Ne doit pas être confondu avecGrand-duc de Luxembourg,Luxembourg (pays) ouProvince de Luxembourg.
Pour les articles homonymes, voirGrand-Duché de Luxembourg.
1815–1890
(75 ans)
| Statut | Propriété personnelle duroi des Pays-Bas |
|---|---|
| Capitale | Luxembourg-ville |
| Langue(s) | Néerlandais |
| Monnaie | Florin néerlandais (1830-1848) Franc luxembourgeois (à partir de 1848) |
| Fuseau horaire | +1 |
| Population | |
|---|---|
| • 1866 | 204 000 habitants |
| Superficie | |
|---|---|
| • 1815 | 7 026,4 km2 |
| • 1839 | 2 586,4 km2 |
| Congrès de Vienne | |
| Annexion à laBelgique | |
| Traité des XXIV articles scindant le grand-duché en deux et créant laprovincebelge deLuxembourg et rendant le grand-duché avec sesfrontières actuelles à lamaison d'Orange-Nassau. | |
| Dissolution de laConfédération germanique | |
| Décès deGuillaume III |
| Guillaume Ier | |
| Guillaume II | |
| Guillaume III |
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Legrand-duché de Luxembourg (ennéerlandais :Groothertogdom Luxemburg) est un territoire ayant existé de 1815 à 1890, lorsqu'il appartient auxsouverains néerlandais de lamaison d'Orange-Nassau. À ce titre, il formait uneunion personnelle avec leroyaume uni des Pays-Bas (puis avec lesPays-Bas après la scission du royaume à la suite de l'indépendance de la Belgique de 1830).
Il était également un état membre de laconfédération germanique jusqu'à sa dissolution en. Il est l'ancêtre de l'actuel état duLuxembourg, depuis lors indépendant de la couronne néerlandaise, qui conserve le nom officiel degrand-duché de Luxembourg.
Il trouve ses origines médiévales dans l'ancienduché de Luxembourg. Après l'annexion de celui-ci par laPremière République française en 1795, le duché fut remodelé pour devenir ledépartement des Forêts jusqu'à la chute deNapoléon Bonaparte et duPremier Empire. C'est lors du démembrement de ce dernier que le territoire fut créé le par lecongrès de Vienne et élevé au rang de « grand-duché ». Il fut octroyé à titre personnel àGuillaume Ier d'Orange-Nassau, souverain du nouveauroyaume uni des Pays-Bas, créé la même année. Guillaume devint donc le « roi-grand-duc » :roi des Pays-Bas, nation indépendante, etgrand-duc de Luxembourg, sa possession privée héréditaire.
Après laparticipation luxembourgeoise à la Révolution belge de 1830, la quasi-totalité du territoire fut temporairement annexé par laBelgique entre le et le, date de signature dutraité des XXIV articles. Celui-ci mit en oeuvre lascission du Grand-duché de Luxembourg sur base de critères linguistiques : la partie occidentale (la plus vaste, delangues romanes) revint à la Belgique, qui y créa sa neuvièmeprovince (laprovince de Luxembourg), tandis que la « partie cédée », la partie orientale, délimitée par lesfrontières actuelles du Luxembourg et delangues germaniques (dont leluxembourgeois), repassa sous le giron de la monarchie néerlandaise.
Le grand-duché va alors progressivement entamer la route vers son indépendance avec, notamment, la création de la premièreconstitution luxembourgeoise en 1841, larévolution luxembourgeoise de 1848 ou encore la fin de la confédération germanique en 1866.
Le, le décès sans héritier mâle du troisième (et dernier) « roi-grand-duc » de la maison d'Orange-Nassau,Guillaume III, libère le grand-duché de l'union personnelle qui le liait aux Pays-Bas et lui permet de devenirde facto l'état indépendant luxembourgeois tel qu'il existe aujourd'hui[1]. Il conserva son titre degrand-duché et couronna, comme nouveau grand-duc,Adolphe Ier de la branche desNassau-Weilbourg.
