LesGroupes d’autos-mitrailleuses et autos-canons (GAMAC),connus également sous divers autres noms et abréviations, sont créés en septembre 1914 par legénéral Gallieni à partir de quelques éléments de la Marine pour apporter une puissance de feu mobile aux armées combattant dans le Nord et en Belgique. À la fin de 1914, lesgrandes unités de cavalerie disposent de 16 groupes d'autos-canons de la Marine, rejoints par le17e groupe le. Ces petites unités s’avèrent, dans leurs débuts, d’un emploi délicat au combat du fait des caractéristiques des véhicules, poids trop élevé,blindage trop mince. Leurs contributions efficaces dans divers types d'opérations à la fin 1917 et dans les campagnes de 1918 consacrent l'utilité de l'arme blindée motorisée au sein des unités de cavalerie.


Ces unités, d’une grande nouveauté en 1914, pour l’Armée en général et la cavalerie en particulier, sont l'objet d'une relative imprécision dans leur identification. Leur dénomination fluctue selon les unités de rattachement, les rédacteurs des comptes-rendus officiels, les auteurs d’historiques d’unités et les périodes de la guerre. Les marques de reconnaissance, insignes d'arme, tampons d'unités, n'apparaissent que tardivement.
Parmi les noms et abréviations désignant ces unités on relève :
Il faut attendre une instruction de pour que les GAMAC soient pourvus d'un insigne spécifique symbolisant deux canons en X, surmontés d'une grenade et enserrant les lettres A M[5]. Cet insigne, déclinaison de l'insigne de l'artillerie spéciale, est cousu sur la manche gauche et sur les pattes de col de la veste d'uniforme. Il apparait parfois peint sur les véhicules comme sur cette auto-mitrailleuse du12e GAMAC présentée pour une revue en, devant le château de Nampcel (Oise), en ruines.
Même s'il ne dispose pas de l'autonomie administrative (voir ci-dessous) chaque GAMAC est bien une unité constituée avec sonJournal des marches et opérations et son timbre d'unité à l'instar de celui du12e GAMAC apposé au dos d'une photo de groupe de permissionnaires en attente d'embarquement dans un train.
Créées avant, pendant et immédiatement après la Première guerre, plusieurs unités d'artillerie légère dont les dénominations intègrent les expressions « autos-mitrailleuses » et/ou « autos-canons » ne doivent pas être confondues avec les GAMAC. Bien que certaines mettent en action des moyens techniques similaires à ceux des GAMAC, elles n'en partagent ni la composition, ni les affectations.

« Batterie d'auto-canons mitrailleuses »[9].
Un groupe de 4 autos-canons armés du canon à tir rapide modèle 47 mm TR est créé en novembre 1914 et placé sous le commandement du Lt de vaisseau de Villeneuve-Bargemon[10],[11].
Armées de canons de75 mm modèle 1910, les « sections autos-canons » ou « sections de 75 automobiles » relèvent de l'Artillerie Anti-Aérienne (AAA). Cette destination opérationnelle leur impose mobilité et autonomie sur l'ensemble du théâtre des opérations. Elles peuvent ne pas avoir d'affectation précise autre que de relever d'un Groupe AAA à la disposition d'une grande unité[N 2]. À partir de 1916 la plupart des sections de 75 antiaériennes sont affectées à unrégiment d'artillerie de défense contre avions comme la68e section affectée au66e régiment d'artillerie de défense contre avion et remarquée en 1918[12].
La défense antiaérienne compte 77 sections d'autos-canons de 75, composées chacune d'une soixantaine d'hommes et de deux pièces de 75 mm sur plateau ou remorque.
