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Legraphisme est une discipline qui consiste à créer, choisir et utiliser des éléments graphiques (dessins, caractèrestypographiques,photos,couleurs, etc.) pour élaborer unobjet de communication et/ou deculture. Chacun des éléments est symbolique et signifiant dans la conception du projet, selon les axes définis éventuellement avec d'autres intervenants du domaine de lacommunication (undirecteur artistique par exemple), dans le but de promouvoir, d'informer ou d'instruire.
Bien qu'actuellement le terme« design graphique » soit parfois jugé trop vague par certains[Par qui ?] (particulièrement enFrance et enSuisse), il devient de plus en plus populaire dans les pays de la francophonie[2] et est généralement préféré au terme« graphisme » auQuébec[3],[4] et dans leCanadafrancophone[5].
Page de laBible de Gutenberg, deux colonnes, à 42 lignes.Page d'ouverture du livreThe Life and Death of Jason deWilliam Morris (1895).
Bien que les termes« graphisme » et« design graphique » soient des inventions duXXe siècle[réf. nécessaire], l'histoire du graphisme suit celle de l'humanité depuis la grotte deLascaux. Depuis les débuts du graphisme jusqu'à aujourd'hui, où lacommunication visuelle est devenue omniprésente, il a toujours été délicat de tracer la frontière entre le graphisme de la publicité et de l'art, avec lesquels le graphisme partagecertains principes, théories, pratiques ou langages[précision nécessaire]. Un début de réponse pourrait être de définir la publicité comme étant une pratique dont le but est la vente de produits et de services tandis que le graphisme cherche à ordonner l'information, à donner forme à des idées et à communiquer des émotions.
Durant une période qui va de 700av. J.-C. jusqu’à la fin desannées 1970, l’histoire de l’imprimerie et des écritures typographiques correspond à une expression graphique essentiellement construite autour de la lettre : l'écriture phénicienne (de 1200 à 1100 avant notre ère), lacapitale romaine puis laminuscule caroline et la calligraphie gothique puis la typographie gothique utilisée parJohannes Gutenberg (vers 1440). La Bible qu'il réalisa en1444-1445 à Mayence est la première grande œuvre réalisée avec cette nouvelle technologie qu'est l'impression par caractères métalliques mobiles. Son invention permettra une diffusion plus large et rapide des livres.
Alde Manuce (ou Aldo Manuzio) lui, est considéré[Selon qui ?] comme un imprimeur de la deuxième génération (1449-1515). Éditeur, typographe,créateur de caractères, il développera un style et une structure pour ses livres qui reste encore aujourd'hui d'actualité. En effet, il systématisa définitivement la ponctuation ainsi que l'accentuation et inventa le sens actuel du point-virgule. Il est également à l'origine de l'italique dont il confia la mise au point àFrancesco Griffo, lui aussi créateur de caractères. C'est, de plus, à Manuzio que l'on doit le format in-octavo, ancêtre du livre de poche. Les créations d'Aldo Manuzio étaient au service de l'édition des auteurs grecs de l'Antiquité. Les évolutions qu'il a introduites dans l'imprimerie ont permis la diffusion de la littératurehumaniste. Ses inventions graphiques devaient avoir pour point d'orgue uneBibletrilingue qu'il n'a cependant pas pu éditer de son vivant.
Cette époque, souvent définie comme « humaniste », correspond à l'emploi pendant laRenaissance italienne d'une écriture manuscrite ronde (issue de la caroline) que nous appelons écriture « humanistique ». Par la suite, le graphisme connaîtra une évolution lente au gré des développements techniques et culturels, plus que de significatifs changements.
Au début duXIXe siècle, la popularisation de lalithographie libère le dessinateur professionnel de toute contrainte formelle : la fantaisie créatrice peut alors s'exprimer. À la fin duXIXe siècle, on voit un effort, particulièrement auRoyaume-Uni, pour créer une union entre les beaux-arts et les arts appliqués. En effet, de 1891 à 1896William Morris publie les livres les plus significatifs en matière d'art graphique du mouvementArts and Crafts (littéralement « Arts et artisanats ») et, en les vendant, prouve qu'il existe un marché pour des œuvres graphiques, aidant ainsi à son émancipation. En France et en Belgique, William Morris inspirera notamment la mouvanceArt nouveau puisArt déco.
C'estJules Chéret et ses expériences d'impression commencées en 1866 qui permettront d'ouvrir la voie en France et de proposer des affiches en couleur. SuivrontEugène Grasset etGeorges Auriol avec un mélange d'Arts & Crafts et d'art japonais. Puis,Alphonse Mucha amènera l'Art nouveau français à son sommet. Le graphisme et l'affiche deviennent la mode à Paris.Bing,Meier-Graeffe,De Feure,Orazi et bien d'autres développent l'Art nouveau ; en face, Bonnard,Vuillard,Ibels, le SuisseFélix Vallotton etToulouse-Lautrec essaient une autre orientation artistique.
Après l'Angleterre, la France et la Belgique, le développement des arts graphiques continue enAutriche, puis enAllemagne et auxÉtats-Unis, où le graphisme moderne émerge.
