Du fait de sa situation sur un promontoire rocheux et par son lien avec les membres de lafamille Grimaldi de Monaco qui eurent la charge degouverneur de Granville, la ville reçoit le surnom de « Monaco du Nord ».
Fermant au nord la baie du Mont-Saint-Michel et sonestran à la pente très faible, elle bénéficie des plus fortesmarées d’Europe, pouvant atteindre quatorze mètres par fortcoefficient. Cette situation entraîne aussi des modifications parfois importantes du trait de côte sur les plages à proximité[2].
Au large, l’archipel desîles Chausey est administré par la commune de Granville. C’est un des seuls quartiers insulaires de France. Il se compose de cinquante-deux îles degranite à marée haute et plus de trois cent soixante-cinq à marée basse pour près de cinq mille hectares.
Héritage des générations de marins partis de la commune[réf. nécessaire], dont la famille de marins Granvillais Fougeray du Coudray qui se distingua de 1545 à 1909[3], elle est aussi située à 5 356 kilomètres deGranville dans l’État de New York, 6 053 kilomètres deGranville enVirginie-Occidentale et 6 196 kilomètres deGranville enOhio, entre autres.
Granville, située sur la pointe du Roc est baignée du nord au sud et à l’ouest par la Manche. Au nord-est se trouve la commune deDonville-les-Bains, à l’est le village d’Yquelon et au sud-est la petite station balnéaire deSaint-Pair-sur-Mer et le village deSaint-Planchers. Le quartier insulaire deChausey est situé au large au nord-ouest etLe Mont-Saint-Michel au sud.
La commune est pour une grande partie au niveau de la mer. Elle ne s’élève que peu vers l’intérieur des terres, un peu plus sur la presqu'île de la pointe du Roc pour atteindre soixante-sept mètres[1].
La commune est située dans lebassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le ruisseau du Boscq, la Saigne, le cours d'eau 01 de la commune de Granville[8] et le cours d'eau 03 de la commune de Saint-Planchers[9],[10],[Carte 1].
Au, Granville est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Granville, dont elle est la commune-centre[Note 5],[24]. Cette aire, qui regroupe34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[25],[26].
La commune, bordée par laManche, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[27]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des100 mètres, ou plus si leplan local d'urbanisme le prévoit[28].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (53,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (45,2 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (27,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (25,7 %), zones agricoles hétérogènes (24 %),terres arables (9,3 %), prairies (4,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,4 %), zones humides côtières (3,8 %), eaux maritimes (0,1 %)[29].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
La ville est divisée par la mairie en dix quartiers[30] : la Haute Ville (cœur historique derrière les remparts) ; le Lude ; le centre-ville avec le Port ; Saint-Paul ; Calvaire ; Prairies-Mesnil ; Saint-Nicolas (qui correspond à l’ancienne commune deSaint-Nicolas-près-Granville, rattachée en 1962) ; Hacqueville - le Fourneau ; Prétot - la Clémentière et Chausey.
Plusieurs axes routiers desservent la commune notamment les routes nationales déclasséesN 171 (aujourd’hui RD 971 depuisCarentan),N 24bis (aujourd’hui RD 924 versVilledieu-les-Poêles) etN 173 (aujourd'hui RD 973 depuisAvranches). Granville se situe à vingt-cinq kilomètres de l’A84 (E401). Elle est aussi traversée du nord au sud par l'ancienneN 811, aujourd'hui RD 911, la route du littoral jusqu'à Avranches.
Plusieurs lignes de bus officient à Granville dont le réseau mis en place par leconseil départemental de la Manche,Manéo, devenu récemment le réseau debus normand NOMAD qui offre également des solutions de transport à la demande
Il existe par ailleurs leréseau de bus Néva, créé et exploité en régie par la ville de Granville proposant deux lignes de bus : laligne 1 de la Z.A. du Taillais à la Place Godal et inversement (et passant par la Haute-Ville) ; laligne 2 de la plage Saint-Nicolas au Cours Jonville (et inversement). Attention néanmoins, le samedi — jour de marché — le bus s'arrête à l'arrêt du Boscq. Leréseau de bus Neva est mis en place depuis le.
Si les spécialistes conviennent tous qu'il s'agit d'une formation médiévale en-ville, le sens exact à donner à cet élément varie entre « village, hameau » (Albert Dauzat et Charles Rostaing, François de Beaurepaire, Ernest Nègre) et « domaine » (René Lepelley) qu'il faut sans doute prendre au sens de « domaine rural », valeur initiale qu'avait legallo-romanVILLA.
À laRévolution, la ville prit temporairement l'appellation deGranville-la-Victoire (après le siège des Vendéens qu'elle avait enduré victorieusement en 1793), sans que l'ajout de ce déterminant complémentaire ne soit officialisé[36].
À l'ouest de la ville se dresse le cap Lihou. SelonRené Lepelley, ce nom viendrait du noroishlið, signifiant « passage », mais aussi « côté », etholmr, signifiant « île, îlot »[37]. Il rapporte également que ce toponyme est de même nature que celui de l'île de Lihou. Cependant, il existe une autre explication car aucun élément ne permet de relier l'élément-hou au noroisholmr qui a donné-homme,Hom,Houlme en Normandie, par contre, en général,-hou,le Hou remonte au saxon ou à l'anglo-saxonhōh, variantehō « talon », puis « promontoire en forme de talon, escarpement rocheux, rivage abrupt », ou encore « légère élévation »[38],[39],[40].