Les groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons sont la résultante de plusieurs courants dont la convergence ne pouvait être acquise à la déclaration de guerre en août 1914. De nombreuses réserves bloquent l'innovation, comme ces conclusions de la Commission d'enquête des 30 juin et 1er juillet 1903 présidée par le Colonel Rouquerol, commandant l’Artillerie de la12e division d’infanterie statuant sur l'opportunité d'emploi d'uneCharron Girardot Voigt 1902, armée d'unemitrailleuse Hotchkiss modèle 1901 :
« ... étant donné le poids de la voiture (3.000 kg), son prix de revient élevé (45.000 F.), les risques auxquels elle serait exposée et qui semblent hors de proportion avec la puissance de l’engin, la rareté des circonstances où elle pourra agir utilement, il n’y a pas lieu de faire de l’Auto Mitrailleuse un engin de combat.[13] »
Pour arriver à lever ce type de réticence, il faut faire confluer :
Les premières semaines de combats aboutissant à labataille de la Marne font prendre conscience de la nécessité d'évoluer très rapidement dans de nombreux domaines. La mobilité de l'artillerie légère devient une priorité. Legénéral Gallieni,gouverneur militaire de Paris, fort du succès et de l'impact psychologique de l'opération destaxis de la Marne s'empare du projet d'unités d'autos-mitrailleuses et d'autos-canons sur lequel travaille le lieutenant Lesieure Desbrières. Le Général Gallieni est définitivement convaincu de l'intérêt de ce nouveau moyen lors de la création de la batterie d'autos-mitrailleuses du capitaine Drouet à l'instigation du gouverneur militaire du Havre. Le 6 septembre 1914 il ordonne à l'établissement d'artillerie de Vincennes de monter des canons de 37 sur des véhicules Renault et charge le Lieutenant de vaisseau Hergault, assisté du lieutenant Lesieure Desbrières, de conduire cette opération dans les meilleurs délais. Les groupes autos-mitrailleurs et autos-canons commandés par des officiers de marine, préfiguration des GAMAC sont lancés[14],[15].
Près d'un an plus tard, la Chambre des députés approuve l'initiative du futur maréchal :« La Commission de l'Armée, réunie sous la présidence de M. legénéral Pédoya, a entendu lecture et approuvé à l'unanimité les conclusions d'un rapport très documenté deM. Maurice Bernard, sur les auto-mitrailleuses et les auto-canons[16]. »
Legénéral Eugène Féraud, à la tête du1er Corps de cavalerie de à fin, constate avec quatre années de recul la profonde transformation de la Cavalerie française devenue « une puissance de feux » grâce aux modifications de l'armement, c'est-à-dire grâce à l'introduction fin 1914, et au développement au cours du conflit, de l'artillerie légère et mobile dans les grandes unités de cavalerie :
« En 1914, point de moyens propres [d'artillerie] au corps de cavalerie, mais l'on met de suite des mitrailleuses sur des autos de tourisme, ce qui est l'origine de l'auto-mitrailleuse-canon blindé qui est lui-même le frère ainé du char d'assaut […].
En 1915, chaque division de cavalerie reçoit un groupe d'autos-mitrailleuses-autos-canons blindés comprenant trois autos-canons et six autos-mitrailleuses.
En 1916, les divisions de cavalerie, [reçoivent] deux groupes d'autos-mitrailleuses-autos-canons au lieu d'un. Le corps de cavalerie reçoit un groupe d'autos-mitrailleuses-autos-canons.
En 1917, les voitures des autos-mitrailleuses-autos-canons sont progressivement transformées pour pouvoir marcher indifféremment en avant et en arrière.
En 1918, le corps de cavalerie reçoit un deuxième groupe d’autos-mitrailleuses-autos-canons.
Les autos-mitrailleuses-autos-canons deviennent progressivement autos-mitrailleuses-canons, la même voiture étant armée d’une mitrailleuse et d'un canon de 37[17] »
Ces nouvelles unités et leurs moyens mécaniques sont évalués au cours de la campagne contre l'Allemagne et quelques années après par les stratèges.
« Les A. C. M. ont rendu les plus grands services comme moyens dereconnaissance, deliaison et de combat. En raison de leur visibilité et de leur vulnérabilité aux coups de l'artillerie, il convient de les dissimuler, de les employer par petits groupes (deux ou trois au maximum), de ne pas les immobiliser. On ne doit pas non plus les employer de nuit[18]. »
« Qu'est-ce qu’une mitrailleuse, sinon un fusil à tir accéléré. Bien avant la guerre, l'idée était venue d’augmenter sa maniabilité et, par suite, sa valeur tactique en la plaçant sur une automobile ; des sections d’auto-mitrailleuses et d'auto-canons (A. M. A. C.) furent affectées à l’arme mobile par excellence, la cavalerie.
À laMarne, les A. M. A. C. rendirent de grands services, et voici qu’au cours de la dernière offensive, elles se sont imposées définitivement [...] À la contre-attaque deGrivesnes, à la prise de Monchel, les A. M. A. C. ont pris une part décisive, s’approchant à 50 mètres du Boche et tirant jusqu'à 5.000 cartouches.
