enanglais : Ever conscious of God, we aspire, build and advance as one people (« Toujours conscients de Dieu, nous aspirons, construisons et progressons comme un seul peuple »)
Après avoir été épargnée par les cyclones pendant49 ans, l'île est touchée en 2004 par l'ouragan Ivan, qui cause d'importants dommages, suivi en 2005 par l'ouragan Emily.
Avant l'arrivée deChristophe Colomb, en 1492, l'île était habitée par lesArawaksKalinagos qui avaient nommé l’île Kamahuye[8]. Christophe Colomb baptise cette îleConcepción. Une compagnie fondée par le cardinal françaisRichelieu achete l'île aux Anglais en 1650. Grenade reste sous domination française jusqu'en 1762.
Grenade devient officiellement britannique en 1763 par letraité de Paris qui met fin à laguerre de Sept Ans. Les Français s'emparent de nouveau de l'île en 1779, mais les Britanniques la reprennent peu après. La paix est rétablie lors de la signature par les deux camps dutraité de Versailles en 1783. Provoquée parVictor Hugues, une révolte pro-française éclate en 1795 mais est matée par les troupes britanniques. De 1958 à 1962, la Grenade devient une province de laFédération des Indes occidentales, qui éclate rapidement. L'île accède à l'indépendance le, devenant unRoyaume du Commonwealth, avecEric Gairy comme Premier ministre. Mais le gouvernement de celui-ci devient progressivement autoritaire, se lie aux dictatures militaires chilienne et sud-coréenne, et s’appuie sur des groupes de miliciens semblables auxTontons macoutes d’Haïti, leMongoose Gang, pour assassiner des adversaires politiques. Il se bâtit une fortune considérable en accumulant les propriétés d’hôtels et de restaurants[9].
L'opposition se rassemble principalement au sein duNew Jewel Movement (NJM) dirigé parMaurice Bishop (dont le père a lui-même été assassiné par le régime). Devant l’impossibilité de manifester légalement, elle commence à organiser une branche militaire, l'armée révolutionnaire du peuple. Lorsque les dirigeants du mouvement apprennent qu'Eric Gairy s’apprête à les faire assassiner, ils choisissent d’opérer uncoup d’État : le, un groupe de militants s'empare de l'unique caserne de la Grenade et désarme les soldats qui n'opposent que très peu de résistance[9]. Le NJM constitue un Gouvernement révolutionnaire du peuple présidé par Maurice Bishop, qui exprime son objectif : « Nous sommes un petit pays, nous sommes un pays pauvre, avec une population de descendants d'esclavesafricains, nous faisons partie dutiers monde exploité et, définitivement, notre défi est de chercher la création d'un nouvel ordre international qui mette l’économie au service du peuple et de la justice sociale. » Le nouveau gouvernement inquiète lesÉtats-Unis, qui avaient précédemment soutenu Eric Gairy, et dont l’ambassadeur avertit : « Le gouvernement des États-Unis verrait avec déplaisir toute inclinaison de la part des Grenadiens à développer des liens plus étroits avecCuba[9]. » Le régime s’emploie en particulier à développer des politiques sociales : un Centre pour l'éducation populaire est créé pour coordonner les initiatives du gouvernement en matière d'éducation, notamment des campagnes d'alphabétisation. L'apprentissage ducréole de la Grenade est autorisé à l'école. Néanmoins, la tendance du gouvernement de Bishop à marginaliser le rôle de l’Église dans l'éducation contribue à la dégradation des relations avec le clergé. Dans le secteur de la santé, les consultations médicales sont rendues gratuites avec l'aide de Cuba qui fournit des médecins, du lait est distribué aux femmes enceintes et aux enfants. En économie, les autorités mettent en place un système de prêts financiers et de matériel à l'attention des agriculteurs, et des coopératives agricoles sont mises en place pour développer l'activité. Le gouvernement de Bishop s'emploie également à développer les infrastructures, notamment en construisant de nouvelles routes et en modernisant le réseau électrique. Enfin, le gouvernement s'attaque aux cultures de marijuana pour favoriser l'agriculture vivrière et faire baisser la violence[9].
