Grenoble est la commune-centre de la deuxième agglomération de la régionAuvergne-Rhône-Alpes en nombre d'habitants (après celle deLyon), et la quatrième commune de cette région (derrièreLyon,Saint-Étienne etVilleurbanne). Son agglomération de 450 000 habitants est également la plus grande métropole desAlpes (devantInnsbruck — dont l'agglomération compte 300 000 habitants — etBolzano), ce qui lui vaut le surnom, en France, de « capitale des Alpes »[1],[2]. Son aire d'attraction est de 722 904 habitants en 2021 (zonage de 2020), ce qui la classe en onzième position au niveau national, derrière Montpellier et Rennes mais devant Rouen[3]. Son bassin d'emploi compte 814 000 habitants, ce qui en fait le9e bassin d'emploi hors Paris, derrière ceux de Rennes ou Rouen, mais devant celui de Lille[4].
L’histoire de Grenoble couvre une période de plus de deux mille ans. Durant l'époque gallo-romaine, le bourg gaulois porte le nom deCularo, puis celui deGratianopolis. Son importance s'accroît durant leXIe siècle, lorsque lescomtes d’Albon choisissent la cité comme capitale de leur province, leDauphiné. Ce statut, consolidé par l'annexion à la France (1349), lui permet de développer son économie. Grenoble devient alors une villeparlementaire et militaire, à proximité immédiate de la frontière avec laSavoie.
L'organisation desJeux olympiques d’hiver (1968) symbolise cette période de grands bouleversements pour la ville. Son développement continuant, Grenoble s'affirme aujourd’hui comme un grand centre scientifique européen[5],[6]. Pour ce qui est de la population, Grenoble était, en 2018, la seizième commune de France avec 157 650 habitants[7], sonunité urbaine la seizième de France en 2018, avec 451 096 habitants[8], et sonaire d'attraction la onzième, avec 713 291 habitants[9]. Ses habitants sontdénommés lesGrenoblois[10].
Les limites communales de Grenoble et celles de ses communes adjacentes.
La commune de Grenoble est située entre les massifs duVercors (à l'ouest et au sud-ouest), de laChartreuse (au nord), duTaillefer (au sud-est) et de lachaîne de Belledonne (à l'est). Elle est approximativement au centre de la partie française desAlpes. La ville entourée de montagnes très proches faisait dire àStendhal :
Grenoble est située dans la partie sud-est duterritoire national, à relativement faible distance (à vol d'oiseau) des frontièresitalienne (70 kilomètres) etsuisse (110 kilomètres).
Bien que située auconfluent actuel duDrac et de l'Isère, Grenoble fut bâtie à l'origine au niveau des contreforts de laBastille, sur un légertertre en rive gauche de l’Isère, à son point le plus aisément franchissable et donc au premier endroit permettant d'accueillir un pont avant la confluence. L'Isère venait en effet buter contre l'éperon sud duMont Rachais et divaguait dans des méandres qui se déplaçaient sans cesse.
Les villages alentour étaient, quant à eux, installés à l’abri des inondations sur les coteaux des trois massifs. Ce n'est qu'une fois ces rivières canalisées que la ville connaîtra une expansion urbaine sur le reste de la plaine.
Lepoint zéro de départ du kilométrage se situe sur lepont Marius-Gontard. À vol d'oiseau, Grenoble se situe à47 kilomètres de Chambéry,71 kilomètres deValence,73 kilomètres deGap,92 kilomètres deVienne,97 kilomètres deLyon,122 kilomètres de Genève,154 kilomètres deTurin,204 kilomètres deNice,211 kilomètres deMarseille et483 kilomètres deParis[12]. Toujours à vol d'oiseau, Grenoble se situe à14 kilomètres de la station de ski deChamrousse, à16 kilomètres desSept Laux, à17 kilomètres deVillard-de-Lans, à25 kilomètres de l'Alpe d'Huez, à35 kilomètres desDeux Alpes et à48 kilomètres deLa Grave[12].
Par la route, Grenoble se situe à110 kilomètres de Lyon,224 kilomètres de Turin,320 kilomètres de Nice et à547 kilomètres de Paris[13].
Cettemétropole, créée le, et succédant à lacommunauté d'agglomération du même nom, compte aujourd’hui quarante-neuf communes pour 444 078 habitants.
Le territoire de Grenoble est limitrophe de dix des quarante-neuf autres communes qui composentla Métro. À titre de comparaison, la superficie de Grenoble et des communes de sa première couronne représente exactement la même superficie que la commune de Paris, soit 105,40 km2, mais pour 325 000 habitants.
Héron cendré sur l'Isère.Grenoble est bâtie à l'origine sur les contreforts de laBastille (à gauche) et sur le légertertre en rive gauche de l'Isère (à droite).
La ville est principalement bâtie dans une plaine au confluent de l'Isère avec leDrac, au centre de l'Y grenoblois. Cette configuration permet de parler d’une « cuvette grenobloise », vallée singulièrement plate d'origine glaciaire[14]. Grenoble est souvent présentée comme une des villes les plus plates de France, expression utilisée par le site de la ville[15], ce qui la rend propice au déplacement à vélo[16].
Le retrait du glacier de l'Isère, il y a environ 25 000 ans, entraîne la présence d'un lac pendant plus de dix mille ans, avec ses alluvions lacustreswürmiennes[17]. Le recul des glaciers a laissé un réseauhydrographique changeant, parfois de manière brutale (inondation de 1219). Ainsi, avant leXVIIe siècle, le Drac n'était pas canalisé et rejoignait l'Isère par de nombreux méandres vers l'actuelpont de la Porte-de-France[réf. souhaitée]. Le reste de la plaine, soumis aux inondations fréquentes de l’un ou l’autre des cours d’eau, se partageait entre marais, cultures et maigres pâturages. Au fil des siècles, la lutte des habitants pour maîtriser ces deux rivières va donner naissance au symbole duserpent et du dragon[Note 1]. Aujourd'hui, ce rapport à l'eau est toujours particulier, puisque certainesnappes phréatiques se trouvent à moins de deux mètres de la surface[18], nécessitant des fondations spéciales pour toute construction nouvelle[réf. souhaitée], et rendant toute réalisation de transports souterrains irréaliste en raison d'un coût financier trop important[réf. souhaitée].
L'altitude de Grenoble[19] varie de 204 à 600 mètres ; la mairie, proche des berges de l'Isère, se situe à212 mètres. La ville est dominée par laBastille, une ancienneforteresse défensive construite sur une hauteur culminant à près de475 mètres, accessible depuis le centre-ville par letéléphérique de Grenoble Bastille, dont les cabines, appelées communément « les Bulles », sont devenues un des symboles marquants de la ville. Derrière la Bastille commence leparc naturel régional de Chartreuse.
Cet effet se produit quand unedégradation arrive par le nord-ouest. La neige se met à tomber en grande quantité à l'ouest de la ville car la dégradation s'engouffre dans lacluse de Voreppe. En revanche, au même moment, le sud et l'est de la ville ne sont pas ou peu concernés par la neige, car les massifs de laChartreuse et duVercors freinent et absorbent une bonne partie de ladégradation.
Les relevés suivants ont été effectués à la station de Saint-Martin-d'Hères (proche banlieue est) :
Normales et records de Saint-Martin-d'Hères sur la période 2004-2023, records depuis 2004
Voici également les relevés de la station de l'aéroport de Grenoble-Alpes-Isère, situé à44,4 km (en transports) au nord-ouest de Grenoble et180 m plus haut, soit à384 m d'altitude. Cette toute petite commune est située de l'autre côté du plateau duVercors.
Météo France est propriétaire de cette station qui est appelée « Grenoble - Saint-Geoirs », car située àSaint-Etienne-de-Saint-Geoirs. Le nom de la station est pourtant trompeur : les relevés de température comportent d'importantes différences. Pour cause, la station météo est séparée de Grenoble par le plateau duVercors et est située bien plus en altitude. Le climat est iciclimat semi-continental (Köppen: Cfb) selon la classification de Köppen ettempéré continental (Trewartha: Dc, Do) selon la classification de Trewartha, alors que le climat du bassin Grenoblois esttempéré-chaud, dû à l'encaissement de la ville formé par les trois massifs montagneux qui l'entourent (Massif de la Chartreuse au Nord,Massif du Vercors à l'Ouest etChaîne de Belledonne à l'Est).
Comparaison des données météorologiques de Grenoble[22] avec les données nationales
Au, Grenoble est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[24].Elle appartient à l'unité urbaine de Grenoble[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant38 communes, dont elle estville-centre[Note 3],[25],[26]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Grenoble, dont elle est la commune-centre[Note 4],[26]. Cette aire, qui regroupe204 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[27],[28].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (92,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :zones urbanisées (58,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (29,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5,6 %), eaux continentales[Note 5] (3,8 %), forêts (3,3 %)[29]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Lapollution de l'air est l'un des problèmes environnementaux les plus pressants auxquels est confrontée la ville.
Selon les données de l'ADEME, la ville de Grenoble est classée comme une zone de qualité de l'air régulièrement mauvaise en raison de la présence de particules fines et de dioxyde d'azote dans l'air. Les particules fines sont émises par les véhicules, le chauffage, l'industrie, l'agriculture, et les sources naturelles comme les feux de forêt. Le dioxyde d'azote est également principalement émis par les véhicules, mais aussi par les industries et les activités commerciales.
Ces particules fines et le dioxyde d'azote sont des polluants atmosphériques nocifs pour la santé humaine, qui peuvent provoquer ou aggraver les maladies cardiovasculaires, respiratoires, neurologiques et autres. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution atmosphérique est responsable de plus de7 millions de décès prématurés chaque année dans le monde, dont environ 48 000 en France.
En outre, Grenoble est située dans une cuvette alpine qui a tendance à retenir les polluants dans l'air. Les conditions météorologiques, telles que l'inversion de température, peuvent également contribuer à la stagnation des polluants dans la ville[30].
En France, environ 30 % des nouveaux cas de cancer du poumon sont causés par la pollution de l'air, selon l'Institut national du cancer (INCa). Les niveaux élevés de pollution de l'air à Grenoble peuvent donc avoir un impact significatif sur la santé respiratoire de la population locale, y compris le risque de cancer du poumon.
« Vray Portraict » de Grenoble, en 1575.Plan-relief de Grenoble en 1848, avec la vieille ville et les fortifications réalisées par Haxo, au sein desquelles se développe la nouvelle ville.Immeuble situé à l'angle de laGrande Rue (à gauche) et de la place Claveyson (à droite).
À l'ouest, la création d’un pont suspendu sur leDrac en 1828, le tracé de l'actuelcours Berriat en 1840 et l’arrivée du chemin de fer en 1858, dont l'emplacement duterminus fut fixé par un arrêté ministériel du, en dehors de l’enceinte[35], entraînent la création d’un quartier d’ateliers et d’habitats ouvriers, hors les murs, le long d’un réseau de voies résultant autant du parcellaire que d’un essai de tracé régulier. Cette urbanisation commence à déborder, au débouché du « pont du Drac », sur le territoire de la commune deFontaine.
Grenoble en 1929.
La croissance de l’activité industrielle et de la population entraîne le renforcement de l’urbanisation qui déborde des remparts ; mais Grenoble est une place forte, ce sont donc les fortifications qui sont en partie déplacées après la guerre de 1870 : après avoir projeté une nouvelle enceinte englobant le nouveau quartier jusqu’au Drac, la construction d'une ceinture de forts autour de Grenoble est préférée[Note 7]. De ce fait, l’espace occupé par l’ancienne enceinte Ouest devient disponible. Situé entre la ville ancienne et les quartiers ouvriers, est édifié, à partir de la dernière décennie duXIXe siècle, un nouveau centre sur un tracé aussi régulier que le permet la forme triangulaire du terrain libéré. Issues d’une place centrale (Victor-Hugo), des avenues bordées d’immeubles « haussmanniens » assurent une relative soudure entre les urbanisations précédentes.
La poursuite du développement industriel et démographique entraîne l’amorce de nouveaux quartiers au sud des fortifications (laBajatière, les Eaux-Claires, lesAlliés-Alpins…) et sur les communes mitoyennes. Sous la magistrature dePaul Mistral, à l'occasion de l’exposition internationale de1925, sont détruits les remparts sud de la ville. Leur suppression permet la création desgrands boulevards.
Galerie de l'Arlequin, monument emblématique dela Villeneuve.
La période desTrente Glorieuses accélère le développement : Grenoble et les communes périphériques tendent à ne plus former qu’une seule urbanisation, encore ponctuée de nombreux espaces non bâtis. Quelques grandes « cités » de logements sociaux, dans plusieurs communes, répondent partiellement à la demande croissante. De même, face au développement universitaire, uncampus regroupant la plupart des établissements est créé de toutes pièces dans une boucle de l'Isère, sur des terrains agricoles relativement marécageux.
À l’occasion de la préparation desdixièmes Jeux olympiques d’hiver en1968, la réalisation d’infrastructures routières et ferrées donne une ossature plus lisible à l’urbanisation d’ensemble. L’urbanisation se poursuit par des opérations concertées de plusieurs centaines, voire milliers de logements, avec leurs équipements résidentiels. Ces opérations sont plus ou moins bien reliées aux urbanisations existantes, mais dans tous les cas, en diffèrent profondément par leur architecture. Un « centre secondaire », destiné à fournir aux quartiers sud de l’agglomération un ensemble de services et d’accueillir des équipements qui ne peuvent trouver place dans le centre ancien, est réalisé dans une urbanisation concertée entre Grenoble et Échirolles : laVilleneuve. Sa morphologie urbaine, pour différente qu’elle soit entre les quartiers, reflète un renouveau urbain et architectural, fondé sur les principes de laCharte d’Athènes.
La ville est la même année, enMai 68, au cœur de lacontestation très actives dans le domaine de l'art. Durant lesannées 1960 et lesannées 1970, connues sous l'appellation desTrente Glorieuses, les « vieux quartiers » grenoblois entament leur réhabilitation. Après un essai d’inscription d’une architecture nouvelle dans l’ancienne trame urbaine (quartier centre-ville, secteur de la rue de la République - quartier Mutualité/Bir-Hakeim - quartier del'Île verte), qui n'est pas concluante, la rénovation respecte désormais la morphologie urbaine existante tout en renouvelant l’architecture.
L'écoquartier de Bonne et son parc sont la parfaite illustration du renouveau urbain desannées 2000.
Face à l’augmentation de la circulation automobile, le réseau de transport en commun, vieillissant, est renouvelé dès le début des années 1970. La création des lignes de tramway suscite un renouvellement du tissu urbain, tant dans les « vieux quartiers » grenoblois que dans les communes de ceinture traversées. Dans la dernière décennie duXXe siècle, la création d’Europole entraîne un renouvellement architectural des quartiers voisins, sans en modifier la trame urbaine, et induit un développement des fonctions centrales vers l’ouest (Palais de justice à Europole, secteurs de recherches sur la Presqu'île).
Plus récemment, l'achèvement du premierécoquartier de France sur le site de l'ancienne caserne de Bonne, grand prix Écoquartier 2009[36], témoigne d'une volonté de concilier les nouveaux développements urbains avec les exigences nouvelles dedéveloppement durable.
le quartier del'Île Verte est une presqu'île, formée par un méandre de l'Isère située dans le nord-est de la ville
Chorier-Berriat, également appelé Saint-Bruno, est situé dans l'Ouest de la ville ; c'est l'ancien quartier ouvrier situé près ducours Berriat et dupont du Drac, le plus ancien pont sur le Drac de Grenoble
Europole, situé dans l'Ouest du centre-ville, derrière les garesSNCF et routière, est considéré comme le quartier des affaires. LaCCI de Grenoble y est implantée notamment avec l'école de commerceGrenoble École de Management
Notre-Dame forme avec l’hyper-centre, le centre historique de la ville. Ce secteur comprend de nombreuses rues et places piétonnes, et une ambiance nocturne très active. L'hyper centre réunit les places Verdun, Vaucanson, Victor-Hugo et Grenette et forme avec le quartier Notre-Dame, le secteur le plus animé de la ville avec ses nombreux bars et restaurants
le quartier desgrands boulevards porte le nom des plus grandes artères urbaines de Grenoble qui la traversent d'est en ouest et marquent la séparation des deux codes postaux de Grenoble (38000 au nord, et 38100 au sud)
le quartier desEaux-Claires tire son nom de différents ruisseaux formés autrefois par des infiltrations du Drac. Il possède un lycée portant ce nom
le quartierVigny Musset est un nouveau quartier situé à proximité du Village olympique, non loin de la direction iséroise de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et de la Caisse d'allocations familiales (CAF)
le quartier de laCapuche est situé à proximité des grands boulevards et abrite leparc Georges-Pompidou, sur six hectares(secteur 4). Il s'agit d'un quartier populaire avec des constructions datant essentiellement des années 1950 et 1960
Lequartier Alliés-Alpins est un quartier historique, résidentiel, commerçant, et industriel au sud-ouest des grands boulevards. Il inclut par exemple le sud du parc Georges-Pompidou, lemarché d'intérêt national de Grenoble, le centre sportif Reyniès-Bayard, le Pacifique - Centre de Développement Chorégraphique -, l’église Saint-Paul, lamaison Kaminski et les bâtiments des services techniques de la Ville
les quartiers Sud (Teisseire, Village Olympique, laVilleneuve) sont inclus au sein de vastesquartiers prioritaires s'étendant sur toute sa partie sud, et regroupant plus de 10 000 habitants[37]. Ils forment ainsi une couronne qui jouxte les quartiers populaires des communes du Sud de la périphérie
le quartierMistral abrite une cité jardin très excentrée qui a longtemps accueilli les populations ouvrières et immigrées, notamment italienne à ses débuts, et qui héberge encore des populations aux revenus assez modestes
Différents types de logements à Grenoble : de gauche à droite, l'ancienmonastère de Sainte-Marie-d'en-Haut, le quartier de la Mutualité avec lesTrois Tours et le centre historique, en arrière-plan, le reste de la ville principalement construite dans les années 1950 à 1970.
La commune de Grenoble comptait 86 984 logements en 2007, contre 83 955 en 1999, soit une augmentation de 3,6 % alors que la population de la commune connaissait une croissance de 2,2 % sur la même période[38].
La ville compte 91,1 % de résidences principales contre seulement 1,7 % de résidences secondaires et logements occasionnels. Grenoble compte par ailleurs plus de 7,2 % de logements vacants. Les logements construits avant 1949 représentent près de 26 % du parc grenoblois tandis que près de la moitié d’entre eux sont construits entre 1950 et 1974. Les logements construits après 1990 représentent un peu moins de 10 % du parc. Enfin, les logements grenoblois sont essentiellement de grande taille avec 36 % de quatre pièces et plus. La part des propriétaires est de 37,4 %, celle des locataires s’établit à 59,6 %. Les logements individuels représentent 3,4 % du parc immobilier, ce qui est très faible comparé à des villes commeBordeaux (26,9 %) ouNantes (23,4 %) mais comparable àLyon (3,3 %).
Le prix moyen des appartements, en 2020, est d'environ 2 356 €/m2[39]. Longtemps réputée chère, Grenoble compte en réalité parmi les grandes villes de France où lesprix immobiliers sont les plus abordables.
Grenoble concentrait 16 937 logements sociaux en 2011[40], soit plus de 40 % deslogements sociaux de l’agglomération et 30 % de ceux de la RUG. Grâce à une politique volontariste de construction de logements sociaux (300 par an en moyenne[40]), la commune franchit début 2011 le seuil des 20 % exigé dans le cadre de la loi SRU. De nombreux organismes d'attribution de logements sociaux sont présents sur le territoire de la commune : Actis, héritière des premiers OPHBM de la ville de Grenoble, Pluralis et le bailleur social Grenoble Habitat. Il y a également un office public de l'habitat (OPH) : l’Office public d'aménagement et de construction (OPAC 38).
Actuellement, les élus locaux mènent des politiques visant à « reconstruire la ville sur la ville » pour réparer les déséquilibres causés par le développement anarchique desTrente Glorieuses. De nombreuxécoquartiers ont vu le jour ou ont été lancés ces dernières années comme la Caserne de Bonne. L'objectif affiché par la municipalité est dedensifier la ville sur elle-même afin d'éviter l’étalement urbain et la consommation d'espace enpéri-urbanité, mais aussi de répondre à l'important manque de logement, d’embellir lesespaces publics et d’accueillir de nombreux emplois avec la construction de bureaux, de commerces ou d'équipements universitaires et de recherche. Ces projets urbains ont à Grenoble la spécificité d'être contraints par la rareté du foncier et l'impossibilité d'étendre la ville en raison du relief ou des risques naturels (vallée de l'Isère). D'importants programmes deréhabilitation urbaine sont aussi menés, notamment thermique sur l'habitat ancien et de certains quartiers (avec l'ANRU). Un aménagement innovant de l'éclairage public pour lutter contre la pollution lumineuse et réduire la facture d'électricité a aussi été mis en place depuis 2016[41].
La municipalité fait du développement dutransport à vélo l'une de ses priorités. Avec 15,2 % de ses actifs rejoignant au quotidien leur travail àbicyclette, « Grenoble se positionne dans le tiercé de tête des grandes villes françaises où le vélo est le plus utilisé », relève l’INSEE en 2017[42]. Depuis, leréseau express vélo « Chronovélo », soit des itinéraires directs réservés aux cyclistes, a été mis sur pied, avec 4 lignes fonctionnelles et 4 autres en projet en 2024[43]. La ville a été récompensée par laFédération française des usagers de la bicyclette, qui la place en première position dubaromètre des villes cyclables sur les métropoles de 100 000 à 200 000 habitants[44].
Les premiers logements du quartier Cambridge sur laPresqu'île de Grenoble illustrent la croissance récente de la ville vers l'ouest.
