| Nombre de tours | 100 |
|---|---|
| Longueur du circuit | 3,145 km |
| Distance de course | 314,500 km |
| Météo | temps chaud et ensoleillé |
|---|
| Vainqueur | Cooper-Climax, 2 h 52 min 27 s 9 (vitesse moyenne : 109,414 km/h) |
|---|---|
| Pole position | Vanwall, 1 min 39 s 8 (vitesse moyenne : 113,447 km/h) |
| Record du tour en course | Ferrari, 1 min 40 s 6 (vitesse moyenne : 112,545 km/h) |
LeGrand Prix de Monaco1958 (XVIe Grand Prix de Monaco), disputé sur lecircuit de Monaco le, est la soixante-sixième épreuve du championnat du monde deFormule 1 courue depuis1950 et la seconde manche du championnat 1958.
La saison 1958 de Formule 1 est la cinquième à se disputer sous la réglementation 2,5 litres (moteur 2 500 cm3 atmosphérique ou 750 cm3 suralimenté). Un important changement a toutefois été mis en place, avec l'utilisation obligatoire du carburant de type 'Avgas', un carburant proche de l'essence du commerce mais avec untaux d'octane de 130. Les motoristes ont donc dû adapter leurs moteurs, jusqu'alors alimentés par des carburants libres à base deméthanol et denitrométhane, comportant éventuellement dubenzol. Cette modification a été introduite par laCSI dans un but d'uniformisation et afin de limiter la puissance des moteurs.
Au niveau de l’organisation des épreuves mondiales (hormis les500 miles d'Indianapolis qui se courent sous la réglementation américaine, inchangée), la durée a été limitée à trois heures et trois cents kilomètres, contre cinq cents les années précédentes, avec pour effet immédiat l'apparition de monoplaces plus petites avec réservoirs réduits.
Quintuple champion du monde, l'as argentinJuan Manuel Fangio a décidé, à près de quarante-sept ans, de ne pas remettre son titre en jeu ; bien qu'ayant participé en janvier aux épreuves organisées dans son pays, remportant à l'occasion le Grand Prix deBuenos Aires, il n'a signé aucun contrat professionnel et n’apparaîtra plus qu'épisodiquement cette saison. Dauphin de Fangio de 1955 à 1957 et vainqueur de la manche inaugurale en Argentine, le BritanniqueStirling Moss semble tout désigné pour lui succéder.

Seul circuit urbain utilisé dans le cadre du championnat du monde, le circuit de Monaco (exclusivement utilisé à l'occasion du Grand Prix) est tracé dans les rues de laprincipauté de Monaco, avec un parcours pratiquement inchangé depuis sa création en 1929. L'étroitesse de la piste, l'enchaînement de virages difficiles et l'absence de dégagements font la spécificité de ce circuit très technique, demandant aux pilotes une concentration extrême, le moindre écart de trajectoire étant souvent lourd de conséquences. Avec une moyenne horaire en course de l'ordre de 105 km/h, le Grand Prix de Monaco est l'épreuve la plus lente du championnat. Dernier vainqueur en date,Juan Manuel Fangio s'y est imposé à deux reprises.

Comme enArgentine, laScuderia Ferrari a engagé troisDino 246 pourLuigi Musso,Peter Collins etMike Hawthorn. Pesant environ650 kg, elles sont animées par le moteur Dino 246,V6 de2 400 cm3 développant près de 290 chevaux à8 500 tr/min. Quatrième pilote de l'équipe,Wolfgang von Trips dispose d'un châssis identique mais équipé de la version deux litres du V6 (Dino 206, environ 240 chevaux), le directeur sportif préférant garder un moteur 246 en réserve durant les essais, avec possibilité de le monter sur la quatrième voiture le jour de la course[1].
Dans l'équipe de Tony Vandervell, l'adaptation du moteur quatre cylindres au carburant aviation a été laborieuse, la mise au point de l'alimentation par injection ayant nécessité plus de temps que l'adaptation des carburateurs chez les concurrents. Dans sa version 1958, le moteurVanwall développe 270 chevaux à7 500 tr/min (contre 290 à la fin de la saison passée[2]), un handicap d'une vingtaine de chevaux face aux monoplaces italiennes que le constructeur britannique espère compenser grâce à un poids moindre (630 kg), un freinage à disques particulièrement efficace et une plus grande finesseaérodynamique. Pour l'épreuve monégasque, elles adoptent un nez raccourci muni d'une barre de protection horizontale[3]. Monaco constitue le premier rendez-vous de l'année pour cette équipe, qui a engagé trois voitures pour ses pilotes habituelsStirling Moss,Tony Brooks etStuart Lewis-Evans.