Dans une offensive rapide, l'artillerie ne pouvant suivre, elles sont l'appui indispensable de l'infanterie[19]. »
« Il y a enfin les deux corps de cavalerie modernisés. Ces formations comportent chacune trois divisions de cavalerie renforcées par des moyens modernes (escadrilles d’observation, génie, etc.). Ces corps se déplacent le long du front deux fois plus vite que les autres corps d’armée, ce qui va s’avérer très précieux pour colmater les brèches réalisées par les attaques allemandes. Surtout, ils disposent chacun d’une centaine d’automitrailleuses-autocanons équipées d’un canon de 37 millimètres et d’une mitrailleuse. Dans les phases offensives, ces groupes vont remplir toutes les missions traditionnelles de la cavalerie [20]. »
En 1919, les groupes d'autos-mitrailleuse et d'autos-canons voient d'une part leur nombre réduit de seize à onze, et d'autre part leur dénomination changer en "groupes d'autos-mitrailleuses de cavalerie".
Deux décisions de 1922 marquent la disparition définitive des GAMAC et de leur organisation :
De 1922 à 1931-32, l’automitrailleuse White, seule automitrailleuse en service en France équipe les GEAM avant qu'elle ne soit remplacée par des véhicules plus modernes comme lesautomitrailleuses semi-chenillées Schneider P16.
En 1939, par des regroupements d'escadrons d'auto-mitrailleuses de cavalerie, sont constitués cinqrégiments d'automitrailleuses qui sont dissous un an plus tard.
Les GAMAC n'ont pas d'autonomie administrative. Ceci est vraisemblablement dû à leur petite taille, environ 70 hommes, et à leur rattachement opérationnel direct à l'état-major d'une division de cavalerie qui, selon les nécessités des opérations, peut les détacher, temporairement et sans préavis, soit à une autre division de cavalerie, soit à une division d'infanterie.
Initialement, à l'automne 1914, les groupes d’autos-canons de la Marine, composés chacun de deux sections, sont rattachés administrativement au Dépôt des équipages de la Flotte de Paris implanté auGrand Palais des Champs-Élysées à Paris[10].

Puis, en application de la dépêche constitutive du 9 mai 1915, la gestion administrative des personnels et matériels des Groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons est assurée par le service autos du13e régiment d'artillerie. Moins d'un an plus tard, le 12 février 1916, le général en chef décide de remplacer les marins de Groupes d'autos-mitrailleuses par du personnel de l'armée métropolitaine. Pour une raison non explicitée, les GAMAC sont alors rattachés à la71e batterie du81e régiment d'artillerie lourde à tracteurs, spécialement créée à cet effet dès le. Ce rattachement va à nouveau évoluer, en conséquence directe du rattachement des GAMAC à la cavalerie décidé le, confirmé par une dépêche ministérielle du. Ainsi le tous les GAMAC sont rattachés administrativement au27e régiment de dragons et plus précisément à son13e escadron de dépôt, créé à cet effet au Quartier de Croy, caserne du régiment, rue Royale àVersailles, où a été également transféré le Centre d'Instruction des autos-mitrailleuses (CIAM)[23],[24], placé sous le commandement du capitaineArnaud de Castelbajac[25],[26],[27]. Cette organisation perdure jusqu'à la fin de la guerre[28] et se poursuit jusqu’à la fin septembre 1919.
Au 1er octobre 1919, « les groupes d’A.M.A.C. sont désormais affectés à un régiment de la D. C. à laquelle ils appartiennent, pour les groupes de la métropole, ou à la formation de cavalerie la plus proche pour les groupes de l’A. O. du Maroc et de l’Afrique du Nord […] À la même date, le CIAM de Versailles est versé au groupe de cavaliers de l’École de cavalerie de Saumur »[29].