Les principaux projets urbains en cours ou achevés récemment sont :
Grenoble Presqu’île / GIANT (Grenoble Innovation for Advanced New Technologies)
CetteZAC de265 hectares, initiée en 2010, est le plus grand programme d'aménagement de la ville et est l'un des plus importants de France. 1,3 milliard d'euros vont être investis dans les infrastructures publiques, scientifiques et universitaires, ce qui en fait aussi l'un des plus importants investissementspublic-privé de France[45]. À terme (d'ici 2025), la Presqu'île comptera 2400 nouveaux logements programmés, 15 000 actifs supplémentaires dans les secteurs de la recherche et de l'industrie et environ 10 000 nouveaux étudiants[45]. Les projets tertiaires ne sont pas en reste avec notamment la construction de deux nouveaux bâtiments à haute performance énergétique (pour une surface totale de 43 000 m2) deSchneider Electric[46],[47], de 5 500 m2 de bureaux pour la société Xenocs[48] ou encore de 14 500 m2 de bâtiments neufs,« quasiment passifs au niveau énergétique », accueillant le nouveau siège duCrédit agricole Sud Rhône-Alpes[49]. À proximité, sur le parc d'Oxford, 23 000 m2 de nouveaux bâtiments ont été achevés en 2019 pour l'implantation du pôle hydraulique d'EDF, qui constitue désormais le premier pôle hydraulique de France[50],[51]. La ville affiche l'ambition de faire du site la vitrine internationale de la ville en y établissant un campus d'innovation mondial[45]. Untéléphérique rejoignant le projet voisin des Portes du Vercors, leMétrocâble, doit aussi voir le jour à l'horizon 2025[52], mais son développement est ralenti à la suite de nombreuses controverses[53].
Esplanade
Ce projet prévoit, autour de la Grande Esplanade, de créer prochainement entre 650 et 960 nouveaux logements (suivant les scénarios d'aménagement retenus début 2017), un équipement d'échellemétropolitaine et de mettre en valeur les berges de l'Isère et l'Esplanade pour en faire une zone récréative et paysagère. Cette dernière permettra d’accueillir des événements culturels (festivals, cirques ainsi que lafoire des Rameaux)[54].
Cette ancienne friche industrielle labellisée éco-quartier en 2013[56] a pour objectif, outre la construction de nouveaux logements, de créer un nouvel éco-quartier d'affaires innovant qui accueille les bureaux deR&D des entreprisesApple[57] etHuawei[58], ou encore d'Atos[59]. La place consacrée aux équipements culturels est forte dans ce projet avec l'ouverture en 2015 deLa Belle Électrique, scène consacrée aux musiques actuelles située près duMagasin-CNAC, et de la salle d'escaladeEspace Vertical[60].
Caserne de Bonne
La Caserne de Bonne (grand prix national écoquartier 2009) est l'un des tout premiers éco-quartiers construits en France et a été achevée en 2011. Ce projet intégré dans un parc urbain de5 hectares a notamment permis la création de 900 nouveaux logements, d'uncentre commercial d'une cinquantaine de boutiques, d'espaces culturels et d'un cinéma[61].
Si l’écoquartier de Bonne est certainement le plus symbolique de cette action de la municipalité, il existe également d’autres projets moins médiatisés tels que le projet « Cœur de Ville, Cœur de Métropole » visant à revaloriser le cœur historique de lamétropole, avec par exemple une transformation profonde de l'axe Agutte Sembat et de la place Victor Hugo[62]; l'aménagement des quartiers Mistral-Eaux Claires, Châtelet, Beauvert ou encore la création du quartierVigny-Musset.
Les principaux programmes de renouvellements urbains engagés par la municipalité sont situés dans les quartiers Sud de la ville[63], où se trouvent de grands ensembles architecturaux ainsi qu’un aménagement urbain chaotique (Mistral, laVilleneuve).
Rue de la République aménagée en zone piétonne
Charte urbaine de transport
Grenoble Alpes Métropole et leSMTC ont adopté en 2007 un nouvel instrument de politiques urbaines : la charte « Urbanisme et Transports »[64]. Cette charte vise à concilier davantage nouveaux projets de tramway et aménagements urbains. Il s'agit concrètement pour les communes de prévoir une densification de leurs territoires aux abords des futures lignes dans l'optique d'une restructuration de l'espace urbain métropolitain autour de ces axes de transports « doux ». La ligne E est la première ligne de tramway concernée par cette nouvelle politique.
Élargissement du secteur piétonnier
Dans le cadre d'un projet baptisé « Cœurs de ville, Cœurs de métropole », la Ville de Grenoble et la Métro se sont engagées dans l'agrandissement du secteur piétonnier du centre-ville. D’ici l'année 2020, l'espace interdit à la circulation automobile s’étendra des quais Saint-Laurent, sur la rive droite de l'Isère au centre commercial de la Caserne de Bonne.
Ces aménagements, en cours lors de la fin de la décennie 2010, font toujours l’objet de concertations avec les riverains concernés, quartier par quartier[65].
Durant l'Antiquité, la cité était située sur la voie romaine de l'Oisans qui la reliait àVienne et àTurin et elle figure à ce titre (sous le nom deCulabone) sur deux cartes antiques, latable de Peutinger et l’Anonyme de Ravenne[66].
Progressivement, mais surtout, au cours des deux derniers siècles, l'agglomération grenobloise est devenue un point de convergence de plusieurs lignes routières, autoroutières et ferroviaires.
Laroute nationale 523, déclassée enRD 523 enIsère, est la route qui mène de Grenoble àMontmélian en Savoie, par la rive gauche de l'Isère. Elle se raccordait à laRN 525, devenueRD525, qui se dirige versAllevard, mais aussi à laRN 524, devenue RD 524, route qui mène àUriage et àVizille.
Laroute nationale 90, route qui reliait Grenoble aucol du Petit-Saint-Bernard, avant 2006, mais qui a été déclassée en route départementale sur deux départements (Isère et Savoie), entre Grenoble etAlbertville. Cette route longe la vallée de l'Isère (par la rive droite), vallée connue sous le nom deGrésivaudan.
Laroute nationale 532, route qui reliait Grenoble, parSassenage à la commune deSaint-Péray en Ardèche. Elle a été déclassée en route départementale sur deux départements (Drôme et Isère) après la commune deChatuzange-le-Goubet dans la Drôme.
Laroute nationale 531, route qui se présente comme une déviation ou variante de la RN 532 qui passait parVillard-de-Lans et lemassif du Vercors, avant de rejoindre Grenoble par Sassenage. Cette route a été déclassée en route départementale sur deux départements (Drôme et Isère) à l'exception du tronçon situé entre les communes deBourg-de-Péage (Drôme) àSaint-Just-de-Claix.
l'A48 (Autoroute du Dauphiné) permet quant à elle de relier Grenoble àLyon mais également àValencevia l'A49 ;
l'A51 (Autoroute du Trièves) s’élance en direction desHautes-Alpes et de laCôte d'Azur. S’arrêtant actuellement aucol de Fau, elle pourrait à terme (pas avant 2025[67]) relier la capitale des Alpes àMarseille. La construction du tronçon de Grenoble àSisteron a cependant été l'objet de nombreuses contestations en raison de son impact environnemental[Note 8] et de son coût très élevé, et a été sérieusement remise en question à la suite duGrenelle de l'Environnement. L'avant-projet deschéma national d'infrastructures de transport (SNIT) publié en juillet 2010 prévoit l'abandon pur et simple de la construction du maillon manquant sous la forme d'autoroute[68].
Toutefois, avant même l'abandon de boucler le périphérique grenoblois par la Chartreuse, l'État proposait l'élargissement en 2×3 voies d'une partie de l'A480 dès l'année 2009, mais sans modification de l'échangeur du Rondeau, principal point de congestion dans ce secteur. Une première tranche de travaux concernant l'élargissement de la section qui voit passer plus de 100 000 véhicules par jour le long du Drac est alors prévue pour la décennie suivante. Mais en 2015, à la suite de la publication du décret portant le plan de relance autoroutier, l'A480 est concédée à la sociétéAREA[70]. Dans le cadre de cette concession, l'entreprise s'engage à passer l'A480 à 2 x 3 voies sur la totalité de son tracé pour un coût de300 millions d'euros[70]. De leur côté, les collectivités locales s'engagent à traiter l'échangeur du rondeau et de couvrir une partie de larocade sud pour80 millions d'euros. Le projet complet, d'un coût de380 millions d'euros devrait commencer en 2019 pour une fin des travaux prévue en 2022[71].
L’arrêté préfectoral dedéclaration d'utilité publique (DUP), signé par le préfet de l’Isère le confirme que ces travaux, même s'ils sont encore soumis à l’enquête publique au titre de l’autorisation environnementale, seront bien engagés en 2019[72].
Des aménagements cyclables relient désormais Grenoble à Valence, Chambéry ou encore Nice[citation nécessaire].
Lors de l’assemblée générale du, laFédération française des usagers de la bicyclette a attribué son « Guidon d’or » à la ville de Grenoble pour la généralisation d'itinéraires cyclables express dénomméschronovélos[75].
Unréseau express vélo couvre l'ensemble des communes deGrenoble-Alpes Métropole. Lancé en juin 2017, ce réseau dénommé « Chronovélo » est composé au début de la décennie 2020 de quatre axes totalisant environ40 kilomètres de liaisons cyclables rapides et sécurisées entre les différentes communes de l'agglomération. En 2025, 16 d'aires de service seront réparties sur les quatre axes de l'agglomération. Ces aires permettent aux cyclistes de pouvoir consulter une cartographie du quartier, un plan global du réseau cyclable, un point de rencontre et avec espace de repos disposant d'un banc, et d'un service de gonflage de pneu[77].
MétroVélo
Pour faciliter la circulation à vélo, la Métro a mis en place en 2010 un service devélocation appeléMétrovélo. En plus de lalocation devélo, vingt-cinq consignes individuelles automatiques[78] (appelées MétrovéloBox) ont été installées en périphérie de la ville pour favoriser lamultimodalité, atteignant en 2025 plus de2000 places sécurisées[79]. Ces « box » incluent la possibilité de location en courte ou longue durée de vélos ainsi que l'offre d'un service de consigne pour son propre vélo. En 2019, 1 700 vélos étaient loués en moyenne chaque mois[76].
L'agglomération grenobloise accueille sept autres gares, de taille nettement plus modeste, desservies exclusivement par des TER, et toutes raccordées aux lignes ferroviaires desservant la gare principale :
lagare de Saint-Égrève-Saint-Robert qui dessert notamment le Centre Hospitalier Alpes-Isère (CHAI), établissement spécialisé de psychiatrie générale adulte et pédiatrique situé sur le territoire de la commune deSaint-Égrève ;
lagare de Pont-de-Claix dont il est prévu le déplacement à l'intersection de l'avenue du général de Gaulle et du cours Saint-André[83], afin de créer un pôle multimodal de transport desservi par laligne A du tramway de Grenoble ;
lagare de Vif qui reste en 2018 la gare ferroviaire de l'agglomération grenobloise la plus éloignée du centre-ville.
Le bâtiment initial de la gare de Grenoble a été remplacé, lors de la préparation desJeux olympiques d'hiver de 1968, par l'enceinte actuelle plus moderne et adaptée aux besoins. Grenoble est un pôle ferroviaire d'importance régionale[réf. souhaitée]. Au niveau national, une dizaine de TGV desservent quotidiennement Paris au départ de la ville. Une liaison directe en TGV existe également pour les directions deMarseille,Lille etNantes.Le trafic vers l'international consiste en des liaisons TER versGenève. L'essentiel du trafic se limite ainsi à des liaisons régionales vers les agglomérations voisines de la régionAuvergne-Rhône-Alpes ainsi qu'à destination de la régionProvence-Alpes-Côte d'Azur en direction deGap,Briançon etAvignon. En période de vacances scolaires d'hiver, des liaisons TGV supplémentaires sont mises en place avec d'autres villes (Rennes,Le Havre,Poitiers ouPerpignan). Le transit annuel[Quand ?] de la gare est d'environ sept millions de passagers[réf. souhaitée].
Pour répondre à la demande et à la croissance prévue du trafic, la gare fait l'objet[Quand ?] d'un programme de restructuration important, en liaison avec le réaménagement du polygone scientifique voisin[réf. nécessaire]. L'itinéraire ferroviaire duSillon Alpin Sud (Gières-Montmelian et Valence TGV-Moirans) a été entièrement électrifié en 2014[84].
Les deux types de rames de tramway en serviceen 2010.Carte du réseau tramway de Grenoble en 2021.Autobus d'une ligne chrono de l'agglomération grenobloise en 2012.
Au tramway s'ajoute un réseau de lignes de bus réorganisé en trois niveaux en septembre 2014[réf. souhaitée],7 lignes Chrono,12 lignes Proximo et27 lignes Flexo, qui desservent toute la métropole grenobloise. Les lignes Chrono desservent les axes structurants du cœur dense métropolitain, elles se caractérisent par une fréquence élevée la journée (moins de10 minutes) et un service étendu jusqu'à1 heure du matin, leur livrée jaune leur confère une identité forte. Le service Chrono vient se substituer au service de Noctibus qui disparaît. Les lignes Proximo desservent les zones denses de périphérie. La desserte des zones peu denses est quant à elle réalisée par les services Flexo, qui présentent une hétérogénéité de véhicules adaptés à la demande. Un certain nombre de courses ne sont d'ailleurs disponibles que sous réservation (2 heures avant au plus tard), ce qui permet d'adapter le véhicule au nombre de passagers inscrits et de ne desservir que les zones demandées. Les services scolaires sont associés à la marqueSacado depuis septembre 2018. D'autre part, un service à la demande a été mis en place à destination des personnes à mobilité réduite : Flexo +. Enfin, il faut adjoindre à cet ensemble les dix-neufparcs relais proposant 2 500 places[88] de stationnement en entrées d’agglomération qui facilitent l’intermodalité.
le prolongement de la ligne D versÉchirolles etLa Tronche[89] : la ligne D deviendrait alors une ligne de rocade reliant le sud au nord-est de l'agglomération (via le campus) ;
le prolongement de la ligne E de Grenoble - Louise Michel vers lePont-de-Claix[89] : le SMTC a engagé une étude préalable en juillet 2012[90] pour prolonger la ligne E en passant parÉchirolles ;
la création d'une ligne Grenoble-Meylan[89] : la possibilité d'étendre le réseau de tram àMeylan, cinquième ville de l'agglomération en nombre d'habitants, a été plusieurs fois évoquée, mais aucun projet n'a encore été lancé[91] ;
la création d'une ligne F :Le Dauphiné libéré évoque en décembre 2012 la possibilité technique de créer une ligne qui ferait circuler les tramways en boucle dans Grenoble en utilisant des parcours combinés des lignes E, puis C et A[92].
LeTéléphérique de Grenoble Bastille, également appelé bulles de Grenoble relie la Bastille avec l'hypercentre de Grenoble depuis 1934 sur un dénivelé de 266 m.
Anciens projets
Au début des années 1970, unprojet de système de transport automatique fut proposé au début des années 1970 par la sociétéPomagalski en vue d’équiper Grenoble et son agglomération d’un système de transport collectif non polluant et silencieux mais il fut abandonné avant la fin de la décennie.
Plusieurs projets detransport par câble (téléphérique) sont actuellement à l'étude en France[93]. La création d'une liaison locale entre Fontaine (Tram A) et leMassif du Vercors (Lans-en-Vercors viaSaint-Nizier-du-Moucherotte) a été envisagée pour l'horizon 2020. Cette même ligne de téléphérique aurait relié ensuite Fontaine (Tram A) à la Presqu'île de Grenoble (Tram B) et Saint-Martin-le-Vinoux (Tram E)[94]. Cependant, le projet concernant la liaison entre Grenoble et le plateau du Vercors a été suspendu le 15 septembre 2014 par son comité de pilotage, la plupart des promoteurs du projet ayant été remplacés lors des élections municipales et intercommunales de 2014.
Nouveau projet
Le projet de câble vers le Vercors définitivement abandonné, un nouveau projet plus restreint mais surtout urbain prévoit de relier en 2024 sur une distance de 3,7 kilomètresSaint-Martin-le-Vinoux àFontaine via lapresqu'île scientifique de Grenoble. La ligne fera partie du réseauTAG et sera accessible selon la tarification ordinaire. Elle sera indicée T1 dans la perspective d'une réorganisation du réseau de tramway dans lequel elle sera intégrée. La fréquentation de la ligne est estimée à 5 000 passagers par jour à son ouverture pour atteindre 8 500 à l'horizon 2030[95].Le temps de parcours sera de 15 minutes avec une fréquence de 71 secondes en début de l'exploitation[réf. nécessaire]. Une opposition à ce projet s'est mise en place au niveau des communes impactées par le projet, notamment par la municipalité de Sassenage[96].
Le réseau grenoblois a fait l’objet de nombreuses distinctions et récompenses en raison de sa grande qualité. Le magazineVille et Transports lui a décerné[réf. nécessaire] trois fois le ticket d’or (premier prix du palmarès des transports urbains) en 2002, 2003 et 2005, ainsi que le ticket de bronze en 2006, derrièreBordeaux etMulhouse.En outre, la Conférence européenne des ministres des Transports a décerné[réf. nécessaire] au réseau le premier prix européen pour l'accessibilité aux personnes handicapées en 2003 ainsi que la palme de l'accessibilité en 2004.
Car d'une ligne de l'ancien réseau TransIsère dans Grenoble.
Le transport interurbain par autocar est, quant à lui, assuré parCars Région Isère, anciennementTransIsère, qui est un réseau géré et financé par la régionAuvergne-Rhône-Alpes.
Il existe une gare routière à Grenoble. Celle-ci accueille des cars assurant des liaisons avec d'autres grandes villes de France, telles que Paris. Le leader du marché, la sociétéFlixBus, a réalisé une enquête « qualité » auprès de ses usagers, la gare routière de Grenoble étant considérée comme une des deux plus accueillantes de France avec celle deToulon[97].
Un ancien site d'aviation, l'aéroport de Grenoble-Mermoz, situé approximativement sur le site actuel ducentre commercial Grand'Place, a été supprimé en1967 pour laisser place aux installations olympiques et a été remplacé par deux plates-formes :
situé à quarante kilomètres de Grenoble, est une plate-forme permettant des liaisons vers de nombreuses villes européennes et pouvant accueillir tout type d'appareil (jusqu'au Boeing 747-400). Pendant des décennies, il a connu une activité globalement faible, avec une faiblesse record enregistrée l'année 2003 (à peine plus de 170 000 passagers accueillis) en raison de la proximité des aéroports deLyon etGenève et de la concurrence duTGV pour la liaison vers Paris. Après que le conseil général de l’Isère en eut confié la gestion et le développement à une société de droit privé constituée par l'entreprise de BTPVinci et le gestionnaire de transports publicsKeolis, le trafic a crû d'une manière très importante (61 % de croissance en 2006 par exemple) avec une spécialisation de l'aéroport sur des volslow cost, en particulier à destination de la clientèle anglaise, très nombreuse à venir skier dans les stations alpines. Aussi, l'essentiel du trafic était enregistré lors des périodes d'hiver (440 356 passagers dedécembre 2008 àavril 2009 par exemple). Très dépendante de la conjoncture internationale, cette fréquentation a cependant lourdement chuté depuis la crise économique de 2008[98] ;
Situé à treize kilomètres de Grenoble et réservé au trafic léger avec une piste en dur de neuf cents mètres et une piste en herbe de huit cent quatre-vingt-treize mètres.
Créé en 1924, l'aérodrome de Grenoble-Versoud est l'un des tout premiers aérodromes de France, une stèle précisant son ancienneté est située à l'entrée de l'aérodrome. Il est par ailleurs l'aérodrome le plus dynamique de la région quant au nombre de mouvements[99].
Le site de l'aérodrome héberge le meetingGrenoble Air Show[100] organisé tous les deux ans. Lors des sessions de 2016 et 2018, le lieu a accueilli lapatrouille de France.
La rue Félix-Poulat et la place Grenette durant le confinement de mars-avril 2020
La Mairie de Grenoble considère que la ville est exposée à cinq risques naturels : inondation, mouvement de terrain, feu de forêt, météorologique et sismique[101].
Au niveau de la ville de Grenoble, les risques de chutes de blocs et d'éboulement sont localisés sur le site de La Bastille, seul secteur montagneux de la commune. Une surveillance les zones à risque s'appuie sur plusieurs études géotechniques afin de pouvoir réaliser les travaux d'entretien et de protection adaptés. Une étude de ce risque spécifique sur le site, jointe au plan local d'urbanisme (PLU), présente les différents types de mouvements de terrain affectant ce secteur, il peut s'agir deglissements de terrain, des chutes de blocs se détachant de la montagne, deséboulements ainsi que des effondrements de cavités souterraines[104].
À l'instar des risques de mouvements de terrain, ce risque concerne surtout le massif forestier de la Bastille correspondant à la pente méridionale duMont Rachais, partagé avec les communes deSaint-Martin-le-Vinoux et deLa Tronche. La végétation du site est entretenue régulièrement afin d'éviter tout risque de propagation rapide des feux, les voies étant maintenues accessibles pour permettre l'accès des secours.
La ville et son agglomération se situent dans une vallée souvent dénommée « cuvette grenobloise » qui peut être soumise à des phénomènes météorologiques strictement locaux, tels que des vents forts pouvant entraîner de graves dégâts matériels, des périodes de canicule ou des périodes de grand froid.
À ces risques naturels, s'ajoutent des risques technologiques : risque de rupture de barrage, industriel, transport de matières dangereuses et nucléaire[107].
Letoponyme a beaucoup évolué. Dans l'Antiquité la bourgade se nommaitCularo jusqu'en 381[108], nom d'origine celtique dont la signification est sujette à diverses interprétations. La ville, dotée de remparts, deviendraGratianopolis sous le règne et en l'honneur de l'empereur romainGratien, nom progressivement altéré enGrenoble[Note 9].
