« Monument consacré par la République à la gloire de l’art français », comme l'indique lefronton de l’aile ouest (palais d'Antin), sa vocation originelle consiste à accueillir les grandes manifestations artistiques officielles de la capitale.
Dans les années 1960,Le Corbusier souhaite la démolition du Grand Palais pour y implanter à la place le musée d'Art duXXe siècle dontAndré Malraux lui a confié la réalisation. La mort de l'architecte, le, met fin au projet[3].
Pararrêté du, la nef est classée au titre desmonuments historiques. Un nouvel arrêté du, protège le Grand Palais dans sa totalité.
L'établissement d'un programme est rédigé et l'organisation d'unconcours d'idées entrearchitectes est décidée par arrêté du. Contrairement à ce qui avait été prévu pour lepalais du Trocadéro ou encore l'opéra Garnier, il n'est pas envisagé que la compétition soit internationale. Le concours ne s'adresse, ici, qu'aux seuls architectes denationalité française.
Après une suite d'épreuves très disputées, de péripéties et un âpre débat au sein des représentants des autorités, de la presse et du grand public, lesarchitectesHenri Deglane,Albert Louvet,Albert-Félix-Théophile Thomas etCharles Girault ne peuvent être départagés et sont choisis pour réaliser une synthèse de leurs propositions respectives et faire œuvre commune.
Henri Deglane est chargé des nefs nord et sud de la grande nef et de sa partie transversale dénommée « paddock », des façades et décors qui l'entourent et plus particulièrement de l'entrée principale et despéristyles situés de part et d'autre, sur la nouvelle « avenue Alexandre-III », actuelleavenue Winston-Churchill.
Albert Louvet, auteur du plan, se voit confier la responsabilité d'édifier la partie centrale dont leSalon d'honneur et, en coordination avec Deglane, le grand escalier d'honneur et le décor peint et sculpté du mur de fond de la nef transversale.
Albert Thomas doit mener à bien la construction de l'aile ouest, ditepalais d'Antin et des élévations correspondantes sur l'avenue d'Antin (future « avenue Victor-Emmanuel-III », aujourd'huiavenue Franklin-D.-Roosevelt).
Charles Girault est désigné pour la mise au point définitive des plans et la coordination générale des travaux. Il doit assurer, en même temps, la maîtrise d'œuvre duPetit Palais (actuelmusée des Beaux-Arts de laVille de Paris) dont il est le concepteur.
Avant l'Exposition universelle de 1900, l'amorce d'une longue perspective est déjà marquée par leDôme, l'Église des soldats, l'hôtel et l'esplanade des Invalides. Mais, de l'autre côté de laSeine, le regard bute de façon malheureuse sur une des façades latérales du palais des Arts et de l'Industrie. Longeant l'avenue des Champs-Élysées, cette imposante construction est, de plus, aperçue de biais.
Lors de la période de préparation des modalités du concours et, en particulier, du dessin des gabarits définissant l'emplacement précis de chaque bâtiment devant succéder à l'ancien palais, l'intention est d'inscrire ce projet dans une réalisation urbanistique plus large.
Il est ainsi prévu de prolonger l'axe des Invalides jusqu'aupalais de l'Élysée et d'offrir, par là-même, une ossature à la future grande exposition.
L'axe républicain est né, tracé auquel se doivent d'obéir l'organisation et l'implantation des pavillons étrangers et à thème installés sur l'esplanade des Invalides comme l'ensemble formé par le Grand Palais, lePetit Palais devant lui faire face, de l'autre côté de l'avenue nouvelle ainsi créée, et lepont Alexandre-III lancé, en cette occasion, au-dessus du fleuve.
Levaisseau principal, d'une longueur de près de 240 mètres, est constitué d'un espace imposant surmonté d'une large verrière. Lavoûte en berceau légèrement surbaissée desnefs nord et sud et de la nef transversale (paddock), lacoupole surpendentifs et ledôme pèsent environ 8 500 tonnes d'acier, de fer et de verre. Le poids total de métal utilisé atteint 9 057 tonnes (contre 12 000 pour la gare d'Orsay et 7 300 pour la structure de latour Eiffel)[4].