Labaie du Mont-Saint-Michel, Granville et le quartier insulaire deChausey se seraient trouvés englobés dans la mythiqueforêt de Scissy, selon la légende engloutie en 709. Granville, au cœur des terres, serait alors devenue commeDinard ouSaint-Malo une ville côtière sous le nom de Roque de Lihou[42].
Selon une autre légende répandue, c'est en 1066 que le duc de NormandieGuillaume le bâtard aurait sollicité l’aide d’une familleGrant pour saconquête de l’Angleterre. En gage de reconnaissance, il lui aurait attribué les terres de la Roque de Lihou. Les Grant, dont on ne possède aucune trace, auraient été les premiersseigneurs de la ville après les Vikings[44], c'est sur quoi s'appuie uneétymologie légendaire du nom de la ville. Robert de Granville, auxcôtés de Guillaume le Conquérant, recevra les terres duSuffolk[45].
AuXe siècle, lesVikings auraient utilisé la position du cap Lihou pour édifier un retranchement de terre surmontée de palissades. Ce fort n'aurait totalement disparu qu'auXVIe siècle[46], cependant aucune fouille archéologique n'a relevé l'existence d’un retranchement viking dans la région et plus généralement en Normandie.
En 1143 fut créée laparoisse de Notre-Dame. Un Thomas de Granville,chevalier, est cité en 1252 commeseigneur de Granville[47]. Cette même année, faute de descendant mâle, Jeanne de Granville se maria avec Raoul d’Argouges, seigneur deGratot. Laseigneurie appartenait à labaronnie deSaint-Pair[47].
Le cap Lihou, comme toute la contrée, à l'exception de l'îlot dumont Saint-Michel, fut pris vers 1420 pendant laguerre de Cent Ans par les Anglais. Ces derniers se servirent du plateau du Roc et du vieux fort viking comme base avancée dans leurs tentatives de s'emparer du Mont[48].
En 1424, l'affaire criminelle Pierre Le Maçon se déroula à Granville, puis fut jugée par la chancellerie d'Henri VI d'Angleterre en, à Paris[49].
En 1436, les français parviennent à s'emparer du promontoire de Lihou, et en sont chassés parThomas de Scales[50].
Granville en 1846.
Le, sir Thomas de Scales,sénéchal de Normandie, chef anglais de laguerre de Cent Ans obtient la concession en fief du roc de Granville, contre une redevance annuelle, le jour de la Saint-Jean Baptiste (24 juin), d'un chapeau de rosesvermeilles, de Jean d’Argouges,seigneur de Granville et deGratot. Pour protéger la place, Thomas de Scales fortifie les lieux et fait creuser un profondfossé taillé dans le roc, coupant ainsi l'isthme étroit (à hauteur du casino)[48], de sorte que la mer et les eaux du Boscq fassent de la pointe une île, et force les pêcheurs à raser leurs maisons et transporter les matériaux sur les hauteurs. Sur ordre du roiHenri VI d'Angleterre, afin d’isoler lemont Saint-Michel, dernière tête de pont française en territoire normand, il édifie l’enceinte de la ville nouvelle (Haute-Ville) qui s'étire sur500 mètres de longueur. En 1440 commence la construction de lacitadelle au centre de la Haute-Ville, ainsi que celle de l'église Notre-Dame. L'ensemble occupant un carré de150 mètres de côté[Note 6].
Le, alors que les travaux ne sont pas achevés, par ruse,Louis d'Estouteville, avec sa garnison du Mont-Saint-Michel, reprend la place qui resta dès lors définitivement aux mains des Français bien que la Normandie restât anglaise jusqu'en 1450.Charles VII décide alors de faire de Granville uneville fortifiée, en augmente les fortifications, et signe en 1445 unecharte octroyant desarmoiries et exemptant d’impôts les habitants. L'enceinte, comme représentée sur un plan deGomboust réalisé en 1650, et dont il ne reste rien, devait enclore l'église et s'étendre jusqu'à l'isthme[48].
En 1492, lesJuifs d’Espagne chassés par ledécret de l'Alhambra arrivèrent en France. Une communauté s’installa à Granville, leur droit de commercer et de prêter de l’argent permit à la ville d’armer une flotte importante. En 1562 débute la réfection desremparts et unegarnison s’installe dans lescasernes. Puis en 1593 lesclefs de la ville furent présentées àHenri IV, marquant l’importance de la cité pour leroyaume. Les habitants fidèles à la religion catholique, repoussèrent les différentes attaques desréformés, pour ne se soumettre qu'à Henri IV en 1599[53]. SousLouis XIII, les fortifications sont adaptées à l’artillerie.
En 1635, sous le règne deLouis XIII est créée la vicomté de Granville à la suite du démembrement de la vicomté de Coutances.
Granville eut pourseigneur Jean-Eustache Le Mercier de Cantilly (v. 1650-1733), également seigneur duMesnildrey, deSaint-Ursin et deSaint-Léger et son épouse Françoise de Saint-Ouen (1661-1739), décédés sans postérité au manoir de la Sanguinière et qui furent inhumés dans l'église de Saint-Ursin[55]. Par la suite, la place fut commandée par Clair Fraslin du Moncel (1688-1771), seigneur duLorey[56]. Ce fut lui qui, en 1758, fit des préparatifs de défense pour repousser la flotte anglaise, commandée par leduc de Marlborough,Charles Spencer, qui parut dans la baie deCancale, et menaça Granville ; mais les Anglais, arrivés le, repartirent le[57].
Vue de Granville, gravure de Thomas Drake, 1856.Le port de Granville au début duXIXe siècle.