Enarpitandauphinois (aussi appelé « patois » ou « francoprovençal »), le nom de la ville estGrenoblo[109].
Une légende tenace assure que la ville fut rebaptiséeGrelibre pendant laRévolution, mais c'est faux. C'estLouis XVIII qui, durant laRestauration, aurait inventé le surnom railleurGrelibre à la suite de laconspiration de Didier de 1816 ; il aurait ensuite fait courir le bruit que les révolutionnaires dauphinois substituèrent-noble par-libre[110],[111]. S'il est vrai que plusieurs milliers de communes ont été rebaptisées à cette période, l'ouvrage de référence à ce sujet,Les Noms révolutionnaires des Communes de France[112], ne mentionne pas Grenoble, alors qu'il cite trois communes du canton de Grenoble (Hères-la-Montagne,Mansval etVence). D'autre part, la base Cassini de l'EHESS montre une continuité de nom sur la période révolutionnaire[113].
Plusieurs éléments préhistoriques ont été trouvés à Grenoble ou dans ses environs immédiats, attestant d'un lieu de passage, voire d'une présence humaine, notamment au niveau de la montagne du Rabot à la fin dunéolithique, ainsi qu'à l'âge du bronze. Les données archéologiques restent cependant relativement rares en raison de la vitesse de la sédimentation des alluvions de l'Isère, du Drac, et des torrents provenant dumassif de la Chartreuse qui retirait progressivement les principales traces de passage[114].
Selon Alain de Montjoye, archéologue du centre archéologique et historique des Musées de Grenoble et de l'Isère, les premières populations sédentaires, au niveau local, firent leur apparition au néolithique, principalement sur les premières pentes dumassif du Vercors puis sur celles de la Chartreuse, lors duchalcolithique, au niveau de la cluse grenobloise.
Dès l'âge du bronze, les chercheurs constatent l'existence de courants d'échanges utilisant le carrefourgrenoblois. Ceux-ci seront de nature d'abord modeste avant de s'intensifier au bronze final jusqu'à lapériode de la Tène. Les recherches archéologiques ont permis d'identifier de nombreuses installations durant cette période, tout autour de Grenoble et dans la vallée duGrésivaudan. Cependant, au niveau du site même du territoire grenoblois, les traces les plus anciennes très faibles, observées à la fin du siècle dernier, ne semblent pas antérieures à la période gauloise[115].
La première référence à Grenoble remonte à43 av. J.-C.[Note 10]. Au départ simple bourg gaulois (vicus) du nom deCularo, la bourgade, située à un endroit stratégique sur la voie romaine entre Vienne et l'Italie par leMontgenèvre, est fortifiée sousDioclétien etMaximien (entre 284 et 293), puis accède au rang de chef-lieu de cité, à la suite de la venue possible, mais non attestée, de l’empereurGratien en 379. Elle est alors rebaptiséeGratianopolis. Des troupes y stationnent en permanence (cohors prima Flavia) et un évêché, avec à sa tête l'évêqueDomnin, est attesté au moins depuis 381[116].
Plusieurs historiens, spécialistes de l'Antiquité, évoquent le passage d'Hannibal dans la cuvette grenobloise, soit en suivant le cours de l'Isère, soit en traversant le massif du Vercors, d'ouest en est.
Hannibal traversant les Alpes en218 av. J.-C. (Münchener Bilderbogen)
Professeur émérite d’histoire ancienne à l’Université deNewcastle auRoyaume-Uni, John Francis Lazenby, auteur d’un ouvrage spécialisé sur legénéralcarthaginoisHannibal Barca narre dans celui-ci toute l’épopée du célèbre conquérant et celui-ci émet une théorie à propos de la traversée des Alpes, en ce qui concerne la première attaque des Allobroges.
Ce professeur d'Histoire suggère, en effet, qu’Hannibal n’aurait pas voulu traverser l’Isère et aurait donc cheminé sur la rive gauche, mais qu'au-delà deSaint-Nazaire-en-Royans la poursuite de cet itinéraire était impossible à l’époque et qu'il aura donc contraint le général carthaginois à traverser les gorges de la Bourne. Le camp d’Hannibal se serait alors situé à proximité du village actuel de Choranche. Le chemin suivi par Hannibal passerait ensuite sur la route jouxtant l'Isère qui rejoint Grenoble par une voie située entre Sassenage et Noyarey[118].
D'autres historiens, dont l'académicien et historien militairePaul Azan ou Marc Antoine de Lavis-Trafford, évoquent la possibilité que ce grand général et stratège carthaginois ait pu passer parMontaud pour ensuite longer l'Isère depuis les territoires actuels deVeurey-Voroize, Sassenage, puis le territoire actuel de Grenoble, avant de remonter la vallée du Grésivaudan et de traverser les Alpes. Aucune source archéologique (armes, ossements) n'ayant encore été découverte à Montaud et dans ses environs immédiats, rien ne peut étayer cette hypothèse séduisante, ni l'infirmer, d'ailleurs. La thèse reste donc, jusqu'à présent, recevable[119].
Un site web bien documenté présente les différentes hypothèses, ainsi que les textes originaux (traduits) deTite-Live et dePolybe sur la question[122].
Blason du Dauphiné.François de Bonne (1543-1626), duc de Lesdiguières.
AuXIe siècle, lescomtes d’Albon prirent une décision importante pour l’unité de leurs domaines. Ils choisirent en effet Grenoble, ville de médiocre importance en ceXIe siècle, pour capitale. Ils auraient pu céder à la tentation deVienne, l’ancienne métropole romaine comme capitale de leurs États. Ce choix fondamental leur a permis de garantir leur autorité à la fois sur le Bas et le Haut-Dauphiné. Cependant, les territoires respectifs du Dauphiné et de la Savoie se chevauchaient à cette époque (ainsi, leFaucigny appartenait au premier tandis que la seconde possédaitVoiron etla Côte-Saint-André). Cet enchevêtrement fut source de nombreux conflits entre les deux peuples. La futureprovince du Dauphiné[123]. Grenoble se trouve alors capitale d’un État indépendant au sein duSaint-Empire romain germanique.
En1349, la ville se trouve rattachée au royaume de France à la suite du transfert (et non-rachat) du Dauphiné à la couronne de France, et Grenoble devient capitale provinciale. La présence entre 1447 et 1456 dudauphin, le futurLouisXI, renforce ce statut de ville parlementaire avec la création du troisièmeParlement de France[124]. La ville devient également le siège de garnisons, à la frontière avec leduché de Savoie. Elle s'affirme comme la principale ville de la province. Lors desguerres d'Italie, la noblesse dauphinoise se distingue particulièrement sous la figure deBayard[125], le « chevalier sans peur et sans reproche ».
Les conflits prennent fin avec l'ultime victoire deLesdiguières, lorsqu'il s'empare de Grenoble en 1590. Devenu administrateur du Dauphiné, il modifie et agrandit considérablement la capitale dauphinoise[127] et lance notamment la construction de la première génération des fortifications de la Bastille.
Un poète grenoblois,François Blanc surnommé Blanc-Lagoutte, immortalise cette catastrophe dans un long poème intituléGrenoblo malhérou et qui permettra de mieux connaître la langue locale (voir le chapitre « langue et traditions locales»).
Le développement économique de la cité lui permit d’asseoir son importance. La présence de notables et autres parlementaires permit le développement de la ganterie, qui prospéra au cours duXVIIe siècle et connut son apogée durant leXIXe siècle. Lesgants grenoblois (dont lesGants Perrin) s’exportaient alors dans le monde entier et cette industrie constitua l'activité dominante dans la région grenobloise pendant des décennies. Ce développement économique participa fortement de l'expansion de la ville vers l'ouest au-delà de ses remparts.
Lajournée des Tuiles est une émeute survenue dans le centre de Grenoble le, et considérée comme annonciatrice de laRévolution française, quoique spécifiquement grenobloise et dauphinoise : elle est l'aboutissement de l'opposition duParlement du Dauphiné à la réforme royale portant sur la création d'assemblées provinciales et municipales qui établissaient enfin l'égalité de tous les citoyens devant les impôts. Le Parlement est en fait inquiet car cet édit porte atteinte au nombre de charges dans chaque Parlement, charges dont profite une grande partie de la population de la ville. Ce jour-là, à six heures, une foule évaluée à 10 000 personnes oblige les magistrats à regagner lepalais du Parlement, et les protestataires veulent même envahir le greffe pour brûler le registre sur lequel les édits ont été enregistrés de force. MaisAlbert de Bérulle, premier président du parlement du Dauphiné s'y oppose, et après avoir remercié les Grenoblois de leur sympathie à l'égard des magistrats, leur demande de regagner leurs domiciles[130].
La journée doit son surnom au fait que les soldats du roi étant venus contenir la foule qui se rassemblait autour de la place Grenette, et un vieil homme ayant été blessé par unebaïonnette, à la vue du sang, le peuple révolté commence à dépaver les rues, et de nombreux Grenoblois montent alors sur les toits des immeubles afin de lancer une véritable pluie de tuiles et de pierres sur la troupe. Le ducde Clermont-Tonnerre,lieutenant-général des armées du roi dans le Dauphiné, est gravement menacé par la foule. Il sera peu après remplacé dans ses fonctions parNoël Jourda de Vaux.
Sujette à de nombreuses interprétations, l'expression « Faire une conduite de Grenoble » ne serait pas liée à cette journée d'émeute, mais serait antérieure à cette période[131].
Les États généraux du Dauphiné
À la suite de ces événements, laRéunion des états généraux du Dauphiné, également appeléeAssemblée de Vizille, se déroule le dans la salle du jeu de paume duChâteau de Vizille sur l'invitation de son propriétaire, l'industrielClaude Perier. Ces États de la Province du Dauphiné, préparatoires à la future convocation desÉtats généraux de 1789, connaissent plusieurs sessions, la dernière étant tenue àRomans-sur-Isère entre le et le[132].
Après l'agrandissement de son enceinte militaire vers le sud en 1840, un mouvement d'extension vers l'ouest semble se dessiner, les édiles souhaitant étendre le territoire de la ville jusqu'au Drac. Le maire Eugène Gaillard, en poste depuis la fin de 1858, parvient à faire adopter l'annexion des territoires de la rive droite de cet affluent de l'Isère lors du conseil municipal du, englobant ainsi la récente gare ferroviaire et une partie des territoires des villes deFontaine,Seyssinet-Pariset etSeyssins[137].
À la même époque, un comité d'acteurs de la vie économique jette en 1889 les bases d'une association portant le nom desyndicat d'initiative dans l'intérêt de la ville de Grenoble et du Dauphiné. Une intense propagande est ainsi faite pour développer le tourisme dans la ville et ses environs. Illustrant cette nouvelle économie, la première société française de ski est créée en et officialisée le à Grenoble sous le nom deSki Club des Alpes. Lesannées 1930, avec l'institution des premierscongés payés, marquent le développement du tourisme d’hiver. La station de l’Alpe d'Huez par exemple est créée en 1936[139].
Dés le début desannées 1950, des plans de quartiers sont mis à l’étude par la municipalité et le gouvernement pour les quartiers Saint-Laurent, l’Abbaye, les Alpins, le Polygone d’artillerie et la frange est de la vieille ville avec l'idée de lancer quelques opérations immobilières ou d’équipements publics. Vers 1952, le projet de l’architectePaul Herbé d’un grand ensemble universitaire et résidentiel sur la Bastille a laissé quelques traces : les bâtiments des instituts de géologie et de géographie alpine sont encore visible auXXIe siècle[140].
Après-guerre : mathématiques, informatique et électronique
En 1961, le professeur René Perret et son élève l'ingénieur Guy Jardin[146] débutent une collaboration avecMors, l'industriel américain de électroménager connu pour ses enregistreurs, après avoir fondé en 1957, de retour des États-Unis, et avec l'Institut polytechnique de Grenoble (IPG), leLaboratoire d'automatisme de Grenoble (LAG) pour l'automatisation et le calcul des commandes de procédés et processus[147], d'abord appelé laboratoire deServomécanisme. C'est l'époque oùMors commence à ajouter à son catalogue des produits d'automatisation incluant beaucoup d'électronique. Son département automatisme, situé àCrolles, va même lancer un calculateur industriel, grâce à un établissement fondé en 1962 par quelques ingénieurs issus du LAG.
LeCentre d'études nucléaires de Grenoble (CENG)[149], demande au cours de cette même année 1962 à son groupe « électronique intégrée » de créer sans plus attendre sa propre technologie, l'amenant à sortir en 1965 son premier circuit intégré composé de dix transistors. Ce laboratoire va rallier d'anciennes équipes de recherche mathématique puis informatique de l'IMAG[145]. En 1965, Grenoble compte aussi un troisième pôle de circuits intégrés : laCOSEM, filiale de CSF (Compagnie des signaux sans-fil).
Le mini-ordinateurMat 01 voit le jour dès 1966 chez l'industrielMors, qui réalise des études sur un site de l'industrie chimique[146] avec l'aide de laDGSRT. Mais dès 1967, ne pouvant faire face aux coûts de développement, il cède l'usine àTélémécanique qui poursuit la collaboration avec le LAG puis ouvre sa propre usine àCrolles, dans la banlieue de Grenoble, où elle fabrique des calculateurs devenus mini-ordinateurs, la future gammeT1600. Le site emploie170 personnes en 1967[146]. L'année 1967 voit aussiSerge Kampf, ex-directeur régional chezBull-GE, fonder à Grenoble la SSII Sogeti (Société pour la gestion des entreprises et le traitement de l’information)[145].
Un premierPlan Composants, baptisé « plan électronique professionnelle », est annoncé enavril 1967 par le gouvernement, car laCSF est débordé par le coût de sa croissance. Il prévoit sa fusion avecThomson-Brandt. Leurs filiales semi-conducteurs (SESCO et COSEM) sont regroupées en 1969 dans laSescosem, qui entre en 1972 au « Top 20 » mondial des semi-conducteurs[150] et reçoit20 millions de francs de subventions de 1969 à 1973, flux qui repart, doublé, en 1978. Le site grenoblois de laTélémécanique comptant rapidement300 salariés, dont plusieurs dizaines d'ingénieurs de l'Institut polytechnique de Grenoble, elle ouvre en 1971 une seconde usine àÉchirolles, employant cette fois800 personnes, assurant à la fois la conception matérielle et logicielle, l'intégration et la maintenance des ordinateurs. C'est sur ce site grenoblois que sont lancés leT 2000 (1968),T 1000 (1969),T 1600 (1972)[146] puis qu'est développé à partir 1973 et durant21 mois, leSolar, sorti en, qui concurrence les gammesPDP-11 deDigital Equipment Corporation etData General Nova deData General(en).
Entre-temps, le centre scientifique de laCompagnie internationale pour l'informatique (CII) à Grenoble est créé en 1970, pour la collaboration entre ses équipes de recherche et celles de l'IMAG sur l'architecture de systèmes[151]. Son personnel est en majeure partie recruté localement, faute de succès des propositions de transfert de personnelCII, créant un appel d'air dans la communauté étudiante et industrielle grenobloise. Ce centre scientifique s'investit dans l'effort de recherche sur la naissance du modèle relationnel debases de données, en vue des premiers systèmes commerciaux de 1978-1980. Il travaille en particulier sur les systèmes transactionnels répartis. Un projet d'architecture multi-microprocesseur est mené mais pas exploité, faute de support logiciel.
En 1972, le LETI crée une filiale vocation industrielle, pour valoriser ses recherches en semi-conducteurs dans tous les domaines, et axée sur la mise en œuvre de latechnologie CMOS[145]. C'est l'Efcis (Études et fabrication de circuits intégrés spéciaux), dont le capital initial provient duCommissariat à l'Énergie atomique, rejoint parThomson-Brandt en 1976, qui deviendra actionnaire majoritaire en 1982. Cette filiale est la futureSGS-Thomson, renomméeST Microelectronics au début desannées 2000. L'année 1972 est aussi marquée par la première démonstration deCyclades (réseau), créés en 1971, avec des transferts de données entre les locaux de la CII en région parisienne et de l'IMAG de Grenoble, sur des ordinateursMitra 15 etIBM 360.
Des accords de licence sont décrochés parEfcis avecMotorola. LaSescosem, qui aIBM comme principal client, est utilisée comme une « seconde source » parTexas Instruments. L'Institut national de la sous-traitance s'installe en 1973 à Grenoble, pour en faire le berceau de l'informatique légère[147]. Un "système productif territorialisé", dépassant le simple transfert de technologie des centres de recherche vers les industriels apparaît dans l'agglomération, selon Bernard Reverdy, professeur associé à l'universitéGrenoble-II, qui a étudié le développement des semi-conducteurs à Grenoble avec une équipe de l'IREPD (Institut de recherche, économie, production et développement)[141]. En 1973, le consortium européenUnidata est fondé pour réunirCII,Philips, etSiemens. Et implanter à Grenoble son centre de recherche à partir du centre scientifiqueCII, maisUnidata est stoppé par le gouvernement dès 1975[152].
La production desSolar est réalisée à 60 % grâce à la sous-traitance, par des ingénieurs et des techniciens formés dans les écoles ou instituts grenoblois[147]. Mais sans marché intérieur ni capacité d'investissement pour s'imposer face aux autres sous-traitants en pleine croissance,Efcis etSescosem sont mis à rude épreuve sur le marché mondial, quand l'État prend conscience du retard de la France dans ce domaine devenu stratégique et improvise un "plan composants" en 1977, trois ans après lePremier choc pétrolier.
Années 1980 et 1990 : télécoms et technologies médicales
Les années 1980 seront marquées par la priorité donnée par l'État à la filière des télécoms sur celle de l'informatique qui se concrétise vers 1978 lorsqu'est abandonnée la vision duDatagramme, inhérente au projetCyclades (réseau). Une partie des personnes travaillant sur projetCyclades à Grenoble rejoignent le centre scientifique CII où elles tentent de prolonger leurs travaux sur les protocoles de communication et sur l'architecture de systèmes répartis.
Dès 1976-1977, l'État pousse laTélémécanique à se scinder en plusieurs parties, la division fabriquant le Solar intéressant Thomson, qui accepte en contrepartie de sortir de la CII[153]. Les personnes insatisfaites des orientations prises fondent leurs propres entreprises et contribuent au démarrage de laZIRST de Meylan[153].
Les premières furent Option et BGT, suivies par APSIS, APTOR, MC2, XCOM, Périphérique assistance, CYBERSYS, PRODIS, DIGIGRAM, ou encore Qualité conseil[153]. En 1989, sur163 entreprises de laZIRST de Meylan, 17 ont été fondées par d'anciens salariés deMors ou laTélémécanique à Grenoble[153].En 1979, leCentre national d'études des télécommunications (CNET) crée son propre bureau d'études local, le "Centre Norbert Ségard", dans laZIRST de Meylan, ce qui oblige à créer des structures de concertation, comme le GCIS (Groupement Circuits Intégrés au Silicium) associant au CEA et au CNRS, pour harmoniser les politiques de recherche.
En 1992, deux ingénieurs du LETI créent près de Grenoble la sociétéSoitec pour commercialiser les substrats SOI (silicon-on-insulator) et d'autres substrats pour les semi-conducteurs. L'année suivante, le programmeMorphomètre 3D est lancé, consistant à visualiser des organes en trois dimensions pour la médecine.
Aujourd’hui, Grenoble constitue l’un des grands centres scientifiques européens et s'affirme comme l'un des pôles en pointe dans le domaine desnanotechnologies. Mais en, la presse confirme que293 postes vont être supprimés sur le site de General Electric (GE) Hydro à Grenoble (Isère), ce qui est moins élevé qu'initialement annoncé en[154].
À la suite d'un article publié dans le magazine localLe Postillon durant le et dénomméL'appel des cabines, le journal évoque la remise en service des cabines téléphoniques publiques. Associé à un collectif (l’Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques (OIRCT)) les membres du journal lancent l'idée d'une cabine téléphonique mobile et la transporte dans plusieurs endroits de Grenoble. Selon un article du journal Le Parisien, il s'agirait d'une « première mondiale » ; le, cette cabine téléphonique en état de fonctionnement a été inaugurée dans un parc sous les yeux de nombreux habitants mais aussi ceux des membres du collectif[155].
Le Tour de la France par deux enfants, parG. Bruno, manuel scolaire, édition de 1904. (vue artistique des quais de l'Isère à Grenoble). « Grenoble. — Cette ville de 68.600 âmes est divisée en deux parties par l’Isère, sur laquelle elle a de magnifiques quais. Elle est renommée, ainsi que Valence et Vienne, pour ses fabriques de gants et de peaux délicates. C’est près de Grenoble que se trouve le couvent de la Grande-Chartreuse, situé dans un site superbe, et où se vend la liqueur connue sous ce nom. »
Par ailleurs, la premièresociété de secours mutuels de France fut créée le entre les maîtres gantiers grenoblois pour leurs ouvriers. Elle fut suivie par d'autres organisations semblables (comme celles des cordonniers ou des tisserands, drapiers et tapissiers). C'est également à Grenoble que virent le jour les trois premières sociétés mutualistes féminines en 1822[157]. Toutes ces associations mutualistes se regroupèrent dans une maison de la mutualité située3 rue Hébert et avaient les mêmes objectifs : protéger l'ouvrier et sa famille en cas de maladie, en échange d'un droit d'affiliation et d'une cotisation mensuelle, par le versement d'une allocation. Certaines versaient également des indemnités de chômage, voire des pensions aux vieillards. Ce système de prévoyance ne concernait cependant qu'une partie de la classe ouvrière, les plus pauvres en étant exclus.