Verrière à l'endroit de la coupole et des pendentifs.Les dômes situés à l'arrière du bâtiment.
La colonnade de Deglane, inspirée de celle deClaude Perrault auLouvre, dissimule prudemment, comme à lagare d'Orsay édifiée parVictor Laloux pour la même exposition, la splendide innovation de la structure métallique.
Ce type de bâtiment marque l'aboutissement de l'éclectisme, propre au « style Beaux-Arts ». Le Grand Palais constitue, à lui seul, un résumé des goûts de la « Belle Époque », mais marque en même temps la fin d'une certaine conception de l'architecture où le maître d'œuvre, à la fois artiste et technicien, occupe un rôle prépondérant.
L'ouvrage est l'un des derniers jalons d'une époque antérieure à l'ère de la fée électricité. Il témoigne de ce moment des grandes structures transparentes, héritières duCrystal Palace deLondres conçu parJoseph Paxton en1851, où l'apport en lumière naturelle est encore indispensable à tout grand rassemblement humain.
À l'origine, la construction et son fonctionnement interne sont organisés selon un axe est-ouest. La communication entre la grande nef et les autres parties du palais (salon d'honneur, aile centrale et palais d'Antin) se fait par un ample escalier de fer d'inspirationclassique teintée d'Art nouveau. En1937, lePalais de la découverte, exposition temporaire pour l'Exposition internationale, occupe l'espace du palais d'Antin (partie ouest du Grand Palais). Cette exposition attire 2 millions de visiteurs et conquiert ainsi le droit de rester dans le Grand Palais à partir de 1940. Une porte mure alors le passage entre le grand escalier d'honneur et le palais d'Antin, en rupture avec le schéma de circulation est/ouest originel.L'établissement public du Grand Palais prévoit dans son plan d'action 2008-2010 de rouvrir ce passage. Les visiteurs peuvent désormais accéder directement de la nef au palais d'Antin. De même, le salon d'honneur est rénové et redevient le cœur du Grand Palais[5].
Les quadriges en cuivre repoussé deGeorges Récipon couronnent les deux entrées et leur fronton, au nord-est et sud-est, sur l'avenue nouvelle. Ces œuvresallégoriques, s'imposant au piéton à une altitude de quarante mètres, représentent :
Intérieurement, les pavements du hall elliptique sont enmosaïque degrès cérame. On trouve un vaste motif floral en symétrie centrale, constitué detesselles aux couleurs peu soutenues (beige, marron et vert), mais se détachant bien sur un fond blanc. Ces mosaïques ont été réalisées par la Société Simons etCie selon des cartons deLouis Hista[réf. nécessaire].
Lesfrises extérieures, situées sous le péristyle de Deglane (façade sur l'avenue Winston-Churchill), se composent d'une longue bande aux vives couleurs rehaussées d'or utilisant la technique traditionnelle de lamosaïque.
Les civilisations plus lointaines ne sont pas oubliées, glorifiant au passage lecolonialisme occidental alors à son apogée : l'Afrique méditerranéenne et subsaharienne, l'Orient et le sous-continent indien, l'Asie du Sud-Est et l'Indochine avec les Khmers et les temples d'Angkor, laCochinchine et les paysages annamites autour de la ville de Hué, l'Extrême-Orient avec des représentations de la Chine mystérieuse et du Japon (alors en vogue depuis le récent engouement des peintres impressionnistes et d'écrivains pour ce pays), des évocations des deuxAmériques.
L'inauguration du Grand Palais a lieu avec tout le faste propre à laIIIe République. Une plaque de l'un des frontons d'angle porte encore, gravé dans la pierre, le témoignage de l'événement.
La cérémonie se tient le, deux semaines après l'ouverture de l'exposition universelle, en présence d'Émile Loubet, président de la République, dePierre Waldeck-Rousseau, alors président du Conseil et ministre de l'Intérieur et des Cultes, deGeorges Leygues, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, d'Alexandre Millerand, ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et, enfin, d'Alfred Picard, commissaire général de l'Exposition universelle.
