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Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons

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Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
Description de cette image, également commentée ci-après
Sur fond de tente fleurdelisée (le royaume de France), un loup (représentant le ducLouisIer d'Orléans) tente de saisir entre ses crocs une couronne tandis qu'un lion (symbolisant les armes de Flandre du ducJean de Bourgogne) lui donne un grand coup de patte.
Enluminure d'inspirationbourguignonne,XVe siècle, Vienne,Bibliothèque nationale autrichienne.
Informations générales
Date -
(27 ans, 9 mois et 29 jours)
LieuFrance
Casus belliAssassinat du duc d'Orléans commandité par le duc de Bourgogne
Issue

Réconciliation par letraité d'Arras

Belligérants
Bande blanche des Armagnacs
Armagnacs
(Maison d'Orléans)

Soutenus par :
Maison d'Armagnac
Croix de Saint-André des Bourguignons
Bourguignons
(Maison de Bourgogne)

Soutenus par :
Royaume d'Angleterre (1420-1435)
Commandants
Charles d'Orléans
BernardVII d'Armagnac
CharlesVII de France
Jean sans Peur
Philippe le Bon
Henri V d'Angleterre

Guerre de Cent Ans

Batailles

 
Données clés

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Laguerre civile entreArmagnacs etBourguignons est un conflit mené par deux branches cadettes de ladynastie royale des Valois, lamaison d'Orléans, affiliée à lamaison d'Armagnac, et lamaison de Bourgogne, alliée à lamaison royale anglaise de Lancastre, durant le premier tiers duXVe siècle, de1407 à1435, pour obtenir le contrôle de larégence deCharlesVI,roi de France, incapable de gouverner car devenu fou. Cette guerre affaiblit leroyaume de France, déjà en lutte avec leroyaume d'Angleterre dans ce qui sera connu plus tard comme laguerre de Cent Ans.

Depuis le début de la démence deCharlesVI en 1392, deux camps s'affrontent pour avoir la mainmise sur le conseil de régence : celui dePhilippe, duc de Bourgogne, oncle du roi, et celui deLouisIer d'Orléans, frère du roi. Après la mort de Philippe de Bourgogne en 1404, Louis d'Orléans accroît son influence sur la régence et réduit les richesses accordées auxpossessions bourguignonnes. Écarté ainsi du pouvoir,Jean « sans Peur », fils de Philippe et donc nouveau duc de Bourgogne, ordonne l'assassinat de Louis d'Orléans en 1407.

L'assassinat plonge le royaume dans la guerre civile, entre les Armagnacs (partisans de lamaison d'Orléans, menés parBernardVII d'Armagnac) et les Bourguignons, rassemblés derrière Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Les deux factions se disputentParis, capitale du royaume, et la régence. À ces rivalités s'ajoutent des divergences sur la conception de l'État, la religion, l'économie et la diplomatie.

Dans le contexte de la guerre avec les Anglais, l'une ou l'autre faction tente de bénéficier du soutien de l'ennemi, dont le roi revendique ses droits sur lacouronne de France. À partir de 1415, le parti armagnac se range derrière ledauphin Charles. Après l'assassinat de Jean sans Peur en 1419, les Bourguignons s'allient auroi d'AngleterreHenri V. Dès lors, les Bourguignons participent à l'invasion anglaise et à l'établissement duroi d'Angleterre comme roi de France — HenriVI, après la mort deCharlesVI en 1422 —, tandis que les Armagnacs soutiennent ledauphin puis roiCharlesVII dans sa reconquête de l'ensemble du royaume.

En1435, letraité d'Arras met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons ; ceux-ci se rallient àCharlesVII, qui peut ainsi pleinement se consacrer à la guerre contre les Anglais.

Prémices

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Le lien de parenté entre Charles VI, Philippe le Hardi et Louis d'Orléans

Le contexte historique est celui de laguerre de Cent Ans et dugrand schisme d'Occident. Le conflit trouve ses racines sous le règne deCharlesVI.