Les Grenoblois s’illustrèrent également durant laSeconde Guerre mondiale dans leurs actes derésistance face à l’occupant. À la suite de l'arrivée allemande en 1943, les affrontements se firent de plus en plus violents (arrestations multiples,Saint-Barthélemy grenobloise) et les actes de résistance de plus en plus audacieux (manifestation du[158], explosions du polygone d'artillerie et de la caserne de Bonne). Sur les antennes de laBBC, laFrance libre qualifia Grenoble deCapitale des Maquis, en relation en particulier avec sa proximité dumaquis du Vercors[159]. Le, la ville est nomméecompagnon de la Libération[160] par le généralde Gaulle pour son rôle dans la Résistance française[161].
Le 10 juin 1961, Grenoble ouvre le premier planning familial de France[162], ce qui représenta alors une étape essentielle dans le combat mené par les défenseurs d'une maternité libre et choisie. Le maireHubert Dubedout est également à cette époque une des figures dusocialisme municipal et Grenoble un véritable laboratoire urbain en France. Les Grenoblois se sont également fortement mobilisés lors des différentes protestations qui eurent lieu en 2002 à la suite de l'arrivée duFront national au second tour des élections présidentielles. Ils ont également défrayé la chronique[163] pendant plusieurs mois entre 2003 et 2004 à la suite du mouvement desécocitoyens opposés à la construction dustade des Alpes dans leparc Paul-Mistral. De nombreux opposants se sont alors installés à la cime des arbres centenaires avant d’être délogés par les forces de l’ordre[164].
La moitié duXIXe siècle vit également de nombreuses innovations prendre corps.Louis Vicat, par l’étude du mécanisme de prise deschaux naturelles et la découverte de leurs principes d'hydraulicité en 1817, invente le ciment artificiel en 1840 après son installation définitive à Grenoble en 1827[167]. Albert Raymond est quant à lui inventeur du bouton-pression en 1865, pour les gants, pour tout ce qui se "clipse". Enfin, la fin de siècle fut marquée par l’arrivée à Grenoble d’Aristide Bergès. En équipant les papeteries de Lancey de la première haute chute de200 mètres alimentée en permanence par une retenue sur un lac de montagne, il devient en 1869 l’un des pionniers du développement de l'énergie hydroélectrique. Il popularise àParis lors de l’Exposition universelle de 1889 l’expression « Houille blanche ». En 1925, Grenoble organise l'Exposition internationale de la houille blanche afin de consacrer la ville capitale de la houille blanche.
Dans les années 1930,Jean Pomagalski, Grenoblois d’origine polonaise, est un pionnier dans le développement desremontées mécaniques, avec la construction de son premier téléski à perches en 1936 àl'Alpe d'Huez[139]. Il est par ailleurs à l’origine des téléskis à perches débrayables[168].
Après-guerre, la recherche grenobloise prend de l’ampleur sous l’impulsion de figures telles queLouis Néel ou encoreJean Kuntzmann. La technopole est à l’origine de nombreuses innovations depuis lors dont, pêle-mêle[169], l'invention des capteurs pour airbags, de l’écran plat[170], des tickets sans contact et, plus récemment, de l’invention dusilicium sur isolant ou SOI, élément incontournable entre autres de toutes les consoles de jeu modernes (Xbox 360,PlayStation 3,Wii)[171].
La ville de Grenoble est divisée entre deuxcirconscriptions législatives dont l'une inclut également les cantons deMeylan et deSaint-Ismier, et l'autre lecanton de Fontaine-Sassenage. Au niveau local, la commune est divisée en quatre cantons. Ceux-ci sont distincts dessix secteurs qui divisent la commune en zones servies par des antennes de la mairie, et ne sont donc pas des arrondissements municipaux, comme àParis,Lyon ouMarseille.
Statue des Trois Ordres commémorant l'action des citoyens de Grenoble lors de la Journée des Tuiles.
Politiquement, Grenoble est une ville degauche, de traditionsocialiste, bien que la ville aie aussi été très brièvement gérée par leParti communiste français après laLibération. Depuis l'après-guerre, ladroite a géré la ville pendant dix-huit ans, et plus depuis 1995. La figure symbolique de ce progressisme grenoblois resteHubert Dubedout, modèle dusocialisme municipal. Sous son administration, la ville fut un véritable laboratoire social, avec des réalisations utopiques telles quela Villeneuve. Certains parlaient alors de « mythe grenoblois »[172].
Alain Carignon,RPR, le maire qui a précédé Michel Destot à l'hôtel de ville de 1983 à 1995, était parvenu à maintenir la droite à la tête de la mairie au cours d'une période d'une durée inhabituelle, avant d'être poursuivi puis condamné pour diverses affaires de corruption entre 1994 et 1996.
À l'issue desélections municipales de 2014, remportées par le Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes (EELV,PG et alliés),Éric Piolle devient le premier maire écologiste français d'une ville de plus de 100 000 habitants[173].
Cet ancrage à gauche se manifeste aussi lors des élections nationales : lors de l'élection présidentielle de 2017,Jean-Luc Mélenchon est le candidat qui reçoit le plus de suffrages de la part des Grenoblois, devantEmmanuel Macron, avec 28,88 % des suffrages exprimés.
Auréférendum sur letraité constitutionnel pour l'Europe du, les Grenoblois ont majoritairement voté pour la Constitution européenne, avec 55,67 % de « Oui » contre 44,33 % de « Non » avec un taux d'abstention de 33,47 %[174] (France entière : « Non » à 54,67 % - « Oui » à 45,33 %[175]).
Résultats des derniers scrutins électoraux dans la commune (score dans la commune)
Palais de justice de Grenoble dans le quartierEuropole.Préfecture, place de Verdun.
Grenoble compte de nombreuses juridictions administratives et judiciaires. La ville connaît en effet une longue tradition judiciaire, car durant plusieurs siècles, la cité fut la capitale de la province duDauphiné, et à ce titre siège d'unParlement, qui fut créé dès1453 par le futur roiLouis XI, alorsdauphin de France.
En tant quechef-lieu départemental, Grenoble abrite également lapréfecture de l'Isère, leconseil départemental de l'Isère, l'antenne départementale de la région (l'Espace Auvergne-Rhône-Alpes de Grenoble), la chambre régionale des huissiers de justice et le conseil régional des notaires de la cour d'appel de Grenoble (ce dernier étant situé plus précisément à Seyssins). Grenoble abrite également unrectorat couvrant cinq départements : l’Isère, laDrôme, l’Ardèche, laHaute-Savoie et laSavoie.
L'Isère au niveau de Gières.La « Fontaine au lion » sculpture de Victor Sappey, 1843. Le lion symbolise la ville, dominant l'Isère représentée par un serpent.Détail du château d'eau (fontaine) de laplace Grenette.
Lescrues de l'Isère et du Drac ayant dramatiquement marqué l'histoire de Grenoble, l'Association départementale Isère Drac Romanche a été créée en 1936 pour gérer la construction, la surveillance et l'entretien des digues et autres ouvrages anti-inondations dans le bassin grenoblois. Le syndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (Symbhi), créé en 2004, mène également des travaux pour réduire les risques de crues dangereuses de ces trois rivières. Ceux-ci ne sont en effet pas totalement écartés : en 2001, la digue de la Taillat à Meylan menaçait de céder à cause d'une crue importante[183].
Pour réduire ce risque (et notamment protéger contre une crue bicentennale, comme celle de 1859), les pouvoirs publics mènent actuellement l’ambitieux projet « Isère Amont » qui répond à ce souci de prévention tout en y intégrant des objectifs environnementaux. Ce projet répond ainsi à trois objectifs[184] : protéger d'une part les zones urbanisées face à une crue bicentennale et les zones agricoles face à une crue trentennale en redonnant de l'espace à la rivière en cas de crue grâce au principe des champs d'inondation contrôlée (CIC), effectuer d'autre part une mise en valeur environnementale (restauration de certains milieux naturels pour la préservation de la faune et de la flore locale), prendre en compte l'aspect paysager et de loisirs (meilleur accès aux berges, faciliter la randonnée nautique…).
La ville de Grenoble est également mobilisée en faveur du développement durable, à la suite d'une délibération « Grenoble, Facteur 4 »[185] qui vise à diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050[186]. Les différentes actions engagées concernent les domaines des transports, de l’énergie mais également le bâti actuel (sur le modèle de l’opération d'amélioration thermique menée sur les immeubles des Grands Boulevards). Les nouveaux quartiers doivent également répondre aux principes du développement durable : déplacements doux, mixité des usages et performance énergétique.
Cette politique a été récompensée par de nombreux prix reçus en 2009 et 2010 : grand prix national Ecoquartier pour la ZAC de Bonne, lauréat des Rubans du développement durable, Guidon d'Or pour l'action en faveur du « réflexe vélo », champion de la Ligue en France pour les catégories solaire et bois-énergie, Marianne d'Or du Développement Durable.
Lors desélections municipales de 2014, la ville change d'orientation politique. La liste « Grenoble, Une Ville pour Tous »[187],[188] soutenue par le Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes, alliance regroupantEÉLV, leParti de gauche,Les Alternatifs, laGauche anticapitaliste et deux associations locales, l'ADES (écologiste) et le Réseau citoyen, est en tête au premier tour et ses membres sont majoritairement élus au second tour.
Dès lors, la nouvelle municipalité veut engager la ville dans des actions de« transition énergétique, urbanisme apaisé, nature en ville, éco-mobilité, biodiversité, repas bio dans les cantines, respect des biens fondamentaux tels que l'air, l'eau, la lumière, les espaces naturels »[189]. Cette politique "verte" va entraîner très rapidement des réalisations, notamment au niveau du cadre de vie, des déplacements et de la politique d'aménagement urbain, telles que le passage de 60 % des cantines à l’alimentation bio, la tarification sociale de l’eau, la prime air-bois et la fourniture en énergie verte qui devrait couvrir tous les ménages en 2022. Grenoble s’est également dotée de la plus grande zone à faible émission de France, ce qui lui a permis de se placer deuxième au classementGreenpeace des douze agglomérations luttant contre lapollution de l’air[44].
Un des premiers gestes politiques du maire pour indiquer sa volonté de changement, dans le sens d'une amélioration de l'environnement, consiste à faire disparaître les panneaux publicitaires situés dans les rues de la ville, particulièrement dans les zones piétonnes.
Selon les déclarations de la municipalité, ces panneaux ont été remplacés par des services d'affichage propres à la ville et par un aménagement paysager[190]. Des panneaux publicitaires restent présents dans les transports en commun, gérés par la métropole et non par la commune, plus particulièrement aux arrêts, et sur certains bus.
En 2016, le ministère de l'Écologie met en place sur l'ensemble du territoire français lescertificats et vignettescrit'air à tous les véhicules. L'année suivante, ce certificat est obligatoire à tous les véhicules devant circuler dans toutes les communes de la métropole grenobloise. AvecParis,Strasbourg,Lille,Lyon-Villeurbanne etToulouse, la ville de Grenoble met en application des mesures restrictives, avec l'accord du préfet de l'Isère. À compter du cinquième jour d'unpic de pollution, les véhicules qui ne sont pas classés dans le système des vignettescrit'air ne peuvent plus circuler dans les voies urbaines grenobloises[191].
Véloparade sur une piste Chrono vélo à Grenoble en juin 2018.
Baptisé « autoroute à vélos » par la presse, mais dénommée officiellement « Chrono Vélo », la municipalité et la Métro décident conjointement de mettre en place, de façon progressive ces tronçons de piste de cyclable en site propre, séparés de la circulation automobile.
En sécurisant ces nouvelles voies cyclables, les deux collectivités espèrent encourager l'utilisation du vélo en ville et ainsi tripler les déplacements en deux roues d'ici à 2020 par les citoyens de l'agglomération grenobloise[192].
À l'instar du projet urbain de Grenoble esplanade, la municipalité veut engager un« groupement pluridisciplinaire rassemblant toutes les compétences techniques nécessaires à la co-construction d’un projet urbain ». Aux yeux de la municipalité, il s'agit donc de concevoir le projet urbain en lien étroit avec les résidents du quartier[193].
Les taux de fiscalité directe locale de la commune pour les années 2000 et 2010 sont les suivants. Ces taux regroupent le taux de lataxe d'habitation, letaux foncier bâti, le taux non foncier bâti et le taux de lataxe professionnelle.
Selon le quotidienLe Figaro du, Grenoble est en tête des villes françaises pour son imposition des ménages avec924 euros par habitant et une augmentation de 26 % entre 2008 et 2012[196]. Le magazineChallenges confirme cette place en calculant un montant par habitant en 2012 de 1 120 euros pour les impôts locaux des ménages et une évolution de 33,06 % entre 2007 et 2012[197].
Depuis les années 1960, Grenoble s’est engagée dans des accords de jumelage ou de coopération afin de concrétiser son attachement à ses populations d’origine étrangère, à promouvoir la transition environnementale et les droits humains, et favoriser les échanges culturels, scolaires et sportifs[198]. Une délibération cadre sur l’international a été votée en conseil municipal en juin 2023, fixant les objectifs jusqu’en2028.
Au 9 octobre 2017, Grenoble estjumelée avec[199] :
« Maison de l'International » de Grenoble au sein de l'hôtel de Lesdiguières.
Grenoble a signé des contrats de coopération, fondés sur l’échange de savoir-faire et d’expériences entre collectivités françaises et étrangères[199] : en 1996, avec le district de Bethléem en Palestine ; en 1998, avec Suzhou en Chine ; en 1999, avec Ouagadougou au Burkina Faso et en 2004 avec Sevan en Arménie.
En 2011, à la suite de la visite à Grenoble deCharles Rivkin, ambassadeur des États-Unis, il a été décidé de l'installation du premierAmerican Corner en France dans l'Hôtel de Lesdiguières[200]. L'inauguration de cet espace culturel américain s'est déroulée le[201].
Entrée du collège-lycée Stendhal, façade de l'ancienne chapelle des Jésuites.La Cité scolaire internationale (collège et lycée) dans le quartier Europole sur la presqu'île.Entrée principale du lycée Champollion.
Grenoble compte quinzecollèges (onze gérés par le département, cinq gérés par des organismes privés, dont un établissement relavant de la méthode pédagogique « Montessori »)[206] et 28lycées[207].
Collèges
Ci-dessous, liste des quinze collèges publics et privés, situés sur le territoire de la commune de Grenoble[208].
collège Champollion
collège Aimé Césaire
collège Charles Munch
collège Fantin Latour
collège Stendhal
collège de la cité internationale
collège Vercors
collège les Saules
collège Lucie Aubrac
collège Olympique
collège privé J-B de La Salle
collège privé Notre-Dame de Sion
collège privé Montessori
collège privé externat Notre-Dame
collège privé Bayard
Lycées
Lelycée Stendhal, situé dans l'hyper centre, est le plus ancien lycée de Grenoble. À l’origine collège des Jésuites, il prit le statut d'École Centrale en 1796, puis celui de lycée impérial en 1803. Stendhal y effectua ses études. Il est considéré comme l'un des plus prestigieux lycées de Grenoble.
Le second établissement réputé est lelycée Champollion, situé à proximité de la place Victor Hugo. Il s’agit du second plus ancien lycée de Grenoble, inauguré pour la rentrée 1887. Au départ, l'établissement accueillait des élèves des classes enfantines, âgésde 5 à6 ans, aux classes préparatoires telles que Saint-Cyr et les mathématiques spéciales (maths spé), si bien qu'il était possible d'y passer13 ans de sa jeunesse. Au fil des décennies, l'établissement perdit ses classes primaires, puis son premier cycle, et vit gonfler le second cycle.
Lacité scolaire internationale située dans le quartierEuropole comporte un collège et un lycée publics. Elle permet aux élèves dotés d'un excellent niveau en langues étrangères, notamment les enfants de chercheurs et travailleurs étrangers, de bénéficier d'une scolarité bilingue et de la valider par l'OIB, un diplôme international équivalent aubaccalauréat, en allemand, anglais, arabe, espagnol, italien ou portugais. Le cursusMcLuhan propose aux élèves venant desÉtats-Unis de poursuivre leur scolarité américaine. L'admission à la cité scolaire s'effectue en sixième ou en seconde, sur tests de langue. Chaque année, une pièce de théâtre en anglais est jouée par les lycéens au théâtre de Sainte-Marie d'en bas. De plus, les collégiens de la section allemande présentent deux soirées de théâtre chaque année. Le CDI partage sa salle de lecture avec la bibliothèque municipale internationale.
La ville accueille également unlycée hôtelier, qui est l'un des quatre établissements publics en France à posséder son propre hôtel d'apprentissage, l'hôtel-restaurant Lesdiguières. Cet établissement qui est doté de plusieurs salons, de salles de séminaire, mais également de vingt chambres, est situé sur le cours de la Libération, au sud de Grenoble, à proximité du terminus de laligne E du tramway[209].
L'agglomération de Grenoble est le dixième pôle universitaire français. C'est aussi un des centres d'enseignement supérieur les plus réputés enFrance (il rassemble 54 395 étudiants en 2012)[211], en particulier dans le domaine scientifique. 15 % d’entre eux sont des étudiants étrangers (cette proportion atteint 45 % pour les doctorants)[212]. Plus de 63 000 étudiants effectuent leurs études dans les différents établissements situés sur lamétropole grenobloise[213].
Le magazineL'Étudiant a placé Grenoble en première place du palmarès 2016-2017 des villes françaises où il fait bon étudier devant Rennes et Toulouse[214].
En 1967, lesfacultés de médecine et de pharmacie de Grenoble s'installent sur le site de l'ancien domaine de la Merci àLa Tronche, à proximité de l'hôpital Nord devenu l'hôpital Michallon. En 1970, l’université de Grenoble se fractionne pour donner d'un côté l'INPG, et de l'autre trois établissements universitaires :
À partir de 2005 un projet de groupement des trois universités de l'agglomération ainsi que decelle de Savoie, de l'INPG et de l'IEP est lancé, aboutissant à la création d'un « établissement public de coopération scientifique », statut administratif actuel. Les acteurs universitaires se sont donc fédérés autour d'un pôle de recherche et d'enseignement supérieur appelé communautéuniversité Grenoble-Alpes[216]. Un résultat de ce rapprochement est la création en 2009 d'un collège doctoral unique, réunissant les treize écoles doctorales issues des universités Joseph-Fourier, Pierre Mendès-France, Stendhal, Savoie et Grenoble INP (auxquelles s'ajoute l'école doctorale de philosophie coaccréditée avec l'université de Lyon-3), représentant 3 500 doctorants[212], et qui délivre depuis un doctorat de l'université de Grenoble.
La constitution d'un PRES devenait également nécessaire dans le cadre duPlan campus lancé par le gouvernement. Fédérés sous le label « Grenoble Université de l'Innovation » (GUI), les acteurs universitaires grenoblois se sont vus allouer400 millions d'euros par l'État. L'université de Grenoble est donc reconnue comme l'une des douze « pôles universitaires d’excellence » de niveau international. Le projet grenoblois prévoit, outre la rénovation de certains bâtiments, la création de cinq nouvelles écoles (telles une école professionnelle supérieure ou encore une école européenne)[217]. Une fusion des trois universités grenobloises aboutit au avec le nom d'Université Grenoble-Alpes[218].
On peut également ajouter l'École polytechnique de l'université Grenoble-Alpes, plus communément appelée Polytech Grenoble (appartenant auréseau Polytech) qui se trouve rattachée à l’UGA. Une antenne locale de l'école privéeSupinfo (école supérieure d'informatique) est également implantée à Grenoble.
Grenoble compte également deux écoles de commerce. Le groupeGrenoble École de management (GEM) tout d'abord, qui propose des cursus de formation après classe préparatoire et bac+2/+3. GEM, créée en 1984, s'affiche comme la sixièmeécole supérieure de commerce de France[223]. Une école privée non reconnue par l'État appeléeWesford existe également (située dans les anciens locaux de la chambre de commerce).
UneÉcole supérieure du professorat et de l'éducation se trouve également à Grenoble. Le Centre universitaire d'enseignement et de formation des adultes (CUEFA) est voué à la formation tout au long de la vie professionnelle. Il accueille chaque année environ 3 000 auditeurs dans ses différentes formations.
L'UIAD (l'université-Inter Âges du Dauphiné) propose quant à elle des cours auxseniors.
En 2008, la ville de Grenoble a obtenu la première place du troisième « palmarès santé », publié par la revueImpact médecine. En 2016, le magazineLe Point attribue la septième place nationale au CHU Grenoble-Alpes dans son classement des établissements hospitaliers[225].
Grenoble comprend plusieurs établissements hospitaliers publics regroupés au sein duCHU de Grenoble (dénommé localement « CHUGA »[226]). Ainsi l'agglomération dénombre quatre sites dépendant du CHU. Au nord de l'agglomération, sur la commune deLa Tronche se trouve l'hôpitalAlbert-Michallon. D'une capacité de 1 076 lits, il regroupe essentiellement des pôles cliniques en médecine et en chirurgie, un service d'accueil desurgences des adultes et des pôles d'imagerie médicale et de biologie (Institut de biologie et de pathologie mis en service en 2010). Toujours sur la même commune se situe l'hôpital de La Tronche, comprenant le tout nouvel hôpital couple enfant (mis en service en 2008) qui regroupe les services de gynécologie, d'obstétrique, de pédiatrie et de néonatologie. Le site de l'hôpital de La Tronche rassemble aussi des services de gériatrie, de neurologie et de psychiatrie représentant un total de567 lits.
Au sud de l'agglomération, àÉchirolles, se trouve l'hôpital Sud d'une capacité de340 lits. Ce site gère la chirurgie orthopédique et la traumatologie du sport, avec un accueil des urgences de jour dans cette discipline. Depuis l'hôpital Sud a été rejoint par l'Institut de rééducation anciennement implanté sur le plateau desPetites-Roches àSaint-Hilaire-du-Touvet. De son côté, lecentre hospitalier Alpes-Isère située sur la commune deSaint-Égrève gère la prise en charge des pathologies psychiatriques dans ce secteur du département de l'Isère.