Dès 1901, le Grand Palais abrite, parallèlement aux Salons artistiques, de nombreuses autres manifestations. C'est notamment pour le concours hippique, accueilli jusqu'en 1901 au palais de l'Industrie, que le Grand Palais est doté d'une nef et d'une piste sablée. D'avril 1901 à 1957, le concours hippique, avec concours d'attelages, épreuves de vitesse et sauts d'obstacles, est un moment très prisé de la vie parisienne.
Les salons consacrés aux beaux-arts connaissent leur âge d'or pendant les trente premières années de fonctionnement du palais. Avec l'avènement duFront populaire en 1936, ces présentations, considérées par certains comme l'expression d'un art réservé à une élite bourgeoise, perdent progressivement de leur importance et voient leurs surfaces réduites d'une manière considérable avec l'installation définitive duPalais de la découverte en 1937.
Après laguerre, on leur préfère les salons techniques et commerciaux, plus rentables. Les salons artistiques perdurent encore un moment avant de voir leur espace d'exposition diminuer comme peau de chagrin et d'être relégués dans des endroits moins nobles et moins visibles du Grand Palais. À partir de1947, l'édifice perd sa fonction de palais des Beaux-Arts, ce pour quoi il a été construit.
Ce type de manifestations se raréfie au Grand Palais à partir desannées 1960. Devenu trop petit, on lui préfère le tout nouveau Palais duCNIT (à l'époque nommé Centre national des industries et techniques) ou leparc des expositions de la porte de Versailles.
LePalais de la découverte de l'exposition universelle de1937 est installé dans l'aile ouest du Grand Palais. Il est conçu à l'origine comme une présentation temporaire, mais fort de son succès, il reste finalement dans ces locaux.
Il constitue aujourd'hui une véritable institution dont la popularité ne s'est jamais démentie.
En1964,Reynold Arnould transforme une partie de l'aile nord du Grand Palais, à la demande d'André Malraux alorsministre des Affaires culturelles, en Galeries nationales destinées à recevoir de grandes expositions temporaires. Sont ainsi présentées en1966, une rétrospective du peintrePablo Picasso et une importante présentation d’art africain.
Au cours duXXe siècle, le Grand Palais est tantôt témoin des drames de l'Histoire, tantôt objet d'usages inattendus.
Au début de laGrande Guerre, le Grand Palais est utilisé comme casernement pour les troupes coloniales s'apprêtant à partir au front. Il devient rapidement hôpital de fortune pour les blessés de la Marine ne pouvant trouver de place dans les hôpitaux bondés de la capitale.
Durant laSeconde Guerre mondiale, en juillet 1940, le Palais est réquisitionné par les Allemands pour y abriter des véhicules militaires, et ce jusqu'en mars 1941[note 4]. Le Grand Palais est par la suite réquisitionné pour un particulier :Jacques de Lesdain, journaliste àL'Illustration et collaborateur. Il organise dans le monument trois expositions collaborationnistes :La France européenne (1941),La France européenne : la Vie nouvelle (1942) etCommerce et Industrie (1943)[11]. En août1944, au cours des combats pour lalibération de Paris, le commissariat de police attenant à la nef est bombardé par les Allemands et un incendie se déclare, sans grandes conséquences, dans une partie de l'édifice ; les pompiers sont toutefois gênés dans leur travail par le sauvetage des animaux d'uncirque qui a élu domicile sous la grande verrière. Ils doivent aussi protéger les œuvres envoyées pour une exposition par des artistes mobilisés ou prisonniers.