Tout comme Vanwall, l'équipeBRM doit faire face à une perte d'une vingtaine de chevaux du fait de l'utilisation du carburant aviation, le moteur quatre cylindres de la marque, dans sa nouvelle version à cinqpaliers, plafonnant à 245 chevaux en ce début de saison 1958[4]. Toutefois, grâce à un poids de seulement 550 kg et à son excellente maniabilité, la P25 devrait se montrer à l'aise sur le tortueux circuit monégasque. Trois voitures ont été engagées pourJean Behra,Harry Schell etRon Flockhart, mais ce dernier n'est pas certain de pouvoir disposer de la troisième voiture dont la préparation a pris du retard.
John Cooper a engagé deux exemplaires de sa nouvelleT45, évolution de laT43 de l'année précédente, conçue pour la formule 2. Par rapport à sa devancière, la T45 bénéficie d'une suspension améliorée et d'un carter deboîte de vitesses renforcé d'après les directives deJack Brabham, pilote numéro un de l'équipe. Pour Monaco, Brabham dispose de la version2 200 cm3 du moteur quatre cylindresCoventry Climax, donné pour 195 chevaux[5].Roy Salvadori pilote la seconde voiture, équipée de la version deux litres du moteur Climax (environ 175 chevaux). LeRob Walker Racing Team dispose également d'une nouvelle T45 à moteur deux litres, confiée àMaurice Trintignant, tandis que la T43 victorieuse en Argentine, désormais dotée des améliorations techniques de la T45, sert de mulet.
Devant l'insistance de ses pilotesCliff Allison etGraham Hill et encouragé par le succès du moteur Climax FPF deux litres en Argentine,Colin Chapman s'est finalement résolu à suivre la même voie que Cooper, et a équipé deux de sesLotus 12 de formule 2 de ce même moteur FPF donné pour 175 chevaux[6].
Fondateurs en 1947 de la marqueOSCA très impliquée en endurance1 500 cm3, les frèresMaserati ont pu engager deux 'Sport' en catégorie formule 2, bien que ces voitures ne soient pas des monoplaces. Elles sont confiées aux pilotes italiensGiulio Cabianca etLuigi Piotti.

Bien que le constructeur italien ait officiellement renoncé à la formule 1, la marque est toujours la mieux représentée, avec huit250F à moteur six cylindres (270 chevaux) présentes aux mains de pilotes privés. Parmi ceux-ci, on note la présence de l'ItalienneMaria Teresa De Filippis, première femme à tenter de prendre le départ d'une épreuve mondiale de F1. Le champion du monde motoKeith Campbell, qui a en début de saison pris le départ des 200 Miles d'Aintree sur sa 250F personnelle[7], avait également annoncé sa participation, mais a finalement déclaré forfait. Le service courses de l'usine avait aussi préparé une monoplace pour Fangio au cas où le champion du monde reviendrait sur sa décision de ne pas courir, en vain[8].
Manager deStuart Lewis-Evans,Bernie Ecclestone a engagé les deuxConnaught Type B qu'il fait habituellement courir dans les épreuves britanniques[7]. Lewis-Evans étant pilote officiel Vanwall pour les épreuves mondiales, ce sontBruce Kessler etPaul Emery qui ont été retenus pour la manche monégasque.

Les séances d'essais qualificatifs se déroulent les vendredi et samedi précédant la course. Le vendredi matin,Tony Brooks se montre d'emblée le plus rapide au volant de saVanwall et profite des conditions idéales (piste froide et entièrement dégagée) pour réaliser un tour à plus de 113 km/h de moyenne, battant de près de trois secondes le temps réalisé parJuan Manuel Fangio l'année précédente. Personne ne sera en mesure de contester la supériorité de Brooks, d'autant que son chef de fileStirling Moss n'est pas parvenu à assurer sa qualification, aux prises avec une voiture affectée d’un sérieux problème detenue de route et ne disposant pas d’un moteur délivrant toute sa puissance. Malgré une attaque permanente,Jean Behra (BRM) est relégué à une seconde, précédant de très peu les deuxCooper d'usine deJack Brabham etRoy Salvadori, créditées du même temps, un dixième de seconde devant la Cooper de l'équipe deRob Walker, pilotée parMaurice Trintignant. Troisième pilote de l'équipe Vanwall,Stuart Lewis-Evans est à deux secondes. Au sein de laScuderia Ferrari, seulMike Hawthorn semble satisfait de sa voiture, ses coéquipiersPeter Collins etLuigi Musso se plaignant d'un manque de puissance, tandis queWolfgang von Trips, qui ne dispose pour les essais que d'un moteur deux litres, parvient néanmoins à réaliser un temps suffisamment probant pour lui valoir une place au départ.