En fait, ce sont deux sous-ensembles économiques, sociaux et religieux différents qui se font face. D'une part laFrance, pays très favorisé par l'agriculture, avec unrégime féodal et religieux fort. D'autre part l'Angleterre, au climat pluvieux favorisant lespâturages et donc l'élevage ovin, qui vend salaine auxdrapiers deFlandre : pays où l'artisanat, labourgeoisie et les villes prennent de l'importance. LesBourguignons sont favorables au modèle anglais (d'autant plus que la Flandre estbourguignonne), tandis que lesArmagnacs défendent le modèle français. De la même manière, legrand schisme d'Occident a entraîné l'élection d'unantipape qui siège àAvignon (ClémentVII) et est soutenu par les Armagnacs, alors que lepape deRome (UrbainVI) est soutenu par les Bourguignons.

Le ducLouis d'Orléans reçoit un livre deChristine de Pisan. Miniature duMaître de la Cité des dames tirée de l'Épître Othéa,British Library, Harley MS 4431,fo 95, vers 1410-1414.

CharlesVI étant périodiquement affecté de crises de folie ou d'absences, la reineIsabeau de Bavière préside à partir de1393 unconseil de régence, où siègent lesgrands du royaume. L'oncle deCharlesVI, leduc de BourgognePhilippe le Hardi, déjà régent durant la minorité du roi (de1380 à1388), est fin politique et exerce une grande influence sur la reine. À la mort de Philippe, son filsJean sans Peur, moins lié à Isabeau, voit sa position au sein du gouvernement royal s'affaiblir, alors que le frère du roiLouis d'Orléans tente d'accroître son influence. Dans le même temps, les autres oncles deCharlesVI sont moins influents sur la régence : leduc Louis d'Anjou est accaparé par la gestion duroyaume de Naples et leduc Jean de Berry sert surtout de médiateur entre les partis d'Orléans (futurs Armagnacs) et de Bourgogne dont la rivalité va progressivement prendre forme, aboutissant à une véritable guerre civile.

Pour contrer l'expansion territoriale de lamaison de Bourgogne (qui possède les Bourgognesducale etpalatine, la Flandre et l'Artois), leduc d'Orléans acquiert en gagère leLuxembourg en1402.

Tandis que Louis d'Orléans, tirant duTrésor royal les neuf dixièmes de ses revenus, achète terres et places fortes dans les marches orientales du royaume que les Bourguignons considèrent comme une chasse gardée, Jean sans Peur, qui n'a pas le prestige de feu son père, voit se tarir les largesses royales. Alors que le père recevait deux cent mille livres par an, le fils doit se contenter de trente-sept mille.

Le duc d'Orléans, gendre deJean Galéas Visconti et titulaire de fiefs plus ou moins hypothétiques en Italie, veut faire intervenirCharlesVI militairement en sa faveur dans la péninsule. De plus, il semble vouloir faire rompre la trêve franco-anglaise, allant jusqu'à provoquerHenriIV d'Angleterre enduel, ce que Jean sans Peur ne peut tolérer, car les industriels flamands dépendent totalement des importations de laine d’outre-Manche et auraient été ruinés par unembargo.

La querelle respecte tout d’abord les formes courtoises : Jean sans Peur adopte l’ortie comme emblème, Louis d’Orléans le bâton noueux. Aussitôt, le duc de Bourgogne prend lerabot pour insigne et distribue des « rabotures », oucopeaux d’argent, à ses partisans (par la suite, les Bourguignons se reconnaissent surtout au port de lacroix de Saint-André, et les Armagnacs à leur bande ou écharpe blanche).

Assassinat du ducLouisIer d'Orléansrue Vieille du Temple. Miniature duMaître de la Chronique d'Angleterre,Abrégé de la Chronique d’Enguerrand de Monstrelet,BnF Fr.2680, vers 1470-1480.

Déclenchement du conflit

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Article détaillé :Assassinat de Louis Ier d'Orléans.

Le frère du roi, Louis d'Orléans, « qui hennissait comme un étalon après presque toutes les belles femmes », est accusé d'avoir voulu séduire voire « esforcier » laduchesse de Bourgogne. De plus, et même s'il ne s'agit que d'une rumeur, ce séducteur aurait été l'amant de la reine Isabeau et la propagande bourguignonne s'est plu à le présenter comme le père véritable du dauphin Charles (futurCharlesVII). Il se rapproche de la reine et bénéficie de la bienveillance de son frère le roi lors de ses phases de crise : il réussit ainsi à faire évincer les Bourguignons du conseil.

