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Révolte arabe de 1916-1918

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Pour les articles homonymes, voirRévolte arabe.

Grande révolte arabe (1916-1918)
Description de cette image, également commentée ci-après
Soldats arabes en exercice arborant ledrapeau auxcouleurs panarabes.
Informations générales
Date -
(2 ans et 4 mois)
LieuLevant,péninsule Arabique
IssueVictoire arabe
Armistice de Moudros en 1918,conférence de San Remo ettraité de Sèvres en 1920
Changements territoriauxPartition de l'Empire ottoman
Belligérants
Drapeau de l'Empire ottomanEmpire ottoman
Soutenu par
Royaume du Hedjaz
Soutenu par
Commandants
Mehmed V
Mehmed VI
Djemal Pacha
Muhittin Pacha (en)
Mehmed Djemal Pacha
Fahreddin Pacha
Mehmet Recep Peker
Drapeau de l'Empire allemandOtto Liman von Sanders
Hussein bin Ali
Fayçal bin Hussein
Abdullah bin Hussein
Edmund Allenby
T. E. Lawrence
Henri Gouraud
Forces en présence
env. 23 000 hommesenv. 30 000 hommes
Pertes
inconnuesinconnues

Batailles

Front du Moyen-Orient


Front d'Europe de l’Ouest


Front italien


Front d'Europe de l'Est


Front des Balkans


Front africain


Bataille de l'Atlantique

Données clés

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Larévolte arabe de 1916-1918[1] (ougrande révolte arabe[2],[3],[4],[5],[6]) est unerébellion menée entre1916 et1918 à l'initiative duchérif de La Mecque,Hussein ben Ali, dans le but de participer à la libération de lapéninsule Arabique, alors en grande partie occupée par l'Empire ottoman, et de créer unÉtatarabe unifié, d’Alep enSyrie àAden auYémen, inspiré dunationalisme arabe.

La révolte atteint ses objectifs mais les Britanniques qui l'ont encouragée lorsqu'ils étaient en guerre contre l'Empire ottoman trahissent les promesses faites aux Arabes une fois la victoire obtenue[7]. L'État arabe unifié ne verra jamais le jour.

Prémices

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Au début duXXe siècle, le Proche-Orient était presque entièrement sous la domination de l'Empire ottoman (depuis la conquête deSélim Ier), dont lesultan était aussi lecalife,commandeur des croyants. Un mouvement nationaliste arabe (nahda = réveil, renaissance) existait à l'état embryonnaire, en réponse aunationalisme turc alors en plein essor, mais sans structure centralisée. Il s'exprimait moins en revendications politiques qu'en aspirations à faire revivre l'héritage culturel – et notamment littéraire – arabe. Jusqu'à laPremière Guerre mondiale, les nationalistes arabes de la première heure recherchaient avant tout une reconnaissance de leur culture, qu'ils voulaient voir traitée d'égale à égale avec les autres civilisations, sans prétendre à une souveraineté étatique pour les pays de langue arabe.

La situation changea lorsque la Première Guerre mondiale commença à toucher le Proche-Orient. La confrontation entre l'Entente(Royaume-Uni, France, Russie) et lesEmpires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Empire ottoman) vint politiser ce mouvement nationaliste, qui vit se préciser la possibilité de faire appuyer ses visées émancipatrices par la France et le Royaume-Uni. L'Entente ne commença à se montrer sensible aux intérêts des nationalistes arabes que lorsque le sultan, en sa qualité de calife, appela en 1914 au djihad contre les ennemis mécréants de l'Entente. Londres trouva en la personne duchérif deLa MecqueHussein ben Ali une personnalité arabe suffisamment renommée et influente pour empêcher les populations arabes d’adhérer à cet appel au djihad[8].

Chronologie

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Articles détaillés :Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale,Campagne du Sinaï et de la Palestine etCampagnes de la révolte arabe.
Fayçal ben Hussein, devenuroi d'Irak en 1921.
L'Arabie en 1914.
T.E. Lawrence, dit Lawrence d'Arabie (1915).

