Pour les articles homonymes, voirGoyet (homonymie).
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Lesgrottes de Goyet se trouvent sur le cours du ruisseau duStruviaux, un peu au sud duhameaubelge deGoyet, sur lacommune deGesves, en région duCondroz, dans laprovince de Namur. Elles sont plus précisément auconfluent de ce ruisseau avec leSamson, lui-mêmeaffluent de laMeuse enrive droite. Le site est classé au patrimoine national de Belgique depuis 1976. Les grottes de Goyet font partie des quelques sites européens ayant livré à la fois des fossiles deNéandertaliens et d'Homo sapiens.
Après 3 ans de fermeture, les Grottes de Goyet sont de nouveau accessibles au public depuis avril 2022[1].
Creusées dans la rochecalcairecarbonifère au fil des millénaires par les eaux duStruviaux (unaffluent duSamson), les grottes de Goyet ont sans doute quelques millions d’années[2]. Les eaux d’infiltration ont créé desstalactites etstalagmites qui progressivement prirent des formes et figures fantastiques.
Lors defouilles successives – la première ayant eu lieu en 1868 – furent découverts dans les cavernes des vestiges de grandsmammifères préhistoriques. En 1999, un vaste réseau de galeries fut mis au jour.
Les 80 fragments d’ossements humains exhumés dans les années 1860 par le géologueÉdouard Dupont, ont été récemment identifiés dans le cadre de la révision des collections de ce site conservées à l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB).
L’occupation humaine des grottes de Goyet débute auPaléolithique moyen. DesNéandertaliens ont occupé épisodiquement les grottes entre 120 000 et 40 000 ansavant le présent. Le site de Goyet illustre lespratiques cannibales des Néandertaliens, tel que déjà observé, entre autres, dans la grotte deKrapina enCroatie[3],[4]. Des restes humains portant des signes caractéristiques de découpe ou de dépeçage, destinés notamment à extraire lamoelle des os, ont été ainsi retrouvés. Certains ossements ont pu être utilisés pour réaffuter dessilex taillés[5].
DesHomo sapiens y ont ensuite séjourné entre 20 000 et 12 000 ans avant le présent.
Lasépulture d’un enfant fut mise au jour durant les fouilles de 1999. De plus, d’autres éléments de type culturel, tels des tubes perforés qui étaient peut-être desflûtes, donnent à penser que les grottes de Goyet étaient encore habitées durant la périodenéolithique (vers).
Uncrâne decanidé, qui depuis 1850 intriguait les chercheurs, a pu être daté aucarbone 14 en 2002. Il a quelque 33 000 ans et est actuellement identifié comme étant celui d'unchien (et non d'unloup comme on le pensait auparavant), le seulanimal domestiqué par l'Homme dès lePaléolithique supérieur. Il s'agit de l'un desfossiles de chien les plus anciens au monde[6],[7].
Parmi les anciens individus duPaléolithique supérieur d'Europe, l'individu Goyet Q116-1, vieux de 35 000 ans (cultureaurignacienne), porte l'haplogroupe mitochondrial M, que l'on trouve aujourd'hui parmi les populationsest-asiatiques,océaniennes etamérindiennes, mais pas dans les populationseuropéennes actuelles. L'individu Goyet Q116-1 et celui trouvé dans la grotte deTianyuan en Chine, vieux d'environ 40 000 ans, partagent les gènesmitochondriaux d'une femme qui n'a pas contribué à l'ascendancecognatique des autresEurasiens du Paléolithique supérieur analysés à ce jour[8].