| Identification | Création Dissolution | Commandant | Affectation | Rattachement organique | JMO Cote SHD/GR (Période) |
|---|---|---|---|---|---|
| 1er Groupe d'autos-canons de la Marine | -[30],[31] | Lt de vaisseau Guette ( - )[N 3] | Brigade de fusiliers marins,amiral Ronarc'h | Armée belge (10/14) Groupement Bidon (1-12/11/14)32e C.A. (13/11/14)[32] | 26 N 480/2 (1re DC) 25/9/1914-17/4/1917) |
| 1er GAMAC | Devient1er escadron A.M.C. le[22] | Cne Pommier (3/1916 - 4/2/1917)[33] Cne Rouzaud (15/2/1917 - 8/1919)[34],[35] | 1re DC | 1er CC (9/1914) | 26 N 1246/1 (5/4/1916 - 18/4/1917) 26 N 1246/2 (18/4/1917 - 22/9/1919) |
| 2e Groupe d'autos-canons de la Marine[36] | - | Lt vaisseau Barbière (25/9/914 - 7/3/1916)[36] | 1re DC | CC Conneau[36] | |
| 2e GAMAC | [37] Après septembre 1919 | Cne Labrosse-Luuyt (4/1916-9/1918)[38],[39] Cne Papin (9/1918-3/1920)[38],[40] | 3e DC[N 4] | 1er CC (9/1914-1919)[40] | 26 N 1246/3 (15/4/1916 - 20/9/1919) |
| 3e Groupe d'autos-canons de la Marine[36] | [36] | Lt vaisseau Guyot (1-7/10/1914) Lt vaisseau Bermon (13/11/1914-20/11/1915) Lt vaisseau Cigli (20/11/1915-28/3/1916)[36],[41] | 8e DC | 3e CC (8/1915)[42] | |
| 3e GAMAC | Créé avril 1916 | Cne Claret de Fleurieu (4/1916) Cne de Crussol d'Uzès (10/1918)[43] | Initialement8e DC dissoute le puis 2e DC à partir du[36] | 2e DC isolée puis 2e CC (11/1916)[44] | |
| 4e Groupe d'autos-canons de la Marine[36] | Lt vaisseau Thirion (1/10/1914 - 24/4/1916)[36],[45] | 2e CC | |||
| Créé fin mai 1916 Dissous après avril 1919 | Cne de Castellane (5/1916-2/1919)[46],[47] | 4e DC | 2e CC (9/1914)[48] | 26 N 1246/4 (22/5/1916 - 15/4/1919) | |
| 5e Groupe d'autos-canons de la Marine[36] | Ens. vais. 1ère Cl. de Chevigné (9/1914 - 28/2/1916)[36] | 33e Corps d'armée[36] | |||
| 5e GAMAC | Créée au printemps 1916 Dissous le[49] | Cne de Bourbon Châlus (4/1916 - 30/10/1917)[50] | 8e DC dissoute le 11/8/1916 puis6e DC (11/8/16) | 3e CC[42] | |
| 6e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Lt vaisseau Guiran (8/1914 - 2/1915)[51] Lt vaisseau Guyot (3/1915 - 6/5/1916) | 7e DC | Isolée[52] | ||
| Créé fin mai 1916 | Cne Mougel (5/1916-16/7/1917)[53] Cne Farcis (16/7-29/12/1917)[49] Cne de Galard (1918)[34] | 7e DC dissoute, puis à partir du 30/10/19176e DC | 2e CC[52],[49] | 26 N 1246/5 (25/5/1916 - 1/1/1917) 26 N 1246/6 (1/1/1917 - 29/12/1917) | |
| 7e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Dissous le | Lt vaisseau Bunge[51] (15/10/1914 - 3/6/1916) | 1re DC | 1er CC | |
| Créé fin mai 1916 Dissous le[54] | Cne O'Gorman (21/6/1916[55]-22/10/1917[56] Cne de Valence de Minardière (24/10/1917-31/1/1919)[56],[34] Cne de Brémond d'Ars (à partir du 22/2/1919)[54] | 1re DC | 1er CC (9/1914)[57] | 26 N 1246/7 (26/6/1916 - 4/9/1916) 26 N 1246/8 (4/9/1916 - 17/6/1918) 26 N 1246/9 (18/6/1918 - 10/8/1919) | |
| 8e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Créé automne 1914 Dissous le | Lt vaisseau Leroch (11/1914 - 29/12/1915) Ens. vais. 1re Cl. Lecocq (17/1/1916 - 1/6/1916) | 9e DC | 1er CC (10/1914) Isolée (7/1915) 3e CC (8/1915) Dissoute 20/5/1916[58] | |
| Créé au printemps 1916 | Cne Leroy (5/7/1916-25/9/1917)[59] Cne de Monsegou (1/11/1917-Mort 28/3/1918)[34] Lt Domenech (9/4/18-Tué 24/7/1918)[60] Cne de La Mure (2/2/1918)[61] | 6e DC | 6e DC isolée (11/1914) puis3e CC puis2e CC (7/1917) | ||