À partir du règne deLouis XIV, les navires granvillais eurent le droit de pratiquer lacourse. Dès lors, entre soixante-dix et quatre-vingtsbâtiments sont armés et Granville donne quinze amiraux à la France, dont le plus connu estGeorges-René Pléville Le Pelley. En 1686,Vauban décrivait la place forte de Granville ainsi :« Il y a un rempart principal[Note 8]. Il est doublé à l'ouest par un autre un peu moins élevé (braie), dont il est séparé par un fossé de deux à trois mètres de large. En outre, et toujours à l'ouest et au sud, cette double enceinte est triplée d'unchemin couvert, c'est-à-dire un grand fossé bordé de palissades. […] ». La montée du Moulin-à-Vent[Note 9] est occupée, poursuit Vauban, par une fortification moderne, un réduit[Note 10], greffée sur l'enceinte principale. Ce dernier suggère des transformations importantes des fortifications, mais comme àCherbourg, celles-ci furent rejetées parLouvois.
En 1688, Louvois fait même raser une partie des défenses de la ville, notamment la braie et le réduit et avec leurs déblais on comble le grand fossé, ne conservant que l'enceinte principale dont le parapet est rasé. En 1692, Louis XIV nomme Luc Le Boucher de Vallesfleurs premier maire perpétuel de Granville[58]. Mais en 1695, durant laguerre de la Ligue d'Augsbourg, les Anglais bombardent la cité, détruisant vingt-sept maisons. On réalise alors quelques défenses projetées parVauban, notamment une redoute sur le Roc[Note 11], dans la crainte, comme à Cherbourg, d'une attaque anglaise.
Les remparts sont relevés et augmentés en 1720. Puis, à partir de 1749, des travaux d’aménagement et d’agrandissement du port sont entrepris, avec, en 1750, la pose dumôle toujours présent aujourd’hui. Ces travaux s’achèvent en 1757[Note 12], entre-temps, une nouvelle caserne est construite. En 1763, un incendie ravage les faubourgs. En 1777, une nouvelle caserne est ajoutée, la caserneGênes encore présente de nos jours. Le, un nouvel incendie se déclare, cette fois dans le quartier de la Tranchée, aux portes de lacitadelle.
Le premier est Thomas Alleaume, sieur de la Meauffe, puis on trouve Jean André Le Boucher de Vallesfleurs (1704-1762), auquel succède son fils Luc-François Le Boucher de Vallesfleurs[60],[Note 13]. Le dernier vicomte fut François Léonor Couraye-Duparc (1746-1818).
Le24 brumaire anII () a lieu lesiège de Granville par l'armée vendéenne commandée parHenri de La Rochejaquelein au cours de lavirée de Galerne. Repoussés par la population et la garnison sur place avec à leur tête le conventionnelJean-Baptiste Le Carpentier[61], ayant perdu deux mille hommes, ils doivent abandonner l’assaut le, date à laquelle la rue des Juifs est incendiée par les défenseurs de la ville pensant à tort que les Vendéens étaient encore sur place. Le, les Anglais bombardent à nouveau la ville après avoir imposé unblocus des côtes. La ville perd plusieurs citoyens dont les noms sont inscrits à l'entrée de la Haute-Ville. Deux d'entre eux ayant trouvé la mort sur les remparts sud, Jacques Clément-Desmaisons et Julienne Le Vigoureux, ont donné leurs noms à des voies de la ville.
À partir de 1815, après des années de conflits militaires, en pleineRestauration, Granville semble vouloir prendre une nouvelle orientation. Lachambre de commerce et d'industrie est créée ; en 1816, les rives du Boscq sont baptisées cours Jonville ; en 1823, le môle est joint à la terre, et, en 1827, est posée la première pierre du phare du Roc. La vogue des bains de mer arrive à Granville cette même année 1827. Dorénavant, chaque année, du au, on monte en contrebas du roc un hangar en bois où l'on se sèche, se restaure et ou l'on danse parfois[62]. En 1830,Stendhal écrit à propos du développement de la ville :« depuis larévolution de 1830, on bâtit une fort jolie ville au pied du rocher de Granville et tout contre le port »[62]. Celui-ci prend son aspect actuel après 1856 avec l’inauguration du bassin à flot et de l’écluse. En 1860, le premiercasino en bois construit par l’ancien maire Méquin est inauguré. En 1865, il est suivi par l’hospiceSaint-Pierre. En 1866, Victor Chesnais (Granville 1835 - 1887), magistrat, compose un hymne pour sa ville, « La Granvillaise », adapté en 1868 au théâtre et du journalle Granvillais.
Avec son casino, la station balnéaire, voit notamment apparaître la promenade, surplombant la mer, dite du « Plat Gousset ». Ce microtoponyme reçoit deux interprétations liées au terme de gousset plat qui désigne une petite bourse vide et à l'activité touristique suscitant uneségrégation socio-spatiale : la promenade gratuite était empruntée par les gens moins aisés qui n'avaient pas les moyens d'aller au Casino ou qui y avaient été détroussé alors que les Mondains du Tout-Paris privilégiaient la promenade payante du Casino inaugurée en 1911[63],[64].
À partir de 1875 on assiste à une reprise de grands travaux, avec la construction d’un réservoir de 1 200 m3, des casernes Polotsk et Solférino, de lahalle à lacriée. La ville continue de s’équiper avec l’ouverture en 1884 de la bibliothèque municipale, en 1886 du groupe scolaireSaint-Paul, en 1887 de laforme de radoub et en 1897 d’un corps de sapeurs-pompiers. Pour divertir les estivants, la Société des Régates Granvillaises est fondée en 1889, l’hippodrome et la Société des Courses de Granville en 1890, legolf en 1912. Le eut lieu l’accident du train Granville - Paris enGare de Paris-Montparnasse. Enfin, en 1898, l’égliseSaint-Paul est inaugurée.