En 2007, lors la création de l'établissement public du Grand Palais, plusieurs institutions et services avaient été installées depuis plus ou moins longtemps dans certaines parties du Grand Palais, situées sur son pourtour et qui étaient directement accessibles par des entrées secondaires :
Mais l'établissement public du Grand Palais ayant entrepris de rationaliser les espaces du bâtiment, après des travaux alors effectués, il n'accueille dès lors plus — parmi les institutions et services listées précédemment et outre l'espace principal sous la grande verrière, les Galeries nationales du Grand Palais et lePalais de la découverte — qu'une partie de l'administration de l'établissement public de la Rmn-Grand Palais, le commissariat de police du8e arrondissement et, provisoirement, des salles de répétition de laComédie-Française.
Le, 43 chefs d'État se sont réunis sous la grande nef à l'occasion du sommet de l'Union pour la Méditerranée.
En octobre 2009,Prince, tombé sous le charme du Grand Palais quelques jours plus tôt lors de laSemaine de la mode de Paris, y organise deux concerts de suite ; les onze mille places sont vendues en 77 minutes[12].
Le Grand Palais lors des épreuves de taekwondo desJeux olympiques en 2024.
L'alerte est donnée en juin1993 après le détachement d'un élément de rivetage depuis une hauteur de près de trente-cinq mètres pendant l'expositionDesign, miroir du siècle[13].
Leministre de la Culture d'alors,Jacques Toubon, prend la décision de fermer « provisoirement » le lieu en novembre de la même année en raison du danger que représente la chute de nouveaux rivets sur le public.
La pose de filets accrochés sous la verrière (voir photographie ci-contre) et la convocation d'experts pour pallier cette situation ne suffisent pas pour maintenir l'ouverture au public. Seuls et après de nécessaires travaux de sécurité, les Galeries nationales et le Palais de la Découverte sont à nouveau disponibles. L'utilisation de la nef s'interrompt pendant douze années.Six années, d'abord, pendant lesquelles le ministère de la Culture et la mairie de Paris sont incapables de se mettre d'accord sur la répartition des responsabilités pour sauver le Grand Palais, qui continue donc à se dégrader. Ces tergiversations sont liées au déménagement et relogement des administrations occupant les lieux mais aussi aux montants importants nécessaires à sa restauration à son entretien. Face aux pressions d'investisseurs privés fortement intéressés par un tel emplacement en plein cœur de Paris, le bâtiment fut protégé au titre desmonuments historiques en 2000[14] à l'occasion du centenaire de l'Exposition universelle de 1900, ce qui garantit sa pérennité, puis il fut ensuite trouvé un mode de gestion permettant de sécuriser les financements nécessaires[15]. Les travaux de restauration nécessiteront six années de travaux très progressifs[16].
Lesfondations de l'édifice, pour partie constituées de pieux battus enchêne soutenant des massifs depierre ou debéton de chaux, sont soumises à des variations et un abaissement progressif de lanappe phréatique. En raison de campagnes de travaux de réaménagements successives de la voirie et du quai en bordure deSeine, ce phénomène provoque un délavage puis un pourrissement des têtes de poteaux mis en contact avec l'oxygène de l'air. L'affaissement despilotis contraint les concepteurs à augmenter d'abord le nombre des pieux pour ensuite rectifier légèrement les maçonneries et le profil de la charpente dans lesquels se répercutent les mouvements du sol. Près de trois mille quatre cents poteaux sont finalement installés, mais tous sont loin d'atteindre le « bon sol ». Cette couche géologique stable se situe, au sud, à une profondeur de quinze mètres.
La naturealluvionnaire du terrain et sa tendance naturelle à glisser vers le lit de la Seine.
Les accrochages réalisés directement sur la structure métallique, au gré de réalisations d'imposants décors ou d'expositions, tel le Salon de l'Aéronautique où ballons et avions sont parfois présentés en suspension. Cela provoque un vieillissement prématuré de plusieurs éléments métalliques.
L'utilisation du Grand Palais pour des présentations hippiques a pour conséquence unealtération du pied de plusieurs piliers en raison de l'acidité du sol absorbant l'urine des chevaux.
L'emploi majeur de lamelles rivetées enacier dans la conception de la structure métallique, au lieu d'éléments enfer comme pour latour Eiffel. Ce matériau est, à l'époque du chantier, moins souple et sedilate moins que celui fabriqué aujourd'hui (cet assemblage de plus de deux-cents mètres ne comporte aucun joint de dilatation[note 5]).