| 9e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Date de création non connue Dissous le | Lt vaisseau Renault[51] (11/1914 - 4/6/1916) | 2e DC | Isolée (8/1914)[44] | |
| Créé fin mai 1916 | Cne de Miribel (26/5/1916[62]-1918[34]) | 2e DC | 2e DC isolée (8/1914) puis 2e CC (11/1916)[44] | 26 N 1246/10 (29/5/1916 - 25/12/1916) | |
| 10e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Date de création non connue Dissous le | Lt vaisseau Clémentel[51] (10/1914 - 1/3/1916) | 10e DC (dissoute en | 1er CC (9/1914) Isolée (11/1914)[63] | |
| 10e GAMAC | Créé fin mai 1916 Envoyé en Roumanie (4/8/1916)[44] Rapatrié en mai 1918[N 5] | Lt Saar (26/3/1916 - 5/9/1916) Cne Richemond (7/1918) | 2e DC (5/1918) | -2e CC (5-8/1916)[44] -Gal Berthelot,Mission militaire française en Roumanie (10/1916- 5/1918) -2e CC (à partir de l'été 1918) | |
| 11e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Date de création non connue Dissous le | Lt vaisseau Audouin[51] (11/1914 - 11/12/1915) Lt Vaisseau de Viguerie (11/12/1915 - 9/4/1916) Lt Tassin (9/4/1916 - 9/5/1916) | 33e Corps d'Armée | ||
| 11e GAMAC | Créé fin[64] | Cne Tassin (10/5/1916 - 12/1918)[65] | 5e DC | 2e CC (5/1916) 3e CC (8/1916) Isolée (12/1916) 1er CC (5/1917)[66] | 26 N 485/8 à 17 (5/1916-7/1919) |
| 12e Groupe Mixte d'autos-canons[36] | Date de création non connue[37] Dissous le | Lt vaisseau Colson[51] (10/1914 - 24/3/1916) | 17e Corps d'Armée | ||
| 12e GAMAC | Date de création non connue | Lt Despierre (29/3/1916-9/1916)[67] Cne Chalmeton (10/1916-2/1918)[39] Cne Walbaum (2/1918-15/12/1918)[50] Cne Colonna de Giavellina (15/12/1918)[40] | 3e DC | 1er CC (9/1914) | |
| 13e Groupe Mixte d'autos-canons[51] | Eté 1914[37] Dissous le | Lt vaisseau Masquart (5/1915)[51],[68] | 5e DC (9/1914-5/1916)[69] | 2e CC (9/1914-7/1916)17e Corps d'Armée | 26 N 485/1 à 8 (9/1914-5/1916) |
| Créé le[70] | Cne Desbruges (5/1916-?)[51] Cne Dubois (?-30/4/1918)[34],[71] Cne Gelin (5/18-1919)[34],[72] | 5e DC (5/1916-6/1919) | 3e CC (8/1916) Isolée (12/1916) 1er CC (5/1917-1919)[66] | 26 N 485/8 à 17 (5/1916-7/1919) | |
| 14e Groupe Mixte d'autos-canons[51] | Eté 1914[37] Dissous le | Lt de vaisseau de Vogüé (1915)[51],[73] | 6e DC (12/6/1915)[74] | 2e CC (9/1914) 3e CC (9/1915) | |
| 14e GAMAC | Printemps 1916 | Cne de Fleurieu (1916-1918) Cne d'Andurain (11/1918)[51] | À l'Intérieur (8/1916)[75] 7e DC | 3e CC[75] | |
| 15e Groupe Mixte d'autos-canons[51] | Eté 1914[37] Dissous le | Lt de vaisseau Hergault[10] | 2e CC (9/1914) | 17e Corps d'Armée | |
| 15e GAMAC | Créé au printemps 1916 Dissous après nov. 1919 | Cn Le Poupon[51] Cne Chrétien Lalanne (4/3/1917-15/9/1917)[76] Cne de Lastic Saint-Jal (3/10/1917-17/2/1919) Cne Lechevalier (à partir du 24/2/1919)[77] | 4e DC | 2e CC (9/1914)[48] | 26 N 1246/11 (24/3/1918 - 17/11/1919) |
| Il n'y a pas de16e Groupe mixte d'autos-canons de la Marine[51] | |||||
| Identité du18e GAMAC (ex-« Batterie Drouet ») à partir du Dissous le à Lyon[78] | Cne Drouet (1916-1918)[34] Lt puis Cne de Chargères[79] | 7e DC | Isolée (8/1914) Dissoute (23/7/1917)[52] | 26 N 1246/12 (17/10/1914 - 31/12/1916) | |
| 17e Groupe Mixte d'autos-canons[51] | créé le[51] Dissous le | Lt de vaisseau de Laurencie[10] | 2e CC (9/1914) | 17e Corps d'Armée | |
| 17e GAMAC | créé le | Cne Cournot | 6e DC | Isolée (12/1916) 2e CC (10/1917)[75] | |