La guerre passée, lesrégates reprennent en 1919, lecarnaval en 1920 et l’enfant du pays,Lucien Dior, devenu ministre du Commerce dans leseptième gouvernement Aristide Briand vint visiter la ville en 1921. En 1925, une nouvelle gare est inaugurée, Granville devint unestation climatique et l’Hôtel des Bains ouvre en 1926. La ville est alors surnommée la « Monaco du Nord »[Note 14], slogan qui alimentera les campagnes publicitaires desAnnées folles, de l'Entre-deux-guerres et des années 1950-1960, menées par le syndicat d'initiative local pour attirer les touristes[69]. En 1931, le derniernavire de pêche revint deTerre-Neuve.
La une du journalLe Granvillais du sur laquelle figure l’article signé « Camille » dénonçant les lois racistes du gouvernement de Vichy.
Ville degarnison et cité côtière fermant labaie du Mont-Saint-Michel, Granville a toujours été convoitée lors des conflits armés. Le, lesAllemands entrent dans Granville. Le, un article parut dansLe Granvillais signé du nom de « Camille », où l’auteur alertait les lecteurs sur les dangers et le manque de fondement des prochaineslois sur le statut des Juifs du régime de Vichy. Malgré cette marque derésistance, huit Granvillaisjuifs sontdéportés versAuschwitz : Léon Bobulesco et ses deux fils Armand et Rodolphe, Simon Goldenberg, sa femme Minka et leurs enfants Henri et Ruben, Smil Weesler. Le, jour de l'invasion de l'Union Soviétique, troiscommunistes subissent le même sort : Léon Lamort, René Loncle et Charles Passot. Cinq réfugiés russes : Israel Barinbaum, Aram Khatchadourian, Valérian Knoh, Makar Kochan, André Smolniakoff et Alexis Anokine, naturalisé, sont arrêtés le même jour[70].
L’ensemble de la population subit les contraintes de l’Occupation. Dès le début, les Allemands construisirent des fortifications sur la pointe du Roc et interdisent l’accès au port. Le, un nouveauconseil municipal est installé par lepréfet. Le, la totalité de la Haute-Ville doit être évacuée, des barrières et des barragesantichars en empêchent l’accès. L’hôtel Normandy est transformé enkommandantur et en antenne de laGestapo.
Un nom marque cette période : Maurice Marland[71]. Né le àFalaise, professeur d’anglais, de français et d’instruction civique, il dirigea un réseau derésistance.Notable de la ville, en 1939, il organisa l’accueil desréfugiésbelges et l’évacuation des soldatsbritanniques. Plus tard, avec Jules Leprince, ils mirent en place des évasions versJersey. Tout au long de l’occupation, ses relations lui permirent de monter unréseau clandestin derenseignement sur les installations portuaires et ferroviaires et sur le dispositif ennemi dans lesîles Anglo-Normandes. Arrêté puis relâché en 1941 et 1943, il continua malgré tout son action jusqu’au où il fut arrêté et abattu en forêt deLucerne à la demande decollaborateurs. Le, son fils Serge Marland déposa uneplainte pourcrime contre l'humanité, l’enquête conclut à l’assassinat par des soldats allemands. Aujourd’hui, le lycée hôtelier de la commune porte son nom[72][pertinence contestée].
Casemate de la Seconde Guerre mondiale.
Le, le « Plan Vert » de sabotage des lignes ferroviaires est mis en œuvre avec la coupure de laligne de Paris à Granville. Libérée sans combats le, la ville voit passer pendant deux jours les troupes du généralPatton, qui descendent vers le centre-ville par la route deCoutances et remontent la rue Couraye pour sortir par la route d'Avranches : les vibrations provoquées par le passage des blindés pendant deux jours firent tomber pour plusieurs maisons les plaques de façade qui portaient leur nom.
Granville est réoccupéequelques heures le par des soldats allemands débarqués deJersey. Le, alors que la France est libérée et que les troupes alliées, à huit cents kilomètres de là, avaient commencé à franchir le Rhin, des troupes allemandes basées à Jersey encore occupée lancent unraid commando audacieux contre Granville. Bien que repérés par le radar deCoutainville, les Allemands à bord d’embarcations légères réussissent à débarquer de nuit dans le port de Granville. Ils dynamitent des installations portuaires et coulent quatre cargos. Quinze soldats américains, huit Britanniques et six Français sont tués, soixante-dix prisonniers allemands sont libérés et cinq américains et quatre britanniques sont capturés avant que lecommando allemand ne prenne la fuite[73].
En 1962, la ville de Granville absorbe la commune deSaint-Nicolas-près-Granville ; cette dernière, au cours de la période révolutionnaire de laConvention nationale (1792-1795), a porté le nom deChamp-Libre[74].
En 1970, le Centre Régional de Nautisme s’installe à Granville et en 1975, le port est complété d’unbassin de plaisance. En 1972, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Granville fondée en 1815 prend le nom de CCI Granville-Saint-Lô, pour devenir en 2000 laChambre de commerce et d'industrie de Centre et Sud-Manche. En 1973,Heudebert ouvre une usine de production debiscottes toujours en activité. Dans les années 1980, les dons de Richard Anacréon permettent l’ouverture dumusée d’art moderne, de nombreux bâtiments de la commune sont classés ou inscrits auxmonuments historiques.