Au niveau international, la Grenade est de plus en plus isolée. LeRoyaume-Uni suspend ses aides économiques et les États-Unis usent de leur influence pour bloquer les prêts duFonds monétaire international et de laBanque mondiale. La situation se dégrade également sur le plan intérieur : le, une bombe explose pendant un meeting au cours duquel Bishop devait intervenir. L'engin fait trois morts et vingt-cinq blessés. Bishop accuse ouvertement « l’impérialisme américain et ses agents locaux ». La responsabilité réelle de laCIA est cependant incertaine ; si elle avait en effet imaginé des opérations de déstabilisation, l’administration Carter y était opposée. En 1983, Bishop se rend finalement àWashington pour essayer de « négocier la paix ». Au sein du gouvernementsocialiste, des dissensions opposent une faction pro-soviétique et les partisans de Bishop. Le voyage à Washington de celui-ci est désavoué par lecomité central du parti, qui le destitue le et le remplace par une direction collégiale. Le, les partisans de Bishop déclenchent unegrève générale qui conduit à l'arrestation de ce dernier. Alors que les manifestants tentent de franchir les barrages pour le libérer, il est assassiné par l'armée le[9]. Six jours après la prise de pouvoir par l'armée en, la Grenade estenvahie par une coalition menée par les États-Unis. Cette intervention est demandée par l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO). La requête est rédigée àWashington[10]. L'opération est le plus grand déploiement américain depuis laguerre du Vietnam. La guerre est rapide et la coalition américaine (7 000 soldats américains et300 hommes d'Antigua, laBarbade, laDominique, laJamaïque,Sainte-Lucie etSaint-Vincent, qui n'ont pas participé aux combats) vient rapidement à bout des forces grenadiennes (800 soldats, assistés par784Cubains — pour la plupart des ouvriers qui participaient aux travaux de construction d'un aéroport — et quelques instructeurs provenant d'URSS et d'autrespays communistes). Après la chute du PRG, des élections sont tenues en 1984, et voient la victoire duNouveau Parti national.
En 1997, les partis d'opposition s'unissent pour faire face aux tendances « dictatoriales » du régime. Des manifestations contestent le projet d'installation d'une base militaire américaine[11].
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L'agriculture représente environ24 % duproduit national brut (PNB)[réf. nécessaire] et 7 % duproduit intérieur brut (PIB), l'industrie et les services représentent respectivement 14 et 78 % du PIB[12]. Lanoix de muscade, qui orne le drapeau national, a fait la fortune de l'archipel : jusqu'en 2004, la Grenade en était le deuxième producteur mondial derrière l'Indonésie et l'ensemble de ses épices faisait vivre plus de 3 000 exploitants. Mais cette année-là, l'ouragan Ivan, dit « le terrible » a ravagé 60 % des plantations. Si bien que la noix de la Grenade ne devrait pas retrouver son rang avant 2012, le temps que les milliers demuscadiers replantés arrivent à maturité.
Le tourisme est le pilier de l'économie de la Grenade[14] Letourisme balnéaire et les sports nautiques traditionnels se concentrent principalement dans la région sud-ouest, autour deSaint-Georges, de l'aéroport et de la bande côtière. L'écotourisme prend de plus en plus d'importance.
La Grenade compte de nombreuses plages le long de son littoral, dont la plage de Grand Anse à Saint-Georges, longue de 3 km, souvent décrite comme l'une des plus belles plages du monde[15]. Les nombreuses cascades de la Grenade sont également très appréciées des touristes. Les plus proches de Saint-Georges sont les chutes d'Annandale ; les autres comprennent celles dumont Carmel, de Concord, de Tufton Hall et de Sainte-Marguerite, également connues sous le nom de Seven Sisters[16].
Plusieurs festivals attirent également les touristes, tels que le carnaval Spice Mas de la Grenade en août[17], le Carriacou Maroon and String Band Music Festival en avril[18], le tournoi annuel Budget Marine Spice Island Billfish[19], l'Island Water World Sailing Week[20], et la Grenada Sailing Festival Work Boat Regatta[21].
L'anglais est la langue officielle du pays mais dans la vie quotidienne, les deux langues parlées sont deux créoles : lecréole anglais de Grenade et lecréole français de Grenade, reflets de l'héritage européen, africain et indien à Grenade. Le créole grenadien français (ou patois) est surtout parlé en zone rurale, et tend à se restreindre à quelques portions de l'île.
Il existe une importante communautéindienne à Grenade, et des termes enhindi se retrouvent chez les descendants d'immigrés indiens. Les langues indigènes sur l'île étaient l'iñeri et le karina.
Tout comme pour les autresîles caribéennes, le principal événement culturel de la Grenade est le carnaval qui se déroule tous les ans au mois d'août. Localement appeléSpice Mas, le carnaval dure deux jours. Durant les festivités, les Grenadiens défilent vêtus de costumes très colorés faisant référence à l'héritageafricain,britannique etfrançais de l'île. La fête est très populaire et la majorité de la population y participe. L'île deCarriacou organise également son propre carnaval[23].
↑abcd eteMaurice Lemoine,Les Enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte,,p. 95-107
↑Jeff MacMahan,Reagan and the World: Imperial Policy and the New Cold War, 1985,p. 206.
Analyse de la situation économique et politique de l'île de La Grenade à la fin des années 1980, dans un article publié dans le quotidienLe Monde, le 11 janvier 1989.lire en ligne.