Le grec, dans ses différentes variantesgéographiques ethistoriques, a évolué durant plus de trois millénaires. Au cours de ce temps il a connu au moins quatre grandes phases ou dénominations (phénomène depolyglossie) : legrec ancien, lakoinè, legrec médiéval et legrec moderne, chacune de ces étapes comprenant desdialectes distincts, avec parfois des variantes géographiques.
Κατωιταλιώτικη[katoitaliotiki] (« italiote », enCalabre etSicile) peut-être à l'origine dugriko,
Ποντική[pontiki] (« pontique », autour de laMer Noire, à traits archaïquesioniens issus directement de l'attique), à l'origine du dialectepontique moderne,
En jaune, les zones où l'on parlait grec en1913 dans les Balkans et enAsie mineure.En bleu, les zones où l'on parlait grec en1913 dans les Balkans, enAnatolie et au proche-Orient.Zones où le grec moderne était parlé en 1970 ; en bleu foncé celles où il est officiel.
Issu du grec médiéval, legrec moderne (ouromaïque) est parlé enGrèce et àChypre depuis1453, mais il a été aussi longtemps parlé dans les villes du pourtour oriental de laMéditerranée, en Italie du Sud et dans lesprincipautés danubiennes. Il en existe actuellement six variantes : ledémotique ou « grec commun moderne », langue officielle enGrèce et àChypre, lacatharévousa (καθαρεύουσα) ou « grec puriste moderne » qui fut langue officielle de la Grèce de 1833 à 1976, l'acolouthique (ακολουθική) ou « grec liturgique », letsakonien qui est undialecte duPéloponnèse oriental, lepontique qui est un dialecte du pourtour de lamer Noire et legriko d'Italie. Il existait auparavant d'autres dialectes, tels lecappadocien d'Anatolie dont il n'existe plus que quelques locuteurs âgés parmi les réfugiésmicrasiates. Le grec commun démotique connaît en outre des parlers spécifiques aux îles, notamment lecrétois et lechypriote.
EnTurquie, des Turcs dont le nombre est impossible à évaluer, sont bilingues grec/turc : il s'agit le plus souvent deMicrasiates convertis à l'islam au moment ou depuis la « grande Catastrophe » de 1923 pour échapper aux dispositions dutraité de Lausanne et pouvoir rester dans leurs foyers. On en rencontre encore le long des côtes de la Turquie, ainsi que dans les îlesImbros etTénédos. La question est sensible, et en raison du fortnationalisme turc, on ne communique pas de données sur la culture ou la langue grecque, mais seulement sur l'« ethnie » grecque, évaluée à 5 000 personnes. Le nombre de locuteurs du grec est probablement bien supérieur. L'alphabet grec est interdit en Turquie, où le grec peut toutefois s'écrire avec l'alphabet latin. Il y a cependant des exceptions, par exemple aux îlesImbros etTénédos, où les citoyens Turcs de culture grecque sont encore quelques milliers, et àIstanbul, au siège duPatriarcat de Constantinople, mais dans un cadre cultuel et culturel à caractère privé et non officiel, ni politique ou revendicatif, car l'État turc laïc n'admet officiellement que la langue turque et l'alphabet latin. Le kurde et l'arabe sont eux aussi tolérés uniquement dans l'espace privé.