En 1984, les régiments militaires quittent les casernes, permettant le réaménagement de la pointe du Roc. En 1982, la ville se dote d’un nouvelhôpital. En 1991 ouvre leMusée Christian-Dior et est signée la charte duDouzelage.
Trente-trois élus siègent auconseil municipal, répartis en vingt-cinq membres de la majorité municipale issus d'une listesans étiquette, un groupe de sept conseillers d'une liste DVD, menée par l'ancienne maire Dominique Baudry, ainsi qu'un élu déjà membre de l'opposition lors de la précédente mandature sous une étiquettefrontiste[76],[77]. Le conseil est présidé par le maire, Gilles Ménard.
La ville adhère à lacommunauté de communes de Granville, Terre et Mer pour l’aménagement du territoire, le développement économique et du logement, la valorisation de l’environnement, l’organisation des secours. Elle dirige aussi le SMBCG (Syndicat mixte des bassins côtiers granvillais) pour la protection des eaux côtières contre les risques microbiologiques[83].
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2012) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Dans le cadre desélections, la population de Granville se montre relativementconservatrice et vote régulièrement comme l’ensemble de la population nationale, suivant ainsi la « vague rose » lors desélections régionales de 2004 mais au contraire votant à une large majorité pour letraité constitutionnel européen. Un groupe d’opposition édite un journal,Le Sans-culotte de Granville et Coutances. Des comités de quartier sont répartis dans la commune pour l’animation du débat local. En 2008, la liste menée par le conseiller généraldivers gauche sortant, Daniel Caruhel, ex-socialiste mais soutenu par le maireUMP sortant, Marc Verdier, et abritant neuf membres divers droite de la majorité sortante, emporte le scrutin municipal contre le candidat officiel duParti socialiste. Lecanton revient à Jean-Marc Julienne, adjoint de Marc Verdier et colistier de Daniel Caruhel, appartenant auNouveau Centre mais élusans étiquette.
Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours
Granville est également l’une des villes fondatrices duDouzelage. L’idée du Douzelage est née en 1989, dans la foulée du jumelage des villes de Granville, en France, et deSherborne, auRoyaume-Uni[103]. En 1991, les délégués de douze villeseuropéennes signaient la charte à Granville. Henry Haffray, l'initiateur et le fondateur du Douzelage fut le premier président de l'associationGranville partenaire européen, il fut suivi pendant plus d'une douzaine d'années par Jean-Marc Julienne puis André Gendre et Pascale Vallée[réf. nécessaire].
La commune accueille unGRETA, un des quatre campus FIM CCI Formation Normandie (FIM Campus Granville) spécialisé en Vente- Commerce et Management d'affaires, Tourisme Hôtellerie Restauration et Industrie du CAP au Bac+2- FIM Campus Granville est aussi un CFA (Centre de formation des apprentis) ainsi qu'un centre de formation continue pour salariés, unInstitut de formation en soins infirmiers et la MFR (Maison familiale et rurale), centre de formation d'apprentis dispensant des formations agricoles et commerciales de niveau bac etBTS.
Enfin, la commune dispose d’uncentre de loisir pour l’accueil des enfants hors périodes scolaires, d’unecrèche familiale et d’un centre multi-accueil pour les jeunes enfants.
Le collège André-Malraux dans l’ancienne caserne Bazeilles.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[119],[Note 15].
En 2022, la commune comptait 12 799 habitants[Note 16], en évolution de −0,78 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %,France horsMayotte : +2,11 %).
De 6 649 âmes au début durecensement des personnes en 1793, la commune atteint sonapogée démographique en 1861 avec 17 180 habitants, avant d’être durement touchée par laguerre de 1870 en perdant près de 1 000 de ses enfants. Commence alors un lent déclin accentué encore par laPremière Guerre mondiale pour ne plus accueillir que 10 130 habitants en 1946. La deuxième moitié duXXe siècle — avec l’absorption de Saint-Nicolas-près-Granville en 1962, l’exode des campagnes et la construction de nombreuxgrands ensembles en périphérie — permet à la commune de gagner à nouveau des résidents pour atteindre en 2006 13 022 habitants. Cette même année, seuls 0,5 % des Granvillais sont étrangers, avec la présence de petites communautésportugaises,espagnoles etmarocaines représentant chacune 0,1 % de la population[120], loin de la moyenne régionale de 8,8 %, et 16,9 % des foyers étaient composés de familles monoparentales, dix points sous cette même moyenne régionale[121].
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 26,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 44,4 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 5 575 hommes pour 6 992 femmes, soit un taux de 55,64 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,21 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[123]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,4
90 ou +
4,8
14,7
75-89 ans
18,9
23,0
60-74 ans
24,9
17,8
45-59 ans
17,0
13,1
30-44 ans
10,8
18,0
15-29 ans
14,8
11,9
0-14 ans
8,8
Pyramide des âges du département de laManche en 2021 en pourcentage[124]
La ville dispose de nombreuses infrastructures culturelles, dont troismusées.
Lemusée Christian-Dior et son jardin situé dans la maison d’enfance ducouturier permet de découvrir le contexte artistique et culturel de l’époque de Christian Dior sur l’histoire de lamode.
Elle accueille aussi unaquarium situé sur la pointe du Roc qui expose de nombreuses espèces de poissons de mer chaude et trois espaces d’exposition : la Féerie des Coquillages, le Palais Minéral et le Jardin des Papillons.