Le samedi, bien que n'ayant pu faire monter un nouveau moteur sur sa voiture (l'avion qui devait le convoyer d'Angleterre ayant été accidenté[3] !), Moss parvient à assurer sa qualification malgré une piste maculée d'huile et de dépôts de gomme. Son compatrioteRon Flockhart ne va pas avoir cette chance : initialement engagé sur la troisième BRM (qui n'a pu être préparée à temps[12]), il a finalement obtenu le volant de la Cooper de réserve de Rob Walker mais son dix-septième temps le relègue au rang de premier-non qualifié. Parmi ceux-ci, on trouve également de nombreux pilotes deMaserati (seulsGiorgio Scarlatti etJoakim Bonnier étant parvenus à se hisser parmi les seize premiers) et les deux pilotesOSCA. De même, pas plusBruce Kessler quePaul Emery n'a été en mesure d'établir un temps probant au volant de laConnaught engagée parBernie Ecclestone ; mécontent de ses pilotes, ce dernier finira par tenter de la piloter en personne, mais ne parviendra qu'à effectuer un seul tour au ralenti[12] !
Brooks s'élancera donc de la pole position, Behra et de Brabham complétant la première ligne. Avec Salvadori et Trintignant en seconde ligne, ce sont cinq monoplaces britanniques qui monopolisent les premières places. Respectivement treizième et quinzième des essais sur leurs formules 2 équipées d'un moteur deux litres,Cliff Allison etGraham Hill ont obtenu leur qualification, permettant à la marqueLotus de débuter en Grand Prix.
| Pos. | Pilote | Écurie | Temps | Écart |
|---|---|---|---|---|
| 1 | Vanwall | 1 min 39 s 8 | ||
| 2 | BRM | 1 min 40 s 8 | + 1 s 0 | |
| 3 | Cooper-Climax | 1 min 41 s 0 | + 1 s 2 | |
| 4 | Cooper-Climax | 1 min 41 s 0 | + 1 s 2 | |
| 5 | Cooper-Climax | 1 min 41 s 1 | + 1 s 3 | |
| 6 | Ferrari | 1 min 41 s 5 | + 1 s 7 | |
| 7 | Vanwall | 1 min 41 s 8 | + 2 s 0 | |
| 8 | Vanwall | 1 min 42 s 3 | + 2 s 5 | |
| 9 | Ferrari | 1 min 42 s 4 | + 2 s 6 | |
| 10 | Ferrari | 1 min 42 s 6 | + 2 s 8 | |
| 11 | BRM | 1 min 43 s 8 | + 4 s 0 | |
| 12 | Ferrari | 1 min 44 s 3 | + 4 s 5 | |
| 13 | Lotus-Climax | 1 min 44 s 6 | + 4 s 8 | |
| 14 | Maserati | 1 min 44 s 7 | + 4 s 9 | |
| 15 | Lotus-Climax | 1 min 45 s 0 | + 5 s 2 | |
| 16 | Maserati | 1 min 45 s 0 | + 5 s 2 | |
| 17 | Cooper-Climax | 1 min 45 s 9 | + 6 s 1 | |
| 18 | Maserati | 1 min 46 s 0 | + 6 s 2 | |
| 19 | Maserati | 1 min 49 s 0 | + 9 s 2 | |
| 20 | Maserati | 1 min 49 s 8 | + 10 s 0 | |
| 21 | Connaught-Alta | 1 min 50 s 5 | + 10 s 7 | |
| 22 | Connaught-Alta | 1 min 50 s 8 | + 11 s 0 | |
| 23 | Maserati | 1 min 50 s 8 | + 11 s 0 | |
| 24 | Maserati | 1 min 51 s 4 | + 11 s 6 | |
| 25 | OSCA | 1 min 52 s 0 | + 12 s 2 | |
| 26 | OSCA | 1 min 52 s 4 | + 12 s 6 | |
| 27 | Maserati | 1 min 54 s 0 | + 14 s 2 | |
| 28 | Connaught-Alta | 6 min 05 s 0 | + 4 min 25 s 2 |
| 1re ligne | Pos. 3 | Pos. 2 | Pos. 1 | ||
|---|---|---|---|---|---|