Après laRévolution française, lesarmées révolutionnairesenvahissent lesPays-Bas autrichiens et leur région et les annexent à laRépublique française après lesiège de laforteresse de Luxembourg remporté en 1795. L'Assemblée nationale divise alors l'ensemble du « nouveau » territoire français endépartements. Parmi eux se trouve ledépartement des Forêts dont le chef-lieu estLuxembourg-ville et qui contient la majeure partie de l'ancienduché de Luxembourg.
La défaite de Napoléon lors des batailles de lacampagne d'Allemagne entraine le départ des Français du Luxembourg dès janvier 1814, lorsque les armées alliées franchissent laMoselle et investissent la forteresse de Luxembourg.

Après la défaite deNapoléon Bonaparte àWaterloo en 1815, les puissances européennes victorieuses se réunirent lors ducongrès de Vienne pour décider du sort des anciens territoires français annexés. Elles décident de la création d'un nouvel étattampon entre la France et la Prusse : leroyaume uni des Pays-Bas, qui regroupe les anciensPays-Bas autrichiens, le territoire historique de la république desProvinces-Unies et laprincipauté de Liège. Les puissances décident alors que cet état sera unemonarchie, dans le but de faire barrage à d'éventuelles nouvelles volontés expansionnistes françaises et de contrer les idéesrépublicaines qui y persistent encore.
Elles choisissent alorsGuillaume Ier de lamaison d'Orange-Nassau comme nouveauroi des Pays-Bas. Ce choix n'est pas anodin puisque Guillaume est le fils deGuillaume V d'Orange-Nassau, dernierstathouder des Provinces-Unies et descendant deGuillaume d'Orange, meneur de la révolution desPays-Bas espagnols contre leroi d'Espagne,Philippe II, qui conduisit à indépendance de la république dès1581 lors de laguerre de Quatre-Vingts Ans.
GuillaumeIer possédait une série deprincipautés enWestphalie (Nassau-Dillenbourg,Siegen,Hadamar etDietz) qu'il dut céder auroyaume de Prusse et à laconfédération germanique après des négociations signées le avec son beau-frère et cousin,Frédéric-Guillaume III,roi de Prusse. En échange, le nouveauroi des Pays-Bas reçoit un territoire au sud de son nouveau royaume qui reprendgrosso modo les frontières de l'ancien département des Forêts jusqu'à laSûre et l'Our formant dès lors l'actuellefrontière entre l'Allemagne et le Luxembourg. Le congrès de Vienne élève alors ces nouvelles possessions au rang degrand-duché, qu'il créé le avec Guillaume Ier pour premiergrand-duc de Luxembourg. Le territoire formant uneunion personnelle avec le royaume uni des Pays-Bas, Guillaume porte donc le double titre de roi et de grand-duc, malgré l'article 29 de laconstitution du Royaume des Pays-Bas qui dispose que« Le Roi des Pays-Bas ne peut porter aucune autre couronne ». C'est également un état-membre de la confédération germanique.
Le territoire du grand-duché est défini dans l'article 68 de l'acte final ducongrès de Vienne du[2] :
« Le grand-duché de Luxembourg se composera de tout le territoire situé entre le royaume des Pays-Bas, tel qu'il a été désigné par l'article 66, laFrance, laMoselle jusqu'à l'embouchure de laSûre, le cours de la Sûre jusqu'au confluent de l'Our, et le cours de cette dernière rivière jusqu'aux limites du ci-devant canton français deSaint-Vith, qui n'appartiendra point au grand-duché de Luxembourg. »
Ses frontières reprennent le tracé de celles dudépartements de Forêts, à l’exception de la frontière orientale, marquée par des découpes accordées auroyaume de Prusse. En effet, l'article 25 du même traité définit l'attribution des nouvelles possessions prussiennes sur la rive gauche duRhin[3], formalisant les frontières du royaume de Prusse en ce qui est, encore aujourd'hui, lafrontière entre l'Allemagne et le Luxembourg.
