À la suite des événements de 1848 en Allemagne, le grand-duché de Posen est transformé enprovince de Posnanie[9]. Après cette date, l'appellation continue cependant à être employée de façon non officielle, surtout par les Polonais qui parlent dugrand-duché de Poznań.
Dès le, la prise de possession est effective[14]. Dans l'intervalle, le roiFrédéric-Auguste Ier de Saxe, reconnaît la création du grand-duché par l'articleXXII du traité signé à Vienne le entre la Prusse et laSaxe[15],[16]. Enfin, l'articleII de l'acte final ducongrès de Vienne, signé le, confirme sa création[17],[18].
Le grand-duché est formé à partir de la plus grande partie des territoires deGrande-Pologne recouvrés par laPrusse en 1815.
Tel que délimité par l'articleIer du traité russo-prussien précité[10],[11] et l'articleII de l'acte final du Congrès de Vienne[17],[18], le grand-duché est étendu car elle s'entend de la partie duduché de Varsovie cédée à la Prusse. Il comprend :
Il est formé de la partie occidentale du duché de Varsovie (lesdépartements de Poznań,Bydgoszcz, et une partie de celui deKalisz). Les clauses dutraité de Vienne prévoient pour les Polonais une garantie d'auto-administration et de libre développement.
Le, par une proclamation aux habitants du grand-duché, le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse en précise le statut particulier[23]. Laliberté de religion est garantie aux habitants du grand-duché[23]. Celui-ci est uneprovince bilingue où lepolonais et l'allemand sont conjointementlangues officielles[23]. L'égal accès à tous les emplois, honneurs et dignités est garanti, tant dans la province que dans le reste du royaume, aux habitants du grand-duché[23]. Ceux-ci ont droit à ce que le roi de Prusse, grand-duc de Posen, soit représenté, dans la province, par un lieutenant (Statthalter) y résidant[23].
Arrêté de la chambre prussienne de la Guerre et des Domaines (imprimé en allemand et polonais) interdisant de fumer du tabac dans les rues de Poznań, 9 juillet 1804.
Le roi de Prusse,grand-duc de Posen, est représenté dans le grand-duché par un gouverneur. Bien que l'essentiel du pouvoir soit aux mains du chef de l'administration prussienne (haut président), le gouverneur a undroit de veto sur les décisions prises, et son avis doit être pris pour tout ce qui touche la nationalité polonaise. Le premier gouverneur-duc est un noble polonais prussophile, le princeAntoni Radziwiłł (1775-1833), époux de la princesseLouise de Prusse ; il reste en poste jusqu'en1831.
Une loi du[24] dote le grand-duché d'unediète provinciale (Provinziallandtag). Elle consiste en uneassemblée d'états (Provinzialstände)monocamérale[25]. Le nombre des sièges et voix à la diète provinciale est de quarante-huit[26],[27]. La noblesse y a vingt-quatre sièges et voix ; les villes, seize ; et les paysans, huit[28]. Deux des vingt-quatre sièges et voix de la noblesse sont dévolus à deux membres de droit : leprince de Tour et Taxis, pour sa principauté deKrotoszyn (Krotoschin) ; et leprince Sułkowski(en), par sonmajorat deLeszno (Lissa) etRydzyna (Reisen)[28]. Les autres membres de la diète provinciale sont élus pour six ans[28]. La diète provinciale tient ses séances à Posen[28]. Elle délibère sous la présidence d'un maréchal (Marschall) choisi par le roi de Prusse[28]. Elle n'est pas permanente et ne se réunit pas de plein droit. Un commissaire royal la convoque, ouvre et clôt ses sessions, sur l'ordre du roi du Prusse[28]. Elle n'est convoquée que sept fois avant[29] : la première, pour le[30] ; la deuxième, pour le[31] ; puis en,,, et[29]. Chacune de ses sessions est d'environ deux mois[25]. Elle est consultée pour rendre des avis sur les affaires du grand-duché et a ledroit de pétition sur ces mêmes affaires[28]. Ses actes sont publiés en polonais et en allemand[32]. Nul d'entre eux n'est exitoire s'il n'a étéexpressément sanctionné par le roi de Prusse[28].
Jusqu'en1830, les autorités prussiennes sont relativement tolérantes envers la population polonaise. Cependant, le modèle prussien d'administration est introduit, et le poids de la langue allemande est renforcé dans le système éducatif.
Posen, dessin de Joseph von Minutoli, 1833.
En, éclate dans le royaume de Pologne l'insurrection polonaise contre le tsarNicolasIer. Elle est soutenue par les Polonais du grand-duché. Lehaut présidentvon Flottwell instaure alors un système policier répressif. Après la défaite de l'insurrection (), il élimine les Polonais de l'administration, s'efforce d'affaiblir la noblesse polonaise en rachetant ses terres. À partir de1832, l'enseignement de la langue polonaise est supprimé.
Larévolution de 1848 est fatale au grand-duché. Leparlement de Francfort prévoit de le diviser en deux provinces : uneprovince de Posen (Poznań), intégrée à la nouvelle Allemagne prévue par laconstitution de Francfort, et uneprovince deGnesne (Gniezno) devant être laissée aux Polonais hors de l'Allemagne. Ce plan échoue devant l'opposition parlementaire polonaise et l'intégrité du grand-duché est conservée, mais après une série de promesses non tenues, l'administration prussienne finit par changer son statut()[réf. souhaitée] pour en faire laprovince de Posnanie, complètement intégrée à la Prusse.