La passerelle entre la clinique des Eaux claires et la clinique d'Alembert (Groupe Hospitalier Mutualiste).
De nombreuses cliniques maillent également le territoire :
legroupe hospitalier mutualiste de Grenoble qui comprend trois établissements de soins : la clinique d'Alembert, la clinique des Eaux-Claires et l'Institut de cancérologie Daniel-Hollard, situé dans le quartier des Grands boulevards. Il s'agit du plus important établissement sanitaire après le CHU, cetétablissement de santé privé d’intérêt collectif (ESPIC) à but non lucratif participant auservice public hospitalier héberge plus de430 lits, un service d'urgence et de nombreux services de médecine, de chirurgie et une maternité[227].
le groupe de la clinique du Mail avec son centre d'imagerie médicale est situé dans le quartier du village olympique. Ce groupe gère également un centre de consultations dans Grenoble et d'autres services dans l'agglomération[228].
D'autres établissements sanitaires sont situés en banlieue, tels que la clinique Belledonne à Saint-Martin-d'Hères, la clinique des Cèdres à Échirolles et la clinique du Dauphiné àSeyssins.
Bien que ville moyenne (mais située dans une agglomération importante), la criminalité de Grenoble présente un visage proche de celle des cités parisiennes ou marseillaises, caractère jugé selon la police « exceptionnel, compte tenu de la taille de la ville »[229],[230].
En 2015, Pierre Tholly, responsable sud-est du syndicat policierAlliance, décrit l'agglomération de Grenoble comme « particulièrement difficile depuis30 ans » et estime les fusillades ayant eu lieu cette année-là comme une « preuve d'une « banalisation » de la violence extrême dans la ville »[231]. La ville est notamment touchée par une « guerre des gangs » (dix morts entre 2007 et 2008, 4 en 2015) sur fond de trafic de drogue[232],[233].
Selon le magazineL'Express en 2016, « Grenoble pâtit d'une mauvaise image en matière de sécurité ». Depuis plusieurs années, la ville est en proie à « des violences urbaines parfois spectaculaires ». Lors de sa visite, le,Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, souligne l'inquiétante progression de la délinquance dans l'agglomération grenobloise[234]. Néanmoins, le maireÉric Piolle ne veut pas durcir le ton. À son arrivée, il promet de « rompre avec la démagogie et le discours sécuritaire »[234].
Selon le procureur de la République de Grenoble, pour les dix premiers mois de 2017, les chiffres de la délinquance dans l'agglomération étaient de + 10 % pour les cambriolages, + 8 % pour les véhicules incendiés, + 26 % pour les vols avec violences et + 42 % pour les vols violents avec arme[235]. Pour l'ensemble de l'année 2017, malgré un chiffre de violences globales stable, les vols avec violence sont en augmentation de 21 %. Le procureur juge le niveau de cambriolages sur l’agglomération grenobloise « très élevé ». Il pointe du doigt le phénomène des mineurs étrangers « embauchés par les trafiquants de drogue du quartier Mistral. »[236]. En 2018, après les incendies volontaires duCCSTI de Grenoble[237], et des gendarmeries de Grenoble[238] et deMeylan[239] revendiqués par lemouvement anarchiste, puis du théâtre Prémol[240], du collège Lucie-Aubrac[241], les médias s'interrogent sur une série impressionnante d'incendies de commerces sur l'agglomération grenobloise[242]. La même année, le syndicat policierAlliance qui qualifie la ville de « Chicago français », pointe une « délinquance 63 % plus élevée » dans la cité alpine « que dans des villes de même taille »[243].
Le, le syndicat Alliance de la police parle de « situation alarmante » avec sept fusillades faisant trois morts, deux blessés graves et un blessé léger depuis le début de l'été[244],[245]. La même année, une enquête d'opinion indique que 79 % des Grenoblois estiment que la sécurité est un enjeu majeur pour la ville, une personne interrogée sur deux affirmant avoir été victime d'un acte de délinquance[246]. L'année suivante, ce même pourcentage s'établit à 77 %[247].
Durant l'été 2022, en moins de deux mois, neuf épisodes de violences par arme à feu sont enregistrés dans la ville sur fond d’économie parallèle.Le Dauphiné évoque une « spirale du règlement de comptes permanent » du fait du trafic de stupéfiants au premier lieu[248].
La criminalité mafieuse touche également les entreprises notamment dans le domaine de la construction par le biais duracket[249],[250],[251]
En mars 2024, une fusillade fait deux blessés dont un grave dans le quartier Saint-Bruno. Le quartier est décrit comme « l’une des places fortes du trafic de stupéfiants à Grenoble »[252],[253],[254]. L’été 2024 est marqué par sept fusillades et le meurtre d’un agent municipal. Ces événements déclenchent des critiques de l’opposition vis-à-vis du bilan sécuritaire d’Éric Piolle[255].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[256],[Note 11].
En 2022, la commune comptait 156 389 habitants[Note 12], en évolution de −1,13 % par rapport à 2016 (Isère : +3,07 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2014, Grenoble était la troisième ville-centre la plus dense de France, aprèsParis etLyon, avec 8 868 hab./km2. Ceci est dû essentiellement à la relative petite taille de la commune (18,13 km2) en comparaison avec les villes de même importance (à l'exception deNancy etRouen) ; à part la colline de laBastille, tout le territoire est urbanisé. C'est également une ville cosmopolite où plus de soixante-dix nationalités étrangères se côtoient[259].
Ladensification de la ville liée aux différents projets urbains menés ces dernières années a permis un accroissement de la population supérieur à la moyenne nationale. Ici, travaux de construction sur laPresqu'île de Grenoble.
La population de l'agglomération grenobloise a connu une très forte augmentation durant leXXe siècle, en raison du développement industriel de la ville, surtout après laSeconde Guerre mondiale, durant lesannées 1960 et1970. L'agglomération de Grenoble connut alors une des croissances les plus importantes parmi les villes de France, passant de 261 000 à 389 000 habitants entre 1962 et 1975. Cette croissance s'est ensuite fortement ralentie à partir de la fin des années 1970. Celle de la commune de Grenoble fut même négative de 1975 à 1990, et elle est plutôt faible aujourd’hui : + 0,2 % par an de 1990 à 1999, + 0,3 % par an de 1999 à 2007, + 0,2 % par an de 2007 à 2012[260]. Cela s'explique par un solde apparent des entrées-sorties négatif depuis 1968. L'agglomération s'est, en revanche, étendue, le périmètre de l'unité urbaine ayant beaucoup augmenté lors de la nouvelle délimitation de 2010 : sa population est passée de 419 334 habitants en 1999 à 501 045 habitants en 2011, les quatre cinquièmes de la croissance s'expliquant par l'extension de sa superficie[261].
La population n'en est pas moins fortement mobile, en raison de son statut de grand centre scientifique et universitaire. Début 2007, 80 % des Grenoblois n'étaient pas dauphinois d'origine[262]. D'autre part, la population de l'agglomération se renouvelle par tiers tous les dix ans[262].En 2012, Grenoble comptait 158 346 habitants. La commune occupait le16e rang au niveau national, comme en 1999, et le premier au niveau départemental de533 communes.
Au (chiffres INSEE), la population de la ville est descendue à 158 180 habitants, soit près de 2 500 habitants de moins en un an. Celle de l'agglomération (unité urbaine) à la même date comptait 509 573 habitants, soit une perte de 2 800 habitants en un an. C'est la première fois depuis 1919, que l'on peut constater une baisse pour l'agglomération, qui se constate également pour l'arrondissement de Grenoble. Grenoble perd de son attractivité industrielle, a contrario des villes comme Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes ou Montpellier, qui connaissent toujours une forte augmentation de leur population.
En 2020, Dijon (159 000 habitants) passe devant Grenoble qui perd donc une place au niveau national.
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 45,8 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 19,7 % la même année, alors qu'il est de 24,7 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 76 432 hommes pour 81 045 femmes, soit un taux de 51,46 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (50,96 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[263]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
1,9
5,4
75-89 ans
8,3
10,3
60-74 ans
12,5
14,8
45-59 ans
14,4
20,8
30-44 ans
19,0
32,4
15-29 ans
29,3
15,6
0-14 ans
14,5
Pyramide des âges du département de l'Isère en 2021 en pourcentage[264]
Larue Saint-Laurent au cœur du quartier du même nom, le quartier « italien » de la ville, où se trouve de nos jours la radio italienne de Grenoble.
Avant leXXe siècle, la ville de Grenoble n’est pas terre d’immigration. Au contraire, le Dauphiné était davantage un territoire d'émigration. Ainsi, le premier recensement utilisable, effectué en1851, ne comptabilise à Grenoble qu’entre 700 à800 étrangers, soit entre 2,25 à 2,5 % de sa population[265]. Durant le siècle qui suit toutefois, l’histoire migratoire grenobloise change radicalement.
La première vague massive d'immigration vers Grenoble commence à partir de laBelle Époque, mais accélère fortement durant l’entre-deux-guerres. Seulement913 immigrés étaient dénombrés en 1881 mais 4 584 en 1911 et finalement 19 710 en 1931. La population immigrée représente alors 18 % de la population (la moyenne, en France, étant à 7 %)[265].L’essentiel de ces migrations (85 % des étrangers en 1931) provient des pays du sud de l’Europe, à savoir l’Espagne, laGrèce, lePortugal mais surtout l’Italie où les immigrés représentent 15 % de la population grenobloise en 1931 et plus des deux tiers de l'immigration. La répartition dans Grenoble montre une forte concentration dans la vieille ville. Les immigrés sont également très présents dans certaines communes de l’agglomération (Fontaine,Saint-Martin-d'Hères).
Après laSeconde Guerre mondiale, la proportion d’immigrés chute lourdement. Ils ne représentent plus que 8,6 % de la population en 1946, la communauté italienne ayant vu pour sa part ses effectifs chuter de moitié. La reprise de l'immigration est cependant plus vive que dans le reste de la France, sans pourtant retrouver son importance d'avant-guerre. Surtout, cette immigration devient beaucoup plus diverse. Le nombre de communautés passe de quatre en 1946 à plus de 21 en 1968[265]. Entre vieillissement et naturalisations, la primauté de la communauté italienne se clôt, pour laisser surtout la place aux ressortissants des pays d'Afrique du Nord. Par ailleurs, ces nouvelles communautés s’installent désormais dans les grands ensembles édifiés durant lesTrente Glorieuses dans la partie sud du territoire communal.
Le développement scientifique de ces dernières décennies a entraîné l’arrivée de nouvelles populations. L’agglomération abrite ainsi la deuxième communautéanglo-saxonne de France (après Paris) avec environ 10 000 membres[266]. Il s'agit souvent de cadres travaillant pour des entreprises internationales commeHewlett-Packard,Caterpillar ouSTMicroelectronics.
En2010, la ville compte 24 353 immigrés soit 15,6 % de sa population (4,8 % nés en Europe et 10,8 % nés hors d'Europe, majoritairement originaires du Maghreb (5,8 %))[267].
Le 16 juin 2014, le nouveau maireÉric Piolle annonce que lePalais des sports de Grenoble doit retrouver des activités purement sportives et qu'il ne renouvellera pas la convention entre l'association qui le gère et la ville[268]. Les manifestations comme lesSix Jours de Grenoble, leFestival international du cirque de Grenoble ou le supercross SX Tour de Grenoble ont de ce fait disparu. Cependant, en novembre 2019, le Festival international du cirque revient sur le site de l'esplanade et le supercross international au Palais des Sports en décembre 2020[269].
Chaque année, unefête foraine, dénommée laFoire des Rameaux, débute le samedi des Rameaux et dure généralement trois semaines. Cette manifestation festive organisée par les forains est une des fêtes les plus importantes après laFoire du Trône. Celle-ci se déroule depuis la fin de laSeconde Guerre mondiale sur l'esplanade de la Porte de France, au nord du territoire communal. En 2020 puis en 2021, cette manifestation fut annulée, en raison des restrictions sanitaires dues au COVID 19.
Parmi les principaux événements, il faut mentionner aussi le « Festival le Millésime »[270]. Cette manifestation est à la fois un festival œnologique convivial et populaire (important programme de dégustations, de rencontres d'auteurs et d'ateliers œnophiles…), un festival musical (programme surtout classique et jazz) et un marché aux vins en plein centre-ville, place Victor Hugo. Lauréat du prix René-Renou en 2008.
Dans un autre registre, les « États Généraux du renouveau » (ancien « forum Libération » de Grenoble) se déroulent sous forme de débats publics consacrés au devenir de notre société et sont organisés à plusieurs reprises depuis 2007 à Grenoble par le quotidienLibération. Cette manifestation organisée en 2007, 2008, 2010, 2011 et 2012 se déroule traditionnellement dans les locaux de laMC2.
Le samedi, la municipalité de Grenoble a célébré sa première "Fête des Tuiles", l'un des engagements du nouveau maire[272]. Cette première édition a rassemblé de nombreux acteurs associatifs et culturels et a été fréquentée par 80 000 personnes. Pour cette occasion 1,8 kmdes cours Jean Jaurès et de la Libération a été réservé aux piétons et aux vélos[273],[274].
LeStreet Art Fest Grenoble-Alpes est unfestival d'art urbain, porté par le centre d'artSpacejunk de Grenoble. Il se déroule à Grenoble et dans sonagglomération. L'objectif déclaré de ce festival est de proposer les créations actuelles liées ce mouvement artistique contemporain durant plusieurs semaines, au cœur même de Grenoble et des villes deson agglomération. Ce festival d'art, qui se déroule généralement en juin, se présente comme le premier festival en Europe à pouvoir produire« le Street Art dans toute sa globalité et sa pluralité de disciplines »[275].
Dans le domaine cinématographique, et grâce à laCinémathèque de Grenoble, lefestival du film court en plein air, qui a lieu début juillet sur la place Saint-André et dans la salle Juliet-Berto, met sur le devant de la scène le genre cinématographique ducourt métrage. Début novembre sont organisées lesRencontres du cinéma de montagne auSummum qui réunissent des alpinistes, des guides, des réalisateurs pour des rencontres avec le public autour de projections ayant trait à des événements ou exploits dans le domaine de l'alpinisme. Enfin ont lieu chaque année lesRencontres du cinéma italien de Grenoble.
Grenoble accueille également chaque année en avril le festivalVues d'en face, un des premiers festivals français de cinéma consacrés aux films gay et lesbien. En 2014, Grenoble renoue également avec la "Marche des fiertés", organisée par le centre LGBT CIGALE. En 2015, une marche d'une grande ampleur, toujours organisée par le centre LGBT CIGALE s'est tenue, point d'orgue d'une semaine des fiertés[276],[277].
Le jardin de ville durant le festival le Cabaret frappé
Parmi les principaux événements musicaux, il est à noter la présence du festivalRocktambule qui a lieu chaque année en octobre. Le Grenoble Jazz festival et leFestival 38e Rugissants ont par ailleurs fusionné pour donner naissance à un nouvel événement, Les Détours de Babel, festival des musiques du monde contemporain. La première édition s'est déroulée de 8 au 23 avril 2011. La ville de Grenoble organise par ailleurs leCabaret Frappé qui a lieu la deuxième quinzaine de juillet, dans le Jardin de Ville. Il offre aux Grenoblois une programmation éclectique présentant des artistes d'horizons différents (confirmés ou novices) et attire plus de 50 000 personnes chaque année en moyenne[278]. Depuis 2002, l'association Retour de scène organise le festivalMagic Bus consacré aux musiques actuelles[279].
Grenoble a aussi été le théâtre d'autres grands événements sportifs comme les championnats d'Europe en salle d'athlétisme, Masters de la perche, championnats du monde de boxe, matches internationaux de rugby, de basket-ball, de volley-ball, de handball ou de hockey sur glace, compétitions internationales de gymnastique ou de patinage et de moto sur glace, courses cyclistes, jumpings internationaux, etc.
À l'occasion duTour de France, Grenoble est parfois ville-étape et a été la première ville en 1919 où un maillot jaune a été attribué au leader du Tour de France[280].
Grenoble dispose de nombreux lieux d'accueil de manifestations sportives.
Parmi les principaux se trouvent leStade des Alpes, d'une capacité de 20 068 places, où sont organisés la plupart des matches officiels de rugby, de football des clubs locaux duFC Grenoble Rugby et duGrenoble Foot 38.
Le Dauphiné Libéré a lancé en 2008Grenews afin de diversifier son public et de faire face à la concurrence d'autres médias. Grenews vise l'agglomération grenobloise et combine un hebdomadaire gratuit, un site web et uneWeb TV. En février 2011 cet hebdomadaire est renomméGre CityLocalNews.
Autres publications
Le choix de journaux locaux et de magazines est également étoffé par différentes publications :
Il s'agit d'un journal à publication bimestrielle concernant la ville et l'agglomération grenobloise. Indépendant et à tendance critique (présentant également des caricatures). Créé en 1885, puis épisodiquement disparu, sa version moderne, en version papier autant que numérique, date de 2009[285].
Il s'agit d'unhebdomadaire culturel gratuit, distribué dans les principaux lieux culturels grenoblois (bibliothèque, librairie, cinémas) ayant pour objectif de présenter toute l'actualité des sorties culturelles avec unagenda culturel très varié.
Il existe d'autres publications gratuites, distribuées sur périodes, telles queCaptiv Magazine,Les Antennes, leGuide du dahu etMinizou.
Revues municipales et départementales
Les collectivités locales éditent deux bimensuels officiels gratuits et distribués dans les boîtes aux lettres,Gre.mag et leMétropole, ainsi que le mensuelIsère Magazine.
Le bassin grenoblois bénéficie par ailleurs de la présence de chaînes de télévision régionales commeFrance 3 Alpes qui propose une édition locale du service public. Celle-ci domine historiquement l'information locale en offrant des reportages sur divers lieux de la région.
La chaîne locale TéléGrenoble est une chaîne de télévision privée mise en service en octobre 2005. Devenue en 2011,Télé Grenoble Isère, elle propose de multiples reportages d'actualités locales sur Grenoble et l'ensemble du Grésivaudan et du Pays Voironnais.
Radio Passion (90,3 FM) : radio associative musicale se trouvant à Uriage. Elle est aussi diffusée àLa Mure sur 105,5 FM et àVoiron sur 90,6 FM[293].
Une radio associative IFM émet sur 92,2 FM.
Phare FM Grenoble (96,6 FM) : radio associative adhérente au réseauPhare FM. Diffusant de la musique chrétienne, elle est affiliée à ce réseau depuis 2007[294].
Début 2008, l'ancien rédacteur en chef duLe Six' édition Grenoble a lancéGrenews.com, unewebTV d'information locale. En ce qui concerne les médias locaux sur la toile, l'information locale peut être retrouvée sur le site de GreNews ainsi que sur ceux de placegrenet.fr, du Dauphiné libéré et de TéléGrenoble. D'autres sites se sont spécialisés dans l'information sportive commegrenoblefoot.info etmetro-sports.fr ou dans la science commeechosciences-grenoble.fr.
En2015, la commune de Grenoble a été récompensée par lelabel « Ville Internet @@@@@ » pour la septième année consécutive[296] après avoir reçu également fin 2010 le trophée de la Communication récompensant le meilleur site web des villes de plus de 40 000 habitants[297].
L’association culturelle bouddhiste gère la pagode Tinh Do Hoa Nghiem, cercle de pratique affilié à l'institutKarma Ling (le Sangha Loka), situé en Savoie, non loin de la ville d'Allevard, ainsi qu'un Centre d'études bouddhiques[298].
Lediocèse de Grenoble-Vienne compte cinqparoisses à Grenoble[300] disposant à Grenoble de 18 lieux de culte catholique : sept églises (Notre-Dame -Saint-Luc, Notre-Dame Réconciliatrice,Saint-André,Saint-Joseph,Saint-Louis et Saint-Vincent-de-Paul) au sein de la paroisse Notre-Dame de l'Espérance[301], trois églises (Saint-François-de-Sales, Saint-Jacques et Saint-Paul) au sein de la paroisse de la Sainte-Famille[302], cinq lieux de culte (labasilique du Sacré-Cœur, les églisesSaint-Bruno,Saint-Jean, Saint-Pierre et la mission italienne Sainte-Claire) au sein de la paroisse JeanXVIII[303], deux lieux (le centre œcuménique Saint-Marc et le relais 3V « Villeneuve - Village olympique - Vigny-Musset ») au sein de la paroisse de la Sainte-Trinité[304] et l'église œcuménique Saint-Augustin au sein de la paroisse Saint-Thomas[305].
La communauté juive grenobloise comprend plusieurs organisations : notamment la synagogue consistoriale Bar Yohaï et l'association cultuelle Zekhout Avot qui abrite également une synagogue[306], ainsi que la communauté juive loubavitch qui bénéficie d'une école et d'un mikvé (bassin de purification)[307].
Les Grenoblois de religion musulmane disposent de onze lieux de culte : centre-ville (mosquée du centre culturel musulman de Grenoble), quartier Alma (mosquée Al Fath, mosquée AL Imane), quartier Mistral (mosquée Abou Bakr), quartier Teisseire (mosquée de Teisseire), quartier Villeneuve (mosquée Al Kawthar, mosquée Tawba, mosquée turque), mosquée des Baladins, mosquée de Saint-Bruno, mosquée turque du centre-ville.
Le culteprotestant à Grenoble est principalement organisé autour de l’Église protestante unie de Grenoble, membre à l'Église Protestante Unie de France (rassemblement des courantsréformés etluthériens). Letemple protestant de Grenoble est situé 2 rue Joseph-Fourier, au coin de la rue Hébert. La paroisse rassemble sur l’agglomération grenobloise près de 1 400 familles, soit près de 4 000 personnes[308].