« Du point où la limite du canton deConz, au-dessus de Gomlingen, traverse laSarre, la ligne descendra la Sarre jusqu'à son embouchure dans laMoselle ; ensuite elle remontera la Moselle jusqu'à son confluent avec laSûre, cette dernière jusqu'à l'embouchure de l'Our, et l'Our jusqu'aux limites de l'anciendépartement de l'Ourthe. Les endroits traversés par ces rivières ne seront partagés nulle part, mais appartiendront avec leurs banlieues, à la Puissance sur le terrain de laquelle la majeure partie de ces endroits sera située. Les rivières elles-mêmes, en tant qu'elles forment la frontière, appartiendront en commun aux deux Puissances limitrophes. »
Cette dernière phrase créé lecondominium germano-luxembourgeois, confirmé par lestraité d'Aix-la-Chapelle du et du entre leroyaume uni des Pays-Bas et le royaume de Prusse.
Cela se traduit de manière concrète par le passage de plusieurs territoires de l'ancienduché de Luxembourg situés dans l'Eifel vers la nouvelle province prussienne appelée legrand-duché du Bas-Rhin. Ceux-ci appartenaient autrefois à deux anciensdépartements français :
Côté occidental, les frontières sont celles toujours en vigueur entre laBelgique et la France et entre laFrance et le Luxembourg, le « Luxembourg français » ayant étéattribué dès 1790 auxdépartements de laMeuse et de laMoselle et laissé à ces derniers en 1815.
Guillaume Ier agit comme un souverain ambitieux mais autoritaire, voire despotique sur lesPays-Bas méridionaux[4]. Le mariage forcé entre les différents peuples ne se passe pas comme prévu, tant d'un point de vue religieux (majoritécatholique au sud etprotestante au nord), social (l'imposition dunéerlandais comme seule langue dans le royaume), que politique, avec de fort avantages octroyés aux « hollandais ».
Le roi des Pays-Bas administre également le Luxembourg comme la dix-huitième province de son royaume mais sans jamais le reconnaitre officiellement. Par exemple, une loi datant du dispose que :
« (...) la souveraineté éventuelle du grand-duché de Luxembourg, qui nous a été cédé en compensation de nos pays de Nassau, aurait pu indemniser leprince Frédéric de la perte de son expectative et que comme nous avons trouvé convenable, pour l'intérêt général du royaume, d'y réunir le grand-duché et de le placer sous les mêmes lois constitutionnelles, la justice exige d'affecter la susdite indemnité sur les biens de l’État, dont cette réunion a augmenté les revenus et la puissance. »
Par les pouvoirs qui lui sont confiés dans l'article 67 de l'acte final ducongrès de Vienne, Guillaume nomme ungouverneur du Luxembourg, le premier étantFranz Edmund Josef von Schmitz-Grollenburg de 1814 à 1815, avant queJean-Georges Willmar ne lui succède. Le Grand-duché était également représenté auxÉtats provinciaux et soumis à la loi fondamentale de laconstitution du royaume des Pays-Bas, ce qui est contraire à ce que prévoyait lecongrès de Vienne lors de la création du grand-duché. Celle-ci précise, dans son article 79, que le Luxembourg bénéficie ainsi de quatre députés sur cent-dix[5] à laseconde Chambre des États généraux, qui siège àLa Haye. Parmi eux, on trouvera, entre autres,Antoine Pescatore,Charles Auguste de Tornaco,Édouard d'Huart,François d'Hoffschmidt,Gaspard-Théodore-Ignace de La Fontaine ou encoreJean-Baptiste-Anne de Gerlache de Biourge. Certains, les « orangistes », étaient fidèles à la politique de GuillaumeIer tandis que d'autres prirent plus tard le parti de larévolution belge et de l'annexion du Luxembourg à laBelgique. En effet, en 1828, les bourgeoisies catholiques etlibérales s'unissent pour élaborer un programme commun d'exigences, c'est la naissance de l'unionisme belge, auquel se rallient certains luxembourgeois.