Pour les loisirs culturels, lamédiathèque Charles-de-la-Morandière, en centre-ville, la salle de l’Archipel, salle polyvalente de six cents places etthéâtre de plein air de quatre cents places est conventionné depuis 2006, le petit théâtre de la Presqu’île d’une capacité de soixante-cinq places, lecinéma Le Select récemment rénové offre trois salles, uneécole de musique et unespace public numérique animent la vie de la commune.
Soixante-quatreassociations relayent et encouragent la vie culturelle communale.
L’année festive de Granville tourne autour de diverses manifestations. Lecarnaval se déroule chaque année durant la semaine précédantMardi gras. Il célébrait autrefois le départ des marins qui profitaient de la fête avant de s’embarquer versTerre-Neuve[125],[126]. Il a accueilli en 2007 plus de 130 000 spectateurs pour sa134e édition.
La fête dusaint-patron de la commune est organisée à laPentecôte. Chaque année, la troisième semaine de juillet est consacrée aufestival derueSorties de Bains, dont la cinquième édition s’est déroulée en 2007. Des concerts en plein air sont organisés durant la saison touristique.
Laprocession duGrand Pardon des Corporations et de la Mer est traditionnellement organisée le dernier dimanche de juillet.
La Nuit des Soudeurs, festival regroupant les artistes travaillant le métal, se déroule le premier week-end d’août. Le même week-end est organisée la Journée du Livre durant laquelle desauteurs dédicacent leurs œuvres.
Deuxfoires sont organisées le deuxième samedi d’avril et le troisième samedi de septembre, unebrocante est organisée le week-end du14 juillet et un salon desantiquaires le week-end précédant le15 août.
Le salon des collectionneurs est programmé le dernier dimanche d’octobre. En 2005, la commune a fêté le centenaire de la naissance deChristian Dior en organisant dans l’ensemble des sites de la ville des expositions et des rétrospectives sur l’œuvre et la vie ducouturier.
Le musée Christian-Dior sert parfois de cadre à des événements, comme ce fut le cas en 2008 pour l'exposition intitulée « Dandysmes — 1808-2008, deBarbey d'Aurevilly àChristian Dior »[127].
Les cirques animent régulièrement les festivités de Granville, notammentAmar etPinder.Depuis le 10 juillet 2009, un arrêté municipal interdit toutefois, pour des raisons d'hygiène, aux éléphants de fréquenter la plage[pertinence contestée][128],[129],[130],[131].
Granville est équipée de nombreuses structures sportives permettant de pratiquer de nombreuses activités, laCité des sports équipé de deux terrains defootball, deux terrains derugby, deux terrains debasket-ball, une piste d’athlétisme en goudron et une en tartan (synthétique), unboulodrome, unskatepark, une piste debicross, quatre salles dejudo etgymnastique, lestade Louis-Dior, équipé d’un terrain d’honneur de football de deux autres terrains et d’une piste d’athlétisme en cendrée, les gymnases André-Malraux et Pierre-de-Coubertin, lapiscine (piscine Tournesol) couverte, dix courts detennis couverts, enterre battue ougreenSet, un club d’aviron de mer, le Centre régional denautisme pour les activités devoile, legolf vingt-sept trous construit en 1912 en bord de mer, leclub hippique et l’hippodrome detrot etgalop de plat et d’obstacles ouvert en 1890 et situé sur les communes deBréville-sur-Mer etDonville-les-Bains, leball-trap, l’École régionale deparachutisme et deux écoles indépendantes, l’aéro-club et l’école d’ULM.
La bisquineLa Granvillaise.
Une école municipale des sports et une école municipale denatation assurent la formation des licenciés. Soixante-deuxassociations assurent le relais des services communaux.
Entennis, le club de la Falaise reçoit l’organisation de la coupe Soisbault Reina Cup depuis 1996 (tous les deux ans, en alternance avecLérida, en Espagne). Cette coupe représente de véritables championnats d’Europe de tennis féminin des moins de18 ans. Nombre de grandes joueuses sont passées par cette compétition avant d’éclore au niveau supérieur (Amélie Mauresmo,Nathalie Dechy,Tatiana Golovin…)[réf. nécessaire].
Le Patronage laïque de Granville fait également évoluer son équipe première dehandball masculin enNationale 3.
Granville accueille plusieurs congrégations religieuses, dont celles duSacré-Cœur et de la Miséricorde. Ainsi les sœurs hospitalières de Saint-Thomas-de-Villeneuve entre 1839 et 2008 sont responsables de l'hospice de Granville puis à partir de 1976 du centre de soins de Saint-Nicolas. La ville-haute abrite toujours descarmélites.
Granville subit une profonde crise du logement, due à l'augmentation des prix et à la raréfaction des logements à louer, qui pousse ses habitants à quitter la ville. Dans le département de laManche, les prix de l’immobilier ont grimpé d’environ 40 % entre 2014 et 2024, tout particulièrement dans les villes côtières, comme Granville[136].
Navette de Jersey entrant au port de Granville.Bateau de pêche ancien en restauration.Panorama du port de Granville depuis la Haute-Ville. De droite à gauche : le bassin d’échouage, lahalle à marée, le port de pêche, en arrière-plan, l’embarcadère pour Chausey et le port de plaisance de Hérel.Bateau lors d'une marée basse dans le vieux port.
En 2005, il est placé au32e rang national avec 197 000 tonnes defret traitées et 44 100 passagers transportés. Il est aussi une station permanente de laSNSM qui y dispose d’un Canot Tous Temps,Notre-Dame-du-Cap-Lihou (immatriculé SNS 074) et de deuxcanots pneumatiques.