Brabham Cooper 1 min 41 s 0 | Behra BRM 1 min 40 s 8 | Brooks Vanwall 1 min 39 s 8 | |||
| 2e ligne | Pos. 5 | Pos. 4 | |||
Trintignant Cooper 1 min 41 s 1 | Salvadori Cooper 1 min 41 s 0 | ||||
| 3e ligne | Pos. 8 | Pos. 7 | Pos. 6 | ||
Moss Vanwall 1 min 42 s 3 | Lewis-Evans Vanwall 1 min 41 s 8 | Hawthorn Ferrari 1 min 41 s 5 | |||
| 4e ligne | Pos. 10 | Pos. 9 | |||
Musso Ferrari 1 min 42 s 6 | Collins Ferrari 1 min 42 s 4 | ||||
| 5e ligne | Pos. 13 | Pos. 12 | Pos. 11 | ||
Allison Lotus 1 min 44 s 6 | Trips Ferrari 1 min 44 s 3 | Schell BRM 1 min 43 s 8 | |||
| 6e ligne | Pos. 15 | Pos. 14 | |||
G. Hill Lotus 1 min 45 s 0 | Scarlatti Maserati 1 min 44 s 7 | ||||
| 7e ligne | Pos. 16 | ||||
Bonnier Maserati 1 min 45 s 0 |
Le départ est donné aux alentours de quinze heures, sous un ciel complètement dégagé. S'élançant du centre de la première ligne sur saBRM,Jean Behra possède quelques mètres d'avance sur laVanwall deTony Brooks et laCooper deJack Brabham avant d'aborder l'épingle du Gazomètre. Retardant au maximum son freinage,Roy Salvadori, parti de la seconde ligne au volant de sa Cooper, tente alors de s'infiltrer entre Behra et Brooks qu'il parvient à déborder in extremis, mais il arrive beaucoup trop vite et se déporte complètement à l'extérieur du virage, semant la confusion dans le reste du peloton en tentant de reprendre la bonne trajectoire. Si Behra, Brooks et Brabham ont pu virer sans encombre, quelques pilotes se sont légèrement percutés dans la pagaille, Salvadori n'étant pas épargné, un bras de direction endommagé l’obligeant à regagner lentement son stand.Stirling Moss (Vanwall) a profité de la pagaille pour se placer en quatrième position, suivi deMaurice Trintignant (Cooper) etStuart Lewis-Evans (Vanwall), tandis queMike Hawthorn (Ferrari) n'est que huitième, derrière son coéquipierLuigi Musso. Behra et Brooks achèvent le premier tour roues dans roues, suivis par Brabham, Moss et Trintignant. Les deux premiers se détachent rapidement du groupe de chasse, tandis que Moss dépossède Brabham de sa troisième place et qu'Hawthorn remonte rapidement après son mauvais départ, accédant à la quatrième place après seulement quatre tours, ayant dépassé successivement Musso, Lewis-Evans, Trintignant et enfin Brabham. Il lui faudra quatre autres tours pour rejoindre Moss et s'emparer de la troisième place. Il compte alors quelques secondes de retard sur Brooks, lui-même légèrement distancé par Behra qui imprime un rythme très élevé à la course. Hawthorn continue à attaquer ; il accomplit le meilleur tour à près de110 km/h de moyenne et commence à se rapprocher sensiblement de Brooks. Moss, quatrième, n'est qu'à quelques longueurs, tandis que Brabham et Trintignant, roues dans roues, sont légèrement distancés, comptant alors près de neuf secondes de retard sur la voiture de tête.