LeDiaconat Protestant de Grenoble (2 rue Joseph-Fourier) existe depuis 1906. Il exerce la solidarité et l’entraide au profit des personnes en difficulté. Il accueille, écoute et aide celles et ceux qui souffrent, se mobilise pour plus de justice et d’amour, agit sur les causes de l’exclusion et de la misère et interpelle l’opinion et les pouvoirs publics sur des questions de société[309].
L'association de l'église anglicane de Grenoble a par ailleurs été fondée à Grenoble en 1966. À l’origine sous l’autorité de l’aumônier de Lyon, elle est devenue une aumônerie autonome en 1994[310].
Les paroisses orthodoxes à Grenoble sont : la paroisse de Saint Georges, située rue Général Mangin, la chapelle de la Résurrection, située avenue de Vizille, la paroisse orthodoxe de Tous Saints, située à Saint-Martin-d'Hères, et la communauté du Patriarcat de Moscou[317].
L’économie grenobloise a commencé son développement auxXVIIe siècle etXVIIIe siècle autour de l’industrie gantière. Au cours duXIXe siècle, la ville s'est progressivement industrialisée. Grenoble et sa région sont pionnières en matière d'hydro-électricité : quelques carrières, de l'industrie de transformation mais surtout lahouille blanche. Grenoble organise ainsi l'Exposition internationale de la houille blanche en1925. Toutefois, dans le courant du milieu duXXe siècle, la ville connaît un certain déclin industriel, bien que son industrie dugant soit réputée dans le monde entier (Gant Perrin…).
En 2006, la ville de Grenoble compte 10 700 établissements (dont cent vingt de plus de cinquante salariés) totalisant 91 800 emplois (dont 53 100 dans le secteur privé). Environ 1 500 entreprises sont créées chaque année (taux de création d'activité annuel de 14 %), et plus de 8 000 emplois sont créés entre 1999 et 2006. Le secteur tertiaire représente 88 % du tissu économique grenoblois et 83 % des emplois[318].
L’économie de Grenoble est par ailleurs caractérisée par le poids important dont jouissent les administrations publiques territoriales avec la présence entre autres de la préfecture, de la mairie, du conseil général, de l’intercommunalité, de l’Université Grenoble Alpes ou encore du centre hospitalier. Ce dernier emploie par exemple en 2011 un total de 7 231 salariés (dont 1 557 en personnel médical), ce qui fait de lui le plus gros employeur de l'agglomération grenobloise[319].
En outre, l’économie sociale et solidaire représente 14 % des établissements employeurs (associations, coopératives, mutuelles) et comptabilise 16 % des salariés à Grenoble. Le secteur connaît une progression importante avec une forte création d'emplois de plus de 20 % ces dix dernières années[320]. La municipalité est engagée depuis dans le projet européen « Urban Nose » devant contribuer au développement de l'économie solidaire. Différentes initiatives sont également menées tel l'événement YESS! au sein duquel participent cent cinquante associations, coopératives et mutuelles.
L'économie parallèle est implantée à Grenoble avec dans l'histoire de cette économie entre autres la présence deCosa nostra, dont des membres y sont arrêtés en 1992 (Giacomo Pagano et Calogero Pulci)[321]. La présence de plusieurs milieux mafieux et de réseaux de petite et grande délinquance a plusieurs fois été le sujet de procès, de faits divers et de la une des journaux nationaux ou locaux[322].
La ville compte sur son territoire trois centres commerciaux privés importants :Grand'Place, complexe de cent quarante boutiques au sud de la ville, en limite de la commune d'Échirolles ; le nouveau centre commercial de lacaserne de Bonne avec ses trente-neuf boutiques ; etK'Store, le plus petit (seize boutiques), mais le plus ancien, situé dans un immeuble destyle « paquebot » datant desannées 1930 sur lecours Berriat.
Le centre-ville comprend également de nombreux petits commerces et quelques grandes enseignes en particulier dans ses zones piétonnières. De nombreuses enseignes de grandes chaînes commerciales se sont également implantées dans le centre-ville, telles que lesGaleries Lafayette, uneFnac ou encoreNespresso et des librairies telles queMomie, une enseigne de diffusion de bandes dessinées présente dans de nombreuses villes françaises et dont la marque a été créée à Grenoble en 1985.
En banlieue
L’agglomération grenobloise comprend quatre importantes zones commerciales : « Espace Comboire » àÉchirolles ; « Porte du Grésivaudan » àSaint-Martin-d’Hères ; « Cap des H' » et « Cap 38 » àSaint-Égrève. À noter également que l'hypermarché le plus rentable de France (horsMonaco), en 2011, est leCarrefour deMeylan, qui génère 20 420 euros de chiffre d'affaires annuel par mètre carré[325].
Le tourisme représente aussi une part non négligeable de l'économie locale avec les nombreuses stations de sports d'hiver implantées dans la région. La ville comprend en 2015 une centaine d'hôtels et de résidences de tourisme dont huit « quatre étoiles »[326].
La ville de Grenoble se situe dans une région à vocation touristique et fréquentée en toute saison et bénéficie essentiellement d'un tourisme de passage.
L'agglomération gère unoffice de tourisme, dénomméOffice de tourisme Grenoble-Alpes Métropole et dont le siège est situé en centre-ville. Ce service propose aux touristes et aux visiteurs de passage de découvrir les richesses du territoire métropolitain en jouant sur sa position entre les trois massifs montagneux[327].
Plaque commémorative du premier syndicat d'initiative de Grenoble
La ville est la première en France à se doter d'un « syndicat d'initiative » dès, ayant pour missions de service public l'accueil, l'information et la promotion du lieu, en proposant des activités aux visiteurs[328].
Les espaces verts de l'urbanisme à Grenoble ont été reconnus à l'échelle européenne. Si laSlovénie et sa capitaleLjubljana ont été les destinations les plus récompensées par la Commission européenne pour letourisme durable[329],[330], d'autres cités duVieux Continent figurent au classement des20 villes les plus vertes établi en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations. Au sein de ce palmarès, Grenoble est dixième et la première en France.
L’unité urbaine grenobloise compte unepopulation active totale d’environ 251 486 personnes[333] sur les25,5 millions du pays. Le taux annuel moyen de variation de l’emploi total entre 1999 et 2008 a été de 1,5 %. Letaux d'activité entre 15 et64 ans en 2008 est de 70,1 %, ce qui est inférieur à la moyenne nationale qui est de 71,6 %. Le nombre de chômeurs est de 18 125 en. Grenoble compte 44,5 % d'actifs au sein de sa population ainsi que 16,3 % de retraités, 31,9 % de jeunes scolarisés et 7,3 % d'autres personnes sans activité[334].
Le tissu économique grenoblois est caractérisé par une place prépondérante donnée à l’industrie et aux services aux entreprises (représentant 10 325 établissements mi-2011, soit 56,6 % des établissements implantés sur l’agglomération de Grenoble[337]). En 2011, 47,7 % des établissements comprenaient de un à neuf salariés tandis que 9,9 % comptaient dix salariés ou plus. Du fait de son statut detechnopole européenne, l'économie locale bénéficie par ailleurs de la présence de grands groupes industriels, fleurons de l’économie locale et nationale, implantés à l’international et souvent leaders sur leurs marchés. L’unité urbaine de Grenoble comptait au total 31 364 établissements répartis ainsi :
Répartition des établissements par secteur, en %
Grenoble
France
Agriculture
0,8
12,6
Industrie
5,9
5,8
Construction
9 %
9,2 %
Commerce et services divers
64,9 %
58,1 %
Administration publique, enseignement, santé et action sociale
Située à l'embouchure duDrac et de l'Isère, laPresqu'île scientifique présente une concentration très importante en centres de recherche, universités, industries etstart-ups innovantes.
La ville de Grenoble a une longue tradition dans les techniques de pointe, puisque l'Institut électrotechnique y a été créé au début duXXe siècle. Par la suite, le physicienLouis Néel va créer en 1946 le laboratoire d’électrostatique et de physique du métal (LEPM), considéré comme le premier laboratoire duCNRS fondé hors de Paris[340]. Son ancien assistant,Louis Weil, crée en 1962 le Centre de recherches sur les très basses températures, à l'origine de l'installation de l'Air liquide à Sassenage. De son côté, l'IMAG, dont les activités tournaient autour de l'hydraulique, a été le premier laboratoire académique en France à recevoir un calculateur électronique, en1952[341]. LeVIe Plan (1971-1975) prévoyait de développer le centre informatique de Grenoble[342].
La recherche scientifique publique tient aujourd’hui une place primordiale dans la métropole grenobloise. Les trois sites d'Inovallée, dudomaine universitaire et dupolygone scientifique regroupent quatre centres de recherche internationaux (l'EMBL, l'ESRF, l'ILL, l'IRAM), mais également neuf organismes de recherche nationaux (CEA Grenoble,CNRS,IRSTEA,CEN,INRA,INRIA,INSERM,IRD) et enfin trois centres techniques industriels (CETIM,CSTB,CTP). De plus, l'université etGrenoble INP possèdent aussi leurs laboratoires de recherche et des entreprises commeSchneider Electric[343] etNaver[344] ont implanté leur centre de recherche mondial à Grenoble. Cette recherche de haut niveau a profité de la présence à Grenoble d'équipements de renommée mondiale, comme l'ESRF, le plus importantsynchrotron de la planète[345], ou l'institut Laue-Langevin abritant lasource de neutrons la plus intense au monde[346]. D'autres laboratoires ont bâti leur renommée sur l'étude du climat de la Terre comme l'Institut des géosciences de l'environnement qui apporte son expérience en matière d'évolution du climat mondial ou comme leGIPSA-lab qui développe de multiples disciplines comme l'interface neuronale directe, mais l’expertise de Grenoble en matière de hautes technologies s’organise principalement autour de trois pôles :
Ce pôle comprend le domaine desmicro- etnanotechnologies, ainsi que l’informatique et l’électronique : Grenoble bénéficie d’un environnement riche dans les nanotechnologies, avec la présence de grands groupes industriels, un grand nombre de PME/PMI et de nombreux laboratoires de recherches (LETI,INRIA…).Ceci s’est traduit en 2002 par l’Alliance-Crolles 2, collaboration entreFreescale Semiconductor (ex-Motorola),NXP Semiconductors (scission dePhilips Semiconductors) etSTMicroelectronics, qui fut le plus gros investissement industriel réalisé enFrance depuis dix ans (avec 2,8 milliards d’euros investis). Cette alliance a pris fin en 2007 et c'est un accord entreSTMicroelectronics, le CEA etIBM (appelé Nano 2012) qui lui a succédé, pour un investissement total de 2,372 milliards d'euros en recherche et développement. Un accord Nano 2017 poursuivra l'alliance[347].
De même, le pôle d'innovationMinatec, lancé à l'initiative du CEA-Leti et de Grenoble INP, est un centre majeur enEurope pour les micro et nanotechnologies. Grenoble fait ainsi partie des quelques sites qui, dans le monde, possèdent les bases scientifiques, technologiques et industrielles suffisantes pour atteindre une reconnaissance internationale dans ce domaine[348]. En septembre 2005, le gouvernement français nommeMinalogic (MIcro NAnotechnologies et LOgiciel Grenoble-Isère Compétitivité) commepôle de compétitivité. Ce pôle a pour ambition de construire un centre de dimension internationale pour lespuces intelligentes grâce à la mise en commun de moyens issus à la fois de l’industrie, de la recherche et de la formation en micro-nanotechnologies et technologies du logiciel. La région grenobloise constitue l'un des trois plus grands centres mondiaux pour les micro-nanotechnologies avecEast Fishkill dans l'État de New York auxÉtats-Unis etHsinchu àTaiwan[213]. Enfin, en 2012, Grenoble est devenu l'un des huitinstituts de recherche technologique français, nomméNanoelec.
Grenoble est également un grand pôle en informatique et en électronique avec la présence de grandes entreprises (Hewlett-Packard,Bull…) et une recherche active. L’industrie du logiciel est très développée dans l’agglomération : le multimédia et le développement de logiciels, positionnent Grenoble, tant en industrie qu'en recherche, dans les premiers rangs au niveau européen. En plus de la présence de leaders mondiaux du secteur, Grenoble offre un tissu dense de PMI-PME et de start-ups. Ce foisonnement est soutenu par une formation et une recherche académique de qualité, notamment par le biais de l'école nationale supérieure d'informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble, considérée comme l'une des meilleures écoles d'ingénieurs de France pour la qualité de son recrutement et de sa recherche[349]. En 2003, le CNRS a implanté à Grenoble l'Institut européen de données financières, seul acteur académique européen à fournir des bases de données à haute fréquence sur les marchés boursiers européens[350]. Enfin, cet écosystème numérique s'est doté en 2011 du premiercentre de données écologique en France désigné sous le nom deGrenoblIX, ainsi que d'une association appeléeDigital Grenoble et labelliséeFrench Tech en novembre 2014[351]. En 2015, ce pôle numérique avec la microélectronique et les nanotechnologies, en passant par le logiciel et les systèmes embarqués, compte 40 000 emplois dans la métropole dont 25 000 en électronique et micro-nanotechnologies et 15 000 dans l'informatique et le logiciel[213].
La ville est également reconnue pour son expertise dans le domaine des biopuces. L’entreprise bioMérieux a implanté son centre de recherche en biologie moléculaire à Grenoble et le centre de rechercheClinatec ouvert fin 2011 sur le polygone scientifique rentre dans sa phase opérationnelle sur les implantations de nanomatériaux dans le cerveau[355]. Grenoble participe au pôle de compétitivité mondialLyonbiopôle[356] et abrite des projets de recherche fédérateurs commeNanoBio, le génopôleAuvergne-Rhône-Alpes, leCancéropôle Lyon Auvergne-Rhône-Alpes (CLARA) ainsi que le programme européen Nano2Life. En 2015, ce pôle totalise 10 300 emplois dont 8 000 dans les entreprises et 2 300 dans la recherche publique[213].
En 2016, sept institutions grenobloises font partie du projet Green (GREnoble Excellence in Neurodegeneration), l’un des sept centres français d’excellence dans le domaine des maladies neurodégénératives, et qui vise l’étude de quatre maladies principales, Alzheimer, Huntington, Parkinson et la sclérose en plaques[357],[358].
Grenoble occupe aujourd’hui une place importante pour le développement et l’expérimentation de l’énergie solaire photovoltaïque, de lapile à combustible et desréseaux intelligents. Grâce auLITEN, le pôle de compétitivitéTenerrdis, dans lequel l’agglomération grenobloise est impliquée[359], a pour ambition de développer les nouvelles technologies de l’énergie, composante majeure dudéveloppement durable et répond à un enjeu majeur : améliorer le rendement des panneaux solaires. En novembre 2009, un accord a été établi entre leCEA Grenoble, le gouvernement français et le constructeur automobileRenault portant sur la création d’unecoentreprise ayant pour objectif le développement et la production des batteries pour véhicules électriques en France d'ici la mi-2012[360]. En 2012, la filiale d'un leader mondial,Atos Worldgrid, s'installe sur le site Bouchayer-Viallet avec750 personnes et en 2015,GreEn-ER, le pôle mondial de l'énergie ouvre ses portes sur la Presqu'île. La filière des véhicules électriques fonctionnant avec de l'hydrogène est également très importante sur Grenoble avec la présence d'entreprises spécialisées commeSymbio ou encore le site de recherche d'Air liquide àSassenage visité parFrançois Hollande en 2015[361] et par la présidente deCorée du Sud,Park Geun-hye en 2016[362]. En 2015, ce pôle représente 12 000 emplois dont 10 000 dans les entreprises et 2 000 dans la recherche publique[213].
Grenoble peut être considéré comme une ville qui compte dans le domaine de la recherche en raison de son taux de 14 % d'emplois métropolitains supérieurs, soit 35 186 emplois[366]. La ville se situe ainsi dans les premiers rangs des grandes aires urbaines de province. Ces emplois sont principalement spécialisés dans la conception-recherche (45 % du total). Par ailleurs, avec 25 000 chercheurs (15 000 dans la recherche publique, 10 000 dans la recherche privée) auxquels s'ajoutent 3 500 thésards[213], la métropole s'affirme comme le deuxième pôle de recherche en France après Paris et un pôle de recherche scientifique majeur en Europe, ce qui lui vaut parfois le surnom de « Silicon Valley » française[367],[368],[369],[370]. Cette expertise lui vaut d'accueillir en avril 2019 l'un des quatre Instituts interdisciplinaires français enintelligence artificielle[371] et un rapport parlementaire en janvier 2020 suggère qu'elle accueille l'un des trois instituts français eninformatique quantique[372]. Un autre secteur phare pour la recherche française se déroule dans la ville avec la mise en place en 2018 d'un consortium de trois laboratoires,Quantum Silicon Grenoble, visant à mettre au point pour 2024 uncalculateur quantique de 100qubits[373].
GIANT
Afin de renforcer la position de Grenoble dans ce domaine, les pouvoirs publics locaux lancent en 2007 le projet GIANT[374] (Grenoble Innovation for Advanced New Technologies) avec pour ambition de doter la ville d’un campus d'innovation (Giant) de rang mondial.
Le projet s’appuie sur les trois centres d'excellence précédemment présentés : Minatec pour lesTechnologies de l'information et de la communication,GreEn-ER (Grenoble Énergies - enseignement et recherche) pour les énergies du futur et les transports innovants,NanoBio pour les biotechnologies et la santé, afin de favoriser les synergies entre recherche, plates-formes technologiques, enseignement supérieur et industrie. Cet objectif suppose des aménagements urbains importants, prenant place dans le cadre du projet connexeGrenoble Presqu'île[375], partie prenante du programme EcoCités. En raison de ce nouveau type de projet urbain, universitaire et scientifique, Grenoble Presqu’île apparaît comme un des investissements public-privé les plus importants de France, avec 1,3 milliard d’euros d’investissements sur quinze ans, et se veut projet pilote en matière de développement urbain durable[376].
Minatec
Par ailleurs, Grenoble possède leMinatec IDEAs Laboratory, un laboratoire à idées qui étudie l'application des nanotechnologies dans la vie courante et future grâce à des partenariats formés avec de grands groupes industriels commeRenault ouTF1. La recherche scientifique à Grenoble est à l'origine de nombreuses conférences et colloques qui justifient l'existence d'un site Internet répertoriant les événements scientifiques s'y déroulant[377].
Autres secteurs
Grenoble est également connu pour le fonctionnement de sa recherche académique en sciences politiques et sociales. L’unité mixte de recherche duCNRS, deSciences-Po Grenoble et de l’université Grenoble-Alpes,Pacte (Laboratoire des sciences sociales) regroupe plusieurs laboratoires en sciences humaines et sociales et constituant une des plus grosses structures de recherche en France pour la science politique, la géographie, l’aménagement et l’urbanisme, la sociologie des organisations et de l’innovation scientifique. Elle compte119 chercheurs et enseignants-chercheurs permanents, vingt-quatre ingénieurs, techniciens et administratifs, et163 doctorants[378].
Plus à l'ouest se trouvent le Jardin de ville (dont une partie serait due à Le Nôtre), la tour du Trésor (XIVe siècle) et l'ancienhôtel de Lesdiguières, construit en 1602 par l'architectePierre La Cuisse (naguère hôtel de ville et actuellement Maison de l'international). Le Jardin de ville contient également la gare inférieure dutéléphérique de la ville.
La vieille ville de Grenoble est parsemée d’hôtels particuliers qui rappellent son passé de cité parlementaire. Peut notamment être cité l'hôtel de Pierre Bucher (procureur général du roi et doyen de l'université de Grenoble),rue Brocherie, qui comporte deux parties. La plus ancienne, édifiée en 1560 sur trois niveaux aux baies géminées rehaussées de médaillons, témoigne du profond changement de l'architecture de cette époque qui passe du gothique à la Renaissance. La partie sur rue, avec sa belle porte cochère et sa façade avec entresol est représentative duXVIIIe siècle. De même, l’hôtel d'Ornacieux, dit maison de Vaucanson,rue Chenoise, construit après 1620, possède un intérêt historique certain. Un portail en pierres bicolores permet l'accès à la cour et à son escalier d'honneur, l'un des plus beaux de la région Rhône-Alpes. Dans cet hôtel vécutJacques de Vaucanson, célèbre mécanicien et inventeur d'automates. L'hôtel de François Marc (conseiller au Parlement de Grenoble), rue Barnave, datant de 1490, possède un portail en arc brisé rehaussé d'un écu sculpté d'un lion (symbole de l'évangéliste Marc), porche voûté d'ogive et anciennes fenêtres gothiques sur cour carrée. Au 10 rue Chenoise se trouve un hôtel duXVe siècle de style gothique tardif avec une façade et une cour intérieure bien restaurée ; au 16rue Jean-Jacques Rousseau enfin, l’hôtel Coupier de Maillé datant duXVIIe siècle présente une porte monumentale en bois. Par ailleurs, l'appartement du docteur Gagnon (grand-père de Stendhal), Grande Rue, est ouvert depuis le en tant que nouveau musée Stendhal.
De l'autre côté de l'Isère, sur la rive droite, se trouvent au sein duquartier Saint-Laurent (quartier « italien » de Grenoble avec entre autres ses nombreuses pizzerias) laporte Saint-Laurent (reconstruite en 1615 sur l'ordre de Lesdiguières) et laporte de France. Lapasserelle Saint-Laurent, suspendue au-dessus de l'Isère, date de 1837 et se trouve approximativement à l'emplacement où les Romains ont construit le premier pont sur l'Isère en 43 avant notre ère. Au 97 rue Saint-Laurent, l'ancien hôtel des monnaies constitue un bel immeuble du début duXVIe siècle. Les Dauphins y frappaient des pièces d'or et d'argent de même valeur que les monnaies duRoyaume, mais à leurs armes. Le bâtiment a conservé son couloir renaissance aux voûtes nervurées. Dans la cour, un portail surmonté d'un fronton triangulaire encadré de deux colonnes donne accès à un escalier à vis. Chaque étage possède en outre des coursives à l'italienne.