Au cours de laPremière Guerre mondiale, lesBritanniques cherchent le soutien arabe pour ouvrir un nouveau front au sud de l'Empire ottoman.

Négociations et alliances (1915-1916)

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Le Royaume-Uni signe avecIbn Saoud roi deNejd letraité de Darin,[9], afin de s'assurer qu'il n'attaquera pas les protectorats britanniques duKoweït, duQatar et desÉtats de la Trêve ; Ibn Saoud ne prendra pas part à la guerre.

LesAlliés poussentHussein ben Ali, chérif de la Mecque, à se révolter contre les Ottomans. En échange, il reçoit deHenry McMahon, Haut commissaire du protectorat britannique sur l'Égypte, lapromesse de l'indépendance arabe sur les territoires ainsi libérés. Les Britanniques envoient des officiers de liaison auchérif de La Mecque Hussein, dontT.E. Lawrence. La France envoie pour sa part une mission[10] dirigée par lelieutenant-colonel Brémond. Débarquée en, elle se compose principalement de soldats et sous-officiers musulmans de l'empire colonial français,tirailleurs etsapeurs ; les officiers non musulmans, pour éviter une violation deslieux saints de l'islam, restent cantonnés àDjeddah. En, elle comprend 42 officiers et 983 sous-officiers et hommes de rang ; elle atteindra 1 200 hommes à son maximum. Destiné d'abord à un rôle de formation et conseil technique, ce contingent est progressivement affecté à des missions de combat où certains de ses membres se distinguent[11].

Victoires arabes contre les Ottomans (1916-1917)

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Le, le chérif se soulève contre lesTurcs ; ses troupes prennentLa Mecque, puis assiègent l'armée ottomane àMédine[12]. Il trouve des appuis dans les autres régions arabes de l'Empire ottoman carDjemal Pacha, gouverneur militaire de laSyrie ottomane, a fait pendre en 1915 plusieurs dizaines denationalistes arabes àBeyrouth etDamas[13].

Les tribusdruzes du sud duHauran, traditionnellement en dissidence du pouvoir ottoman, fournissent de la nourriture à la guérilla arabe et hébergent des militants poursuivis, puis des réfugiés chassés par lafamine au Levant. Le chef druzeSultan el-Atrache contribue à cette aide, d'ailleurs bien rétribuée par les Britanniques, et, à partir de 1917, ses guerriers viennent se joindre aux forces arabo-britanniques[13].

En juin1917, les troupes arabes conduites parFayçal ben Hussein, fils du chérif Hussein, remportent labataille d'Aqaba (dans la Jordanie actuelle), prenant ainsila ville portuaire située sur lamer Rouge, et harcèlent efficacement les troupes ottomanes sur le tracé du chemin de fer duHedjaz[12].

Les troupes ottomanes duComité Union et Progrès (CUP) tentent deux attaques sur lecanal de Suez qui échouent[12].

Victoires britanniques et arabes contre les Ottomans (1917-1918)

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Son flanc étant protégé, le général britanniqueAllenby qui a remplacéArchibald Murray à la tête des armées positionnées enÉgypte peut alors passer à l'offensive et lance lacampagne du Sinaï et de la Palestine : le, la ville deJaffa est prise.

Le général britanniqueAllenby entre àJérusalem le9 décembre 1917 avec l'aide des troupes arabes[12].

En1918, l'offensive reprend dans leLevant. Les Britanniques remportent labataille de Megiddo (en Palestine) les 19- et font leur jonction àDeraa, enSyrie, avec l'armée arabe du Nord commandée parNouri Saïd et le chérif Nassir. Laprise de Damas ( -1er octobre) leur ouvre la capitale syrienne mais donne lieu aux premières contestations entre les Britanniques et lesHachémites qui n'acceptent pas le régime de tutelle franco-britannique prévu par lesaccords Sykes-Picot. Cependant, les forces britanniques et arabes continuent leur avance vers le nord et, les 25-, remportent labataille d'Alep, obligeant les Ottomans à évacuer la Syrie.