C'en est trop pourJean sans Peur, évincé du pouvoir et joué par le duc d'Orléans.

Profitant de la colère qui monte chez lescontribuables, toujours pressurés alors que la paix est revenue et constatant que leursimpôts servent à financer les fêtes de la cour[1], il se lance dans une campagne de séduction où il déploie des trésors dedémagogie (il promet notamment des baisses d'impôts et une reforme de l'État, vers une monarchie contrôlée)[1]. Il séduit ainsi les marchands, le petit peuple et l'Université[1]. Il menaceParis en1405 pour faire montre de sa puissance, alors que Louis manœuvre pour empêcher le duc de Bourgogne de réaliser une continuité territoriale entre ses possessions flamandes et bourguignonnes en acquérant leduché de Luxembourg. Cela ne suffisant pas à restaurer son influence, Jean sans Peur décide de se débarrasser de son exaspérant rival : il le fait assassiner parRaoul d'Anquetonville à Paris,rue Vieille du Temple, le, alors que le duc d'Orléans sort de chez la reine, qui vient d'accoucher.Cet assassinat déclenche la guerre civile.

La guerre civile

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Jean sans Peur, duc de Bourgogne,musée du Louvre, vers 1404-1405.

Dans le dessein de venger son père,Charles d'Orléans, fils de Louis, suscite partout des inimitiés envers le duc de Bourgogne, désormais maître de Paris. Pourtant, en 1409, unepaix conclue à Chartres semble arrêter les hostilités. Mais Charles d'Orléans ayant épousé la fille deBernardVII d'Armagnac, il se forme àGien, à l'occasion de ses noces, une ligue contre le duc de Bourgogne et ses partisans, dans laquelle entrent, outre le duc d'Orléans et son beau-père, lesducs de Berry,de Bourbon etde Bretagne, ainsi que les comtesd'Alençon etde Clermont ().

BernardVII recrute dans leMidi des bandes qui font la guerre avec une férocité inouïe : lesÉcorcheurs. À leur tête, il ravage les environs de Paris et s'avance jusqu'aufaubourg Saint-Marcel. Un nouveau traité, signé àBicêtre le, suspend les hostilités, mais, dès leprintemps1411, les partis reprennent les armes. Les Armagnacs se répandent dans leBeauvaisis et laPicardie « en mengeant le povre peuple suivant la coustume de adonc ». En, fort d'une armée de 60 000 hommes, le duc de Bourgogne entre dans Paris et attaque lesBretons, alliés desArmagnacs, qui sont retranchés àLa Chapelle. Il doit reculer, mais, dans la nuit du au, il sort par laporte Saint-Jacques, marche surSaint-Cloud et défait complètement l'armée des Écorcheurs. Puis Jean sans Peur poursuit les princes d'Orléans et leurs alliés,assiège Dreux puisBourges, assisté par l'armée royale qui paraît le. La paix est signée à Bourges le et confirmée àAuxerre le.

Les Anglais vont profiter de la situation pour soutenir ponctuellement l'un ou l'autre parti, ou acheter leur neutralité. Les deux camps sont eux-mêmes enclins à une alliance avec l'Angleterre qui leur offrirait un avantage indéniable dans la guerre civile. Ainsi les Armagnacs concluent un traité avec le roi d'Angleterre,HenriIV : en 1412, ils lui cèdent laGuyenne et reconnaissent sa suzeraineté sur lePoitou, l'Angoulême et lePérigord. De même, Jean sans Peur ménage les Anglais qui, par unembargo sur la laine, pourraient ruiner les drapiers de Flandre.

Révolte des Cabochiens. Miniature extraite desVigiles du roiCharlesVII deMartial d'Auvergne, vers 1484,BnF.