D'un point de vue économique aussi le « roi grand-duc » traite le Luxembourg non comme une province néerlandaise et l'exploite même tel un territoire colonial. En effet, à leur création par lecongrès de Vienne, les Pays-Bas ont déjà accumulé une énorme dette publique provenant d’avant 1815. En 1814 cette dette a atteint le niveau astronomique de 1,25 milliard deflorins néerlandais. GuillaumeIer fait alors participer la Belgique et le Luxembourg au remboursement de cette dette dans laquelle ils n'ont aucune responsabilité historique, malgré les protestations des différents députés[6]. A cette fin, il décide d'une fiscalité démesurée s’abat sur le Grand-Duché. Elle est conçue et adaptée aux territoires des anciennesProvinces-Unies, qui était l'une des grandes puissances économiques et militaire au cours dusiècle d'or néerlandais et a bénéficié d'un développement considérable, ce qui n'était pas le cas desPays-Bas méridionaux, qui ne faisaient pas parties des Provinces Unies et demeuraient des territoires essentiellement agraires et, dans le cas du Luxembourg, particulièrement isolé par la géographie et le relief.
Plusieurs impôts sont particulièrement inappropriés et impopulaires[7] :
Hormis le corps de lagendarmerie grand-ducale, en place depuis le, le Grand-duché ne dispose pas d'armée lors de sa création. Cependant, le, la loi sur l'organisation de la milice nationale crée lamilice luxembourgeoise[8]. Elle sera abolie en 1841, tandis que l'armée luxembourgeoise verra le jour en 1881.
Plusieurs unités militaires de l'armée du Royaume uni des Pays-Bas stationnaient dans le Grand-duché :

Toutes ces tensions mènent à laRévolution belge dès le àBruxelles et au déclenchement de laguerre belgo-néerlandaise. LesLuxembourgeois se rattachent majoritairement à la révolution, hormis certains bastions « orangistes », principalement dans laville de Luxembourg et saforteresse, où se trouve unegarnisonprussienne etnéerlandaise. Parmi eux, l'on retrouveGaspard-Théodore-Ignace de La Fontaine,Jean-Georges Willmar et son filsJean-Jacques,Charles Auguste de Tornaco et ses filsCamille etVictor,Charles-Gérard Eyschen ou encoreJean Ulveling. Mais ils ne peuvent empêcher l'apparition rapide dedrapeaux belges dans un certain nombre de localités grand-ducales. On en recense d'abord le long de la route entre Bruxelles,Namur,Arlon et Luxembourg (actuelleroute nationale 4 belge etnationale 6 luxembourgeoise) : le 4 septembre àMarche-en-Famenne, le 5 àBastogne, le 9 àLa Roche-en-Ardenne et le 14 àHouffalize. À Arlon, où réside une garnison de l'armée royaliste, le drapeau belge apparaît le 27 septembre et le 30 les militaires quittent la ville en direction deNeufchâteau où la troupe se débande tandis que les officiers sont arrêtés par les bourgeois. Avec Arlon,région de langue germanophone (Areler), le « Luxembourgallemand » est gagné à son tour par la révolution. Des drapeaux belges flottent àVianden le 28, àDiekirch le 29, àRemich le 1er octobre et àEchternach le 2. Ce même jour, les troupes militaires en garnison àBouillon évacuent la ville. Il ne reste alors plus qu'une seul endroit armé par les forces néerlandaises sur le territoire : dans la forteresse de Luxembourg-ville.
Lors desJournées de Septembre (du 23 au 27), les belges chassent lesforces armées néerlandaises de la ville, aidés par des troupes de volontaires venues de tout le pays, mais également du Luxembourg. Les huitprovinces méridionales sur les dix-sept que compte leroyaume uni des Pays-Bas font alors sécession et proclament l'indépendance de la Belgique le. Les révolutionnaires poursuivent alors vers lafrontière néerlandaise etAnvers. Le, uncorps franc luxembourgeois est constitué et participe à la libération deMalines dès le 19 octobre puis se distingue le 21 en prenant le pont deWalem, sur laNèthe avec, à sa tête,Nicolas Mullendorff[10].