Capitulation de l'Empire ottoman (1918-1919)

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Le, l'Empire ottoman signe l'armistice de Moudros qui prévoit l'évacuation de toutes les garnisons subsistantes en Syrie et en Arabie. Lagarnison ottomane de Médine, commandée parFahreddin Pacha, ne capitulera que le.

Au sud, enAfrique orientale allemande, les victoiresbelges et anglaises de1915 et1916 avaient déjà anéanti les espoirs duKaiserGuillaume de prendre les Anglais à revers par leSoudan.

Lescombats en Arabie du Sud avaient abouti aussi à une impasse, les Ottomans n'étant plus en mesure de ravitailler leurs garnisons auYémen.

Après la Révolte arabe

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À l'issue de la guerre, lesBritanniques trahissent leurs engagements à l'égard desArabes[14],[15] et lesTurcs sont définitivement chassés de lapéninsule Arabique. Dans les faits, la contribution des troupes arabes qui a favorisé la défaite de l’Empire ottoman n'est pas récompensée. Les Britanniques qui avaient promis aux Arabes l'indépendance se sont engagés par ailleurs de manière contradictoire, vis-à-vis des Français, et vis-à-vis du mouvement sioniste. Ainsi d'une part, ils ont également signé avec les Français lesaccords Sykes-Picot qui donnent le contrôle de laSyrie et duLiban à ces derniers. D'autre part, les Britanniques se sont engagés le 2 novembre 1917, par ladéclaration Balfour, à créer un « foyer national juif » en Palestine, sans en définir précisément les contours, sur une partie du territoire du futur royaume arabe[16]. N'ayant pas été entendu lors de laConférence de la paix de Paris, qui ne retient pas l'idée d'un grand royaume arabe, Fayçal le proclame lui-même, dans Damas occupé par l'armée française. L’existence duRoyaume arabe de Syrie est brève : il est créé en janvier 1920, mais l'armée française en juillet de la même année écrase les forces arabes et met fin à cette entité nouvelle.

Laconférence de San Remo d'avril1920 officialise lemandat français de Syrie : l'armée française chasse de Damas les troupes de Fayçal lors de laguerre franco-syrienne en juillet à l'issue de labataille de Khan Mayssaloun. Dans le même temps, Londres obtient unmandat britannique en Palestine en mettant en avant le principe du projet sioniste. Letraité de Sèvres, qui prolonge la conférence de San Remo, établit également lemandat britannique de Mésopotamie.

Soucieux de conserver des soutiens dans la région, les Britanniques créent, dans la partie de leur mandat à l'est du Jourdain, unémirat de Transjordanie confié à l'émirAbdallah, un des fils d'Hussein[17]. Ils mettent également Fayçal sur le trône duroyaume d'Irak, qui succède au mandat deMésopotamie. Ladynastie hachémite conserve ainsi deux trônes, même quand elle est chassée du Hedjaz parIbn Saoud en 1925.

Ces dispositions sont officialisées dans leLivre blanc de 1922, également connu sous le nom de « Livre blanc deChurchill »[17],[18].