Cette extension s’est faite au sud autour de la place de Verdun, ancienne place d'Armes et centre du pouvoir administratif de la ville. Elle est entourée d'édifices remarquables en pierre calcaire, représentatifs de l'époque du Second Empire[387], tels la préfecture de l'Isère, l'ancienmusée-bibliothèque, l'hôtel des Troupes de montagne, l’ancienne université, ainsi que des rues et immeubles duXIXe siècle.
L’extension du centre-ville à l’ouest s’est faite un peu plus tard autour de la place Victor Hugo (où se trouve une statue d'Hector Berlioz), avec le percement des grandes artères urbaines que sont le boulevardÉdouard Rey ou encore l’avenue Alsace-Lorraine. De multiples édifices dans le style haussmannien peuvent y être admirés, la plupart étant réalisés en béton (appelé à l'époque « ciment moulé » et dont Grenoble était le berceau[388]). Parmi les plus remarquables se trouvent l’immeuble « aux éléphants » rue Félix Poulat, l’immeuble « au griffon » à l’angle de la rue Molière et du boulevard Édouard-Rey ou encore la « Coupole dauphinoise » avenue Alsace-Lorraine.
C’est également à cette période que les Halles, place Sainte-Claire, furent construites dans le style des anciennes halles de Paris.
Le quartier Bouchayer-Viallet est un témoignage du passé industriel de la cité avec la petite Halle, récemment réhabilitée à la suite du réaménagement du quartier, l'ancienne usineCémoi, ou encore leCentre national d'art contemporain : halle construite par les ateliersEiffel pour l'Exposition universelle de Paris de 1900, elle fut achetée par les industriels grenoblois Bouchayer et Viallet, démontée et transportée à Grenoble. Elle se distingue par sa structure métallique rivetée, caractéristique des ateliers Eiffel[389], et la grande verrière.
Le patrimoine grenoblois a également été étoffé de nombreux monuments datant duXXe siècle, l'un des plus emblématiques étant letéléphérique de Grenoble. Leparc Paul-Mistral, créé avec l’exposition internationale de 1925, conserve pour sa part en son sein latour Perret, vestige de cet événement symbole du développement industriel grenoblois. Le parc concentre également de nombreux ouvrages datant du bouleversement des Jeux olympiques. Legarage hélicoïdal, dans le centre-ville historique est également à noter, chef-d'œuvre de l'art déco en ciment armé.
L’hôtel de ville, inauguré fin 1967, abrite un grand nombre d'œuvres d'art commandées à des artistes réputés (comme une mosaïque de tesselles de marbre réalisée par Charles Gianferrari ou encore une tapisserie deRaoul Ubac, tissée par lesateliers des Gobelins[390]). En arrivant par les Grands Boulevards, l'entrée du parc est quant à elle marquée par la présence de la vasque olympique, véritable vestige du passé olympique de la métropole alpine. Elle fut rallumée à l'occasion du passage des flammes olympiques desJeux olympiques d'hiver de1992 et2006, ainsi que pour la célébration des40 ans des JO en février 2008. Il convient également de noter le Palais des sports, d'une remarquable complexité technique, en particulier du fait de sa structure constituée de deux voûtes cylindriques en béton armé se chevauchant à angle droit, autoportantes et complètement indépendantes des façades de l'édifice[390].
L'aménagement du village olympique et du quartier de laVilleneuve ont également fortement marqué le visage urbain de l'agglomération. Grenoble possède également d’autres ouvrages remarquables datant des « Trente Glorieuses » comme lesgrands boulevards et leur architecture, couvrant des évolutions allant des années 1930 jusqu’aux années 1960, les imposantesTrois Tours de l'Île-verte (devenues à leur achèvement les plus hautes tours d'habitation d'Europe), l’immeuble en « S » ainsi que la Maison de la Culture, inaugurée parAndré Malraux.
D’autre part, de nombreuses œuvres d’art contemporain couvrent actuellement la ville, que ce soit au niveau de la gare (stabile deCalder), dans leparc Paul-Mistral ou dans le parc Albert Michallon. Enfin, les constructions plus récentes comme lemusée de peinture et le stade des Alpes sont incontestablement des ouvrages importants dans le patrimoine architectural de la ville.
La ville possède un important patrimoine religieux[391], lié à la présence ancienne de nombreux couvents et témoignage de l’influence considérable qu’eurent les évêques de la ville, car, chefs spirituels dudiocèse, ils furent pendant plusieurs siècles également détenteurs du pouvoir temporel en rivalité avec les Dauphins. La disposition spatiale permet de rendre compte de ces deux zones de pouvoirs : d'un côté de la cité le groupe épiscopal autour de la cathédrale Notre-Dame et de son parvis, symbole du pouvoir des évêques ; de l'autre le quartier delphinal avec la collégiale Saint-André et le palais du Parlement, symbole du pouvoir des Dauphins. « Deux places, deux juridictions, deux clochers qui se toisent avec instance »[392].
C'est le dauphin Guigues-André qui, à partir de 1228, en lança la construction au cœur duquartier delphinal, lieu de pouvoir desdauphins au Moyen Âge, pour installer le chapitre de chanoines qu'il avait fondé deux ans plus tôt, et ainsi affirmer son pouvoir face à celui de l'évêque. Avec ses56 mètres, le clocher de Saint-André est resté l'édifice le plus élevé de la ville depuis son édification jusqu'à la deuxième moitié duXIXe siècle.
Parmi les autres édifices de la commune, l'église Saint-Louis, rue Félix-Poulat. Construite de 1689 à 1699, à l'instigation d'Étienne Le Camus, sur un terrain situé près des remparts et des casernes et donné le parLouisXIV, qui accorda aussi trois subventions successives de36 000 livres, sur des plans de Claude Mollard[397].
D'autres édifices furent réalisés à la suite des extensions successives de la cité à partir duXIXe siècle. Le quartierChorier-Berriat est dominé par la silhouette de l'église Saint-Bruno, place Saint-Bruno. Consacrée àBruno le Chartreux, fondateur du premier monastère de laGrande Chartreuse, elle est ouverte au culte en 1879. Ce fut la première église construite à l'ouest de la ville dans les nouveaux quartiers populaires et ouvriers et, avec ses67 mètres, devint le plus haut bâtiment de la ville[398]. Près de lagare de Grenoble se trouve la basilique du Sacré Cœur, place Doyen Gosse. Construite entre 1917 et 1924, cette basilique est unex-voto de la ville. Son clocher demeure inachevé. Elle abrite un Christ en pierre réalisé par le sculpteurÉmile Gilioli en 1942, ainsi que 25 tableaux de l'artiste Marie Adomi Israël. L'année 1924 marque également la consécration de labasilique Saint-Joseph situéeplace de Metz, dans le centre-ville et qui remplace l'église Saint-Joseph.
Plus récemment est édifiée de 1963 à 1965 l'église Saint-Jean,boulevard Joseph Vallier. Cette église est certainement, par sa forme circulaire originale juchée sur pilotis, l'édifice religieux récent de Grenoble le plus marquant. La toiture est surmontée d'un important lanternon comportant neuf baies avec une croix au-dessus, culminant à27 mètres de hauteur. Deux ans plus tard, l'église Saint-Luc est inaugurée à de l'Île Verte. Détail insolite, elle fait partie d'un complexe architectural comprenant l'église en bas et un immeuble d'habitation en haut.
De nombreux autres édifices religieux grenoblois ont vu leur usage varier au gré des époques. Aujourd'hui, nombre d'entre eux sont devenus des lieux importants de la vie culturelle locale. L'ancienne église Saint-Laurent est par exemple devenue lemusée archéologique Grenoble Saint-Laurent[399]. Il s'agit d'un site archéologique complexe duXIe siècle dans lequartier Saint-Laurent. La « crypte » Saint-Oyand (début duVIe siècle)[400] est l'un des très précieux et rares monuments duhaut Moyen Âge en France encore debout[401].
Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas.
L'ancien monastère des Visitandines de Sainte-Marie-d'en-Haut, fondé en 1618[402], est devenu après une histoire pleine de vicissitudes[403] lemusée dauphinois. À l'intérieur, la chapelle de la Visitation, véritable joyau de l'art baroque français, a reçu en 1662 un grandretable en bois doré, don deFrançois de Bonne de Créqui, et en 1666 un superbe décor de fresques en trompe-l'œil dû au peintre Toussaint Largeot, pour célébrer la canonisation deFrançois de Sales.
Destin similaire pour l'ancienne chapelle de Sainte-Marie-d'en-Bas, rue Très Cloîtres, transformée en théâtre. Construite en 1652, la façade possède un beau portail encadré de colonnes jumelées portant un entablement et despots à feu, rehaussés d'un motif de nuées rayonnantes. L'ancienneChapelle des Pénitents blancs, devenu chapelle de l'Adoration rue Voltaire, sert de lieu de culte à la paroisse orthodoxe russe de Grenoble[404].
Fondé en 1646, l'ancien couvent des Minimes, rue du Vieux Temple, a eu une histoire mouvementée[405]. Aujourd'hui les bâtiments abritent le foyer de l'étudiante, et l'ancienne chapelle est transformée en salle de concert (salleOlivier Messiaen) pour l'orchestre desMusiciens du Louvre–Grenoble et diverses actions culturelles.
Enfin, l'ancien monastère des Bernardines de Sainte-Cécile, rue Servan, eut lui aussi une histoire mouvementée[406] : fondé en 1624, réquisitionné par les armées révolutionnaires en 1791 et convertie en magasin pour le matériel des troupes, il devint un cinéma durant les années 1920 avant d'abriter un dancing baptisé « l'Enfer », puis le théâtre le Rio de 1974 à 1999. Il abrite depuis 2009 le siège des éditionsGlénat, dont l'installation permit la réhabilitation entière du couvent pour lui rendre sa splendeur d'origine. Désormais, la chapelle, la cour-parvis et la bibliothèque de plus de 20 000 ouvrages[406] sont de nouveau ouvertes aux visiteurs. En outre, une statue à l'effigie deTiteuf surplombe désormais le porche de l'ancien couvent[407].
Remplaçant les cimetières paroissiaux des siècles précédents, le premier cimetière municipal est créé en 1810 sousNapoléonIer, et prend le nom decimetière Saint-Roch. Il remplace un cimetière utilisé durant seulement dix ans le long du Drac, abandonné à cause de son éloignement de la ville fortifiée et surtout d'un terrain alluvionnaire rempli de gravier, peu propice à l'enterrement des corps. Le cimetière Saint-Roch contient824 tombes classées remarquables, tant sur le plan architectural qu'historique.En 1941, un second cimetière municipal de sept hectares, dit du « Grand Sablon », est ouvert à la périphérie de la ville, sur la commune deLa Tronche. Enfin, devant la saturation de ce dernier, est ouvert en 1995 un troisième cimetière, intercommunal, de huit hectares ; il est situé sur la commune dePoisat.
La cité a été une importante place de garnison, à la frontière du royaume de France. Le patrimoine militaire demeure toujours visible de nos jours en divers endroits de la ville.
L'esplanadeAlain Le Ray, cour d'honneur de l’ancienne caserne militaire de Bonne inaugurée en 1883, et ses bâtiments, rénovés lors de l’aménagement du quartier[409], s’affirment également de nos jours comme des témoins remarquables du passé militaire de Grenoble. À cela s’ajoutent la caserne de l’Alma, rue Cornélie Gémond, les édifices d’entrée de la cité administrative Dode (où se trouve l'ancienne poudrière construite par Vauban, rue du commandant Lherminier, et datant de la fin duXVIIe siècle), sans oublier l’ancien hôtel de la Division, actuelhôtel des troupes de montagne, place de Verdun.
En mars 2017, la commune confirme le niveau « trois fleurs » auconcours des villes et villages fleuris[411] pour la sixième année consécutive. La ville compte plus d'une cinquantaine de parcs de taille très diverse, du petit square au grand parc urbain, d'une dizaine d'hectares ou plus. D'autre part, Grenoble compte environ quarante mille arbres[412], et la construction des lignes du tramway a permis la création de nouvelles « coulées vertes ».
Le plus ancien d’entre eux est le Jardin de Ville. C'était le parc du château duduc de Lesdiguières, aménagé en 1622 en un jardin de fleurs et une partie boisée plantée de tilleuls et de platanes, racheté par la ville à ses héritiers en 1719[413]. À proximité de la vieille ville se trouve leJardin des Dauphins, site inscrit[414]. D'une superficie de deux hectares, il est situé sur les pentes sud de l'éperon duRachais. Aménagé en terrasses sur des terrains militaires en 1909, la situation très abritée du jardin des Dauphins[415] en fait un site unique avec un microclimat favorable à une végétation méditerranéenne[416]. AuXIXe siècle est aménagé leJardin Joséphine Baker, alors dénommé « jardin des Plantes » sur 17 000 m2. Il accompagne le Muséum d'histoire naturelle[417] et abrite entre autres curiosités des arbres centenaires.
La fin de siècle a vu la création de nouveaux parcs. À partir de 1988, c'est la création sur 16 000 m2 duparc Albert-Michallon. Situé au nord-est dumusée de Grenoble, il le prolonge par sonjardin de sculpture. Dernièrement (2010) a été aménagé le Jardin des vallons, d’une superficie de un hectare et dem. C'est un petit parc boisé et vallonné (d'où son nom), situé dans le nouvel éco quartier de Grenoble et contigu aucentre commercial de la caserne de Bonne.
De très nombreuses fontaines[418] parsèment la ville, monumentales ou discrètes[419], anciennes ou récentes, rappelant que l'histoire de la ville est une lutte constante contre les inondations.
LaFontaine du Lion, place de la Cymaise, à l'emplacement du gué primitif et du seul pont sur l'Isère pendant des siècles, et au pied de la montée Chalemont (l'ancienne voie romaine), œuvre de Victor Sappey, en 1843, pour inaugurer les travaux d'endiguement de l'Isère[422].
Le Torrent, au Jardin de Ville, bronze d'Urbain Basset, 1882, placé initialement place de Verdun (à l'époque appelée place de la Constitution) et installé au Jardin de Ville en 1888, sur une rocaille. Il faillit être fondu en 1942 par réquisition de l'armée allemande. La fontaine actuelle est l'œuvre de l'architecte A. Rolland[423].
L'Huître, sculpture avec jet d'eau et bassin, installée en 1985, derrière l'hôtel de Belmont, enpierre de l'Échaillon (comme les colonnes de l'hôtel), œuvre de Louis Val[426].
Les Sphères, sculpture avec jet d'eau et bassin installée en 1986 à l'angle de l'avenue Alsace-Lorraine et duboulevard Gambetta[427].
Toute navigation sur l'Isère, même pour le trafic de péniches de bas tonnage, a été suspendue en 1957[431]. La navigation se limite donc actuellement à de petites barques et auxkayaks lors de balades touristiques[432].
En décembre 1999 Grenoble fut, à l'instar d'autres grandes villes de France et du globe, victime d'une invasion de « Spaces Invaders ». Cinquante quatre « Invaders » colonisèrent la ville, œuvre occulte de l'artisteInvader en partenariat avec l'École des Beaux-Arts, pour le plus grand bonheur de ceux qui se souviennent du jeu vidéo du même nom et des observateurs. En 2012, 51 d'entre eux subsisteraient encore. L'École des Beaux-Arts dispose de lacarte de leurs emplacements.
Le patrimoine gastronomique de Grenoble est symbolisé par ses célèbresnoix (premier fruit AOC[433]) avec lesquelles est réalisé legâteau aux noix de Grenoble. Le gâteau originel que l’on peut encore trouver dans quelques pâtisseries de Grenoble et de la région deVinay est une sorte detourte fourrée demiel, decaramel et de crème aux noix[434].
L’aire géographique de l’AOC noix de Grenoble couvre259 communes sur trois départements l'Isère, laDrôme et laSavoie principalement le long de la vallée de l’Isère. Les zones de plantations les plus denses se trouvent dans la bassevallée du Grésivaudan en aval de Grenoble, entre leVoironnais et leRoyans), au pied dumassif du Vercors, cependant la ville qui a donné son nom à cette appellation ne possède aucun champ de noyers sur son territoire en raison de son urbanisation trop dense.
La commune voisine deSassenage est célèbre pour sonfromage. Ce fromage bénéficie d'uneAOC depuis le {{|30 juillet 1998}}, et une association, la confrérie du Bleu, organise la promotion de ce produit culinaire au-delà de la région elle-même.
L'écrevisse est par ailleurs une spécialité de la région et est présente dans de nombreux plats régionaux : poulet aux écrevisses, pigeon aux écrevisses, gratin de queues d’écrevisses, quiche aux écrevisses[435]. D'autres spécialités incluent lasoupe de l'ubac et lafricassée decaïon.
Legratin dauphinois a été officiellement mentionné pour la première fois en1788, à l'occasion d'un dîner offert aux officiers municipaux de la ville deGap. Le plat est apprécié dans l'ensemble du Dauphiné et a fini par être célèbre dans toute la France. Ce plat peut être préparé selon des variantes locales — à l'instar de celle duVercors, massif montagneux surplombant Grenoble[436].
La ville de Grenoble détient depuis le le record du plus grand gratin dauphinois jamais cuisiné, couvrant23mètres carrés[437].
La ville est le lieu de création des usines de siropTeisseire en 1720[438], de la fabrique de pâtesLustucru en 1824[439], de la biscuiterieBrun en 1883[440], ou encore de la chocolaterieCémoi[441] en 1920.
La région voironnaise, connue pour ses chocolats et son plum-cake, a également apposé son nom sur une recette de bette : les bettes « à la voironnaise »[442]. La région est aussi le lieu de production de trois célèbres liqueurs : lachartreuse, l'antésite et legénépi[443]. Labataviarouge grenobloise (appelée égalementgloire du Dauphiné[444]) est une variété de salade produite dans la région.
Grenoble possède un restaurant étoilé duGuide Michelin : leFantin Latour[445]. Le restaurantGrand Hôtel d'Uriage-les-Bains à proximité de la ville est récompensé par deux étoiles[446].
Carte linguistique duDauphiné : Le dauphinois est un dialectearpitan parlé dans le nord du Dauphiné, alors que le sud du Dauphiné est du domaine linguistique de l'occitan et de son dialecte local, levivaro-alpin.
Le poème dénommé « Grenoblo malhérou », énoncé par un marchand dénomméBlanc La Goutte, après une inondation catastrophique qui dévasta Grenoble en, a été écrit en patois grenoblois. Cette publication prouve que cet idiome appartient bien à la famille du franco-provençal. Un second poème, connu sous le titre de : « Dialoguo de le quatro comare », accompagnera en général toujours le « Grenoblo malhérou »[447].
Le texte de Blanc La Goutte, publié dès l'année 1733, consultable sur le siteGallica, commence ainsi[448]
«
Quan ben ne vou chaut ren, de le gen de ma forta,
je voudrin bien povey fare uvri voutra porta
intra chieu vous, monßieu, vou leva mon chapet,
vou rendre mou devey, vou zuffry mou reßpect,
mais d'avey ce l'honnou, l'eßpéranci s'envole,
Je ßèu tout rebuti, la goutta me déßole,
Je ne poey plu marchiez décendre, ni monta,
A pompon lorion, je me foey' charroìita,
A pena din le man ; poey-je teili mon Livro,
Je n'ay plu queflou zieux, & quátro deigt de libro,
Je feu ßàns apetit, je ne poey ren dormi,
Enfin jamey gouttou, ne ßouffrit tant que mi,
Maugra tant de chagrin, quan je ßèu las de lire,
Quoque ßey per hazard, jé me meilo décrire.
»
Historiquement, l'idée du termefrancoprovençal, attribué à cette langue régionale parlée dans le quart centre-est de la France, différent dufrançais, ditlangue d'oil et de l'occitan, ditlangue d'oc, est l'œuvre du linguiste et patriote italienGraziadio Isaia Ascoli en1873 qui en a identifié les caractéristiques.
Il existe encore quelques ouvrages qui relatent lescontes etlégendes du Dauphiné et du Grésivaudan, y compris pour les montagnes et les vallées environnantes.
Le plus connu de ceux-ci est un ouvrage notable, fruit d'une recherche importante, écrit parCharles Joisten (1936-1981), ancienconservateur duMusée dauphinois duconseil général de l'Isère situé sur les pentes de la Bastille à Grenoble, et qui relate, parmi les autres légendes, lebestiaire fantastique et les légendes de l'ensemble des pays dauphinois[449].
Dès leXIVe siècle, un grand nombre de « mystères » étaient joués sur la place Saint-André[450] et, pour de grandes occasions, des « histoires » étaient représentées dans certaines salles aménagées en salles de spectacles. En 1658,Molière et sa troupe jouèrent dans la salle[451] qui n'était pas encore considérée comme une salle de théâtre, mais comme la salle dujeu de paume du duc de Lesdiguières. L'endroit devint un vrai théâtre l'année suivante en. L'édifice jouxte une autre salle de spectacle, lacinémathèque de Grenoble.
En 1952, la Ville se donna les moyens de doter l'établissement d'un équipement moderne capable d'offrir le confort et d'assurer la sécurité des spectateurs. L'intérieur fut totalement réaménagé. Les efforts furent concentrés surtout sur l'acoustique et la manutention. La façade fut démolie et mise au goût du jour, l'entrée décorée de fresques polychromes cloisonnées entrompe-l'œil par l'artisteGeorges Gimel représentant les artistes et comédiens des années 1920. Le bâtiment fut ravalé et rajeuni dans les années 2000 et la décoration du mur de scène aveugle fit l'objet d'un concours ; il fut orné de fenêtres entrompe-l'œil, assorties à celles de façades voisines. La salle fut entièrement refaite pour l’ouverture de la saison 2007/2008 avec617 nouveaux fauteuils. Le théâtre municipal propose une soixantaine de représentations par saison.