Sur le plan politique, plusieurs hommes d'état luxembourgeois participent à la création duCongrès national belge, parmi eux :Étienne de Gerlache (né àBiourge, près deBertrix),Jean-Baptiste Nothomb (né àMessancy) ou encoreJean-Baptiste Thorn (né àRemich).
Le legouvernement provisoire de Belgique déclare unilatéralement l'annexion du grand-duché de Luxembourg à la jeune Belgique[11]. Les Luxembourgeois participent ensuite à la rédaction de laConstitution de la Belgique, adoptée dès le.
Le, leGuillaume Ier demande officiellement le secours armé des quatre états signataires duprotocole de Londres du (l'Autriche, laPrusse, laRussie et leRoyaume-Uni). Les puissances se réunissent alors, avec la présence de laFrance, lors de laconférence de Londres dès le. Celle-ci commence par imposer unarmistice aux deux belligérants, puis reconnait l'indépendance de la Belgique dès le et proclame saneutralité et son inviolabilité perpétuelle dès le.
Le, la conférence adopte leprotocole n°24 qui envisage l'achat du grand-duché de Luxembourg par la Belgique.
Un premier traité est alors proposé le, letraité des XVIII articles qui délimite lesfrontières de la Belgique, en y incluant le grand-duché de Luxembourg et dans lequel l'article 3 précise que[12] :
« Les cinq puissances emploieront leurs bons offices pour que le statu quo dans le grand-duché de Luxembourg soit maintenu pendant le cours de la négociation séparée que lesouverain de la Belgique ouvrira avec leroi des Pays-Bas et avec laConfédération germanique, au sujet dudit grand-duché, négociation distincte de la question deslimites entre la Hollande et la Belgique. »
Toutefois, il ne fut jamais appliqué et, après la prestation de serment du premierroi des Belges,LéopoldIer, le, GuillaumeIer tente de reconquérir ses territoires par laCampagne des dix-jours qui, grâce à l’intervention de l'armée expéditionnaire française, se solde par un échec néerlandais.
Face à l'agitation populaire se ralliant à laRévolution belge, les institutions néerlandaises réagissent avec, dès le, une proclamation officielle dugouverneur du Luxembourg,Jean-Georges Willmar aux habitants, disant que[13] :« (...) le Grand-Duché est à considérer comme état indépendant spécialement délimité, et nullement comme fraction duRoyaume uni des Pays-Bas et qu’une nationalité propre, sous la garantie de laConfédération germanique, est attachée au sol luxembourgeois. ». Le roigrand-ducGuillaume demande ensuite un apui militaire à ladiète de laConfédération germanique afin de matter la rébellion dans le Luxembourg, ce qu'il n'obtiendra pas.
Après l'intervention française qui entraina la défaite néerlandaise, les puissances constatent la faiblesse de laBelgique et imposent un nouveau traité international qui acte la séparation officielle de la Belgique et de ce qui devient alors lesPays-Bas : letraité des XXVII articles. Il est signé le par les puissances européennes et la Belgique et rétrocède la partie orientale du Luxembourg àGuillaume d'Orange-Nassau, mais n'est pourtant pas reconnu par ce dernier, ni même appliqué par la Belgique. C'est l'article 2 de ce traité qui définit clairement lafrontière entre la Belgique et le Luxembourg[14], sur base de critères linguistiques. Les territoires reconnus comme étant delangue romane (ardennais,gaumais,lorrain,wallon etc.) sont laissés à la Belgique à quelques exceptions près, tandis que les territoires delangue germanique (luxembourgeois,moyen allemand,moyen francique etc.) sont rendus au Luxembourg, à l'exception notable duPays d'Arlon qui, bien que delangue vernaculaireluxembourgeoise (l'Areler), fut attribué à la Belgique.