Trintignant passe bientôt Brabham, tandis que Lewis-Evans, qui avait chuté à la dixième place, doit se retirer, moteur surchauffé. Behra semble déchaîné et accentue son avance, accomplissant un tour à plus de111 km/h de moyenne. Hawthorn se rapproche de plus en plus de Brooks et le dépasse au début du vingtième tour. Il est alors à environ cinq secondes de la BRM de tête, qui domine la course depuis le départ. À la fin de ce tour, Moss a également pris le dessus sur Brooks, dont le moteur commence à avoir des ratés. Le jeune pilote britannique est bientôt rattrapé par Trintignant et finit par se ranger sur le côté au début du vingt-troisième tour pour revisser une bougie mal serrée. L'arrêt est très bref, mais Brooks, pour redémarrer sa machine, se laisse glisser en arrière ; il parvient à repartir, mais est aussitôt stoppé par les commissaires de piste et exclu de la course pour manœuvre interdite[3] ! Brabham rencontre aussi quelques problèmes : il a dû repasser au stand pour faire refixer sabarre antiroulis, perdant plus d'un tour et tombant en avant-dernière position juste devant son coéquipier Salvadori, très retardé après l'incident du départ. En tête, Behra maintient toujours Hawthorn à distance, mais ce dernier n'a plus qu'une faible avance sur Moss, tandis que Trintignant, rapide et régulier depuis le départ, est maintenant quatrième avec la Vanwall en ligne de mire. Behra améliore le record au vingt-septième tour, mais il a beaucoup sollicité ses freins depuis le départ et voit ceux-ci le lâcher aussitôt ; il se fait rapidement rejoindre par Hawthorn, qui le déborde au virage ducasino et s'empare du commandement. Le pilote français s'engouffre dans les stands pour tenter de remédier au problème ; l'arrêt dure une quinzaine de secondes, mais le gros du peloton est passé : Behra se retrouve dixième. Il n'ira d'ailleurs guère plus loin, renonçant à la fin du tour suivant, conduite de liquide de freins rompue[10].
Hawthorn compte alors un peu plus de deux secondes d'avance sur Moss et huit sur Trintignant. Les autres sont beaucoup plus loin, Musso, en quatrième position, étant déjà à plus d'une demi-minute de la voiture de tête et devançant de plus de quinze secondes son coéquipierPeter Collins. Moss passe alors à l'attaque et rattrape rapidement Hawthorn, qu'il dépasse au trente-deuxième tour. Les deux Britanniques se livrent une belle bataille durant quelques tours, au cours de laquelle le pilote Ferrari accomplit un temps record à la moyenne de112,5 km/h, avant que Moss ne renonce à cause d’un problème de soupape. Hawthorn récupère la première place, avec douze secondes d'avance sur Trintignant, et va dès lors s'efforcer de maintenir cet écart tout en ménageant sa monoplace. Peu avant la mi-course, l'écart entre les deux premiers s'est stabilisé à quinze secondes et Hawthorn semble à l'abri d'une attaque de son ultime adversaire lorsque la Ferrari ralentit soudainement et stoppe au bord de la piste : mal fixée (les contre-écrous avaient été oubliés[13] !), la pompe à essence s'est détachée de son support, mettant fin à la belle prestation du champion anglais. Au sein de la Scuderia Ferrari, les espoirs de victoire reposent désormais sur les épaules de Musso, second à une quarantaine de secondes de Trintignant, nouveau leader de la course. Il reste alors cinquante-deux tours à couvrir et le pilote italien se lance à l'assaut de la Cooper. Au fil des tours l’écart se resserre mais, malgré la centaine de chevaux supplémentaires dont elle dispose, jamais la Ferrari ne sera en mesure de menacer Trintignant qui réalise un sans-faute parfait. Aux trois quarts de la course, le pilote français conserve un avantage d'une trentaine de secondes ; sauf incident, il a maintenant course gagnée. Musso continue néanmoins à attaquer, mais c'est sans espoir : à l'arrivée vingt secondes séparent encore les deux premiers et Trintignant remporte sa seconde victoire en Principauté. Cooper remporte sa seconde victoire consécutive, battant une nouvelle fois les Ferrari, Collins obtenant la troisième place derrière son coéquipier Musso après une course solitaire. Les nombreux abandons permettent à Brabham de s'octroyer la quatrième place, malgré son arrêt prolongé, après l'abandon de la Ferrari deWolfgang von Trips à moins de dix tours de l'arrivée. Également victime de problèmes mécaniques et très attardé,Harry Schell parvient à mener sa BRM jusqu'audrapeau à damier, en cinquième position.
Classements intermédiaires des monoplaces aux premier, troisième, cinquième, dixième, quinzième, vingtième, vingt-cinquième, trentième, trente-cinquième, quarantième, cinquantième, soixantième et soixante-quinzième tours[14].