| Batterie d'auto-canons mitrailleuses du capitaine Drouet[51] | Créée en octobre 1914 | Cne Drouet (1916-1918)[34] | Corps de cavalerie coloniale[N 7] | 26 N 1246/12 (17/10/1914 - 31/12/1916)| | |
| Identité du groupe entre le et le où il devient le16e GAMAC[80] | 7e DC | Isolée (8/1914) Dissoute (23/7/1917)[52] | |||
| Créé au début de 1920 | Cne Bruyant Cne de Dampierre Cne Juin de Baissé | Troupes d'occupation du Maroc | |||
Les corps de cavalerie sont dotés de groupes d'autos-canons-mitrailleuses au niveau de leur état-major à partir de 1918.
La Croix de guerre est attribuée aux unités ayant été citées une fois à l'ordre du corps d'armée :

La moitié des groupes d'automitrailleuses et autocanons ayant été cités deux fois à l'ordre de l'armée reçoivent laCroix de Guerre 1914-1918 et leurs personnels peuvent en conséquence en porter lafourragère[34].
La cavalerie ferme la marche duDéfilé de la Victoire et aligne trois autos-mitrailleuses et deux autos-canons[N 9],[83] qui elles-mêmes précèdent les chars Renault. C'est la première apparition publique à Paris de ces nouveaux véhicules blindés[84].
Les deux Groupes d'autos-mitrailleuses-autos-canons de la1re DC participent au défilé du à l'Hippodrome de Vincennes avec d'autres unités de cavalerie honorées lors de cette manifestation patriotique. Ils paradent à la « Une » duPetit Parisien du[85].
Le premier groupe d'autos-mitrailleuses-autos-canons formé et commandé par le lieutenant de vaisseau P. Guette sur instruction du général Gallieni se compose, début septembre 1914, de l'enseigne de vaisseau Réveillaud et de quelques marins inemployés sur leurs bâtiments. Ils sont rapidement rejoints par des second-maîtres, quartier-maîtres, des matelots, quelques sous-officiers et hommes de troupe précédemment affectés à des régiments de dragons, d'infanterie, d'artillerie qui, réunis en quelques jours, permettent de constituer les équipages de deux sections, composée chacune de trois véhicules armés et d'un véhicule de ravitaillement[86]. Si l'on ignore comment et pourquoi ces soldats et matelots se sont trouvés enrôlés dans cette aventure, on peut penser qu'ils sont tous capables d'utiliser au mieux le canon de 37 mm à tir rapide de la Marine dans un contexte opérationnel complètement inédit.
Au total, au tout début de la « Course à la mer », le groupe du Lt de vaisseau Guette aligne ainsi une quarantaine d'hommes dont 2 officiers de marine, 3 officiers-mariniers et 35 matelots. En juin 1915, au fil des rencontres avec d'autres unités et dans des conditions administratives non déterminées, son « groupe a doublé d'importance ayant glané deux fantassins, deux soldats d'infanterie coloniale, un de la Légion, un zouave, deux dragons, trois chasseurs à cheval, huit sapeurs du génie, [...] et de petites fractions isolées avec leur propre personnel[87] ».
La constitution en septembre-octobre 1914 des douze autres groupes AMAC commandés par des officiers de marine semble plus organisée, tout en se calant sur le même schéma organisationnel :
1 lieutenant de vaisseau, 1 enseigne de vaisseau, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 3 adjudants, 3 maréchaux-des-logis, 3 second-maîtres, 2 maîtres de mousquetterie, 1 mécanicien, 8 quartier-maîtres, 4 brigadiers, 40 matelots, 13 soldats[88].