GuillaumeIer pensant la Belgique non viable, il fallut attendre le pour que celui-ci déclare reconnaitre le nouvel état et accepte de négocier un traité de séparation qu'il signera. Lors des pourparlers, il fut décidé que la Belgique devait rendre une partie de saprovince de Limbourg (qui fut scindée de part et d’autre de laMeuse et dont la partie cédée redevient leduché de Limbourg, puis fut rendu auxPays-Bas lors de la dissolution de laconfédération germanique en1866) mais également la partie occidentale du grand-duché de Luxembourg, en respectant la frontière établie huit ans plus tôt par le traité des XXVII articles.
Cette troisièmepartition du Luxembourg fut actée par letraité des XXIV articles signé le donnant alors auLuxembourg sesfrontières actuelles. Sa partie occidentale devenant la neuvièmeprovince du jeune royaume, laprovince de Luxembourg, et sa partie orientale redevenant propriété privée héréditaire de lamaison d'Orange-Nassau, enunion personnelle avec lesPays-Bas.
La frontière en tant que telle sera balisée par 507 bornes, dont 287 en fonte, ayant un numéro et les armoiries des deux pays. Celles-ci furent installées à partir de 1843, après la signature dutraité de Maastricht.
Le, unarrêté royal deGuillaumeIer portant l'établissement d’une administration particulière pour le Grand-Duché de Luxembourg, consacre la séparation administrative entre les Pays-Bas et le Grand-Duché. Toutefois, laquestion du Luxembourg étant toujours en suspens et l'annexion à la Belgique bientôt reconnue par laconférence de Londres, cette séparation administrative n'eut pas comme résultat une réelle indépendance du pays, malgré lacontre-révolution orangiste au Grand-duché de Luxembourg.
Le Luxembourg conquit en fait son indépendance via une émancipation progressive de lamaison d'Orange-Nassau. Les choses s'accélèrent après lascission de1839 dont lapartie cédée par laBelgique forme lesfrontières que l'on connait aujourd'hui et permet la création de nombreuses institutions, comme le premiergouvernement du Luxembourg dès 1848. Vient ensuite la dissolution de laconfédération germanique en 1866, qui entraine lacrise luxembourgeoise, ravivant l'appétit de laFrance et de laPrusse d'annexer le territoire. Toutefois, l'union personnelle qui le liait auxPays-Bas, demeura d'actualité jusqu'à la mort deGuillaume III sans héritier mâle, le. Il cède alors le titre degrand-duc de Luxembourg à la branche desWeilbourg de lamaison de Nassau avec, pour premier représentant, legrand-duc Adolphe. Le Grand-duché n'étant plus lié à aucun état ni aucune maison, devintde facto leLuxembourg indépendant que l'on connait aujourd'hui.

Le grand-duché est délimité sur les bases de l'anciendépartement des Forêts dupremier empire français qui comprenait une grade partie de l'ancienduché de Luxembourg plus une partie de l'ancienduché de Bouillon ainsi que des territoires de l'actuelleRhénanie-Palatinat cédée auroyaume de Prusse lors de l'acte final ducongrès de Vienne le.
Il s'étend sur une bonne partie dumassif ardennais mais diffère de l'ancien duché médiéval car il est notamment amputé de 2 280 km2[15] de terres se trouvant a l'est de la ligne fluviale formée par laMoselle, laSûre et l'Our, ainsi que de ceux situés dans l'Eifel (Bitbourg,Saint-Vith etSchleiden).
Il futdivisé à trois reprises au cours de l'histoire du Luxembourg (1659, 1815 et 1839).
D'un point de vue politique, après la période de laquestion du Luxembourg où il avait failli être enièrement rattaché à la jeuneBelgique récemmentindépendante, le Grand-duché passe petit à petit d'un état gouverné de manièreasbsolutiste par son souverain à un état de plus en plus indépendant. Il se détache progressivement de lamaison d'Orange-Nassau et desPays-Bas, desquels il s'éloigne au fur et à mesure malgré l'union personnelle qui les lient encore. En effet, depuis la fin duRoyaume uni des Pays-Bas, il n'existe plus de frontière physique entre le grand-duché et l'état néerlandais, séparés par la Beglique et laPrusse.