Les déformations demembrures et d'autres éléments dues aux tassements différentiels et ensuite au poids de lacoupole du dôme.
Les premières fissures apparaissant, les infiltrations d'eau à travers la verrière provoquant une lentecorrosion du métal.
Des remblaiements ou injections de matériaux de natures diverses ont commencé très tôt et se sont poursuivis à différentes périodes de la vie dumonument pour combler les vides entre le niveau bas de l'édifice et celui du sol continuant à s'affaisser. En1940, les troupes d'occupation allemandes installent véhicules et matériels divers dans la nef. S'apercevant de la fragilité des lieux, elles décident d'injecter plusieurs tonnes d'un coulis debéton dans le sous-sol, stabilisant un temps le terrain et les structures, mais alourdissant l'ensemble dans sa partie méridionale. Ainsi, les désordres iront en s'accélérant jusqu'à cette fameuse année1993.
Deuxième phase (2002 jusqu'à fin2007) : réparation desmurs et autresmaçonneries fissurées, de laverrière et des couvertures déformées ou vétustes avec, depuis2005, un ravalement des façades, une restauration de la grandefrise extérieure enmosaïques et une seconde et dernière campagne de consolidations des fondations.
Le budget de ce chantier a atteint 101,36 millions d'euros (dont 72,3 pour la première phase). Le financement a été assuré grâce à l'État par l'intermédiaire du ministère de la Culture.
Avant même le commencement des premiers travaux de réhabilitation de la nef du Grand-Palais, s'est très vite posée la question du choix de lacouleur à donner à la structure métallique, voire si la restitution de l'état initial était possible. Le temps ayant fait son œuvre, de nombreuses couches de peinture ont recouvert l'ensemble des éléments. La couleur visible en2001 était proche du gris.
L'option de la restitution ne peut être envisagée qu'après de minutieuses études et analyses :
L'observation, après dépose des plaques rivetées portant le nom des entreprises ayant participé au chantier. Jamais enlevées, elles révèlent uneteinte proche du vert clair.
L'analyse physico-chimique de prélèvements. Réalisés par le Laboratoire de recherche des monuments historiques (ou LRMH) deChamps-sur-Marne et à l'aide, entre autres procédés, de lamicroscopie électronique à balayage, les examens permettent de définir le nombre de campagnes de remise en peinture, les différents composants etpigments utilisés dans les diverses couches, surtout la plus ancienne et, pour terminer, l'évolution de celle-ci en présence d'une exposition prolongée auxultraviolets.
La recherche du produit d'origine en fonction des premiers résultats. La chance est au rendez-vous, car le fabricant ayant fourni la peinture en 1900 a toujours pignon sur rue. Il s'agit de l'entrepriseRipolin qui possède encore des archives sur l'époque concernée. Lenuancier correspondant est vite retrouvé et l'on découvre le nom de la couleur utilisée, un vert « Réséda » dont il existe trois nuances : pâle, moyen et foncé. Les analyses précédentes correspondent sans hésitation possible à l'utilisation du « vert réséda pâle ».
L'ancien ministre de la Culture et de la Communication,Renaud Donnedieu de Vabres, a souhaité la mise en place d'une structure baptisée « établissement public du Grand Palais des Champs-Élysées »[18], plutôt que de voir confier la gestion et la programmation du lieu à des organismes privés. Depuis, l'établissement public du Grand Palais des Champs-Élysées a fusionné avec la Réunion des musées nationaux.