Pour être clair, le graphisme s'exprime alors à travers des supports comme l'affiche, le livre, lelogotype, la publicité et même parfois des cartes postales, mais leurs auteurs ne sont pas spécialisés comme aujourd'hui. L'écroulement de l'empire autrichien fera encore migrer le dynamisme du graphisme vers d'autres horizons. Le même problème du poids académique dans l'art pèse sur l'Allemagne. La presse donnera voix aux nouvelles pensées des artistes et designers en 1896 à Munich avecJugend etSimplicissimus (etPan plus tôt à Berlin).
Thomas Theodore Heine, Julius Diez,Olaf Gulbransson,Bruno Paul,Hans Neumann,Behrens sont les principaux acteurs de la richesse des arts graphiques allemands. L'Allemagne sortait du lettrage gothique grâce à la typographie intemporelle dessinée parBerthold en 1889 : l'Akzidenz Grotesk. La première revue d'art graphique était née à Vienne, le premier studio sera ouvert à Berlin[réf. nécessaire] en 1900 parFritz H. Ehmcke, Kleukens et Behrens, sous le nom deSteglitz Studio. La philosophie des designers commencent à s'éloigner de l'esprit Arts & Crafts avec le rassemblementWerkbund, mené par Hermann Muthesius, convaincu que la standardisation peut améliorer les objets les plus banals.
Une nouvelle effervescence commence et l'affiche allemande s'affirme.Ernst Growald, Hollerbaum & Schmidt,Julius Klinger,Lucian Bernhard, Hans Rudi Erdt, Julius Gipkens,Ernst Deutsch, Paul Scheurich,Ludwig Holwein,les Six (Franz Paul Glass, Fritz Heubner, Carl Moos, Emil Praetorius, Schwarzer et Valentin Zietara et Walter Tienman) proposeront enfin une vision moderne du graphisme, une vision non élitiste.
Les États-Unis ne tarderont pas non plus à adopter cette vision du graphisme. Au début, dans les années 1850, les imprimeurs américains Strobridge, Forbes et Courrier sont de trop grandes structures pour évoluer philosophiquement. La presse (Harper's, par exemple) suit l'évolution européenne avec l'influence des Arts & Crafts et des affiches parisiennes. Les noms de J. J. Gould, Maxfield Parrish, Will Bradley se remarquent. Puis, la multiplication gigantesque du nombre de revues et du nombre de pages publicitaires produites créent un incroyable marché économique (95 millions de dollar). Ayer & Cie ouvre en 1891 le premier département créatif dans une agence de presse.
LesLinotypes et lesMonotypes sont inventées, la production s’accélère et, avec elle, créer une plus grande diversité de caractères comme le Century (de Lynn B. Benton) ou le Camelot (deFrederic Goudy). L'histoire du graphisme entre dans son ère moderne[6].
AuXXe siècle, l'industrialisation, la société de consommation, l'émergence de nouveaux médias, dumarketing et de lapublicité, mais aussi le développement de disciplines connexes (design etarchitecture) favorisent l'émergence d'un nouveau type d'emplois spécialisés dans la création graphique pour valoriser les outils de communication. Le graphiste devient alors celui qui formalise et clarifie un message de communication, puis qui le met en page graphiquement. Mettant tour à tour son intellect puis sa créativité graphique au service d'une commande, le graphiste est alors moins considéré comme un artisan.
L'Amérique du Sud n'est pas en reste, avec par exemple l'artiste-graphiste argentineNorah Borges. Aux Pays -Bas,Dolly Rudeman, graphiste et affichiste, devient célèbre en 1925 pour son affiche de filmLe Cuirassé Potemkine et travaille pour de nombreux magazines[7].
Plus tard, quelques graphistes sont reconnus en tant qu'artistes :Roman Cieslewicz ouGrapus pour l'affiche politique,Jean Widmer pour l'identité visuelle. D'Andy Warhol àBazooka, c'est dans le contexte contemporain que la discipline et le terme « graphisme » se popularisent, tout comme ledesign, labande dessinée ou lavidéo.
Connaissance de latypographie, de l'usage des signes et desimages, de la couleur, de l'art de la mise en page, composent les bases de l'enseignement qui peut se voir complété par des spécialisations dans le domaine de l'imprimé (édition), de l'interactivité (web,multimédia), voire de l'illustration ou de l'animation graphique (motion design).
De nos jours, les graphistes travaillent principalement sur ordinateur via des logiciels afin d'effectuer différentes tâches : retouche d'images, dessin vectoriel (courbe de Bézier), mise en page, etc.
La conception graphique, également appelée par anglicisme« design graphique », est une discipline professionnelle qui a pour objectif de créer des objets decommunication visuelle (logotype,livre,signalétique,affiche, brochure, dépliant, siteweb, etc.).
Dans la francophonie[8], le terme« design graphique » devient de plus en plus populairemais est parfois jugé trop vague par certains (particulièrement enFrance et enSuisse) qui préfèrent utiliser le terme graphisme[réf. nécessaire]. « Design graphique » est cependant préféré auQuébec[3],[9] et dans leCanada francophone[10].
Le terme « design graphique » est de plus en plus employé. Ainsi :
↑Les universités québécoises enseignent ce qu'on décrit ci-haut comme le « graphisme » dans le cadre de programmes de design graphique (par exemple, l'École de design de l'UQAM).