En 1841, le deuxièmegrand-duc de Luxembourg etroi des Pays-Bas,Guillaume II, déclare :« Je veux que le Luxembourg soit gouverné par les Luxembourgeois. » Progressivement, les structures d'un état autonome vont être mises en place :
Le premiergouvernement du Luxembourg apparait comme tel le : legouvernement de La Fontaine.
| Nom (naissance - mort) | Date de début de mandat | Date de fin de mandat | Titre |
|---|---|---|---|
| François Edmond Joseph de Schmitz-Grollenbourg ( -) | 1814 | Gouverneur du Luxembourg | |
| Jean-Georges Willmar ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Jean Leclerc | Gouverneur du Luxembourg (à titre provisoire) | ||
| Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Frédéric-Guillaume de Goedecke ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Jean-Daniel Louis-Frédéric Hassenpflug (de) ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Jean-Baptiste Gellé ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Gaspard-Théodore-Ignace de La Fontaine ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Gaspard-Théodore-Ignace de La Fontaine ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Jean-Jacques Willmar ( -) | Gouverneur du Luxembourg | ||
| Charles-Mathias Simons ( -) | « Président du Conseil du gouvernement » puis « Président du gouvernement » à partir de 1857. | ||
| Victor de Tornaco ( -) | Président du gouvernement | ||
| Emmanuel Servais ( -) | Président du gouvernement | ||
| Félix de Blochausen ( -) | Président du gouvernement | ||
| Édouard Thilges ( -) | Président du gouvernement | ||
| Paul Eyschen ( -) | Président du gouvernement |
Le grand-duché acquiert petit à petit son indépendance duRoyaume uni des Pays-Bas puis desPays-Bas mais est initialement considéré comme l'une des provinces du pays et est donc représenté tant auxÉtats provinciaux àLuxembourg qu'auxÉtats généraux àLa Haye.
Comme sous l'ancien régime, les États provinciaux sont composés de trois ordres : l'ordre équestre (lanoblesse), l'ordre des villes et l'ordre des campagnes. Ces États comprennent 20 membres par ordre et ne siègent que quelques semaines par an afin de gérer le budget des travaux publics et de l’administration. Ils siègent àLuxembourg et sont présidés par legouverneur du Luxembourg.
Les États généraux siégeant àLa Haye et comprennentdeux chambres :
La présence de députés luxembourgeois aux États généraux est, en fait, contraire aux dispositions ducongrès de Vienne qui créa, tant leRoyaume uni des Pays-Bas, que le Grand-duché de Luxembourg.
Uneunion personnelle liait le grand-duché à lamonarchie néerlandaise de lamaison d'Orange-Nassau dont le souverain portait le titre deroi des Pays-Bas et degrand-duc de Luxembourg jusqu'à la mort deGuillaume III sans héritier mâle le 23 novembre 1890, et l'accession au trône d'Adolphe de la branche desNassau-Weilbourg.
| Nom | Date de début de règne | Date de fin de règne |
|---|---|---|
| Guillaume Ier ( –) | ||
| Guillaume II ( –) | ||
| Guillaume III ( –) |

L'industrie ferroviaire s'installe au Grand-duché avec lasociété royale grand-ducale des chemins de fer Guillaume-Luxembourg, autorisée par l'arrêté grand-ducal du[16] qui commence à bâtir leréseau ferré national.
Du côté dutramway vicinal, deux compagnies sont créées :
Plusieurs routes datent de l'époque de l'union personnelle avec lamonarchie néerlandaise, parmi elles :
| Antiquité | |||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Moyen Âge |
| ||||||
| Temps modernes | |||||||
| Époque contemporaine |
| ||||||