La scène théâtrale grenobloise est également présente au sein de lamaison de la culture de Grenoble. En tant quescène nationale, elle comprend un studio de répétition pour le théâtre ainsi que le réputéCentre dramatique national des Alpes (CDNA) dirigé parJacques Osinski (fermé au). Il propose de grandes œuvres du répertoire ainsi que des textes contemporains, tour à tour joués à Grenoble, puis repris en tournée dans toute la France. Trois spectacles ponctuent chaque saison, dont un d'un metteur en scène invité et de fréquentes lectures de textes contemporains.
Grenoble abrite d'autres structures comme le café-théâtre La Basse-cour axé sur les spectacles d'humour ou leThéâtre 145 géré par le collectif le Tricycle et associé au Théâtre de Poche. La programmation de ces deux théâtres est axée sur la jeune création et la transversalité des formes artistiques. Un travail artistique est mené avec les habitants duquartier Berriat (ateliers d'écriture, concours de nouvelles, école des spectateurs…). Le festival Regards croisés y est organisé[452]. Il jouit d’une capacité d’accueil de277 places.
Au sud, l'Espace 600, situé à laVilleneuve, est particulièrement spécialisé dans le jeune public. La présence de l’établissement « Le 102 » peut également être mentionnée. Il s’agit d’un lieu autogéré et sans subvention, occupant depuis 1983 des locaux en convention avec la ville de Grenoble.Le 102 est connu pour ses concerts de musique improvisée ainsi que ses séances de cinéma expérimental et documentaire.
Salle Olivier-Messiaen dans la chapelle de l'ancien couvent des Minimes.
La principale institution grenobloise dans ce domaine est lamaison de la culture. Construite parAndré Wogenscky à l'occasion des Jeux olympiques, elle rouvre ses portes après d'importants travaux de réhabilitation et d'agrandissement en 2004. Nommée auparavant Le Cargo, elle change alors de nom pour celui de MC2 (pour « Maison de laCulture 2 »). Ses capacités d’accueil sont nombreuses et diversifiées puisqu’elle inclut une grande salle de 1 028 places, un auditorium de998 places, une petite salle de244 places, une salle de création de494 places ainsi que deux studios de danse et un studio d'enregistrement[453]. Sa fréquentation dépasse depuis sa rénovation la barre des 100 000 spectateurs par an[454]. Deux prestigieux centres de création lui sont associés, à savoir leCentre chorégraphique national dedanse contemporaine dirigé parJean-Claude Gallotta etles Musiciens du Louvre-Grenoble dirigés parMarc Minkowski.
L'ancienne chapelle du couvent des Minimes de Grenoble fut transformée en salle de musiqueOlivier Messiaen où se produisent également Les Musiciens du Louvre. Elle peut accueillir quarante-deux musiciens en plateau devant375 spectateurs[455].
Parallèlement à l'activité des musiciens du Louvre, la salle Morillot dans l'aile Vieux Temple de l'ancien couvent est mise à disposition desMJC et écoles qui organisent ainsi des manifestations très diverses. Depuis 1991, les lieux accueillent aussi l’observatoire des politiques culturelles, ainsi que quelques associations.
La ville compte aussi deux grandes structures : lepalais des sports de Grenoble, pouvant accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs[456], accueille régulièrement de nombreux artistes de la scène nationale et internationale commeElton John,Bob Dylan,Snoop Dogg,Mylène Farmer. D'autre part, leSummum est une salle de spectacle située près d'Alpexpo accueillant nombres d’artistes. Jaugée à 2 990 places assises, elle peut atteindre 5 000 places assises/debout (la « fosse » est alors débarrassée de ses sièges)[457].
Une salle de concert pour les musiques amplifiées,La Belle Électrique a par ailleurs été implantée dans le secteur Bouchayer-Viallet dans le cadre de son réaménagement urbain. D’une jauge de 1 010 places, elle complète sur l'agglomération le réseau de salles de diffusion et de lieux d'accompagnement des pratiques[458].
Le Centre national d'art contemporain (CNAC) ditLe Magasin est l'un des lieux emblématiques de la vie culturelle française. Il fait partie des grands travaux de 1981, et se voulait l'un des fers de lance d'une politique de décentralisation d'une forme d'expression artistique. Le nom de Magasin a été choisi par son directeur fondateur, Jacques Guillot, en hommage à l'exposition constructiviste russe de 1916 de même nom[463]. Contrairement à un musée, le Magasin n'acquiert pas d'œuvres et ne constitue pas de collection. Il renouvelle ses expositions trimestriellement et un bon nombre des œuvres présentées sont créées in situ. LeCentre d'art Bastille est également un autre lieu d'exposition consacré à l'art contemporain.
Par ailleurs, en matière d'art, l'anciencouvent Sainte-Cécile abritant les éditionsGlénat est parfois le lieu d'expositions de tableaux ou de gravures comme celles du peintreRembrandt en 2017[464].
La couverture de verre et d'acier qui protège le site archéologique de Saint-Laurent.
La culture dauphinoise est mise à l’honneur par lemusée dauphinois des arts et traditions populaires créé en 1906. Muséeethnographique,archéologique, historique et de société bénéficiant du label « musée de France », il offre deux expositions de longue durée : « Gens de l'alpe » et « La Grande Histoire du ski » et deux nouvelles expositions temporaires proposées chaque saison. D’autres musées remontent aux origines et à l’histoire de la région grenobloise. Le plus prestigieux est sans conteste lemusée archéologique Grenoble Saint-Laurent. Dans l’un des plus anciens quartiers de la ville, lequartier Saint-Laurent, la visite propose un voyage pour remonter le temps jusqu’aux origines du christianisme dans la région. Si sa renommée est acquise, grâce en particulier à son sanctuaire des premiers temps chrétiens (VIe siècle) pourvu d'une crypte exceptionnelle, la réalisation de récents travaux a permis de mettre en valeur toute la richesse d'un site classémonument historique. À l'emplacement de l'ancien cloître, les vestiges mis au jour par les archéologues sont désormais protégés par une couverture de verre et de métal. Plus de 1 500 sépultures ont été mises au jour et plus de 3 000 objets[465] ont été retrouvés dans les couches archéologiques et dans les tombes.
D’autres musées grenoblois possèdent des collections à dimension scientifique. LeMuséum d'histoire naturelle de Grenoble, fondé en 1773, présente un riche patrimoine naturel, notamment alpin. Ses collections sont fortes de plusieurs centaines de milliers d'objets dans les disciplines de labotanique, de lazoologie, de lagéologie et de l'ethnologie. Se trouve également au sein du muséum un jardin des Plantes achevé en 1855.
Lemusée grenoblois des sciences médicales créé en 1992 et rattaché à l'hôpital Michallon propose chaque année une exposition liée à la médecine. Par ailleurs, le musée ARhome (musée privée de l'innovation industrielle) retrace les temps forts de l'histoire sociale, économique et politique française, ainsi que l'histoire de l'entrepriseA.Raymond[467].
Enfin, leCCSTI de Grenoble – La Casemate, premiercentre de culture scientifique, technique et industrielle de France, ouvert en 1979[468], vise à vulgariser la science, la technologie et la culture d'innovation. À cet effet, il organise une panoplie d'activités, telles que la conception et la mise en œuvre d'expositions interactives, d'ateliers scientifiques, de tables rondes et de débats destinés à une grande variété de publics, ainsi que des expositions itinérantes et des outils de proximité (le camion des sciences, par exemple). Il coordonne par ailleurs laFête de la science dans la région.
LaBibliothèque municipale de Grenoble est unebibliothèque municipale classée rassemblant et animant un réseau de treize bibliothèques réparties sur la ville, ainsi que huit autres bibliothèques d'institutions culturelles locales. Héritière de la bibliothèque publique créée en 1772, elle s’installe en 1970 dans un bâtiment construit entre 1955 et 1959 par l'architecte Jean Benoit et labellisépatrimoine duXXe siècle en septembre 2004[470]. Elle conserve en 2010 environ800 000 livres et documents[471] sur une superficie de 10 161 m2. Elle détient également desfonds concernant l'ancienne province duDauphiné et de l'ancienne régionAuvergne-Rhône-Alpes ou d'autres extrêmement prestigieux, tels que ceux du monastère de laGrande Chartreuse,Stendhal (ce fonds compte environ 40 000 pages de manuscrits de l'écrivain),Berlioz,Champollion.
Sur demande, elle donne accès au fonds ancien dauphinois, composé de 200 000 documents, et au fonds ancien général comprenant 196 000 ouvrages et 20 000 manuscrits antérieurs à 1900 ainsi que706incunables[472].
La mission de la bibliothèque municipale, par-delà la conservation du patrimoine, est de contribuer au développement de la lecture et de lutter contre l'illettrisme. La bibliothèque a ainsi établi un réseau maillé de recherche et de consultation avec vingt et une autres bibliothèques dans la ville, dont huit bibliothèques associées dépendant d'institutions culturelles locales comme le centre de ressources des écritures théâtrales contemporaines, la bibliothèque deséditions Glénat ou la bibliothèque Albert-Soboul dumusée de la Révolution française deVizille par exemple, élargissant ainsi sa réserve de lecture.
L'agglomération de Grenoble compte quarante-cinq salles dans dix cinémas[473]. Le centre de la ville est investi par les petits cinémas indépendants à vocation culturelle, notamment laCinémathèque de Grenoble[474] qui organise chaque année le Festival du Court Métrage, ou lecinéma d'art et d'essaiLe Méliès, mais également Le Club (cinq salles,493 places). La Nef (sept salles,876 places) etLes 6 Rex (six salles, 1 009 places), les deux anciens principaux cinémas de Grenoble avant la création de multiplexes, possèdent une offre plus généraliste.
D’autres petites salles se sont également implantées dans plusieurs communes de l’agglomération : l’Espace Aragon à Villard-Bonnot, Mon Ciné à Saint-Martin-d'Hères et La Vence Scène à Saint-Egrève.
Enfin, l’agglomération abrite également deuxmultiplexes : un multiplexePathé (douze salles, 2 888 places[475]) situé dans la commune périphérique d’Échirolles, et le multiplexe Pathé-Chavant (dix salles, 2 950 places[476]) situé dans le quartier de l'hyper-centre au cœur de Grenoble.
Monsieur Jean-Joseph Renou, alias le philosopheJean-Jacques Rousseau qui voyage sous ce nom d'emprunt[477], va résider dans la ville dauphinoise entre les mois de juillet et de. Il en profite pour herboriser dans les environs[478].
Un livre, intituléTrois mois de la vie de Jean-Jacques Rousseau, écrit par l'auteur grenoblois Auguste Decoin et publié en 1852 retrace ce cours passage de Rousseau en y ajoutant des lettres et des notes inédites de l'écrivain écrites durant cette période[479].
Couverture du livre "Vie d'Henri Brulard" de Stendhal, œuvre où l'auteur évoque sa ville natale de façon peu élogieuse
Stendhal et Grenoble
L'écrivain français est né à Grenoble en 1783, au cœur de la vieille ville et au sein d'une vieille famille grenobloise lesBeyle et reste l'auteur littéraire local le plus connu au niveau national et international.
« Tout ce qui est bas et plat dans le genre bourgeois me rappelle Grenoble, tout ce qui me rappelle Grenoble me fait horreur, non, horreur est trop noble, mal au cœur. »
Un peu plus loin dans le même ouvrage, on peut lire :
« Grenoble est pour moi comme le souvenir d'une abominable indigestion. »
Cependant, dansMémoires d'un touriste, écrittrois ans plus tard, le même auteur consacre une centaine de pages sur trois cents à sa vieille cité, et son ton est nettement plus positif, arguant que Grenoble possède« la physionomie d'une ville et non d'un grand village » et reconnaît sa« puissance architecturale ».
George Sand, François Blanc et Grenoble
En 1864, la femme de lettres française,George Sand, signe la préface d'un ouvrage dénommé « Poésies en patois du Dauphiné :Grenoblo malhérou », écrit parFrançois Blanc ditBlanc dit la Goutte. La préface commence ainsi[481] :
« Notre époque voit peu à peu disparaître de beaucoup de localités les derniers vestiges archéologiques. Le pittoresque n'a pas de plus grands ennemis que les ouvriers maçons. On assainit les villes, on fait circuler l’air et la lumière, la santé par conséquent, dans les rues étroites et sombres du Moyen Âge, et on fait bien. La prospérité publique y gagne, mais l’art y perd. »
avant de poursuivre un peu plus loin dans son hommage au poète grenoblois :
« Ce bel Ouvrage s'adresse aux gens de goût de tous les pays, et quiconque sait le français peut comprendre le limpide et gracieux dialecte de Blanc la Goutte. Une telle publication est une gloire pour le Dauphiné, non seulement en ce qu'elle lui restitue son passé archéologique (tout en lui conservant les restes encore debout de ses vieilles richesses), mais en ce qu'elle ressuscite un de ses morts illustres […] »
Les autres auteurs
La ville de Stendhal est le nom d'un poème d'Anna de Noailles (1876-1933) publié dans le recueilLes éblouissements (Calmann-Lévy, 1907). La première strophe cite explicitement Grenoble[482] :
« Un soir d'argent, si beau, si noble,
Enveloppe et berce Grenoble.
Tout l'espace est sentimental.
Voici la ville de Stendhal… »
Grenoble a servi de cadre à nombre d'œuvres littéraires. Par exemple,Ciel Blanc[483], deCatherine Claude (écrivain, romancière et essayiste, ancienne présidente de l'Union des écrivains[484]),Prix littéraire de la Résistance, décrit l'atmosphère particulière des années de l'Occupation durant la Seconde Guerre mondiale.
Grenoble (Gribouille). Il s'agit d'une chanson deGribouille, nom d'artiste de l'interprète d'origine lyonnaise, décédée en 1968, Marie-France Gaite[485].
Chanson sur le drame d'Échirolles (Calogero). Calogero chante pour Sofiane et Kevin, il évoque le double meurtre de Kevin et Sofiane, tués par une bande dans la banlieue de Grenoble en 2012[486].
Grenoble et ses environs immédiats ont souvent servi de cadre pour le cinéma. Les montagnes environnantes (particulièrement le Vercors) ont été une source d'inspiration pour les décors cinématographiques.
Liste non exhaustive des films tournés à Grenoble et près de Grenoble :
La Femme d'à côté deFrançois Truffaut (1981) (majeure partie tournée àBernin, scène entre Gérard Depardieu et Fanny Ardant tournée dans le parking de Grand-Place)
Double messieurs (avec Carole Bouquet, Jean-François Stévenin) (tourné à Grenoble et ses environs)
Fernand Raynaud est l’auteur d’un sketch resté célèbre (Ne me parle pas de Grenoble) qui pourrait être interprété comme une critique envers Grenoble et ses habitants[487]. En fait, il est question d’un truand assez minable qui espère se refaire en s'installant dans cette ville. Malheureusement on se méprend sur ses intentions et on lui propose un travail de tôlier. Le personnage particulièrement choqué décide de quitter Grenoble. Il est difficile de ressentir un grief particulier contre la capitale des Alpes, mais le choix n'est pas innocent[488].
Boris Vian, de passage à Grenoble en 1952, note la particularité architecturale des pissotières du cours Jean-Jaurès, qui donnent une position très digne à celui qui les utilise.
Un sketch dénomméKoumak dePatrick Timsit évoque, lui aussi, la ville de Grenoble pour se moquer des vols à escales trop fréquentes pour se rendre dans un lieu de villégiature (pour aller à Koumak, tu fais Paris - Abidjan, Abidjan - Moscou, Moscou - Los Angeles, Los Angeles - Grenoble et Grenoble - Koumak).
Grenoble est évoqué dansLe Schpountz, pièce et film deMarcel Pagnol, mais pas de façon très sympathique (dialogue de Charpin).
Serge Papagalli est un comique contemporain écrivant des sketches sur les Dauphinoises et Dauphinois ("Dauphi-noix").
Soldats en garnison à Grenoble,Francis Carco et le poèteJean Pellerin y inventeront, rue Saint-Jacques, le personnage d'Eve Arrighi, auteur et critique littéraire fictive qu'ils feront disparaître peu avant la Première Guerre mondiale.
Monsieur Mangetout, « grand avaleur de tout et de n'importe quoi » (commentaire d'un journaliste) est un artiste de cabaret qui a fait autant rire qu'il a étonné. L'homme, natif de Grenoble et qui y a vécu toute sa vie a mangé des bicyclettes, des téléviseurs et même un avion de typeCessna 150.
C'est en utilisant comme modèle le fondateur de l'usine de pâtesLustucru, à Grenoble, queGabriel Chevallier écrirales héritiers Euffe, une chronique hilarante sur la société grenobloise au début duXXe siècle[489].
Coluche, dans son sketchLe clochard analphabète, fait mention de Grenoble, en pratiquant un jeu de mots lorsqu'il évoque le frère de son personnage qui a réussi car il est « ingénieur à Grenoble » (ingénieur agronome)[490]. L'expression est en fait empruntée àFernand Raynaud.
Luis Rego, dans sa plaidoirie lors du procès deGuy Bedos auTribunal des flagrants délires, délaisse son client pour disserter sur la vie à Grenoble : misérable et arriérée, en comparaison avec la civilisation d'abondance et de luxe de Paris d'où vient le Tribunal, mais empreinte d'une indéniable joie de vivre[491].
Les trois roses rouges seraient l’emblème des saints martyrs : saint Vincent, patron du diocèse de Grenoble ; saint André, patron des Dauphins ; saint Jean-Baptiste, patron des citadins. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Alias du blason de GrenobleD’argent à trois roses de gueules, au chef de gueules à trois abeilles d’or. Cet autre blason fut instauré sous le Premier Empire.
L'origine de ceblason varie selon les historiens. Pour Auguste Bouchayer (1874-1943), un des pionniers de lahouille blanche, les trois roses rouges seraient l’emblème des saints martyrs :saint Vincent, patron du diocèse de Grenoble ;saint André, patron des Dauphins ;saint Jean Baptiste, patron des citadins.
Les trois roses seraient la représentation symbolique des trois autorités qui, auMoyen Âge, gouvernaient la cité : l'évêque, le dauphin, les consuls[492].
En 1958, le Syndicat d'initiative de Grenoble a voulu y voir « le symbole de ses trois gloires : UNIVERSITÉ TOURISME INDUSTRIE »[493],[494].
Dans l’actuel logo, qui fait fi de la tradition héraldique, les trois roses sont disposées différemment.
Jean-Claude Duclos, Nora Esperguin et Olivier Ihl,Grenoble en résistance : parcours urbains, Grenoble, Dauphiné libéré,, 129 p.(ISBN978-2-911739-62-0,lire en ligne)
FrançoiseGoyet et PhilippeMalot,Grenoble, cœurs de pierre : sculptures, statues, monuments et fontaines, Edi Loire,, 110 p.(ISBN978-2-84084-046-6,lire en ligne)
↑Le Drac (draco dragon en latin) était un torrent aux crues violentes avant la construction des barrages hydroélectriques, et l'Isère, qui serpente abondamment dans la vallée du Grésivaudan, est unserpent dans la mythologie locale.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Grenoble, il y a une ville-centre et37 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Sous leSecond Empire en 1868, le centre de la place fut orné d'une statue équestre de Napoléon. Elle se trouve depuis 1929 àLaffrey.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
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↑Véronique Pueyo, « Schneider Electric inaugure IntenCity, son tout nouveau bâtiment décarboné, consacré à l'innovation »,France Bleu Isère,(lire en ligne, consulté le)
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↑« GSE livre le nouveau siège social de Xenocs à Grenoble »,BrefÉco,(lire en ligne, consulté le).
↑Florent Mathieu, « Le Crédit agricole Sud Rhône-Alpes inaugure son nouveau siège à Grenoble au cœur de la Presqu’île »,Place Gre'net,(lire en ligne, consulté le)
↑Vincent Paulus, « Saint-Martin-le-Vinoux : 1200 salariés d'EDF Hydro s'installent au Parc d'Oxford »,Le Dauphiné libéré,(lire en ligne, consulté le)
↑Margot Desmas et Nathalie Rapuc, « Métrocâble de Grenoble : tracé, enjeux, calendrier… Cinq questions pour comprendre ce projet controversé »,France 3 Auvergne-Rhône-Alpes,(lire en ligne, consulté le)
↑« Flaubert », surgrenoble.fr (Ville de Grenoble)(consulté le).
↑Céline Aubert, « La caserne de Bonne et Bouchayer Viallet à Grenoble labellisées éco-quartiers par Cécile Duflot »,France 3 Auvergne-Rhône-Alpes,(lire en ligne, consulté le)
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↑Selon Denis Cœur dansLa Plaine de Grenoble face aux inondations, page 8. (Les autres crues étant classées en événement fort et événement faible ou moyen)
↑Trois journées de Grenoble. Relation des évènemens qui se sont passés à Grenoble pendant les journées des 11, 12 et 13 mars 1832, L. Viallet,(présentation en ligne).
↑« Histoire des ciments », surinfociments.fr site des associations : le Syndicat Français de l'Industrie Cimentière (SFIC), Cimbéton, l'association technique de l'industrie des liants hydrauliques (ATILH) et Betocib(consulté le).
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↑Pierre-Éric Mounier-Kuhn,L'informatique en France, de la Seconde Guerre mondiale au Plan Calcul, l'émergence d'une science, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2010,p. 495.
↑Ce label récompense le fleurissement de la commune au titre de l'année 2016. Voir« Les villes et villages fleuris> Isère », survilles-et-villages-fleuris.com Site officiel du « Concours des villes et villages fleuris »(consulté le).
↑Robert Avezou, Pierre Bruneaux et André Corbier, vice-président du Syndicat d'Initiative,Grenoble, centre de tourisme, Imprimerie générale,, 82 p.(OCLC78716365,présentation en ligne),p. 4.