L'instruction du 12 février 1916 du Général en Chef renvoie les personnels de la Marine à leurs unités et prescrit que les officiers encadrant les GAMAC proviennent désormais de régiments de cavalerie, d'artillerie et plus rarement de régiments d'infanterie dont ils sont seulement détachés, leur corps d'origine continuant à assurer la gestion de leur carrière.
Conformément à la Décision du sous-secrétaire d’État de l’Artillerie n°32 106 3/3 (novembre 1915), la plupart des sous-officiers et, semble t-il la quasi-totalité des hommes de troupe ont été versés dans les groupes automobiles à la suite de déclaration d'inaptitude au combat par les commissions de réforme à la suite de blessures, plus ou moins invalidantes et/ou d'intoxication par les gaz[23].
Ces personnels n'ayant jamais manipulés d'armes automatiques sont entraînés à leur emploi au Centre d'instruction des autos-mitrailleuses (CIAM) initialement implanté à Boulogne-sur-Seine à côté des usines Renault fabricants des nouveaux véhicules blindés, transféré à Versailles à la caserne du27e régiment de dragons en juillet 1916, lors du rattachement administratif des GAMAC à ce régiment[25].
Dans sa composition en ordre de bataille le commandement d'un groupe d'autos-mitrailleuses et d'autos-canons, fort d'environ 65 hommes en effectif complet, est assuré par un chef de groupe et trois chefs de sections/pelotons. Les appellations varient selon les groupes et les circonstances tant du fait de la petite taille de la formation que des armes d'origine des personnels qui la composent.
Le groupe compte, en principe, 4 officiers, le capitaine, commandant le groupe, et trois lieutenants ou sous-lieutenants, chacun commandant une section. LesJMO montrent qu'en fait une des sections est fréquemment commandée par un adjudant-chef, plus rarement par un adjudant[89].
En principe un groupe compte 8 maréchaux des logis :3 chefs de véhicule auto-canon, 3 chefs de ravitaillement, un par section, 1 chef d'atelier, 1 comptable.
Les hommes de troupe, appelés cavaliers ou canonniers selon les groupes et sans doute selon l'arme d'origine du commandant de groupe, se répartissent ainsi :
6 brigadiers, chefs de véhicules auto-mitrailleuse, 9 maître-pointeurs, un par véhicule blindé, 9 servants, un par véhicule blindé, 20 conducteurs, un par véhicule plus trois en réserve, 4 agents de liaison, certains disposant d'une moto.
1 infirmier, 3 ouvriers (spécialistes respectivement de l'armement, du fer et du bois).
En ordre de marche, une section se compose de 2 véhicules autos-mitrailleuses, 1 véhicule auto-canon, et une motocyclette de liaison. Selon les missions, reconnaissance, combat, surveillance, les sections sont fréquemment reconfigurées pour être constituées de façon homogène en section ou sous-section de mitrailleuses ou de canons.
Lors de nombreuses et longues phases de combat à pied au service des tranchées, décrites dans lesJournaux des Marches et Opérations des GAMAC, les hommes normalement affectés à un véhicule demeurent sous les ordres de leur encadrement habituel.
De septembre 1914 à juin 1916, période d'activité des premières unités d'autos-mitrailleuses et autos-canons sous commandement de lieutenants de vaisseau détachés de la Marine, les caractéristiques des matériels, véhicules et armements varient dans le temps et d'un groupe AMAC à un autre. Cette diversité résulte de la jeunesse de ce type de moyens et des atermoiements à leur égard de la haute hiérarchie militaire dont seule vient à bout la détermination farouche de quelques personnalités marquantes comme le général Gallieni, aidé d'une poignée de jeunes officiers convaincus qu'il faut penser la guerre autrement qu'avec les moyens de 1870.
Du caractère innovant de ces armes découle un enchaînement d'essais-erreurs tant sur la conception/construction des véhicules blindés que sur l'installation des armes à leur bord. En conséquence, aucune étude n'a pu déterminer avec précision la date d'implantation d'un modèle particulier de véhicule auto-mitrailleuse ou auto-canon dans chacun des GAMAC, les nombreuses photos de presse ou d'albums n'étant d'aucune aide, faute de légende ou du fait de légendes manifestement erronées.