Une vedette de surveillance rapprochée, DF62Le Pléville le Pelley, desDouanes françaises y réside en permanence.
un port de commerce avec la capacité d’accueillir des navires de dix-huit mètres de large,125 mètres de long et cinq à six mille tonnes de capacité, principalement pour des cargaisons de ferrailles, sable et graviers équipé de deuxgrues pouvant soulever de cent à trois cents tonnes par heure, d’unesauterelle d’une capacité de750 tonnes par heure ;
le premier port coquillier de France : sur les 10 000 tonnes de produits de la pêche débarqués annuellement (hors cultures marines), les coquillages représentant 88 % du tonnage global débarqué (avec, en première position, lescoquilles Saint-Jacques devant lesbulots qui bénéficient d'uneIGP depuis 2019, lespraires, lesamandes…)[140].Crustacés (homards,tourteaux,étrilles,araignées) et poissons (dorades,raies,roussettes,soles,lieus jaune,bars,rougets,tacauds,seiches,encornets) sont également pêchés pour la consommation locale avec unehalle à marée, un terminal frigorifique et une vente informatisée des produits. Une moyenne de soixante-quinze navires armés par près de450 marins professionnels fréquentent le port. Les cultures marines présentes sur l’archipel de Chausey produisent près de250 tonnes depalourdes, 5 000 tonnes demoules et100 tonnes d’huîtres ;
Vue aérienne du projet d’aménagement du port de Granville.
Un projet d’extension et de réaménagement du port prévoit un ajout de quatre cents places pour la navigation deplaisance, le creusement des bassins et dechenaux d’accès pour allonger les durées d’accès et la capacité d’accueil horséchouage, l’ajout d’un quai dévolu auxnavires de croisière et d’exception, une nouvelle liaison ville-port, avec l’étude de projet d’un prolongement de la voie ferrée, un réaménagement des dessertes routières, en respectant et en valorisant le patrimoine environnemental et architectural, notamment les jetées desXVIIIe et XIXe siècles[143].
La ville de Granville bénéficie également du théâtre de l'Archipel. Ce théâtre de l'Archipel, situé près du Plat Gousset, est un lieu de spectacles ouvert à tous.
Enfin, cette organisation et cette promotion du tourisme permettent une fréquentation importante du site, avec 69 627 passagers à destination de Chausey en 2006[146], 54 301 visiteurs pour lemusée Christian-Dior, 43 500 pour l’Aquarium du Roc en 2005.
La commune est récompensée par trois fleurs auconcours des villes et villages fleuris[148] grâce notamment à ses parcs et jardins : jardin Christian-Dior, jardin Val-ès-Fleur de trois hectares agrémenté d’un parc animalier, les squares Marland, de l'Arsenal, Chartier, de la Bisquine, les promenadesCharles-VII, du port et du Plat Gousset et legolf paysagé construit en 1912 sur le territoire deBréville-sur-Mer parHarry Colt.
En outre, la commune dispose sur son territoire d’une station d’épuration des eaux et d’une usine de traitement des déchets parincinération etrecyclage. Elle opère letri sélectif et dirige le Syndicat mixte des bassins côtiers granvillais pour la protection des côtes contre les risques microbiologiques.
La statue dePléville le Pelley, sur le port, célèbre le personnage le plus illustre de la ville. Fut également érigée la stèle du docteur Letourneur (1846-1911) qui fut maire de Granville.
Lemarché couvert a été labellisé « Patrimoine duXXe siècle » par laDRAC. Latour résidentielle « Le Charme » située rue Jean-Rostand domine la commune du haut de ses treize étages[160].
Après une première candidature au début des années 1990, Granville postule en 2009 pour être labelliséeVille d’art et d’histoire[161]. Déclarée le à la sous-préfecture d'Avranches, l'association loi de 1901 « Granville, pays de l'estran » qui regroupe les communes de Granville, Saint-Pair-sur-Mer, Jullouville et Carolles, porte désormais la candidature au label « Pays d'art et d'histoire ».
La Grand-Porte avec son pont-levis de la Haute-Ville.
L’ancienne demeure de Christian Dior, aujourd’hui musée.
Le château de la Crête.
Le bâtiment de la Banque de France.
L’hôtel des bains.
Le marché couvert.
L'église Saint-Paul.
L'église Notre-Dame-du-Cap-Lihou.
La Maison du Guet à cheval sur le rempart sud[Note 18].
Des villas balnéaires se dressent sur la falaise qui surplombe la plage du Plat-Gousset accessible par des escaliers privatifs[162].
Curiosité du port, laforme de radoub est un équipement portuaire situé quai du Pan-Coupé. Achevant les travaux d'aménagement du port, ce bassin a été construit en 1887 pour l'entretien des terre-neuviers. Construit en blocs de granit de Chausey, il est de forme ovale et long de85 mètres. Restaurée en 1975, la forme est abandonnée par les pêcheurs trois ans plus tard à la suite de l'installation d'un élévateur à bateau. Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du, en totalité avec ses portes de fer[163].
Situé sur la pointe du Roc à34 mètres au-dessus des plus hautes mers, lephare du Cap Lihou a été construit en 1828 selon une étude d’Augustin Fresnel. Il est inscrit aux Monuments historiques depuis 2009[164].
Lephare de Chausey, terminé en 1847 et haut de dix-neuf mètres, a été conçu sur le modèle du phare de Carteret du même concepteurLéonce Reynaud. Il comporte une tour carrée surplombant un bâtiment rectangulaire[165].
Enfin, lephare du Sénéquet est situé sur le rocher de Sénéquet, à deuxmilles au large du port.