Après 20 tours |
Après 30 tours
|
Après 40 tours |
Après 50 tours (mi-course)
|
Après 60 tours |
Après 75 tours
|

| Pos | No | Pilote | Écurie | Tours | Temps/Abandon | Grille | Points |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | 20 | Cooper-Climax | 100 | 2 h 52 min 27 s 9 | 5 | 8 | |
| 2 | 34 | Ferrari | 100 | 2 h 52 min 48 s 1 (+ 20 s 2) | 10 | 6 | |
| 3 | 36 | Ferrari | 100 | 2 h 53 min 06 s 7 (+ 38 s 8) | 9 | 4 | |
| 4 | 16 | Cooper-Climax | 97 | 2 h 54 min 06 s 8 (+ 3 tours) | 3 | 3 | |
| 5 | 8 | BRM | 91 | 2 h 52 min 54 s 1 (+ 9 tours) | 12 | 2 | |
| 6 | 24 | Lotus-Climax | 87 | 2 h 52 min 44 s 3 (+ 13 tours) | 13 | ||
| Abd. | 40 | Ferrari | 91 | Moteur | 11 | ||
| Abd. | 58 | Maserati | 71 | Accident | 16 | ||
| Abd. | 26 | Lotus-Climax | 69 | Transmission | 15 | ||
| Abd. | 18 | Cooper-Climax | 56 | Boîte de vitesses | 4 | ||
| Abd. | 38 | Ferrari | 47 | Pompe à essence | 6 | 1 | |
| Abd. | 28 | Vanwall | 38 | Moteur | 8 | ||
| Abd. | 6 | BRM | 29 | Freins | 2 | ||
| Abd. | 46 | Maserati | 28 | Moteur | 14 | ||
| Abd. | 30 | Vanwall | 22 | Moteur | 1 | ||
| Abd. | 32 | Vanwall | 11 | Surchauffe moteur | 7 | ||
| Nq. | 22 | Cooper-Climax | Non qualifié | ||||
| Nq. | 50 | Maserati | Non qualifié | ||||
| Nq. | 48 | Maserati | Non qualifié | ||||
| Nq. | 12 | Connaught-Alta | Non qualifié | ||||
| Nq. | 14 | Connaught-Alta | Non qualifié | ||||
| Nq. | 44 | Maserati | Non qualifiée | ||||
| Nq. | 56 | Maserati | Non qualifié | ||||
| Nq. | 52 | O.S.C.A. | Non qualifié | ||||
| Nq. | 54 | O.S.C.A. | Non qualifié | ||||
| Nq. | 42 | Maserati | Non qualifié | ||||
| Nq. | 10 | BRM | Non qualifié | ||||
| Nq. | 12 | Connaught-Alta | Non qualifié | ||||
| Nq. | 50 | Maserati | Non qualifié | ||||
| Nq. | 56 | Maserati | Non qualifié | ||||
| Nq. | 4 | Maserati | Non qualifié |
Le record du tour fut amélioré sept fois au cours de l'épreuve[8].

| Pos. | Pilote | Écurie | Points | ARG | MON | NL | 500 | BEL | FRA | GBR | ALL | POR | ITA | MAR |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Ferrari | 12 | 6 | 6 | ||||||||||
| 2 | Cooper | 8 | 8 | - | ||||||||||
| Cooper | 8 | - | 8 | |||||||||||
| 4 | Ferrari | 5 | 4 | 1* | ||||||||||
| 5 | Ferrari | 4 | - | 4 | ||||||||||
| Maserati | 4 | 4* | - | |||||||||||
| 7 | Cooper | 3 | - | 3 | ||||||||||
| 8 | Maserati | 2 | 2 | - | ||||||||||
| BRM | 2 | - | 2 |
| Pos. | Écurie | Points | ARG | MON | NL | 500 | BEL | FRA | GBR | ALL | POR | ITA | MAR |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Cooper-Climax | 16 | 8 | 8 | |||||||||
| 2 | Ferrari | 12 | 6 | 6 | |||||||||
| 3 | Maserati | 3 | 3 | - | |||||||||
| 4 | BRM | 2 | - | 2 |
Grand Prix automobile de Monaco 1958 | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Course précédente | Course suivante | |||||
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| ||||
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| ||||
| Épreuves du championnat | |
|---|---|
| Épreuves hors-championnat | |