En ordre de bataille un groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons doit aligner 17 véhicules[89]:
Les groupes d'autos-canons et d'autos-mitrailleuses, créés par le général Gallieni en, placés sous le commandement d'un lieutenant de vaisseau, sont dotés de véhicules blindés innovants construits par l’établissement d'artillerie de Vincennes sur unchâssis Renault 20 CV[90] selon les directives des spécialistes de l'état-major du gouverneur de Paris, sous la supervision des capitaines Genty et Renaud[91].
Le modèle 1915 bénéficie de plusieurs améliorations :
- blindage plus épais
- masque de protection des servants plus enveloppant
- ventilation du moteur améliorée par l'aménagement de larges lamelles horizontales donnant au véhicule une apparence caractéristique
- plateau légèrement plus long donnant plus d'espace aux servants de la pièce
- rétroviseurs circulaires rabattables et plus solides...

Initialement, l'auto-canon« c'était, sur un châssis de tourisme, un baquet de bois aux parois basses, à peine doublé dans ses parties les plus vulnérables par une mince plaque d’acier, avec, au milieu du fond, le canon, dont le pivot s'emmanchait dans un fort billot. Pour protéger les deux servants, un petit masque étroit ; quant aux conducteurs ils devaient se contenter d'un coupevent métallique, tout juste bon à arrêter... le vent en effet et aussi la pluie[92] »
Conçu à la fin de 1914, l'auto-canon blindé modèle 1915 équipe les6e et7e groupes dès la fin. Les autres groupes bénéficient de ce nouveau véhicule à mesure des livraisons.
Un blindage renforcé, la maniabilité, grâce à deux postes de conduite, avant et arrière, une tourelle à rotation complète dotée d'un canon et d'une mitrailleuse en opposition, donnent au modèleWhite TBC un avantage définitif aux unités qui en sont équipées à partir de fin 1918[N 10]-printemps 1919, même si les commentaires du premier utilisateur ne sont guère flatteurs pour ce nouvel équipement lors de sa sortie des usines Berliet de Vénissieux[N 11].
Deux types d'armes équipent les GAMAC, les mitrailleuses et les canons de 37 mm.
Dans la première commande du général Gallieni à l'atelier de Vincennes, les autos-canons sont équipés de canons de 37mm à tir rapide de type Marine modèle 1885[94].
Les véhicules blindés sont ensuite équipés d'unCanon de 37 mm modèle 1916 TR, lui-même démontable et utilisable sur affût dans les secteurs de tranchées.
Il sera remplacé par le canon de37 mm SA 18 en 1918 sur les nouvelles autos-mitrailleusesWhite TBC.
En janvier 1917 parait le premier numéro deTaca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses, édité par le12e groupe d'autos-mitrailleuses sous la direction d'Édouard Sené[N 14], journaliste, mitrailleur affecté à ce groupe depuis mars 1916, maréchal des logis en 1917[95].
Composé et imprimé à Paris par l'Imprimerie des Arts et des Sports[N 15],Taca Tac Teuf Teuf se présente comme une publication de qualité professionnelle dont les articles, largement illustrés, sont disposés en deux colonnes, sur 12 pages pour les 7 premiers numéros, puis sur 8 pages.
Le lecteur y trouve les grands classiques de cette presse : caricatures, informations pratiques, résultats des compétitions inter-unités, promotions, citations et décorations honorant tous les personnels, officiers, sous-officiers et hommes de troupe et aussi articles culturels et littéraires, poèmes et chansons conçus par les soldats les plus inspirés de ces groupes, dont certains sont des professionnels de la plume ou du crayon.
La plupart des illustrations sont signéesDel Marle, né en 1889, peintre futuriste[95] etPierre Lamaison, né en 1896, jeune engagé volontaire, futur éditeur-illustrateur, qui signe aussi Pierre Lebasque. Outre Édouard Sené, les articles sont signés Jean E. Bayard,Jean de Létraz, né en 1897, jeune engagé volontaire, mitrailleur au3e GAMAC, futur auteur dramatique à succès.
Le Gaulois, dans une chronique de 1919 récapitulant les mérites des principaux journaux du front, présente :
« Le célèbre « TacaTacTeufTeuf », périodique illustré des autos-mitrailleuses, directeurÉdouard Sené, l'excellent poète. « TacaTacTeufTeuf » a publié de poignants dessins de Del Marle[96]. »
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.