Antoinette Paule Pépin Fitzpatrick, dont le grand père était de Granville, y est revenu pendant la Première Guerre mondiale, pour repartir ensuite en Argentine où elle épouse un monument de la musique,Atahualpa Yupanqui. Elle signe nombre de ses œuvres sous le nom de Pablo Del Cerro ;
Le blason de Granville apparaît sur leslocomotives n° X4791 et 8719C de laSNCF dans le cadre des parrainages du matériel par les communes[168].
La commune s’est en outre dotée d’unlogotype initialement composé d'un hippocampe, puis remplacé par le visuel « Granville Normandie ». Ce dernier cesse de représenter la commune depuis 2023, au profit des armories et ce en dehors des compétitions sportives, de l'évènementiel et des outils de promotion du territoire.
Leblason de Granville a changé plusieurs fois au cours de son histoire. Le premier, accordé parCharles VIII en 1487 était ainsi :
d’azur à undextrochère d’or, mouvant d’une nuée de même, lequel tient uneépée d’argent montée d’or et placée entre troisétoiles du même ;
L’épée symbolisant le patriotisme de la ville lors de l’occupation anglaise, les étoiles figurant la nuit du oùLouis d'Estouteville leur repris la cité.
Le second blason fut mis en place en 1697 :
d’azur audextrochère armé d’or mouvant d’une nuée du même et tenant une épée d’argent, les garde et poignée d’or, surmonté d’unsoleil du même ;
Le soleil a remplacé les étoiles, ce nouveau blason symbolisait l’importance de Granville dans la surveillance des côtes de la Baie.
En 1793, l’influence de laRévolution modifie l’azur par le gueules, mais le bras n’est plus armé et l’épée devient unepièce honoraire, ce qui donne :
degueules à unbras tendu d’argent sortant d’une nuée d’azur, tenant uneépée d’argent à la garde d’or posée enpal ;
En 1811, lePremier Empire offre de nouvelles armes à la cité,Napoléon Ier ajoutant les signes distinctifs des villes de second ordre, le quartier chargé d’un « N » capital et d’une étoile d’or et l’ornement extérieur d’une couronne murale :
d’azur à lafasce nuagée d’argent, accompagné de troisétoiles d’or, deux enchef et une en pointe, chargée d’undextrochère armé, desable, mouvant du flanc senestre de l’écu et tenant uneépée haute d’or franc, quartier et signes extérieurs des villes de second ordre ;
Enfin, en 1816 sous laRestauration, la ville revient à son blason de 1697, faute de pouvoir payer les droits d’enregistrement pour revenir au blason originel. Ce blason convient maintenant à la commune, l’azur et le soleil symbolisant son caractère balnéaire, l’épée rappelant son passé militaire de ville de garnison[169].
La commune dispose aussi d’undrapeau. Créé en 1956 par Pierre Brette sous l'impulsion du maire Roger Maris à l'occasion du100e anniversaire de la naissance de l'amiral Guépratte, il est écartelé de bleu et blanc, avec unecroix blancheresarcelée de bleu et chargée d’une représentation du blason au centre. Il est notamment utilisé sur les vieux gréements granvillais, dont l'emblématiquebisquineLa Granvillaise, ainsi que dans l'espace public à l'initiative de la municipalité depuis 2021 et sur certains frontons de maisons.
Au-delà dupatoisnormand, il existe un patois du pays granvillais avec ses expressions. On peut citer pour exemple « achitrer » qui signifie « asséner un coup de poing »[170].
Lesîles Chausey seraient une ancienne partie de laforêt de Scissy, ancien lieu de cultepaïen, qui couvrait toute la baie et qui aurait disparu en 709 sous les flots.
Selon une croyance populaire, les îles Chausey se composeraient de52îles àmarée haute et 365 à marée basse, comme le nombre de semaines et de jours comptés dans une année.
Vue sur la Manche depuis la haute ville de Granville (sentier du littoral).
Vue générale de Granville depuis les remparts.
La plage du Plat-Gousset.
Façade d’une maison granvillaise sur le rempart rue du Midi.
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↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Granville comprend une ville-centre et huit communes de banlieue.
↑La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
↑Les fondations, à une vingtaine de mètres à l'ouest de l'ancienne mairie, rue Saint-Michel, à moitié de la rue Lecarpentier, furent mises au jour lors de fouilles exécutées en 1835[48].
↑François de Matignon, comte deThorigny et deMontmartin, seigneur et baron deSaint-Lô, est également conseiller du roi en ses conseils,chevalier de ses ordres, capitaine de100hommes d'armes de ses ordonnances, lieutenant général de ses armées et au gouvernement de Normandie et gouverneur des villes, châteaux et citadelle deCherbourg etSaint-Lô[54].
↑Les fortifications seront encore une fois remaniées de 1715 à 1750[59].
↑Luc-François Le Boucher de Vallesfleurs seraanobli en 1711[60].
↑L'expression aurait été inspirée par le géographeÉlisée Reclus qui écrit, dans saNouvelle géographie universelle de 1885 :« sous un ciel de Méditerranée, Granville serait un autre Monaco[68] ».
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Il se pourrait qu'à l'origine la Grande Porte était orientée à l'est, en direction de la rue des Juifs. Le changement d'orientation s'étant effectué vers 1621, pour des raisons de meilleur flanquement[53].
↑Habitation typique de l'architecture balnéaire, ce castelnéogothique date de 1905.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Thomas Fouilleron, Christophe Marcheteau de Quincay, Didier Marsaudon et al.,Granville-Monaco. Rêver l’histoire…, Musée d’art moderne Richard Anacréon,,p. 9-25.