Le 5 février 2014,Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, annonce que l’agence LAN (en cotraitance avecTerrell, Mathieu Lehanneur, Jean-Paul Lamoureux, Casso et Associés, Base, Franck Boutté, Michel Forgue) est lauréate du dialogue compétitif lancé pour l’aménagement du Grand Palais à Paris. Le respect du monument historique ainsi que la qualité et la modernité des aménagements envisagés ont séduit le jury, présidé parJean-Paul Cluzel, président de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. En janvier2007, le Grand Palais bénéficie du statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Le 9 septembre2009,Jean-Paul Cluzel succède àYves Saint-Geours à la présidence de l'établissement public qui poursuit 4 missions :
Achever la restauration, préserver et mettre en valeur le monument,
Aménager et exploiter des espaces rénovés et accueillir le public dans de meilleures conditions,
Animer et promouvoir les espaces du Grand Palais dont il assure l'exploitation et y susciter toute activité, manifestation et événement dans les domaines culturels, scientifiques et économiques, de nature à accroître le rayonnement de Paris et de la France,
Garantir l'équilibre financier de l'établissement.
Pendant la période des travaux, une structure provisoire est bâtie sur leChamp-de-Mars afin d'accueillir les grands évènements[20], cette structure devant également servir pour les Jeux olympiques. Ce« Grand Palais éphémère », conçu parJean-Michel Wilmotte et géré parGL Events, est inauguré début 2021[21].
Fin septembre 2020, le projet initial du Grand Palais, jugé trop couteux et peu adapté aux exigences écologiques et sanitaires actuelles, est abandonné au profit d'une rénovation plus modeste et plus classique[22]. Un nouveau projet de restauration voit alors le jour, mené par l'architecte en chef des monuments historiques François Chatillon. Le Grand Palais ferme en mars 2021, avec une réouverture prévue pour les Jeux olympiques pour la nef et les galeries et pour le printemps 2025 pour le reste des travaux[23].
Le coût total des travaux est estimée à près de 400 millions d'euros, ce qui en fait un projet d'envergure colossale, car la totalité du bâtiment est remis à neuf.
Durant laFashion Week de Paris en2024,Chanel organise encore une fois sondéfilé sous laverrière du Grand Palais. Défilé qui n'avait pas pu être présenté les années précédentes en raison des travaux. En octobre 2024, après quatre années de fermeture, le Grand Palais rouvre ses portes au public, accueillant à nouveau des foires artistiques, dontArt Basel[24],[25].
↑La chaleur excessive régnant sous la verrière du Grand Palais occasionne de sérieux et coûteux dégâts à certaines des collections de timbres exposées à l'exposition Arphila 75 (organisée au mois de juin). Les trois expositions françaises internationales de ce type qui suivent, nomméesPhilexfrance, ont dès lors lieu dans des lieux considérés comme plus appropriés pour l'organisation de ce type d'événement : en1982 au CNIT, puis en1989 et1999 au Parc des expositions de la porte de Versailles.
↑Expositions monographiques consacrées à un artiste (ou groupe d'artistes).
↑Et l'artiste plasticienne Odile Soudant pour la mise en lumière.
↑Lettre de l’architecte du Grand Palais Madeline au secrétaire d’État à l’Instruction publique et à la jeunesse, le 3 décembre 1940. AN, 19810063/138, Grand Palais - Occupation.
↑Unjoint de dilatation permet à une structure exposée à des températures variées de garder sa forme prévue à l'origine. En effet, la structure en métal, soumise aux fortes chaleurs de l’été, va se distendre. Le joint de dilatation permet d'absorber ce mouvement, ce qui évite que les forces supplémentaires liées à cette dilatation soient reprises par les supports de cette structure. En cas d'absence de joint de dilatation, ce sont les supports de cette structure qui doivent eux-mêmes absorber l’effort supplémentaire, entrainant leur vieillissement prématuré ou encore des déplacements inopportuns d'éléments de fondation sur lesquels ils sont posés.
Conférence vidéo de 52 min sur la restauration du Grand Palais, donnée par Alain-Charles Perrot, le (en libre consultation et en téléchargement sur le site de l'Université de tous les savoirs).
Depuis le, le Grand Palais est présent sur la plateforme Google Cultural Institute permettant une visite virtuelle du bâtiment grâce au Street View(en) « Rmn-Grand Palais, Paris, France », surGoogle Arts & Culture(consulté le).