Notes et références

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  1. Noureddine Séoudi,La formation de l'Orient Arabe contemporain 1916-1939 : Au miroir de la Revue des deux Mondes, L'Harmattan, 2005, p. 69.
  2. Ali Moussa Iye, Albert Ollé-Martin, Violaine Decang,Histoire de l'humanité : 1789-1914, Unesco, 2008,p. 1199.
  3. BicharaKhader,Le monde arabe expliqué à l'Europe : histoire, imaginaire, culture, politique, économie, géopolitique, Paris Louvain-la-Neuve, Harmattan Academia-Bruylant,, 530 p.(ISBN 978-2-296-07421-7 et978-2-872-09935-1,OCLC 804518941,lire en ligne),p. 66.
  4. GilbertAchcar, « La « grande révolte arabe » du xxie siècle : considérations sur le bouleversement en cours dans l’espace arabophone »,La lettre du Collège de France,no 35,‎1er décembre 2013,p. 24(ISSN 1628-2329,DOI 10.4000/lettre-cdf.2394,lire en ligne, consulté le).
  5. VincentArbaretier, « Le roi Hussein de Jordanie un chef de guerre religieux ?: »,Revue Historique des Armées,vol. 289,no 4,‎,p. 69-78(ISSN 0035-3299,DOI 10.3917/rha.289.0069,lire en ligne, consulté le).
  6. « Grande révolte arabe - 1916-1918 », surOrient XXI,(consulté le).
  7. «Négociés secrètement en mai 1916 entre Français et Britanniques, lesaccords Sykes-Picot octroient aux puissances européennes deux zones d’administration directe ou indirecte sur des territoires pourtant déjà promis au chérif Hussein par les Britanniques», Entretien avecHenry Laurens, réalisé par Raphaële Balu, Isabelle Safa, « Les populations du Maghreb et du Machrek à l’épreuve des guerres mondiales (1914-1945) »,Les Cahiers de l'Orient, 2015/3 (N° 119), p. 11-29,lire en ligne.
  8. (de) Henner Fürtig, « Naher Osten – Zwischen Kolonialismus und Nationenbildung »,Informationen zur politischen Bildung,no 331,‎,p. 20.
  9. DavidRigoulet-Roze,Géopolitique de l'Arabie saoudite,Armand Colin,, 312 p.(ISBN 978-2-200-35676-7,lire en ligne).
  10. « Mission Hedjaz - 1916 », sureliecilicie.net viaWikiwix(consulté le).
  11. Hayat Touhadi, « Les soldats formant le contingent français au Hedjaz : origines et parcours (1916–1920) »,Chroniques yéménites,‎(DOI 10.4000/cy.3036,lire en ligne).
  12. abc etdEntretien avecHenry Laurens, réalisé par Raphaële Balu, Isabelle Safa, « Les populations du Maghreb et du Machrek à l’épreuve des guerres mondiales (1914-1945) »,Les Cahiers de l'Orient, 2015/3 (N° 119), p. 11-29,lire en ligne.
  13. a etb(en) MichaelProvence,The great Syrian revolt and the rise of Arab nationalism, Austin, University of Texas Press,, 209 p.(ISBN 978-0-292-70635-4 et978-0-292-79710-9,OCLC 5559558413),p. 42-45.
  14. Selon l'historien Samir Saul, «en 1916 [lors des accords Sykes-Picot], Britanniques et Français contrarient la naissance d’un État arabe unifié dans l’ensemble du Moyen-Orient et de la péninsule arabique, promis par la Grande-Bretagne aux Arabes en 1915 en contrepartie d'une aide des troupes arabes contre l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale», SAUL Samir, « Découpage colonial et nation-building en Syrie mandataire : regards français sur les suites de l’accord Sykes-Picot (1916-1938) »,Guerres mondiales et conflits contemporains, 2015/1 (n° 257), p. 111-136. DOI : 10.3917/gmcc.257.0111. URL :lire en ligne.
  15. Selon le politologue Daniel Meier, lesaccords Sykes-Picot,« cette entente entre puissances marquait du sceau de la trahison un découpage effectué par devers le Chérif Hussein, gardien des lieux Saints de La Mecque et Médine auquel la Grande-Bretagne avait promis la création d’un grand royaume arabe une fois l’Empire ottoman liquidé grâce au soutien de ses troupes arabes »,DanielMeier, « La frontière comme analyseur »,Orients Stratégiques,no 4,‎(lire en ligne, consulté le).
  16. « Grande révolte arabe - 1916-1918 », surOrient XXI,(consulté le).
  17. a etbDominiquePerrin,Palestine : une terre, deux peuples, Villeneuve d'Ascq, France, Presses universitaires du Septentrion,coll. « Histoire »,, 346 p.(ISBN 978-2-85939-603-9,OCLC 300915168,lire en ligne),p. 151-153.
  18. Winston Churchill Secrétaire d'État britannique aux colonies,Livre blanc britannique de juin 1922, publié sur le site de la Yale Law School (consulté le 21 juillet 2010.).

Annexes

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Articles connexes

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