En 1413, Jean sans Peur soutient larévolte des Cabochiens qui entraîne une succession de massacres à Paris. La population parisienne, affolée, appelle les Armagnacs à son secours. Leurs troupes reprennent le contrôle de la ville en 1414. En 1415, le duc de Bourgogne reste neutre vis-à-vis des Anglais, qui reprennent les hostilités. Il laisse ainsiHenriV défaire l'armée française, essentiellement pourvue par les Armagnacs, à labataille d'Azincourt en. Cependant, les directives données par le duc à ses sujets de ne pas se présenter à l'ost pour la bataille n'ont pas été suivies (on retrouve notamment dans les listes des morts de nombreux sujets du duc de Bourgogne, y compris le propre frère de Jean sans Peur,Antoine de Brabant).

Le, grâce à la trahison d'un certainPerrinet Leclerc et au soutien des artisans et des universitaires, Paris est livrée àJean de Villiers de L'Isle-Adam, capitaine d'une troupe de partisans du duc de Bourgogne. Le suivant, les Armagnacs sont massacrés par le peuple de Paris. Le comte Bernard VII fut l'une des victimes. À nouveau maître de Paris et de la personne du roi,Jean sans Peur voit toutefois lui échapper leDauphin, partisan armagnac. Alors que le roi d'Angleterre entreprend la conquête de laNormandie, les troupes royales et bourguignonnes ne peuvent s'aventurer à le contrer, par peur d'une reprise de la capitale par les Armagnacs. Il devient donc impérieux pour le duc de Bourgogne et ses partisans de négocier un rapprochement avec les partisans du Dauphin. Ces derniers finissent par accepter, afin d'éviter une possible alliance anglo-bourguignonne. Plusieurs rencontres vont donc être organisées.

Les« Trois France » en 1429 : territoires contrôlés par les Anglais, le duc de Bourgogne et le roi de France.
Article détaillé :Assassinat de Jean Ier de Bourgogne.

Le,il est assassiné, sur le pont deMontereau-Fault-Yonne, lors d'une entrevue avec le Dauphin Charles, par des hommes de main du parti des Armagnacs, qui craignent un rapprochement du Dauphin avec les vues politiques bourguignonnes, et afin de venger le meurtre deLouis d'Orléans. Cet acte empêche tout apaisement et fait s'effondrer ce qui reste d'unité dans le royaume de France.

Article détaillé :Traité de Troyes.

Philippe le Bon, le nouveau duc de Bourgogne, fait alors alliance avec les Anglais et aboutit autraité de Troyes, par lequelCharlesVI déshérite son fils, ledauphin Charles, et marie sa filleCatherine de Valois àHenri V d'Angleterre. Il est prévu qu'HenriV doit exercer la régence du royaume de France, avant d'hériter de laCouronne à la mort deCharlesVI. Ce traité est dénoncé par lesArmagnacs, qui arguent « que le roi appartient à la couronne et non pas l'inverse ». Il faudra l'intervention deJeanne d'Arc pour queCharles VII de France puisse être légitimé par un signe divin et sacré àReims, le, prenant de court le successeur d'HenriV, mort en 1422, quelques mois avantCharlesVI (Henri VI d'Angleterre n'a alors que dix mois, et ne sera sacré que le, àNotre-Dame de Paris).

La fin du conflit

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Article détaillé :Traité d'Arras (1435).

CharlesVII, engagé dans une patiente reconquête du territoire français, souhaite éloigner les Bourguignons des Anglais. En1435, il conclut avec Philippe le Bon letraité d'Arras, qui reconnaît les expansions territoriales bourguignonnes et exempte le duc de Bourgogne de lui prêter l'hommage traditionnellement dû au roi de France. Cet accord met officiellement fin à la guerre et va permettre àCharlesVII de reprendre aux Anglais pratiquement toutes leurs possessions continentales : fin1453, ils ne contrôlent plus queCalais.

Notes et références

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  1. ab etcNoël Coulet,Le temps des malheurs (1348-1440) tiré deHistoire de la France des origines à nos jours sous la direction deGeorges Duby, Larousse, 2007,p. 405.

Bibliographie

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v ·m
Liste des batailles et des sièges de la guerre de Cent Ans
Souverains français
Souverains anglais
Ducs de Bourgogne de la maison de Valois
Chefs militaires
Guerres
Liste des traités de paix de la guerre de Cent Ans
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