d'être atteint ; Mme Paula Gaviria Betancur, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays ; Mme Irene Khan, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression. Francesca Albanese, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 ; Mme Ashwini K.P., « ‘Le temps presse’ pour Gaza, avertissent les experts de l'ONU, qui exigent un cessez-le-feu pour empêcher un génocide », surohchr.org,.
↑(en-US)sujithxavier, « Public Statement: Scholars Warn of Potential Genocide in Gaza », surTWAILR,(consulté le) :« Statements of Israeli officials since 7 October 2023 suggest that beyond the killings and restriction of basic conditions for life perpetrated against Palestinians in Gaza, there are also indications that the ongoing and imminent Israeli attacks on the Gaza Strip are being conducted with potentially genocidal intent. Language used by Israeli political and military figures appears to reproduce rhetoric and tropes associated with genocide and incitement to genocide. Dehumanising descriptions of Palestinians have been prevalent. Israeli Defense Minister Yoav Gallant declared on 9 October that “we are fighting human animals and we act accordingly”. He subsequently announced that Israel was moving to “a full-scale response” and that he had “removed every restriction” on Israeli forces, as well as stating: “Gaza won’t return to what it was before. We will eliminate everything.” On 10 October, the head of the Israeli army’s Coordinator of Government Activities in the Territories (COGAT), Maj. Gen. Ghassan Alian, addressed a message directly to Gaza residents: “Human animals must be treated as such. There will be no electricity and no water, there will only be destruction. You wanted hell, you will get hell”. The same day, Israeli army spokesperson Daniel Hagari acknowledged the wanton and intentionally destructive nature of Israel’s bombing campaign in Gaza: “The emphasis is on damage and not on accuracy.” ».
↑DidierFassin, « Le spectre d’un génocide à Gaza - AOC media », surAOC media - Analyse Opinion Critique,(consulté le) :« L’organisation états-unienneJewish Voice for Peace implore « toutes les personnes de conscience d’arrêter le génocide imminent des Palestiniens ». Une déclaration signée par 880 universitaires du monde entier « alerte sur un potentiel génocide à Gaza ». Neuf Rapporteurs spéciaux des Nations unies chargés des droits humains, des personnes déplacées, de la lutte contre le racisme et les discriminations, l’accès à l’eau et à la nourriture parlent d’un « risque de génocide du peuple palestinien ». Pour la Directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen Orient et l’Afrique du nord, « la situation dans la bande de Gaza entache de plus en plus notre conscience collective ». Quant au Secrétaire général des Nations unies, il affirme : « Nous sommes à un moment de vérité. L’histoire nous jugera ». ».
↑a etb« Guerre Israël-Hamas, jour 171 : une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑« En Israël, des prisonniers palestiniens soumis à la torture selon l’ONU »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑Cour internationale de justice, « Ordonnance du 24 mai 2024 - Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la Bande de Gaza (Afrique du Sud c. israël) », surCour Internationale de Justice,(consulté le) :« 32. Dans son ordonnance du, la Cour a également conclu à la plausibilité de certains au moins des droits que l'Afrique du Sud revendiquait au titre de la convention sur le génocide et souhaitait voir préservés, à savoir le droit des Palestiniens de Gaza d'être protégés contre les actes de génocide et les actes prohibés connexes visés à l'article III, et le droit de l'Afrique du Sud de demander qu’Israël s’acquitte des obligations lui incombant au regard de la convention (Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (Afrique du Sud c. Israël), mesures conservatoires, ordonnance du, par. 54). La Cour n'a vu aucune raison de revenir sur cette conclusion dans son ordonnance du (Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (Afrique du Sud c. Israël), demande tendant à la modification de l'ordonnance du indiquant des mesures conservatoires, ordonnance du, par. 25). Elle ne voit pas davantage de raison de ce faire aux fins de sa décision sur la présente demande. Elle considère en outre que, par leur nature même, certaines au moins des mesures conservatoires sollicitées dans le cadre de ladite demande (voir ci-dessus, paragraphe 17) visent à préserver les droits revendiqués par la demanderesse qu’elle a jugés plausibles. »
↑« Guerre Israël-Hamas, jour 171 : une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑« Guerre Israël-Hamas, jour 171 : une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑« Guerre Israël-Hamas : la CIJ ordonne à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza et lui demande d’empêcher tout éventuel acte de « génocide » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑Libération et AFP, « Le chef de l'ONU juge que l'attaque du Hamas n’est pas « arrivée dans le vide », provoquant la colère d'Israël »,Libération,(lire en ligne)
↑LouiseLeduc, « Israël et le Hamas en guerre, jour 27: Le peuple palestinien « court un risque grave de génocide » »,La Presse,(lire en ligne, consulté le)
↑Luc Bronner, « En Israël, les discours de déshumanisation des Palestiniens et d’éradication de la bande de Gaza se sont banalisés depuis le 7 octobre 2023 »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)